dimanche 1 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 727 du 18 juin 2018

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 727 du 18 juin 2018
Au Sommaire :

– 2 -Jurisprudence
Vente : Prix stipulé en compensation avec une garantie de passif
Copropriété : Faculté de créer des droits réels sui generis
Contrat d’entreprise : Responsabilité. Point de départ du délai de prescription
Sous-traitance : Délégation de paiement
Construction : Requalification en contrat de construction de maison individuelle. Responsabilité personnelle du dirigeant
Urbanisme : Annulation de permis et injonction de prendre une décision
– 4 -A l’Assemblée
Le projet de loi Elan en débats : Opérations d’intérêt national / Transformation de bureaux en logements / Loi littoral / Rôle des ABF / Régulation de chauffage / Recours abusifs / Bailleurs sociaux / Fusion des organismes / Vente de logements sociaux
– 7 -Rencontre
Aspim : La pierre-papier n’est pas au ban de la fiscalité !
– 11 -Nominations – Au fil du J.O. –
Cotisation CGLLS
– 12 -Rencontre
Étude Cheuvreux – la Française: la “propriété à vie” permet de réduire de 30% le prix d’achat d’un logement

jugé>Un contrat de vente peut prévoir le paiementdu prix par compensationavec une dettepréexistante(Civ. 3e, 7juin 2018, p.2).>Un droit réel sui generispeut être créédans le cadre d’une copropriété(Civ. 3e,7juin 2018, p.2).>Le dirigeant d’une société peut êtrepénalement responsable, à titre personnel,d’une faute commise en ne respectant pasl’obligation de souscrire un contrat deconstruction de maison individuelle(Civ. 3e,7juin 2018, p.3).chiffré>La hausse des chargesde copropriété estestimée à +2% entre2016 et2017, parl’ARC (p.10).>Le volume des ventes de logements anciensen Ile-de-France ralentit au 1ertrimestre 2018,selon la chambre des notaires (p.7).publié>Un arrêté du 4juin2018 fournit les élé-ments de calcul pour 2018 des cotisationsdues à la CGLLS et à l’ANCOLS (p.11).proposé>L’étude Cheuvreux et l’investisseur la Fran-çaise ont mis au point un nouveau type dedémembrement de propriétéqui permet deréduire le prix d’achat d’un logement de30%. Il associe un bail emphytéotique de 50ans et un droit éventuel d’usufruit (p.12).débattu>Le projet de loi Elan a été débattu par lesdéputés. Synthèse des échanges de la finmai et du début juin (p.4).nommée>Sylvie Hubacest nommée présidente de lasection de l’intérieur du Conseil d’État (p.11).Vifs échanges sur la loi ElanDans les débats sur la loi Elan, les discussions sont générale-ment très techniques, les amendements entrant dans de nom-breux détails, par exemple pour affiner les compétences des orga-nismes HLM. Les ministres reconnaissent à cet effet travailler “dansla dentelle”. Mais émergent aussi les nombreuses questions deprincipe. Quand faut-il recourir au concours d’architecte? Le choixd’augmenter la taille des organismes HLM contribuera-il à améliorerleur efficacité et comporte-t-il un risque de perte du lien de proximitéavec les locataires? Est-il opportun de vendre des logements sociaux?Le ministre argumente en soulignant que le volume visé (40000 loge-ments), reste limité par rapport au parc (1%) et de surcroît qu'il per-mettra le financement de la construction de nouveaux logements.Mais il lui est reproché d’ouvrir la voie à la spéculation immobilière età l’arrivée de marchands de sommeil dans certains quartiers.Débat nourri également sur la majoration de constructibilité accordéeaux opérations de transformation de bureaux en logements. SylviaPinel et François Pupponi par exemple étaient très hostiles à cettemesure, l’accusant de mettre la mixité sociale en position d’accusée.Julien Denormandie a au contraire insisté sur l’engagement des pro-moteurs de transformer 500000m2de bureaux en logements.Sur la loi littoral également, le débat a été soutenu. Faut-il admettredes ajustements de la législation protectrice des bords de mer ou faut-il rester sur une position stricte pour éviter que les côtes soient défi-gurées? Le ministre s’est évertué à démontrer que sa position mesu-rée devait permettre de lever des blocages notamment pour per-mettre de construire dans des dents creuses, sans mettre en péril le lit-toral. Même type de débat sur l’accessibilité: faut-il exiger 100% delogements accessibles, au risque d’en renchérir le coût, ou faut-iladmettre des logements simplement évolutifs, dont le coût d’aména-gement est alors décalé dans le temps? S‘agissant des grandes opéra-tions d’urbanisme, l’inquiétude des élus, qui réagissent alors plus sou-vent comme élus locaux est de perdre la maîtrise de ces opérations, auprofit de l’État. Sur tous ces sujets, bien des arguments sont objective-ment fondés, dans un sens ou dans l’autre, mais les solutions retenuesmontrent une évolution du sens des décisions par rapport aux loisantérieures. On passe alors de la technique au politique.Echange intéressant entre l’Aspim et Amélie de Montchalin lors ducolloque annuel de l’Association des SCPI. La députée la REM expliquequ’avec la réforme de l’ISF et la création du PFU dont les revenus fon-ciers sont exclus, les pouvoirs publics n’ont pas voulu mettre la pierrepapier au ban de la fiscalité, mais encourager l’investissement produc-tif. La députée invite les professionnels à travailler à la décollecte, pourfaciliter le financement de la dépendance. C’est donc la fluidité del’épargne qui est visée. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 72718 JUIN 2018ISSN1622-141918EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Vente: Prix stipulé en compensation avec une garantie de passifCopropriété: Faculté de créer des droits réels sui generisContrat d’entreprise: Responsabilité. Point de départ du délai deprescriptionSous-traitance: Délégation de paiementConstruction: Requalification en contrat de construction de maisonindividuelle. Responsabilité personnelle du dirigeantUrbanisme: Annulation de permis et injonction de prendre une déci-sion- 4 -A l’Assemblée-Le projet de loi Elan en débats: Opérations d’intérêt national / Transfor-mation de bureaux en logements / Loi littoral / Rôle des ABF / Régulationde chauffage / Recours abusifs / Bailleurs sociaux / Fusion des organismes /Vente de logements sociaux- 7 -Rencontre-Aspim: La pierre-papier n’est pas au ban de la fiscalité!- 11 -Nominations - Au fil du J.O.-Cotisation CGLLS- 12 -Rencontre-Étude Cheuvreux - la Française: la “propriété à vie” permet de réduire de30% le prix d’achat d’un logementSOMMAIREEDITORIALPour suivre l’actualité parlementaire du projetde loi Elan, ce numéro de Jurishebdocomporte exceptionnellement 12 pages
18juin 20182JURIShebdoimmobilierllVENTE- COPROPRIÉTÉContrat de ventePrix stipulé en compensationavec une garantie de passif(Civ. 3e, 7juin 2018, 561, FSP+B+I, pourvoin°17-17779, cassation)Un contrat de vente portant sur une maisoncomportait une clause particulière sur lepaiement du prix: il était stipulé payablepar compensation avec une dette du ven-deur à l'égard de l'acquéreur au titre d'unegarantie de passif liée à la vente d'actionsde société entre les mêmes parties. (La com-pensation était partielle car le prix de ventede la maison était de 420 K et la dette duvendeur de 1,5 M).Or le vendeur de la maison avait assigné sonacquéreur en nullité de la vente tandis quel'acquéreur réclamait l'expulsion du ven-deur et de son épouse.La cour d'appel avait prononcé la nullité dela vente, mais sa décision est cassée:« Vu l’article 1582 du code civil; […]Attendu que, pour prononcer l’annulationde l’acte de vente et rejeter les demandesde M. N., l’arrêt retient que, celui-ci n’étantpas créancier de la garantie de passif, lareconnaissance de dette des vendeurs à sonprofit est sans cause et que, à défaut deprix, la vente doit être annulée;Qu’en statuant ainsi, alors qu’elle avaitconstaté que le prix de vente avait été déter-miné dans l’acte et alors que l’existence dece prix n’était pas affectée par une éven-tuelle impossibilité de le compenser avecune dette du vendeur à l’égard de l’acqué-reur, la cour d’appel a violé le texte susvisé ».Observations:Le vendeur avait reconnuune dette au titre de la garantie de passifpour 1,5 million d'euros. Or la cour d'appelavait relevé que l'acquéreur de la maisonavait demandé précédemment, au titre dela garantie de passif, restitution de la som-me de 1,5 million à la sociétéS. et doncque ce n'était pas le cessionnaire(l’acqué-reur) qui était le créancier de cette somme,mais la sociétéet en conséquence que lareconnaissance de dette du vendeur étaitsans cause. La vente était donc nulle pourdéfaut de prix.La Cour de cassation invalide ce raisonne-ment en considérant que le prix de venteétait bien déterminé et que son existencen'était pas affectée par une éventuelleimpossibilité de compenser avec la dettedu vendeur à l'égard de l'acquéreur. Onpeut en déduire que le vendeur aurait se placer sur un autre terrain pour contes-ter l'accord, par exemple en critiquant lavalidité de la reconnaissance de dette. Lasolution est sévère pour le vendeur car s'ily a effectivement impossibilité de compen-sation, cela aboutit non à une absence deprix mais à une absence de paiement duprix.Enfin, on notera que si la cause a disparudu code civil depuis la réforme de 2016,elle n'a pas disparu du raisonnement desmagistrats… même si c'est ici dans un arrêtcensuré.A retenir:Un