jeudi 15 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 742 du 19 novembre 2018

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 742 du 19 novembre 2018
Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Trouble de voisinage : Responsabilité en cas de travaux ayant causé un accident
Garantie décennale : Quel fondement ?
Responsabilité du constructeur : Travaux effectués par un tiers / Étendue de la garantie de l’assureur
Contrat de vente : Exercice d’une faculté de rachat : quelle incidence sur le remboursement des loyers ?
Sous-traitance : Sort du dépôt de garantie
– 4 – Au Parlement –
A l’Assemblée : suite des débats sur le projet de loi de finances
Au Sénat : création de l’Agence pour la cohésion des territoires
– 5 – Conjoncture –
Baisse des ventes de logements neufs selon la FPI
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Report du téléservice pour l’instruction des autorisations d’urbanisme
Une loi sur l’accueil des gens du voyage / La loi Elan validée
– 8 – Rencontre –
Les Trophées Logement et Territoires d’Immoweek
Xavier Lépine : Professionnel de l’année
Emmanuelle Cosse : prix du jury

jugé>Un entrepreneur sur la voie publiqueayant provoqué des dégâts sur un immeublepar suite d’une explosion de gaz, peut êtrejugé responsable au titre d’un trouble anor-mal de voisinage (Civ. 3e, 8 nov. 2018, p.2).>La mise en œuvre de la garantie décenna-le dépend de la nature des désordres, nonde la faute du constructeur (Civ. 3e, 8 nov.2018, p.2).>Le maître d’ouvrage ne peut rechercher laresponsabilité du constructeur pour desdommages liés à des travaux faits par untiers, quand bien même les travaux auraient être effectués par le constructeur (Civ. 3e,8 nov. 2018, p.2).>En cas d’exercice d’une faculté de rachatpar le vendeur, comment répartir les loyersperçus par les parties? Voir un arrêt du8novembre (Civ. 3e, p.3).répondu>Le ministère de l’écologie indique sesprojets de réforme du crédit d’impôt detransition énergétique (voir p.6).créée>Les sénateurs ont adopté une propositionde loi visant à créer l’Agence nationale pourla cohésion des territoires, avec le soutiende la ministre Jacqueline Gourault (p.5). programmé>Julien Denormandie a fait voter à l’As-semblée l’adoption d’un nouveau dispositifpour favoriser la réhabilitation des loge-ments anciens. Calqué sur le régime Pinelancien, il suppose que l’acquéreur consacreun budget de travaux de 25% du coût totalde l’investissement (p.4).proposé>Laurent Aynès, professeur de droit, proposeune réforme de la publicité foncière (p.5).Habitat indigneLa recherche de moyens efficaces pour lutter contre l’habi-tat indigne est restée cette semaine au centre de l’actualitédu secteur du logement. Julien Denormandie a obtenu levote à l’Assemblée le 8novembre d’un nouveau dispositifpour inciter les investisseurs à se porter acquéreurs de loge-ments anciens, en bénéficiant d’un avantage fiscal, sous réser-ve de consacrer à la rénovation 25% du budget. Cette exigence,plus souple que celle exigée par le Pinel ancien devrait permettrede doper l’investissement vers les logements anciens et contri-buer à la rénovation du parc.De leur côté, les sénateurs ont approuvé la création de l’Agencenationale de la cohésion des territoires (p.5) qui doit constituerun guichet unique pour permettre aux collectivités territorialesde disposer d’un accès simplifié aux diverses agences qui permet-tent un financement de leurs projets de territoire. La ministre Jac-queline Gourault a souligné que cela permettrait de venir enappui aux collectivités qui ne disposent pas des moyens tech-niques et humains pour instruire les dossiers de demande de sub-vention.Face au drame de Marseille, des interrogations fusent sur l’im-puissance publique. Une question écrite (p.6) évoquait ce sujetdes immeubles menaçant ruine et témoignait du désarroi auquelpeuvent être confrontés des élus: des procédures existent bienpour mettre en demeure un propriétaire de faire les travaux poursécuriser l’immeuble dangereux et, en cas de démarche infruc-tueuse, de les effectuer à ses frais. Mais les communes peuvent seheurter à l’insolvabilité du propriétaire et se trouver dans lanécessité de financer elle-même les travaux.Le maquis des procédures est épais. Par le biais de la loi Elan, vali-dée le 15novembre par le Conseil constitutionnel (p.7), le légis-lateur a autorisé le Gouvernement à légiférer par ordonnancepour en simplifier le fonctionnement. Le ministre Julien Denor-mandie s’est engagé à accélérer le rythme de rédaction de cedocument qui doit mettre de l’ordre dans les quelque 13 policesspéciales de lutte contre l’insalubrité de l’habitat. Il n’est pas lepremier à s’atteler à cette lourde tâche. Recevant le prix du jurydes Trophées du Logement et Territoires, décerné par nosconfrères d’Immoweek ce 14novembre (p.8), Emmanuelle Cossereconnaissait humblement son échec pour remédier à la dégra-dation de l’habitat à Marseille. Espérons au moins que ces acci-dents serviront de révélateur pour que les élus prennent à bras-le-corps ce chantier, en lien avec les acteurs concernés, qu’il s’agis-se des divers établissements publics, mais aussi les propriétaires,tant publics que privés et les représentants des habitants… BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 74219 NOVEMBRE 2018ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Trouble de voisinage: Responsabilité en cas de travaux ayant causéun accidentGarantie décennale: Quel fondement?Responsabilité du constructeur: Travaux effectués par un tiers /Étendue de la garantie de l’assureurContrat de vente: Exercice d’une faculté de rachat: quelle incidencesur le remboursement des loyers?Sous-traitance: Sort du dépôt de garantie- 4 -Au Parlement-A l’Assemblée: suite des débats sur le projet de loi de financesAu Sénat: création de l’Agence pour la cohésion des territoires- 5 -Conjoncture-Baisse des ventes de logements neufs selon la FPI- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Report du téléservice pour l’instruction des autorisations d’urbanismeUne loi sur l’accueil des gens du voyage / La loi Elan validée- 8 -Rencontre-Les Trophées Logement et Territoires d’ImmoweekXavier Lépine: Professionnel de l’annéeEmmanuelle Cosse: prix du jurySOMMAIREEDITORIAL
