dimanche 18 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 746 du 17 décembre 2018

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 746 du 17 décembre 2018
Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Vente : Pacte de préférence : durée de validité
Expropriation : Calcul de l’indemnité : caractère direct du préjudice
– 3 – Législation –
Le droit de la commande publique codifié
– 3 – Études –
Le patrimoine des ménages selon l’Insee
Une étude de l’IEIF sur le patrimoine des OPCI grand public
– 4 – Au Parlement –
Le projet de loi de réforme de la justice en débat devant l’Assemblée
Représentation obligatoire, changement d’usage
– 5 – Initiatives –
Une demande de Procos
Acteurs
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Enrichissement de la langue française
Nouveaux chiffres d’installation des notaires
Lise des quartiers prioritaires de la politique de la ville visés par le NPNRU
– 8 – Rencontre –
Quel statut juridique pour le “coliving” ? Rencontre avec le cabinet Gide et des acteurs de ce nouveau mode d’habitat et d’investissement

jugé>L’obligation de mise en œuvre du pactede préférencedoit s’apprécier à la date le promettant décide de vendre (Civ. 3e, 6déc. 2018, p.2).>L’indemnité d’expropriationne couvreque le préjudice direct subi par l’exproprié,rappelle la Cour de cassation dans un litiged’expropriation du tréfonds d’un terrainpour y faire passer un tunnel de transport encommun (Civ. 3e, 6 déc. 2018, p.2).demandé>La fédération Procosdemande aux bailleursdu CNCC un accompagnement pour per-mettre à ses adhérents locataires de surmonterles difficultés liées aux baisses d’activité del’automne “gilets jaunes” (voir p.5).publié>Un décret du 5décembre précise les modalitésde mise à jour des locaux professionnels (p.3).étudié>L’IEIF présente une étude sur le patrimoinedes OPCI grand public (p.3).>L’immobilier est en léger recul dans le patri-moine des ménages, selon l’INSEE (p.3).codifié>Le droit de la commande publiquevientd’être codifié par une ordonnance du26novembre et un décret du 3décembre(p.3).élu>Marcel Rogemontest le nouveau prési-dent de la Fédération des Offices publics del’habitat (p.2).analysé>Le cabinet Gideprésente les questions juri-diques que pose la mise en place du coliving”,tant du point de vue des règles d’urbanismeque de celles de droit privé qui régissent lesrelations entre l’investisseur, l’opérateur decoliving et l’occupant (p.8).Réformer la justiceRéformer la justice est un chantier ardu. Le débat en cours àl’Assemblée le prouve (p.4). Dans les nombreux arguments échan-gés par les députés, une série vise bien sûr les questions budgé-taires. La ministre a insisté sur l’augmentation des crédits de sonministère programmée sur les cinq prochaines années. Mais le débat est plus fondamental sur les dispositions d’organisa-tion de la justice. Exemples. Le projet de loi prévoit de fusionner les tri-bunaux d’instance et les tribunaux de grande instance. Logiquement,le risque est que le juge s’éloigne du justiciable. Mais la ministre réfutel’argument: les locaux des tribunaux d’instance ne seront pas ferméspour autant mais ils serviront pour le nouveau tribunal judiciaire quise substitue aux deux juridictions actuelles. Sur ce point, le parlemen-taire en est réduit à se fier à la seule parole d’un ministre.De beaux échanges parfois. Ainsi, citant Montesquieu, Jean-MichelClément (membre de la commission des lois et ancien avocat) procla-me “une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi, mais elle doit êtreloi parce qu’elle est juste”. Et il estime précisément que ce critère n’estpas au rendez-vous du texte présenté par le Gouvernement. La cri-tique est sévère; elle se fonde notamment sur le risque d’éloignementdu justiciable.Un autre motif de critique est celui de la déshumanisation. Il pointelorsque le litige peut être traité sans audience. Le député Gilbert Col-lard, également avocat, estime par exemple que le justiciable attendtoujours un signe humain et qu’avec la dématérialisation vient lerisque de la déshumanisation. Afin d’alléger le travail de juge, cer-taines dispositions visent à faire sortir du prétoire une série d’actes,notamment en droit de la famille, d’autres tendent à accroître les pro-cédures de substitution (médiation, conciliation) en les rendant plussystématiques, d’autres