dimanche 22 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 744 du 3 décembre 2018

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 744 du 3 décembre 2018
Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Vente : Loi Carrez / Vente de terrains pollués
Construction de maison individuelle : Sanctions de la nullité du contrat / Intervention d’une autre entreprise en amont du chantier
Urbanisme : Réalisation de travaux non conformes au permis. Délai pour contester leur régularité après la déclaration d’achèvement
– 4 – Au Parlement –
Au Sénat : Examen du projet de loi de finance pour 2019
Rejet par les sénateurs du projet de loi de finances rectificative
A l’Assemblée : Suite de l’examen du PLF pour 2019
– 5 – Chiffres –
50 décrets d’application de la loi Elan sont programmés
– 6 – Rencontre –
Cafpi analyse le marché du crédit immobilier et l’économiste Marc Touati fait des projections sur l’évolution du marché du logement
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Financement par la dette et SCPI
QPC sur les pénalités fiscales
– 8 – Rencontre –
La FNAIM en congrès : Jean Marc Torrollion pousse la digitalisation des métiers

jugé>La nullité de la promesse de vente pourdéfaut de mention de la surface Carrez nepeut être régularisée que par la signature del’acte authentique (Civ. 3e, 22 nov. 2018, p.2).>Après le dépôt d’une déclaration d’achè-vement, l’administration dispose de 3 mois(ou 5) pour effectuer un contrôle de laconformité des travaux au permis. Elle nepeut plus le faire au-delà de ce délai, y com-pris si le propriétaire demande une nouvelleautorisation pour modifier la constructioninitiale (CE, 26 nov. 2018, p.3).rejeté>Les sénateurs ont rejeté le projet de loi definances rectificative pour 2018 (voir p.5).publiée>La loi Elan du 23novembre a été publiéeau Journal officiel du 24novembre2018.>Les modalités de calcul de la cotisationde la CGLLS ont été publiées (p.7).>Les tarifs de publication de certaines for-malités (immatriculations) ont été modifiés,certaines opérations devenant gratuites(arrêté du 20novembre, p.7).programmé>Ce sont 50 décrets d’application qui sontprogrammés pour achever la mise en œuvrede la loi Elan (p.5).demandé>La FNAIM demande un statut du bailleurprivé, estimant que la résolution de la crisedu logement doit aussi s’appuyer sur le parcprivé (p.8). Son président invite les agentsimmobiliers à la digitalisation des métiers.Julien Denormandie, présent au congrès ce27novembre, met en avant les atouts dunouveau “bail mobilité” qui est d’applica-tion immédiate (p.8).Débat fiscalLe Parlement poursuit l’examen du projet de loi de financespour 2019. Le Gouvernement ayant fait le choix de ne pas pré-senter chaque année de réformes d’envergure, le débat de cet-te année est donc plus circonscrit. Il laisse néanmoins surgir deséchanges d’idées révélateurs. Ainsi par exemple, les députés ontvoulu supprimer une série de petites niches fiscales, dont le coûtest limité mais qui nuisent à la clarté de la règle fiscale. Amélie deMontchalin a défendu une série d’amendements en ce sens. Onpeut en effet légitimement défendre une simplification de la règlefiscale mais à s’en tenir à cette chasse à la niche fiscale, le résultatest une hausse de la pression fiscale. Elle n’a donc de sens que si elles’accompagne d’une baisse du barème de l’impôt correspondant (ISou IR par exemple). Sinon, le risque est qu’il en ressorte un senti-ment de volonté d’augmenter la fiscalité.À cet égard, la lecture de l’économiste Marc Touati, invité par Caf-pi (p.6) à livrer son analyse de la conjoncture est très nette: si lapression fiscale est excessive, la croissance s’en ressent. Pour doperl’activité, il convient donc de baisser les prélèvements obligatoireset, pour ne pas aggraver la dette, il faut corrélativement baisser lesdépenses publiques. Or il ne semble pas que nous soyons résolu-ment orientés dans ce sens.Le débat fiscal en cours qui, avec l’opinion publique se focalise surla fiscalité des carburants, ne prendra pas fin avec l’adoption de laloi de finances. On sait en effet que le Gouvernement prépare unprojet de loi sur la fiscalité locale. Gérald Darmanin a précisé que letexte serait présenté en conseil des ministres le 17avril 2019. L’abro-gation en cours de la taxe d’habitation, qui a provoqué l’ire des éluslocaux, va donc passer à la phase suivante: la réorganisation de lafiscalité locale.Julien Denormandie était présent au congrès de la FNAIM ce27novembre. Jean-Marc Torrollion a insisté sur la digitalisation desmétiers. Il s’est donc réjoui de la faculté qui s’ouvre de participer à uneAG de copropriété par visioconférence et de la suppression de la men-tion manuscrite de la caution, ce qui ouvre la voie à la numérisationdu bail d’habitation. Et il suggère au ministre d’aller plus loin en sup-primant la mention manuscrite relative au crédit dans les promessesde vente. Un autre aspect de la numérisation viendra de la phase sui-vante de la vente: un amendement voté le 15 novembre (p.5) prévoitune numérisation de l’accès au fichier immobilier. Il a été adopté avecl’accord du ministre mais cette faculté sera réservée aux demandesémanant des notaires. Pour les autres demandeurs, la procédure nor-male subsiste. Cette numérisation de l’accès pourra peut-être per-mettre une accélération de la délivrance des informations. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 7443 DECEMBRE 2018ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Vente: Loi Carrez / Vente de terrains polluésConstruction de maison individuelle: Sanctions de la nullité ducontrat / Intervention d’une autre entreprise en amont du chantierUrbanisme: Réalisation de travaux non conformes au permis. Délaipour contester leur régularité après la déclaration d’achèvement- 4 -Au Parlement-Au Sénat: Examen du projet de loi de finance pour 2019Rejet par les sénateurs du projet de loi de finances rectificativeA l’Assemblée: Suite de l’examen du PLF pour 2019- 5 -Chiffres-50 décrets d’application de la loi Elan sont programmés- 6 -Rencontre-Cafpi analyse le marché du crédit immobilieret l’économiste Marc Touati fait des projections sur l’évolution du marchédu logement- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Financement par la dette et SCPIQPC sur les pénalités fiscales- 8 -Rencontre-La FNAIM en congrès: Jean Marc Torrollion pousse la digitalisation desmétiersSOMMAIREEDITORIAL