19 novembre 20182JURIShebdoimmobilierllVOISINAGE- CONSTRUCTIONTrouble de voisinageResponsabilité en cas de travauxayant causé un accident(Civ. 3e, 8novembre2018, n°958, FS-P+B+I,rejet, pourvoi n°17-24333)Une entreprise, chargée par la mairie detravaux de voirie, avait arraché une canali-sation de gaz, provoquant une explosion etdes dégâts sur un immeuble HLM voisin. Lebailleur, qui avait démolir l'immeuble etle reconstruire, avait recherché la responsa-bilité de l'entreprise. Celle-ci contestait l'ar-rêt d'appel l'ayant jugé responsable, à titrede voisin occasionnel.La Cour de cassation rejette le pourvoi:« Mais attendu qu'ayant relevé, sans déna-turation, que la découverte, lors de l'en-quête pénale, de six morceaux de filet decouleur jaune découpés sous le trottoir àdifférents endroits, non détruits par l'explo-sion et l'incendie consécutif, établissait demanière certaine la preuve de la présenced'un filet jaune de protection signalant lacanalisation et retenu, à bon droit, qu'enapplication du principe selon lequel nul nedoit causer à autrui un trouble anormal devoisinage,l'entrepreneur, y compris de tra-vaux publics, est responsable de plein droitpour avoir exercé une activité en relationdirecte avec le trouble anormal causé non-obstant le fait que l'origine du dommage,causé par un véhicule, soit située sur ledomaine public, la cour d'appel en a exac-tement déduit que les demandes devaientêtre accueillies;D'où il suit que le moyen n'est pas fondé ».La Cour de cassation valide également l'ar-rêt d'appel en ce qu'il avait constaté quel'entrepreneur connaissant l'existence de lacanalisation par la remise d'un plan som-maire et qu'il avait une obligation person-nelle de vérification et que le sinistre avaitpour cause exclusive ses fautes.Observations:La théorie du trouble anor-mal de voisinage peut être mise en œuvreindépendamment de toute faute. La Courde cassation a admis par exemple qu'uneconstruction qui provoque l'effondrementd'un immeuble mitoyen à l'origine dutrouble anormal de voisinage, justifie lacondamnation de la société qui a entreprisla construction (Civ. 1e, 23mars 1982). Ellea aussi admis que les constructeurs sontdes voisins occasionnels pendant le chan-tier (Civ. 3e, 22juin 2005). Dans le présentarrêt, la Cour de cassation juge d'une partque cette notion de trouble de voisinagetrouve à s'appliquer y compris si l'originedu dommage est sur le domaine public, ety compris si l'auteur du dommage est unentrepreneur de travaux publics.A retenir:Un entrepreneur sur la voiepublique ayant provoqué des dégâts surun immeuble par suite d’une explosion degaz peut être jugé responsable au titred'un trouble anormal de voisinage.Garantie décennaleQuel fondement?(Civ. 3e, 8novembre2018, n°959, FS-P+B+I,n°17-13833)L'acquéreur d'un appartement dans unimmeuble en réhabilitation avait engagéun recours contre son vendeur pour desdésordres de décollement de tuiles et deschutes de fragments de tuiles et de mortier.La cour d'appel avait rejeté le recours engarantie formé par l'architecte contre l'as-sureur décennal de la société chargée de larévision de la toiture. Son arrêt est cassé:« Vu les articles L 124-3 et L 241-1 du codedes assurances;Attendu que pour rejeter le recours engarantie formé par M. L. […] contre laSMABTP, assureur décennal de la sociétéMéditerranée charpentes, l'arrêt retientque l'exécution défectueuse des travaux derévision de la toiture par cette société estconstitutive d'une faute engageant sa res-ponsabilité civile quasi-délictuelle, sur lefondement de l'article 1382 du code civil,fondement qui exclut que la garantie de laSMABTP, assureur décennal de la sociétéMéditerranée charpentes, soit retenue;Qu'en statuant ainsi, en prenant en comp-te, non la nature des désordres, mais le fon-dement juridique de la responsabilité del'assuré, alors que l'assureur de la responsa-bilité décennale d'un constructeur doit sagarantie pour les désordres relevant de lagarantie décennale, la cour d'appel a violéles textes susvisés;Par ces motifs: casse ».Observations:La cour d'appel avait refuséde faire jouer la garantie décennale aumotif que l'entreprise de couverture avaitcommis une faute. Mais l'intérêt de lagarantie décennale est précisément d'assu-rer une garantie en fonction de la naturedes désordres, indépendamment de touterecherche de faute. C'est une responsabili- de plein droit dès lorsque les dommagesrelèvement bien de la garantie. La référen-ce à la faute ne pouvait que justifier lacensure de la Cour de cassation.La Cour de cassation avait déjà jugé que ladécennale est une assurance de chose etne constitue pas pour le constructeur uneassurance de responsabilité (Civ. 1e, 12jan-vier 1999).A retenir:La mise en œuvre de la garantiedécennale dépend de la nature desdésordres, non de la faute du constructeur.Responsabilité du constructeurTravaux effectués par un tiers(Civ. 3e, 8novembre2018, n°960, FS-P+B+I,rejet, pourvoi n°17-19823)Une personne avait fait construire une mai-son par le biais d'un contrat de constructionde maison individuelle avec fourniture deplan. Se plaignant de remontées d'humidi-té, elle avait engagé, sans succès, un recourscontre le constructeur. Elle critiquait l'arrêtd'appel en faisant valoir que les travaux depose et d'étanchéité des sanitaires ne luiavaient pas été réservés et pourtant,n'avaient pas été pris en charge par leconstructeur, et qu'elle les avait confiés à untiers. Son argument n'a pas emporté laconviction de la Cour de cassation quiconfirme l'arrêt d'appel:« Mais attendu qu'ayant constaté que lestravaux de pose et d'étanchéité des sani-taires n'avaient pas été réalisés par la socié- V. mais confiés par MmeT. à une entrepri-se tierce, non identifiée, et que l'origine dudésordre tenant à l'humidité des murs étaitentièrement liée à une malfaçon du bac àdouche, la cour d'appel a retenu à bon droit[…] que MmeT. ne saurait, sous couvert del'irrégularité du contrat, faire supporter à lasociété V. la responsabilité d'une malfaçondans l'exécution de travaux qu'il lui incom-bait certes de réaliser, mais qu'elle n'a, defait, pas exécutés, et qu'il y avait lieu derejeter la demande ».Le pourvoir est rejeté.Observations:Le contrat de constructiondoit, en application de l'article L 231-2 duCCH préciser le coût du bâtiment avec:- d'une part, le prix convenu qui est forfai-taire et définitif, et qui comporte la rému-nération de tout ce qui est à la charge duconstructeur,- et d'autre part le coût des travaux dont lemaître de l'ouvrage se réserve l'exécution,ceux-ci étant décrits et chiffrés par leconstructeur.Faute de mention concernant le coût destravaux réservés, la nullité du contrat estencourue (CA Paris, 12mai 1999). Mais uneJURISPRUDENCE
