jeudi 15 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 629 du 2 février 2016

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Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Pas d’indexation à la hausse uniquement / Congé pour reconstruire
Copropriété : Administrateur provisoire : pas d’annulation de mandat faute de compte bancaire séparé, mais pas de rémunération fondée sur un mandat annulé / La prolongation de la mission de l’administrateur est nécessairement judiciaire
QPC : Régime du chemin d’exploitation
Servitudes de passage : Une maison accessible par un escalier de 99 marches / Un terrain enclavé en raison d’un certificat d’urbanisme négatif
– 4 – Au Parlement –
Au Sénat : résolution sur la simplification des normes
A l’Assemblée : autorisations d’urbanisme
– 5 – Rencontre –
les vœux du SNAL
– 6 – Initiatives –
BNP Paribas analyse la valeur verte
“Visale” : la nouvelle garantie logement du parc privé
– 7 – Nominations – Agenda –
– 8 – Rencontre –
Procos : la loi Pinel a freiné les demandes d’autorisation d’urbanisme

jugé>Le preneur doit être impérativementimmatriculé au RCS à la date du congé quelui adresse le bailleur, rappelle la cour d’ap-pel de Paris (6janvier2016, p.2).>L’action d’un copropriétaire visant à fairecesser un usage contraire au règlement decopropriété par un autre copropriétaire se pres-crit par dix ans (CA Paris, 20janvier 2016).>Si un contrat de construction de maisonindividuelle est nul, le client n’est pas tenu dedemander la démolition, il peut demanderune indemnisation du préjudice que lui causela nullité (Civ. 3e, 21janvier2016, p.3).>La violation des règles du cahier descharges d’un lotissement expose le contre-venant à une démolition du bâtiment.(Civ. 3e, 21janvier2016, p.3).annoncé>La ministre du logement prépare un renfor-cement de la loi SRU dans le cadre de sonprojet de loi “égalité et citoyenneté” (p.6).voté>Le projet de loi pour une Républiquenumérique a été voté en première lecture parles députés (lire p.4). Il modifie la loi de1965 pour faciliter l’installation des réseauxen fibre optique dans les copropriétés.programmé>Le projet de loi sur la biodiversité, en coursde discussion au Sénat, intègre dans le codede l’environnement une définition de la biodi-versité et dans le code civil le principe de laresponsabilité environnementale (p.6).analysé>La Fnaim juge le marché du logementancien assaini: reprise des transactions etbaisse des prix en 2015, mais avec uneremontée des prix au 4etrimestre 2015 (p.8).De Grenelle à BiodiversitéDes lois Grenelle portées par Jean-Louis Borloo au projet deloi pour la reconquête de la biodiversité présenté par SégolèneRoyal au Sénat le 19janvier, se maintient une grande continui-té. Les travaux se poursuivent: après la loi relative à la transitionénergétique pour la croissance verte du 17août 2015, et la COP21 de décembre, c’est une nouvelle étape législative qui s’ouvreavec l’examen de ce projet de loi. Présenté à l’Assemblée enmars2014, il a été adopté en mars2015 par les députés. Il est désor-mais dans les mains des sénateurs et figure au programme de l’As-semblée pour mars en deuxième lecture. On voit que le sujet trans-cende les clivages politiques. Au-delà des grands objectifs, il a desincidences concrètes sur les acteurs de l’immobilier, même si certainsarticles ont été supprimés par les sénateurs comme l’article 36 quin-quies A qui imposait de nouvelles normes de végétalisation des toi-tures (lire p.5). Nous y reviendrons la semaine prochaine.Lors de la présentation de ses vœux, la ministre du logement aconfirmé la préparation d’un projet de loi “égalité et citoyenneté”qui a notamment pour objet de réformer les règles d’attributiondes logements sociaux et de renforcer les exigences de la loi SRU(lire p.6). L’avenir dira si le projet poursuit son chemin à travers lesvicissitudes des changements de titulaire du portefeuille du loge-ment…S’agissant de l’impact de la loi Alur sur les rapports locatifs, leprésident de la Fnaim souligne que la plupart des mesures adoptéesl’ont été en faveur des locataires et il s’inquiète de l’évolution dumarché locatif. Toutefois, les professionnels peuvent se réjouir del’évolution du marché de la transaction: la hausse du volume destransactions a porté le niveau des ventes à 800000 en 2015, reve-nant aux niveaux hauts des années 2005 à 2007. L’alourdissementdes formalités de vente issu de la loi Alur n’aura donc pas affectédurablement le volume des transactions.Signalons enfin dans la jurisprudence, un intéressant arrêt de lacour d’appel de Paris (6janvier2016, p.2) qui rappelle la rigueur quis’attache à l’obligation d’immatriculation d’un locataire pour béné-ficier du statut des baux commerciaux. Si le cessionnaire n’a pasl’obligation d’être immatriculé au registre du commerce et dessociétés lors de la cession de bail, il doit en revanche impérative-ment être immatriculé lorsqu’il reçoit un congé dénégation de droitau statut de son bailleur. Le locataire de cette affaire en a fait l’ex-périence: faute d’avoir été immatriculé lors du congé, il a été déchude son droit de locataire et contraint de quitter les lieux. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 6292 FEVRIER 2016ISSN1622-141916EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Immatriculation du preneur: indispensable à ladate du congéCopropriété: Clause d’habitation bourgeoise: quelle prescription?Construction de maison individuelle: Conséquence de la nullitédu contratLotissement: Démolition en cas de violation du cahier des chargesDroit de propriété: Preuve du droit- 4 -Au Parlement-A l’Assemblée: projet de loi pour une République numériqueAu Sénat: projet de loi sur la biodiversité- 6 -Initiatives-Vœux de Sylvia Pinel: la ministre prépare un renforcement de la loi SRU- 6 -Etudes-Une étude de la CLCV sur le logement socialPerspectives sur le marché du logement selon le Crédit Agricole - 7 -Nominations - Agenda - En bref-Les Pierres d’Or ImmoweekQPC sur la prise en charge de l’hébergement des salariés de sous-traitantspar le maître de l’ouvrage- 8 -Rencontre-Fnaim: Reprise des transactions pour le marché du logement ancienSOMMAIREEDITORIAL
