vendredi 18 juillet 2025

JURIShebdo Immobilier n° 636 du 22 mars 2016

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 636 du 22 mars 2016
Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Calcul de l’indemnité d’éviction en cas de déplafonnement / Déplafonnement à Saint-Denis (93) / Obligation de délivrance : locaux livrés bruts de béton
Baux HLM : Deux logements pour un locataire ?
Responsabilité des constructeurs : Défaut d’assurance / Dommages de chantier / Réparation des suites d’un éboulement ; indemnisation en nature ou par paiement d’une somme
– 4 – Rapport –
Dominique Figeat émet 30 propositions pour relancer la cession de foncier privé
– 5 – Au Parlement –
Au Sénat : tarif des notaires / Taxe d’aménagement / Logements des CROUS
A l’Assemblée : archéologie préventive / Projet de loi égalité / Urbanisation dans les hameaux / Révision des valeurs locatives / Moratoire sur le développement des centres commerciaux / CITE
– 7 – Nominations – Au fil du JO –
Gestion des déchets / Recouvrement des petites créances
Simplification du droit commercial
– 8 – Rencontre –
Un projet de loi sur le prélèvement à la source de l’IR

jugé>Un bail commercial peut valablementprévoir lafourniture de locaux bruts debéton, les aménagements étant à charge dupreneur, sans violer l’obligation de délivran-ce de l’article 1719 du code civil (CA Paris,3février2016, p.2).>Le principe de réparation intégralepermetà une entreprise qui a subi des dommagesd’être indemnisée même si elle a mobiliséses propres salariés pour réparer les dom-mages subis (Civ. 3e, 10mars2016, p.3).répondu>La secrétaire d’État chargée du commerce,Martine Pinville, décline l’idée, suggéréepar un député, d’un moratoire d’installationdes centres commerciaux, pour faire face àla désertification des centres-villes (p.6).>La ministre du logement dit sa vigilancepour le développement des logementssociaux, face auprojet de cessions de loge-mentsdu groupe OPIEVOY (p.6).publié>Le rapport de Dominique Figeat sur la mobi-lisation du foncier privépour la constructionde logements comporte 30 propositions (p.4).>Un décret du 11mars2016 précise lesmodalités de délivrance des actes par lettrerecommandéeavec AR dans les baux com-merciaux(p.8).chiffré>La baisse des tauxprofite aux renégocia-tions; son impact est chiffré par Meilleur-taux.com (p.8).nommés>Cécile Bigot-Dekeyzer est nommée direc-trice de cabinet de la secrétaire d’État à labiodiversité, Barbara Pompili (p.7).>François Feijoo est le nouveau présidentde Procos (p.8).Bouleversements fiscaux en vueLa fiscalité entre en phase de réforme. Les ministres de l’éco-nomie et du budget ont fait un point d’étape le 16mars pourprésenter les grandes orientations de la mise en œuvre du pré-lèvement à la source de l’impôt sur le revenu. Pour les revenusde source immobilière, les plus-values ne doivent pas être affec-tées par la réforme puis qu’elles sont déjà soumises à une impo-sition lors de la cession. L’impôt est ainsi déjà prélevé de façonconcomitante à la perception du revenu. Les plus-values immobi-lières 2017 seront donc imposées sans changement de régime.Quant aux revenus fonciers, ils doivent, à partir de janvier2018, fai-re l’objet d’acomptes pour permettre une imposition parallèle à cel-le de la perception des revenus. C’est l’année de transition, 2017,qui va susciter des difficultés de mise en œuvre. Le ministère affir-me qu’il n’y a ni année blanche ni double imposition. Il est ainsi pré-vu que les crédits et réductions d’impôt de 2017 seront intégrésdans le calcul des impôts de 2018, afin notamment d’éviter que lescontribuables renoncent à faire des dons (ou des placements défis-calisant) en 2017. Mais les revenus fonciers de 2017 (comme lessalaires de 2017) ne seront pas imposés. Le dossier de presse préciseen effet qu’il n’y a pas de double imposition en 2018 (ce dont oncomprend qu’il n’y a pas d’imposition pour les revenus de 2017)pour les salariés,… et les revenus fonciers “récurrents”. Si le locatai-re, par “mégarde”, paie d’avance le loyer de janvier de 2018 et leverse le 15décembre2017, au lieu de le payer le 5janvier2018, l’ad-ministration pourrait considérer qu’il s’agit d’une optimisation dubailleur et imposer néanmoins la somme.Quel est l’objectif de la réforme? À écouter les ministres, tout estfait dans l’intérêt du contribuable (actuellement les jeunes seraientdésemparés en recevant leur première feuille d’imposition, les sala-riés désorientés en devenant retraités…). Désormais, tout seramodernité, justice fiscale… et neutralité pour l’État. Mais on ne voitpas très bien en quoi le nouveau système serait plus juste s’il se limi-te à réformer le mode de prélèvement et non le mode de détermi-nation de l’impôt. Une chose est certaine, la réforme est une excel-lente nouvelle pour les fiscalistes qui devront conseiller leurs clientspour déterminer ce qui relève d’une optimisation fiscale, condam-nable, ou d’une gestion habile de leurs ressources, légitime.Un autre facteur de bouleversement de la fiscalité immobilièreest à rechercher dans le rapport sur la mobilisation du foncier privéque vient de présenter Dominique Figeat (p.4). Afin de favoriser lamobilité, il préconise notamment d’alléger, voire de supprimer lafiscalité sur les mutations et de reporter la charge fiscale sur ladétention. En résumé, cela aboutit à réduire les droits de mutationà titre onéreux et à augmenter la taxe foncière. Le mouvement deforte hausse de la fiscalité locale constaté ces dernières années estdonc appelé à s’accélérer si les préconisations de ce rapport étaientsuivies par les pouvoirs publics. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO63622 MARS 2016ISSN1622-141916EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Calcul de l’indemnité d’éviction en cas dedéplafonnement / Déplafonnement à Saint-Denis (93) / Obligation dedélivrance : locaux livrés bruts de bétonBaux HLM: Deux logements pour un locataire?Responsabilité des constructeurs: Défaut d’assurance / Dommagesde chantier / Réparation des suites d’un éboulement ; indemnisationen nature ou par paiement d’une somme- 4 -Rapport-Dominique Figeat émet 30 propositions pour relancer la cession defoncier privé- 5 -Au Parlement-Au Sénat: tarif des notaires / Taxe d’aménagement / Logements desCROUSA l’Assemblée: archéologie préventive / Projet de loi égalité / Urbanisa-tion dans les hameaux / Révision des valeurs locatives / Moratoire sur ledéveloppement des centres commerciaux / CITE- 7 -Nominations - Au fil du JO-Gestion des déchets / Recouvrement des petites créancesSimplification du droit commercial- 8 -Rencontre-Un projet de loi sur le prélèvement à la source de l’IRSOMMAIREEDITORIAL