autre solution a été validée par la jurispru-dence: lorsque les travaux réservés ne sontpas évalués, la Cour de cassation acondamné le constructeur à les rembourserau maître d'ouvrage (Civ. 3e, 9juillet 2014).En l'espèce, aucune clause ne réservaitl'exécution des sanitaires au maître d'ou-vrage, mais Madame T. n'avait jamais émisde demande à cet égard et elle avait man-daté une entreprise tierce pour les faireexécuter. De ce fait, la Cour de cassationconsidère qu'elle ne pouvait plus se préva-loir de l'irrégularité du contrat pour enga-ger la responsabilité du constructeur pourune malfaçon imputable au tiers qui avaitfait les travaux.A retenir:Le maître d'ouvrage ne peutrechercher la responsabilité du construc-teur pour des dommages liés à des travauxfaits par un tiers, quand bien même les tra-vaux auraient être effectués par leconstructeur.Étendue de la garantie de l'assu-reur(Civ. 3e, 8novembre2018, n°961, FS-P+B+I,rejet, pourvoi n°17-24488)Une société avait réalisé des travaux d'étan-chéité sous un certain procédé Moplas SBS.À la suite de désordres, la société avait assi-gné son assureur en garantie, mais celui-ciavait refusé de la mettre en œuvre au motifque l'entreprise n'avait pas eu recours auprocédé figurant dans la garantie. La courd'appel avait validé ce refus. L'entreprisefaisait valoir en cassation que son travailcorrespondait pourtant à l'activité déclarée(étanchéité sur supports horizontaux ouinclinés), que le procédé utilisé était compa-rable à celui indiqué dans la garantie, avaitle même usage, les mêmes techniques d'ap-plication et relevait d'un même calcul decotisation d'assurance, mais la Cour de cas-sation rejette son pourvoi:« Mais attendu qu'ayant retenu que lasociété A. avait souscrit une police garantis-sant ses responsabilités civile et décennaleen déclarant l'activité n°10 "étanchéité sursupports horizontaux ou inclinés exclusive-ment par procédé Paralon" et constatéqu'elle ne contestait pas avoir mis en œuvreun procédé d'étanchéité Moplas sbs et nonun procédé Paralon, la cour d'appel, qui ena exactement déduit qu'elle ne pouvait seprévaloir de la garantie de la société T., peuimportant que les deux procédés eussenttrait à l'étanchéité, a, par ces seuls motifs,légalement justifié sa décision;Par ces motifs, rejette ».Observations:La décision est sévère pourl'entreprise dans la mesure elle avaitbien souscrit une garantie pour son activitémais le refus de mise en œuvre de lagarantie est justifié par la stricte rédactionde la police d'assurance. Le contrat pré-voyait exclusivement une étanchéité parun certain procédé, il ne pouvait être éten-du à la réalisation de travaux par un autreprocédé.Il incombe donc à l'entreprise de vérifierscrupuleusement le libellé de sa policed'assurance pour éviter ce type de décon-venues.Contrat de venteExercice d'une faculté de rachat:quelle incidence sur le rembourse-ment des loyers?(Civ. 3e, 8novembre2018, n°962, FS-P+B+I,cassation partielle, pourvoi n°14-25005)Une vente entre deux SCI comportait unefaculté de rachat. Le vendeur avait exercécette faculté mais les parties étaient en liti-ge sur le montant des sommes à rembour-ser. La Cour de cassation censure l'arrêtd'appel qui avait décalé le transfert de pro-priété à la fixation judiciaire de ce montant:« Vu les articles1659 et1673 du code civil;Attendu que, à défaut d'accord des parties,le vendeur qui use du pacte de rachat nepeut entrer en possession de l'immeublequ'après avoir réglé le prix et les frais défi-nitivement fixés judiciairement:Attendu que, pour condamner la SCI B. àverser à la SCI P. la totalité des loyers payéspar le locataire du bien objet du réméré àcompter du mois de novembre2011 jusqu'àcomplet paiement du prix définitif, l'arrêtretient que le transfert de propriété n'inter-vient qu'à la date le prix, définitivementarrêté par une décision ayant autorité dechose jugée, aura été versé effectivement etdans son intégralité;Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avaitconstaté que la SCI B. avait versé une som-me au titre du remboursement des fraisvisés par l'article 1673 du code civil, d'unmontant supérieur à celui retenu par l'arrêt,la cour d'appel, qui n'a pas tiré les consé-quences légales de ses propres constata-tions, a violé les textes susvisés;Par ces motifs: casse ».Observations:L'article 1659 du code civildéfinit le pacte de rachat ou réméré com-me "un pacte par lequel le vendeur seréserve de reprendre la chose vendue,moyennant la restitution du prix principalet le remboursement dont il est parlé àl'article 1673.". L'article 1673 impose auvendeur qui use de la faculté de rachat derembourser le prix, les frais et les répara-tions nécessaires. Il précise que le vendeurne peut entrer en possession qu'aprèsavoir satisfait à toutes ces obligations.C'est la date du paiement du prix et fraisqui conditionne la date à laquelle le ven-deur qui exerce sa faculté de rachat entreen possession de l'immeuble et donc qu'ilpeut percevoir les loyers.La cour d'appel en avait déduit que cettedate était celle du versement complet duprix après fixation judiciaire. Or la Cour decassation fait observer que le vendeuravait déjà versé une somme supérieure àcelle retenue par l'arrêt. La condition léga-le prévue par l'article 1673 du code civilétait donc déjà remplie.Le vendeur qui veut entrer rapidement enpossession a donc intérêt à verser d'em-blée une somme supérieure à ce qui seraprobablement pour que ce versementsoit considéré comme l'exécution des obli-gations de l'article 1673 qui lui incombent.Sous-traitanceSort du dépôt de garantie(Civ. 3e, 8novembre2018, n°963, FS-P+B+I,cassation pourvoi n°17-20677)Un sous-traitant ayant effectué les travauxqui lui étaient impartis avait assigné lemaître d'ouvrage pour obtenir le paiementd'une provision à valoir sur le dépôt degarantie. La cour d'appel avait fait droit àcette demande en observant que si lemaître d'ouvrage invoquait des non-confor-mités et des malfaçons qui avaient nécessi- des travaux de reprise, ces réserves por-taient sur des canalisations et ne concer-naient que l'entrepreneur principal et qu'iln'existait "aucune raison de pénaliser lesous-traitant".Cette décision est cassée au visa des articles1eret 2 de la loi du 16juillet 1971.« Attendu […] qu'en statuant ainsi, sansrechercher, comme il le lui était demandé, sila réception des travaux était intervenue, lacour d'appel n'a pas donné de base légale àsa décision; Par ces motifs: casse ».Observations:L'article 1erde la loi du16juillet 1971 permet au maître d'ouvragede consigner une somme au plus égale à5% pour garantir l'exécution de travaux fai-sant l'objet de réserves. Mais, au-delà d'unan à compter de la réception, les sommes19 novembre 20183JURIShebdoimmobilierllRESPONSABILITÉ- VENTEJURISPRUDENCE