2 février 20162BAUXCOMMERCIAUX- COPROPRIÉTÉBaux commerciauxImmatriculation du preneurindispensable à la date du congé(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 6janvier2016,n°13/22940)Un bailleur avait adressé à son locataire uncongé avec dénégation du droit au statutfaute d'immatriculation au registre du com-merce. Quant au locataire, il avait obtenuprécédemment l'autorisation de suspendrele paiement des loyers jusqu'à la réalisationde travaux par le bailleur. En réponse à lacritique de défaut d'immatriculation, lelocataire soutenait que le défaut de déli-vrance l'avait mis dans l'impossibilité des'immatriculer, les lieux étant impropres àson activité de boutiques d'antiquités bro-cante et que le bailleur avait été appelé à lacession de bail sans se prévaloir d'uneabsence d'immatriculation. L'argument estrejeté par la cour d'appel:« Il n'est pas nécessaire que le cessionnaireait été, au jour de la cession, immatriculé auregistre du commerce et des sociétés ou aurépertoire des métiers, une telle conditionn'étant pas exigée pour la validité de la ces-sion du droit au bail commercial;il emporte en revanche qu'il ait satisfait à laformalité de l'immatriculation pour pré-tendre au bénéfice du droit au renouvelle-ment du bail, ou du droit revendiqué en lacause à une indemnité d'éviction, attachésau statut des baux commerciaux; […]Il appartient dès lors à J.B., qui revendiquel'application à son bénéfice du statut desbaux commerciaux, de justifier de ce qu'ilétait immatriculé au RCS à la date ducongé-dénégationqui lui a été délivré les21 et 22avril 2010, cette immatriculation luiétant au demeurant nécessaire pour exer-cer régulièrement l'activité visée au bail ».Le bailleur produisant un certificat de non-immatriculation produit par le greffe, lacour valide le congé.Par ailleurs, elle condamne l'occupant à ver-ser une indemnité d'occupation, confir-mant le jugement de première instanceselon lequel « l'ordonnance de référé du22mars 2010, invoquée par J.B., dispense lelocataire, jusqu'à la remise en état des lieuxloués, du paiement du loyerstipulé au bail,mais non pas l'occupant qui se maintientdans les lieux sans titre d'occupation de l'in-demnité dont il est redevable envers le pro-priétaire privé de la jouissance de sonbien ».L'occupant obtient toutefois une indemnitéde 7000euros correspondant au prixd'achat du droit au bail ».Observations:Cet arrêt rappelle la rigueurqui s'attache à l'exigence d'immatriculationdu locataire au RCS, pour pouvoir bénéfi-cier du statut des baux commerciaux. Pourun cessionnaire, l'exigence n'est pas requiselors de la cession du bail, mais elle estrequise lorsque le cessionnaire reçoit uncongé. Il a donc tout intérêt à procéder auplus vite à son immatriculation.De plus, étant considéré comme occupantsans droit ni titre, il perd l'avantage de laprécédente décision l'ayant autorisé à sus-pendre le paiement du loyer qui étaitaccordé à un locataire, mais non à unoccupant sans titre…A retenir:Le locataire doit impérativementêtre immatriculé à la date du congé quelui adresse le bailleur.CopropriétéClause d’habitation bourgeoise:quelle prescription?(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 20janvier2016,n°14/01247)Un copropriétaire (une SCI) contestait ledroit pour un autre copropriétaire (bailleur)d'utiliser son lot à usage de bureaux, en ceque cet usage était contraire au règlementde copropriété.Or le bailleur soutenait que la faculté decontester cet usage était prescrite car enga-gée plus de dix ans après le début de lalocation.La cour d'appel confirme que l'action estprescrite:« En application de l'article 42 de la loi du10juillet 1965, les actions tendant à obtenirla cessation d'infractions au règlement decopropriété sont soumises à une prescrip-tion de dix ans. Tel est le cas de l'action enrésiliation de bail fondée sur l'infraction à laclause d'habitation bourgeoise figurantdans le règlement de copropriété.Le point de départ de ce délai de prescrip-tion est la date de survenance de l'infrac-tion et il est constant que ce délai n'estinterrompu ni par les ventes successives delots ni par les baux successifs dès lors qu'ilssont de même nature. »La cour relève qu'un bail avait couru de1998 à fin novembre2009 et qu'un autrebail lui avait succédé à compter dedécembre2009.« Il est ainsi démontré que l'affectation àusage commercial du lot n°1 a duré plus dedix ansau jour de l'assignation du21février2012, peu important que cetteaffectation se soit maintenue par deuxbaux commerciaux successifs ».Par ailleurs, la SCI copropriétaire contestaitl'occupation d'une cour par le locataire dumême bailleur.La cour d'appel juge que la demande n'estpas prescrite: « les demandes de la SCI, de résiliation debail commercial et de libération de la coursont fondées sur le non-respect par [lebailleur] du caractère commun de la cour del'immeuble tel que prévu, selon l'appelante,par le règlement de copropriété; Il ne s'agitpas d'une action réelle en revendication dela cour mais d'une action personnelle diri-gée contre le copropriétaire voisin, son loca-taire, et le syndicat des copropriétaires quiest soumis à l'article 42 de la loi du 10juillet1965 ».La cour observe que l'usage contestéremontait à 2009 et que l'action avait étéengagée en 2012 soit dans le délai de laprescription décennale.La cour d'appel rejette toutefois la deman-de au fond faute de preuve que la courconstituait une partie commune.Observations:La Cour de cassation avaitdéjà jugé que l'action en cessation del'usage d'une partie privative contraire-ment à sa destination définie par le règle-ment de copropriété se prescrit par dix ans(Civ. 3e, 2février 1999). Elle avait aussi indi-qué que le point de départ du délai deprescription est le jour a été commisel'infraction au règlement, sans qu'une ven-te postérieure au lot puisse l'interrompre(Civ. 3e, 23mai 1991). De même pour unelocation postérieure (Civ. 3e, 9juin 1993).L'arrêt rapporté est dans le même sens.La deuxième action engagée par le mêmecopropriétaire tendait à faire cesser l'occu-pation d'une cour que ce copropriétaireestimait commune. Selon cet arrêt de lacour d'appel de Paris, cette action est doncégalement soumise au délai de prescrip-tion de dix ans. Toutefois, la jurisprudenceest ici plus hésitante. Certains arrêts ontjugé que l'action du syndicat tendant àrestituer aux parties communes ce qu'uncopropriétaire s'est indûment approprién'est pas soumise à la prescription de dixans (Civ. 3e, 24 fév. 1993), mais à la pres-cription de trente ans (Civ. 3e, 16janvier2008). De même, l'action ayant pour objetde restituer aux parties communes cequ'un autre copropriétaire s'est indûmentapproprié n'est pas soumis à la prescriptionde dix ans (Civ. 3e, 22janvier 1992). Tandisque d'autres (moins nombreux semble-t-il)ont jugé que l'action tendant au rétablisse-ment d'un passage commun est une actionpersonnelle (Civ. 3e, 13janvier 2009). JURISPRUDENCE