22mars 20162BAUXCOMMERCIAUXBaux commerciauxCalcul de l’indemnité d’évictionen cas de déplafonnement(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 9mars 2016,n°14/01775)Bailleur et locataire étaient en désaccord surle montant du loyer de renouvellement pourdes locaux situés à Paris, rue du Marché SaintHonoré. Le bailleur avait exercé son droitd'option, portant offre d'une indemnitéd'éviction. La cour d'appel devait se pronon-cer sur la méthode de calcul de l'indemnité.La cour examine deux méthodes de calcul del'indemnité.1. Calcul par la méthode du chiffre d'affaires.« La bailleresse demande d'appliquer un tauxde 60 % [du chiffre d'affaires] qui se situedans la fourchette moyenne tandis que lasociété locataire demande de faire applica-tion d'un taux de 120 % qui constitue le tauxmaximum.Le coefficient de 70 % du chiffre d'affairesTTC sera retenu en l'espèce au regard de lamoyenne des chiffres d'affaires des trois der-nières années […] de l'emplacement deslocaux, ce qui aboutit à la somme de784518 ».2. Calcul par comparaison de la valeur dudroit au bail.La cour commence par reconnaître le princi-pe que le loyer aurait été déplafonné:« L'expert fait apparaître dans son rapportque sur 11 départs d'enseignes nationales ouinternationales, il y a eu 27 nouvelles arrivéesd'enseignes dans le secteur dont AmericanApparel et Marc Jacobs place du MarchéSaint Honoré, étant observé que la société45RPM.R s'adresse à la même clientèle. Leflux des voyageurs entrant et sortant des sta-tions de métro proche Tuileries et Pyramides,a augmenté dans une proportion qui n'estcependant pas sensible par rapport à lamoyenne de l'ensemble du réseau (+12 et+13%) ; les constructions nouvelles ont étérelativement importantes soit 27489m2et lefait qu'il s'agisse essentiellement de bureauxest favorable à l'activité exercée en raison del'apport de clientèle que ces constructionsentraînent pour les commerces alentour.Il s'ensuit en conclusion que le tribunal doitêtre suivi lorsqu'il estime quela règle du pla-fonnement doit être écartéeen raison de lamodification notable des facteurs locaux decommercialité ayant une influence notablesur le commerce exercé, au cours du bailexpiré.Les parties s'opposent sur la valeur locative demarché, la bailleresse retenant celle de 2000/m2proposée par l'expert tandis que la loca-taire estime que cette valeur doit être de3000/m2».La cour retient ensuite une valeur de loyer derenouvellement à 1400/m2« compte tenudes caractéristiques des locaux et de leuremplacement sur une voie secondairequoique de bonne commercialité.Le coefficient de 8 appliqué au différentiel devaleur n'est pas critiqué de sorte que la valeurde droit au bail s'établit à la somme de248000, soit une valeur inférieure à celle dufonds de sorte que c'est cette dernière valeurqui constitue l'indemnité principale d'évic-tion ».La cour admet en outre à titre d'indemnitéaccessoires, des frais de remploi (78451), uneindemnité pour trouble commercial (19000),des frais de réinstallation (200000), frais dedéménagement (1000) et frais divers(3000), soit au total 1085970.L'indemnité d'occupation est fixée à 65700.Observations:C’est arrêt retient donc leprincipe du déplafonnement pour modifica-tion des facteurs locaux de commercialité, àParis, rue du Marché Saint Honoré, en raisondes constructions nouvelles de bureaux susci-tant un apport de clientèle.S'agissant du calcul de l'indemnité d'évic-tion; la cour compare - un montant estimé à partir du chiffre d'af-faires moyen TTC du preneur affecté d'uncoefficient, ici fixé à 70 %, et- la valeur du droit au bail calculé à partir dela différence entre le loyer pratiqué et leloyer de marché. Le droit au bail est alorsd'autant plus valorisé que l'écart est impor-tant; c'est donc le locataire qui soutenaitque la valeur locative de marché était de3000, tandis que le bailleur estimait qu'el-le était de 2000 .Entre les deux résultats, la cour retient laplus forte valeur. La Cour de cassation a déjàjugé que si la valeur du droit au bail est àelle seule supérieur à la valeur marchandedu fonds déterminée suivant les usages de laprofession et augmentée des frais acces-soires, l'indemnité d'éviction doit corres-pondre à la valeur de ce droit (Civ.16décembre 1997).Obligation de délivrance : locauxlivrés bruts de béton(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 3février2016,n°14/018910)En 2001, un OPAC avait conclu un bail com-mercial portant sur des locaux en pied d’im-meuble pour une activité de charcutier, trai-teur et restaurant. Mais le locataire avait ces- de payer les loyers, soutenant que lebailleur n’avait pas respecté son obligation dedélivrance car les locaux avaient été livrésbruts de béton alors que son activité lui impo-sait des installations spécifiques. La cour d’ap-pel rejette ces demandes :“Au terme des articles1719 et1720 du codecivil, le bailleur est obligésans qu’il soit besoind’une stipulation particulière de délivrer lachose en bon étatde réparations de touteespèce. Il peut toutefoispar le biais d’uneclause expresse relative aux travaux à exécu-ter dans les lieux loués s’affranchir au moinsen grande partie de son obligation, à lacondition que la clause soit précise.En l’espèce, le protocole d’accord signéentre les parties prévoit qu’il est donné àbail une boutique de 58m2environ de sur-face utile […] un local de béton brut d’unesurface de 54,50m2environ […] Le bail pré-cise encore dans les conditions généralesque le preneur aura à sa charge exclusivetoutes les transformations et réparationsJURISPRUDENCEDéplafonnement à Saint-DenisLors d'une décision d'appel, en fixation du loyer à la suite d'une décision définitive dedéplafonnement du loyer, la cour d'appel de Paris fixe le loyer déplafonné à 38100par an (au lieu de 17622 antérieurement). Il s'agissait d'un café-restaurant situé 171av. du président Wilson à Saint-Denis.La cour cite le rapport d'expertise motivant la décision de déplafonnement:« L'expert a indiqué que les locaux situés à Saint-Denis, commune de la première couron-ne de l'est parisien aisément accessible depuis Paris, dotée d'un maillage routier intenseetbien desservie par les transports en commun, bénéficient d'un environnement com-mercial favorable, dans un secteur se situent plusieurs immeubles neufs à usage d'ac-tivités de bureaux et d'habitationet sont implantés des commerces divers ».(CA Paris, 9mars 2016, Pôle 5, ch. 3, n°15/11929).Observations:Le jugement avant-dire droit ayant admis le déplafonnement n'avait pas étéfrappé d'appel, il était donc définitif et la cour d'appel ne revient pas sur le principe dudéplafonnement. On peut penser que la décision était fondée sur la modification des fac-teurs locaux de commercialité. Pour un autre exemple motivant le déplafonnement, liée àl'arrivée de grandes enseignes dans le secteur, l'ouverture d'un parc de stationnement et l'ac-croissement de la population active du secteur tertiaire, voir Civ. 3e, 5janvier 2010.