19 novembre 20184JURIShebdoimmobilierllPolitique de la villeLors des débats à l’Assemblée le8novembre, François Pupponi critiquel’idée d’augmenter le nombre de communeséligibles à la dotation de la politique de laville (DPV) sans en augmenter le budget.Leur nombre passerait, selon Jean-LouisBricout, de 180 à 199.Le ministre, Sébastien Lecornu explique lesraisons de la réforme par un motif tech-nique: recensement de la population tousles 3 ans et celui des communes de la DPV,tous les ans, qui conduit à exclure certainescommunes de la DPV. Il ajoute que si les cré-dits étaient insuffisants, ils seraient abondéspar la dotation de soutien à l’investissementlocal. Les amendements (n°853 et1301) dedemande de hausse des budgets ont étérejetés.(Débats AN 8novembre2018, 2eséance).Péréquation des DMTOAprès le vote de l’article 81 relatif à la DPV,les députés ont abordé le thème des droitsde mutation à titre onéreux. Jean-Louis Bri-cout observe que les DMTO représentent 1milliard d’euros de recettes à Paris (437€par habitant) mais 89millions dans l’Aisne(90€ par habitant). Il propose donc de ren-LEPLFALASSEMBLÉELe PLF à l’AssembléeLes députés ont voté un dispositif du type Pinel ancien pour inciter à la réhabilita-tion des logements anciens.reproduction interdite sans autorisationconsignées sont versées à l'entrepreneur,sauf opposition motivée par l'inexécutiondes obligations de l'entrepreneur.Il résulte de ce texte que l'obligation derestitution suppose l'écoulement du délaid'un an après la réception. Faute d'avoirvérifié ce délai, l'arrêt d'appel est censuré.forcer le mécanisme de péréquation entredépartements. Son amendement (n°1298) aété rejeté, le ministre renvoyant le débat àune négociation avec l’Association desDépartements de France. L’amendementn°1770 du Gouvernement, qui permet auxprésidents de conseils département au seinde l’ADF de se mettre d’accord sur unepéréquation horizontale, a été voté.(Débats AN 8novembre2018, 2eséance).Après l’effondrement des immeubles deMarseille, Julien Denormandie souligne le 9novembre l’importance du travail de luttecontre l’habitat insalubre. Il évoque les axesdu Gouvernement pour lutter contre lesfractures territoriales: aménagement du ter-ritoire, habitat indigne, lutte contre la frac-ture numérique, politique de la ville, réno-vation (accélération des projets de l’ANRU,soutien à l’ANAH).Réforme des APLLe rapporteur spécial, François Jolivet, sefélicite de la réforme du calcul des alloca-tions de logement (référence aux revenusdes 12 derniers mois et non plus de l’annéen-2, re-calcul chaque trimestre). MohamedLaqhila, rapporteur spécial, appelle à ren-forcer l’action publique pour les quartiersprioritaires. Stéphanie Do estime nécessairede procéder à une évaluation de l’impact dela réduction de loyer de solidarité, sur lesfinances des bailleurs sociaux. Elle ajouteque la réforme des APL doit être mise enœuvre dès juillet2019 et qu’une économiede 900millions d’euros en est attendue.Jean-Louis Bricout déplore que cette écono-mie ne soit pas mobilisée en faveur du loge-ment. Il demande le rétablissement de l’APLaccession et il critique la suppression duFISAC.Pour Guy Bricout, le budget souffle lechaud et le froid et il redoute que lesmesures sur le Pinel, ou le PTZ ne provo-quent une baisse de la construction.Mathilde Panot déplore la baisse des bud-gets alloués à la construction de logementssociaux. Stéphane Peu demande la créationd’une mission d’information pour formulerdes propositions visant à accélérer les pro-cédures. Sylvia Pinel déplore que le Gouver-nement n’entende pas les professionnels quiréclament un changement de cap, parexemple pour élargir à nouveau le PTZ.Répondant à Nadia Hai, le ministreindique qu’il va demander le raccourcisse-ment des délais pour l’adoption des ordon-nances visant à mettre de l’ordre dans lestreize polices spéciales de lutte contre l’in-salubrité de l’habitat.Il justifie la suppression du FISAC pouréviter une politique de saupoudrage et sonremplacement par une politique ambitieuseen faveur des villes moyennes et dotée de5milliards d’euros.Julien Denormandie a fait adopter unamendement (n°1598) pour transférer20millions d’euros vers le programmehébergement des personnes vulnérables. Alors que François Pupponi conteste unenouvelle arrivée à Sarcelles de bénéficiairesdu DALO, le ministre reconnaît qu’il fautaussi en loger dans le centre de Paris.Le député a proposé une série d’amende-ments, dans la ligne du rapport Borloo,tous rejetés.Stéphane Peu s’étonne du propos duministre selon lequel la réforme de l’APLne fera aucun perdant alors qu’elle permetune économie de 900 millions d’euros…Jean-Louis Bricout demande le rétablisse-ment de l’aide aux maires bâtisseurs(amendement n°840), et il reçoit le soutiende Sylvia Pinel, mais il n’a pas convaincu lamajorité.Un autre amendement de Jean-Louis Bri-cout vise à rétablir l’APL accession, ledéputé observe que l’économie qui estattendue est illusoire car les accédants res-tent alors locataires et peuvent prétendre àune APL pour la location. François Jolivetobserve que la réforme incite à la rénova-tion de logements anciens.Le ministre indique que le rapport qui doitêtre présenté sur le PTZ sera remis avantl’échéance de fin 2019.Aide à la rénovationJulien Denormandie présente deux amende-ments, l’un pour l’APL rénovation et un dis-positif « Opération de rénovation dans l’an-cien pour l’acquisition » qui est proche dudispositif Pinel.Il sera confié une mission au Conseil géné-ral de l’environnement et du développe-ment durable pour la rénovation des loge-❘◗CMS Francis Lefebvre Avocats(PierrePopesco) a conseillé AXA IM - Real Assetspour l’acquisition pour le compte d’un deses clients, de droits de baux à construc-tion et d’immeubles dans la Cité Interna-tionale de Lyon (17000m2).❘◗Norton Rose Fulbright(Antoine Colonnad’Istria) a conseillé le fonds KKR pour lacession d’une trentaine d’actifs de86000m2principalement occupés parOrange à des investisseurs en club dealréunis par Eternam. Gide Loyrette Nouelconseillait KKR sur les aspects immobiliers.Acteurs
