mardi 13 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 634 du 8 mars 2016

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Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Baux d’habitation : Domiciliation d’une personne morale dans un logement
Baux commerciaux : Indexation valable à partir d’un indice de base fixe ? / Calcul d’une indemnité d’éviction
– 3 – Au Sénat –
Rejet d’une proposition de loi sur l’accès au logement social
Réponses : réforme des chambres de commerce / réalisation de ZAC
Adoption de la loi sur l’architecture (p. 4)
– 3 – Projets –
Règles de distribution de crédit
– 7 – Réglementation –
Administration électronique / 18 tribunaux de commerce spécialisés
– 7 – Marché –
Fluidité et stabilité du marché du logement en Ile-de-France
– 8 – Analyse – Agenda –
Pierre Appremont (avocat associé, Gowling WLG):
Redevance pour création de bureaux, opération de restructuration avec modification des surfaces : retour au bon sens
– 9 – Nominations –
– 10 – Réglementation –
Nouveaux tarifs pour les professions réglementées

jugé>La clause d’habitation bourgeoise n’inter-dit pas une simple domiciliation d’entreprise(Civ. 3e, 25février 2016, p.2).>La Cour de cassation s’est à nouveau pro-noncée le 25février sur la validité d’uneclause d’indexation d’un loyer commercialavec un indice de base fixe. Elle confirmepar principe que cette référence est valable,sous réserve de ne pas créer de distorsionentre la période de variation de l’indice et ladurée s’écoulant entre deux révisions (p.2).chiffré>Selon les notaires parisiens, le prix moyend’un appartement ancien à Paris s’établissaità 7980€ au 4etrimestre 2015 (p.7).>18: c’est le nombre des tribunaux decommerce spécialisés, dont la liste a étéfixée par décret du 26février (p.7).publié>Les textes d’application de la loi Macronrelatifs aux professions réglementéesfixentles nouveaux tarifs des notaires et des huis-siers (p.10).rejetée>Une proposition de loi sur l’accès aulogement sociala été rejetée au Sénat. Elletendait à supprimer le dispositif Pinel et àaugmenter les plafonds de ressources d’ac-cès au logement social (p.3).La secrétaire d’État, Pascale Boitard a préci- à cette occasion que le projet de loirelatif à l’égalité et la citoyenneté com-porterait un volet logement, présenté enconseil des ministres en mars (p.3).nommés>Fabien Sudryest nommé directeur ducabinet de Jean-Michel Baylet; ArianeAzémaest nommée directrice du cabinetd’Emmanuelle Cosse (p.9).L’architecture au SénatLes sénateurs ont adopté le 1ermars le projet de loi “relatif à laliberté de la création, à l’architecture et au patrimoine” précé-demment voté par les députés. Les débats avaient commencé avecFleur Pellerin; ils se sont poursuivis avec la nouvelle ministre de laculture, Aurdey Azoulay.Les discussions ont souvent été animées et marquent l’expressionde divergences d’analyses; ce fut le cas par exemple sur l’archéologiepréventive, certains poussant au monopole de l’INRAP, d’autres sou-haitant accorder un rôle accru aux opérateurs privés.L’article 1erselon lequel “la création artistique est libre” a suscitéquelques échanges animés; certains y voyant une affirmation dépour-vue de portée normative, d’autres y attachant une importance sym-bolique forte mais aussi utile pour lutter contre les associations quiessaient d’obtenir le retrait d’œuvres qu’elles jugent scandaleuses.La réforme du régime de protection des monuments historiques a aus-si donné lieu à des échanges nourris, qui ne sont d’ailleurs pas clos etqui vont se poursuivre en deuxième lecture. Le nom des périmètres deprotection n’est pas tout à fait arrêté. Souhaitant éviter les acronymes,nécessairement peu explicites (de type ZZPAUP ou AVAP) et peu pro-pices à susciter l’enthousiasme des foules, la ministre avait souhaitépromouvoir celui de “cité historique”. Mais les parlementaires jugentl’appellation trop restrictive. Bien adapté aux cœurs de villes médié-vales, il ne l’est pas aux monuments de facture récente, pas plus qu’auxsecteurs protégés pour des raisons de paysage par exemple. Le textevoté au Sénat a adopté celui de “site patrimonial protégé” qui est pluslarge et l’article 24 indique que le classement de la ville, village ouquartier doit présenter un intérêt public “au point de vue historique,architectural, archéologique, artistique ou paysager. Mais l’acronymeSPP n’est pas plus évocateur que celui d’AVAP.Divergence également sur le rôle de l’architecte. Quelque sénateurironisait sur l’efficacité de pouvoir de pression de leurs représentants.Mais c’est bien la place de la qualité architecturale qui était au cœurdu débat. Il a été admis que le nom de l’architecte doive désormaisêtre affiché avec le permis.Chacun s’accorde à reconnaître qu’un progrès dans la conceptionarchitecturale est nécessaire, mais tous les élus ne considèrent pasnécessairement que l’intervention obligatoire de l’architecte soit l’ou-til pertinent pour y parvenir. Les sénateurs ont finalement admis defixer le seuil d’intervention obligatoire de l’architecte à 150m2et defaire intervenir obligatoirement un architecte ou un autre profession-nel à la préparation du dossier d’un lotissement.Espérons que les textes qui seront finalement adoptés à l’issue de la 2electure contribueront à améliorer le cadre de vie de nos concitoyens.Chacun reconnaît que, notamment pour les entrées de ville, des pro-grès sont pour le moins souhaitables. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 6348MARS 2016ISSN1622-141916EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux d’habitation: Domiciliation d’une personne morale dans unlogementBaux commerciaux: Indexation valable à partir d’un indice de basefixe? / Calcul d’une indemnité d’éviction- 3 -Au Sénat-Rejet d’une proposition de loi sur l’accès au logement socialRéponses: réforme des chambres de commerce/ réalisation de ZAC Adoption de la loi sur l’architecture (p. 4)- 3 -Projets-Règles de distribution de crédit- 7 -Réglementation-Administration électronique/ 18 tribunaux de commerce spécialisés - 7 -Marché-Fluidité et stabilité du marché du logement en Ile-de-France- 8 -Analyse - Agenda-Pierre Appremont (avocat associé, Gowling WLG):Redevance pour création de bureaux, opération de restructuration avecmodification des surfaces: retour au bon sens- 9 -Nominations-- 10 -Réglementation-Nouveaux tarifs pour les professions réglementéesSOMMAIREEDITORIAL
8mars 20162BAUXDHABITATION- BAUXCOMMERCIAUXBaux d’habitationDomiciliation d’une personnemorale dans un logement(Civ. 3e, 25février 2016, n°302, FS-P+B, rejet,pourvoi n°15-13856)Un bailleur avait assigné ses locataires endéchéance de leur droit au maintien dansles lieux pour manquement à la clause d’ha-bitation bourgeoise. Le bail était soumis à laloi de 1948 et le bailleur soutenait que ladomiciliation d’une entreprise dans les lieuxconférant un caractère commercial à l’occu-pation, incompatible avec l’obligation d’oc-cuper bourgeoisement les lieux.La Cour de cassation valide l'arrêt d'appelqui avait rejeté ce raisonnement:« Mais attendu que la domiciliation d'unepersonne morale dans les locaux à usaged'habitation pris à bail par son représentantlégal n'entraîne pas un changement de des-tination des lieux si aucune activité n'y estexercée; qu'ayant relevé que la société « lesnouvelles impressions » avait fixé son siège àl'adresse des lieux loués du 19avril 2011 au11décembre 2012 mais que M. S. n'yaccueillait ni secrétariat, ni clientèle, qu'il n'yavait aucune machine ni activité commercia-le et qu'aucun trouble lié à une telle activitén'avait été constaté par les voisins, la courd'appel a pu en déduire que la preuve d'uneviolation de la clause d'habitation bourgeoi-se n'avait pas été rapportée;D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ».Observations:L'arrêt a été rendu pour unbail