Un arrêt de la cour de Paris permet demieux distinguer les types d'action: celleayant pour objet la dépose d'installationsse trouvant sur une terrasse, partie commu-ne, ne tend pas à la restitution d'une partiecommuneapproprié par un copropriétaire,mais à la cessation d'atteintes à une partiecommueet d'une utilisation estimée indued'une partie commune. Elle a un caractèrepersonnel et la prescription est donc de dixans (CA Paris, 15 nov. 2007).Construction de maisonindividuelleConséquence de la nullité ducontrat(Civ. 3e, 21janvier2016, n°110, FS-P+B, cassa-tion partielle, pourvoi n°14-26085)Un litige opposait un constructeur de mai-son individuelle à ses clients.1. L'arrêt d'appel est d'abord confirmé surla mise à la charge du constructeur destra-vaux qui ne sont pas chiffrés dans la noticedescriptive:« Attendu qu'ayant relevé, à bon droit, quene pouvaient être mis à la charge du clientque les travaux dont celui-ci s'était réservéla réalisation à la condition que leur coûtsoit évalué au contrat et qu'à défaut de pré-cision, leur coût était assumé par leconstructeur, la cour d'appel, qui a constaté,s'agissant de l'évacuation des terres excé-dentaires, que la notice descriptive ne don-nait aucun élément permettant au maîtrede l'ouvrage d'avoir une idée précise deleur coût, a pu en déduire, […] que la fac-ture devait être supportée par le construc-teur;D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ».2. Les clients du constructeur demandaientpar ailleurs la nullité du contrat. La courd'appel avait jugé irrecevable cette deman-de au motif que les clients « ne pouvaientpas demander l'annulation du contrat avecrestitution de l'argent versé et solliciter quela démolition de l'immeuble soit laissée àleur libre appréciation et que, s'étant abste-nus de solliciter la démolition de l'im-meuble, leur demande en nullité du contratn'était pas valablement soutenue et ne sau-rait dès lors prospérer ».Cette décision est cassée au visa de l'articleL 231-1 du CCH et de l'article 1304 du codecivil:« attendu […] qu'en statuant ainsi, alorsquele maître de l'ouvrage, qui invoque lanullité d'un contrat de construction indivi-duelle, n'est pas tenu de demander ladémolition de la construction, que le jugen'est pas tenu d'ordonner, et peut limiter sademande à l'indemnisation du préjudicerésultant de cette nullité, la cour d'appel aviolé les textes susvisés ».Observations:Cet arrêt traite de deuxpoints relatifs au contrat de constructionde maison individuelle.1. Travaux pris en charge par le clientLe principe du contrat de construction demaison individuelle est d'être exécuté pourun prix forfaitaire global. Mais les partiespeuvent convenir que le client garde à sacharge certains travaux. Dans ce cas, afinque le client soit bien informé de sonengagement financier, la loi impose auconstructeur d'en chiffrer le coût (art. L231-2 du CCH) et de faire rédiger par sonclient une clause manuscrite selon laquelleil en accepte le coût et la charge. Cet arrêtrappelle la sanction attachée au non-res-pect de cette disposition: à défaut d'êtrechiffrée, la prestation est à la charge duconstructeur. L'arrêt en fait applicationpour l'évacuation de terres excédentaires.Leur enlèvement était indispensable carelles ne pouvaient être stockées sur place.Ce coût n'était pas chiffré et la cour d'ap-pel l'avait donc à bon droit laissé à chargedu constructeur.2. Conséquence de la nullité du contratLa cour d'appel ne contestait pas la nullitédu contrat mais estimait que le client nepouvait pas demander la nullité et seréserver le droit de demander la démoli-tion. Elle en avait déduit que la demandeen nullité était irrecevable. Or la Cour decassation juge que le client n'est pas tenude demander la démolition. La solution estintéressante car elle peut inciter à unesolution de compromis. La nullité a enprincipe pour effet de remettre les partiesdans l'état antérieur au contrat qui estcensé ne jamais avoir existé: démolition etrestitution des sommes versées auconstructeur. Or, si le client renonce àdemander la démolition, à suivre la déci-sion de la Cour de cassation, il sera indem-nisé du seul préjudice qui résulte de la nul-lité. Le constructeur pourra donc logique-ment être indemnisé des dépenses qu'il aengagées pour la construction.A retenir:Si le contrat de construction demaison individuelle est nul, le client n'estpas tenu de demander la démolition; ilpeut demander l'indemnisation du préju-dice que lui cause la nullité.LotissementDémolition en cas de violationdu cahier des charges (Civ. 3e, 21janvier2016, n°107, FS-P+B, rejet,pourvoi n°15-10566)Le propriétaire d'un lot demandait à unautre coloti la démolition d'une extensiond'un bâtiment au motif qu'elle ne respec-tait pas les exigences du cahier des chargeslimitant la surface des constructions. La courd'appel avait condamné le coloti à démolirl'extension litigieuse. Or celui-ci estimaitqu'il s'agissait d'une règle d'urbanisme quiaurait justifier de poser une questionpréjudicielle à la juridiction administrativeou emporté la caducité de la règle du faitde la couverture du secteur par un POS puisun PLU, mais cet argument a été rejeté;« Mais attendu qu'ayant souverainementretenu que le cahier des charges, quelle quesoit sa date, constitue un documentcontractueldont les clauses engagent lescolotis entre eux pour toutes les stipulationsqui y sont contenues, la cour d'appel a déci- à bon droit qu'il n'y avait pas lieu à ques-tion préjudicielle devant la juridiction admi-nistrative et que ces dispositions conti-nuaient à s'appliquer entre colotis ».Le coloti invoquait aussi la prescription enrelevant que d'autres constructions avaientété édifiés en violation de la servitude sansêtre inquiétés, mais cet argument est égale-ment repoussé:« Mais attendu qu'ayant relevé […] que l'ar-ticle 15 du cahier des charges du lotisse-2 février 20163MAISONINDIVIDUELLE- LOTISSEMENTJURISPRUDENCEHypothèquesA la suite du non-paiement d'un chèque,un créancier avait demandé l'inscriptiond'une hypothèque judiciaire en vertu d'untitre exécutoire délivré par un huissier dejustice. Le conservateur des hypothèquesavait rejeté cette demande. La cour d'ap-pel avait annulé cette décision mais sonarrêt est cassé au visa de l'article 2396 ducode civil:« Attendu qu'en statuant ainsi [annulantla décision de rejet du conservateur], alorsqu'un titre exécutoire délivré par un huis-sier de justice, qui n'est pas un jugement,n'autorise pas l'inscription d'une hypo-thèque judiciaire définitive, la cour d'ap-pel a violé le texte susvisé.(Civ. 3e, 21janvier 2016, n°117, FS-P+B,cassation partielle, pourvoi 14-24 795)Selon l'article 2396 du code civil: « l'hypo-thèque judiciaire est celle qui résulte desjugements. » L'acte d'huissier n'en faisantpas partie, l'hypothèque judiciaire nepeut donc pas être inscrite sur le fonde-ment d'un tel acte.
