lundi 2 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 711 du 5 février 2018

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Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Artistes : conditions de droit au statut / Arriéré de loyer. Absence de contestation sérieuse. Condamnation à payer en référé / Franchise de loyer. Perdue en cas de résiliation du bail ? / Résiliation de bail. Reprise de la dette par le gérant, novation / Congé avec offre de renouvellement suivi d’un congé avec refus de renouvellement.
Devoir de conseil de l’huissier
– 4 – A l’Assemblée –
Le projet de loi pour une société de confiance adopté par les députés
Principes de l’action publique / Le droit à l’erreur / Transparence des marchés immobiliers / Faciliter la construction
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O –
Deux errata au J.O. Notice sur le congé pour vente et PTZ dans le cadre d’une vente d’immeuble à rénover
Étude : L’ARC publie un Livre blanc avec 40 propositions pour réformer la copropriété, afin de faciliter la rénovation des immeubles
– 8 – Actualité –
Record de cessions de foncier pour l’EPF d’Ile-de-France
Charges de copropriété : étude de MeilleureCopro
Une étude de l’IEIF sur le patrimoine des SCPI
Analyse du marché par le Crédit foncier

jugé>Lorsqu’une telle sanction est prévue aucontrat, le constat de la résiliation du bail peutentraîner de surcroît la perte de lafranchise deloyer (CA Paris, 17janvier2018, p.2).>Le débiteur d’un arriéré de loyerne peuts’opposer au paiement en invoquant encompensation une créance éventuelle detravaux sur d’autres locaux (CA Paris,17janvier2018, p.2).>Pour bénéficier du statut des baux com-merciaux en tant qu’artiste, il n’est pas exi- du locataire que le local soit enregistrédans les fichiers de la maison des artistes(CA Paris, 17janvier2018, p.2).répondu>La surveillance par dronedes propriétésprivées par l’administration est une ingéren-ce dans la vie privée (voir p.6).voté>Les députés ont examiné en première lectu-re du 23 au 30janvier le projet de loi “pourune société de confiance”. Ce texte institue,face à l’administration, un droit à régularisa-tion en cas d’erreur, sans pénalité. Il habilite leGouvernement à légiférer par ordonnancepour faciliter la construction en créant un“permis de faire”. Il prévoit aussi d’améliorerla transparence des marchés immobiliers et deréduire le champ d’application de l’obligationde mentionner le taux effectif global (p.4).chiffré>Le montant des charges de copropriété estle plus élevé à Paris (40€ par m2par an),mais c’est à Nice qu’il est le plus haut ennombre de mois de loyer: 2,1 mois, selonune étude publiée par MeilleureCopro (p.8).proposé>L’ARC a préparé 40 propositions deréfor-me de la copropriétépour faciliter la réno-vation des immeubles (p.7).Il faut voir grand - et beau!C’est une salle enthousiaste qui a accueilli Nicolas Sarkozy le31janvier sous les ors du Palais Garnier. L’ancien Président recevaitune “pierre d’or du jury”, décernée par nos confrères d’Immo-week. Réunis pour fêter les vingt ans de cette cérémonie créée parPascal Bonnefille et Valérie Garnier, qui met à l’honneur les pro-fessionnels de l’immobilier, les participants ont salué celui qui futà l’origine du Grand Paris. L’ancien Président s’est réjoui de rencontrerdes gens passionnés, qui ne se plaignent pas, et il a livré un vibrantplaidoyer pour le beau, déplorant que la beauté ait disparu du débat,au profit de la norme. Or le beau, c’est important, explique NicolasSarkozy: ce n’est pas parce que le beau est subjectif qu’il n’existe pas.D’où son choix de placer les architectes au cœur du projet. Il plaideaussi pour la densité: qui se plaint de la densité en arrivant à Manhat-tan ou en se promenant dans les ruelles de l’île de la Cité? Il souligneaussi l’atout que représente pour la France la ville-monde qu’est Paris.Mais pour mettre en œuvre un tel projet, il faut de la liberté; consta-tant que le ministère de l’équipement était contre le projet, il en adéduit qu’il était dans la bonne direction! Nicolas Sarkozy revendiqueavoir voulu le Grand Paris et ajoute que seul un Président de la Répu-blique peut avoir la légitimité de le faire, il est d’ailleurs reconnaissantà Emmanuel Macron de reprendre le projet, après cinq années per-dues. Conseil de méthode; il faut d’abord lancer un projet et ensuitediscuter de la gouvernance et non l’inverse. De même pour le finan-cement; il n’y a jamais d’argent! clame-t-il. Ce qui prime, c’est la volon- et c’est elle qui crée croissance et richesse. Vouloir le TGV crée dudéveloppement et donc de la richesse dans les villes nouvellement des-servies. Il ajoute “faire le Grand Paris, c’est être fidèle à l’histoire denotre pays” et “je veux qu’on se réconcilie avec l’ambition et la réus-site”. Avancez! Réalisez! lance-t-il aux professionnels. Et tous les Fran-çais se retrouveront devant les réalisations. Nicolas Sarkozy ajoutequ’un tel projet n’est pas limité à Paris, car il devrait aussi y avoir leGrand Marseille ou le Grand Lyon. Et de conclure “il faut voir grand!”Le projet de loi sur la société de confiance, en cours de discussion,tend à bouleverser certaines habitudes (p.4). En voici deux exemples.1. Permettre de demander à l’administration un certificat d’informa-tion sur les règles applicables à un type d’activités crée un nouveaurapport à l’administration. Mais, comme le relève le député MohamedLaqhila, c’est reconnaître implicitement que l’adage “nul n’est censéignorer la loi” est inapplicable. Cette fiction juridique signifie en réali- qu’on ne peut se réfugier derrière l’ignorance de la loi pour s’op-poser à son application. Mais la présomption de connaissance du droitcède ici un peu de terrain face à l’impossibilité de suivre la proliféra-tion normative. 2. En autorisant de déroger aux règles de constructionpar un permis de faire, le texte s’inscrit dans la logique souhaitée parl’ancien Président : il place le projet avant l’exigence de respect desnormes. Ce qui rejoint l’option de Nicolas Sarkozy: lancer un beau pro-jet et, que l’intendance suive! BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 7115 FEVRIER 2018ISSN1622-141918EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Artistes: conditions de droit au statut / Arriéréde loyer. Absence de contestation sérieuse. Condamnation à payer enréféré / Franchise de loyer. Perdue en cas de résiliation du bail ? / Rési-liation de bail. Reprise de la dette par le gérant, novation / Congéavec offre de renouvellement suivi d’un congé avec refus de renouvel-lement. Devoir de conseil de l’huissier- 4 -A l’Assemblée-Le projet de loi pour une société de confiance adopté par les députésPrincipes de l’action publique / Le droit à l’erreur / Transparence desmarchés immobiliers / Faciliter la construction- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du J.O-Deux errata au J.O. Notice sur le congé pour vente et PTZ dans le cadred’une vente d’immeuble à rénoverÉtude: L’ARC publie un Livre blanc avec 40 propositions pour réformer lacopropriété, afin de faciliter la rénovation des immeubles- 8 -Actualité-Record de cessions de foncier pour l’EPF d’Ile-de-FranceCharges de copropriété: étude de MeilleureCoproUne étude de l’IEIF sur le patrimoine des SCPIAnalyse du marché par le Crédit foncierSOMMAIREEDITORIAL