nécessitées par l’exercice de son activité […]Il se déduit de ce projet de bail signé du pre-neur, conforme au protocole d’accord com-plété par le cahier des charges valant bail,quele bailleur ne s’est obligé à livrer que deslocaux nus, bruts de béton, sans aménage-ment particulier,le preneur devant faire sonaffaire de l’aménagement des locaux denature à les rendre conformes, notammentpar raccordement avec les entrées bouchon-nées des divers réseaux dont dispose l’im-meuble […]Il s’ensuit que le bailleur a satisfait à son obli-gation de délivrance, que le seul retard misdans l’aménagement des locaux et partantleur exploitation incombe à M. K. [preneur]de sorte qu’il sera débouté de ses demandesen exécution de travaux à la charge dubailleur”. La cour confirme l’acquisition de laclause résolutoire jugée en première instanceet condamne le locataire à payer les arriérésde loyers.Observations:La demande du locataire sefondait sur l’obligation de délivrance dubailleur. Cet arrêt confirme la faculté pourun bail de prévoir la livraison de locaux com-merciaux bruts de béton, tous les fraisd’aménagement étant à charge du preneur.Baux HLMDeux logements pour un locataire?(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 4février2016,n°14/17354)Paris Habitat souhaitant reprendre un loge-ment pour effectuer des travaux de rénova-tion dans l’immeuble, l’OPH avait conclu avecdeux locataires (une mère et son fils) unaccord prévoyant la libération de l’apparte-ment de 180m2et un relogement dans unimmeuble à construire pour deux apparte-ments, l’un de 2 pièces, l’autre de 6 pièces.Des baux avaient été signés pour ces deuxappartements. La mère étant décédée, lebailleur soutenait que le fils ne pouvait dis-poser de deux appartements à titre d’habita-tion principale. Mais la cour d’appel rejettel’argument du bailleur: Considérant que si le protocole du7juin2011 prévoit la conclusion de deuxbaux portant sur deux logements, ces bauxsont rapportés indistinctement à MmeA. et M.K. ensemble […] c’est donc à tous les deuxque sont attribués les deux baux sur les deuxlogements, la cotitularité découlant des dis-positions mêmes du protocole”.La cour indique que le décès de la mère neprovoque aucune novation et que “M. K.demeure titulaires des deux baux sur les deuxlogements formant une résidence principaleunique, qui a pour obligation d’occuper effec-tivement et exclusivement à titre de résidenceprincipale sans qu’il puisse, dans le cas d’espè-ce soumis à l’appréciation de la cour, lui êtrefait grief d’occuper deux logements sociauxen contravention avec la législation HLM”. Lacour relève ensuite que la preuve qu’il occupeeffectivement les lieux est rapportée (constatd’huissier notamment) et que l’hébergementtemporaire d’un frère pendant un mois n’estpas un manquement à son obligation, le loca-taire pouvant héberger ses proches. Lademande de résiliation du bail (visant l’art. R353-10 du CCH) est donc rejetée.Observations:Le cas particulier de ce loca-taire qui disposait de deux logements envertu du protocole d’accord lié à la libéra-tion des lieux d’un autre immeuble lui per-met d’occuper les deux logements sans quelui soit opposable l’interdiction de disposerde deux logements sociaux.Responsabilité des constructeursDéfaut d’assurance(Civ. 3e, 10mars2016, n°311, FS-P+B, rejet,pourvoi n°14-15326)Une société avait été chargée de construiredes chalets par une SCI. À la suite dedésordres de construction, la SCI avait assignéen indemnisation la société et son gérant.Celui-ci critiquait l'arrêt qui l'avait condamnépour défaut d'assurance de dommage et deresponsabilité, alors qu'il s'agissait, selon lepourvoi, d'une infraction pénale et d'unefaute non détachable de ses fonctions de diri-geant de la personne morale. Mais la Cour decassation confirme la décision:« Mais attendu qu'ayant exactement retenuque M. G., gérant de la société Clé du Sud, quin'avait pas souscrit d'assurance décennale,avait commis une faute intentionnelle,constitutive d'une infraction pénale, la courd'appel en a exactement déduit qu'il avaitcommis une faute séparable de ses fonctionssociales et engagé sa responsabilité person-nelle;D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ».Le pourvoi est rejeté.Observations:L’article L 241-1 du code desassurances impose au constructeur de souscri-re une assurance de responsabilité et l'articleL 242-1 une assurance de dommage. L'articleL 243-3 prévoit des sanctions pénales en casd'infraction à ces obligations. L'article L 223-22 du code de commerce prévoit une res-ponsabilité des gérants de SARL pour infrac-tion aux lois sur les SARL ou pour faute degestion. Mais le gérant soutenait que l'infrac-tion qui lui était reprochée n'était pas déta-chable de ses fonctions et ne pouvait doncpas entraîner sa responsabilité personnelle.La cour d'appel avait au contraire jugé, avecapprobation de la Cour de cassation, que cet-te faute intentionnelle, passible de sanctionpénale était séparable de ses fonctions et jus-tifiait en conséquence d'engager sa respon-sabilité personnelle. La société étant en liqui-dation, l'enjeu était clair: permettre auxclients d'engager la responsabilité du gérantsur ses biens personnels.Dommages de chantier : répara-tion intégrale(Civ. 3e, 10mars2016, n°313, FS-P+B, cassationpartielle, pourvoi n°15-10897)Une canalisation de gaz avait été endomma-gée lors de travaux. GRT Gaz et GrDF avaientengagé la responsabilité de la société chargéedes travaux. Or la cour d'appel avait limité lemontant des sommes attribuées à GRT Gaz etGrDF au motif que « ces sociétés ne démon-trent pas avoir exposé un coût supplémentai-re par rapport à celui qu'elles auraient assumer en toute hypothèse en l'absence desinistre, s'agissant de salariés non recrutés spé-cialement pour faire face à celui-ci et amenésà faire des interventions sur différents sites ».La Cour de cassation censure la décision :« Vu l'article 1382 du code civil, ensemble leprincipe de la réparation intégrale du préju-dice;Attendu […] qu'en statuant ainsi, alors que lamobilisation des salariés pour la réparationde dommages causés à l'entreprise par untiers constitue un préjudice indemnisable, lacour d'appel a violé le texte et le principe sus-visés; Par ces motifs: casse ».Observations:Les sociétés GRT Gaz et GrDFétaient intervenues sur le chantier pourréparer les dommages causés aux canalisa-tions de gaz. La cour d'appel les avaitindemnisées pour les frais justifiés de fac-tures d'intervention d'autres sociétés maiselle avait refusé de les indemniser pour lamobilisation de leur propre personnel aumotif que ces frais auraient en toutehypothèse être engagés. C'est sur ce pointque l'arrêt est cassé, sur le principe de laréparation intégrale.A retenir:Le principe de réparation intégra-le permet d'indemniser les frais qui corres-pondent à la mobilisation des salariés del'entreprise pour réparer les dommagesqu'elle a subis.22mars 20163RESPONSABILITÉDESCONSTRUCTEURSJURISPRUDENCE