2 février 20164l'appartement aurait du être acquis pour lecompte de la fratrie et non par le seul frère.La cour d'appel rejette la demande:« Considérant qu'entre les partiesla simula-tion est soumise aux dispositions de l'ar-ticle 1341 du code civil car la preuve contreun acte authentique ne peut se faire parsimples témoignages;Considérant que certes, Madame X.invoque l'impossibilité morale de se pré-constituer un écritprévue par l'article 1348du code civil en raisons des relations fami-liales, qu'au soutien de sa thèse, elleinvoque le versement opéré par son père etla volonté familiale d'écarter le futurconjoint de sa sœur, circonstances qui justi-fieraient cette impossibilité morale ».Toutefois, la cour écarte les témoignagesjugés indirects et non concordants. Elle vali-de le congé adressé par le frère pour mettrefin à l'occupation à titre gratuit et condam-ne la sœur à lui verser une somme de30000euros à titre de dommages-intérêtspour occupation de l'appartement contreson gré depuis septembre2012.»Observations:Pour combattre le droit depropriété d'une personne qui se prévautun acte authentique, il n'est pas suffisantd'invoquer des témoignages (applicationde l'article 1341 du code civil). Mais l'article1348 autorise le recours aux témoignageslorsqu’une partie « n'a pas eu la possibilitématérielle ou morale de se procurer unepreuve littérale de l'acte juridique ». Lajurisprudence admet traditionnellementque l'impossibilité morale peut résulter del'existence de relations familiales (Civ, 1e,27juin 1973). La cour d'appel admet ici leprincipe de la possibilité de faire appel àdes témoignages mais les rejette fauted'être suffisamment concordants. JURISPRUDENCELes députés ont poursuivi le 19janvier l’exa-men du projet de loi pour une Républiquenumérique.Après l’article 2un amendement (n° 81),défendu par Sergio Coronado, a été votépour systématiser la publication des avis duConseil d’État sur les projets de lois.L’article 4permet aux administrations deplus de 250 salariés de rendre publics leursdocuments et leurs données sur internet. Il aété voté avec amendement le 20janvier.Plusieurs articles, comme l’article 8, sontrelatifs au rôle de la Commission d’accèsaux documents administratifs (CADA).L’article 9prévoit que la mise à dispositionet la publication des données de référence envue de faciliter leur réutilisation constituentune mission de service public relevant del’État. Jacques Cresta souligne que c’est unenouvelle mission de service public. Il a étévoté avec amendement.Après l’article 9, Lionel Tardy a proposé unamendement (n°20), relatif aux ventesimmobilières. Il suggère de prévoir unetransmission à l’acquéreur, par voie électro-nique des documents nécessaires à une pro-messe de vente. La transmission serait faitepar voie électronique, sauf si l’acquéreur s’yoppose expressément. Mais le rapporteurLuc Bélot, s’oppose à ce renversement de lacharge de la preuve, et l’amendement a étérepoussé.L’article 12vise à faciliter la transmission parles entreprises des données qui leur sontdemandées par l’INSEE.Le 21janvier, les députés ont adopté l’article18relatif au contrôle par la CNIL de l’utili-sation des données personnelles.Liberté de panoramaEmeric Bréhier propose un amendement(n°250) pour introduire “dans le droit fran-çais une exception de panorama pour lesparticuliers reproduisant des œuvres archi-tecturales et des sculptures qui se trouventsur la voie publique à des fins non lucra-tives”. Cela vise notamment à éviter, ajouteAndré Chassaigne, que l’image des bâti-ments financés sur fonds publics “offre unerente commerciale à leur architecte ouconcepteur”. La ministre Axelle Lemaires’est dite défavorable à l’amendement, ren-voyant la question à son examen par les ins-tances européennes. Patrick Bloche ajouteque “l’architecte Dominique Perrault a tou-jours un droit sur la Bibliothèque nationalede France, même si elle a été financée surfonds publics”. Or cet amendement encadrele droit d’auteur. Mais l’amendement n°250a été voté.A L’ASSEMBLÉEDÉBATSRépublique numériqueL’Assemblée a voté en première lecture le projet de loi pour une République numé-rique. Un de ses articles modifie l’article 24-2 de la loi de 10 juillet 1965. Un amen-dement vise à mieux contrôler les locations par des plateformes internet.ment excluait toute construction au sold'une superficie dépassant 250m2, quelleque soit sa nature ou la surface du terrainsur lequel elle était implantée, la cour d'ap-pel, devant laquelle la société Beval avaitindiqué que le bâtiment préexistant avaitune superficie de 736m2environ […] a rete-nu, à bon droit, que le moyen de la sociétéBeval tiré de la prescription de l'action deM. P. était inopérant, que la réalisation del'extension contrevenant aux dispositionsde l'article 15 du cahier des charges consti-tuait pour M. P. un trouble manifestementillicite et que la démolition de la totalité del'extension devait être ordonnée pour fai-re cesser le trouble subi, une telle mesurepoursuivant le but légitime d'assurer le res-pect du cahier des charges régissant lesdroits des colotis et n'apparaissant pas dis-proportionnée eu égard à la gravité de l'at-teinte causée par l'extension litigieuse;D'où il suit que le moyen n'est pas fondé;Par ces motifs: rejette ». Observations:Cet arrêt conforte lavigueur des règles contenues dans uncahier des charges de lotissement. Leurviolation expose le contrevenant à uneaction en démolition engagée par ses voi-sins colotis. L'arrêt permet d'engager uneaction quand bien même d'autres infrac-tions auraient été commises par d'autrescolotis sans qu'ils aient fait l'objet d'actionen démolition.Le propriétaire qui avait fait l'extensionirrégulière invoquait la péremption desrègles du lotissement que prévoit l'articleL 442-9 du code de l'urbanisme. Mais cetarticle prévoit aussi que la péremption desrègles d'urbanisme ne remet pas en causeles droits et obligations régissant les rap-ports entre colotis définis dans le cahierdes charges du lotissement. Cet arrêt enest l'illustration.Droit de propriétéPreuve du droit(CA Paris, Pôle 4, ch. 4, 5janvier2016,n°14/03561)Arrivés de Chine dans les années quatre-vingt, un frère et ses deux sœurs s'étaientinstallés à Paris. Le frère avait acquis unappartement dans le 4e arrondissementavec l'aide d'une somme de 50000$venant de leur père et la fratrie s'y était ins-tallée.Or en 2012, le frère avait adressé à sa sœurun congé pour reprise personnelle. Maiscelle-ci contestait ce congé, estimant que