contrat de vente peut pré-voir le paiement du prix par compensationavec une dette préexistante.CopropriétéFaculté de créer des droits réelssui generis(Civ. 3e, 7juin 2018, 638, FS-P+B+R+I, rejet,pourvoi n°17-1724)Une SCI copropriétaire était tenue d'assu-mer des frais de fonctionnement de la pisci-ne de l'immeuble, par reprise des engage-ments de son vendeur, souscrits par uneconvention « valant additif » au règlementde copropriété. Elle avait assigné le syndicatpour que soit constatée l'expiration deseffets de la convention.La cour d'appel avait rejeté sa demande aumotif que l'engagement n'était pas perpé-tuel. La SCI dans son pourvoi estimait aucontraire que l'engagement était perpé-tuel, ce que proscrit l'article 1210 du codecivil. La Cour de cassation rejette le pourvoimais par substitution de motifs:« Mais attendu qu’est perpétuel un droitréel attaché à un lot de copropriété confé-rant le bénéfice d’une jouissance spécialed’un autre lot; que la cour d’appel a retenuque les droits litigieux, qui avaient été éta-blis en faveur des autres lots de copropriétéet constituaient une charge imposée à cer-tains lots, pour l’usage et l’utilité des autreslots appartenant à d’autres propriétaires,étaient des droits réels sui generis trouvantleur source dans le règlement de coproprié- et que les parties avaient ainsi expriméleur volonté de créer des droits et obliga-tions attachés aux lots des copropriétaires;qu’il en résulte que ces droits sont perpé-tuels; que, par ce motif de pur droit, substi-tué à ceux critiqués, l’arrêt se trouve légale-ment justifié ».Observations:L'interdiction des engage-ments perpétuels, principe traditionnel, aété introduit en 2016 dans le code civil àl'article 1210. La Cour de cassation recon-naît ici que l'engagement souscrit en vertude la convention litigieuse était perpétuel.Mais il était attaché au lot et non à la per-sonne du copropriétaire et il est donc vali-dé. Cet arrêt indique qu'il s'agit d'un droitréel sui generis, confortant ainsi sa juris-prudence (Civ. 3e, 8 sept. 2016, Maison dela Poésie) elle avait admis que la listedes droits réels n'est pas limitative.A retenir:Un droit réel sui generis peutêtre créé dans le cadre d'une copropriété.Contrat d’entrepriseResponsabilité. Point de départdu délai de prescription(Civ. 3e, 7juin 2018, n°562, FS-P+B+I, cassa-tion partielle sans renvoi, pourvoi n°17-10394)À la suite de désordres, une EARL ayant faitconstruire un chai avait assigné en respon-sabilité contractuelle l'entrepreneur et lefournisseur de la charpente. La cour d'appelavait jugé prescrite son action fondée sur laresponsabilité contractuelle de droit com-mun pour défaut de conformité.L'entreprise contestait la détermination dupoint de départ du délai, estimant qu'il fal-lait tenir compte du jour elle avait euconnaissance de la non-conformité et nonde la date de livraison.La Cour de cassation rejette ce moyen:« Mais attendu que la cour d’appel a exac-tement retenu que le point de départ dudélai de prescription de dix ans auquel étaitsoumise l’action contractuelle directe del’EARL Flacher contre la société CIRAM, fon-dée sur la non-conformité des matériaux,devait être fixé à la date de leur livraison àl’entrepreneur ».En revanche, l'arrêt est cassé, mais sans ren-voi, pour un motif de procédure. La courd'appel avait jugé que le demandeur étaitforclos au titre de l'action en garantie décen-nale, mais la Cour de cassation juge que lasociété n'ayant pas présenté de demande surla garantie décennale, la cour d'appel qui« ne s’est pas prononcée seulement sur cequi lui était demandé, a violé [les articles4et5 du code de procédure civile] ».Observations:On retiendra ici la questionde fond, lié au délai de prescription sur laresponsabilité contractuelle à l'égard dufournisseur du matériau source du dom-mage. La cour d'appel avait donc jugé quele point de départ du délai de dix ans étaitla livraison à l'entrepreneur. La Cour decassation valide cette analyse.JURISPRUDENCE
Sous-traitanceDélégation de paiement(Civ. 3e, 7juin 2018, n°560, FSP+B+I, cassa-tion, pourvoi n°17-15981)Travaillant pour une AFUL, un entrepreneuravait sous-traité des travaux de menuiseriesextérieures. Le sous-traitant était bénéficiai-re d'une délégation de paiement. L'AFULestimait avoir payé des acomptes pour desprestations non fournies et avait assigné lesous-traitant en remboursement. La courd'appel avait condamné le sous-traitant àrembourser au motif que la délégationconsentie par l'entrepreneur principal aumaître de l'ouvrage ne lui interdisait pasd'opposer au sous-traitant « les exceptionsinhérentes à la dette de l’entrepreneurprincipal résultant des travaux sous-traitésou celles résultant de ses rapports person-nels avec le sous-traitant » et donc quel'AFUL pouvait contester les factures dusous-traitant comme aurait pu le faire l'en-trepreneur. Cet arrêt est cassé:« Vu l’article 1275 du code civil, dans sarédaction antérieure à celle issue de l’or-donnance du 10 février 2016; […]Qu’en statuant ainsi, alors que le déléguéne peut opposer au délégataire aucuneexception tirée de ses rapports avec le délé-gant ou des rapports entre le délégant et ledélégataire, la cour d’appel a violé le textesusvisé; Par ces motifs: casse ».Observations:La délégation est désormaisdéfinie par le code civil, depuis 2016, com-me « l'opération par laquelle une person-ne, le délégant, obtient d'une autre, ledélégué, qu'elle s'oblige envers une troisiè-me, le délégataire, qui l'accepte commedébiteur»(art. 1336 nouveau).Le mêle article ajoute que « le délégué nepeut, sauf stipulation contraire, opposerau délégataire aucune exception tirée deses rapports avec le délégant ou des rap-ports ente ce dernier et le délégataire».Ce principe était déjà admis (Cass. com.25février 1992).La Cour de cassation confirme ici l'applica-tion de ces règles. Le contrat peut prévoirdes clauses contraires, mais en l'espèce, lecontrat n'en comportait pas. La délégationest donc une bonne garantie pour le sous-traitant.A retenir:Le maître d'ouvrage, déléguépar l'entrepreneur principal, ne peut pasopposer au sous-traitant, délégataire, lesexceptions que l'entrepreneur (délégant)aurait pu opposer au sous-traitant.Contrat de constructionRecours en requalification encontrat de construction de maisonindividuelle. Responsabilité per-sonnelle du dirigeant(Civ. 3e, 7juin 2018, 564, FS-P+B+I, cassa-tion partielle, pourvoi n°16-27680)Des particuliers avaient fait appel à unesociété pour la construction de leur maison,dont le plan était réalisé par un architecte,par ailleurs gérant de la société. À la suitede désordres, ils avaient assigné la société etl'architecte en requalification du contrat encontrat de construction de maison indivi-duelle. La cour d'appel avait annulé lecontrat mais rejeté la demande à l'encontrede l'architecte en tant que personne aumotif qu'il n'était pas contractant du mar-ché litigieux. Mais l'arrêt est cassé:« Vu l’article L. 223-22 du code de commer-ce, ensemble les articles L. 231-1 et L. 241-8du code de la construction et de l’habita-tion et L. 241-1 et L. 243-3 du code des assu-rances […]Attendu que, pour rejeter la demande desconsorts V. tendant à ce que M. C. soitcondamné, avec la société, à indemniser lepréjudice causé par le défaut de souscrip-tion de l’assurance de responsabilité décen-nale et à rembourser les sommes résultantde l’apurement des comptes, l’arrêt retientque M. C. n’est pas personnellement lecocontractant;Qu’en statuant ainsi, sans rechercher, com-me il le lui était demandé, si M. C. n’avaitpas commis des fautes séparables de sesfonctions sociales engageant sa responsabi-lité personnelle en omettant de conclure uncontrat de construction de maison indivi-duelle et de souscrire une assurance de res-ponsabilité décennale, la cour d’appel n’apas donné de base légale à sa décision ».Observations:Les règles relatives au contratde construction de maison individuelle sontd'ordre public (cf. par exemple Civ. 3e, 6octobre 2010). Le législateur y attache uneimportance forte puisqu'il a assorti l'obliga-tion de souscrire un contrat conforme à laloi de sanctions pénales (art. L 241-8 duCCH). Les sanctions sont prescrites à l'en-contre de celui qui entreprend les travauxsans avoir conclu un contrat écrit ou sansavoir obtenir la garantie de livraison. Leprésent arrêt montre qu'encourt la sanctionnon seulement le contractant qui ne respec-te pas les exigences légales, soit en l'espècela société, mais aussi le dirigeant de la socié-té, à titre personnel.L'auteur du pouvoir faisait valoir que lacour aurait rechercher si l'architecten'avait pas commis une faute séparable deses fonctions sociales engageant sa propreresponsabilité, se rendant coupable du délitd'exécution de travaux sans conclusion decontrat conforme aux exigences légales.Cet argument a emporté la cassation.A retenir:Le dirigeant d'une société peutêtre pénalement responsable, à titre per-sonne, d'une faute commise en ne respec-tant pas l'obligation de souscrire un contratde construction de maison individuelle.UrbanismeAnnulation de permis et injonc-tion de prendre une décision(Avis du Conseil d’Etat n°417350 du 25mai2018, J.O. du 9juin, n°79).Le préfet des Yvelines avait déféré au TA deVersailles un refus de permis demandé parl'association des musulmans de Mantes sudde réaliser des travaux