22mars 20164RAPPORTSURLAMOBILISATIONDUFONCIERJURISPRUDENCE30 propositions pour relancer la cession de foncier privéDominique Figeat a présenté le 14mars à la ministre du logement et au ministredu budget un rapport sur la mobilisation du foncier privé en faveur du logement.entre contribuables.- S’agissant de la transparence du marché,Christian Eckert n’exprime aucune oppositionà l’ouverture les données fiscales pour per-mettre une meilleure connaissance du mar-ché, sous réserve du respect de la vie privé.- Concernant les domaines enfin, il approuvela diffusion de la méthode du compte àrebours pour les projets d’aménagements.Les 30 propositions (extraits)Transparence des marchés fonciers etimmobiliers1. Assurer la géolocalisation des données de labase PATRIMet un accès simple pour la trans-parence du marché.2. Assurer l'open data des données DVF(demandes de valeurs foncières).3. Confier au CEREMA un rôle dans la mise àdisposition des données DVF.4. Permettre aux agences d'urbanisme, auCEREMA et aux observatoires fonciers d'enri-chir et de diffuser les données auprès desacteurs publics.5. Publier les arrêtés surl'organisation desbases notarialeset leur diffusion.6. Faire des méthodes de compte à rebourslesméthodes de droit commun des évaluationspour les projets d'aménagement des collectivi-tés publiques.7. Homogénéiser les pratiques d'expertisesousl'égide de la Direction nationale d'interven-tions domaniales (DNID)8. Pour les Domaines, intégrer la discussionavec les parties prenantes comme faisant par-tie de l'évaluation.9. Faire une enquête sur les jugements d'ex-propriation.10. Si l'enquête confirme un écart entre lavaleur des jugements et la valorisation écono-mique, encourager le juge à moduler sonappréciation.Renforcement des stratégies foncières descollectivités locales11. Accélérer le transfert de la compétenced'urbanisme au niveau intercommunal.12. Déployer rapidement la réforme des règle-ments des PLU.13. Renforcer le volet foncier des PLH.14. Inciter à la définition de secteurs de mixitésociale dans les PLU.15. Autoriser la création de filiales d'EPF d’Étatpour des secteurs nécessitant un portage àlong terme.Urbanisme négocié16. Pour les acteurs locaux, associer les pro-priétaires fonciers en amont aux projets queles acteurs souhaitent développer.17. Pour les collectivités locales, développer un« marketing territorial» pour attirer les habi-tants.18. Pour les collectivités locales, positionnerclairement les opérateurs fonciers et les amé-nageurs sur les fonciers complexes. 19. Pour les acteurs opérationnels, associerplus étroitement les financeursà l'élaborationdes projets.20. Pour les acteurs politiques, développer deslieux d'échanges avec les professionnels.21. Faire quelques ajustements, par exemplesur le permis d'aménager, les délais d'instruc-tion des procédures.22. Développer la connaissance des outils d'ur-banisme opérationnel.Dominique Figeat présente son rapport enquatre chapitres. Les 30 propositions qu’ilémet tendent à favoriser la transparence destransactions, à définir des stratégies territo-riales, à favoriser un urbanisme négocié et àprogrammer une fiscalité simple et efficace.1. La transparence des transactionsvise àrépondre à une critique récurrente sur l’opa-cité des marchés fonciers qui a une consé-quence sur les comportements des acteurs,chacun se construisant sa propre représenta-tion du marché. Il s’agit de favoriser unebonne connaissance des transactions et desprix. Certaines des propositions pourrontRéparation des suites d’un ébou-lement: indemnisation en natureou par paiement d’une somme(Civ. 3e, 10mars2016, n°313, FS-P+B, cassationpartielle, pourvoi n°15-10897)Un éboulement de roches avait endommagéla voirie communale et un réseau d'eau. Lacommune avait acquis la parcelle d'oùvenaient les roches et engagé la responsabi-lité de la société chargée de la reprise desdésordres. En première instance, elle avaitdemandé à la société de réaliser les travauxde sécurité préconisés par l'expert. En appel,elle demandait remboursement du coût destravaux. La cour d'appel avait jugé la deman-de irrecevable comme nouvelle, mais sa déci-sion est cassée:« Vu l'article 565 du code de procédure civile;Attendu que les prétentions ne sont pas nou-velles dès lors qu'elles tendent aux mêmesfins que celles soumises au premier jugemême si leur fondement juridique est diffé-rent […]« Attendu que, pour déclarer irrecevablecomme nouvelle la demande en indemnisa-tion formée par la commune, l'arrêt retientqu'elle avait demandé au premier juge lacondamnation de l'entreprise à réaliser lestravaux aux fins d'assurer la sécurité du site,tandis qu'en appel, elle formule une deman-de de condamnation à paiement d'une som-me aux fins de « remboursement » du coûtdes travaux;Qu'en statuant ainsi alors que, tendant com-me la demande d'exécution de travaux ennature, à la réparation d'un même préjudice,la demande en paiement d'une sommereprésentant le coût de ces travaux forméeen appel n'est pas nouvelle, la cour d'appel aviolé le texte susvisé; par ces motifs: casse ».Observations:Sur le plan de la procédure,lorsqu'une partie fait appel, elle peut invo-quer des moyens nouveaux (art. 563 duCPC) mais non des demandes nouvelles (art.564). En l'espèce, la commune avait deman- en première instance à la société de réa-liser des travaux de sécurité et en appel del'indemniser du remboursement du coût deces travaux. La Cour de cassation considèrequ'il s'agit de la réparation du même préju-dice et, en conséquence, que la demanden'est pas nouvelle. Elle est donc recevableen appel. RENCONTREêtre intégrées dans le projet de loi sur latransition numérique en cours de débat,d’autres sont d’ordre réglementaire commecelle relative aux conditions de rémunérationde diffusion des bases des notaires.2. La définition d’unestratégie territorialepour les collectivités territoriales, expliqueDominique Figeat, tend à créer le chaînonmanquant entre les PLH et les règlementsd’urbanisme des PLU.3. Quant à l’urbanisme opérationnel, le rap-port constate qu'il existe déjà de nombreuxoutils. L’objectif n’est donc pas tant d’en pro-poser de nouveaux que de favoriser leur utili-sation, dans le cadre d’un urbanisme négocié.4. Pour la fiscalité, le rapport part du constatque la fiscalité immobilière est actuellementillisible, inefficace et injuste socialement. Ilpropose donc une réforme profonde quipermette de construire une nouvelle archi-tecture de la fiscalité, plus simple et pluscohérente. Le but est d’agir contre la réten-tion foncière.Le secrétaire d’État au budget commente lespropositions :- Le foncier est d’abord une question localeet il est donc pertinent de l’aborder en pre-mier par l’urbanisme.- Le Gouvernement a d’abord pris desmesures d’urgence (comme l’exonérationtemporaire de plus-value pour susciter unchoc d’offre). À long terme, Christian Eckertapprouve l’idée de faire porter la fiscalité surla détention plus que sur les transactions, ensoulignant qu’il faut veiller à ce que les trans-ferts restent compatibles avec l’équilibre desfinances locales. Il juge nécessaire deconnaître la valeur économique des terrains,ce qui suppose de poursuivre le travail derévision des valeurs locatives. Le ministrereconnaît que cela prendra du temps et quecela peut poser des problèmes de transferts