3décembre 20182JURIShebdoimmobilierllVENTE- CONSTRUCTIONVenteLoi Carrez(Civ. 3e, 22novembre2018, n°1009 FS-P+B+I,cassation, pourvoi n°17-23366)Les acquéreurs d'un lot de copropriété invo-quaient la nullité de la vente pour violationde l'article 46 de la loi du 10juillet 1965 quiimpose la mention de la superficie du lotvendu. Selon cet article, la sanction de l'ab-sence de mention de la surface est la nulli-té. Mais le vice d'absence de mention de lasurface sur la promesse de vente est purgési l'acte authentique comporte cette men-tion (al. 5 de l'article 46).La cour d'appel avait rejeté la demande desacquéreurs: elle avait relevé que si la pro-messe de vente ne comportait pas la surfa-ce, les parties avaient signé le document demesurage avec la mention « pris connais-sance » et que cet additif à la promesse devente avait la même valeur juridique et« valait régularisation conventionnelle » del'avant-contrat. Elle avait écarté le fait quel'avant-contrat ne mentionnait pas avoirannexé le certificat. Cette décision est cas-sée au visa de l'article 46 de la loi de 1965:« Qu’en statuant ainsi, alors que, lorsque lapromesse de vente ne comporte pas lamention de la superficie de la partie priva-tive des lots vendus, seule la signature del’acte authentique constatant la réalisationde la vente mentionnant la superficie de lapartie privative du lot ou de la fraction delot entraîne la déchéance du droit à enga-ger ou à poursuivre une action en nullité dela promesse ou du contrat qui l’a précédée,fondée sur l’absence de mention de cettesuperficie, la cour d’appel a violé le textesusvisé;Par ces motifs: casse ».Observations:La Cour de cassation faitune application stricte de l'article 46 de laloi de 1965: soit l'avant-contrat comportela surface et il est donc régulier. Soit il necomporte pas de surface et seule la signa-ture de l'acte authentique peut en per-mettre la régularisation et interdit donc àl'acquéreur de se prévaloir de la nullité.Mais une signature intermédiaire sur lecertificat de surface ne constitue pas unerégularisation valable. L'acquéreur a doncle choix: invoquer la nullité de l'acte ouaccepter de régulariser par la signature del'acte authentique.La jurisprudence est ordinairement strictesur l'application de la loi Carrez, estimantpar exemple que peu importe que l'acqué-reur connaisse avant la vente la superficieréelle du bien vendu (Civ. 3e, 25février2016). Le présent arrêt confirme cetterigueur.A retenir:La nullité de la promesse de ven-te pour défaut de mention de la superficiedu lot vendu ne peut être régularisée quepar la signature de l'acte authentique.Vente de terrains pollués(Civ. 3e, 22novembre2018, n°1058, FS-P+B+I,rejet, pourvoi n°17-26209)Une SCI avait acquis en 1992 des terrains fai-sant partie d'un ancien site industriel com-portant des installations classées. En 2010, àl'occasion d'opérations de réaménage-ment, elle avait découvert une pollutiondes terrains et assigné son vendeur enindemnisation. La cour d'appel avait rejetéses demandes, tant sur le fondementcontractuel que délictuel et la Cour de cas-sation confirme la décision :« Mais attendu que l’article L 514-20 ducode de l’environnement, qui dispose que,lorsqu’une installation classée soumise àautorisation ou à enregistrement a étéexploitée sur un terrain, le vendeur de ceterrain est tenu d’en informer par écritl’acheteur, nécessite, pour son application,qu’une installation classée ait été implan-tée, en tout ou partie, sur le terrain vendu;qu’ayant relevé qu’aucune des installationsclassées implantées sur le site industriel deSevran-Livry-Gargan n’avait été exploitéesur les parcelles cédées à la SCI GDLMA etretenu qu’il n’était pas établi qu’une instal-lation de nature, par sa proximité ou saconnexité, à en modifier les dangers ouinconvénients, au sens de l’article R. 512-32du même code, y eût été exploitée, la courd’appel en a déduit à bon droit que le ven-deur n’avait pas manqué à son obligationd’information ».Le pourvoi est également rejeté sur le fon-dement délictuel au motif que les installa-tions classées avaient été exploitées sur lesite mais non sur les terrains vendus à l'ac-quéreur et qu'aucun rapport n'établissaitavec certitude que la pollution constatéeprovenait de l'activité de la société vende-resse, des polluants ayant pu venir d'autressites par les eaux souterraines.Observations:L'article L 514-20 du codede l'environnement impose au vendeurd'un terrain sur lequel a été exploitée uneinstallation classée pour la protection del'environnement d'en informer par écritl'acheteur. L'article prévoit des sanctionsen cas de pollution rendant le terrainimpropre à la destination prévue dans lecontrat (résolution du contrat, restitutiond'une partie du prix ou réhabilitation auxfrais du vendeur). La question était ici desavoir si le terrain vendu devait relever dece régime puisque si l'ensemble du siteavait fait l'objet d'exploitation d'une ICPE,ce n'était pas le cas du terrain vendu. L'ac-quéreur, dans son pourvoi soutenait quel'article L 514-20 devait s'appliquer à toutterrain issu de la division du site, mais cetargument n'a pas été retenu par la Courde cassation.Construction de maison indivi-duelleSanctions de la nullité ducontrat(Civ. 3e, 22novembre2018, n°1008, FS-P+B+I,rejet, pourvoi n°17-12537)Le client d'un constructeur réclamait larequalification de son contrat en contrat deconstruction de maison individuelle et sanullité. La cour d'appel avait prononcé lanullité du contrat faute pour le construc-teur d'avoir respecté les règles d'ordrepublic mais jugé que la remise en état deslieux emportant démolition, alors que lemaître d'ouvrage avait pris l'initiative defaire achever les travaux, constituerait unesanction disproportionnée au regard destravaux réalisés, quasiment achevés. LaCour de cassation approuve la décision:« Mais attendu qu’ayant retenu que lesdésordres constatés consistaient en uneerreur d’implantation de l’angle du bâti-ment, une erreur de réalisation des trémiesde l’escalier rendant l’aménagement prévuau-dessous impossible, un défaut d’enroba-ge de certains fers des ouvrages en bétonarmé, un défaut d’aspect des poteaux rondset une mauvaise réparation de l’angle d’unchapiteau en pierre, un oubli de la réserva-tion de la cheminée et une dégradation demurs enterrés, que le montant total des tra-vaux réalisés s’élevait à 280313 pour desmalfaçons à reprendre pour un coût évaluéà 27695, les travaux réalisés par leconstructeur ayant été évalués à 89,5 % dugros-oeuvre, et que les photographies ver-sées au débat attestaient que la maisonJURISPRUDENCE❘◗Silke Nadolni(LPA-CGR avocats) estintervenue pour Eternam dans la négo-ciation d’un club deal pour acquérirun OPCI. Elle intervient en investisse-ment(et non en financement).Acteurs (erratum)