permettant des opérations de débroussailla-ge. L’article 50 est rétabli pour imposer aupropriétaire une obligation d’entretien desabords du réseau par des opérations dedébroussaillage ou d’élagage. Il a été votéavec amendements. Les opérations peuvent,par exception, être prise en charge par l’ex-ploitant du réseau.L’article 40AA(amendement n°858 deMarie-Anne Chapdelaine) prévoit un rap-port sur le développement des échangesdématérialisés (identité numérique, valeurprobante des documents numériques,coffres-forts électroniques).L’article 40vise à faciliter le développementde la lettre recommandée électronique.L’article 45étend le rôle du fonds de soli-darité logement au maintien non seulementde services téléphoniques dans le logement,mais aussi d’un service d’accès à internet.Ces services sont maintenus jusqu’à ce qu’ilait été statué sur la demande d’aide.L’ensemble du projet de loi a été voté le26janvier et renvoyé au Sénat. 2 février 20165Dans la 2eséance du 21janvier, a été votél’article 19qui affirme le principe de la neu-tralité d’internet.Colette Capdevielle a obtenu le vote del’amendement n°308 qui vise à accompa-gner la multiplication des plateformes enligne qui proposent des services régis pardes professions réglementées, notammentdes services juridiques, et d’en encadrer lespratiques pour protéger et informer les uti-lisateurs (art. 23 bisnouveau). Il impose ladélivrance d’un avis conforme de l’institu-tion chargée de l’application des règlesdéontologiques de la profession.Contrôle des locations en ligneSandrine Mazetier a ensuite proposé (amen-dement n°376), pour imposer au bailleurqui loue un appartement par le biais de pla-teformes en ligne, de justifier de sa qualitéde propriétaireou, s’il est locataire, de l’au-torisation du bailleur (art. 23 ternouveau).La secrétaire d’État Axelle Lemaire a émisun avis défavorable, renvoyant aux conclu-sions du rapport que prépare Pascal Terras-se, mais il a été adopté. Sandrine Mazetier afait observer qu’il existait plus de logementsloués par Airbnb à Paris qu’à Los Angeles etque même des locataires de logementssociaux sous-louaient leurs logements. Ellevoulait aussi obtenir que les plateformestransmettent à l’administration fiscale desinformations sur les revenus perçus par lesloueurs (amendement n°378), mais elle l’aretiré.Deux nouveaux articles ont été adoptés.L’article 37Bmodifie l’article L 58 du codedes postes et télécommunications qui pré-voit une servitude pour le passage des lignesde communication. Il précise que la servitu-de porte sur les bâtiments d’habitation et surles bâtiments collectifs, alors que seuls cesderniers sont visés dans le texte actuel.L’article 37Ccomplète l’article 24-2 de la loidu 10juillet 1965. Il en résulte que, en cas dedemande d’un copropriétairede raccorde-ment à un réseau à très haut débit en fibreoptique, le syndicat ne peut s’opposer àl’installation des lignes dans les partiescommunes, pour permettre la desserte dechacun des logements, sans motif légitimeet sérieux.L’article 48 du code des postes est aussimodifié par l’article 39pour que la servitu-de d’accès aux terrains des abords desréseaux s’étende à l’entretien du réseau enAUPARLEMENTDÉBATSLe projet de loi sur la biodiversité au SénatLes sénateurs ont examiné le 19janvier unprojet de loi pour la reconquête de la biodi-versité, de la nature et des paysages, ainsiqu’une proposition de loi relative à la nomi-nation à la présidence du conseil d’adminis-tration de l’Agence française pour la biodi-versité.Ségolène Royal explique qu’il s’agit nonplus “d’agir contre la nature, mais avec elle”.Avec la loi sur la croissance verte, ce textereconnaît le lien entre le changement clima-tique et la biodiversité. Elle ajoute que lareconquête de la biodiversité est impérative.Trois principes sont inscrits dans la loi: 1. la solidarité écologique,2. le triptyque “éviter, réduire, compenser”,3. “innover sans piller”.Par ailleurs, le projet de loi prévoit la créa-tion de l’Agence française de la biodiversité.Un volet du projet de loi porte sur la protec-tion et la valorisation des paysages.Afin de simplifier, la ministre annonce queles demandes d’habilitation à légiférer parordonnance, qui étaient au nombre de 15,ont finalement été retirées du texte.Le rapporteur Jérôme Bignon explique que“ce texte est un des maillons du changementde paradigme qui est devant nous.” Il estdans la lignée de la COP21. Le rapporteursouligne qu’il a tenu compte des réactionsdes élus par exemple en supprimant l’article34, qui devait créer des zones prioritairespour la biodiversité.Sophie Primas souligne que le texte a pourbut de réduire l’érosion de la diversité et ladisparition d’espèces; qu’il se situe dans laligne de textes antérieurs comme les loisGrenelle. Elle évoque quelques articles quela commission a supprimés: art. 32 quaterqui donnait à l’Agence des espaces vertsd’Ile-de-France un droit de préemptionsurles espaces naturels sensibles concurrent dudroit de préemption des Safer, l’article 36quinquies A qui imposait de nouvellesnormes de végétalisation des toitures et desparking, l’article 34 qui créait la possibilitéd’établir un nouveau zonage et d’établir des“zones prioritaires pour la biodiversité” des pratiques agricoles auraient pu êtreimposées.Françoise Férat souligne que la loi proposede faire un “grand ménage de printemps”des procédures d’inscription de sites, afinde les répartir dans de nouvelles cases deprotection. Trois catégories seraient prévuesà partir du stock actuel de sites: les sitesdont l’intérêt paysager justifie la préserva-tion, ceux qui méritent d’être classés et ceuxqui seraient radiés de la liste (car dégradésde manière irréversible ou bénéficiant d’uneprotection par un autre dispositif). Mais lacommission propose de rouvrir la possibili- d’inscrire de nouveaux sites sur la listedépartementale.La commission propose aussi de rétablir lafaculté de mettre de la publicité sur lesbâches lors de la restauration des monu-ments historiques, qui a été supprimée parles députés.Évelyne Didier évoque la création prévuepar le projet de loi de l’Agence françaisepour la biodiversitéqui devra animer lespolitiques publiques dans le domaine de laconnaissance et la protection de la biodiver-sité, mais juge inadapté d’en financer l’acti-vité par une ressource prélevée sur les fac-tures d’eau des ménages.Ronan Dantec souligne le progrès accomplipar la mise en place des schémas régionauxde cohérence écologique et le schéma régio-nal d’aménagement du territoire et s’inquiè-