enfin consistent à valider le recours à des for-mules de traitement des litiges par des procédés informatiques. Laministre se veut rassurante expliquant sur ce dernier point que le tex-te a précisément pour objet d’encadrer des pratiques existantes, parexemple au moyen d’une certification (qui sera facultative).S’agissant de la numérisation, on peut légitimement penser que lerecours aux procédés numériques permettra de précieux gains detemps et de simplifier des procédures. Mais encore faut-il que les prio-rités restent classées dans le bon ordre. Est-ce le cas lorsqu’un député(Rémy Rebeyrotte) affirme : “il est proposé ici d’adapter la justice aunumérique”? Que ces nouveaux outils qu’offre la technique puissentêtre utilisés par la justice, l’objectif est louable; enjoindre à la justicede se réformer dans l’objectif de “passer au numérique”, c’est mal pla-cer le débat. Rétablissons. Celui qui doit être servi, c’est le justiciable;il convient ensuite de trouver les meilleurs moyens pour que cet objec-tif soit rempli au mieux. L’enjeu fondamental est de contribuer àl’apaisement des conflits. Les techniques sont contingentes; cet enjeuest éternel. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 74617 DECEMBRE 2018ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Vente: Pacte de préférence: durée de validitéExpropriation: Calcul de l’indemnité: caractère direct du préjudice- 3 -Législation-Le droit de la commande publique codifié- 3 -Études-Le patrimoine des ménages selon l’InseeUne étude de l’IEIF sur le patrimoine des OPCI grand public- 4 -Au Parlement-Le projet de loi de réforme de la justice en débat devant l’AssembléeReprésentation obligatoire, changement d’usage- 5 -Initiatives-Une demande de ProcosActeurs- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Enrichissement de la langue françaiseNouveaux chiffres d’installation des notairesLise des quartiers prioritaires de la politique de la ville visés par le NPNRU- 8 -Rencontre-Quel statut juridique pour le “coliving” ? Rencontre avec le cabinet Gideet des acteurs de ce nouveau mode d’habitat et d’investissementSOMMAIREEDITORIAL
17décembre 20182JURIShebdoimmobilierllVENTE- EXPROPRIATIONVentePacte de préférence: durée devalidité(Civ. 3e, 6décembre 2018, n°1055 FS-P+B+I,cassation, pourvoi n°17-23321)Un propriétaire avait consenti le 28octobre1999 un pacte de préférence de dix ans,portant sur des lots de copropriété. Il avaitsigné le 16novembre 2009 un acte de ven-te au profit d'un tiers. Mais la promesse devente était datée du 2septembre 2009. Lebénéficiaire du pacte de préférence soute-nait que la vente avait été conclue en viola-tion du pacte. La cour d'appel ne l'avait pasadmis mais la Cour de cassation censure ladécision:« Vu l’article 1134 du code civil, dans sarédaction antérieure à celle issue de l’or-donnance du 10février 2016; Attendu que, pour rejeter les demandes deMmeL, l’arrêt retient que la lettre du pactede préférence ne permet pas de conclurequ’en cas d’intention de vendre l’obligationde laisser la préférence à la bénéficiaire grè-ve le pré-contrat, que seule la date del’échange des consentements est à prendreen considération et que, l’acte signé entreM. A. et M. B. le 2septembre 2009 étantune promesse unilatérale de vente, la ventene pouvait prendre effet qu’à la levée del’option, intervenue postérieurement à ladate d’échéance du pacte;Qu’en statuant ainsi, alors que le pactede préférence implique l’obligation,pour le promettant, de donner préférenceau bénéficiaire lorsqu’il décide devendre le bien, la cour d’appel a violé letexte susvisé ».Observations:Le pacte de préférence estle contrat par lequel une partie s'engage àproposer prioritairement à son bénéficiairede traiter avec lui pour le cas elle sedéciderait à contracter. Cette définition del'article 1123 du code civil est issue d'uneinnovation de l'ordonnance du 10février2016.En l'espèce, le pacte était conclu entredeux ex-époux. La cour d'appel avait consi-déré d'abord que le mari pouvait attendrel'expiration du pacte pour vendre libre-ment. Elle ajoutait que puisqu'il avaitconsenti une promesse unilatérale de ven-te avant l'expiration du pacte, la rencontredes consentements n'était pas encore par-faite puisque le tiers acquéreur pouvait nepas lever l'option. Mais la Cour de cassa-tion n'a pas validé ce