Questions au SénatTarif des notairesRépondant à une question de Nicole Bricqau Sénat sur la loi du 6août2015, EmmanuelMacron a précisé que 75 des 85 décrets d’ap-plication ont été ou seront publiés d’ici finmars. Pour les notaires, la baisse des tarifsest en moyenne de 2,5%, une remise de 10%est permise pour tous les biens de plus de150000€ et, pour les transactions les plusmodestes, le coût des frais est plafonné à10% du prix, avec un minimum de 90€. Leministre indique que cela doit faciliter lestransactions portant sur des biens comme lesplaces de parking ou des caves qui se ven-daient peu car le montant des frais dépassaitcelui du bien. Mais le ministre indique qu’ilportera une attention toute particulière àl’équilibre des offices notariaux ruraux.(Débats Sénat, séance du 1ermars 2016).Recouvrement de la taxed’aménagementMarie-Hélène Des Esgaulx évoque les diffi-cultés de recouvrement de la taxe d’aména-gement dans certaines communes, notam-ment en cas de transfert de permis deconstruire. Christian Eckert lui répond quedepuis septembre2015, la liquidation de lataxe peut s’effectuer y compris en cas detransfert de permis de construire, car le logi-ciel ADS2007 a été adapté en conséquence.Le droit de reprise de l’administration expi-re au 31décembre de la 4eannée qui suit ladélivrance de l’autorisation.(Débats Sénat, séance du 15mars2016).Pratiques commerciales dou-teuses dans les énergies renou-velables Stéphanie Riocreux interpelle la ministre del’environnement sur la pratique de certainsvendeurs d’éoliennes domestiques ou depanneaux solaires. Selon la DGCCRF, le tauxd’infraction est de 50%, notamment pourtromperie sur les gains attendus des installa-tions. De plus 64% des entreprises ayantreçu un PV d’infraction sont reconnuesgarantes de l’environnement (RGE). Au nomde la ministre, Christian Eckert répond quele ministère travaille avec la DGCCRF pourenrayer ces pratiques. Les récidivistes pour-ront être attaqués en justice pour escroque-rie. Il a été demandé à QualiPV qui délivre lamarque qualité RGE pour le solaire photo-voltaïque de durcir son dispositif de sanc-tions à l’égard des entreprises qualifiées quine remplissent pas leurs obligations.(Débats Sénat, séance du 15mars2016).Logements CROUS décomptéscomme sociaux? Dominique Estrosi-Sassone demande à laministre du logement que les logements desrésidences universitaires des CROUS puis-sent être intégrés dans le décompte des loge-ments sociaux au sens de la loi SRU. Emma-nuelle Cosse lui répond que l’article 55 défi-nit les logements sociaux en fonction de leuragrément, de leur attribution sous conditionde ressources, en lien avec leur financementpar l’État et avec une convention ouvrantdroit à l’APL. Des logements CROUS d’an-ciennes générations ne sont pas comptabili-sés au titre de la loi SRU. La ministre invitela sénatrice à procéder à des acquisitionsaméliorations pour augmenter le taux delogements sociaux à Nice.(Débats Sénat, séance du 15mars2016).A l’AssembléeArchéologie préventive Colette Langlade reconnaît le rôle utile del’INRAP mais évoque le risque de remise encause de certains projets d’aménagements àcause des délais des fouilles archéologiques.Secrétaire d’État chargé des affaires euro-péennes, Harlem Désir lui répond que lesdélais des procédures de diagnostic et deprescription de fouilles sont encadrés: 21jours pour prescrire un diagnostic, 2 mois sile projet est soumis à étude d’impact et 3mois pour prescrire une fouille. Pour antici-per, l’aménageur peut formuler une deman-de volontaire de diagnostic. Le décret du8juillet 2015 a par ailleurs réduit les délaisd’instruction des autorisations d’urbanisme.Quant à l’opération d’archéologie préventi-ve, elle ne peut être encadrée car elle dépendde nombreux critères, ce qui justifie que cedélai relève d’une convention entre l’aména-geur et l’opérateur d’archéologie.(Débats AN, séance du 2février2016).Projet de loi égalité Sollicitée par Anne-Christine Lang, laministre du logement Sylvia Pinel a indiqué22mars 20165AUSÉNATRAPPORTFiscalité immobilière23. Réviser les valeurs locatives cadastrales.24. Supprimer ou réduire les droits de muta-tion à titre onéreux et la fiscalité sur les plus-values immobilièreset financer la réforme parune hausse de la taxe foncière.25. Supprimer les abattements pour durée dedétention dans le calcul des plus-values immo-bilières.26. Simplifier les taxes additionnellessur lesplus-values immobilières.27. Accorder des exonérations d’impôt sur laplus-value en cas de cession par un particulieren fonction de la destination du bien acquis etnon en fonction du statut du producteur.28. Élargir le dispositif d'exonération de plus-values en cas de vente aux aménageurs.29. Exonérer de plus-values un propriétairefoncier en cas d'acquisition par la puissancepublique pour un projet d'intérêt général.30. Instaurer un principe de stabilité fiscale.La ministre du logementindique que desmesures sont nécessaires car l’accès au foncierconstructible est un facteur de blocage et queles prix ont augmenté bien plus vite que l’infla-tion. Emmanuelle Cosseprésente ses priorités.- Libérer du foncier constructible en zonetendue, à coût acceptable pour éviter deprovoquer de la ségrégation.- Mieux identifier le foncier disponible et soncoût.- Doter les collectivités d’outils d’observation.Emmanuelle Cosse présente 3 axes d’action:- Améliorer la transparence du marché. Unemesure permettant l’accès à la base Patrimsera intégrée dans le projet de loi sur lenumérique (l’accès aux bases fiscales relevantdu ministère du budget). Une enquête surles jugements d’expropriation sera engagée.- Stratégie foncière des collectivités. Le projetde loi sur l’égalité et la citoyenneté compor-tera des mesures sur les PLU, les observa-toires du foncier et le renforcement des éta-blissements publics fonciers.- Concernant la coopération public privédans l’aménagement, la ministre indiqueque les montages doivent favoriser l’aména-gement durable. Il faut développer un urba-nisme négocié et des outils innovants com-me la dissociation du foncier et du bâti.- En matière fiscale, la ministre observequ’une réforme d’ampleur doit être menéeavec prudence et s’articuler avec le cycle éco-nomique.Dominique Figeat apporte des précisions lesréformes fiscales proposées.1. Réviser les valeurs locatives2 Alléger la fiscalité sur les mutations,notamment en réduisant les droits de muta-tion à titre onéreux et la fiscalité sur les plus-values et en contrepartie transférer la char-ge sur la détention. Pour les plus values, plu-sieurs options sont envisagées. la solutionpréconisée est d’adopter une fiscalité simple,comparable à celles des plus-values mobi-lières avec un taux bas d’imposition.DÉBATS