relevant de la loi de 1948, mais onpeut sans doute considérer qu'il a une por-tée plus large.Selon les preuves admises par la cour d'ap-pel, il y avait bien une domiciliation d'en-treprise dans les lieux, mais aucun exerciced'activité. Le bailleur soutenait que ladomiciliation suffisait à conférer un carac-tère commercial à l'occupation et donccontrevenait à l'obligation d'occupationbourgeoise.Ce type de clause est soumis à l'interpréta-tion des juges. De façon générale, une tel-le clause interdit l'occupation profession-nelle par un avocat (Soc. 12mars 1964) oupar un architecte (CA Paris, 29novembre1994). Mais le seul fait de détenir desarchives en dépôt n'exclut pas une occupa-tion bourgeoise (Civ. 3e, 24 nov. 1993).La Cour de cassation avait jugé ancienne-ment (Soc. 2mars 1967) que la simpledomiciliation dans les lieux d'un sièged'une entreprise commerciale suffit àconférer à l'utilisation de ceux-ci un carac-tère commercial, alors même qu'il n'yaurait ni réception de clientèle ni manipu-lation de marchandise. L'arrêt de 2016prend le contre-pied de cette jurispruden-ce. Un autre exemple de décision souple:la cour de Paris avait admis qu'un dessina-teur ensemblier, fiscalement domicilié àson domicile bourgeois, mais n'y exerçantpas sa profession, se contentant d'y étudierdes dossiers le soir et d'avoir des conversa-tions téléphoniques professionnelles, necontrevenait pas à la clause d'habitationbourgeoise (CA Paris 19juin 1990).A retenir:La clause d'habitation bourgeoi-se n'interdit pas une simple domiciliationd'entreprise.Baux commerciauxIndexation valable à partir d’unindice de base fixe?(Civ. 3e, 25février 2016, n°297, FS-P+B, rejet,pourvoi n°14-28165)Un locataire contestait la validité d'uneclause d'indexation de loyers pour un bailcommercial, en se fondant sur l'article L112-1 du code monétaire et financier.La clause litigieuse du bail initial de 2003comportait comme indice de base fixe l’ICCdu 4etrimestre 2003. Un avenant de 2007avait conservé la même clause d'indexation.La cour d'appel avait censuré la clause enrelevant que « l'indice de référence est celuidu 4etrimestre 2003, de sorte que cet indiceimpacterait l'indexation chaque annéecomme le démontre d'ailleurs le calcul réa-lisé par le bailleur […] à partir de l'ICC pourle 4etrimestre de l'année 2003 qui s'élevaità 1214; que de cette façon, le même indiceest pris en compte et varie pendant plu-sieurs années alors que la révision est réali-sée chaque année; que la clause est parconséquent contraire à l'article L 112-1 ».L'auteur du pourvoi faisait valoir que lacour n'avait pas précisé l'indice de compa-raison devant être pris en compte, mais laCour de cassation rejette le pourvoi:« Mais attendu qu'ayant exactement rete-nu que, s'il n'interdit pas la prise en comp-te d'un indice de base fixe, l'article L 112-1du code monétaire et financier prohibecependant toute organisation contractuelled'une distorsion entre la variation de l'indi-ce et la durée s'écoulant entre deux révi-sions, et ayant relevé que la reproductiondans l'avenant à effet de février2007 de laclause d'indexation contenue dans le bailinitial et la référence ainsi faite l'indice duquatrième trimestre 2003, indice de réfé-rence à la signature du bail initial, puis l'ap-plication consécutive qui en était faite pourcalculer les indexations annuelles dues autitre des années 2007/2012 entraînait unedistorsion entre l'intervalle de variationindiciaire et la durée s'écoulant entre deuxrévisions annuelles, dès lors que le loyer debase pris en compte était celui applicable au9février 2007, la cour d'appel a, par cesseuls motifs, légalement justifié sa décision;Par ces motifs: rejette ».Observations:Les clauses d'indexationcontinuent de susciter des contentieux,comme le montre cet arrêt. Cette décisionconfirme les deux règles suivantes:- les parties peuvent utiliser un indice debse fixe, qui est donc le même pendant ladurée du bail (au lieu de prendre chaqueannée, outre l'indice nouvellement paru,celui de l'année précédente).- mais la loi (art. L 112-1 du code monétai-re et financier) interdit une distorsionentre la période de variation de l'indice etla durée s'écoulant entre deux révisions.La Cour de cassation avait déjà affirmé cesprincipes dans un arrêt du 11décembre2013.Dans ce nouvel arrêt, il semble que lacondamnation de la clause résulte du faitqu'elle ait conservé lors de l'avenant 2007la référence à l'indice du bail initial de2003, avec un loyer de base applicable en2007. Sauf erreur d'interprétation, c'estdonc cette distorsion qui est condamnée.En 2007, il aurait donc fallu prendre unnouvel indice de base 2007 pour l'appli-quer au loyer des années ultérieures.Exemple de calcul d’une indem-nité d’éviction(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 2mars 2016,n°12/07548)Pour un local commercial de 42m2 à usagede commerce de gros ou détail de tous pro-duits cosmétiques, salon de coiffure, institutde beauté… situé en 2ezone, en fond decour, rue des Francs Bourgeois dans le 4earrondissement de Paris, la cour d’appel fixele montant de l’indemnité d’éviction à161740.L’arrêt indique que “les parties s’accordentpour voir dire que l’éviction des locauxn’entraîne pas la perte du fonds et que l’in-demnité d’éviction est une indemnité detransfert représentant la perte du droit aubail”. La cour valide le calcul fait par l’expertà partir du différentielentrela valeur loca-tive de marché des locaux, à laquelle l’ex-pert a appliqué un abattement de 25% enraison de sa situation en 2ezone et le loyerplafonné, affecté d'un coefficient de 8,5compte tenu de l’emplacement. JURISPRUDENCE
8mars 20163Michel Le Scouarnec a défendu au Sénat le4février une proposition de loi “favorisantl’accès au logement social pour le plusgrand nombre”. Il indique que le nombre depersonnes à la rue augmente et que 1,2mil-lion de personnes sont sous la menace d’uneexpulsion. Il déplore l’insuffisance deconstruction due à la baisse drastique desaides à la pierre et que “trop d’argent publiccontinue d’alimenter les niches fiscales”comme les dispositifs Robien ou Pinel. Iljuge aussi nécessaire d’encadrer les loyersdu secteur privé.Il propose donc de relever les plafondsd’accès au logement socialde façon àœuvrer pour l’universalité du droit au loge-ment. Cela permettrait à davantage de per-sonnes d’accéder au logement social, auxmaires de répondre à un panel plus large dedemandeurs et de renforcer la mixité socialeet urbaine.Philippe Dallier estime que c’est le manquede foncier et son coût qui posent problèmeet que la constitution de réserves foncièresnécessite un effort financier important.L’article 1erpropose de supprimer le dispo-sitif Pinel, l’article 2 propose d’augmenterde 10,3% les plafonds de ressources d’ac-cès au logement social revenant sur la loi de2009. Pour financer la réforme, l’article 3propose de diminuer le taux du crédit d’im-pôt pour la compétitivité des entreprises(CICE). Philippe Dallier rétorque que le relè-vement des plafonds permettrait à la quasi-totalité des ménages d’accéder au logementsocial car, actuellement la proportion desménages y ayant accès est de 30,2% pour lesPLAI, 65,5% pour les PLUS, 81,4% pour lesPLS et 86,9% pour les PLI. Avec la hausseproposée, ces taux seraient portés parexemple à 35% pour les PLAI, 72,1% pourles PLUS et 86,1% pour les PLS.Quant au dispositif Pinel, Philippe Dallierestime qu’il a trouvé son public et qu’il estcertainement prématuré de le supprimer.Sophie Primas ajoute que le dispositif a per-mis d’augmenter l’offre de logements loca-tifs en zone tendue et a favorisé la détentedu marché locatif. Si le coût du dispositifDuflot Pinel est estimé à 1,75milliard (dont240millions pour 2016), il doit être mis enregard avec le nombre de constructionsattendues (50000 logements en 2015 et50000 en 2016). Toutefois, elle