19 novembre 20185JURIShebdoimmobilierllBRÈVESPlan Bâtiment durable Le Plan Bâtiment Durable prépareune réflexion sur la rénovationde l’ancien en mettant en concer-tation l’UNPI et Solhia.Rétablir une aide auxtravaux ?La fédération Solhia demande lerétablissement des allocationspour le financement des travauxet aux pouvoirs publics de pla-cer la rénovation de l’habitatinsalubre dans leurs priorités.(Communiqué du 13 novembre 2018).Réforme de la publicitéfoncièreLaurent Aynès, professeur à ParisII, a présenté un rapport à lagarde des sceaux “pour une moder-nisation de la publicité fonciè-re”. La ministre indique que cerapport nourrira la réflexion pourréformer la publicité foncière.(Communiqué du 13novembre 2018).Baisse des ventes de logementsneufsLes ventes de logements neufs ont reculéde -9,7% sur les 9 premiers mois de 2018selon la FPI. Alors que les ventes en acces-sion se maintiennent (-1,7%), les ventes enbloc décrochent (-13,3%) et plus encoreles ventes aux investisseurs (-17%).L’accession reste à un bon niveau, soutenuepar l’Ile-de-France, les Hauts-de-France et leGrand Est. Après une bonne année 2017, lerepli de la vente aux investisseurs s’ex-plique par la fermeture du dispositif Pinelaux zones B2 et par un discours des pou-voirs publics mal orienté envers la proprié- locative. La présidente de la FPI, Alexan-dra François-Cuxac, estime que dans cecontexte, la perspective d’une suppressionde la faculté pour l’investisseur de louer àdes proches, envisagée par l’Assemblée, esttrès inopportune. Le recul de la vente enbloc doit être relativisé, par ce segment estmarqué par un fort effet saisonnier avecune activité plus soutenue en fin d’année.(Dossier de presse FPI du 15novembre 2018).CONJONCTURELe Sénat a examiné le 8novembre une pro-position de loi créant une Agence nationalede la cohésion des territoires (ANCT). L’au-teur de la proposition de loi, Jean-ClaudeRequier, explique que son texte répond à lademande de nombreux élus et du Présidentde la République. Il a été élaboré en concer-tation avec Serge Morvan, préfigurateur del’ANCT. Il souhaite qu’elle soit présidée parun élu et qu’elle intègre l’agence du numé-rique.L’ANCT permet une logique de guichetunique et doit rétablir la confiance dans l’ac-tion publique. Elle devra mutualiser lesmoyens. Hervé Maurey exprime des doutessur son utilité, si elle manque d’ambition.Louis-Jean de Nicolaÿ espère que cetteagence va permettre une rationalisation desactions de l’État dans les territoires.Le préfet, délégué territorialLa ministre; Jacqueline Gourault, observeque la proposition de loi est compétée parune proposition de loi organique disposantque le directeur général de l’ANCT est nom- par décret après avis des commissionsparlementaires compétentes. Elle ajoute quebut de l’agence est de permettre le soutienles collectivités qui souhaitent lancer unprojet mais qui ne disposent pas en internedes moyens pour le monter. Il s’agit aussid’éviter le maquis des opérateurs: ANRU,ANAH, EPARECA, ADEME, Agence dunumérique, CGET. L’Agence a vocation àles coordonner. Au plan local, le préfet serale délégué territorial de l’agence. Il aurapour mission de fédérer les actions de l’Étatments insalubres outre-mer. L’amendementn°1911 du Gouvernement a été voté.Même vote pour le n°1435 de GuillaumeGoufier-Cha qui permet à l’ANAH definancer à titre expérimental le coût d’unaudit énergétique avec recommandationsde travaux compatibles avec les principesde l’agence.Le ministre présente son dispositif pourl’aide à la rénovation (amendementn°1926): il vise l’ancien dégradé dans dessecteurs délimités par arrêté incluant auminimum ceux des ORT de la loi Elan etceux du dispositif Cœur de ville. Le dispo-sitif sera analogue au Pinel dans l’ancienmais les travaux pourront ne représenterque 25% du coût total de l’opération (cerégime sera plus souple que celui du Pinelancien qui était dissuasif). François Jolivetapprouve ce dispositif qui permettra larénovation en zones B2 et C.Le ministre précise que l’acquéreur du bienqui fera des travaux, aura une réductiond’impôt de 12% s’il loue pendant 6 ans etde 18% pour une location de 9 ans, dans lalimite de 300000euros.L’amendement a été adopté ainsi que len°1908. Il s’agit (cf. les propos de SergeLetchimy) de remédier à la suppression del’APL accession pour l’outre-mer en créantautour de ces projets. Le recours à l‘ANCTne sera pas obligatoire, il sera en prioritétourné vers les territoires les plus fragiles.L’Agence pourra apporter un appui tech-nique et mobiliser les financements.Jean-François Longeot explique que l’Agen-ce doit intégrer l’EPARECA, l’Agence dunumérique et le CGET. 4 établissementsseront associés à l’agence (ADEME, ANRU,ANAH et CEREMA). Le texte prévoit la dis-solution de l’EPARECA.Selon son article 1er, il s‘agit d’une institutionnationale publique, créée sous la forme d’unétablissement public de l’État. Il a été adop-té. L’article 2fixe la mission de l’Agence.Pierre Yves Collombat est très critique, il yvoit un leurre destiné à faire patienter lesélus et pour l’État un moyen de continuer àexercer sa tutelle sur les collectivités territo-riales à moindre coût. Un amendement(n°21 bis) supprime le délai qui devait êtreaccordé à l’Agence du numérique pour inté-grer l’ANCT. Article voté. L’article 3fixe sonorganisation; Hervé Marseille a obtenu qu’ilsoit voté avec un amendement imposant lacomposition paritaire du conseil d’adminis-tration entre l’État et les collectivités territo-riales (n°7 bis). L’article 5prévoit que le pré-fet est le délégué territorial de l’agence(amendé, il a été voté).L’article 6fixe ses ressources. L’article 10prévoit la dissolution de l’EPA-RECA. L’ensemble du texte a été voté, ainsique la proposition de loi organique qui luiest associée. (Débats Sénat, 8 novembre 2018.Le texte sera examiné en janvier par lesdéputés. CRÉATIONDEL’ANCTAUSÉNATAgence nationale pour la cohésion des territoiresune aide qui s’y substitue. Le ministreconfirme que les dossiers devront êtredéposés au plus tard fin 2018. Un nouveaudispositif sera mis en place en 2020.Amendements votés également pour obte-nir un rapport sur le bilan de la réductionde loyer de solidarité (RLS, amendementn°817) et un autre sur les centres d’héber-gement et de réinsertion sociale (n°1266).(Débats AN 9novembre2018, 2eséance).