2 février 20166INITIATIVESETÉTUDESLogement: perspectives 2016incertainesSelon l’étude trimestrielle du Crédit Agrico-le, après un bon cru pour l’Immobilier en2015, les perspectives 2016 sont plus incer-taines. L’étude estime que le rebond dumarché observé en 2015 est de natureconjoncturelle et lié au bas niveau des taux.Le marché n’est pas assaini avec notammentdes prix qui restent élevés. Dans les autrespays ayant connu un boom immobilier, laphase de correction de prix est terminée.L’immobilier est en creux de cycle (Italie,Pays-Bas) ou en redémarrage (Royaume Uni,Irlande). En France au contraire, la correc-tion des prix a été tardive et mesurée (-6%dans l’ancien depuis 2011). Olivier Eluereprévoit pour l’ancien un faible repli deventes (-5%) et des prix en baisse de 1 ou2%. La baisse cumulée des prix de l’ancienatteindrait 8% entre2011 et2016. Dans leneuf en revanche, les ventes devraient seredresser de 10%.(Étude publiée le 25janvier 2016)❘◗Lefevre Pelletier & associés(OlivierOrtegaet Xavier Pican) a conseillé EiffageImmobilier Méditerranée pour le projetSmartseille, écoquartier du nord de Mar-seille: 58000m2de logements et bureauxsur 2,7 hectares. La solidarité énergétiquemise en œuvre permettra que les caloriesdes immeubles de bureaux chauffent leslogements et inversement. Le projet estlauréat de l’appel à projets “démonstra-teurs industriels pour la ville durable”.ActeursLogement socialUne étude de la CLVC sur 45 rap-ports d’inspectionL’association CLCV se réjouit d’abord de laréforme de la loi Alur qui a permis defusionner la Miilos et l’Anpeec pour créerl’Agence nationale de contrôle du loge-ment social (Ancols). Elle indique que lapublication systématique sur le site de l’An-cols des rapports d’inspection est une vic-toire pour la CLCV.Elle propose ensuite de mieux tirer parti deces rapports d’inspection, par exemple ensupprimant de façon systématique lesloyers qui dépassent les loyers plafonds, ouen se saisissant de la question des loge-ments hors normes en matière de sécuritéou de santé.L’étude porte sur 45 rapports.S’agissant des loyers, l’étude indique quedeux organismes ont pratiqué en 2011 desrévisions de loyers de 1,5%, dépassant leplafond de 1,1%. S’agissant des dépasse-ments de loyers, 4 des 7 organismes épin-glés par la Millos sont situés dans lesBouches du Rhône.Quant aux charges, les irrégularités obser-vées sont les suivantes: récupération descharges de gardien à 100% alors que ledécret limite la faculté de récupération à75%, récupération des dépenses de désin-sectisation alors que seul les produits peu-vent être récupérés. L’étude déplore aussicertaine pratiques de sous-évaluation de laprovision pour charges, qui génèrent destensions lors de la régularisation annuelle.Autre pratique contestée: la majoration duloyer consécutive à des travaux de réhabilita-tion qui permettent une contribution pourtravaux d’économie d’énergie. Concernantl’entretien, la CLCV souligne certaines négli-gences: défaut de diagnostic amiante sur lesparties privatives dans 8 organismes,manque d’entretien des chaudières indivi-duelles au gaz pour 3 organismes.Pour l’attribution des logements, l’étudeestime que le chantier reste ouvert, maisque certains organismes avancent sur cettequestion.En matière de gouvernance, l’étudeindique que les rapports entre société-mère et filiale peuvent être sources deconflits d’intérêts, portant atteinte à l’auto-nomie des filiales.Elle souligne aussi des insuffisances dans lagestion de la politique de vente des loge-ments. Absence de stratégie et absenced’information ont pu conduire à devoirabandonner certaines opérations.(Étude publiée le 27janvier2016)Vœux de Sylvia Pinel: la ministre prépare un renforcement de la loi SRUPrésentant ses vœux le 27janvier, la ministre du logement s’est félicitée de la progres-sion des ventes de logements neufs (+23% en 2015) grâce au dispositif Pinel qui a pro-gressé de 66%. Pour le logement social, la ministre a souligné la progression de +2,3%du nombre de logements agréés.Pour 2016, la ministre indique que le projet de loi “égalité et citoyenneté” qu’elle pré-pare sera présenté en conseil des ministres en mars. Ce texte doit réformer la politiqued’attribution des logements sociaux, la fixation des loyers et assurer une meilleurerépartition du parc social dans les territoires. Il permettra par exemple “de faciliter l’ac-cueil des ménages défavorisés dans les quartiers attractifs”. Le texte visera aussi la loiSRU pour recentrer ses obligations sur les territoires la pression de la demande delogements est la plus forte et le renforcement des sanctions à l’encontre de communescarencées.La ministre souligne aussi le lancement de Visale, dispositif qui a pris la place de la GULet elle annonce que son champ doit être élargi aux demandeurs d’emploi en mobilitégéographique.S’agissant de l’hébergement, l’objectif poursuivi a été de rechercher des solutionspérennes, d’ou le choix de réduire les nuitées hôtelières et de renforcer le nombre deplaces en intermédiation locative et en résidences sociales.La ministre souligne aussi le rôle de l’Anah dans le renforcement de la lutte contre laprécarité énergétique: 50000 logements ont bénéficié du programme Habiter mieuxde l’Anah et un objectif identique est fixé pour 2016.te de ses possibles remises en cause auniveau local.Chantal Jouanno approuve la création del’Agence française de la biodiversité. L’an-cienne ministre souligne les deux atouts dela biodiversité: sa contribution au dévelop-pement économique et la patrimonialité dela biodiversité.Raymond Vall souligne l’aspect positif de l’in-troduction dans le code civil, par la commis-sion, de la notion de préjudice écologique quifonde le principe de la responsabilité envi-ronnementale. Michel Vaspart juge que cetexte complexifie le paysage… réglementaire.Définition de la biodiversitéL’article 1ercontient notamment une défini-tion de la biodiversité: “l’ensemble desorganismes vivants ainsi que les interac-tions qui existent, d’une part, entre les orga-nismes vivants eux-mêmes, d’autre part,entre ces organismes, leurs habitats naturelset leurs milieux de vie, complétant la notionde patrimoine commun de la nation (art. L110-1 du code de l’environnement).Ségolène Royal approuve le choix de lacommission d’insérer dans le code civil desarticles relatifs à la responsabilité environ-nementale. L’article 1era été voté.L’article 2, explique Roland Courteau, préci-se notamment les principes d’action préven-tive résumés dans le triptyque éviter -réduire - compenser et il introduit le princi-pe de la solidarité écologique. A suivre.