22mars 20166A L’ASSEMBLÉEDÉBATSque le projet de loi relatif à l’égalité et à lacitoyenneté, en cours d’élaboration, vise à“renforcer la loi SRU pour mettre un termeaux égoïsmes locaux, mieux répartir la pro-duction de logements sociaux dans les terri-toires et réformer la politique des loyers, afind’atteindre nos objectifs de mixité sociale”.(Débats AN, 1eséance du 2février2016).Mise en œuvre del’accessibilitéSégolène Neuville, secrétaire d’État chargéedes personnes handicapées, indique à AnnieLe Houerou que sur le million d’ERP,300000 étaient accessibles au 1erjanvier 2015.Sur les 700000 non accessibles, 390000 sontengagés dans une démarche d’accessibilité.(Débats AN, 1eséance du 9février2016).Indemnité pour réseaux sou-terrains Lionel Tardy s’inquiète des effets de l’articleD125-1 du code forestier qui prévoit uneindemnité d’occupation des réseaux implan-tés sous terre, fixée à 20€ par m2, pour lesréseaux implantés sans accord du proprié-taire ou hors de toute servitude d’utilitépublique régulièrement déclarée. Or celapeut représenter un coût important pourune collectivité, il cite l’exemple d’unedemande d’indemnité de 20000€ par anpour un terrain de 1000m2.Le ministre de l’agriculture, Stéphane LeFoll, lui répond que le but du législateurétait de protéger les propriétés forestières enaccordant une indemnité annuelle. Le décreta simplement fixé le tarif applicable. Ledéputé lui redit qu’il est urgent de réformercette indemnité.(Débats AN, 1eséance du 16février2016).Urbanisation dans leshameauxJean-Luc Bleunven interroge la ministre dulogement sur les effets combinés de la juris-prudence de la loi littoral et de la loi ALURsur l’urbanisation des espaces non construitsentourés de parcelles bâties dans leshameaux. Il observe que la combinaison deces textes rend impossible la construction debâtiments à usage d’habitation dans lesdents creuses des hameaux, ce qui estcontraire à l’objectif de densification recher-ché par la loi Alur.La ministre du logement répond que, pourun hameau dense, la commune peut par sonPLU le classer en zone urbaine, ce qui per-met l’implantation de constructions nou-velles par comblement des dents creuses ouaux franges du hameau existant.Pour les hameaux de moindre importance,le classement en zone A est le plus adapté.Quant aux espaces intermédiaires, lehameau nouveau intégré à l’environnementpermet d’assouplir l’inconstructibilité: il setraduit dans le PLU par un secteur de tailleet de capacité d’accueil limitée (STECAL).(Débats AN, 1eséance du 16février2016).Cession des logements del’OPIEVOY Marie-George Buffet s’inquiète du projet decession d’une partie des logements du grou-pe de logement social OPIEVOY qui gère50000 logements.Emmanuelle Cosse partage cette inquiétude.La loi Alur a programmé la fin du multirat-tachement d’un office à différentes collecti-vités locales, au plus tard le 1erjanvier 2017.L’office peut être rattaché à l’office duconseil régional. En cas de refus du conseilrégional, l’office est dissous à partir du1erjanvier 2017. L’office peut aussi être dis-sous par procédure de droit commun. LeGouvernement veillera au respect des objec-tifs de développement du logement social età la préservation des droits des locataires.(Débats AN, 1eséance du 16février2016).Révision des valeurs locativesPrenant l’exemple du quartier du Mirail àToulouse, Martine Martinel demande à lasecrétaire d’État chargée du commerce derevoir les valeurs locatives des logements dece quartier. Martine Pinville répond qu’enapplication de la loi de finances rectificativepour 2013, une expérimentation de la révi-sion des valeurs locatives a été mise enœuvre en 2015 dans 5 départements. Destravaux de simulation sont menés par ladirection générale des finances publiques etles résultats devraient être disponibles au 2esemestre 2016.(Débats AN, 1eséance du 18février2016).Moratoire sur le développe-ment des centres commerciauxJacques Cresta suggère à la secrétaire d’Étatchargée du commerce de mettre en place unmoratoire sur le développement des centrescommerciaux, pour lutter contre la désertifi-cation des centres-villes. Mais Martine Pin-ville répond: “nous ne mettrons pas enœuvre un moratoire qui contreviendrait auprincipe constitutionnel de la liberté d’entre-prendre.” Elle rappelle par ailleurs qu’enapplication de la loi de 2014 (loi Pinel), lesCDAC sont ouvertes aux présidents desintercommunalités, au président du conseildépartemental, au président du conseilrégional, un représentant des maires et unreprésentant des intercommunalités. Cesacteurs peuvent réguler l’implantation deszones commerciales, d’autant que l’implan-tation d’une zone commerciale doit êtrecompatible avec le SCOT. De plus, toutmembre de la CDAC, tout professionnelaffecté par le projet ou toute association lesreprésentant peut exercer un recours auprèsde la CNAC.(Débats AN, 1eséance du 18février2016).Accès des plombiers chauffa-gistes au CITEJean-Claude Buisine déplore que l’interven-tion des plombiers chauffagistes ne puisseouvrir droit au crédit d’impôt de transitionénergétique lorsqu’ils posent une pompe àchaleur air-eau car ils ne sont pas reconnusgarants de l’environnement.Mais Barbara Pompili, secrétaire d’État à labiodiversité, lui répond que la qualification“QualiPAC” permet aux entreprises d’ins-taller des pompes à chaleurs air-eau et géo-thermiques pour la production de chauffageet d’eau chaude. La formation est de 5 jours.L’organisme Qualit’EnR propose une forma-tion QualiCET pour les entreprises qui neposent que des pompes à chaleur pour l’eauchaude ou des chauffe-eau thermodyna-miques avec une formation de 2 jours. Lesrègles de qualification ont par ailleurs étésimplifiées par arrêté du 1erdécembre 2015.(Débats AN, 1eséance du 18février2016).Hébergement d’urgenceSelon la secrétaire d’État chargée des per-sonnes handicapées, si 10000 places d’hé-bergement d’urgence ont été créées en 2013,plus de 10000 encore l’ont été en 2014 et lechiffre de 2015 est du même ordre.(Réponse à Gilda Hobert, Débats AN, 1eséancedu 2mars 2016).