19 novembre 20186JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations16oct. 2018ANn°8908Vincent LedouxUDI, NordDispositif "Reconnugarant de l'environ-nement"ÉcologieLe rapport du CGEDD met en avant le succès dudispositif RGE tout en formulant des critiques.Pour y répondre le Gouvernement a entrepris desimplifier le dispositif, de renforcer la confiancedans la qualité des travaux et d'améliorer la for-mation professionnelle. Une instance partenarialedoit proposer des mesures d'ici fin 2018. Elles per-mettront de poursuivre la montée en puissancedes professionnels.Le député signalait "l'ab-sence d'efficacité desentreprises "reconnugarant de l'environ-nement" selon l'étude dela DGCCRF de 2017.16oct. 2018ANn°10019Emilie Guerel,LaREM, VarObligation d'enquêtepubliqueÉcologieSelon l'article L 123-2 du code de l'urbanisme, les projets devant faire l'objetd'une évaluation environnementale sont soumis à enquête publique (tantpour ceux soumis à évaluation environnementale de façon systématique quepar examen au cas par cas). Mais en matière d'urbanisme, les projets soumisà évaluation environnementale au cas par cas font l'objet de participation dupublic par voie électronique, à la place de l'enquête publique. La dérogationne joue que pour la délivrance de l'autorisation d'urbanisme mais non pourles autorisations relevant du code de l'environnement.18oct. 2018Sénatn°2259Nicole Duranton,Les Républicains,EureCarte communale Cohésion des territoiresDans les zones A et N des PLU, les constructions ne sont pas autorisées, saufpour les équipements publics ou les activités agricoles et les extensions de con-struction. Pour les logements, des extensions et des annexes, même non accoléeau bâtiment principal, sont autorisés. Pour les territoires en carte communale,un tel assouplissement pour les extensions est admis. Mais non pour les annexes.Les communes qui veulent modifier la règle peuvent adopter un PLU.18oct. 2018Sénatn°5433Jean-Louis Mas-sonNI, MoselleDémolition de construc-tion en zone rougeinondableÉcologieLe préfet peut demander au juge civil la démoli-tion d'une construction dont l'autorisation a étéannulée suite à un déféré préfectoral, mais cen'est pas une obligation. Mais l'inaction du préfetpeut mettre en jeu la responsabilité de l'Etat. Si lelitige émane d'un autre requérant, celui-ci peutaussi demander la démolition. Le préfet peut aussifaire procéder à la demande du maire à l'exécu-tion de la démolition.Réf. de textes: art. L600-6, L480-7 à 9 et 13du code de l'urbanisme.25oct. 2018Sénatn°5360Philippe Mouiller,Les Républicains,Deux-SèvresProcédures de péril etinsolvabilité du proprié-taireIntérieurUn arrêté de péril permet au maire d'imposer aupropriétaire la démolition d'un immeuble dan-gereux. Faute d'action du propriétaire, le mairepeut démolir, aux frais du propriétaire (art. L 511-1 et 2 du CCH). Ces frais sont recouvrés comme enmatière de contributions directe.Le Gouverne-ment n'envisage pas de créer un fonds spécifiquepour ce financement.Le sénateur évoquait ladifficulté pour la com-mune de recouvrer cessommes si le proprié-taire est insolvable.25oct. 2018Sénatn°6507Denise Saint-Pé,UC, PyrénéesAtlantiquesBornage d'une parcellecommunaleIntérieurLes parcelles communales peuvent faire l'objet d'un bornage. Le géomètreétablit un document d'arpentage, signé par le maire si des parcelles dudomaine privé de la commune sont concernées. Agissant au nom de la com-mune, le maire doit être habilité par le conseil municipal ou bénéficier d'unedélégation. Celle-ci peut prévoir la faculté de signer le document d'arpentageet de payer les frais du géomètre.30oct. 2018ANn°13094Arnaud Viala,Les Républicains,AveyronÉvolution du CITEÉcologieA compter de 2020, le crédit d'impôt de transition énergétique ne devraitplus être déterminé en fonction du coût des travaux mais en fonction deséconomies d'énergie et de la consommation de chaleur et de froid renouve-lable. Des montants forfaitaires devront être définis par type d'équipements.Pour les ménages bénéficiaires des aides de l'Anah, l'aide serait versée sousforme de prime aux ménages, qui n'auraient plus à solliciter de crédit d'im-pôt. Pour les ménages non éligibles aux aides de l'Anah, l'aide serait main-tenue sous forme de crédit d'impôt forfaitaire.1ernov. 2018Sénatn°4405Michel Den-nemontLaREM, La RéunionExploitation illicite desurfaces commercialesEconomieLe respect des décisions des CDAC par les porteursde projets est un enjeu majeur. L'article L752-23du code de commerce permet au préfet de mettreen demeure l'exploitant de se conformer à l'au-torisation. Mais il peut y avoir des difficultés sitous les recours ne sont pas purgés. Le ministre ademandé à ses services d'évaluer les dispositionsUne mission ad hoc doit faire des visites de ter-rains pour vérifier la conformité des équipementsavec les autorisations. Ces données ne sauraientconfirmer l’évaluation des associations.Le sénateur évoquaitl'estimation d'une asso-ciation selon laquelle418 milliards d'eurospourraient êtrerécupérés par les pou-voirs publics en se fon-dant sur l'art. L 752-23du code de commerce.