estime oppor-tun la mise en place d’un contrôle fiscal ciblépour vérifier le respect dans le temps desconditions du dispositif Pinel.Quant à augmenter les plafonds de res-sources pour le logement social, cela risque-rait d’augmenter la liste d’attente desdemandeurs et de créer une contradictionavec la législation européenne. Sophie Pri-mas juge nécessaire de favoriser au contrai-re la mobilité dans le parc social. Elle préco-nise la mise en place d’observatoires desprix de la construction.Secrétaire d’État chargée du droit desfemmes, Pascale Boitard exprime l’avisnégatif du Gouvernement sur ce texte: lenombre de permis de construire est en haus-se ainsi que les ventes dans le neuf. Or cettehausse est soutenue par le dispositif Pinel.De plus, il a un rôle positif pour la construc-tion de logements intermédiaires. L’investis-sement locatif permet aussi de procurer desrecettes fiscales. La suppression du disposi-tif Pinel qui provoquerait la perte d’emploisn‘est donc pas opportune.La secrétaire d’État juge par ailleurs“inadaptée à la réalité et à la mission du parcsocial” la proposition de relever les plafondsde ressources. Elle rappelle que la haussedes plafonds de ressources en 2009 visait àcontrecarrer les effets de la “hausse méca-nique des plafonds de ressources indexéssur le SMIC horaire, qui avait augmenté lorsdu passage aux 35heures”.Aujourd’hui, 66% des ménages sont sousles plafonds de ressources PLUS et 81%sous les plafonds PLS.Nouveau projet de loiPascale Boitard ajoute que le nouveau projetde loi “relatif à l’égalité et la citoyenneté”qui comportera un volet sur le logement,sera présenté en conseil des ministres enmars. Il prévoit de “rénover la politiqued’attribution des logements sociaux, la fixa-tion des loyers, et de favoriser une meilleurerépartition du parc social dans les terri-toires.”Vincent Delahaye estime que les politiquespubliques doivent favoriser la diversité dulogement (intermédiaire, social, accession…).LOGEMENTSOCIALAUSÉNATAccès au logement social:rejet d’une proposition de loi au SénatBrasser les populationsMarie France Beaufils considère que le dis-positif Pinel est une niche fiscale qui permetaux ménages les plus aisés de payer moinsd’impôt. Elle déplore la réforme des pla-fonds de ressources HLM de 2009 qui a faitentrer dans le parc des personnes toujoursplus fragilisées, entraînant une paupérisa-tion du parc HLM. Elle ajoute : “nouscroyons que la politique publique du loge-ment est le meilleur des leviers pour garan-tir le brassage des populations, dont nousavons plus besoin que jamais”.Daniel Raoul demande une réforme de lafiscalité des plus-values immobilières, car lerégime actuel favorise la rétention de ter-rains.Jean-Claude Réquier observe que l’avantagedu dispositif Pinel est d’être adapté la réali- des territoires, réservé aux zones tendues.Francis Delattre estime nécessaires de refon-der totalement la politique du logementpour créer une offre plus importante et favo-riser l’accession sociale à la propriété.Annie Guillemont attend beaucoup dufutur projet de loi pour “casser les logiquesde ségrégation, d’éviter d’ajouter de la pau-vreté à la pauvreté et de favoriser ainsi lamixité sociale, tout en conciliant celle-ci avecle droit au logement”.L’article 1erqui abroge le dispositif Pinelaété rejeté. Même sort pour l’article 2quimodifie les plafonds d’accès au logementsocial, l’argument de Jean-Pierre Bosinovisant à “élargir l’accès au logement social etd’y favoriser la mixité” n’ayant pas convain-cu. Enfin l’article 3a été également rejeté.La proposition de loi a donc été repoussée.PROJETSRègles de distribution de créditLa FNAIM, la FPI et les constructeurs amé-nageurs de la FFB se sont regroupés pourprésenter leur hostilité à la réforme desrègles prudentielles qui est envisagée à lasuite des travaux du Comité de Bâle sur lerisque de crédit. Les signataires du commu-niqué s’étonnent de cette perspective alorsque la France se caractérise par un faibletaux de sinistres, y compris en période decrise. L’accroissement de l’exigence defonds propres serait donc inutile et lessignataires invitent les pouvoirs publics àdéfendre la spécificité du financement dulogement en France pour qu’il ne soit paspénalisé par ce projet.(Communiqué du 29février2016).
Les sénateurs ont abordé le 9février le pro-jet de loi relatif à la liberté de la création, àl’architecture et au patrimoine.La ministre de la culture, Fleur Pellerin, pré-sente les objectifs de la loi, parmi lesquels laprotection du patrimoine. L’État a commen- par protéger des monuments isolés, puisdes quartiers. Il tend aujourd’hui à étendrela protection au mobilier. Par ailleurs, le pro-jet de loi reconnaît dans le droit national lepatrimoine classé par l’UNESCO.La protection du patrimoine doit être pluslisible. C’est l’objet de la création des citéshistoriques. Elle rappelle que la loi GrenelleII avait prévu la transformation de toutes lesZPPAUP en AVAP. Toutes les ZPPAUP nontransformées devaient disparaître au14juillet 2016, 600 étaient concernées. Laministre juge nécessaire, pour fédérer lesfoules, d’abandonner les acronymes. Laréforme n’est pas une remise en cause del’engagement de l’État, plaide la ministre.Quant à l’archéologie préventive, la ministresouhaite revenir au texte voté par l’Assem-blée qui conforte chacun des acteurs dansson rôle, tout en définissant mieux leur péri-mètre d’intervention et en accordant unehabilitation pérenne (au lieu d’un simpleagrément) aux services archéologiques descollectivités territoriales.La ministre souhaite aussi que des condi-tions soient favorables à la création architec-turale.François Ferrat, rapporteur, indique que lacommission a préféré le terme de site patri-monial protégé à celui de cité historique.La création est libreCatherine Morin-Desailly juge utile de réflé-chir au rôle de l’architecte dans la cité.Marie-Christine Blandin considère que l’af-firmation de l’article 1erselon lequel “la créa-tion est libre” est dépourvue de portée nor-mative. David Rachline déplore que la créa-tion des cités historiques masque le désen-gagement de l’État. Pour la protection dupatrimoine historique, Philippe Bonnecar-rière estime qu’il faut trouver un équilibreentre les documents établis en lien avecl’État (PSMV…) et ceux qui relèvent des col-lectivités territoriales, comme les PLU.Mireille Jouve reconnaît que le PLU ”neparaît effectivement pas le meilleur rempartpour une protection durable du patrimoi-ne”. Elle ajoute que “favorisant le recours àl’architecte, nous nous donnons les moyensde renouer avec la qualité architecturale desconstructions individuelles et collectivestout en veillant à leur insertion harmonieusedans leur environnement”.Alors que les élus sont fréquemmentconfrontés au retard des travaux lié auxdélais d’intervention des fouilles archéolo-giques, Dominique Estrosi-Sassone considè-re comme un contresens le projet de renfor-cer le monopole de l’INRAP. Elle ajoute quedavantage de souplesse devrait être possibleface aux décisions des architectes des Bâti-ments de France. François Commeinhes jugeinutile le dispositif des cités historiques quimarque le désengagement de l’État.Discussion par articlesL’article 1eraffirme “La création artistique estlibre”. Le rapporteur Jean-Pierre Leleuxexplique “Je forme le vœu que cet article 1ersoit une invitation à la conquête de nou-veaux territoires pour tous ceux qui saventmobiliser leur imagination, leur talent etleur audace”. La ministre estime cet articlenécessaire car la création est parfois mena-cée. L’article a été voté.L’article 2définit les objectifs de la politiquede la culture. Il a fait l’objet d’amendementset a été voté.Le 10février, Christine Prunaud a proposé(amendement n°234) de rétablir le rapportprévu pour élargir le champ du 1% artis-tique. Mais elle n’a pas été suivie.Le 