5février 20182JURIShebdoimmobilierllBAUXCOMMERCIAUXBaux commerciauxArtistes. Droit au statut(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 17janvier2018,n°15/12124)Un bailleur de locaux commerciaux louéspour l'exercice d'une activité artistiquecontestait le droit au statut de ses deuxlocataires à l'occasion d'un congé. Il estimaitque les attestations produites d'affiliation àla caisse de sécurité sociale de la maison desartistes n'étaient pas suffisantes, que leslocataires ne rapportaient pas la preuvequ'elles étaient artistes peintres et qu'ellesexerçaient leur activité dans les locauxloués. Son argumentation est rejetée par lacour d'appel:« Par application des dispositions de l'articleL 145-2 1 6e du code de commerce, les dis-positions du statut des baux commerciauxs'appliquent aux baux des locaux consentisà des artistes admis à cotiser à la caisse desécurité sociale de la maison des artistes etreconnus auteurs d'œuvres graphiques etplastiques, telles que définis par l'article 98de l'annexe III du CGI.La maison des artistes est l'organisme agrééqui gère le régime de sécurité sociale desartistes auteurs d'œuvres graphiques etplastiques. »L'arrêt cite les articles L 382-1 et R 382-1 ducode de la sécurité sociale relatifs à l'affilia-tion à des artistes au régime de sécuritésociale et en déduit:« Il s'ensuit que l'affiliation à la caisse desécurité sociale de la maison des artistesn'est ouverte que si les personnes affiliéesont été reconnues auteurs d'œuvres plas-tiques et graphiques. Ce n'est en effet quesi la nature de l'activité relève de la branchedes arts graphiques et plastiques qu'il estpossible de cotiser à la maison des artistes. »La cour d'appel constate que les locatairesproduisent des attestations de la maisondes artistes ou des attestations fiscales, etqu'elles sont admises à cotiser à la maisondes artistes et reconnues auteurs d'œuvresgraphiques et plastiques, sans qu'il soitnécessaire que l'adresse mentionnée dansl'attestation soit nécessairement celle dulocal objet du bail.La cour juge que les locataires ont droit àune indemnité d'éviction.Observations:Parmi la liste des activités del'article L 145-2 du code de commerce,accordant le droit au statut, figure au 6e,celle des artistes admis à cotiser à la caissede sécurité sociale de la maison des artisteset reconnus auteurs d'œuvres graphiqueset plastiques, tel que définis par l'article 98A de l'annexe III au CGI.Le statut des baux commerciaux est appli-cable au locataire, artiste peintre, qui réali-se dans les lieux loués des travaux de créa-tion (Civ. 3e, 21février 2007, n°06-12491,rejetant le moyen selon lequel l'artistedevait exercer à titre principal son art dansles lieux loués). Mais le texte ne subordon-ne pas l'extension aux artistes du bénéficedu statut des baux commerciaux à l'enre-gistrement du local, objet du bail, dans lesfichiers tenus par la casse de sécurité socia-le de la maison des artistes (Civ. 3e, 23mars2011). Le présent arrêt de la cour de Parisconfirme cette analyse.A retenir:Pour bénéficier du statut en tantqu'artiste, il n'est pas exigé du locataireque le local loué soit enregistré dans lesfichiers de la maison des artistes.Arriéré de loyer. Absence decontestation sérieuse. Condamna-tion à payer en référé(CA Paris, Pole 1, ch. 3, 17janvier2018,n°17/12293)Une société bailleresse demandait en référécondamnation de sa locataire à lui payer unarriéré de loyer. La locataire demandait encompensation la prise en compte d'unecréance de travaux, effectués sur des locauxvoisins. La cour rejette l'argument etcondamne la locataire:« Considérant […] qu'il n'existe aucune dis-cussion en ce qui concerne l'arriéré de loyerréclamé par l'appelante; […] que la créancelocative de la société F. d'un montant de35133 […] est ainsi certaine, liquide etexigible, et ne souffre d'aucune contesta-tion sérieuse […] que [pour s'opposer à sonpaiement, la locataire évoque] une créancequasi contractuelle à l'encontre de la socié- F. en raison de travaux effectués pour soncompte sur d'autres locaux que ceux louésobjet du présent litige; que cette créanceéventuelle, qui ne présente aucun lien deconnexité avec sa dette locative puisqu'ellene porte pas sur les mêmes locaux, ne pré-sente de surcroît aucun caractère d'éviden-ce compte tenu des contestations opposéessur son existence, sur son titulaire, sur sonmontant et sur son opposabilité à la sociétéF.; qu'il ne s'agit donc pas d'une contesta-tion sérieuse pouvant s'opposer à lacondamnation provisionnelle de la sociétéS. au paiement de son solde locatif. »La société locataire est donc condamnée àpayer 35133euros à titre de provision sur lesolde locatif.Observations:Le débiteur peut s'opposerà être condamné en référé au paiementd'une provision au créancier, s'il peut seprévaloir d'une contestation sérieuse (art.809 du code de procédure civile). En l'espè-ce, il soutenait détenir sur son bailleur unecréance relative à des travaux qu'il avaiteffectués et il demandait compensationdes dettes réciproques. Mais les travauxportant sur d'autres locaux que ceux pourlesquels il devait un arriéré de loyer, lacour considère que la créance n'a pas delien de connexité avec la dette et qu'elleest de plus éventuelle et elle refuse d'ad-mettre l'argument. La compensation régie par les articles1347et suivants du code civil s'applique en prin-cipe sur des créances fongibles, certaines,liquides et exigibles. Ici, le critère de certi-tude n'était pas rempli.A retenir:Le débiteur d'un arriéré de loyerne peut s'opposer au paiement en invo-quant en compensation une créance éven-tuelle de travaux sur d'autres locaux.Franchise de loyer. Perdue en casde résiliation du bail?(CA Paris, Pôle 1, ch. 3, 17janvier2018,n°17/10871)Un bail portait sur un local commercial loué« neuf, brut de béton, fluide en attente,vitrines non posées ». Le locataire, assignéen résiliation de bail par application de laclause résolutoire, invoquait une exceptiond'inexécution, le bailleur ayant, selon lui,manqué à son obligation de délivrance.La cour d'appel rejette cet argument, enrelevant que le retard dans la réalisationdes travaux était imputable au locataire etelle constate la résiliation du bail. On s'arrê-tera ici sur les conséquences retenues par lacour d'appel, en application des clauses dubail.Le contrat prévoyait trois sanctions à la rési-liation:- Le versement d'une indemnité d'occupa-tion fixée à trois fois le montant du loyer. Lacour réduit ce montant au montant duloyer contractuel.- Une pénalité de 10% de la somme récla-mée. La cour la juge manifestement exces-sive mais juge qu'il n'y a pas lieu à référé surce point.- La perte du bénéfice de la franchise deloyer. Le bail prévoyait une franchise deloyer de quatre mois et précisait:JURISPRUDENCE