raisonnement, aumotif que le pacte implique l'obligation dedonner la préférence au bénéficiaire, lors-qu'il décide de vendre le bien. C'est doncla date de la décision de vendre qui impor-te, non celle de la signature de l'acte défi-nitif de vente.Notons par ailleurs que le notaire est sus-ceptible d'engager sa responsabilité: s'il aconnaissance du pacte, il doit préalable-ment à l'authentification d'un acte de ven-te, veiller au respect des droits du bénéfi-ciaire du pacte et, le cas échéant refuserd'authentifier la vente conclue en violationdu pacte (Civ. 1e, 11juillet 2006).A retenir:L'obligation de mise en œuvredu pacte de préférence doit s'apprécier àla date le promettant décide de vendre. ExpropriationCalcul de l'indemnité. Caractèredirect du préjudice(Civ. 3e, 6décembre 2018, n°1056, FS-P+B+I,cassation partielle, pourvoi n°17-24312)Des propriétaires étaient en litige avec laRATP sur le calcul d'une indemnité d'expro-priation du tréfonds de leur parcelle, quiétait nécessaire au passage d'un tunnel.La Cour de cassation rejette un moyen tiréde la méthode d'évaluation du tréfonds: « Mais attendu que la cour d’appel, qui nes’est pas référée à la présence de l’ouvragepublic, mais aux caractéristiques et à lasituation du terrain, à la qualité du sol et àla profondeur de la nappe d’eau souterraine,a souverainement choisi la méthode d’éva-luation du tréfonds lui paraissant la mieuxappropriée au bien en cause ».En revanche, elle censure la décision sur lecaractère direct du préjudice causé par l'ex-propriation:« Vu l’article L. 13-13, devenu L. 321-1, ducode de l’expropriation pour cause d’utilitépublique;Attendu que les indemnités allouées doiventcouvrir l’intégralité du préjudice direct, maté-riel et certain, causé par l’expropriation;Attendu que, pour dire que l’indemnitépour dépréciation du surplus du terrain estégale au surcoût imposé par la présence dutunnel à la construction d’un immeuble dedeux niveaux de sous-sols et surseoir à sta-tuer sur la fixation de cette indemnité jus-qu’à la réalisation du projet de constructiondes consorts X. et Y., l’arrêt du 29juin 2017retient que la présence du tunnel de laRATP impose des travaux supplémentairespour une telle construction et se réfère àl’augmentation du coût de la constructiondue à la réalisation de fondations spécialesdevant s’ancrer de part et d’autre du tunnelà un niveau inférieur à celui-ci et à la réali-sation de dispositifs qui devront être mis enplace pour neutraliser les vibrations consé-cutives au passage des trains;Qu’en statuant ainsi, en indemnisant unpréjudice qui résulte de l’implantation del’ouvrage publicet n’est pas la conséquen-ce directe de l’emprisepour laquelle l’ex-propriation a été ordonnée, la cour d’appela violé le texte susvisé ».Observations:L'indemnité d'expropriationdu tréfonds était fixée à 26406 (et3641 pour l'indemnité de remploi), maisl'indemnisation du préjudice avait fait l'ob-jet d'un sursis à statuer dans l'attente deprécision du projet de construction desexpropriés. Or l'auteur du pourvoi avaitindiqué que l'éventuel préjudice (surcoûtde construction) résultait de la construc-tion de l'ouvrage public et non de l'expro-priation; c'est ce qui a justifié la cassation:le préjudice n'était plus une conséquencedirecte de l'expropriation.A retenir:L'indemnité d'expropriation necouvre que le préjudice direct subi par l'ex-proprié. JURISPRUDENCE❘◗Martin Robaina été élu présidentdu nouveau bureau de l’Académied’architecture.❘◗Marcel Rogemontest le nouveauprésident de la Fédération des OfficesPublics de l’Habitat. Elu le 12décembre 2018, il succède à AlainCacheux. Marcel Rogemont est prési-dent de Neotoa (OPH d'Ille-et-Vilai-ne). Le nouveau président a rappeléque les mesures prises par le Gouver-nement sur le logement social étaientdes mesures d’abord prises contre lesplus modestes. Il souhaite rassemblerle monde HLM pour convaincre lespouvoirs publics du caractère néfastedes mesures fiscales des lois definances de 2018 et 2019.ActeursPénalité pour paiement dela taxe foncière par chèqueLe ministre de l’action et descomptes publics a demandé à l’ad-ministration de ne pas poursuivreles contribuables qui n’ont paspayé par voie électronique leurtaxe foncière et qui étaient enprincipe passibles d’une pénalitéde 0,2% avec un minimum et de 15€(Communiqué du 7décembre2018).