2 février 20167NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSAGENDACabinets ministérielsPremier ministre: Sont nommésconseillers au cabinet de Manuel Valls:Hugo Bevort(aménagement du territoire,ville, citoyenneté); Romain Bonenfant(entreprises, affaires industrielles) et Anne-Claire Mialot (collectivités locales). ThibautLeinekugel Le Cocq est nommé conseillertechnique énergie, environnement. (Arrêtédu 11janvier2016, J.O. du 19janvier, n°49).Commerce, artisanat: Elise Calais estnommée directrice adjointe du cabinet deMartine Pinville. (Arrêté du 18janvier2016,J.O. du 20janvier, n°74)Ville: Olivier Keraudrenest nommédirecteur adjoint au cabinet de PatrickKanner.(Arrêté du 13janvier2016, J.O. du 20, n°78).Administration centraleMinistères économiques et financiers:Jocelyne Amouroux(magistrate) est nom-mée sous-directrice du droit privé et dudroit pénal à la direction des affaires juri-diques, à l'administration centrale de cesministères. (Arrêté du 18janvier2016, J.O.du 20janvier, n°63).Organismes publicsCNIL: Eric Peresest élu vice-président dela Commission nationale de l'informatiqueet des libertés. (Délibération n°2016-001 du14janvier2016, J.O. du 24janvier, n°67).RéglementationAPL: Un arrêté du 21janvier2016 relatif aucalcul des aides personnelles au logement aété publié au J.O. du 22janvier2016 (n°47).Sites Natura 2000: Parmi la série de 17sites désignés Natura 2000, nombreux sontsitués en Corse: plateau du Cap Corse, gol-fe d'Ajaccio, îles Sanguinaires, plage deLava et Punta Pellusella. À noter aussi lelittoral sableux de la côte aquitaine.(Arrêtés du 31décembre 2015, J.O. des 19, 20et 22janvier2016).FiscalitéL'avenant à la convention du 21juillet1959 entre la France et l’Allemagne en vuenotamment d'éviter les doubles imposi-tions et d'établir des règles d'assistanceadministrative et juridique réciproque enmatière d'impôts sur le revenu et sur lafortune, modifiée par les avenants des9juin 1969, 28septembre 1989 et20décembre 2001, signé à Berlin le31mars 2015 a été publié par décretn°2016-35 du 22janvier2016.(J.O. du 24janvier2016, n°1).QPC sur la prise en charge del'hébergement de salariés de sous-traitant par le maître de l'ouvrage.Cette question, déposée à l'initiative de laFPI visait à apprécier la constitutionnalitéde l'article L. 4231-1 du code du travail, quiimpose à un maître d'ouvrage qui estinformé que des salariés de son contrac-tant ou de son sous-traitant sont logésdans des conditions indignes, de luienjoindre de faire cesser cette situation. Àdéfaut de régularisation, le maître d'ou-vrage est tenu de prendre à sa charge l'hé-bergement collectif des salariés.Le Conseil rappelle que la procédure sup-pose d'abord un constat par les agents decontrôle compétents d'une infraction auxdispositions de l'article 225-14 du codepénal imputable à l'un de ses cocontrac-tants ou d'une entreprise sous-traitantedirecte ou indirecte (conditions de travailou hébergement dans des conditionscontraires à la dignité humaine).Pour le Conseil constitutionnel, « le princi-pe de responsabilité serait méconnu si lesdispositions déférées imposaient au maîtred'ouvrage ou au donneur d'ordre uneobligation de prise en charge de l'héber-gement collectif des salariés autres queceux qui sont employés à l'exécution ducontrat direct ou de sous-traitance et pen-dant une durée excédant celle de l'exécu-tion dudit contrat ». Il en conclut que, souscette réserve, la règle n'est pas manifeste-ment disproportionnée à la réalisation del'objectif de valeur constitutionnelle qu'estla possibilité pour toute personne de dis-poser d'un logement décent.(Décision n°2015-517 QPC du 22jan-vier2016, J.O. du 24janvier, n°66).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi629UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE8 mars 206(Salons Hoche,Paris 8e). Les 2esrencontres del’aménagement opérationnel, pro-posées par le ministère du loge-ment et le réseau national desaménageurs traiteront des ques-tions suivantes: le PLU réformé,un accélérateur de projets, etlacoproduction public privé, unfacteur d’innovation urbaine?AU FIL DU J.O.Pierres d’Or 2016La cérémonie des Pierres d’or organiséepar Immoweek le 27janvier a récompensécette année:- Philippe Depoux(Gecina): professionnelde l’année,- Philippe Berger(Eiffage) prix spécial dujury,- Philippe Depoux(Gecina): Manager- Isabelle Clerc(AG2R La Mondiale): inves-tisseur,- Bruno Corinti(Nexity): promoteur,- Olivier Ambrosiali (BNP Paribas RealEstate Transactions France): conseil- Aude Grant(SFL): asset, property, facilitymanager- Halle Freyssinet(Jean-Michel Wilmotte,architecte): programme- Sébastien Bazin(AccorHôtels): utilisateur- Maxime Lanquetuit(Altarea Cogedim)et Stanislas Pottier(Crédit Agricole):green innovations- Philippe Depoux(Gecina): prix du public.