19 novembre 20187JURIShebdoimmobilierllNOMINATIONSCabinets ministérielsPorte-parole: Constantin de Salvatoreest nommé conseiller au cabinet de Benja-min Griveaux. (Arrêté du 5novembre2018,J.O. du 6 nov. n°27).Collectivités territoriales: Sont nommésau cabinet du secrétaire d’Etat, SébastienLecornu: Renaud Duplay, directeur ducabinet, Martin Guespereau, directeuradjoint du cabinet, Olivier Bouchery,conseiller spécial, politiques publiques ter-ritoriales, outre-mer et Guillaume Rival-land, chef de cabinet, conseiller affairesréservées. (Arrêté du 5novembre2018, J.O.du 6 nov. n°68).Économie: Sont nommés au cabinet deBruno Le Maire: Jennifer Pizzicara, chef decabinet, en charge des relations avec leParlement (il succède à Thomas Velter),Magali Valente, conseillère fiscalité etchargée des relations avec le Parlement etMalo Carton, conseiller entreprises et parti-cipations de l’État. (Arrêtés du5novembre2018, J.O. du 7 nov. n°28 et29).Culture : Lucie Muniesadevient directri-ce du cabinet de Franck Riester. (Arrêté du29octobre 2018, J.O. du 7 nov. n°33).Cohésion des territoires: Sont nommésconseillers au cabinet de Jacqueline Gou-rault: Adrien Bayle, (finances locales), Pau-line Malet (collectivités et institutionslocales), Juliette Part (aménagement duterritoire) et Laetitia Cesari-Giordani(finances et budget). (Arrêté du5novembre2018, J.O. du 10 nov. n°72).Écologie: Pierre Manentiest nomméconseiller parlementaire, collectivités terri-toriales et contrats de transition écolo-gique au cabinet de la secrétaire d’Etat,Emmanuelle Wargon. (Arrêté du5novembre2018, J.O. du 10 nov. n°40).PréfetsClaude d'Harcourtest nommé préfet dela région Pays de la Loire. (Décret du7novembre2018, J.O. du 8 nov. n°43).Au fil du J.O.Organismes publicsADEME Investissement SAS:Un décretdu 9novembre précise les modalités deconstitution de la société ADEME Investis-sement SAS qui a pour objet de gérer lesinterventions en fonds propres de l'action« Démonstrateurs et territoires d'innova-tion de grande ambition » du programmed'investissements d'avenir.(Décret n°2018-972 du 9novembre2018, J.O.du 11 nov. n°7). Patrimoine de l’ÉtatL'article R 2313-1 du code général de lapropriété des personnes publiques prévoitque les immeubles de l’État sont mis à dis-position des services civil ou militaire pourleur permettre d'assurer le fonctionne-ment du service public dont ils sont char-gés. Il renvoie à une conventiondont lemodèleest fixé par cet arrêté du6novembre2018.(Arrêté du 6novembre2018 relatif au modè-le de convention mentionné à l'article R.2313-1 du code général de la propriété despersonnes publiques, J.O. du 11 nov. n°23).Report du téléservice pour l’instruc-tion des autorisations d’urbanismeLe code des relations entre le public etl'administration prévoit le droit pour lesadministrés de saisir l'administration parvoie électronique (art. L 112-8 et L 112-9).Mais l'article L 112-10 autorise un décreten Conseil d’État à apporter des déroga-tions au principe. Ce décret prévoit unreport de la mise en place de ce droit pourles demandes d'autorisation d'urbanismeau 31décembre 2021.Ce report vise toutes les demandes relativesà l'urbanisme: et notamment demandes depermis de construire, de permis d'aména-ger, de permis de démolir (la liste exhausti-ve est fournie dans l'article). Mais les collec-tivités qui le souhaitent peuvent proposerun téléservice par anticipation.(Décret n°2018-954 du 5novembre2018modifiant le décret n°2016-1491 du4novembre 2016, J.O. du 6 nov. n°18).Accueil des gens du voyageUne loi du 7novembre modifie la loi du5juillet 2000 sur l'accueil des gens duvoyage. Elle précise d'abord les responsabi-lités de mise en place des aires d'accueil(art. 1er), puis l'information du préfet encas de prévision de déplacement de plusde 1500 véhicules (art. 2).La loi renforce les sanctions pénales répri-mant le fait de s'installer sans autorisationsur un site dans une commune ayant respec- ses obligations en matière d'aire d'accueil.Les peines d'amende sont portées de3750à7500 et celles de prison de 6 mois à unan (art. 322-4-1 modifié du code pénal).(Loi n°2018-957 du 7novembre2018 relativeà l'accueil des gens du voyage et à la luttecontre les installations illicites, J.O. du8novembre, n°1).AU FIL DU J.O.La loi Elan validéeL’essentiel de la loi Elan a été validé par le Conseil constitutionnel. Toutefois, dans sa décisiondu 15novembre2018, il censure 20 articles. - Un article relevait de la compétence réglementaire (art. 196): il imposait à l’administrationde prendre un décret dans le délai d’un an sur la salubrité des immeubles d‘habitation.- 19 articles constituaient des cavaliers: ils résultaient d’amendements adoptés en premièrelecture alors qu’ils ne présentaient aucun lien, même indirect, avec les dispositions du projetde loi déposé sur le bureau de l’Assemblée nationale.Thème52 et 53Règlements locaux de publicité66Régime des obligations d'assurance en matière de construction72Création d’un observatoire des diagnostics immobiliers73Extension des compétences du CSTB76Marchés privés de bâtiment portant sur des travaux et prestations de service en cotraitance91Accès de la police et de la gendarmerie aux parties communes des immeubles HLM101Règles de participation des départements au capital de SEM locales108Congé au locataire émanant d’une SCI familiale121Sanctions pour occupation des espaces communs des immeubles et résolution du bailen cas de condamnation du locataire pour trafic de stupéfiants.123Accès des huissiers aux boîtes à lettres des immeubles135Notification par le bailleur au syndic des coordonnées de son locataire144Accès des agents municipaux ou départementaux aux immeubles d’habitation147Exemption de diagnostics pour les locations saisonnières152Accès des services statistiques aux parties communes des immeubles d’habitation155Révision quinquennale de la liste des charges locatives161Pré-enseignes pour la vente de produits du terroir dans les restaurants184Prolongation de l’expérimentation de la tarification sociale de l’eau200Frais pour une demande d’autorisation de mise en locationLes articles censurés par le Conseil constitutionnel