17décembre 20183JURIShebdoimmobilierllETUDESValeurs locatives des locauxprofessionnelsUn décret du 5décembre fixe les modali-tés de mise à jour des valeurs locatives deslocaux professionnels.Il est fixé:- un coefficient d'évolution par catégories,par la moyenne de l'évolution annuelledes loyers des trois années précédant l'an-née de mise à jour,- et un coefficient d'évolution départe-mental.(Décret n°2018-1092 du 5décembre 2018portant mise à jour annuelle des tarifs et desvaleurs locatives des locaux professionnelspris pour l'application de l'article 1518 ter duCGI, J.O. du 7 déc. 12).Le patrimoine des ménages selonl’Insee: immobilier en léger recul61,7% des ménages détiennent un actifimmobilier selon l’étude que vient depublier l’Insee sur le patrimoine desménages. Depuis 2015, la détention depatrimoine a baissé mais plus pour le patri-moine financier (-1,8 point) que pour lepatrimoine immobilier (-0,9 point), essen-tiellement en raison de la baisse des rési-dences principales (-0,9 point).Début 2018, 57,8% des ménages sont pro-priétaires de leur résidence principale et17,5% possèdent un autre logement, ce quiest un taux assez constant depuis la fin desannées 1990.La proportion de ménages propriétairesaugmente généralement avec l’âge mais lesécarts se resserrent: entre 2010 et 2018, ladétention a plus augmenté chez les jeunesménages: +6,4% pour ceux dont la person-ne de référence a moins de 30 ans et +4,7%pour les ménages dont la personne de réfé-rence est trentenaire. À l’inverse, la déten-tion a baissé de 6,8 points pour les ménagesdont la personne de référence a de 50 à 59ans et de 7,4 points si elle a de 60 à 69 ans.Par ailleurs, un ménage sur trois détientun produit d’épargne logement (CEL ouPEL), une part qui est en hausse depuis2010 (+1,8 point). (Insee Première 1722, décembre 2018). Patrimoine des OCPI grand public.Une étude “de l’IEIFL’IEIF a réalisé une première analyse dupatrimoine des OPCI.Le portefeuille des OPCI grand publicatteint 13 milliards d’euros (fin 2017). L’im-mobilier représente 66,2% du patrimoine,principalement en immobilier direct(57,0%) soit nettement plus que l’immobi-lier coté (9,2%). Les obligations représen-tent 16,5% et les liquidités 17,3%. Le por-tefeuille immobilier est principalementconstitué de bureaux (66%) ainsi que decommerces (12%).Avec 17,3%, le volant de liquidité estsupérieur au minimum réglementaire(5%).La performance des OPCI grand public estde 4,1% en 2017 (elle était de 3,2% en2016).L’étude de l’IEIF souligne enfin que lesOPCI connaissent depuis le début 2018 unesituation inédite car, si l’immobilier directconserve de bonne performance, l’immo-bilier coté et les obligations affichent desperformances négatives. L’IEIF identifie desrisques de pertes sur l’immobilier coté.