sur une constructionexistante pour changer sa destination et ycréer le nouveau centre culturel musulmande la commune.Le TA avait alors saisi le Conseil d’État d'unavis. Celui-ci se prononce sur la combinaisondes articles L 911-1 du code de justice admi-nistrative et de l'article L 600-2 du code del'urbanisme sur le rôle du juge à la suited'une annulation du refus de la demanded'autorisation d'urbanisme.Selon le Conseil d’État, lorsqu'une juridic-tion fait droit à une demande d'injonctionsur le fondement de l'article L 911-1 du CJA,les conclusions du requérant sont considé-rées comme confirmant sa demande initia-le. La condition prévue à l'article L 600-2 ducode de l'urbanisme imposant au pétition-naire de confirmer sa demande dans les 6mois de l'annulation du refus d'autorisationest donc considérée comme remplie.Par ailleurs, lorsqu'elle refuse une autorisa-tion, l'administration, doit indiquer l'en-semble des motifs justifiant sa décision. Enconséquence, lorsque le juge annule la déci-sion, après avoir censuré l'ensemble desmotifs, il doit, s'il est saisi de conclusion à find'injonction, ordonner à l'administration dedélivrer l'autorisation. Il n'en va autrementque si la situation de fait a changé.Si une nouvelle décision annule l'injonctionde délivrer l'autorisation, l'administrationpeut la retirer dans un délai raisonnable quine saurait excéder 3 mois à compter de lanotification à l'administration de la décisionjuridictionnelle. 18juin 20183JURIShebdoimmobilierllENTREPRISE- CONSTRUCTIONJURISPRUDENCE
18juin 20184JURIShebdoimmobilierllDiscussion généraleReprise des débats le 31mai à l'Assemblée.Vincent Thiébaut (La REM) se félicite desmesures prises par exemple pour l'aménage-ment du territoire et l'opération de revitali-sation du territoire qui permet de faire naîtreun projet commun.Il affiche son enthou-siasme : "nous créons de la verticalité ascen-dante".Il approuve aussi la réécriture de l'article surl'efficacité énergétique des bâtiments ter-tiaires, qui était inapplicable.Marie-France Lorho (NI) critique le projet decentralisation des organismes HLM alorsque, lorsque des dérives sont constatéeslocalement, les élus locaux ont actuellementla faculté de redresser la situation et elle citeà ce propos le cas d'Orange.Plaidoyer pour le monde HLMDécryptage du texte, c'est ce que proposeStéphane Peu (GDR): par mobilité il fautcomprendre précarité, par simplification, ilfaut entendre dérégulation. Jamais il n'estrappelé que le logement est un droit. Ildéfend les HLM, logement généraliste, creu-set d'intégration et de mixité sociale et il rap-pelle qu'en 2008 les organismes HLM ontacheté 50000 logements aux promoteurspour leur éviter de mettre la clé sous la por-te. Il met en garde contre la centralisation quia conduit aux erreurs d'urbanisme de la citédes Quatre Mille à la Courneuve et il s'in-quiète du risque d'intervention des investis-seurs privés dans le logement public, rappe-lant l'évolution d'Icade et "la plus grandeplus-value immobilière jamais réalisée, aubénéfice d’acteurs privés avec de l’argentpublic !"Caroline Abadie (La REM) soutient le méca-nisme des ORT qui prend en compte la glo-balité des problématiques.Éric Pauget critique le transfert à l'intercom-munalité de la compétence en matière dedélivrance des autorisations d'urbanismedans le cadre des grandes opérations d'ur-banisme (GOU). Il propose des aménage-ments du bail mobilité: porter sa durée de 10à 12 mois et autoriser le dépôt de garantie. Ildéplore le recul de la loi en matière d'acces-sibilité et sur la loi littoral. EmmanuelleMénard déplore que la procédure du tempslégislatif partagé prive l'opposition de sontemps de parole.Sylvia Pinel s'inquiète de la baisse d'activitéde la construction, se demande si le bailmobilité ne sera pas un facteur de précaritéet s'interroge sur le risque de dérive mar-chande du secteur HLM. Jean-PhilippeNilor évoque le "risque d’un retour à uneurbanisation frénétique" et l'absence de pri-se en compte de la spécificité de l'outre-mer.Il cite à ce propos le problème de logementsamiantés outre-mer et dont le coût de dépo-se des matériaux contaminés condamne lesoccupants à un empoisonnement homéopa-thique.Mathilde Panot estime que le bail mobilitéva renforcer la précarité, elle critique l'obli-gation de fusion des OPH et souligne le dan-ger que représente pour la sécurité l'allége-ment des normes, elle s'oppose aussi à labaisse d'exigence d'accessibilité.Stéphane Testé en revanche soutient l'objec-tif d'accélérer l'acte de bâtir et les mesuresvisant par exemple à lutter contre les recoursabusifs ou la sortie du logement social de laloi MOP.Jean-Félix Acquaviva juge nécessaire deréguler le taux de résidences secondaires enCorse. Paul-André Colombani s'étonne de ladérogation accordée pour la Corse à l'obliga-tion de regroupement des HLM.Pour François Jolivet, le texte est porteurd'espoir car il va "marquer une évolutionprofonde du peuplement et du patrimoinedes organismes HLM." Il rappelle que "Leservice public social du logement est donc ledernier bien de celui qui ne veut pas être à larue".Stéphanie Do observe que la politique dulogement n'est plus en phase avec l'évolu-tion de la société et soutient le texte.Autre discours pour André Chassaigne quiaccuse le projet de loi de dérouler le tapisrouge aux promoteurs. Quant à LudovicPajot (NI), il approuve le bail mobilité et l'en-cadrement des recours abusifs, mais sur lelogement social il estime que toute condam-nation pour crime ou délit grave doit empê-cher l’accès à un logement social ou entraî-ner l’expulsion immédiate.De la nécessité de bougerJacques Mézard répond que sur certainssujets, les évolutions sociétales et technolo-giques sont telles qu'il faut bouger. Sur laconsultation des élus locaux, il fait observerque la création des ORT ou l'action sur lesvilles moyennes, ont une "caractéristiquefondamentale c’est de laisser les maires, lescollectivités définir leurs projets" et que c'estdonc faire confiance aux maires.Il conteste le fait que la convention signéeavec le monde HLM soit l'œuvre de techno-crates et non acceptée par la base. Il en veutpour preuve que Jean-Louis Dumont etMarie-Noëlle Lienemann l'ont signée. Ilréfute l'idée que le projet soit une œuvre dedémolition du logement social.Sur le rôle des architectes, il conteste qu'onsupprime le recours à l'architecte. Leconcours ne sera pas interdit mais deviendraoptionnel, ce qui a été demandé par lesbailleurs sociaux.Discussion des articlesRaphaël Gérard soutient un amendement(n°592), symbolique, pour défendre parprincipe la qualité architecturale. Il vise à fai-re de la qualité de la construction en termesde durabilité, de qualité architecturale etenvironnementale, de respect des équilibresun principe fondamental à introduire dansles principes généraux du code de l'urbanis-me. Mais l'amendement a été rejeté, confor-mément au souhait du ministre.(JO Débats AN 31mai 2018, 1eséance).L'article 1erest relatif auxgrandes opéra-tions d'urbanisme(GOU). EmmanuelleAnthoine estime qu'il élargit fortement lesmissions des EPCI et elle conteste la recen-tralisation qui inspire le texte. Pour ValérieLacroute, cela relègue les territoires rurauxau second plan. Mais, pour Mickaël Nogal,entre la ZAC et l'opération d'intérêt national,il manquait un outil intermédiaire, c'est l'ob-jet du GOU.Le ministre propose (amendement 2912)LALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATSLoi Elan: suite des débats.Les députés ont échangé de nombreux arguments sur des questions à la fois très techniques mais aussi de principe sur les grandsthèmes du logement: rôle des logements sociaux, opportunité d’en vendre une partie, gouvernance des organismes, mais aussiprotection du littoral, rôle des ABF… Synthèse des débats dans l’hémicycle.reproduction interdite sans autorisation
que si un EPCI est signataire d'un contrat dePPA les communes peuvent l'être égale-ment, si elles le demandent. Son amende-ment a été voté.Thibault Bazin demande (amendement 775) que les communes aient à donner unaccord et pas simplement un avis sur la qua-lification d'opération de GOU. Mais l'amen-dement a été rejeté. En revanche a été votél'amendement 1599 de Jean-FrançoisMbaye qui incite les communes à donner unavis motivé sur l'élaboration de la GOU.Sur demande de Julien Denormandie, leplan de financement ne sera plus inclus dansla GOU car il relève d'un volet contractuel(adoption de l'amendement 3016).Jean-Christophe Lagarde déplore que lesmaires n'aient plus leur mot à dire sur cesopérations.Le ministre propose (amendement n°3144)que l'intercommunalité qui a lancé unegrande opération d'urbanisme puisse instal-ler dans son périmètre un mécanisme decontribution financière des constructions aucoût des grands équipements publics. Il a étévoté ainsi que l'article.Le vote de l'amendement n°530 autorise lespaysagisteset pas seulement les architectesà participer à l'établissement du projet archi-tectural, paysager ou environnementalnécessaire à l’obtention d’un permis d’amé-nager concernant les projets de lotissementsOpérations d’intérêt nationalL'article 2est relatif aux opérations d’intérêtnational dont, souligne Danièle Obono, l'im-portance suppose l'intervention de l'Etat.Elle demande que les dérogations autoriséesne puissent pas affecter la sécurité ou la san- publique. Son