12février, les sénateurs ont examiné letitreII consacré au patrimoine culturel et à lapromotion de la culture. Nouvelle ministrede la culture, Audrey Azoulay remplaceFleur Pellerin pour défendre le projet de loi.L’article 20concerne l’archéologie. La nou-velle ministre explique que le projet de loitient compte des critiques émises dans lerapport de la Cour des comptes sur le fonc-tionnement de l’archéologie préventive.Mais Françoise Férat indique défendre l’ob-jectif d’ouverture à la concurrence du sec-teur de l’archéologie préventive.La ministre propose de revenir à la rédactionvotée par l’Assemblée (amendement n°480),mais elle n’a pas été suivie. Marie-PierreMonier plaide pour une procédure d’habili-tation des services d’archéologie plus sécuri-sante que celle proposée par la commissionmais son amendement (n°137) a été rejeté.En revanche, a été voté l’amendement n°136qui supprime l’obligation d’enquêtepublique pour l’établissement des zones deprésomption de prescriptions archéolo-giques.Caroline Cayeux a proposé que le coût de dudiagnostic soit plafonné à 5% de la valeurdu terrain, mais elle a retiré l’amendement(n°411).L’article 20, amendé a été voté.L’article 20 bis Aest relatif au Conseil natio-nal de la recherche archéologique, il a étévoté.A l’article 22, la ministre explique que l’Étatconservera un rôle pour les cités historiques,par la décision de classement et par les déci-sions des ABF sur les autorisations de tra-vaux. Elle propose de revenir au terme decité historique, mais elle a retiré son amen-dement (n°355), reconnaissant que la termi-nologie pouvait évoluer.L’article 23concerne la Commission natio-nale du patrimoine et de l’architecture. Il aété voté avec amendement.Monuments historiquesL’article 24réforme le régime de protectiondes monuments historiques. La ministreindique que l’objectif est de maintenir lepérimètre de 500m autour du bâtiment pro-tégé, mais uniquement en l’absence de péri-mètre délimité. Par ailleurs, le texte met fin àla règle de la covisibilité. Alain Fouché esti-me urgent que le Gouvernement travaille àune réforme du fonctionnement des ABF.Suite des débats le 16février. La ministrepropose que l’ABF détermine un “périmètreintelligent” autour du bâtiment à protéger,en fonction du contexte local, mais qu’àdéfaut, la règle des 500 mètres reste appli-cable Son amendement (n°416) a été voté.Un autre amendement (n°519) a été adoptépour assoupir la règle de l’inconstructibilitédes parties des domaines nationaux appar-tenant à l’État ou à l’un de ses établissementspublics, pour permettre la reconstruction debâtiments disparus. Même vote pour le n°3bis qui subordonne l’utilisation commercia-le de la photographie d’un immeuble consti-tuant un domaine national à l’autorisationpréalable du gestionnaire du domaine.Les sénateurs ont cherché à revenir sur lasuppression des ZPPAUP (amendementn°273). L’article a fait l’objet de longs débats.Ont notamment été adoptés les amende-8mars 20164ARCHITECTUREAUSÉNATLa loi sur l’architecture votée en 1electure
ments suivants: le n°195 qui dote les citéstouristiques d’outils de médiation, le n°517qui permet à une commune membre d’unEPCI de demander le classement, le n°153qui précise le rôle de l’ABF dans l’accompa-gnement du PSMV. Le n°518 précise que lePMVAP a le caractère d’une servitude d’uti-lité publique. Le n°429 soumet à autorisa-tion tous les travaux portant sur les élémentsd’architecture et de décoration desimmeubles par nature ou par destination, àl’intérieur des immeubles situés dans lepérimètre d’une cité historique, dès lorsqu’un PSMV est mis à l’étude.Sur le plan fiscal, Françoise Gatel proposeque les règles fiscalesapplicables auxzonages anciens continuent à s’appliquerdans les sites patrimoniaux protégés dotésd'un plan de mise en valeur de l'architectureet du patrimoine. L’amendement (n°191) aété adopté.Un autre amendement (n°300) visait à reve-nir sur une jurisprudence de la Cour de cas-sation pour permettre à un propriétaire demonument historique d’exiger un accordpour l’utilisation de l‘imagede son bâti-ment, mais il a été repoussé.L’article 24 bisvise à mieux encadrer les ces-sions de biens immobiliers appartenant àl’État. Il a été votéMême vote pour l’article 25 qui contient desdispositions pénales. Seuil d’intervention de l’archi-tecteL’article 26amorce le titreV consacré à laqualité architecturale.La ministre souhaite le retour au seuil d’in-tervention de l’architecte à 150m2.En réponse à Jean-Pierre Sueur, la ministreannonce qu’elle va engager une réflexionsur la reconnaissance de la profession d’ar-chitecte d’intérieur. L’article vise la créationd’un label pour les immeubles de moins decent ans d’âge, présentant un intérêt archi-tectural. Il a été voté. Un amendement (n°7)a été voté pour imposerl’affichage sur leterrain du nom de l’architecteavec l’autori-sation d’urbanisme.L’article 26 quaterconcerne le recours obli-gatoire à l’architecte pour l’élaboration duprojet architectural, paysager et environne-mental, le PAPE. Il impose le recours à l’ar-chitecte dans un lotissement. Françoise Fératpropose un amendement de compromis(n°520) qui impose le recours à un profes-sionnel, qui n’est pas nécessairement unarchitecte et dont la liste sera fixée pardécret. C’est finalement celui de SylvieRobert (n°157) qui a été voté: il prévoit lerecours obligatoire à un professionnel del’aménagement et du cadre de vie dont laliste sera fixée par décret, mais à partir d’unseuil également fixé par décret. L’article a étévoté.Le Gouvernement a ensuite souhaité rétablirà 150m2le seuil d’intervention obligatoirede l’architecte, elle s’est ralliée à l’amende-ment n°158 qui prévoit également ce seuil,sauf pour les agriculteurs. Il a été voté (art.26 quinquies).Suite des débats le 17février. Sylvie Robert atenté, mais sans succès, le rétablissement del’article 26 sexiesqui confère une base légaleaux concours d’architecture.L’article 26 septiesqui confère l’attributionde plein droit de l’agrément pour lesconseils d’architecture, d’urbanisme et del’environnement, ou CAUE, a été votéconforme.L’article 26 octiesest relatif au fonctionne-ment du conseil régional de l’ordre desarchitectes, précisant qu’il veille au respectdu code de déontologie. Il a été voté. Expérimentation pour dérogeraux normesAntoine Lefèvre suggère de reprendre uneproposition du rapport d’information sur lacréation architecturale de juillet2014 (dePatrick Bloche) permettant d’expérimenterpendant 7 ans de déroger aux normes pourviser un résultat plutôt que d’imposer desnormes. Seraient concernés les équipementspublics et les logements sociaux. le Sénats’est rallié à l’amendement de Sylvie Robert(n°160) qui vise explicitement les orga-nismes HLM et prévoit un dispositif decontrôle tout au long de l’élaboration duprojet et de sa construction (art. 26 unde-cies).Brigitte Gonthier-Morin voulait rétablir l’ar-ticle 26 duodeciesqui prévoit un délai d’ins-truction des permis de construire plus courtlorsqu’il est présenté par un architecte. Maiselle n’a pas été suivie et l’article est resté sup-primé. Toutefois la ministre a évoqué unappel à projet pour que les communes inté-ressées puissent expérimenter ce mécanisme.L’article 26 quaterdeciesvise à modifier l’or-donnance du 23juillet2015 sur les marchéspublics. Mais le texte n’ayant pas encore étératifié, les sénateurs ont préféré supprimerl’article. Françoise Férat précise qu'un projetde loi de ratification de cette ordonnancedoit être débattu par la commission des loisen mars.Pour améliorer la qualité de rénovations,Patrick Abatte propose d’imposer un dia-gnostic préalable aux travaux de rénovation,de façon à préserver la qualité patrimonialedu bâtiment. Mais son amendement (n°284)n’a pas été adopté.En revanche a été voté l’amendement n°9défendu par Antoine Lefèvre qui vise à