(Étude publiée le 4 déc. 2018).ACTUALITÉHausse du budget de l’EPFd’Ile-de-FranceLe budget de l’Établissementpublic foncier d’Ile-de-France vaprogresser de +7% en 2019. L’ac-cent va être mis sur la luttecontre l’habitat indigne pour lesOIN, et l’appui aux opérations duplan “Initiatives Copropriété”. Acet effet, l’EPF va créer unefiliale de portage. Elle complé-tera le travail engagé par lafiliale commune avec Action Loge-ment (SIFAE) qui doit intervenirsur le tissu pavillonnaire fran-cilien et dont le montage est encours de finalisation.(Communi-qué du 10décembre 2018).Logement indigne àMarseilleLe sénateur Stéphane Ravier adéposé une proposition de réso-lution tendant à créer une com-LÉGISLATIONUne ordonnance du 26novembre porte lapartie législative du code de la commandepublique. Elle résulte d'une habilitation àlégiférer par ordonnance figurant dans laloi du 9décembre 2016 (art. 38).Le texte regroupe dans le code de la com-mande publique les textes qui gouvernentles différents contrats de la commandepublique. La codification est réalisée àdroit constant. Elle rassemble les disposi-tions relatives à la maîtrise d'ouvragepublique, la sous-traitance, les délais depaiement et la facturation électronique.Elle établit de façon cohérente les régimesde passation et d'exécution des contrats.L'ordonnance s'articule en quatre titres:Titre préliminaire: principes communs.L'article L 3 énonce les principes fonda-mentaux de la commande publique: égali- de traitement, liberté d'accès et trans-parence des procédures.Titre I: définitions.Ce titre définit chaque catégorie decontrats de la commande publique et lesacteurs de la commande publique puis lescontrats mixtes (comportant des presta-tions soumises au code et d'autres n'yétant pas soumises).Titre II: marchés publicsLes différents livres de ce titre suivent lesétapes de la vie du contrat; préparation,passation, exécution.Au livre IV figurent les règles de la maîtrised'ouvrage publique issues de la loi du 12juillet 1985 (MOP).Titre III: contrats de concessionCe titre codifie l'ordonnance 2016-65relative aux contrats de concession.Cette nouvelle ordonnance entre envigueur le 1eravril 2019.(Ordonnance n°2018-1074 du 26 novembre2018, J.O. du 5 déc. 20).La partie réglementaire résulte d’un décretdu 3 décembre publié le même jour.Ce décret fixe les règles générales de passa-tion et d'exécution des marchés publics etdes contrats de concession, codifiant lesdécrets 2016-360 et 361 sur les marchéspublics et les marchés publics de défense etde sécurité et le décret 2016-86 sur lescontrats de concession. Il entre en vigueurpour les marchés publics et contrats deconcession pour lesquels une consultation aété engagée ou un avis d'appel à concurren-ce a été envoyé à la publication depuis le1eravril 2019. Pour la modification decontrats de concession, la loi s'applique si laprocédure de passation a été engagée oul'avis de concession a été envoyé à la publi-cation avant le 1eravril 2016. (Décret n°2018-1075 du 3 déc. 2018, J.O. du 5, 21).Le droit de la commande publique codifiémission d’enquête sur la luttemenée par la municipalité deMarseille contre l'habitatindigne.(Résolution n°133 déposée auSénat le 14novembre 2018).