amendement (n°2188) a étérejeté. En revanche, le vote de l'amendementn°2036 d'Elsa Faucillon, vise à diminuer lesrisques de réduction des espaces naturels,qui peuvent être menacés par une OIN.Même vote pour l'amendement de JacquesMézard (n°3148) sur le sursis à statuer dansle périmètre de l'OIN. Le préfet peut yrecourir lorsque la demande d'autorisationd'urbanisme peut compromettre la réalisa-tion d'une opération d'aménagement préala-blement prise en considération par le préfet.L'article 2 a été adopté.A l'article 3, Valérie Beauvais propose (amen-dement n°269) de supprimer la dérogation àla loi MOPprévue en faveur des OIN et lesGOU. Elle ajoute que ces opérations devantêtre exemplaires, elles doivent relever de laloi MOP qui leur impose une démarche qua-lité tant aux maîtres d’ouvrage publicsqu’aux prestataires privés. Jean-ChristopheLagarde relativise la question en observantque la loi MOP n'est pas nécessairement unegarantie de qualité de construction. Ce qu'el-le garantit, c'est l'égalité de la concurrence,mais la loi MOP a un inconvénient, elle nepermet pas au maître d’ouvrage de discuteravec l'architecte pour modifier le projet. Ilinvite le Gouvernement à réfléchir à l'évolu-tion de la loi MOP. L'amendement 269 a étérepoussé et l'article a été voté.L'article 3 bisprécise les conditions d'appli-cation du permis d'innover. Il a été voté.Stéphane Peu demande la suppression del'article 4car il estime que, pour que le pro-jet urbain soit bon, il doit être partagé, ce quiimplique l'implication citoyenne dans lesprojets. Le rapporteur Richard Liogier esti-me que l'article ne fait que clarifier les moda-lités de la mise à disposition par voie élec-tronique de l’étude d’impact pour les projetsde ZAC. Il accélère les projets en ajoutantaux compétences que le maire peut exercerseul, l'ouverture et l'organisation de la parti-cipation du public. L'amendement de sup-pression (n°2437) a été repoussé et l'article aété voté.Stéphanie Do a obtenu le vote de l'amende-ment n°1757 qui vise à épargner unedoubleconcertationaux projets de travaux situésdans le territoire d'un SCOT ou un PLU lors-qu’ils sont également soumis à concertationau titre de leur impact sur l’environnement.Elle propose que si une concertation a lieuau titre de l'article L 300-2 du code de l'urba-nisme, cela dispense de la concertation autitre de l'article L 121-17 du code de l'envi-ronnement.Même vote pour l'amendement n°3187 deSandra Marsaud qui définit par décret lesconditions d’intégration à l’étude d’impactenvironnemental une étude de faisabilité surle potentiel de développement en énergierenouvelable et de recours à des énergies derécupération.L'article 5vise à simplifier les procéduresd'aménagement pour réduire les délais deréalisation de logement. François Pupponipropose que les bailleurs sociaux soientdavantage associés aux procédures d'élabo-ration des PLU (amendement n°2583). Leministre observe que c'est déjà possible.L'amendement a été rejeté.En revanche a été voté l'amendementn°3021 de Julien Denormandie qui permetque l'approbation du PLU comportant desorientations d'aménagement et de program-mation puisse valoir acte de création deZAC. Même vote pour le n°3204 qui clarifiel’exercice du sursis à statuer sur lesdemandes d’autorisation de construire dansle cadre des ZAC. Autres amendements votés: le n°3044 per-met aux aménageurs d'être signataires desconventions de participation au finance-ment des équipements publics dans les ZACet le n°3046 qui supprime l'habilitation àlégiférer par ordonnance pour moderniserles ZAC.Loi MOP, atouts et contraintesS'agissant de la loi MOP, Richard Liogierrappelle le cas du Centre Pompidou de Metzqui a été construit selon les règles de la loiMOP. L'architecte avait évalué le prix à35millions, mais sans s'engager et le prixfinal a été de 70millions d'euros. Alors quepour la construction du centre des congrèsqui va être inauguré en septembre, la procé-dure de conception-réalisation-maintenancea été choisie et l'architecte s'est engagé sur leprix. En cas de dépassement, il est à chargedes entreprises.Un amendement n°3041 précise que la datede création de la ZAC sera la nouvelle datede référence pour fixer les indemnités d'ex-propriation, lorsqu'elles sont en lien avec laZAC.Guillaume Vuilletet a obtenu le vote del'amendement n°2895 qui complète les obli-gations d'information du preneur de droitsréels dans le cadre du bail réel solidaireetqui précise que les conditions et prix derachat doivent figurer dans le contrat de bail.Ont été votés en l'état les articles 5 bis, 5 ter,5 quater 5 quinquies et 5 sexies.L'amendement n°2946, voté, déroge à la loisur les marchés publics pour permettre aumaître d'ouvrage chargé de réaliser desouvrages pour les Jeux olympiques de pas-ser de marchés globaux.18juin 20185JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATS
L'article 6 Aqui insère dans le code de l'ur-banisme un objectif de "promotion du prin-cipe de conception universelle pour unesociété inclusive vis-à-vis des personnes ensituation de handicap ou en perte d’autono-mie" a été voté.L'article 6vise le dispositif de décote en casde vente du foncier public. Julien Denor-mandie indique qu'il vise à favoriser la réa-lisation d'opération de logements, l'effetdéclencheur de la décote étant prévu en casd'opération "majoritairement" de logementset non plus "essentiellement" de logements.François Pupponi donne des conseils auxministres. Il leur suggère par exemple, encontrepartie de la reprise par l'Etat de la det-te de la SNCF, d'exiger qu'elle cède le foncierde SNCF Réseau pour un euro symbolique.Après rejet de nombreux amendements, l'ar-ticle 6 a été voté.(JO débats 31mai, 2eséance).L'article 7sur la Foncière publique solidai-rea été voté.L'article 8vise les droits de préemption et depriorité et les ZAD. Même vote.Transformation de bureaux enlogementsSylvia Pinel demande la suppression de l'ar-ticle 9, qui accorde un bonus de constructibi-lité aux opérations de transformation debureaux en logements, car il met "la mixitésociale en position d'accusée". François Pup-poni abonde; il faut favoriser la mixité socia-le or, supprimer la mesure qui oblige à inclu-re des logements sociaux dans les opérationsde transformation de bureaux en logements,va à l'encontre de l'objectif. Julien Denor-mandie rétorque que, si le texte est adopté,les promoteurs se sont engagés à transfor-mer 500000m2de bureaux en logementsd'ici 2022. De plus, la mixité ne pourra êtreécartée que dans les communes non caren-cées.Le texte a suscité un vif débat, les députés(Éric Coquerel et François Pupponi notam-ment) reprochant au Gouvernement de sup-primer l'exigence d'une part de logementssociaux.Les amendements de suppression ont étérejetés et l'article a été voté.L'article 9 bispérennise la faculté prévue parla loi de 2009, de signer des conventionstemporaires pour permettre des logementsd'urgence dans les bureaux ou logementsvacants. Le texte réécrit a été voté.Immeubles de moyenne hauteurL'article 10crée une nouvelle catégorie d'im-meubles les immeubles de moyenne hau-teur.Il a été voté, le ministre indiquant à cet-te occasion que des ajustements réglemen-taires sur la sécurité incendie allaient êtreétudiés à la suite des conclusions de l'auditdu CSTB sur l'incendie de l'immeuble Gren-fell à Londres.L'article 11prévoit d’étendre la procédure deréquisitionau bénéfice de l'hébergementd'urgence. Il a suscité de nombreux amen-dements. Sylvia Pinel propose de l'écarterpour les locaux situés dans les quartiersprioritaires de la politique de la ville afin dene pas accroître la paupérisation de ceszones. Son amendement n°2518 a étérepoussé mais un autre de François Puppo-ni (n°2599) impose l'accord du maire quandla réquisition a lieu dans un QPV. L'article 11a été adopté.Avant l'article 12, Liliane Rossi demande lareconnaissance du métier d'urbaniste, maiselle a retiré son amendement (n°2862).L'article 12vise à encadrer dans le temps laremise en vigueur des POSen cas d'annu-lation ou de déclaration d'illégalité d'unPLU. La durée transitoire de remise envigueur du texte annulé, prévue pour 1 an, aété portée à 18 mois (amendement 532) etl'article a été voté.L'article 12 bisinscrit dans le code de l'urba-nisme l'objectif de lutte contre l'étalementurbain. Voté.L'article 12 terrétablit la faculté d'autoriserdes constructions et installations nécessairesà l'exploitation agricole ou forestière. Voté,ainsi que l'article 12 quater.L'article 12 quinquiesvise la loi littoral.Emmanuel Maquet indique qu'il ne s'agitpas de la remettre en cause mais d'y appor-ter quelques réglages. Gilles Lurton recon-naît qu'il faut par exemple autoriser lesconstructions dans les dents creuses.Les amendements de suppression de l'ar-ticle ont été rejetés.