était à ce jour quasiment terminée, la courd’appel, qui, procédant à la recherche pré-tendument omise, a pu en déduire quelamesure de remise en état des lieux, seuleexpressément formulée par M. V, alors qu’ilavait pris l’initiative de faire achever l’ou-vrage, constituerait une sanction dispro-portionnée, au regard des travaux réalisés,et aujourd’hui quasiment achevés, et de lagravité des désordres, et que, ce chef dedemande étant rejeté, M.V. restait rede-vable, par le jeu des restitutions réci-proques, du coût de la construction réalisée,sous déduction des malfaçons et moins-values et des sommes déjà versées, a légale-ment justifié sa décision ; Par ces motifs: rejette ».Observations:La liste des malfaçons nefaisait pas l'objet de débat ni la nullité ducontrat: le constructeur n'avait pas souscritde garantie de livraison et n'avait donc pasfourni d'attestation de garantie contraire-ment à ce qu'impose l'article L232 1 g duCCH. Mais ce sont les conséquences de cet-te nullité qui posaient difficulté.Le maître d'ouvrage demandait la remiseen état de la situation avant le contrat. Lacour d'appel avait donc refusé au motif, leconstructeur étant de plus en liquidationjudiciaire, que cette sanction était dispro-portionnée.Cette décision est à comparer à un arrêtdu 26juin 2013 la Cour de cassationavait au contraire admis la faculté pour lemaître d'ouvrage de demander la remiseen état du terrain sans indemnité pour leconstructeur au titre des travaux réalisés etde la démolition (n°12-18181). Elle doitdonc être tempérée par l'arrêt rapporté.Lorsque la nullité a des conséquencesexcessives pour le constructeur, le jugepeut admettre de refuser de le condamnerà la démolition sans indemnité.A retenir:En cas de nullité du contrat deconstruction de maison individuelle, desconséquences excessives de la nullité pourle constructeur peuvent justifier de ne pasle condamner à démolir à ses frais.Intervention d'une autre entre-prise en amont du chantier(Civ. 3e, 22novembre2018, n°1059, FS-P+B+I,cassation, pourvoi n°17-22112)Un couple avait conclu un contrat deconstruction de maison individuelle maisavait précédemment signé avec une autreentreprise, un contrat spécifique pourconstruire un mur de soutènement implan- derrière un mur de clôture préexistant.En raison de fissures, le couple avait engagéla responsabilité du constructeur et la courd'appel l'avait condamné in solidum avecl'assureur de l'autre entreprise au motif quele constructeur devait envisager tous les tra-vaux d'adaptation au sol de l'immeuble,dont faisait partie le mur de soutènement,soit pour les intégrer dans son contrat, soitpour en estimer le coût s’ils étaient laissés àla charge des maîtres d'ouvrage. Cette déci-sion est cassée au visa de l'article 1147 ducode civil (rédaction antérieure à 2016):« Qu’en statuant ainsi, après avoir constatéque la réalisation du mur de soutènementavait été prévue et confiée par le maître del’ouvrage à la société BCTP par un contratdistinct du contrat de construction de mai-son individuelle conclu avec la société Azuret construction, la cour d’appel, qui n’a pastiré les conséquences légales de ses propresconstatations, a violé le texte susvisé ».La cour d'appel avait par ailleurs jugé quel'assureur devait être condamné in solidumavec le constructeur car le mur de soutène-ment était affecté de désordres relevant de laresponsabilité décennale du constructeur, etque « la clause contractuelle subordonnantl’acquisition de la garantie pour un mur desoutènement des terres à la réalisation préa-lable d’une étude technique par un ingénieurconseil spécialisé […] est une clause d’exclu-sion qui fait échec aux règles d’ordre publicen excluant sa mise en œuvre dans d’autreshypothèses que celles prévues par l’article A243-1 annexe 1 du code des assurances ».Cette solution est également cassée:« Qu’en statuant ainsi, alors que la clausequi subordonne l’acquisition de la garantieà la réalisation d’une étude technique neconstitue pas une exclusion de garantie, lacour d’appel a violé [les articles L. 241-1 et L.243-8 du code des assurances] ».Observations:Cette décision circonscrit laresponsabilité des deux intervenants sur lechantier et permet de décharger leconstructeur de sa responsabilité au motifqu'une autre entreprise était intervenuepour réaliser le mur litigieux, à la demandedu maître d’ouvrage.La cour d'appel avait par ailleurs considéréque le contrat d'assurance, en obligeant leconstructeur à réaliser une étude techniquepréalable aux travaux et à se conformer àses préconisations, prévoyait une exclusionde garantie interdite par la loi. L'article A243-1 annexe 1 du code des assurances pré-voit certaines exclusions de garantie, parexemple en cas de fait intentionnel dusouscripteur ou de l'assuré. Mais la Cour decassation juge que la clause litigieusen'était pas une exclusion de garantie. Sousréserve d'interprétation, on peut ajouterqu'il s'agissait d'une condition de mise enœuvre de la garantie, qui est donc valable.UrbanismeRéalisation de travaux nonconformes au permis. Délai pourcontester leur régularité après ladéclaration d'achèvement(CE, 1eet 4echambres, 26novembre2018,n°411991)Un permis de construire une maison avaitété délivré en 2005. Mais l'implantationd'une partie de la façade nord de laconstruction ne respectait pas ce permis. Unnouveau permis avait été délivré pour sur-élever la maison en 2012. La cour d'appel enavait déduit que le permis de 2012 avait étédélivré illégalement faute de respect dupermis d'origine. Mais le Conseil d’État cen-sure la décision. Il rappelle la règle de prin-cipe selon laquelle si une construction a étéédifiée sans respecter le permis, le proprié-taire qui envisage de nouveaux travaux doitprésenter une demande de permis portantsur l'ensemble des éléments qui modifientle bâtiment tel qu'initialement approuvé(sous réserve de l'application de l'article L421-9 relatif à la régularisation des travauxréalisés depuis plus de 10 ans). Mais ilindique ensuite l'effet juridique d'un réco-lement des travaux (art. L 462-2 du code del'urbanisme) ou du dépôt d'une déclarationd'achèvement des travaux (art. R 462-6). Cedernier article prévoit un délai de 3 moispour permettre à l'administration decontester la