17décembre 20184JURIShebdoimmobilierllNicole Belloubet a présenté aux députés le19novembre deux projets de loi (dont unprojet de loi organique) sur la justice. La gar-de des sceaux explique que l’objectif est dedisposer d’une justice plus proche descitoyens et qui prenne en compte les nou-veaux outils numériques. La réforme a étéconçue dans l’intérêt du justiciable (loi deréforme de la justice), elle est assortie demoyens (c’est une loi de programmation), lebudget de la justice doit passer en 5 ans de6,7milliards à 8,3milliards d’euros.Pour la procédure civile, l’objectif est desimplifier (réduire les modes de saisine desjuridictions, accélérer les divorces). La loiprévoit une dématérialisation des procé-dures d’injonction de payer pour obtenirplus rapidement une ordonnance, en lais-sant une faculté de recours devant une juri-diction de proximité.Le texte favorise le recours aux règlementsamiables des différends, en prenant enconsidération les outils nouveaux que sontles plateformes juridiques, il étend lerecours obligatoire à l’avocat, pour certainscontentieux complexes. Le projet de loicontient aussi une partie pénale, qui fixe parexemple une nouvelle échelle des peines,pour mettre fin aux emprisonnements decourte durée.S’agissant de l’organisation judiciaire, leprojet fusionne les tribunaux d’instance etles TGI, avec maintien des sites.Un juge de la protectionMais Nicole Belloubet ajoute que, pourmaintenir une justice de proximité pour lecontentieux du quotidien, elle maintient unjuge des contentieux de la protection. Il serachargé des tutelles, du surendettement, descrédits à la consommation et des baux d’ha-bitation.Des pôles de compétence spécialisés pour-ront être créés parmi les TGI d’un mêmedépartement. Pour les cours d’appel, s’il enexiste plusieurs par région, l’une pourra êtredésignée pour avoir une fonction de coordi-nation et de spécialisation des contentieux.Quant à la justice administrative, elle doitêtre renforcée par le recrutement de juristesassistants et une meilleure exécution desdécisions par le biais d’injonctions et d’as-treintes.Un tribunal judiciaireLa rapporteure, Lætitia Avia, justifie la réfor-me par une volonté de lisibilité: l’acte de sai-sine du juge sera unique et le tribunal judi-ciaire, issu de la fusion des TI et TGI éviterales renvois de justiciables au bon tribunal.Quant à la spécialisation de tribunaux ellevise en réalité un regroupement de conten-tieux spécifiques, de faible volumétrie et degrande technicité. Quant à la numérisation,elle doit permettre notamment de rendrepubliques toutes les décisions de justice gra-tuitement, en open data.Les députés ont ensuite rejeté les motions derejet préalable et de renvoi en commission.(AN débats, 19novembre, 1eséance).Discussion générale Jean Terlier soutient le recours plus systéma-tique à la médiation. Élargir aux petits litigeset aux conflits de voisinage la tentative préa-lable de résolution amiable rend la justicelisible et accessible. Jean-Louis Massonredoute que la fusion des TI et des TGI soitle préalable de la suppression de tout oupartie des 300 tribunaux de proximité. Ilajoute qu’une décision qui sera rendue parle numérique, c’est une décision déshuma-nisée. Il critique aussi le recours obligatoire àl’avocat pour certains contentieux, commecelui de l’expropriation.Erwan Balanant (Modem) soutient la réfor-me. Quant à Michel Zumkeller, il estime quel‘accessibilité de la justice doit rester unepriorité, et redoute la suppression de cer-tains tribunaux. Ugo Bernalicis (FI) invite àrompre avec les réformes de la carte judi-ciaire qui ont fait passer de 1200 à 800 lenombre de juridictions et propose une toutautre réforme de la justice avec par exempleune forte augmentation des effectifs demagistrats et de greffiers.Stéphane Peu critique la création d’une juri-diction nationale des injonctions de payerchargée de traiter les 500000 injonctionsJUSTICEDÉBATSRéforme de la justice à l’AssembléeLes deux textes soumis aux députés sur la réforme de la justice suscitent des débats tech-niques mais aussi des réflexions fondamentales sur la manière dont un litige soit êtretranché: faut-il toujours un avocat? Peut-on se passer d’audience? Débat instructif.reproduction interdite sans autorisationannuelles, ce qui favorisera les créanciersinstitutionnels qui domineront