(JO AN débats 31mai; 3eséance).Ajustements de la loi littoralLe 1erjuin, Emmanuel Maquet a proposé derendre plus opérant le rôle du SCOT afinque ce schéma mette en œuvre les prescrip-tions de la loi littoral et applique les critèresd'identification des secteurs urbanisés(amendement n°1236). Le ministre ajouteque le SCOT définira obligatoirement cescritères (agglomération, village et secteursde dents creuses), le dispositif sera bienencadré.François Pupponi s'inquiète de cette modifi-cation de la loi littoral. Erwan Balanantapprouve le texte qui va permettre le com-blement des dents creuses. L'amendement aété voté.Thibaut Bazin a fait préciser (vote de l'amen-dement n°1321) que la compétence donnéeau SCOT d'identifier les zones urbanisées etd’autorisation de construction, doit êtreréservée aux logements et aux servicespublics. Julien Denormandie a fait compléter le texte(vote de l'amendement n°3149) pour préci-ser quel le fondement de la loi littoral n'estpas modifié ni sur la bande littorale des 100mètres ni pour les espaces proches du rivage.Même vote pour l'amendement n°1497 deLionel Causse qui ajoute que si des construc-tions envisagées ont un impact sur l'envi-ronnement ou les paysages, elles peuventêtre refusées.Vote également de l'amendement n°3150qui précise les dispositions transitoires. Unamendement n°3200 a réglé le cas de la Cor-se pour préciser que le PADD de Corse(PADUC) peut se substituer au SCOT enl'absence de ce schéma et l'article 12 quin-quies a été voté.L'article 12 sexiesautorise, par dérogation àla loi littoral, les constructions nécessairesaux activités agricoles et forestières. Il a étévoté.L'article 12 septiesintroduit outre-mer unedérogation à la loi littoral, mais il a été sup-primé faute de précision suffisante.L'article 12 octiesprévoit une autre déroga-tion en faveur des panneaux solaires; il a étésupprimé Le vote de l'amendement n°1341 de Thi-bault Bazin autorise les constructions légèresdans les espaces remarquables.18juin 20186JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATSsuite p. 8
Accueillant son invitée, le président del'Aspim, Frédéric Bôl, rappelle que l'année2017 a été exceptionnelle pour les place-ments collectifs en immobilier avec 10mil-liards d'euros de collecte dont 6milliardspour les SCPI et 4 pour les OPCI. L'activité aété particulièrement dynamique pour lesEhpad ou les résidences étudiantes maisaussi pour les investissements à l'étranger,témoignant de l'esprit conquérant desacteurs. Avec un rendement qui restesupérieur à 4%, la pierre parier demeureune valeur refuge.Sortir la pierre-papier de l'IFIMais au point de vue fiscal, poursuit Frédé-ric Bôl, l'année 2017 a été marquée par ladécision du Gouvernement d'intégrer lesOPCI et les SCPI dans l'IFI et d'en exclureles foncières, ce qui montre une mécon-naissance de ce qu'apportent ces produitsà l'économie productive. Il rappelle queSCPI et OPCI contribuent au financementdes infrastructures des agents écono-miques et leur permettent de s'affranchirde la détention de leurs actifs immobilierspour se consacrer pleinement à leur activi- propre.L'année 2018 s'annonce bien. L'Aspimindique que la collecte amorce au 1ersemestre un retour à un niveau plus nor-mal, comparable à celui de 2016, celui de2017 n'étant pas tenable. Mais pour Frédé-ric Bôl, le retrait des SCPI et des OPCI del'assiette de l'IFI serait un bon signal pourla reconnaissance du produit.L'Aspim soutient par ailleurs les pistes de laloi Elan dans l'encouragement à laconstruction de logements intermédiaires.L’Aspim a constitué en son sein desgroupes de travail sur l'investissementdans le logement ainsi que sur un label ISRet un label tech pour la transition énergé-tique.Si vous êtes créatifs, on est àvos côtésAmélie de Montchalin reconnaît que "laréforme fiscale a été mal vécue dans vosrangs" mais elle ajoute : "l'IFI n'est pas unetaxe de l'économie improductive". En 2017il a semblé aux pouvoirs publics "qu'iln'était pas urgent de donner un coup depouce fiscal à un secteur en pleine crois-sance". Les SCPI et OPCI ne sont donc pasmis au ban de la fiscalité. En revanche,l'objectif recherché est que les épargnantssoient mieux accompagnés pour qu'ilsdiversifient leur épargne.La députée indique ensuite que le Gouver-nement travaille au soutien de l'économieet veut faciliter ce qui permet la transfor-mation de l'économie. En conséquence, "sivous êtes créatifs, on est à vos côtés". Cequi contribue à libérer les entreprises deleurs contraintes, sera soutenu par les pou-voirs publics. Il faut favoriser des passagesde relais pour recréer une dynamique del'investissement.En 2017, la réforme fiscale a fait le choixde la suppression de l'ISF et la création dela flat tax pour libérer l'investissement. Lebut est d'inciter les Français à l'investisse-ment et de doubler leur épargne vers l'in-vestissement. Amélie de Montchalin seréjouit que la France devienne davantageattractive pour les investisseurs mais sou-haiterait que les épargnants français soientdavantage présents.Accompagner les épargnantsElle insiste également sur l'accompagne-ment qui doit présider aux relations entrele conseiller et l'épargnant ainsi qu’entrele financeur et l'entreprise. Entre acteursfinanciers, il faut que les relais soient pas-sés ; en effet, bien souvent les outils definancement existent mais ils sont malconnus. Le Gouvernement veut aussi amé-liorer la vision que les Français ont de l'en-treprise. Le projet de loi Pacte qui doit êtreprésenté par Bruno Le Maire en conseil deministres fin juin procède donc à de nom-breux toilettages pour rendre les outilsplus efficaces. Cela conduira à des ajuste-ments, comme celui du PEA-PME parexemple. ll faut aussi travailler à l'harmoni-sation des produits d'épargne au niveaueuropéen. Elle déplore que des épargnantsayant de forts volumes de capitaux à pla-cer aient une large palette de produits dis-ponibles alors que le choix des petits épar-gnants est excessivement contraint.18juin 20187JURIShebdoimmobilierllASPIMRENCONTRELa pierre-papier n’est pas au ban de la fiscalité !L'Aspim avait convié Amélie de Montchalin, députée de l'Essonne, à sa tradi-tionnelle rencontre de fin d'année à la Maison de l'Amérique latine ce12juin. Le Gouvernement n'ayant pas fait le choix d'encourager l'immobi-lier, les explications de la chef de file la REM de la Commission des finances àl'Assemblée Nationale étaient donc très attendues.La décollecteLa députée précise enfin qu'elle travaille àun produit pour financer, dans le cadre duGrand Paris, la construction de logementsintermédiaires. À l’égard des fondsd'épargne de retraite, elle souhaite don-ner aux fonds qui gèrent les retraites desfacultés d'investissement plus large enactions.Interrogée sur l'hypothèse d'inclure lesrevenus fonciers dans la flat tax, elle réitè-re l'argument selon lequel l'immobilier seportant bien, et peut-être même trop bien(dynamique des prix, des transactions…),le choix a été fait de la stabilité fiscale. Enrevanche, les droits de mutation, les impo-sitions locales font l'objet d'une réflexionafin que la fiscalité soit plus progressive etplus juste.A l'égard spécifiquement des profession-nels de l'Aspim, elle attend d'eux qu'ilsréfléchissent à ce que l'épargne soit plusliquide. Elle considère qu'il faut travailler àla décollecte pour les épargnants qui sontfrappés par le grand âge ou la dépendan-ce. Si les professionnels ont des idées deformules innovantes allant dans ce sens,elle est prête à les y aider… ❘◗Herbert Smith Freehills(David Lacaze) aconseillé Générale Continentale Investis-sements pour mettre en place un partena-riat avec Benson Elliot pour acquérir enVEFA l’immeuble “Curve” (24000m2debureaux) à Saint-Denis, auprès de BNPParibas Real Estate.❘◗TGS Avocatsouvre une antenne à Paris,qui sera dirigée par Caroline Belotti, spé-cialisée en droit des affaires.❘◗Bertrand Savouréa été élu président dela chambre des notaires de Paris. Il succè-de à Pascal Chassaing.❘◗Valérie Goffinondevient secrétairegénéral du cabinet d’avocat Sekri ValentinZerrouk(SVZ).❘◗Laurent Mignonest nommé vice-présidentde la Fédération Bancaire Française (FBF).Acteurs-3%: c’est le léger repli du volu-me des ventes de logements anciensen Ile-de-France au 1ertrimestre 2018(par rapport au 1ertrimestre 2017)selon la chambre des notaires. Lesprix de vente des appartements ontprogressé de +5,0% en un an etceux des maisons de +2,8%.(Dossier du 7juin 2018).Chiffres
L'article 13est un article d'habilitation à légi-férer par ordonnance visant, explique RobinReda à amoindrir l’opposabilité des docu-ments d’urbanismesupérieurs aux schémasde cohérence territoriale et aux PLU. Il a étécomplété sur demande de Jacques Mézardpour permettre une simplification du SCOTet le repositionner comme document char-nière entre le SRADDET et le PLUI (amen-dement n°2988). L'article a été voté.Également article d'habilitation, l'article 14vise les schémas d'aménagement régionauxoutre-mer.