ali-gner la passation des marchés des officespublics de l’habitat sur les règles applicablesaux collectivités territoriales, revenant sur laloi du 17mai2011, suscitant les critiquesd’Alain Vaisselle selon lequel “le lobby desarchitectes est à la manœuvre”.Corinne Bouchoux a proposé d’abroger l’ar-ticle L. 621–29–8 du code du patrimoine quipermet un affichage publicitaire sur lesmonuments historiques lors de travaux,mais elle n’a pas été suivie (rejet de l’amen-dement n°409).L’article 27 qui concerne l’outre mer, a étéadopté.Le titreIII comporte des habilitations à légi-férer par ordonnance.L’article 32 terrépond à une préoccupationissue de l’expérience de l’abbaye de SaintVincent de Laon qui a été vendue à un pro-moteur mais endommagée par un incendie.Le texte permet à une associationd’ester enjustice pour préserver les monuments d’unexcès de dégradation. Il a été voté.Publicité et éoliennesL’article 33modifie le régime juridique de lapublicité à proximité des monuments histo-riques. Sophie Primas explique qu’il étendl’interdiction de la publicité aux abords demonuments historiques d’un périmètre de100 mètres, actuellement, à plus de 500mètres. Elle propose que les communes puis-sent décider de conserver le seuil de 100m parle biais de leur règlement local de publicité,mais elle n’a pas été suivie (rejet de l‘amende-ment n°41). L’article 33 a été adopté.Jean-Claude Réquier a obtenu le vote del’amendement n°465 qui interdit l’implanta-tion d’éoliennes à moins de 10km desmonuments historiques sauf accord del’ABF (art. 33 bis A).8mars 20165ARCHITECTUREAUSÉNAT
Même vote pour l’article 33 bis qui prévoitque “les systèmes hydrauliques et leursusages font partie du patrimoine culturel,historique et paysager protégé de la Fran-ce.” Patrick Abatte demande sa suppressioncar le texte est très large alors que son objec-tif est de protéger les moulins. La ministreindique qu’un groupe de travail est enrecherche de solutions sur ce sujet. PSMVL’article 36vise l’élaboration des plans desauvegarde et de mise en valeur (PSMV).Un amendement (n°347) a été voté pouraméliorer la protection sur les intérieurs desbâtiments. L’article a été adopté.Jean-François Husson souhaitait que laconsultation du CAUE soit obligatoire parexemple en cas de travaux d’isolation parl’extérieur, mais il a retiré son amendement(n°350).Les articles 38et suivants sont relatifs auxdispositions transitoires. Les articles 43etsuivants concernent l’outre mer.Le vote sur l’ensemble du projet est interve-nu le 1ermars.Mireille Jouve (RDSE) se réjouit que le texteait entériné la distinction entre l’INRAP, lerôle spécifique joué par les services archéo-logiques des collectivités territoriales et lesopérateurs agréés, tout en regrettant que leSénat ait consacré les opérateurs privés auniveau de l’opérateur historique et des ser-vices des collectivités territoriales.Elle approuve l’équilibre trouvé entre le rôledes collectivités et de l’État, dans le plan demise en valeur de l’architecture et du patri-moine (PMVAP) qui se substitue au PLUpatrimonial, il sera soumis à l’avis de lacommission régionale et à l’approbation dupréfet. Elle approuve aussi la fixation à150m2du seuil de recours à l’architecte et lamention de son nom avec l’affichage du per-mis de construire.Colette Mélot (Les Républicains) indiqueque, représentants des territoires, les séna-teurs ont modifié le dispositif des sites patri-moniaux protégés, qui prennent la place descités historiques.Philippe Bonnecarrière (UDI) juge le textetrop large, mais annonce un vote favorable.Patrick Abate (CRC) déplore que l’article 20sur l’archéologie préventive continue à“ouvrir les vannes pour les opérateurs pri-vés”. Il regrette aussi que la discussion surla protection du patrimoine tourne au pro-8mars 20166CHAMBREDECOMMERCE- ZACAUSÉNATcès indirectement intenté aux ABF. Il annon-ce un vote contre.David Assouline (SRC) estime qu’il fautredonner toute sa place à la culture. Saluantla nouvelle ministre, il se réjouit de “l’ins-cription nette de la liberté de création parmiles libertés fondamentales.” (art. 1er). Mais ilregrette le choix du Sénat sur l’archéologiepréventive “avec la privatisation et uneconception libérale de ce secteur.” et annon-ce l’abstention de son groupe.Quant à Marie-Christine Blandin, elle se ditatterrée du détricotage du volet patrimoinedu texte, contestant de “vieux relents anti-éoliens”. mais elle approuve le rôle reconnuaux architectes. Elle annonce une abstention.Le texte a été adoptéLa nouvelle ministre se félicite que la libertéartistique soit affermie. Sur l’archéologiepréventive, elle estime que le débat doit sepoursuivre.Le texte a été renvoyé à l’Assemblée. Réforme des chambres de commerceLes sénateurs ont examiné le 28janvier un projet de loi relatif aux réseaux des chambres decommerce et d’industrie et des chambres de métiers et de l’artisanat. Martine Pinvilleindique qu’il s’agit notamment de s’adapter à la nouvelle carte régionale. Ce projet s’inscritdans une démarche de renforcement de l’échelon régional. Yannick Vaugrenard ajoute queles CCI vont pouvoir fusionner pour mettre leur organisation en conformité avec celle desnouvelles régions. Le texte vise aussi les chambres de métiers. Il a été voté.Valorisation des déchets de chantierRépondant à une question d’Henri de Raincourt au Sénat, Alain Vidalies, secrétaire d’Étatchargé des transports, indique que la valorisation des déchets des bâtiments est insuffisan-te. L’article 93 de la loi sur la croissance verte prévoit de créer un réseau de déchetteries pro-fessionnelles du BTP d’ici au 1erjanvier 2017 en instaurant la reprise, par les distributeurs,des matériaux dans les sites de vente de proximité. Le projet de décret d’application est encours d’examen au Conseil d’État. Il permet la mutualisation de l’activité de reprise entredistributeurs ou avec une déchetterie communale ou professionnelle existante. (Sénat, débats du 9février2016).Amiante et voirieRené Danesi interpelle le Gouvernement sur l’illégalité d'une circulaire du 15mai 2013 qui“recommande” la recherche d’amiante lors de travaux sur la voirie, alors que le code de lasanté publique ne prévoit cette recherche que sur les bâtiments.Alain Vidalies lui répond que ce guide n’est qu’un “guide sur l’état de l’art, dont les maîtresd’ouvrage peuvent se prévaloir avec une certaine garantie pour mettre en œuvre desmesures de prévention adaptées au risque lié à l’amiante routier”. Il s’agit d’une étape avantl’introduction de mesures préventives dans la réglementation pour les travaux routiers.(Sénat, débats du 9février2016).Réalisation de ZACRémy Pointereau évoque les difficultés de création des ZAC en raison de la multitude desétudes d’impact à réaliser, le délai de création d’une ZAC étant le plus souvent comprisentre 3 et 5 ans. Sylvia Pinel, ministre du logement, lui répond que l’article L 122-3 du codede l’environnement (issu de la loi Alur) prévoit un décret pour fixer les conditions dans les-quelles l’avis de l’autorité environnementale sur l’étude d’impact d’une zone d’aménage-ment concerté peut également tenir lieu d’avis pour les études d’impact obligatoires desopérations comprises à l’intérieur de cette même ZAC. Mais la ministre souhaite “que l’étu-de d’impact globale de la ZAC vaille également étude d’impact pour les projets inscrits danscette même zone, dès lors qu’elle est assez précise et détaillée.”Une ordonnance programmée par la loi du 6août 2015 doit être publiée d’ici la fin du 1ersemestre 2016. Elle complétera le dispositif de l’article L 122-3 du code de l’environnement.Ainsi, les porteurs de projet des travaux et ouvrages réalisés au sein d’une ZAC [seront]exonérés d’études d’impact dès lors que celle de la ZAC aura précisément évalué les consé-quences de ces travaux.” (Sénat, débats du 9février2016).