conformité des travaux au per-mis, ce délai étant porté à 5 mois si un réco-lement des travaux est obligatoire en appli-cation de l'article R 462-7:« lorsque le bénéficiaire d’un permis oud’une décision de non-opposition à déclara-tion préalable a adressé au maire une décla-ration attestant l'achèvement et la confor-mité des travaux réalisés en vertu de cetteautorisation, l’autorité compétente ne peutplus en contester la conformité au permisou à la déclaration si elle ne l’a pas fait dansle délai, suivant les cas, de trois ou de cinqmois ni, dès lors, sauf le cas de fraude, exi-ger du propriétaire qui envisage de faire denouveaux travaux sur la construction qu’ilprésente une demande de permis ou dépo-se une déclaration portant également surdes éléments de la construction existante,au motif que celle-ci aurait été édifiée sansrespecter le permis de construire précédem-ment obtenu ou la déclaration préalableprécédemment déposée ».3décembre 20183JURIShebdoimmobilierllCONSTRUCTION- URBANISMEJURISPRUDENCE
3décembre 20184JURIShebdoimmobilierllJURISPRUDENCEGérald Darmanin a présenté au Sénat le19novembre le projet de loi de finances rec-tificative pour 2018, en expliquant qu’il necomportait aucune mesure fiscale qui aurait figurer dans la loi de finances initiale etqu’il est restreint aux ajustements de l’exer-cice en cours.Toutefois, le président de la commission desfinances, Vincent Eblé observe qu’en raisonde l’annulation de 600millions d’euros ducompte d’affectation spéciale “transitionénergétique”, le produit de la TICPE va ali-menter le budget de l’État. Il déplore que lafiscalité énergétique serve à boucler les finsde mois.Christian Cambon critique la suppressionde 404millions d’€ pour la mission Défense.Claude Raynal demande la suppression del’article 2 qui prévoit la hausse de l’affecta-tion de crédits de la TICPE au budget del’État. Il a toutefois retiré l’amendement etl’article a été voté.En revanche, l’article 4, qui est l’articled’équilibre, qui arrête en recettes et endépenses les données générales de l’équi-libre budgétaire n’a pas été adopté et l’en-semble du projet de loi a donc été considérécomme rejeté.(Sénat, débats, 19 nov. 2018).AUSÉNATDÉBATSRejet du PLF rectifi-cative au SénatLes sénateurs redoutent une prochaine crise du logementreproduction interdite sans autorisationObservations:Cette décision conforte l'in-térêt de la déclaration d'achèvement destravaux. Elle fait courir un délai (3 mois ou5 mois) pendant lequel l'administrationpeut effectuer un contrôle de la conformi- des travaux. Mais au-delà de ce délai,l'administration ne peut plus contester larégularité des travaux par rapport au per-mis. Cette règle subsiste si le propriétairesollicite une nouvelle autorisation pourmodifier la construction initiale. Les sénateurs ont abordé le 22novembrel’examen du projet de loi de finances pour2019. Bruno Le Maire explique les choix duGouvernement: rémunération du travail,investissement et environnement. Sur cedernier point, il mentionne la prolongationdu crédit d’impôt de transition énergétiqueet de l’éco-prêt à taux zéro.Fiscalité localeGérald Darmanin précise que le projet de loispécifique sur la fiscalité locale sera présen- en conseil des ministres le 17avril 2019.Le rapporteur général, Albéric de Montgol-fier, dénonce le fait de présenter la TICPE[taxe intérieure de consommation sur lesproduits énergétiques] comme un impôtécologique, c’est une escroquerie !”, d’au-tant que le crédit d’impôt de transition éner-gétique a été divisé par deux.Dans la discussion générale, Philippe Adnotredoute que la taxe d’habitation soit rem-placée par une dotation d’État, ce qui place-rait les collectivités territoriales “dans lamain de Bercy”.Philippe Dallier rappelle les mesures prisesconcernant le logement et estime qu’ellesPolitique du logementMarc-Philippe Daubresse relaie les proposdu président de Nexity qui dans une lettreouverte au Président de la République,l’alerte contre les risques d’une crise dulogement. Le ministre chargé des relationsavec le Parlement, Marc Fresneau, luirépond que le PTZ et le dispositif Pinel ontété reconduits pour 4 ans et que la loi Elanvise à conduire une politique beaucoupplus structurelle du logement.(Sénat débats, 22novembre 2018).font courir un risque pour un secteur quisortait à peine du marasme de 2014 et ilajoute que ce marasme avait été déclenchépar les décisions brutales du GouvernementAyrault avec Cécile Duflot. Il indique queles chiffres montrent une baisse des misesen vente et des réservations Il préconise derétablir l’APL accession et de recalibrer lePTZ pour mieux soutenir l’accession à lapropriété.Christine Lavarde (Les Républicains) obser-ve que la suppression de la taxe d’habitationva faire peser une surcharge de 14milliardsd’euros sur les finances publiques en 2020.Le secrétaire d’État, Olivier Dussoptindique que le chèque énergie va passer de150 à 200€.(Sénat débats, 22novembre2018).Discussion par articlesLe 23novembre, des sénateurs ont proposéde modifier le barème de l’impôt sur le reve-nu. Albéric de Montgolfier relève que 20%des foyers paient 83,4% de l’impôt. Lesecrétaire d’État Olivier Dussopt plaidepour la stabilité fiscale. Éric Bocquet indiqueque l’IS rapportait 40milliards en 2000 etdevrait rapporter 31,5milliards en 2019 tan-dis que l’impôt sur le revenu rapportait51milliards en 2000 et devrait atteindre70milliards en 2019 : “il y a donc un légertransfert”. Les amendements ont étérepoussés.En revanche, Philippe Dallier a obtenu levote de l’amendement I-905 qui revalori-se le montant du quotient familial, maiscontre l’avis du Gouvernement. L’article 2fixant le barème de l’IR a été voté.Exonération d’IR pour la locationintergénérationnelleChristine Lavarde propose une exonérationd’IR pour les revenus perçus par le bailleurde plus de 60 ans qui pratique la locationintergénérationnelle au profit d’un jeune,telle que prévue par la loi Elan. Son amen-dement (n°I-228) a été voté.Plus-valuesRoger Karouchi demande d’élargir le régi-me d’exonération d’impôt sur la plus-valueen cas de cession de terrain destiné à laconstruction de logements (amendement I-836), mais il l’a retiré.En revanche a été voté un amendement (I-1012) de suppression de l’article 2 bis, intro-duit par les députés qui visait à abroger l’ar-ticle 35 bis du CGI, au motif, explique YvonCollin, que ce texte créé en faveur deschambres d’hôtes profite aussi à des loca-tions de type Airbnb, au détriment de l’hô-tellerie. Mais il ajoute qu’il bénéficie auxaccueillants familiaux qui hébergent despersonnes et qui reçoivent une “indemnitéreprésentative de mise à disposition de la oudes pièces réservées à la personneaccueillie” (IMAD), qui ne seraient doncplus exonérées. Le Sénat est donc revenusur l’abrogation votée à l’Assemblée de sup-pression de l’article 35 bis.(Sénat débats, 23novembre2018).Les débats le 26novembre ont été consacrésà la fiscalité des carburants. À suivre. Le PLF au Sénat