(JO AN 1erjuin 1eséance).L’article 14 a été voté en 2eséance.Un amendement de Richard Liogier(n°3011) précise que le transfert de compé-tence en matière d'habitat interviendra auprofit de la métropole du Grand Paris,quand elle aura défini, par son plan métro-politain d'habitat et d'hébergement, la poli-tique en la matière.Même vote pour les articles 14 bis, ter etquater.Rôle des ABFL'article 15concerne la protection des monu-ments historiques. Le ministre explique qu'ilne supprime pas l'avis de l'ABF mais rem-place l'avis conforme par un avis simple surdes sujets délimités.Outre l'introduction d'une procédure demédiation, adoptée en commission, RaphaëlGérard propose (amendement n°596) depermettre au mairede pré-instruire les dos-siers sur la base de documents fournis parl'ABF pour établir certaines prescriptions. Ila été voté. De nombreux amendements ontété repoussés. Toutefois, le n°3050 duministre a supprimé l'obligation qui étaitprévue pour l'ABF d'assortir son avis d'unvolet économique, Jacques Mézard estimantque ce n'est pas sa mission et l'article 15 a étévoté.L'article 16confère une valeur législative àl'interdiction pour les services instructeursde demander aux pétitionnaires des piècesétrangères au code de l'urbanisme. Jean-Paul Mattéi s'étonne qu'il faille une loi pourfaire respecter une disposition réglementaire(art. R 431-4 du code de l'urbanisme)…En revanche, il souhaite le maintien de sonpoint qui permet au maire d'avoir unemeilleure connaissance du contenu du pro-jet de construction en demandant la fourni-ture des plans intérieurs. Jean-ChristopheLagarde le soutient, considérant parexemple que ces plans sont utiles pour l'étu-de de la sécurité incendie. Son amendementvisant au maintien de cette faculté (n°973) aété voté ainsi que l'article.L'article 16 biscomplète la dérogation auxrègles de construction admises pour les JOde 2024, au bénéfice des championnats deski alpin de 2023. Il s'agit de permettre l'oc-troi d'un permis visant non seulement uneinstallation mais l'héritage de cette installa-tion. L'article amendé a été voté.L'article 17concerne la dématérialisation deprocédures d'instruction des permis deconstruire. Il élargit le champ du fichier Sita-del et confirme l'objectif de dématérialisa-tion. Il a été voté. Même vote pour l'article 17biset pour l'article 17 terqui crée un guichetunique centralisé et national de la publicitéfoncièreet l'article 18 A.AccessibilitéAvec plusieurs députés, Mathilde Panotdemande la suppression de l'article 18quimodifie les exigences d'accessibilité deslogements, rompant avec le principe d'ac-cessibilité universelle. À l’inverse, MickaëlNogal soutient l'article qui introduit lanotion d'évolutivité et qui permettra l'adap-tation des logements aux besoins des per-sonnes. Julien Denormandie confirme qu'il ya un changement d'approche: on passe"d'un logement 100 % adapté à un logementqui vous accompagne tout au long de votrevie". Mais, observe Thibault Bazin, faire deslogements accessibles a posteriori coûte pluscher que d'intervenir au stade de la concep-tion. Les amendements de suppression del'article ont été rejetés. Julien Denormandieexplique que la loi va définir le logementévolutif "logement qui s’adapte à l’individuet dans lequel celui-ci doit pouvoir fairerapidement des « travaux simples » aumoment il a besoin de les faire". Le détailsera fixé par décret (amendement n°2997).Jean-Christophe Lagarde soutient le texte, ilobserve que l'adoption de l'accessibilité à100% a provoqué la suppression des cui-sines séparées et des toilettes séparées de lasalle de bains. L'amendement n°2997 a étévoté.Le secrétaire d’État a aussi obtenu le voted'un amendement n°3210 qui réduit de 4mois à 2 mois le délai laissé au bailleurpour répondre à une demande d'autorisa-tion de son locataire d'effectuer des travauxd'accessibilité. L'article 18 a été voté.L'article 19programme une ordonnancepour modifier le régime du contrat deconstruction de maison individuellelorsque le constructeur assure fabrication,pose et assemblage d'éléments préfabri-qués. Un amendement (n°2956) a préciséque la préfabrication pouvait avoir lieu nonseulement en dehors du chantier mais sur lechantier. L'article 19 a été voté.(JO AN débats, 1erjuin, 2eséance).Le vote d'un amendement n°3059 précise laportée de l'assurance décennaleobligatoire.L'article 19 bisdéfinit à l'article L 111-1-1 duCCH la préfabrication. Voté.L'article 19 terimpose la fourniture d'uneétude géotechniquepréalable lors de lavente d’un terrain. Complété par amende-ment, le texte précise le zonage la règlesera applicable et la cible sur les maisonsindividuelles.L'article 20prolonge la dérogation accordéeaux bailleurs sociauxpour avoir recoursaux marchés de conception et réalisationpour la construction de logements sociaux.Gilles Lurton conteste le bien-fondé de cettemesure. Le secrétaire d’État indique que cet-te procédure a bénéficié à 15% des opéra-tions immobilières et que cette proportionest stable. Elle permet d'économiser 6 moissur la durée du projet et entre 6% et 8% deleur coût. L'article 20 a été voté.L'article 20 bisajoute l'objectif d'améliora-tion énergétique du logement dans la poli-tique d'aide au logement (complément del'article L301-1-1 du CCH). Adopté.Régulation de chauffageA l'article 21relatif aux installations derégulation de chauffage, Vincent Thiébautobserve que la France avait fait en ce domai-ne preuve de sur-transposition et que lesfrais d'individualisation pouvaient dépasserles économies attendues. Julien Denorman-die précise que l'Ademe a été mandatéepour déterminer les modalités de calcul du18juin 20188JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATSsuite de la p. 6
coût excessif, qui justifie de ne pas procédu-re l'installation des équipements.Un amendement n°3083 a élargi le champdes méthodes permettant de mettre en placel’individualisation des frais de chauffage,notamment lorsque les compteurs et lesrépartiteurs ne peuvent être installés. L'ar-ticle 21 a été voté.Le vote de l'amendement n°2399 de ClairePitollat prévoit la mise en place de la digita-lisation des diagnostics de performanceénergétique. Le CSTB devra apporter sonaide en mettant des outils numériques à dis-position (amendement n°2403). Laure de laRaudière a obtenu le vote d'un amendement(n°1350) qui supprime le délai de 3 ans quis'impose pour mettre aux normes un loge-ment après la vente en matière d'assainisse-ment non collectif. En effet, "Soit l’assainis-sement a été refait, et le diagnostic est plusrécent, soit il ne l’a pas été et n’est pas auxnormes, et le vendeur devra le mettre enconformité. Il n’est donc pas nécessaire deprévoir un délai spécifique de trois ans aumoment de la vente."Le vote de l'amendement n°2384 de ClairePitollat donne une "valeur juridique" à l'ob-servatoire de la qualité de l'air intérieur.L'adoption de l'amendement n°3146 per-mettra aux préfets d'interdire l'usage desappareils de chauffagequi contribuent for-tement aux émissions de polluants atmo-sphériques si au préalable, un plan de pro-tection de l'atmosphère a été adopté.Succès à nouveau pour Laure de la Raudièredont le vote de l'amendement n°1289 inter-dit aux collectivités d'exiger un diagnosticsur l'installation d'assainissement non collec-tif plus souvent que tous les 10 ans.L'article 21 bissur la répartition des frais debranchement à une installation d'autocon-sommation collective a été voté.VEFAL'article 22qui modifie plusieurs articles duCCH sur la VEFA(articles L261-10-1 sur lagarantie financière d'achèvement ou L 261-11 relatif au contrat préliminaire) a été votéen l'état.Sébastien Cazenove préconise de sécuriserle dispositif de co-traitance. Le seuil d'appli-cation du régime spécifique de l'article L 111-3-2 du CCH est porté de 100000à 300000 €.Vote sans changement pour l'article 23rela-tif au contrôle de la conformité des construc-tions.Même vote pour l'article 23 bisqui étend lespouvoirs de la DGCCRF en renforçant lessanctions en cas de manquements aux règlesde construction des maisons individuelles.Recours abusifsAvec l'article 24viennent les mesures visantà lutter contre les recours abusifs. GraziellaMerchior propose d'instituer une phasepréalable du contentieuxdurant laquelle lejuge examine rapidement le recours pouréliminer ceux qui sont irrecevables. Mais sonamendement (n°1794) relevant de mesuresréglementaires, elle l'a donc retiré. Il en estde même pour la fixation à dix mois d'undélai contraint de jugement.Emmanuelle Ménard a proposé (amende-ment n°1916) de mieux encadrer les recoursdes associations, évoquant le cas de Béziers les riverains sont incités par un avocat àdéposer des recours pour monnayer ensuiteleur retrait, mais elle n'a pas été suivie.Un amendement 3138, aux effets incer-tains selon les opinions exprimées, a étévoté. Pour Sylvia Pinel, interdire aux asso-ciations de demander, dans le cadre d'unetransaction, le remboursement desdépenses, limitera les recours. En revanche,Guillaume Vuilletet soutient l'idée quecontraindre les associations à aller au boutde leur recours pour demander au juge leremboursement de leur frais et dépens vamultiplier les procédures. L'article 24 a étéadopté. Le ministre a confirmé à cette occa-sion que la suspension de l'appel dans leszones tendues allait être prorogée par décret.Alice Thourot propose d'instituer une procé-dure de référé-défendeur. Lorsque l'un pro-jet fait l'objet d'un recours au fond, le porteurde projet pourrait saisir le juge en référépour le sécuriser en purgeant les illégalitésexternes et en figeant les illégalités internes.Mais son amendement (n°1790) a été rejeté.