2 février 20168FNAIMLe volume des transactions de logementsanciens s’est accru de +15,6% en 2015.Avec 800000 ventes en 2015, le marchéretrouve le niveau haut qu’il avait connude 2005 à 2007 et en 2011. Le marché estdonc désormais à un niveau nettementplus élevé qu’avant 1998, il représentaitenviron de 500000 ventes.Le marché a été particulièrement dyna-mique en Bretagne (+19,7%), mais il aconnu également une croissance forte,dépassant 17%, en Aquitaine (+18,3%),dans le Centre (+18,0%) mais aussi enRhône-Alpes (+17,0%) et en Basse Nor-mandie (+17,7%). La hausse la plus modé-rée est celle de la Corse (+4,8%).Pour les prix, le dernier trimestre de l’an-née affiche une hausse: +1,9 % par rapportau 3etrimestre 2015, plus soutenue en pro-vince (+2,2%) qu’en Ile-de-France (+0,7%).Mais, pour l’ensemble de l’année, les prixsont en baisse de -1,9%, surtout en provin-ce (-2,0%), un peu moins en Ile-de-France(-1,4%). Les prix ont reculé de plus de 3%dans 8 régions: et particulièrement en Hau-te Normandie (-4,2%), dans le Centre(-4,0%), en Bourgogne (-3,8%) et en BasseNormandie (-3,4%). À l’inverse, les prix ontpeu baissé en Corse (-1,0%).Un marché assainiLe président de la Fnaim, Jean-FrançoisBuet, observe que le marché est sur lamême tendance qu’en 2014 (-1,7%).Après trois années consécutives de baisse(-2,9% en 2013), les prix sont donc mainte-nant orientés à la hausse. Pour la Fnaim, lemarché se caractérise donc par unestabilité; offre et demande se rencontrent,signe que le marché est équilibré et assaini.Jean-François Buet prend l’exemple d’unemaison mise en vente à Dijon pour207000 et pour laquelle des acquéreursont fait une offre à 197000euros. Aprèsbaisse du prix demandé, il a encore fallutrois semaines pour que les parties se met-tent d’accord pour surmonter un écart deprix de 3000. Mais le président de laFnaim y voit un signe que le marché estsain. Jean-François Buet rappelle parailleurs une constante du marché: lorsqueles volumes baissent, cela anticipe unebaisse des prix; lorsque les volumes aug-mentant, cela anticipe une hausse des prix.Effet positif de la réforme du PTZPour le marché du neuf, le volume desmises en chantier est resté stable en 2015(+0,3%) avec 351800 logements.Mais les réservations en VEFA ont progres- en un an de +16,7% (99465 réserva-tions en 2015). Le secteur des maisons indi-viduelles a également progressé, mais defaçon un peu moindre (+10,0% avec111000 maisons.Le directeur général de Cafpi, PhilippeTaboret juge très positive la réforme duPTZ qui est entrée en vigueur le 1erjanvier2016. Le nombre de prêts distribuésdevrait passer de 55 ou 60 000 à 120 000en 2016. Cette réforme (extension du prêtpour l’ancien à toute la France, hausse dela quotité de prêt pouvant être financéepar le PTZ, allongement du différé d’amor-tissement et de la durée du prêt…) devraitpermettre un retour des primo-accédantssur le marché. La condition de travaux(25% du coût total soit 33% du prixd’achat du logement) devait aussi per-Reprise des transactions pour le marché du logement ancienAvec 800 000 transactions dans l’ancien en 2015, le marché du loge-ment est bien orienté, ce dont se réjouit la Fnaim. Elle est en revancheplus inquiète pour la situation du marché locatif.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Numerica Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineRENCONTREParmi les 17 mesures de la loiAlur favorables au locataire- Faculté pour le locataire de demander dansles 10 jours un complément de l’état des lieux.- Suppression des clauses pénales.- Prescription abrégée (3 ans au lieu de 5 ans)et prescription d’un an pour l’action en révi-sion de loyer.- En cas de colocation, fin de la solidarité dulocataire sortant et de sa caution lorsqu’unnouveau locataire prend sa place.- Extension des cas de préavis réduit pour lecongé du locataire, restriction de la facultéde donner congé pour l’acquéreur d’un bienacquis occupé.- Plafonnement des loyers en zone tendues.- Prise d’effet de la demande de révision deloyer à la demande et suppression de lafaculté de demander un rappel de révisionsur 5 ans.- Fixation d’une liste limitative de pièces quele bailleur peut demander au candidat loca-taire (au lieu d’une liste de pièces proscrites).Une mesure favorable aubailleur- Accès au logement facilité au bailleur quisouhaite réaliser des travaux d’amélioration.De l’assignation à l’expulsion- 146000 assignations- 115000 expulsions prononcées- 49000 commandements de quitter les lieux- 38000 demandes d’intervention de la forcepublique- 24000 octrois de la force publique- 11000 interventions effectives de la forcepublique(Chiffres 2012, statistiques de la Chancellerie,citées par la Fnaim)mettre de favoriser la rénovation des loge-ments dégradés.La production de crédits s’est fortementredressée l’an dernier: passant de 122 mil-liards d’euros en 2014 à 215milliards en2015, certes avec une part sensible (37%pour Cafpi) liée à des rachats de crédit.Philippe Taboret anticipe pour 2016 unepetite baisse des taux de crédit en débutd’année (on est actuellement à moins de2% sur 20 ans) puis une tendance à unelégère remontée des taux mais de façontrès lente et progressive, car l’inflation res-te à un bas niveau.Loyers en baisse en 2015L’optimisme de la Fnaim est plus nuancépour le marché locatif; les loyers des nou-veaux baux ont reculé de -1,1% (13,0 lem2).Les rendements bruts s’étalent entre moinsde 5% (Paris, Lyon, Bordeaux, Ajaccio), de5 à 6% (Marseille, Nantes, Toulouse, Lille,Strasbourg, Orléans) ou plus de 6%(Rennes, Amiens, Rouen, Caen, Reims,Montpellier, Dijon, Metz, Besançon, Cler-mont-Ferrand, Poitiers, Limoges).La baisse des loyers est plus marquée enprovince (-1,3% à 10,9 ) qu’en Ile-de-France (-0,8% à 20,1 ).Analysant l’évolution des rapports locatifsaprès la loi Alur, la Fnaim observe que surles 18 principales mesures de la loi, 17 sonten faveur du locataire (voir encadré).La Fnaim observe que le nombre debailleurs engageant une procédure pourobtenir le paiement de loyer et l’expulsiona progressé de +9,6% en un an. En dixans, ce nombre est passé de 134610 (2004)à 166064 (2014). La hausse de 2014 s’ex-plique par la dégradation économique.Toutefois, les assignations ne représententque 1,5% du parc privé et 1,2% du parcsocial et ne donnent pas lieu systématique-ment à expulsion (cf. encadré). Jean-Fran-çois Buet juge inutile d’avoir prolongé de15 jours la durée de la trêve hivernale.