8mars 20167RÉGLEMENTATIONMARCHÉFluidité et stabilité du marché du logement en Ile-de-FranceThierry Delesalle notaire à Paris, mentionne une augmentation du volume des ventes laplus conséquente en cette fin année 2015 depuis 5 ans, qu'il explique par la fin des peursdes acquéreurs potentiels. Le marché est donc plus fluide avec une stabilité des prix, cequi renforce la fluidité du marché, laquelle a pour effet de modérer la variation des prix.On assiste donc à un dynamisme qui s'affirme depuis 3 ans et, les notaires pensent qu'ilse poursuivra en 2016.Stabilité des prixLe marché des maisons est le plus dynamique car un phénomène de rattrapage desannées passées influe à la hausse le volume des ventes. On n'observe pas en 2015 de cor-rection saisonnière du marché ce qui explique une grande stabilité des prix. Le volumedes ventes des appartements à Paris est aussi très dynamique, surtout en fin d'année;34250 ventes en 2015, contre 28500 en 2014, soit + 20 %. Le prix au oscille autour de8000, ce prix se stabilisant depuis 2013. Les plus fortes variations de prix se situent aucentre de la capitale, particulièrement dans le 2earrondissement +8,9 % (9330), le 16eaccentuant sa baisse -3,8 % (8680). L'écart de prix entre l’arrondissement le moins cher(6530 pour le 19e) et le plus cher (11320 pour le 6e) se réduit à 1,75. Le volume devente des chambres de bonnes poursuit sa diminution depuis 2011 car elles se raréfientétant transformées en petits studios; la législation, les normes et la fiscalité provoquentun désintérêt du public.Le volume des ventes d’appartements anciens affiche une hausse notable tant en petitecouronne +15 % qu'en grande couronne +18 %. En petite couronne, on peut différen-cier la Seine-Saint-Denis + 4 %, le Val-de-Marne + 16 % et les Hauts-de-Seine + 20 %,hausse la plus sensible alors que les prix y sont plus élevés. Les maisons se vendent davan-tage dans le Val-de-Marne (+ 22 %) et dans les Hauts-de-Seine (+16 %). Le prix des appar-tements baisse légèrement de -2 % en petite couronne, celui des maisons de -1 %, ten-dance qui devrait se prolonger début 2016.En grande couronne, le volume du marché augmente fortement, surtout pour les mai-sons +19 % et +18 % pour les appartements. Le prix des appartements en grande cou-ronne baisse de -2,4 % (soit moins qu’en petite couronne - 2 %). Pour les maisons, les prixen grande couronne sont stables (+0,2 %), oscillant entre une légère baisse (-0,5 % dansles Yvelines -5 %) et une légère hausse (+0,6 % dans le Val-d'Oise). Les notaires envisa-gent une progression du prix des maisons en 2016.Marché fluideLes notaires de Paris Ile-de-France observent donc un réel dynamisme du marché qui nedevrait pas faiblir en 2016. La fluidité est revenue et sera profitable aux vendeurs commeaux acquéreurs, avec un niveau de prix maintenant équilibré. Sabine Petit.Administration électroniqueUn téléservice permettant à l'usagerd'accomplir des démarches administra-tives en tout ou partie dématérialisées etd'avoir accès à des services d'informa-tions personnalisés est intégré au siteinternet « service-public.fr ».Il permet:- la création et la gestion d'un compte par-ticuliers et d'un compte associations,- la mise à disposition de services au tra-vers du site « service-public.fr », pouraccomplir certaines démarches,- d'utiliser un espace de stockage en lignepour y conserver des documents commedes pièces justificatives.(Arrêté du 24février 2016, J.O. du 26février,n°3).18 tribunaux de commerce spé-cialisésUn décret du 26février fixe la liste des 18tribunaux de commerce spécialisés. Il s’agitde Bobigny, Bordeaux, Dijon, Evry, Gre-noble, Lyon, Marseille, Montpellier, Nan-terre, Nantes, Nice, Orléans, Paris, Poitiers,Rennes, Rouen, Toulouse et Tourcoing. Ils’y ajoute une chambre commerciale spé-cialisée au TGI de Strasbourg.Ils ont, en application de l'article 231 de laloi du 6août 2015, une compétence exclu-sive pour les entreprises les plus impor-tantes et les groupes connaissant des diffi-cultés. Le décret fixe leur ressort, qui peuts'étendre sur le ressort de plusieurs coursd'appel.Décret n°2016-217 du 26février 2016 fixantla liste et le ressort des tribunaux de com-merce spécialisés, J.O. du 28février, n°17).Bailleurs sociaux: échange d’in-formations avec l’administrationfiscaleUn décret du 22février précise les modali-tés d'échange de communications entreles bailleurs sociaux et l'administration desimpôts.L'article L 102AE du LPF impose auxbailleurs sociaux de communiquer chaqueannée avant le 1erfévrier, les informationsrelatives aux locaux loués et à leurs occu-pants, pour l'établissement de la taxed'habitation.Le nouvel article R102 AE1 précise les don-nées à transmettre relative au bailleur(nom du propriétaire, identification dubailleur et du local, adresse, nature et typede local, surface) et relative aux occupants(titulaires des baux au 1erjanvier de l'an-née de déclaration et titulaires des bauxde l'année précédente avec, la nouvelleadresse, date de départ des anciens titu-laires des baux). Elles sont communiquéespar voie dématérialisée.(Décret n°2016-178 du 22février 2016 fixantles conditions d'exercice du droit de commu-nication mentionné à l'article L. 102 AE dulivre des procédures fiscales, J.O. du24février, n°21).❘◗Dentonsa conseillé l’université deLyon lors de la conclusion d’un contratde conception, réalisation, exploitationet maintenance pour la réhabilitationde quartiers du Campus LyonTech-LaDoua. Intervenaient Marc Fornacciariet Justine Verrieren droit public etJean-Marc Allixen financement. Lecontrat a été conclu avec EiffageConstruction Rhône-Alpes, conseillépar Bird&Bird(Sophie Pignon).ActeursArrtPrixÉvolutionArrtPrixÉvolutionIer10660+7,1 %XIe8100+0,6 %IIe9330+8,9 %XIIe7590+0,2 %IIIe9830+0,4 %XIIIe7460-2,6%IVe10910+5,4 %XIVe8360+0,3 %Ve10330-0,6%XVe8400-1,2%VIe11320-3,6%XVIe8680-3,8%VIIe10870-1,5%XVIIe82000%VIIIe10010+0,1 %XVIIIe7200+1,3 %IXe8660-2,3%XIXe6530-0,6%Xe7670+2,5 %XXe6930+0,8 %Prix des appartements anciensà Paris (au m2 4etrim. 2015 et évolution annuelle)source: Base BIEN Notaires Paris Ile-de-France- Moyenne des prix à Paris: 7980 le m2au 4etrimestre 2015. Évolution annuelle: +0,4%.- Quartier le plus cher: Champs-Élysées(14050, +25,2% en un an)- Le moins cher: Point de Flandre (5740+0,9% en un an).(Conférence de presse du 25 février 2016).