3décembre 20185JURIShebdoimmobilierlldes contrats d’assurance décès, souscrits enremboursement d‘un prêt, au taux de 9%, varenchérir la prime d’assurance payée parl’emprunteur. De nombreux députésappuient cet amendement de suppression.Véronique Louwagie précise que le surcoûtserait de 540€ sur la durée du prêt pour unemprunt de 150000€ sur 15 ans.Bruno Le Maire rétorque qu'il s’agit de sup-primer une incohérence car les autresrisques (maladie et perte d’emploi) sont déjàsoumis à cette taxe. Éric Woerth observe quele gain pour l’État est tout de même de560millions d’euros à terme. Thibault Bazinajoute qu’il s’agit d’un signal supplémentai-re à l’encontre de l’immobilier et il préditune crise. Amélie de Montchalin récuse l’ar-gument, signalant que les notaires font étatd’un grand dynamisme du marché de l’an-cien. Les amendements de suppression ontété rejetés et l’article a été voté.L’article 55qui prolonge le dispositif de sou-tien à l’investissement outre mer a été voté.Un amendement (n° 2539) a été adopté pourinciter à l’investissement en Corse, maispourrait en théorie s’appliquer à d’autreszones rurales et montagneuses.(Débats AN 15novembre 2108, 2e séance).Le vote d’un amendement n°1971 étend ladéfiscalisation outre mer à la rénovation delogements de plus de 20 ans, pour leur per-mettre d’obtenir une performance énergé-tique comparable à celle du neuf, en Nou-velle Calédonie. Selon Philippe Gomez,14000 logements seraient concernés.S’agissant de la vente de locaux commer-ciaux par des sociétés d’HLM pour les trans-former en logements, le rapporteur a indi-qué que les offices HLM bénéficiaient dutaux d’IS de 19% pour la cession de locauxnon affectés au logement social, si le cession-naire s’engage à les transformer en loge-ments sociaux (retrait de l’amendement2017). Son propos est confirmé par leministre. À suivre. 50: c’est le nombre de décretsquidoivent être publiés en application dela loi Elandu 23novembre, dans lessix mois. Des ordonnances sont atten-dues pour la politique des loyers, laréforme de la copropriété, la luttecontre l’habitat indigne et la hiérar-chie des normes d’urbanisme.(Communiqué du 27novembre2018).ChiffresLe 15novembre a été voté après l’article 48un amendement n°1947 de Bénédicte Peyrolqui permet au contribuable de demander unrescrità l’administration pour obtenir uneposition claire de l’administration fiscale.Un autre amendement (n°1949) a été adop- à l’initiative de la même députée pour lut-ter contre la fraude fiscale. Il s’agit d’ajouterau dispositif qui lutte contre l’abus de droitqui vise les opérations à but exclusivementfiscal, un dispositif complémentaire quiviserait les opérations à motivation princi-palementfiscale.(AN Débats, 13 nov. 2018, 1eséance). Taxation des plus-valuesJean-Paul Mattéi propose de modifier lerégime de taxation des plus-values immobi-lières (amendement n°2256) pour inciter à lacession en supprimant les abattements pourdurée de détention, mais en majorant le prixd’achat d’un coefficient d’érosion monétai-re, puis de laisser au contribuable le choixentre une imposition à taux forfaitaire (leprélèvement forfaitaire unique) soit au barè-me de l’impôt sur le revenu. Il a toutefoisretiré l’amendement à la demande duministre, celui-ci indiquant que l’adoptiond’une telle mesure ferait hésiter les proprié-taires à vendre.François Pupponi demande une extensionde l’exonération de plus-value pour les par-ticuliers qui vendent des biens à des orga-nismes de logement social. Son amende-ment (n°2°15) a été repoussé mais leministre a précisé que si une opération estfaite par le biais d’une SCI dont un ou plu-sieurs organismes HLM détiennent la majo-rité des parts, l’exonération deplus-value est applicable. Lepropos est toutefois contesté par SébastienJumel qui demandait une application del’exonération pour le cas des opérationsmixtes de logement social et d’accession(rejet de l’amendement n°2135).Le vote de l’amendement n°1780 abrogel’exonération des intérêts sur les prêts fami-liaux dans le cadre de l’achat d’un bienimmobilier par un membre de la famille(dispositif qui était en cours d’extinction).Éric Cocquerel propose d’étendre la surtaxation des locations à des loyers très éle-vés en l’appliquant quelle que soit la duréede la location (la taxe vise actuellement leslocations de plus de 9 mois). Son amende-ment (n°1941) a été rejeté, le ministre souli-gnant qu’il ne fallait pas viser les locationsde courte durée, y compris d’un seul jour.Marie-Christine Dalloz a proposé de releverle seuil d’exonération des droits de succes-sion, mais elle n’a pas été suivie (rejet del’amendement n°1390). Succès en revanchepour Sarah El Haïry qui demandait une sim-plification de la procédure permettant uneexonération de droits de mutation pour lesmonuments historiques: elle facilite la délé-gation de signature du ministre (vote del’amendement n°2259). Accès au fichier immobilierSuccès encore pour Lise Magnier qui propo-se d’ouvrir à compter du 1erjanvier 2019 unnouveau service d’accès au fichier immobi-lier, pour automatiser les demandes de trai-tement émanant des notaires, sans interven-tion manuelle. La contribution de sécuritéimmobilière serait perçue à tarif inchangépour les demandes automatisées (vote del’amendement n°2404). Les autres usagersdevront continuer à adresser leur demandeau service de la publicité foncière.En revanche, Jean-Paul Mattei n’a pu obte-nir que l’abattement sur les résidences prin-cipales pour la taxation à l’IFI soit porté de30 à 50% (rejet de l’amendement n°2170).Échec aussi pour Éric Alauzet qui voulaitétendre l’exonération d’IFI pour les proprié-taires de bois et forêts (rejet de l’amende-ment n°1702). Assurance de prêts immobiliersVincent Desceour propose de supprimerl’article 52car l’assujettissement à la TSCAÀ L’ASSEMBLÉEDÉBATS Mal logement Jacqueline Maquet (LaREM, Pas-de-Calais)interpelle le Gouvernement sur l’accès aulogement de tous, estimant que la luttecontre la pauvreté passe par la lutte contrele mal-logement.La secrétaire d’État, Christelle Dubosrépond que la stratégie pauvreté qui estmenée vise à garantir le droit au logementet qu’elle vise à renforcer les capacitésd’hébergement. 125millions d’euros serontconsacrés à la création et à l’adaptation del’offre d’hébergement et de logement. (AN Débats, 13 nov. 2018, 1eséance).Suite du PLF à l’Assemblée