« Cette franchise de loyer est accordée parle bailleur au preneur à la condition que lepreneur non seulement procède au règle-ment des loyers et charges aux datescontractuellement prévues mais respecteégalement l'ensemble des clauses du pré-sent bail ». La cour d'appel en déduit:« La SAS le Festin n'ayant pas respecté lesclauses du bail en ne réglant pas les loyerset charges aux dates contractuellement pré-vues, elle doit être condamnée solidaire-ment avec M. N. et M. Z. au paiement pro-visionnel de la somme de 8263 HT corres-pondant à 4 mois de loyer à 1850 outre leprorata du mois de juin à hauteur de863. »Observations:Cet arrêt fait preuve derigueur dans l'application du contrat, hor-mis sur le montant d'indemnité d'occupa-tion pour lequel la cour rejette le triple-ment de la somme due.L'intérêt de cet arrêt est d'admettre lasanction relative à la franchise de loyer. Onsait qu'il est d'usage fréquent, pouremporter la négociation, de consentir aulocataire une franchise de loyer, dont lemontant varie suivant la situation du mar-ché locatif. Le preneur est donc dispensédu paiement des premiers mois de loyer,pour une période variable. Mais le bailpeut prévoit, comme le confirme cettedécision, que si le locataire ne respecte pasles clauses, du bail, il perd le bénéfice de lafranchise. En l'espèce, l'avantage consentien entrant dans les lieux était de quatremois. Avec la résiliation du bail, le locataireperd de plus le bénéfice de la franchise.A retenir:Lorsqu'une telle sanction estprévue au contrat, le constat de la résilia-tion du bail peut entraîner de surcroît laperte de la franchise de loyer.Résiliation de bail. Reprise de ladette par le gérant, novation(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 17janvier2018,n°15/22428)A la suite d'arriérés de loyer, le bailleur avaitconclu avec M. A. représentant de la socié- locataire un accord intitulé reconnaissan-ce de dette. Après rappel des procéduresantérieures, ce document, mentionnait queM. A. s'engageait à payer 16000 et que lebailleur acceptait de réduire la dette de lasociété. Devant la cour d'appel, M. A.contestait la reconnaissance de dette, esti-mant qu'elle aurait du être prise au nom dela société. L'argument est rejeté:« La dette locative réduite à la somme de16000, est celle dont est redevable, selonles termes de l'acte, la société PGD, à qui lebail avait été consenti par Madame F. pourl'ensemble des locaux (commerciaux et àusage d'habitation) et à laquelle il a étédélivré un congé avec refus de renouvelle-ment à effet du 14mai 2009. Mais l'acteprécité opère novation de l'engagement derégler ladite somme par changement dedébiteur, à savoir Monsieur A. qui se substi-tue à la société PGD. Cette volonté de noverrésulte des termes de l'acte et des circons-tances dans lesquelles il a été établi. Eneffet, les parties ont consenti par cet acte àce que la dette locative de 16000 dont ilest bien précisé que c'est celle de la sociétéPGD soit réglée par Monsieur à et non par-la société PGD, débiteur d'origine, laditesociété ayant été radiée du registre du com-merce et des sociétés ».Observations:Le bailleur obtient doncsatisfaction grâce à la novation par chan-gement de débiteur. Si la dette d'origineincombait bien à la société, la reconnais-sance de dette mentionnait explicitementle nouveau débiteur, M. A. et celui-ci n'apu échapper à la condamnation au paie-ment.Cette décision conforte donc la validitéd'un engagement personnel reprenant ladette d'une personne morale, même si leterme de novation ne figurait pas dans lareconnaissance de dette.La cour d'appel fait application de l'article1723 (ancien) du code civil selon lequel « lanovation ne se présume pas, il faut que lavolonté de l'opérer résulte clairement del'acte»et elle rappelle que le juge peutrechercher dans les faits l'intention denover.La Cour de cassation a déjà jugé qu'il n'estpas nécessaire que l'intention de nover soitexprimée en termes formels, il suffit qu'el-le soit certaine (Cass. com. 29janvier 1991).Le présent arrêt le confirme. L'intention denover est appréciée souverainement parles juges du fond (Civ. 3e, 17 juin 1971).Congé avec offre de renouvelle-ment suivi d'un congé avec refusde renouvellement. Devoir deconseil de l'huissier(CA Paris, Pôle 2, ch. 1, 16janvier2018,n°16/09099)Une société bailleresse avait donné congé àson locataire avec offre de renouvellementpar l'intermédiaire d'une étude d'huissier.Ayant décidé de faire une opération de pro-motion immobilière, elle avait chargé l'étu-de de délivrer un nouveau congé, avec refusde renouvellement. Mais une procédurejudiciaire avait conclu à la nullité du deuxiè-me congé et que le bail s'était renouvelé. Lebailleur avait donc arrêté la commercialisa-tion de son programme et engagé la res-ponsabilité de l'étude.« S'agissant du bâtiment situé au […], la SCPD. n'établit pas que le second congé ait étédélivré dans l'unique but de faire pressionsur le locataire. Aussi comme l'a justementretenu le tribunal, il appartenait à la SCP D.d'attirer l'attention de sa cliente sur lesconséquences du premier congédélivré en2005 et de lui proposer à tout le moinsdevant la cour d'appel de Versailles de pré-senter le second congé comme étant l'exer-cice du droit d'option du bailleur et de pro-poser le paiement d'une indemnité d'évic-tion.Ainsi la SCP D. qui est tenue à ses obliga-tions envers sa cliente quelles que soient sescompétences professionnelles, a manquétant à son obligation de conseil qu'à sonobligation d'efficacité».La cour apprécie ensuite le préjudice, accorde84636 au titre de frais initialement engagéset renvoie à un expert le soin de donner unavis sur les autres chefs d'indemnisation.Observations:Cet arrêt fournit unexemple de mise en jeu de la responsabili- de l'étude d'huissier, chargée de délivrerles actes de congé au locataire de sonclient. La condamnation est fondée sur lefait de ne pas avoir suffisamment attiréson attention sur la faculté d'exercer sondroit d'option, ce qui aurait pu éviter lanullité du second congé. Ajoutons que ledevoir d'information doit être mis enœuvre, y compris à l'égard d'un profes-sionnel de l'immobilier.Pour un autre exemple de responsabilitéd'huissier, voir Civ 1e, 13 mais 2014 (dansune affaire l'huissier était en charged'une saisie-attribution). 