19 novembre 20188JURIShebdoimmobilierllTROPHÉESLOGEMENTETTERRITOIRESPremier enseignement de la premièretable ronde consacrée au thème “Habiterautrement: la rénovation des usages et desservices dans le logement”, les jeunes quiquittent la vie étudiante ont comme pre-mière attente en matière de logement: lasécurité, indique Ingrid Nappi-Choulet(Essec).Si les opérateurs fourmillent d’idées pourla mise en place de services liés au dévelop-pement du numérique, Alexandra Fran-çois-Cuxac (FPI) s’interroge: à quoi sert l’in-novation? À faire accepter des logementsplus petits, ou au contraire à permettre dedisposer d’un plus grand logement ouvertà la colocation? En tous cas, elle afficheune conviction:il ne le faut pas inscrirel’innovation dans le droit des sols.Tamar Fougeras-Lavergnolle (HABX) pro-pose un service qui, en partant des besoinsexprimés par les acquéreurs, permetd’adapter l’offre des promoteurs et ainsi, àsortir de la standardisation.Autre enseignement de cette rencontre: leretour des investisseurs institutionnels versle logement, comme en témoigne la pré-sence de Franck Lirzin (Gecina).Construction: trop faible pourrenouveler le parcC’est une tonalité très noire qui ressort del’analyse de Michel Mouillart (UniversitéParis Ouest) sur la conjoncture: moral desménages en dégradation, baisse des misesen vente des promoteurs, recul des ventesde maisons individuelles, effondrementdes agréments de logements sociaux, reculdes permis de construire.L’effort public consenti en faveur du loge-ment était de 1,7% du PIB en 2017. Il esttombé à 1,6% en 2018 et il ne devrait pasdépasser 1,5% en 2019, taux le plus basdepuis 1953.Michel Mouillart conclut que le paysage vase dégrader. La construction va fléchir, lesmises en chantier qui étaient de 429000 en2017, devraient être de 414000 en 2018pour descendre à 380000 en 2020 : unpoint très bas, trop bas pour renouveler leparc.La réforme du logement socialAu cours de la deuxième table rondeconjoncturelle, les acteurs publics analysentl’évolution leur secteur, issue des réformesfiscales et de la loi Elan: Anne-Sophie Gra-ve (3F) indique que son groupe a mainte-nu un effort d’investissement mais que lesréformes ont provoqué une baisse de50% de l’auto-financement. André Yché(CDC Habitat) abonde: la loi ayant passéun coup d’éponge sur la capacité d’autofi-nancement du secteur HLM, on évolue versun modèle de foncière publique qui fonc-tionnera avec les plus-values de cession.Mobilité des locataires ou dustatut du logement?Geoffroy Didier (EPF Ile-de-France) insistesur la nécessaire mobilité des locataires duparc social. André Yché répond en ouvrantune très intéressante perspective: pourgérer la mobilité du parc, il ne faut pas for-cer les occupants à changer de logementmais faire évoluer le statut du logement;après 15 ans par exemple le logementpourrait cesser d’être un logement social.Pour inciter à la mobilité, Geoffroy Didierserait favorable à une défiscalisation desdonations pendant deux ans, favorisantainsi pour les jeunes générations l’accès àun logement ou le lancement de projetsprofessionnels.Le démembrement de propriété, outil quifut marginal, séduit de plus en plus d’ac-teurs, comme en témoignent les propos deXavier Lépine. La Française achète desimmeubles et les revend en propriété tem-poraire. Ce modèle de vente basée surl’emphytéose, permet de réduire de 30%le prix de vente du logement.Olivier Wignolle (Icade) se réjouit que lesprogrammes se vendent rapidement, en10 mois actuellement, mais observe que lahausse des taxes foncière ampute forte-ment le rendement locatif.Donner du sensLe député (LaREM) Mickael Nogal indiquefort justement qu’il faut donner du sens àl’action publique, il insiste sur les objectifsde la loi Elan, construire plus et plus vite,et rappelle que le Gouvernement a tra-vaillé avec les acteurs du secteur pour éla-borer son projet de loi.Le ministre en appelle à uneFrance de projetsJulien Denormandie, par vidéo interposée,a transmis ses convictions: innover, c’estparfois simplifier: il croit davantage à uneFrance de projets qu’à une France de pro-cédure et c’est le sens du travail de simplifi-cation du code de la construction qui est encours. L’innovation passe aussi pour leministre par une anticipation de la sociétédemain, avec une attention à la préserva-tion de l’environnement. Innover c’est aussiremettre l’usage et l’humain au centre.Conclusion du ministre; l’immobilier esttout sauf immobile.Emmanuelle Cosse pour “un Etatfort”L’ancienne ministre, Emmanuelle Cosseétait honorée par le Prix du jury. Dressantun bilan de son passage au ministère dulogement, elle rappelle que ce fut pourelle une chance, un honneur et un défi.Elle se réjouit d’avoir réussi, ce qui lui étaitdemandé, ne pas faire baisser le volumede la construction mais déplore des échecset notamment celui de ne pas avoir pu fai-re bouger la ville de Marseille. Pour Emma-nuelle Cosse, il faut “un Etat fort et passeulement un Etat facilitateur”.Elle rend hommage aux membres de soncabinet et à des personnalités comme,notamment, Marie-Noëlle Lienemann. Ellese dit convaincue que le secteur estcapable de s’adapter si on le lui demandeet si cela fait sens.Xavier Lépine (La Française): professionnel de l’annéeLa 9e édition des Trophées Logement et Territoires d’Immoweek remisce 14 novembre a mis à l’honneur Xavier Lépine, mais aussi l’ancienneministre du logement, Emmanuelle Cosse.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. 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