Quelles perspectives pour les taux de créditpour l’immobilier? Le directeur généraladjoint de Cafpi, Philippe Taboret, observequ’après avoir atteint un record absolu àla baisse, les taux sont restés à un niveaustable. Mais avec la fin annoncée de lapolitique de quantitative easing de laBanque centrale européenne, les tauxpourraient remonter et conduire à unehausse de 0,5% des taux immobiliers. Celava donc réduire un peu le pouvoir d’achatdes acquéreurs. Analysé sur 4 ans, ce pou-voir d’achat est toutefois très stable(1), ycompris à Paris (+1m2) ainsi qu’à Nice (-1m2) ou à Toulouse (-3m2) avec deuxexceptions: il s’est réduit à Bordeaux (-15m2) et a cru à Marseille (+20m2).La part des primo-accédants: enphase avec le volume des créditsPhilippe Taboret réaffirmeque la part de primo-accé-dants donne la dynamiquedu marché. Cette part évo-lue en parallèle avec celledu volume du crédit. En2018, les primo-accédantsreprésentaient 56,4% des volumes de cré-dits (170milliards d’ au total). Pour 2019,cette part pourrait être comprise entre55% (le total chuterait à 165milliards) et45% (140milliards).Rejet des grandes agglomérationsCafpi a commandé à l’Ifop une nouvelleédition de son baromètre. Il en résulte quele sentiment d’être encore en pleine criseaugmente (51%). Le sentiment d’aggrava-tion de l’état d’esprit général est aussi enhausse (34%), surtout chez les retraités(98%). Frédéric Dabi, DG adjoint de l’IFOPestime qu’en six mois, le climat a radicale-ment changé.Cela se traduit dans l’intention d’acquérirune résidence principale. Elle est en baisse(recul de 4 points à 30% en 6 mois). Demême le sentiment d’avoir les moyensfinanciers pour acquérir un bien immobi-lier est en recul. Le regard porté sur la poli-tique fiscale suivie par le Gouvernementest négatif (74% d’avis défavorables).Enfin, à rebours de l’opinion générale-ment défendue, le type d’agglomérationsouhaité pour résider est soit une commu-ne rurale (41%) soit une agglomérationde taille moyenne (44%). Il y a donc unrejet des grandes agglomérations (15%).S’agissant de la loi Elan, 71% des per-sonnes ne la connaissent pas. Quant àsavoir si elle aura un impact positif pourfaciliter l’acquisition d’un bien immobilier,les opinions sont très partagées: seules37% estiment qu’elle va faciliter l’achatd’un logement neuf (28% pour un loge-ment ancien). S’agissant de l’Europe, seuls47% des personnes estiment que l’euroest une bonne chose pour la France (ilsétaient 60% en juin2017). 37% des per-sonnes seraient favorables à une sortie del’Union européenne.Des bullesCafpi avait invité Marc Touati à présenterson analyse de la conjoncture. L’économis-te indique d’emblée que “l’immobilier estla meilleure arme contre la pauvreté”.Mais il observe qu’il existe des bulles, c’est-à-dire un “écart cumulatif et auto-entrete-nu entre la valeur financière d’un actif etsa valeur réelle”. Mais les bulles font partiede la vie économique. Plus le rendementest élevé, plus le risque s’élève. Avec lessubprimes, on a voulu s’affranchir de cetterègle: la titrisation permettait de notertriple A des produits à rendement élevé. Sion a redémarré, c’est grâce à un plan derelance mondiale et à la planche à billets.Une telle débauche de moyens financiersaurait créer une croissance forte etpourtant elle n’a été que de 0,8% par andepuis 2008. La planche à billets a donc ali-menté des bulles.Marc Touati identifie deux bulles: 1. EnBourse, il y a une bulle car l’écart entre leDow Jones et la croissance mondiale secreuse depuis 2017. 2. La bulle obligataire;la dette atteint 237000milliards de $. Ladette n'est pas mauvaise en soi, à condi-tion de permettre de générer assez decroissance pour rembourser les intérêts dela dette. Or on n’y arrive pas.Comme la BCE a l’intention d’arrêterle quantitative easing, il est probable3décembre 20186CAFPIJURIShebdoimmobilierllRENCONTRE(1)Calculé par rapport entre le montant emprunté pour1000 par mois sur 20 ans et le prix au m2par ville(2)Hors renégociationDans un contexte de baisse de la confiance des ménages, le volume descrédits devrait baisser ainsi que celui des prix des logements. La part des primo-accédants tire les volumes de crédits vers le hautVolumes de crédits hors renégociationsPart des primo-accédantsLes volumes de crédits dépendent du pourcentage de primo-accédants100110120130140150160170180203040506020152016201720183 HYPOTHÈSES POUR 201926,5%37,7%50,9%56,4%40,0%55,0%45,0%en Mds d’"160Mdsd’"170Mdsd’"165Mdsd’"155Mdsd’"140Mdsd’"En % du volume de crédits hors renégociationsSources : Banque de France / CAFPISource: ACEDEFI nov. 2018Source: Bq de France / CafpiPrix des logements rapporté aux revenusÉvolution du crédit et partdes primo-accédants(2)que les taux longs augmentent.Par ailleurs, la croissance mondiale ralentit,ce qui va peser sur le prix du baril depétrole, vers un niveau de 70$.En Italie, Marc Touati estime que nousaurions tort de nous moquer de ce paysqui a fait plus d’effort que la France entermes de réduction des dépensespubliques. Elles représentaient (p.116)57,5% du PIB en 1993 mais 48,7% en2017 soit 8 points de moins qu’en France.Mais l’Italie entre en zone de récession.En France, Marc Touati estime que crois-sance sera de 1 ou 1,1%.Que faire? Sachant que plus la pression fis-cale augmente, plus la croissance baisse etque nous sommes numéro 1 en termes deprélèvements obligatoires, augmenter lesimpôts va casser la croissance. Il faut doncbaisser la pression fiscale. Avoir augmentéla CSG était donc une erreur majeure. Ilaurait fallu au contraire la baisser et rédui-re la dépense publique. Mais on ne consta-te pas de volonté politique de baisser ladépense publique…Vers une baisse desprix de 15%Dans ce contexte, que pen-ser de l’immobilier?Marc Touati part de la com-paraison entre le niveau desrevenus et les prix des logements pourconstater que les prix sont très élevés. Àcet égard, Lyon est la ville la plus chère. Marc Touati estime que les prix de l’immo-bilier devraient baisser de l’ordre de 15%en 2018-2019, d’autant que les ménagessont très endettés. Dans l’ouvrage qu'il apublié récemment “Un monde de bulles”,Marc Touati précise “il ne s’agira pas d‘unkrach massif, mais d’un dégonflement pro-gressif de la bulle immobilière actuelle”(p.176). L’économiste préconise néan-moins de maintenir le placement dansl’immobilier, qui reste un placement ren-table à long terme et indispensable pourles primo accédants. Message positif deconclusion; l’année 2019 risque d’être dif-ficile, mais les années de crise sont tou-jours des phases d’opportunité ! Cafpi analyse le marché du crédit immobilier