5février 20183JURIShebdoimmobilierllBAUXCOMMERCIAUXJURISPRUDENCEAu Parlement. En brefDroit des contratsLa commission des lois du Sénat a adoptéle texte modifié du projet de loi ratifiantl’ordonnance du 10février 2016 de réfor-me du droit des contrats.LittoralUne proposition de loi (n°717) relative audéveloppement durable des territoiresruraux a été déposée au Sénat par MichelVaspart. Elle a été discutée en séancepublique le 30janvier.
5février 20184JURIShebdoimmobilierllLes députés ont abordé le 23janvier l’exa-men du projet de loi “pour un État au servi-ce d’une société de confiance”.Le ministre de l’action et des comptespublics explique qu’il s’agit de répondre auxproblèmes de relations entre les citoyens etl’administration en instituant un droit àl’erreur”. L’administré de bonne foi sera ain-si dispensé de pénalité. Le deuxième aspectdu texte est la simplification administrativeavec le zéro papier d’ici 2022 avec ladématérialisation de toutes les déclarationsadministratives. S’agissant de la construc-tion, le texte prévoit une inversion de lamanière de faire avec la mise en place dupermis de faire, avec obligation de résultat etnon plus de moyens.Défendant une motion de renvoi en com-mission (qui a été rejetée), Valérie Rabaultcritique l’article 32 qui restreint l’obligationde mentionner le taux effectif global.Dans la discussion générale, Ugo Bernalicis(France insoumise) déplore que le texte“témoigne d’une défiance à l’égard du tra-vail effectué par les fonctionnaires”. Il estimeque les lois de simplification ont rendu ledroit plus complexe en matière environne-mentale.Bruno Millienne (Modem) soutient la miseen place du permis de faire mais il souligneque l’article 26 qui vise à faciliter les opéra-tions de construction “ne doit pas s’appli-quer au détriment de normes environne-mentales essentielles ou de normes de sécu-rité courantes.”Laure de La Raudière (UDI) soutient l’objec-tif de lutte contre la surtransposition desdirectives.Principes de l’action publiqueL’article 1erapprouve l’annexe du projet deloi qui fixe les objectifs de l’action publique.Par exemple, l’administration prend enconsidération, en cas de recouvrement fiscalou administratif, les capacités financières ducontribuable.Le texte a été complété de plusieurs amen-dements par exemple pour introduire lanotion de loyauté dans la relation entre l’ad-ministration et les citoyens (amendementn°31) ou pour préciser que l’administrationdoit avoir dans son organisation “la capacitéà satisfaire les usagers dans leurs demandesde conseils et de services” ou encore parl’amendement n°577 de Vincent Descoeurqui vise à s’assurer que l’adaptation de l’or-ganisation de l’administration tienne comp-te des impératifs d’aménagement du terri-toire.L’article 1eret son annexe ont été adoptés.(2eséance du 23janvier).Le droit à l’erreurL’article 2institue un droit à régularisationen cas d’erreur, sans pénalité, approuve Jac-queline Dubois. Toutefois, ce droit est excludes domaines présentant des risques pour lasanté, l’environnement, la sécurité des biens,des personnes, ou encore du droit européenet des contrats.L’article a suscité débat: vise-t-il à avoir“moins d’État” (Ugo Bernalicis) ou est-ceune inversion de la logique, pour assurerune présomption de bonne foi (LaurentSaint-Martin). Caroline Fiat a obtenu (amen-dement n°620) que le droit à l’erreur soitcantonné à la première erreur.Julien Aubert a soutenu l’idée de définir lanotion de délai raisonnable, face à unedemande de droit au contrôle adressée àl’administration, pour en fixer une limite (de15 jours à deux ou trois mois), mais lesamendements en ce sens ont été rejetés(n°804 par exemple).Véronique Louwagie a proposé de modifierl’article 2 (par amendement n°203) pourobtenir que le résultat du contrôle demandéà l’administration lui soit opposable. Maiselle l’a retiré, convaincue par les explicationsdu ministre qui soulignait que l‘administra-tion pourrait être amenée à changer d’avis,notamment lorsqu’elle découvre des méca-nismes de fraude. Gérald Darmanin cite à cepropos l’exemple de la fraude massive qui aporté sur les certificats d’économie d’éner-gie. L’article 2 a été voté.Un article additionnel a été inséré à lademande du ministre (amendementn°1103). Il vise à éviter de suspendre l’ins-truction d’un dossier lorsqu’il manque unepièce (sauf si elle est indispensable pour ins-truire valablement le dossier).(3eséance du 23janvier).Suite des débats le 24janvier avec l’article 3qui réduit de moitié les intérêts de retarden cas d’une déclaration rectificative spon-tanéedu contribuable. Les amendementsvisant à modifier ce taux de 50% ont étérepoussés. L’article a été voté.Laure de La Raudière a proposé d’étendre ledroit à l’erreur pour les entreprises du bâti-ment en matière de TVA à taux réduit pourles travaux dans les logements, mais sonamendement (n°415) a été rejeté, le ministreindiquant que l’administration admet quel’attestation du client puisse être fournie jus-qu’à la date de la facturation.Éric Woerth a obtenu que le droit à l’erreursoit étendu aux déclarations des trois annéesprécédentes (amendement n°706).L’article 4réduit le montant des intérêts deretard (de 30%) si le contribuable demandeà régulariser sa situation dans les 30 jourssuivant le contrôle. Le contribuable doitalors déposer une déclaration complémen-taire, accompagnée du paiement des droits.L’article amendé a été voté.Transparence des marchésimmobiliersA noter le vote de l’article 4 terselon lequel,afin de concourir à la transparence des mar-chés immobiliers, l’administration rendlibrement accessible au public, sous formeélectronique, les éléments d’informationqu’elle détient au sujet des valeurs foncièresdéclarées à l’occasion des mutationsinter-venues au cours des 5 dernières années.L’article 7, voté, habilite le Gouvernement àprendre une ordonnance pour permettre àune entreprise de demander à l’administra-tion de prendre position sur la conformitéd‘une opération à la législation fiscale.L’article 9fixe un principe de publicationdes instructions et circulaireset d’abroga-tion des circulaires non publiées.SOCIÉTÉDECONFIANCEALASSEMBLÉEProjet de loi “pour une société de confiance”Les députés ont adopté le projet de loi pour une société de confiance. Le texte entend faire évoluer les rapports entre l’adminis-tration et les administrés. Il prévoit notamment d‘instituer un droit à l’erreur dans les rapports avec l’administration, mais aus-si de faciliter la construction en créant un “permis de faire” ou encore de généraliser le rescrit administratif.reproduction interdite sans autorisation