8mars 20168Par un arrêt du 30décembre2015(1), leConseil d’État a considéré qu' "en cas derestructuration non assimilée à une recons-truction de locaux à usage de bureaux, …,seules sont assujetties à la redevance lessurfaces utiles de plancher à usage debureaux qui excèdent cellesdont étaitpourvu l'immeuble avant sa restructura-tion".RappelLa redevance pour création de bureaux, delocaux commerciaux et de locaux de stoc-kage a été réformée par la loi de financesrectificative pour 2015(2). Cette réformemodifie de manière substantielle les tauxapplicables aux différentes circonscriptionsqui sont également redéfinies. Néanmoins,le champ d'application de la redevancedemeure inchangé. La refonte de la rede-vance n'est donc pas de nature àimpacter la portée de l'arrêt duConseil d’État, rendu sous l'empi-re des règles applicables antérieu-rement. Cette décision, portant sur lechamp d'application de la rede-vance en cas d'opérations de tra-vaux réalisées sur un immeubleexistant, constitue une évolutionfavorable aux redevables! Afin d'en appréhender la portée, ilconvient d'en préciser le contexte. Le contexte Une SCI a effectué des travaux portant surun immeuble, construit en 1970 et agrandien 1991, sa surface utile de l'immeubles'élevait à 10861m2sur une SHON (3)totalede 14656m2. L'immeuble avait donné lieuau paiement de la redevance pour la surfa-ce de 10861m2. De nouveaux travaux, réalisés à compterde 2009, ont eu pour conséquence deréduire la surface utile de 505m2, soit10356m2après travaux. Cependant, en rai-son des réaménagements entraînés parl'opération 1491m2de surface utile debureaux ont été créés tandis que près de2000m2ont été supprimés, (soit la réduc-tion nette de 505m2). Par une décision du 18mai2011, les ser-vices de l'urbanisme ont fixé le montant dela redevance due par la SCI à 363804euros(sur la base des 1491m2créés sans considé-ration des surfaces supprimées). La SCI,considérant qu'aucun montant de rede-vance n'était dû, compte tenu de la réduc-tion de la surface utile nette passible deladite redevance, a contesté l'imposition.Sa demande a été rejetée par le tribunaladministratif. La décision du Conseil d’ÉtatLa SCI porte l'affaire devant le Conseild’État qui fait droit à sa demanded'annulation du jugement et renvoiel'affaire à nouveau devant le tribu-nal administratif. Celui-ci suit la position préconiséepar le rapporteur public qui énon-çait, dans ses conclusions (4), que "lejugement [du tribunal administratifde Cergy-Pontoise] doit être censurépour avoir refusé de rechercher si larestructuration de l'ensemble immobilieravait conduit à un accroissement net dessurfaces affectées à cet usage en son sein". Dans ce contexte, le Conseil d’État poseplusieurs principes quant à l'application dela redevance pour création de bureaux enIle-de-France: - "La restructuration de locaux à usage debureaux au sein d'un même immeuble nepeut être assimilée à une construction detels locaux que si elle conduit à en aug-menter la surface utile de plancher tota-le"; et qu'ainsi - "seules sont assujetties à la redevance lessurfaces utiles de plancher à usage debureaux qui excèdentcelles dont étaitpourvu l'immeuble avant sa restructura-tion". ANALYSEL’analyse de Pierre Appremont (Avocat associé, Gowling WLG,auteur du site Fiscalimmo.com).Le Conseild’Étatapporteunesolutionfavorableau contri-buableLes surfaces à usage de bureauxcréées dans le cadre d'une opérationde travaux ne peuvent être de faitêtre assujetties à la redevance pourcréation de bureaux "sans recherchersi celle-ci [l'opération] avait conduit àun accroissement net des surfacesutiles affectées à cet usage au sein decet immeuble". Reprenant la notion d'"accroissement net"énoncée dans les conclusions du rapporteurpublic, le Conseil d’État se positionne enfaveur d'une analyse globale des surfacesde l'immeuble. Quels enseignements en tirer?En cas de création/démolition de surfacedans un immeuble existant, seule la créa-tion nette de surface peut faire l'objetd'une taxation.Cet arrêt ne vise pas les opérations dedémolition/ reconstruction, cependantcelles-ci bénéficient d'une exonération deplein droit (article L 520-7 du code de l'ur-banisme) Reste en suspens:- La notion "d'immeuble" prise en comptepour le calcul de la surface nette, notam-ment en cas d'ensemble immobilier com-plexe.- La surface de bureaux de référence: l'ar-rêt se réfère à la surface dont était pourvul'immeuble avant les travaux.Cependant au cas d'espèce, il y avaitconcordance entre la surface de bureauxavant travaux et celle ayant déjà fait l'objetdu paiement de la redevance. Or, il existefréquemment un différentiel; la surfaceayant été préalablement soumise à rede-vance, étant inférieure à la surface réelle,Dans ce cas, il ne semble pas rare que l'ad-ministration fiscale se réfère à la surfaceantérieurement taxée. De fait il en résulteune remise en cause de la prescriptionéventuellement acquise au regard de laredevance pour des opérations antérieures. Cette question reste ouverte!Quelle(s) action(s) mettre en œuvre?Pour les nouvelles opérations: appliquercette nouvelle jurisprudence et ne fairesupporter la redevance qu'aux créationsnettes de surface (avec les incertitudes rési-duelles: notion "d'ensemble immobilier",surface préexistante, …) Pour les opérations déjà réaliséesoucelles ayant déjà donné lieu à l'émissiond'un avis de mise en recouvrement, si ledélai de réclamation est encore ouvert,:procéder à une réclamation contentieuseafin d'obtenir l'excédent versé.P. A. Redevance pour création de bureaux en Ile-de-France, opérations derestructuration avec modification des surfaces: retour au bon sens!Pierre Appremont propose les enseignements à retenir de l’arrêt du Conseil d’État du30 décembre 2015 qui a donné gain de cause à un contribuable sur les modalités decalcul de la redevance pour création de bureaux, lors de travaux ayant donné lieu àdiminution de surface.(1)CE 9/10 SSR, 30-12-2015, n°370096.(2)Loi 2015-1786 du 29-12-2015 art. 50, réécriture complète des articles L.520-1 et suivants ducode de l'urbanisme.(3)Surface Hors Œuvre Nette(4)Conclusion du rapporteur public, Frédéric ALADJIDI 5.
8mars 20169NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSACTUALITÉCabinets ministérielsPremier ministre: Guillaume Lacroixestnommé conseiller pour les territoires (chefde pôle) au cabinet de Manuel Valls.(Arrêté du 22février 2016, J.O. du 23, n°32).Justice: Sont nommés conseillers aucabinet de Jean-Jacques Urvoas: SamuelLainé (services judiciaires et réformes statu-taires), Grégoire Lefebvre(droit civil etdroit social) et Nathalie Vergez (politiquepénale et action publique).(Arrêté du 19février2016, J.O. du 23, 63).Aménagement du territoire : Sont nom-més au cabinet de Jean-Michel Baylet:Fabien Sudry, directeur du cabinet, Marie-Laure Gadrat, cheffe de cabinet, SophieDuval-Huwartet Pierre Bergès, directeursadjoints du cabinet.Sont nommés conseillers: MaximilienMézard (conseiller spécial, chargé des rela-tions avec le Parlement), Nicolas Delaunay(aménagement du territoire, ruralité etGrand Paris), Marc Inquimbert (discours etaffaires réservées), Nathalie Kouyate (pres-se et communication) et Soraya Hamrioui(finances locales).(Arrêté du 12février2016, J.O. du 23, n°65).Intérieur: Julie Burgburu est nomméedirectrice adjointe du cabinet de BernardCazeneuve, en remplacement de ThomasCampeaux.(Arrêté du 19février2016, J.O. du 23, n°66).Budget: Stéphanie Smaniottoest nom-mée cheffe de cabinet de Christian Eckert.Elle succède à Sophie Donzel.(Arrêté du 23février2016, J.O. du 24, n°90et arrêté du 24février, J.O. du 27, n°113).Logement: Sont nommés au cabinetd'Emmanuelle Cosse: Ariane Azéma, direc-trice du cabinet et Thierry Laget, directeuradjoint du cabinet. (Arrêté du12février2016, J.O. du 24, n°100).Réforme de l’État et simplification: Sontnommés au cabinet de Jean-Vincent Placé:Pascal Otheguy, directeur du cabinet etLaure Lechatellier, conseillère spéciale.Sont nommés conseillers: Mireille Colas(performance et économies), Cédric Grail(territoires), Boris Jamet-Fournier (numé-rique et Gouvernement ouvert), SoniaBaudry (simplifications), Christophe Rossi-gnol (communication, presse et relationsinstitutionnelles); Mathieu Cuip est nom- chef adjoint de cabinet, chargé desrelations internationales et européennes.(Arrêtés du 12février2016, J.O. du 25février,n°46 et du 27février, n°107).Culture: Sont nommés au cabinet d'Au-drey Azoulay: Roland Hussonet IrèneBasilis(directeurs adjoints), Emilie Lang(conseillère pour la communication et lesrelations avec la presse) et François-Stépha-ne Hamon (conseiller parlementaire).(Arrêté du 15février 2016, J.O. du 25, n°67).Économie: Thomas Cazenaveest nommédirecteur adjoint du cabinet d'EmmanuelMarcron; il succède à Julien Denormandie.(Arrêté du 24 fév. 2016, J.O. du 27, n°140).MagistratureTA: Jean-François Moutteest nomméprésident du tribunal administratif deLyon. (Décret du 26février2016, J.O. du 27,n°122).AdministrationCatherine Chabaud est nommée délé-guée à la mer et au littoral. (Décret du26février2016, J.O. du 28, n°43).Organismes publicsHaut Conseil à la vie associative: ChantalBruneauest nommée secrétaire générale.(Arrêté du 23février2016, J.O. du 25, n°48).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi634UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRELe ministère commente le réfor-me des professions réglementéesLe ministère des finances indique que lesnotaires (ainsi que les huissiers) vont pou-voir pratiquer des remises de leurs émolu-ments, jusqu'à 10% (voir page suivante).Pour les notaires, toutes les transactionsimmobilières de plus de 150000euros don-neront lieu à cette remise. Pour les transac-tions de faible montant, les honoraires bais-seront fortement car plafonnés à 10% dela valeur du bien avec un minimum de90. Cela facilitera les petites transactionsimmobilières.S’agissant de l’installation des profession-nels, le ministère indique que les critères quiguideront l’Autorité de la concurrence pourdessiner la carte des zones qui serontouvertes à la libre installation des notaires,huissiers et commissaires-priseurs judiciaires,ont aussi été publiés et permettront d’icil’été de transmettre les premièresdemandes d’installation.(Communiqué du 28février2016).Les notaires réagissent au nou-veau tarifLe Conseil supérieur du notariat fait obser-ver que la communication du ministère desfinances risque de faire croire au citoyenqu’il va bénéficier d’une baisse de tarif surles “frais de notaire” alors que les taxesn’ont pas baissé. Si le notaire est désormaisautorisé à pratiquer une baisse de 10% deses honoraires, cela conduit, pour l’achatd’une maison de 200000 à une baisse de40.En revanche, pour les biens de moins de9000, la rémunération sera fortementdiminuée. Le CSN fait observer qu’il estcurieux de facturer un acte qui lui aura coû- 7 fois plus à établir, alors que le Gouver-nement voulait baser la rémunération surla notion de “coûts pertinents”.(Communiqué du 29février2016).