3décembre 20187JURIShebdoimmobilierllNOMINATIONSCabinets ministérielsEcologie: Guillem Canneva est nomméconseiller au cabinet d'Emmanuelle War-gon. (Arrêté du 16 novembre 2018, J.O. du20 nov. 2018, 28).PréfetsSont nommés préfets: Anne-Gaëlle Bau-douin-Clerc (Puy-de-Dôme), Frédéric Peris-sat (Dordogne), Béatrice Lagarde (Lot-et-Garonne) et Brice Blondel (Hautes-Pyré-nées). (Décrets du 21novembre 2018, J.O.du 22 nov. n°87 à91).MagistratureConseil d’Etat: Marie Grosset est nom-mée maître des requêtes au Conseil d'Etat.(Décret du 19novembre 2018, J.O. du 21nov. n°29).Organismes publicsCPO: la liste des membres du Conseildes prélèvements obligatoires a étépubliée au J.O. du 24novembre 2018(n°73).Conventions collectivesPersonnel des cabinets d'avocats: il estenvisagé l'extension de l’avenant n°119du 8juin 2018 portant sur les salaires.(Avis publié au J.O. du 23 nov. 2018, n°71).Au fil du J.O. CGLLSLes modalités de calcul de la cotisation à laCGLLS pour 2018 sont les suivantes:- somme forfaitaire par logement: 3,5 - réfaction appliquée à l'autofinancementnet, pour le calcul de la part variable:7,5% des produits locatifs- taux applicable à l'autofinancement net(après réfaction): 5,5%La cotisation additionnelle à la CGLLS doitêtre payée par voie électronique sur le siteinternet https://teledeclaration.cglls.fr dansun délai de 10 jours à compter du24novembre 2018. (Arrêté du 9novembre 2018 fixant les modali-tés de calcul et de paiement de la cotisationadditionnelle due à la Caisse de garantie dulogement locatif social, J.O. du 23 nov. n°24).Logement socialUn décret du 23novembre est relatif à ladésignation des instances paritaires etmodalités d'élection des représentants dupersonnel.(Décret n°2018-1031 du 23nov. 2018 modi-fiant le décret du 8juin 2011 portant disposi-tions relatives aux personnels des officespublics de l'habitat, J.O. du 25 nov. n°36).L'article R 214-156-1 nouveau du codemonétaire et financier autorise les SCPI àconclure des contrats constituant des ins-truments financiers à terme, pour protégerleurs actifs. Le texte ajoute des conditionsà cette faculté. Et notamment: - Les contrats peuvent être dénoués ouliquidés à tout moment, à leur valeur demarché, à l'initiative de la SCPI.- Les contrats font l'objet d'une valorisa-tion par la SCPI, fondée sur une valeur demarché et vérifiée par un tiers indépen-dant.L'exposition d'une SCPI au risque decontrepartie sur un même contractantrésultant de ces contrats ne doit pas dépas-ser 10% de son actif net.Ce même décret comporte d'autres dispo-sitions sur les groupements forestiers d'in-vestissements.Selon la notice du décret, le texte a pourobjet de permettre à des fonds profession-nels spécialisés et des organismes de finan-cement d'octroyer des prêts aux entre-prises, il permet à de nouveaux acteursd'octroyer directement des prêts auxentreprises.(Décret n°2018-1004 du 19novembre 2018portant modernisation du cadre juridique dela gestion d'actifs et du financement par ladette, J.O. du 21 nov. n°6).Modification de tarifsUn arrêté du 20 novembre modifie la tari-fication d’une série de formalités (tableau).(Arrêté du 20novembre 2018 modifiant l'arrê- du 9nov. 2017 fixant le montant des rému-nérations dues en contrepartie des servicesrendus par la direction de l'information légaleAU FIL DU J.O.Deviennent gratuits- Immatriculation principale requise suite à prise d'un fonds en location-gérance- Immatriculation principale suite à un achat ou apport de fonds de commerce - Immatriculation principale requise suite à la cession à titre onéreux à une personne physique oula transmission à titre gratuit entre vifs du patrimoine affecté à la cession de ce patrimoine à unepersonne morale ou son apport en société - Immatriculation complémentaire ou secondaire requise suite à achat ou apport d'un fonds decommerce (mutation à titre onéreux) - Avis concernant une déclaration afférente à la vente, à la cession, à l'apport en société, à l'attri-bution par partage ou par licitation d'un fonds de commerce- Avis confirmatifDemeurent payants :- Immatriculation principale requise suite à transfert hors ressort du siège social ou de l'établisse-ment principal (70 pers. phys. et 143 pers. morale)- Toute inscription modificative (45 pers. phys. et 116 pers. morale)- Décision rendue en application de la loi de 1967 sur la faillite (16 )- Ordonnance de suspension provisoire des poursuites (16 )- Avis de dépôt des comptes annuels des sociétés (25 ).Restent gratuits:- Immatriculation principale d'une personne physique requise pour cause de création d'établisse-ment - Immatriculation d'une personne morale- Radiation au RCS- Avis de jugement d'ouverture d'une procédure de rétablissement personnel Une QPC sur les pénalités fis-calesL'article 1728 du CGI prévoit des majora-tions de droits de 10%, sans mise endemeure ou en cas de paiement dans les30 jours de la mise en demeure et de40% en l'absence de déclaration dans les30 jours de la mise en demeure.Par ailleurs, l'article 1741 prévoit uneamende de 500000 et une peine de 5ans de prison pour le fait de se soustrairefrauduleusement à l'établissement ou aupaiement de l'impôt.La question portait sur la constitutionnali- du cumul de ces sanctions. Le Conseilconstitutionnel valide les dispositions etleur cumul tout en précisant que "les dis-positions de l'article 1741 ne s'appliquentqu'aux cas les plus graves d'omissiondéclarative frauduleuse. Cette gravité peutrésulter du montant des droits fraudés, dela nature des agissements de la personnepoursuivie ou des circonstances de leurintervention."(Décision n°2018-745 QPC du 23novembre2018, J.O. du 24 nov. n°70). La loi Elan est publiéeIl s’agit de la loi n°2018-1021 du23novembre 2018 portant évolution dulogement, de l'aménagement et du numé-rique, parue au J.O. du 24novembre 2018(n°1).FinancementsDans un décret du 19novembre, relatif aufinancement par la dette, figure la facultépour les SCPI de recourir à des instrumentsfinanciers à terme.et a