5février 20185JURIShebdoimmobilierllUn amendement (n°964) de Laurianne Ros-si en élargit le champ aux textes des admi-nistrations déconcentrées de l’État.(1eséance du 24janvier2018).L’article amendé a été voté lors de la séancesuivante.L’article 10permet à toute personne dedemander à l’administration de prendreposition sur l’application d‘une règle dedroit à une situation de fait. Il généralise lerescrit administratif.Il a été voté avecamendements rédactionnels.L’article 11autorise à titre expérimental àjoindre à la demande de rescrit un projet deprise de position. Faute de réponse de l’ad-ministration, le texte serait réputé approuvé.Adrien Quatennens a proposé la suppres-sion de cet article au motif qu’il risque, fautede moyen de l’administration, d’entraîner“de fait des validations de projets inaccep-tables, farfelus, voire illégaux, au motif quel’administration n’aurait pas pu les étudier àtemps”. Mais son amendement (633) a étérepoussé et l’article a été voté.L’article 12institue un certificat d’informa-tionsur les règles applicables à certainesactivités. Mohamed Laqhila observe que cetexte reconnaît que le droit en vigueur estexcessivement vaste et que l’adage selonlequel «nul n’est censé ignorer la loi» estconcrètement inapplicable. L’administrationdevra délivrer des certificats d’informationpour permettre aux porteurs de projets deconnaître les normes en vigueur. Un amen-dement n°735 a précisé que le délai de déli-vrance du certificat ne saurait excéder 5mois et l’article a été voté.L’article 12 bislui est subséquent: il accordeau détenteur du certificat la faculté d’obtenirune autorisation ou l’absence d’opposition àune déclaration préalable s’il dépose cettedemande dans les 12 mois de la délivrancedu certificat. Article voté.L’article 13favorise le recours par l’Etat à latransaction. Au-delà d’un certain montant,l’avis d’un comité sera obligatoire. L’article aété voté.L’article 15vise à mettre en place d’un gui-chet uniquedans les administrations. Il a étécomplété pour préciser que le référentunique est joignable par tout moyen par lesadministrés au sein de l’agence ou de l’an-tenne dont ils dépendent (amendementn°1043 de Gaël Le Bohec). Article adopté.Même vote pour l’article 15 bisétend l’expé-rimentation du principe du référent uniqueaux maisons de services au public pour unedurée de trois ans.Vote identique pour l’article 15 terqui insti-tue un référent unique dans les quartiersprioritaires de la politique de la ville.L’article 16tend à expérimenter la limitationd’une durée des contrôles effectués par l’ad-ministration. Il a été modifié puis voté.(2eséance du 24janvier).Suite des débats le 25janvier avec l’article 20relatif aux infractions au code de l’environ-nement (vote avec amendement).Avec l’article 21s’ouvre le chapitre consacréà la dématérialisation des relations avecl’administration. Cet article prévoit d’expé-rimenter pendant trois ans un systèmed’échange des informations dématérialisé. Ila été voté.Faciliter la constructionRaphaël Gérard souligne l’intérêt de l’article26, qui habilite le Gouvernement à légiférerpar ordonnance par la création d’un per-mis de faire”, soulignant l’équilibre à assu-rer pour qu'il ne s’agisse pas un permis detout faire ou de faire n’importe comment. Ilévoque notamment le nécessaire maintiende l’avis des ABF.Jean-Paul Lecoq s’inquiète des incidencesque pourrait avoir ce dispositif en termesd’exigence de sécurité. Jean-Hugues Rate-non redoute une régression des normes ets’interroge sur les contrôles des preuvesqu’apporteront les maîtres d’ouvrage.Les amendements de suppression de l’ar-ticle ont été rejetés mais le rapporteur, Sta-nislas Guerini, a précisé que, demain lemaître d’ouvrage aura deux possibilités:continuer à se conformer à la norme envigueur ou décider d’y déroger, et il devraprouver que le résultat est bien celui quiaura été fixé dans le CCH. Les mesuresdevront faire l’objet de contrôle des orga-nismes certificateurs. Il invite les acteurs àparticiper au “travail de réécriture perfor-mantielle du CCH, qui promet d’être pas-sionnant.”Jeanine Dubié propose d’écarter de ce nou-veau mécanisme certaines règles sur la résis-tance mécanique, la stabilité et la sécuritéincendie.Le rapporteur souligne que les métiers del’incendie sont associés aux travaux derédaction. Les amendements n°861 à863ont été retirés.L’amendement 951, voté, vise à assurerl’exigence d’impartialité dans l’évaluationdes résultats dérogatoires et à l’assurabilitédu projet de construction innovante ainsicontrôlé.Retirant l’amendement n°308, StéphaneTrompille obtient la confirmation du rappor-teur que le périmètre d’application du per-mis de faire englobera aussi les bâtimentsd’activité, dont les bâtiments logistiques. Lerapporteur confirme que tous les projets deconstruction seront concernéset l’article aété voté.Patrick Hetzel propose une mesure pourlut-ter contre les occupations illicites de loge-ment mais Gérald Darmanin renvoie ce typede gestion à la loi logement (rejet de l’amen-dement n°153).En revanche, Marjolaine Meynier-Millefert aobtenu le vote de l’amendement n°923 quivise à expérimenter la mise en place d’uninterlocuteur administratif unique pour lesmaîtres d’œuvre pour faciliter leur parcoursadministratif pendant la réalisation de leursprojets d’aménagement. Ce guichet uniqueintégrerait les dimensions d’urbanisme,patrimoniale, sociale et environnementale.Guy Bricout souligne le problème de cohé-rence entre les autorisations d’urbanisme etd’environnement pour les projets de plate-forme logistique. Le ministre s’engage àtransmettre la question aux ministres de l’in-térieur et de la cohésion des territoires(retrait de l’amendement n°124). L’article 27a été voté sans débat. Il abrogel’article 70 de la loi du 17mai 2011 qui a fixéle principe que, lorsque l’administrationconsulte un organisme, le vice qui affecteune procédure de prise de décision n’en-tache de nullité la décision que si le vice a étéde nature à exercer une influence sur le sensde la décision ou à priver les intéressésd’une garantie. Le texte de loi est en réalitéplus restrictif que le principe désormaisappliqué par le Conseil d’État par la juris-prudence Danthony (23 déc. 2011). En abro-geant l’article 70, le législateur tire les consé-quences de cette jurisprudence en la confor-tant, sans la codifier (cf. rapport à l’Assem-blée).(1eséance du 25janvier2018).L’article 31vise à créer à titre expérimentalsuite p. 8SOCIÉTÉDECONFIANCEALASSEMBLÉE