22mars 20167NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSCabinets ministérielsRéforme de l’État: Laurent Dutheilestnommé directeur adjoint du cabinet deJean-Vincent Placé. (Arrêté du 1ermars 2016,J.O. du 8mars, n°74).Personnes âgées: Sont nommés au cabi-net de Pascale Boistard: Stéphane Exposi-to-Carvounas(chef de cabinet), AlexandreCabral (chef adjoint de cabinet) et ClaireSchmitt (conseillère parlementaire, char-gée des relations avec le monde associatif).(Arrêté du 11 fév. 2016, J.O. du 8mars, n°76).Aménagement du territoire: Sont nom-més conseillers au cabinet de Jean-MichelBaylet: Bruno Daller(gestion publiquelocale, communes et intercommunalités),Emmanuel Duru(relations avec les collecti-vités territoriales), Jonathan Morice(com-pétences régions, départements, métro-poles et collectivités à statuts particuliers)et Florent-Yann Lardic(aménagement duterritoire, négociation des partenariats ter-ritoriaux, relations avec les régions). (Arrêté du 18 fév. 2016, J.O. du 8mars, n°84).Culture: David Zivieest nomméconseiller chargé du patrimoine et de l'ar-chitecture au cabinet d'Audrey Azoulay.(Arrêté du 11 fév. 2016, J.O. du 8mars, n°86).Biodiversité: Sont nommés au cabinet deBarbara Pompili: Cécile Bigot-Dekeyzer(directrice du cabinet), Jean-Patrick Le Duc(directeur adjoint), Carine Lalmant (cheffede cabinet), Eric Fallourd (conseiller spécial)et Vincent Hulin (conseiller économie etstratégies de la biodiversité, nature en ville).(Arrêté du 12 fév. 2016, J.O. du 11mars, n°49).Égalité réelle: Luc-André Jaxel-Truerestnommé conseiller habitat, politique de la vil-le et mobilité au cabinet d'Ericka Bareigts.(Arrêté du 7mars2016, J.O. du 9mars, n°26).Personnes handicapées: MatthieuGeraads est nommé conseiller au cabinetde Ségolène Neuville; il succède à Marie-Automne Thepot.(Arrêté du 1ermars 2016, J.O. du 12, n°46).Logement: Sarah Laffonest nomméeconseillère technique logement au cabinetd'Emmanuelle Cosse.(Arrêté du 9mars2016, J.O. du 12, n°55).Ville: Aurore Le Bonnecquitte ses fonc-tions de conseillère chargée des politiquesinterministérielles de la ville au cabinet dePatrick Kanner.(Arrêté du 12février2016, J.O. du 12, n°61).AdministrationDREAL: Daniel Fauvre est nommé direc-teur régional de l'environnement, de l'amé-nagement et du logement de la régionCorse. (Arrêté du 2mars2016, J.O. du 11, n°50).MagistratureTA: Le nombre de chambres des tribu-naux administratifs est porté de 6 à 7 à Lil-leet de 8 à 9 à Lyon.(Arrêté du 26 fév. 2016, J.O. du 11mars, n°40).Geneviève Verley-Cheynel est nommée pré-sidente du tribunal administratif de Nîmes.(Arrêté du 1ermars 2016, J.O. du 11, n°72).Organismes publicsCGLLS: Texte d'application de la loi Alur,un décret du 11mars modifie les statutsde la CGLLS. Il adapte la composition deson conseil d'administration et le contrôlede ses cotisations. (Décret n°2016-295 du11mars2016 relatif à la Caisse de garantiedu logement locatif social, J.O. du 13, n°28).Gestion des déchetsUn décret du 10mars prévoit de nouvellesmesures sur la gestion des déchets.Exemples.Déchets de constructionTout distributeur de produits de construc-tion à destination des professionnels, quiexploite une unité de distribution dont lasurface est de 400m2au moins et dont leCA est d'un million d'euros au moins, orga-nise la reprise des déchets issus des mêmestypes de matériaux, produits et équipe-ments de construction qu'il distribue.La reprise est réalisée sur l'unité de distri-bution ou dans un rayon maximal de10km (art. D 543-289 nouveau du code del'environnement).Déchets de papiers de bureauL'article D 543-286 prévoit une obligationprogressive, entre le 1erjuillet 2016 et le1erjanvier 2018 de trier à la source lesdéchets de papier.(Décret n°2016-288 du 10mars2016 portantdiverses dispositions d'adaptation et de simplifi-cation dans le domaine de la prévention et dela gestion des déchets, J.O. du 12mars, n°4).Recouvrement des petitescréances Un décret du 9mars, d'application de la loiMacron du 6août2015, qui entre envigueur le 1erjuin 2016, a pour objet la pro-cédure simplifiée de recouvrement despetites créances, lorsque le montant de lacréance ne dépasse pas 4000. Elle peutêtre utilisée par voie dématérialisée. Elle estmise en œuvre par huissier. Celui-ci invite ledébiteur à participer à la procédure parlettre recommandée AR (art. R 125-2 ducode des procédures civiles d'exécution). Ledestinataire dispose d'un mois pour accepterla procédure. Son silence vaut refus.En cas d'accord, l'huissier propose un accordsur le montant et les modalités de paie-ment. La procédure prend fin par le refus departiciper, l'expiration du délai d'un mois, lerefus exprès du débiteur ou la conclusiond'un accord portant sur le montant et lesmodalités de paiement (art. R 125-5).(Décret n°2016-285 du 9mars2016 relatif àla procédure simplifiée de recouvrement despetites créances, J.O. du 11mars, n°37).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi636UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.