(JO AN, débats, 1erjuin, 3eséance).Bailleurs sociauxL’article 25a suscité de vifs débats. GillesLurton déplore l’obligation faite auxbailleurs sociaux de rejoindre un organismegérant au moins 15000 logements et il s’in-quiète du risque de suppression des servicesde proximité. Thibault Bazin critique la fra-gilisation financière des organismes HLMissue de la baisse des loyers décidée à l’au-tomne dernier. Il ajoute que ce n’est pas lataille qui garantit la bonne gestion. Guillau-me Vuilletet juge au contraire que le regrou-pement de petites structures évite qu’elles sefassent concurrence. Pour Alexis Corbière, lafusion n’est pas demandée mais imposée.Stéphane Peu conteste que la grande taillesoit une garantie d’efficacité. Bruno Fuchsabonde: plus on regroupe, plus on s’éloignedu terrain.François Jolivet approuve le régime dessociétés anonymes de coordination(SAC),qui vont regrouper des fonctions support,mais non les services de proximité.Dialogue maintenuLe ministre Jacques Mézard souligne qu’il atoujours maintenu le dialogue avec lesbailleurs sociaux et l’USH. Il ajoute que laproximité sera conservée puisqu’il y aura aumoins un organisme par département.Face aux amendements de suppression del’article, la rapporteure Christelle Dubosrappelle que le texte laisse deux ans auxorganismes pour se réorganiser librement,avec différentes options. Les amendementsont été rejetés.Ont notamment été adoptés les amende-ments: de Martial Saddier (n°1253) quiouvre les représentants des personnels à lagouvernance des organismes ; d’Alexis Cor-bière (n°2350) qui oblige les organismes àinformer les locataires de la formation d’ungroupement d’organismes de logementssociaux de Christelle Dubos (n°1844) aug-mentant le nombre maximal d’administra-teurs dans les SAC et (n°2872) qui interditl’appartenance à plusieurs SAC.Le ministre a fait adopter un amendement(n°3221) qui précise les pouvoirs de la SACpour garantir la soutenabilité financière dugroupe. Le débat s’est ensuite porté sur leseuil de 15000 logements. Les amende-ments visant à réduire le seuil ont été rejetés.Un amendement (n°2557) limite le champd’application de la vente forcée des loge-ments de SEM ne respectant pas l’obligationde regroupement aux seuls logementsconventionnés.(JO AN débats, 2juin, 1eséance).Un amendement n°550 de Martial Saddier aété voté, il permet aux SEM de construiredes casernements pour la gendarmerienationale. L’article 25 a été voté.18juin 20189JURIShebdoimmobilierllLALOIELANÀL’ASSEMBLÉEDÉBATS
18juin 201810JURIShebdoimmobilierllENBREFProcédure dexpulsionLa chambre nationale des huissiers se félici-te du renforcement de la mission des huis-siers dans la procédure dexpulsion adoptédans le cadre du projet de loi Elan: simpli-fication des informations contenues dansle commandement de payer et alignementde la faculté daccès aux boîtes aux lettressur celle dont bénéficient les postiers.(Communiqué du 14juin 2018).LUNSFA écrit au PremierministreLUnion des architectes sinquiète des effetsde la loi Elan sur la profession, en estimantquelle induit la disparition de 10000emplois et quelle réduit le rôle des archi-tectes à la portion congrue. Elle dénonce laméprise que constitue lanalyse de la loiMOP en y voyant une cause de surcoût dulogement social.(Communiqué du 11juin 2018).sommeil. François Jolivet au contraire rap-pelle que des logements ont bien été vendusmais qu’on n’a pas entendu parler de diffi-cultés pour les bien vendus aux locataires etque la vente va permettre de créer une mixi- de statut d’occupation. Jacques Mézardrelativise l’objectif de vente en soulignantque 40000 logements ne représentent que1% du parc mais que cela va générer laconstruction de 100000à 120000 logements.L’amendement n°2683 qui voulait à tout lemoins interdire la vente en bloc dans lesQPV a été rejeté.(JO AN 2juin 2018, 3e séance).Le 3juin, le vote d’un amendement n°2684autorise l’acquisition de logement social parun contrat de vente d’immeuble à rénover.La quasi-totalité des amendements de cetteséance ont été rejetés.(JO AN débats 3juin2018, 1eséance).A suivre. +2%: c’est le montant de lahausse des charges de copropriétéselon l’ARC entre 2016 et 2017.L’observatoire des charges del’ARC indique que le poste qui a leplus augmenté est celui des assu-rances (+6,7%) suivi par le gar-diennage (+5%). Le poste dechauffage est en baisse (-1,1 %).Les frais de gestion progressent de+3,2%. Le total des charges représenteen moyenne un montant de 47,6€ parm2habitable.(Étude publiée le 5 juin 2018).ChiffresL’adoption de l’amendement n°2536 élargitle champ de l’exemption d’avis desdomaines aux ventes de logements entreHLM aux ventes entre SEM.Fusion des organismesL’article 26élargit les possibilités de fusionet d’absorption des bailleurs sociaux entreeux. Un amendement l’a complété pour per-mettre à une coopérative d’HLM d’absorberune SEM (n°3074).Même vote pour l’article 27qui simplifie lesrègles d’octroi des prêtsentre bailleurssociaux. Le vote d’un amendement n°911autorise les OPH à obtenir des prêts surgage de leur trésorerie.L’article 27 bis, voté, baisse de façon tempo-raire (jusqu’à 2021) à 0,01% le taux decontribution de sécurité immobilière pourles fusions entre bailleurs sociaux (au lieu de0,1%).Activité des organismes HLML’article 28élargit les compétences et simpli-fie les conditions d’activité des organismesHLM. Jacques Mézard rappelle l’objectif devendre 40000 logements HLM par an, dansle respect des droits des locataires.En réponse à une interpellation de StéphanePeu, sur la situation précédente d’Icade,Julien Denormandie répond qu’il faut éviterque cela se reproduise et à cet effet, les socié-tés de portage qui pourront acheter les loge-ments HLM seront agréées HLM. ThibaultBazin invite le ministre à se préoccuper nonseulement de l’objectif de vente coté bailleurmais aussi de la capacité financière desacquéreurs, pour savoir s’ils pourront sup-porter les charges de copropriété.Il propose que la création de filiale ne puis-se être autorisée que si le secteur privé estdéfaillant (n°1058). Mais il n’a pas été suivi.En revanche a été voté le n°203 qui élargit lechamp de compétence des offices HLM enles autorisant à réaliser à titre subsidiaire,des opérations de construction et d’aména-gement ne portant pas sur des logements,ou pas uniquement. Même vote pour len°917 qui vise à pérenniser l’expérimenta-tion relative à la vente de la nue-propriété etpour le n°1840 qui élargit le champ de com-pétence des organismes HLM pour leur per-mettre de réaliser des prestations de servicessi ces services ne sont pas déjà fournis à lapopulation. Vote positif également pour len°2874 qui module l’obligation de fusionsdes OPH d’une même collectivité de ratta-chement dès lors que celle-ci compte plus de5 OPH.Le débat a ensuite porté sur la gouvernancedes organismes. Le vote de l’amendementn°3068 dispense les SAC de signer uneconvention d’utilité sociale avec l’État. Lescommunes compétentes pour élaborer lePLH seront signataire des conventions d’uti-lité sociale (n°2115).(JO AN 2juin, 2eséance).Au cours de la 3eséance, le débat a porté surla vente HLM puis sur la loi MOP et l’op-portunité d’y apporter une dérogation ; detrès nombreux amendements ont été rejetés.Patrick Mignola fait observer que pourconstruire moins cher, l’enjeu essentiel est leprix du terrain et non 2 ou 3% de plus dansle concours d’architecte.Pierre-Yves Bournazel défend le principe duconcours d’architectes, facteur de qualité etde dialogue pour l’élaboration d’un projet.Le vote de l’amendement n°3052 permetl’agrément des organismes HLM commeorganismes de foncier solidaire.L’article 28 a été voté.L’amendement n°924 donne une autorisa-tion permanente aux forces de l’ordre depénétrer dans les parties communes desimmeubles.Ont été adoptés en l’état plusieurs articles:sur les compétences des SACICAP (28 bis),leur participation dans des sociétés de tiers-financement (28 ter), la participation del’UES pour l’accession la propriété à la gou-vernance des SACICAP (28 quater), le ren-forcement des prérogatives de l’UES pourl’accession à la propriété (28 quinquies) etl’application de la procédure de révisioncoopérative aux SA coopératives d’intérêtcollectif d’HLM (28 sexies) et l’insertion declause de paiement différé dans les marchésdes OPH (28 septies).Vente de logements sociauxL’article 29vise la vente de logementssociaux. Stéphane Peu et Sabine Rubin criti-quent la volonté de développer ces ventes etla logique financière qui la sous-tend. PourSylvia Pinel, la vente en bloc de logementssociaux risque de susciter la spéculationimmobilière et d’attirer les marchands deLALOIELANÀL’ASSEMBLÉE