5février 20186JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations2janvier 2018ANn°2672Jean-MarieSermier,Les Républicains,JuraExonération de TEOMpour les habitants desEHPADÉconomieEn principe, la taxe est due indépendamment de l'occupation effective du loge-ment. Mais les locaux situés dans une partie de la commune le service nefonctionne pas sont exonérés de TEOM, sauf délibération contraire des com-munes (en application du 4 de l'article 1521 du CGI). Les communes qui préfèrentune rémunération sur le service rendu peuvent instituer une redevance.2janvier 2018ANn°954Fabien Goutte-farde, LaRépublique enMarche, EureCode du tourisme etévolutions tech-nologiquesÉconomieL'article L342-2 du code du tourisme impose unécritpour la conclusion d'un contrat de locationsaisonnière. Mais le contrat peut être conclu parvoie électronique (art. 1174 et 1366 du code civil).Les règles d'affichagedes prix des héberge-ments hôteliers ont étésimplifiées par l'arrêtédu 18décembre 2015.4janvier 2018Sénatn°1914Jean-LouisMasson,NI, MoselleDomanialité publiqued'une impasseIntérieurLe domaine public routier comprend les biens appartenant une personnepublique affectés à la circulation terrestre (art. L 2111-14 du CGPPP). La con-dition d'ouverture de la voie à la circulation générale ou publique est appré-ciée au cas par cas par la jurisprudence. Une voie qui ne permet pas de fairedemi-tour n'est pas considérée comme ouverte à la circulation générale (CAAParis, 20 sept. 2007), il en est de même pour une voie non goudronnée avecde nombreuses ornières (CAA Paris, 23novembre 2006).9janvier 2018ANn°1461Yannick Haury,La République enMarche, Loire-AtlantiqueLoi sur les espaces lit-torauxCohésion des territoiresLa proposition de loi d'adaptation des territoires ruraux au changement climatiquevise à améliorer les conséquences du recul du trait de côte. Elle n'a pu aboutir dansla précédente mandature. Mais 4 nouvelles propositions de lois ont été déposéesces derniers mois. L'une est inscrite à l'ordre du jour au Sénat pour janvier.9janvier 2018ANn°2065Loïc Prud'homme,La Franceinsoumise,GirondePlateformes de locationen ligneCohésion des territoiresA Paris, dans les départements de la petite couronneet dans 10 grandes villes, la location d'un logementen meublé de tourisme suppose une autorisation dechangement d'usage et un enregistrement. La loiAlur a limité la durée libre de location d'une rési-dence principale à 120 jours par an. Au-delà, uneautorisation de changement d'usage est requise.Depuis la loi du 7octobre 2016, les plateformes demise en relation doivent surveiller le respect de cettelimite. Elles doivent supprimer toute offre de loca-tion au-delà des 120 jours. Le Gouvernement pour-suit sa réflexion pour améliorer le dispositif.Selon l'observatoireAirbnb cité par ledéputé, à Bordeaux,10700 logements sontproposés à la locationsur les 150000 loge-ments de la ville.9janvier 2018ANn°2299MargueriteDeprez-Audebert,Modem, Pas-de-CalaisSalubrité des réseauxd'assainissementet loca-tion de logements divisésCohésion des territoiresLorsque les désordres font courir un risque pour la santé ou la sécurité, lacommune, l'EPCI ou le préfet selon les cas peuvent intervenir. Si le propriétai-re est défaillant, la puissance publique peut effectuer d'office les mesuresprescrites à ses frais avancés, sans préjudice de poursuites pénales.11janvier 2018Sénatn°2369Arnaud Bazin,Les Républicains,Val d’OisePérennité de l'aide auxmaires bâtisseursCohésion des territoiresL'aide aux maires bâtisseurs résultait d'un décret du 24juin 2015, elle a donné lieuau versement de 81 M au bénéfice de 716 communes pour accompagner la con-struction de 78000 logements. Pour 2017 le dispositif n'a pas été reconduit.11janvier 2018Sénatn°1927Jean-JacquesPanunzi,Les Républicains,Corse du SudAssainissement cadastralen CorseJusticeLa loi du 6mars 2017 vise à favoriser l'assainissement cadastral en Corse. L'ar-ticle 2 assouplit les règles de majorité requises pour l'accomplissement de cer-tains actes dans le cadre des indivisions constatées lors d'une procédure deprescription acquisitive. Il complète l'article 1erqui réglemente la pratique del'acte de notoriété constatant la prescription acquisitive d'un immeuble. Iln'est pas besoin de décret d'application.11janvier 2018Sénatn°1425Jean-LouisMasson,NI, MoselleSurveillance par dronedes propriétés privéesCohésion des territoiresLa captation des images par la voie des airs aumoyen d'un drone surveillant une propriétéprivée peut être considérée comme uneingérencedans la vie privée. Le constat d'une infraction surune propriété privée par un drone peut être con-sidéré comme illicitedès lors que la zone con-trôlée est inaccessible aux regards.Réf. citée: Cass. Crim.21mars 2007.Le sénateur évoquait lasurveillance par la com-mune des constructionsde piscines privées.11janvier 2018Sénatn°1528Jean-LouisMasson,NI, MoselleRésorption des frichestouristiquesen mon-tagneCohésion des territoiresLa loi montagne (art. 472-2 et 472-4 du code del'urbanisme) oblige les maîtres d'ouvrage à provi-sionner dès leur création le démontage d'installa-tions de ski devenues obsolètes. Par ailleurs, le Gou-vernement engage un chantier pour redynamiserles friches touristiques et l'immobilier de loisirs.Les propositions sontattendues début 2018,précise la réponse.18janvier 2018Sénatn°1986Roland Courteau,PS, AudeMise en place d'un dispo-sitif unique favorisant laperformance énergé-tiqueTransition énergétiqueLe CITE a été prorogé d'un an par la loi de finances pour 2018 et recentré surles dépenses les plus efficaces pour l'économie d'énergie. Le Gouvernemententend transformer le CITE en prime immédiatement perceptible lors des tra-vaux et non l'année suivante. Le calibrage de la prime sera examiné en fonc-tion de l'analyse sur l'efficacité énergétique et la production de chaleurrenouvelable générée par les travaux éligibles à la prime.