8mars 201610PROFESSIONSRÉGLEMENTÉESJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Numerica Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineTEXTESNouveaux tarifs pour les professions réglementéesLes textes d’application de la loi Macron concernant les professions réglementéesont été publiés. Ils comportent des dispositions générales puis des textes spéci-fiques à chaque profession.Carte d’implantationUn décret du 26février fixe les modalitésde détermination des zones dans les-quelles la création de nouveaux offices denotaires, d'huissiers de justice et de com-missaires-priseurs judiciaires apparaît utilepour renforcer la proximité ou l'offre deservices. Il comporte deux séries de critères :- permettant d'évaluer le niveau et lesperspectives d'évolution de l'offrede servi-ce (nombre et localisation des offices,chiffre d'affaires, nombre de profession-nels, nombre des offices vacants, âge desprofessionnels en exercice).- permettant d'évaluer le niveau et lesperspectives d'évolution de la demande:démographie, situation économique, mar-chés immobiliers et fonciers, nombre demariages et de décès (pour les notaires),activités des juridictions et du marché loca-tif (pour les huissiers) activités des juridic-tions en matière de procédure collectives(pour les commissaires-priseurs judiciaires).(Décret n°2016-216 du 26février2016 relatif àl'établissement de la carte instituée au I de l'ar-ticle 52 de la loi n°2015-990 du 6août 2015pour la croissance, l'activité et l'égalité deschances économiques, J.O. du 28février, n°16).Rôle de l’Autorité de la concurrenceUn autre décret du 26février fixe les critèresau regard desquels l'Autorité de la concurren-ce identifie le nombre de créations d'officesd'avocat au Conseil d’État et à la Cour de cas-sation qui apparaissent nécessaires pour assu-rer une offre de services satisfaisante. (Décret n°2016-215 du 26février2016 por-tant définition des critères prévus pour l'ap-plication de l'article L. 462-4-2 du code decommerce, J.O. du 28février, n°15).Régulation des honorairesUn troisième décret permet la mise en pla-ce du dispositif de régulation des hono-raires des professions réglementées. Il défi-nit les termes utilisés (émolument, frais,débours…). Les tarifs prennent en compte« les coûts pertinents du service rendu etune rémunération raisonnable ».Ils assurent une péréquation.Pour la mutation d'un bien immobilier, lasomme des émoluments ne peut excéder10 % de la valeur du bien avec un plan-cher fixé par arrêté et sans pouvoir êtreinférieur à 90 (art. R444-9 du code decommerce). Le professionnel peut consen-tir une remise limitée à 10 % de l'émolu-ment. Elle est portée au maximum à 40 %pour les biens dépassant une valeur fixéepar arrêté :- pour les biens à usage non résidentiel(apports d'immeubles, fusion-absorptionavec transfert de propriété immobilière,financement avec sûreté hypothécaire);- pour certains biens résidentiels (loge-ments sociaux);- pour les mutations de parts ou actions desociétés ou de biens immobiliers affectés àl'exploitation d'une entreprise (certainesmutations à titre gratuit).Pour assurer l'accès au droit, il est prévudes aides à l'installation et des aides aumaintien (art. R444-22 et suivants du codede commerce).Le fonds interprofessionnel de l'accès audroit et à la justice est géré par la Sociétéde gestion du fonds interprofessionnel del'accès au droit et à la justice” SGFIADJ(art. R444-36). Il est éclairé par les avis du“Comité consultatif des aides à l'accès audroit et à la justice” (CCAADJ).Pour les huissiers, l'article R 444-56 fixe ledélai de reversement des sommes qui luisont remises en paiement d'une dette: 3semaines pour un versement en espèces, 6semaines dans les autres cas (6 semaines et3 mois pour des paiements par acomptes).Le notaire a interdiction de partager lerèglement de ses prestations avec un tiers(R 444-65). Les règles relatives à la rémunération del'administrateur judiciaire sont fixées auxart. R 666-3 et suivants.La rémunération des greffiers est régie parles articles R 743-140 et suivants.(Décret n°2016-230 du 26février2016 relatifaux tarifs de certains professionnels du droitet au fonds interprofessionnel de l'accès audroit et à la justice, J.O. du 28, n°35).Enfin, 4 arrêtés du 26février fixent lestarifs applicables aux professions concer-nées: comissaires-priseurs judiciaires, huis-siers, notaire et greffiers des tribunaux decommerce (J.O. du 28, textes n°37 à40).Voici quelques exemples des tarifs.Huissiers- Commandement de payer les loyers et lescharges: 25,74- Commandement de payer les charges decopropriété: 25,74- Droit d'engagement de poursuiteCréance: inférieure à 76: droit: 4,29au-delà du seuil de 76 :- Congé et demande de renouvellement debail commercial: 46,12 mais émolumentmajoré à 90 si la prestation est réaliséedans un délai inférieur à 24 h.- Constatation de l'abandon de local d'ha-bitation avec inventaire des meubles laisséssur place: 56,84- Etat des lieuxà frais partagés entrebailleur et locataire, émolument variableen fonction de la surface du bien loué :- Mise en demeure de réaliser une vente:20,38.Notaires- Établissement d'un cahier des charges envue d'une adjudication pour une venteimmobilière : 115,39.- Vente. Barème par tranches :Des nombreux barèmes spécifiques sontprévus notamment pour :- les premières VEFA de locaux d'habita-tion qui varient selon le nombre d'unitésprincipales d'habitation,- les ventes de locaux HLM à usage locatif,- les actes de location accession,- les ventes de fonds de commerce.Pour les baux, l'émolument est d'un demi-mois de loyer, pour un bail d'habitation.D'autres barèmes visent les prêts, les hypo-thèques, les partages.Le nouveau barème entre en vigueur le1ermars 2016, sous réserve d'une périodetransitoire de deux ans.TranchesÉmolumentsde 0 à 3045,64 %de 305 à 9122,82 %de 913 à 30401,41 %> 30400,28 %Surface du bien louéÉmoluments 50m2110,47> 50 et 150m2128,70> 150m2193,05TranchesÉmolumentsDe 0 à 6500 3,945 %de 6500 à 17 000 1,627 %de 17 000 à 60 000 1,085 %plus de 60 000 0,814 %