18juin 201811JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSAGENDAMagistratureConseil d’Etat: Sylvie Hubacest nom-mée présidente de la section de l'intérieurdu Conseil d’État et Didier-Roland Tabu-teau, président de la section sociale.(Décrets du 6juin 2018, J.O. du 7juin, n°38et39).Conventions collectivesEntreprises d'architecture: il est envisa- l'extension de l’accord du 11janvier2018 qui met en place la Commission pari-tairepermanente de négociation et d'in-terprétation.(Avis publié au J.O. du 5juin, n°89).Immobilier: il est envisagé l'extensionde l'avenant n°74 du 30janvier 2018 por-tant modifications de l'annexe II relatif auxsalaires. (Avis publié au J.O. du 5juin, n°95).Au fil du J.O. Évaluation environnementaleUn décret du 5juin modifie les catégoriesde projets relevant de l'évaluation environ-nementale pour les installations classéespour la protection de l'environnement(ICPE), les forages, les canalisations, les tra-vaux, constructions et opérations d'aména-gement et les terrains de sport et loisirsmotorisés.Exemple: la version antérieure du décretprévoyait une évaluation environnementa-le pour les projets de construction de plusde 40000m2ou dont le terrain dépassait10ha.Le nouveau texte distingue plusieurs cas :1. Relèvent de l'évaluation environnementale- travaux et construction de plus de40000m2de surface de plancher(1)- opérations d'aménagement sur un ter-rain de 10ha ou plus, ou dont la surfacede plancher(1)dépasse 40000m22. Relèvent de l'évaluation au cas par cas- travaux et construction entre 10000et40000 m2(1)- aménagement sur un terrain de 5 à 10haou dont la surface de plancher(1)est com-prise entre 10000et 40000 m2.(1)ou d'emprise au sol(Décret n°2018-435 du 4juin 2018 modifiantdes catégories de projets, plans et pro-grammes relevant de l'évaluation environne-mentale, J.O. du 5juin, n°28).Aide juridictionnelleUn décret du 4juin étend l'obligationd'utiliser Télérecours pour contester unedécision du bureau d'aide juridictionnelledevant les juridictions administratives. Ilsupprime la référence aux juges de proxi-mité. Il modifie le barème de l'aide juridic-tionnelle.(Décret n°2018-441 du 4juin 2018 portantdiverses dispositions relatives à l'aide juri-dique, J.O. du 6juin, n°23).Cotisation CGLLSLes éléments de calcul de la cotisation desorganismes HLM à la CGGLS et à l’ANCOLSont été fixés pour 2018 :1. Au titre de l'article L 342-21 du CCH- Le taux de la cotisation des organismesHLM est fixé à 0,051% des loyers.2. Au titre de l'art. L 452-4- La cotisation est fixée à 2,2% de l'assiet-te, sauf pour l'assiette du SLS à laquelle estappliquée un taux de 85%.- Montant des redevances pour orga-nismes de maîtrise d'ouvrage agréés (art. L365-2): le taux est fixé à 2%.- Montant des redevances pour orga-nismes dont les redevances de logementsfoyer dépassent 80% de l'assiette: 2%- Montant de réduction par bénéficiairesdes aides au logement: 36.- Montant de réduction par logement enQPV: 29.- Montant de réduction par logement misen service en 2017 : 720.- Montant de la majoration de la cotisa-tion prévue pour financer l'impact desréductions de loyer de solidarité: 4,19%.- Montant de la réduction de cotisationpar bénéficiaires des aides: 353.(Arrêté du 4juin 2018 fixant les modalités decalcul et de paiement de la cotisation due àla Caisse de garantie du logement locatifsocial et de la cotisation due à l'Agencenationale de contrôle du logement social,J.O. du 7juin, n°14).Procédures collectivesUn décret du 5juin 2018 concerne les pro-cédures d'insolvabilité ayant des effetsdans plusieurs Etats membres de l'Unioneuropéenne.Il prévoit notamment de nouvelles inscrip-tions au RCS et au BODACC pour per-mettre l'interconnexion des registres d'in-solvabilité. Il organise l'articulation entreprocédure d'insolvabilité principale et pro-cédure d'insolvabilité secondaire (art. 690-1 et suivants du code de commerce).(Décret n°2018-452 du 5juin 2018 pris pourl'application du règlement (UE) n°2015/848du Parlement européen et du Conseil du20mai 2015 relatif aux procédures d'insolva-bilité et de l'ordonnance n°2017-1519 por-tant adaptation du droit français à ce règle-ment, J.O. du 7 juin, n°10).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi727UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE10 juillet 2018(Paris à laFFB). La soirée estivale de l’ORIEaura pour thème: accélérer lareconversion des actifs en situa-tion de vacance structurelle”.www.orie.asso.fr.28 et 29 septembre 2018(Dijon)Congrès de l’UNPI “les proprié-taires privés: acteurs centrauxde la transition énergétique”.17 octobre 2018(Paris 15e).Prochain colloque de l’IEIF.AU FIL DU J.O.
Nord. Un test est actuelle-ment mené à Paris 18epour32 logements acquis auprèsde Vinci, avant un déploie-ment à plus grande échelle.Bruno Cheuvreux observeque la conservation de la pro-priété lors du décès duconjoint survivant devientexceptionnelle. Guillaume Pasquier expliqueque l’investisseur, bénéficied’une décote sur le prix d’achat lorsqu’ilachète en bloc, il a un coût de gestionproche de zéro et il a une perspective deplus-value lorsqu’il récupère le bien. Maiscomme il n’en connaît pas la date, il lui fautde préférence agir sur des volumes impor-tants. Le prix de rachat est fixé en fonctionde la date de rachat à un prix donné, maisnon indexé.Innovation juridique, sans loi nou-velleBruno Cheuvreux rappelle que le bailemphytéotique est très ancien, issu du droitromain, et que ce nouveau contrat va “cas-ser le Brilo”! Le bail réel immobilier locatif,qui a être autorisé par une ordonnanceet des décrets, suppose en effet un effort dela collectivité. En revanche, la propriété à vieutilise des mécanismes juridiques existants,un peu comme l’étude Thibierge en sontemps a adapté le droit de superficie pourcréer les copropriétés en volume.Jean-Félix Fessus-Siruani (étude Cheuvreux)indique les raisons de l’échec du Brilo: il sup-posait un effort de la collectivité et souffraitde complexité notamment dans les clausesanti-spéculatives. Il ajoute que ce nouveaucontrat est modulable. Par exemple, un héri-tier peut demander à l’investisseur unrechargement du contrat lorsqu’il hérite dubien.Guillaume Pasquier insiste sur la simplicitédes explications apportéesaux acquéreurs, ce qui garan-tit qu’ils en ont bien saisi lemécanisme. Le financementest assuré de façon classiquepar un emprunt bancaire.Conclusion de Bruno Cheu-vreux; il faut anticiper ce quepourra être le marché de la revente de cenouveau droit dans 20 ans. 18juin 201812JURIShebdoimmobilierllETUDECHEUVREUX- LAFRANÇAISELe pass foncier avait permis la vente de25000 logements rappelle Bruno Cheu-vreux. Le bail réel Immobilier (Brilo) n’a paseu le succès escompté. Ces mécanismes plusanciens ont imposé des modifications detexte. Mais aujourd’hui, l’étude Cheuvreuxaccompagne la Française dans la mise aupoint d’un nouveau contrat “la propriété àvie”, sans qu’il soit nécessaire d’en appeler àune nouvelle modification de loi.Guillaume Pasquier (La Française) est partid’un double constat du côtédes ménages: les difficultésd’accès au logement, notam-ment en zones tendues et lechangement du rapport à lapropriété qui privilégie l’usa-ge. Du côté des investisseurs,on constate un retour vers lesecteur résidentiel.De cette analyse est née l’idée de la proprié- temporaire. En supprimant sa dimensionéternelle, on peut obtenir une baisse du prixde 30 à 40% par rapport à un achat clas-sique.Bail emphytéotique et usufruitéventuelRaphaël Léonetti (Étude Cheuvreux) rappel-le que l’idée du démembrement de proprié- pour rendre l’accession abordable n’estpas nouvelle mais que les contrats antérieursse sont heurtés à la nécessité d’une interven-tion publique. Les recherches ont conduit àécarter le viager et l’usufruit et ont retenu lebail emphytéotique associé à un usufruitéventuel. Le contrat comporte donc undouble aspect: un bail emphytéotique de 50ans qui donne à l’accédant un droit réel dejouissance avec faculté de cession ou detransmission et un usufruit éventuel, avecune prise d’effet à l’expiration du bail. Cetusufruit est consenti à titre personnel à l’ac-quéreur et à son conjoint ou partenaire pac-sé. Le droit d’usufruit ne se transmet pas auxhéritiers.Pour éviter que ce nouveau mode de pro-priété soit ressenti comme un carcan, il estassorti d’une garantie de rachat: l’investis-seur s’engage à racheter le bien à un prixconvenu initialement.Pour que le contrat soit simple; il est expres-sément prévu que les logements concernéssont placés sous le régime de la copropriétéet la vente a lieu dans le cadre d’une VEFAavec un contrat préliminaire. Une ficheexplicative détaille le mécanisme aux accé-dants.Garantie de rachatLe schéma est intéressant pour l’accédantqui y trouve un bien à moindre prix, assortid’une garantie de rachat. L’investisseur quise positionne dans un secteur en devenirpeut escompter une plus-value. Quant à lacollectivité, elle peut espérer retenir dansson centre-ville des jeunes ménages tentésde s’installer en périphérie.De plus, précise Guillaume Pasquier, cemontage ne nécessite aucun ajustementlégislatif.La Française a testé le marché avec le CréditMutuel Nord Est pour un programme demaisons individuelles à Villeneuve-d’Asq.Une maison de 94m2qui aurait été vendueen régime classique à 324 K (mensualité de1700 sur 20 ans à 2%), ou louée à 980par mois, a été proposée avec cette proprié- à vie à 194 Kpour1000 par mois(prêt à 2% sur 20 ans).La garantie de rachat a été l’argument clécar les acquéreurs ne se voient pas 50 ansdans le même logement.A titre d’exemple, le rachat est possible à174 K après 5 ans. Mais l’acquéreur peutaussi revendre son bien sur le marché auprix qu’il souhaite, pour la durée résiduellemais sans l’usufruit éventuel, qui lui est per-sonnel. Guillaume Pasquier souligne que lescollectivités font un bon accueil au projet,qui permet des cessions à prix maîtrisé, sanssubventions publiques.Un test réussi à Villeneuve d’AsqLes six maisons individuelles test de Villeneu-ve d’Asq ont été rapidement vendues, cequi a conduit la Française à lancer un pro-gramme pour 61 logements avec sa filialeFoncière et Immobilière Nord Ouest. Objec-tif: réaliser 150 logements par an dans leJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsRENCONTRERaphaël Leonetti(Cheuvreux)GuillaumePasquier(La Française)Jean-FélixFerrus-Sicurani(Cheuvreux)Un nouveau régime de démembrement de propriété vient d’être mis au point par lesefforts conjugués de l’étude notariale Cheuvreux et de l’investisseur La Française. Unmoyen innovant de réduire d’un tiers le prix d’achat d’un logement.La “propriété à vie” permet de réduire de 30% le prix d’achat d’un logement