5février 20187JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSETUDEAdministration centraleJustice: Stéphane Hardouin, magistrat,est nommé directeur, secrétaire généraladjoint, au ministère de la justice. (Décretdu 24janvier 2018, J.O. du 25janvier, n°42).Organismes publicsConseil de l'immobilier de l’État: Jean-Paul Mattei, député, est désigné présidentdu Conseil de l'immobilier de l’État enremplacement de Jean-Louis Dumont.Sarah El Haïry et François Jolivet, députés,sont nommés membres. (Arrêté du 18jan-vier 2018, J.O. du 24janvier, n°71).ANRU: Michel Le Faou est nommé admi-nistrateur, représentant la fédération desentreprises publiques locales. (Arrêté du16janvier 2018, J.O. du 25janvier, n°53).Sites classésLes paysages du canal du Midiet le site dela roche de Solutréfont partie des sitesclassés au cours de l’année 2017 dont la lis-te a été publiée.(Liste des sites classés au cours de l'année2017 (code de l'environnement, art. L. 341-1à L. 341.22, R. 341-4 et R. 341-5), J.O. du23janvier, n°10).Conventions collectivesGardiens, concierges et employés d'im-meubles: il est envisagé l'extension del’avenant n°95 du 6octobre 2017 portantsur les salaires et l'évaluation du salaire ennature logement.(Avis publié au J.O. du 26janvier, n°55).Deux errata au JOCongé pour venteUne erreur figure dans le point2-2-2 de lanotice relative au congé pour vente, dansle cas le logement est vendu en coursde bail.La loi prévoit une règle spécifique quiinterdit à l'acquéreur de donner congé auterme du bail, si le terme intervient moinsde trois ans (et non deux ans) après l'ac-quisition du logement par le nouveau pro-priétaire.Le bailleur doit en effet (art. 15 de la loi de1989 modifié) attendre dans ce cas la finde la première reconduction tacite ou dupremier renouvellement du bail, pour pou-voir donner congé pour vente.(Rectificatif de l’arrêté du 13décembre 2017relatif au contenu de la notice d'informationrelative aux obligations du bailleur et auxvoies de recours et d'indemnisation du loca-taire jointe au congé délivré par le bailleur enraison de sa décision de reprendre ou devendre le logement, J.O. du 27janvier, n°13).PTZ dans le cadre d'une vented'immeuble à rénoverL'annexe XVI de l'arrêté du 30décembre2017 comporte un modèle d'attestation dejustification par l'acquéreur, d'un program-me de travaux concomitant à l'acquisitiond'un logement ancien. Cette attestationdoit être signée par le bénéficiaire du prêt(et non par le vendeur).(Rectificatif de l’arrêté du 30décembre 2017relatif au PTZ, J.O. du 27janvier, n°14).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi711UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.CopropriétéL’ARC publie un livre blancL’association des responsables de copro-priété a publié un livre blanc “pour dyna-miser l’entretien et la rénovation descopropriétés”.L’association commence par identifier lesblocages qui freinent la rénovation desimmeubles en copropriété et poursuit avecune série de 40 propositions de réforme,pour lever ces blocages.Selon l’ARC, les blocages viennent notam-ment de l’absence de stratégie nationaledans l’entretien et la rénovation spécifiqueaux copropriétés, mais aussi d'un processusde prise de décision inadapté aux copro-priétés, ainsi que de l’insuffisance de mobi-lisation de copropriétaires.Les préconisations sont articulées en sixcatégories.1. Mieux définir la politique nationaled’entretien et de rénovation des copro-priétés.Exemples. Rendre plus fiable le dispositifd’étiquetage de la performance énergé-tique. Supprimer l’obligation d’individuali-sation des frais de chauffage.2. Mieux informer les acteurs de la copro-priété.Ex. Renforcer les compétences des archi-tectes en matière de rénovation. Imposeraux gestionnaires de copropriété une for-mation sur la rénovation des copropriétés.3. Mobiliser les copropriétaires dans larénovation de leurs immeubles.Ex. Insister sur la plus-value de la réalisa-tion d’un audit technique global, intégrerle conseil syndical dès le lancement d’unprojet de rénovation.4. Adapter le fonctionnement de la copro-priété en matière d’entretien et de réno-vation.Ex. Instaurer un tiers de confiance pourconserver le fonds travaux de la coproprié-té. Interdire l’utilisation du fonds travauxpour pallier aux impayés de charges.5. Stabiliser les aides financièresEx. Verser au syndicat et non aux copro-priétaires l’ensemble des aides concernantles parties communes. Revoir les conditionsd’obtention de l’EcoPTZ collectif.6. Encadrer plus strictement.Ex. Redéfinir le contrat d’entretien dechauffage. Réduire la majorité requisepour autoriser un empiétement en casd’isolation en surplomb de la propriété.Affecter un statut collectif à tous les élé-ments de réseaux y compris ceux en partieprivative comme les canalisations.(Publication du 30janvier 2018).