22mars 20168RÉGLEMENTATIONFISCALITÉLe nouvel article prévoit que la date denotification est :- pour celui qui procède à la notification:la date de l'expédition de la lettre,- pour celui à qui elle est faite: la date dela première présentation de la lettre.Si la lettre n'a pas pu être présentée à sondestinataire, la démarche doit être renou-velée par acte extrajudiciaire.L'article R 145-1 qui prévoyait la faculté dedonner congé par LR est abrogé; il est eneffet remplacé par la disposition plusgénérale de l'article R 145-38.(J.O. du 13mars, n°29).JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Numerica Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineSimplification du droitcommercialUn décret 2016-296 du 11mars 2016relatif à la simplification de formalités enmatière de droit commercial, comportedes modifications dans plusieursdomaines.1. BODACC: sa publication est désormaisélectronique (art. R 123-209 du code decommerce).2. Vente d'un fonds de commerceL'avis à publier au BODACC est simplifié(art. L 123-211), il ne comporte plus deréférence à une publication dans un jour-nal d'annonce légales.La procédure de surenchère du sixième estsupprimée.L'opposition formée par un créancier aupaiement du prix de vente du fonds estformée par LR avec AR, elle est réputéeeffectuée à la première présentation de lalettre (art. R 141-2).3. Insaisissabilité de la résidence principalede l'entrepreneur individuelCertains articles sont modifiés pour tenircompte de l'insaisissabilité de droit de larésidence principale prévu par la loiMacron (art. L 526-1).Ainsi, la demande d'immatriculation auRCS comporte (art. R 526-1) : - la déclaration d’insaisissabilité des droitssur tout bien foncier non affecté à sonusage professionnel,- la renonciation à l'insaisissabilité de sesdroits sur la résidence principale,- le lieu de publication de ces déclarations.Certains événements donnent lieu à modi-fication au RCS; c'est le cas par exemplede la déclaration d'insaisissabilité desdroits d'une personne physique inscrite auRCS sur tout bien d'un non affecté à sonusage professionnel, ou la renonciation àl'insaisissabilité sur la résidence principale(art. R 1526-2).4. Baux commerciauxUn nouvel article R145-38 fixe les modali-tés du recours à la LR avec AR dans lesbaux commerciaux, par exemple pour lecongé à l'expiration d'une période trien-nale (art. L 145-4) ou la demande derenouvellement de bail (art. L 145-10).Un projet de loi sur le prélèvement à la sourceMichel Sapin et Christian Eckert ont présenté ce 16mars à la presse le point d'étape sur lepassage au prélèvement à la source de l'impôt sur le revenu.Le ministre des finances insiste sur l’objectif: moderniser le recouvrement de l’impôt surle revenu mais sans modifier le mode de calcul de l’impôt. L’IR reste progressif, avec unquotient familial. La déclaration annuelle est conservée. Le nouveau régime permettraune adaptation plus rapide au changement de situation financière du contribuable parexemple lorsqu’un salarié devient retraité ou à l’inverse lorsqu’un étudiant commence àtravailler.S’agissant des modalités, Michel Sapin indique que l’impôt sera prélevé par l’employeurmais l’interlocuteur du contribuable restera l’administration fiscale. Les employeurs serontinformés du taux à appliquer par le biais de la déclaration sociale nominative (DSN).Un projet de loi doit être présenté en conseil des ministres en juin prochain, pour uneentrée en vigueur de la réforme au 1erjanvier 2018. En 2017 seront imposés les revenusde 2016 (régime actuel). En 2018, seront imposés les revenus de 2018 (nouveau régime).Christian Eckert précise que pour l’imposition des salaires, l’administration transmettra àl’employeur le taux moyen d’imposition du contribuable, qui assurera le recouvrement. Pour les revenus de salaires des couples, à partir du taux moyen qui sera transmis parl’administration, les contribuables pourront choisir le taux de prélèvement qui est appli-cable à l’un des conjoints et à l’autre; ce qui permet de tenir compte des cas d’asymétrieimportante de revenus entre les couples, à condition que le total permette d’assurer lemême prélèvement.Pour l’imposition des revenus des indépendants, l’imposition donnera lieu à versementd’acomptes. En 2018, les acomptes seront calculés d’abord sur la base des revenus 2016puis ajustés à l’automne en fonction des revenus 2017 qui auront été déclarés au prin-temps; Il en est de même des revenus fonciers.Pourl’année de transition(2017), le ministère apporte les précisions suivantes:- Il n’y aura pas de double imposition pour les salaires, les retraites, les revenus de rem-placement, les revenus des indépendants et les revenus fonciers récurrents.- Le bénéfice des réductions et crédits d’Impôts dus au titre de 2017 sera conservé.- Les revenus exceptionnels par nature et les autres revenus exclus de la réforme perçusen 2017 resteront imposés selon les modalités habituelles.- Des mesures spécifiques seront mises en place pour éviter les optimisations.Les plus-values immobilièresne sont pas concernées par le changement car il s'agit derevenus exceptionnels qui sont imposés lors de la cession.PROJETSLa baisse des taux profite auxrenégociationsSelon Meilleurtaux.com, le niveau des tauxd’intérêt est actuellement de 2,14% pourdes prêts de 20 ans (mars2016). Cette situa-tion permet de renégocier dans de bonnesconditions les emprunts souscrits antérieu-rement. Ainsi, pour un prêt de 200000souscrit en 2012, le gain moyen est de32698. Pour un prêt souscrit en 2010, legain est de 21309. Meilleurtaux soulignequ’actuellement, 75% des banques propo-sent des taux inférieurs à 2,10%. (Dossier de presse du 15mars 2016).ENBREF❘◗François Feijoo(groupe Eram) a étéélu président de Procos. Il succède àJean-Luc Bret(La Croissanterie).ActeursBibliographieSCPI. Fiscalité des associés, le guide fiscal2016 de l’IEIF, rédigé par Jean-Michel Pier-ret, vient de paraître. 90 . info@ieif.fr