3décembre 20188JURIShebdoimmobilierllLAFNAIM ENCONGRÈSLe congrès de la FNAIM ce 27novembre setenait dans un lieu plus prestigieux: le Car-rousel du Louvre. À nouveau lieu, nouveauton. Le président de la fédération, Jean-Marc Torrollion a donné une dimensioninternationale à son congrès. Non dans uneapproche incantatoire, mais incarnée: lecongrès a mis en lumière un partenariatconclu entre la FNAIM et l’Associationmarocaine des agences immobilières. Il aété signé à Casablanca le 11octobre avecleurs présidents respectifs, Jean-Marc Tor-rollion et Mohamed Lahlou. Celui-ci se féli-cite de cet accord qui va permettre de tra-vailler à la professionnalisation des agencesalors que le Maroc prépare un texte de loipour réglementer la profession.La loi Elan n’oppose pas bailleurset locatairesRetour en France. C’est la loi Elan, publiéequelques jours plus tôt, qui était au cœurdes débats. Quatre parlementaires ayantparticipé activement à l’élaboration du tex-te de loi étaient conviés à répondre auxquestions de la FNAIM.Dominique Estrosi Sassone (sénatrice LesRépublicains des Alpes Maritimes) insistesur la volonté exprimée par le Sénat detrouver un accord avec l’Assemblée, tout enproposant des mesures pour rééquilibrerles rapports locatifs après la loi Alur. PourMickaël Nogal (député LaREM Haute-Garonne), la loi Elan n’oppose pas bailleurset locataires. Faut-il faire évoluer la profes-sion vers un ordre? Soulignant les progrèsdu CNTGI, Mickaël Nogal n’en est pasconvaincu.Sur la copropriété, la FNAIM observe quedifférencier la règle suivant la taille descopropriétés risque d’introduire un facteurde complexité. Il serait envisagé de réserverla faculté de ne pas choisir de syndic profes-sionnel aux syndicats de moins de 15 lots,et, au-delà de 100 lots, de prévoir une ges-tion par un conseil d’administration.Dominique Estrosi-Sassone répond qu'ilfaut de la souplesse et que les règles peu-vent être différentes suivant qu’on est dansune copropriété de 5 ou de 250 lots. Elleajoute que la loi a réglé des gestions trèspratiques comme le sort de la propriété descolonnes montantes dans les immeubles,mais que le Sénat n’a pas réussi à faire sup-primer l’obligation de mise en concurrencedes syndics. Mickaël Nogal abonde en expli-quant qu’il était nécessaire de toiletter laloi de 1965 dont certaines dispositionsn’ont plus beaucoup de cohérence.La FNAIM suggère de dispenser les profes-sionnels de l’obligation d’obtenir un permisde louer car leur mission est de s’assurerque le logement est décent avant de lelouer. Guillaume Vuilletet (LaREM, Val d’Oi-se) répond que cependant, quelques-unsont des pratiques peu recommandables.Michaël Nogal observe que les questions desécurité des logements impliquent la res-ponsabilité des professionnels mais aussicelle des élus et il invite sur ce sujet à laprudence dans la modification des règles.Sur l’idée de supprimer la mention manus-crite des contrats de vente, les parlemen-taires présents y sont plutôt favorables,mais ils sont en revanche hostiles (saufDominique Estrosi Sassone) à la suppressionde l’obligation de mise en concurrence dessyndics. Quant à l’encadrement des loyers,l’enthousiasme des élus n’est pas très élevé,mais Richard Lioger (député LaREM, Mosel-le) observe que la question a été renvoyéeà la responsabilité des élus locaux.Le rôle du professionnelDans son message au ministre, le présidentde la FNAIM s’est félicité de l’adoption dubail mobilité. Il regrette toutefois que n’aitpas été rétablie la faculté de cumuler uncautionnement avec une garantie de loyer.Plus généralement, il en appelle à la créa-tion d’un statut du bailleur privé car il esti-me que la résolution de la crise du loge-ment ne pourra pas se faire sans un parcprivé puissant. En matière de copropriété, Jean-Marc Tor-rollion insiste sur le rôle du syndic profes-sionnel ; il doit être le gardien de l’intérêtgénéral. Le président de la FNAIM deman-de que soit mis fin à la mise en concurrenceobligatoire des contrats de syndics.Approuvant la digitalisation, il se félicite del’abandon de la page manuscrite imposée àla caution et il reconnaît que ce fut unesurprise que le Sénat vote l’autorisation departiciper à une assemblée de coproprié-taires par visio-conférence. En revanche, ilcritique ce qui pourrait être une chasse gar-dée de certains opérateurs pour proposerdes services de bail numérique. Afin depoursuivre le travail de digitalisation, il pro-pose de supprimer la mention manuscriterelative au financement dans les promessesde vente.Le bail mobilité applicableLe ministre du logement commence sonpropos par une référence au mouvementdes gilets jaunes, estimant qu’il trouve sasource dans la fracture territoriale et lebudget élevé que doivent consacrer lesménages pour se loger et qui se sententabandonnés.La loi Elan fait le choix de la mobilité, pourrépondre à ceux qui n’ont pas accès à l’em-ploi pour une raison liée au logement. Ilsouligne que le bail mobilité répond à lademande tant des bailleurs que des loca-taires, est qu’il est d’application immédiatecar il ne nécessite pas de décret d’applica-tion.Quant à l’équilibre des rapports locatifs, au-delà des textes si souvent modifiés, leministre estime que c’est d’abord un rap-port de confiance qui doit être rétabli.Il confirme que le décret sur les chargessera revu même si l’article qui le prévoyaitfait partie des cavaliers censurés par leConseil constitutionnel. En revanche, il jugeinutile d’autoriser le cumul entre caution-nement et assurance des loyers impayés:l’assurance est suffisante et autoriser lecumul des deux précariserait les plusfaibles. En matière de copropriété, dont ilrappelle qu’elle sera réformée par ordon-nance, le ministre souligne ici encore le rôledes professionnels notamment dans le trai-tement des copropriétés dégradées. S’agis-sant du bail numérique, il se veut rassurant,précisant qu’il n’imposera pas de “bailtypique” et qu’il n’aura pas qu’un seul baillabellisé. Il défend l’utilité de la collecte desdonnées sur les baux afin de pouvoir mieuxterritorialiser la politique du logement. Jean-Marc Torrollion pousse la digitalisation des métiersÀ nouveau lieu, nouveau ton pour le congrès de la FNAIM, avec un coup de projecteur sur une coopérationfranco-marocaine. La FNAIM demande par ailleurs au ministre un renforcement du rôle des professionnelset sollicite à nouveau un statut du bailleur privé.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. 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