5février 20188JURIShebdoimmobilierllACTUALITÉALASSEMBLÉEJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - Xoopsune procédure de rescrit juridictionnel. Ils’agit d’autoriser le bénéficiaire et la collec-tivité à l’origine d’une décision administra-tive de saisir le juge pour qu’il apprécie lavalidité externe de la décision. Le champd’application serait l’expropriation, l’urba-nisme et la santé publique, comme l’indiqueAlice Thourot. Elle souligne que cela per-mettra aux porteurs de projets complexesde sécuriser la procédure et la légalité desactes au fur et à mesure. La décision serasans appel en revanche, comme le préciseexpressément le texte modifié par l’amende-ment n°998 de Laurianne Rossi, elle serasusceptible de recours en cassation. L’article31 ainsi amendé, a été voté.Le taux effectif globalL’article 32concerne le taux effectif globaldont le champ de la mention obligatoiredans les contrats de prêts sera modifié, parle biais d’ordonnance, pour en écarter lesprêts aux entreprises. Stéphane Trompilleexplique que la France est le seul pays àavoir rendu obligatoire l’indication du TEGpour les entreprises. Le ministre défend tou-tefois un amendement (n°1099) pour main-tenir l’obligation de fournir le TEG pour lesprêts à taux fixe, ce qui réduit donc lechamp d’application de la réforme. Véro-nique Louwagie considère que le TEG estun dispositif pertinent. L’amendementn°1099 a été voté, ainsi que l’article.L’article 33prévoit de créer, à titre expéri-mental, une consultation par voie électro-nique pour les projets soumis à étude d’im-pact et ou une évaluation environnementa-le. Jean-Hugues Ratenon observe que laréforme datant de 2016, il est prématuré dela modifier et que cela exclura les personnesqui ne disposent pas d’internet, notammentoutre-mer. Mais l’article amendé a été voté.L’article 34est un article d’habilitation àlégiférer par ordonnance pour favoriser ledéveloppement des énergies renouvelables.Il a été adopté avec amendements.Patrick Hetzel a proposé de réduire les exi-gences de construction de parking dans lesprogrammes de logement neuf, mais il aretiré son amendement (n°155).L’article 35modifie les articles du code del’environnement (L 122-1 et L515-29) surl’évaluation environnementale.Les articles suivants sont des articles d’habi-litation par exemple (art. 39) sur la géother-mie. ou de demandes de rapport (art. 40).(2eséance du 25janvier).les explications de vote ont été présentées le30janvier et le texte voté par 405 voix contre41. Le projet de loi a été renvoyé au Sénat. (2eséance du 30janvier). suite de la p.5Record de cession de foncierpour l’EPF Île-de-FranceL’établissement public foncier d’Ile-de-France a atteint un record de cession defoncier en 2017. L’EPF a opéré 114 cessionssur lesquels 6312 logements seront réalisés(5380 en 2016). Ces cessions permettrontpar ailleurs la réalisation de 250000m2pour des locaux d’activité, industriels ettertiaires.Les acquisitions sont également en hausseavec 383millions d’euros, sur 360 opéra-tions (334 M en 2016).Le budget 2018 de l’EPF Ile-de-France anti-cipe une nouvelle hausse de 15% de l’ac-tivité. L’EPF prévoit d’investir 2milliardsd’euros dans le périmètre des gares duGrand Paris pour accompagner les collecti-vités dans la mise en œuvre de nouveauxprojets urbains.(Communiqué du 1erfévrier 2018).Patrimoine des SCPIL’IEIF vient de réaliser une étude sur l’évo-lution du patrimoine des SCPI en dix ans.Les bureaux représentaient 74% du patri-moine des SCPI d’immobilier d’entrepriseen 2007 et cette part a baissé à 69% en2016. À l’inverse, la part des locaux com-merciaux a progressé dans le patrimoinedes SCPI: elle est passée en dix ans de18% à 23%.La valeur vénale des SCPI d’immobilierd’entreprise a été multipliée par 2,3, pas-sant de 16 à 37milliards d’euros(Étude publiée le 30janvier2018).Logement: après les records de2017, la consolidation en 2018Selon le Crédit foncier, le marché du loge-ment a généré un volume de crédits de178milliards d’euros en 2017, soit uneChargesannuellesChargesau m2ChargesmoyennesCharges ennombre deloyersmensuelsParis4019921,5 loyerNice3218002,1 loyersLille2511861,9 loyerStrasbourg2415862,1 loyersMarseille2414442,0 loyersLyon2215521,7 loyerRennes2213201,9 loyerMontpellier2212651,7 loyerToulouse2111841,9 loyerNantes2110481,8 loyerBordeaux1910581,4 loyersource: MeilleureCopro.comhausse de +13% en un an. La hausse estgénérale: tant pour les transactions dansl’ancien (+15% à 970000 ventes) que laconstruction (+16% avec 419000 loge-ments construits) et la vente de maisonsindividuelles (+15% avec 130000 maisons).Le Crédit foncier prévoit une baisse de -6% des crédits (167milliards) en 2018 etde -7% des ventes dans l’ancien (900000ventes), un repli analogue pour lesconstructions (-5%), mais plus sensiblepour les maisons individuelles (-15%) sousl’effet de la quasi-suppression de l’APLaccession et de la hausse des prix immobi-liers.(Communiqué du 31janvier2018).Charges de copropriété Le site MeilleureCopro a réalisé une étudesur les charges de copropriété.Dans les grandes villes de France, Paris a lescharges le plus élevées (40 par m2) soitplus du double de celles de Bordeaux(19). Mais, rapporté au nombre de loyersmensuels, le niveau des charges est plusélevé à Nice et Strasbourg (2,1 mois deloyers), tandis qu'il représente 1,5 mois deloyers à Paris.Ce rapport est le plus faible à Bordeaux(1,4 mois de loyers).L’étude relève par ailleurs que le nombred’annonces de vente qui mentionnent leniveau des charges de copropriété (enapplication de la loi Alur) est faible surtoutpour les logements neufs: il est de 33%pour les logements anciens et de 3% seu-lement pour les logements neufs.(Étude publiée le 31janvier2018).Charges de copropriété en France