le systèmecar ils en auront les moyensJean-Michel Clément (Lib. et territoires) esti-me que cette réforme de la justice n’est quele résultat d’une logique financière” quiconsidère que toutes les missions de l’État sevalent et contiennent des réserves d’amélio-ration de productivité. Il fait sienne la for-mule de Montesquieu “Une chose n’est pasjuste parce qu’elle est loi; mais elle doit êtreloi parce qu’elle est juste”. Il estime que cet-te loi n‘est pas juste ; elle éloigne les Françaisde la justice et de leurs droits car elle enaffaiblit la défense. Il redoute que lescitoyens ne disent: puisqu’il n’y a plus detribunal, il n’y a plus de justice… Il critiqueaussi la réorganisation de la justice avec laspécialisation par contentieux et l’expéri-mentation de l’animation de plusieurs coursd’appel par l’une d’elles. Il n’approuve doncpas ce texte.Stéphane Mazars (LaREM) en revanche,soutient cette réforme, car elle donne de lavisibilité aux acteurs; elle fait preuve d’in-novation, par exemple en créant, à titreexpérimental, la cour criminelle.Autre député inquiet de la fusion des TI etTGI, Pierre Morel-A-L’Huissier approuvepar ailleurs le recours accru à la médiationen matière administrative.Marine Le Pen souhaite rehausser le pla-fond de compétence des TI.Dans sa réponse, la garde des sceaux réaffir-me qu’aucun tribunal de proximité ne fer-mera, elle indique que le numérique amélio-rera les procédures et accélérera leur traite-ment, mais ne se substituera pas à l’accueilphysique.A l’article 1er, de programmation, les débatsont porté sur le budget de la justice.(Débats AN, 19novembre, 2eséance).Amendé, cet article a été voté.Philippe Gosselin a proposé de rétablir l’ar-ticle 1erbis, relatif aux conciliateurs de justi-ce, mais il n’a pas été suivi (rejet de sonamendement n°837).L’article 2est relatif à la médiation et vise àdévelopper les modes alternatifs de règle-ments des litiges. La garde des sceauxexplique que les tentatives de résolutionpréalable obligatoires sont prévues pour leslitiges de moins de 4000€ devant le TI etque le texte étend l’obligation aux litiges
17décembre 20185JURIShebdoimmobilierllJUSTICEdevant le TGI s’ils n’excèdent pas un mon-tant fixé par décret (qui sera de 5000€) etaux litiges de voisinage. Daniel Fasquelle yvoit une “justice sans juge” et demande lasuppression de l’article. Sébastien Jumel ensouligne au contraire l’intérêt par exemplepour un bailleur qui réclame 300€ au loca-taire; un conciliateur peut régler le litige.Nicole Belloubet ajoute que le juge pourrapar ailleurs enjoindre aux parties d’aller voirun médiateur. L’amendement de suppres-sion (n°35) a été rejeté(Débats AN, 20novembre, 2eséance).Suite des débats le 21novembre certainsdéputés ont tenté de réduire le champ d’ap-plication de cette nouvelle obligation, maisleurs amendements ont été repoussés et l’ar-ticle 2a été adopté.L’article 3vise à encadrer les services demédiation ou de conciliation en ligne.Dimitri Houbron indique que le texte sécu-rise l’offre en ligne de résolution amiable surles plateformes dédiées; obligations de pro-tection des données, d’accès à l’informationet de secret professionnel. La solution pro-posée ne doit pas reposer sur un traitementautomatisé et les services seront assurés parune personne physique.Stéphane Viry demande la suppression del’article (amendement 77) car il y voit unrisque de privatisation du service public dela justice et que s’impose un traitement algo-rithmique des affaires. La rapporteure Læti-tia Avia indique que ces sociétés dites “legal-techs” existent, dans le cadre de la libre pres-tation de service, et que la loi vise à les enca-drer.La ministre ajoute que ces services pourrontfaire l’objet d’une certification par leCOFRAC. Les amendements de suppres-sion ont été rejetés.Les députés ont alors proposé que la certifi-cation soit obligatoire mais la ministre y voitune atteinte à la liberté d’entreprendredéfendue par la Constitution. L’amende-ment (n°1324 d’Elsa Faucillon) a été rejeté.Amendé, l’article 3 a été voté.Représentation obligatoireL’article 4est relatif à la représentation obli-gatoire par avocats dans certains conten-tieux. Alexandra Louis admet que cela peutreprésenter une garantie pour le justiciabledans les contentieux complexes. À l’inverseRaphaël Schellengerger considère que cettenouvelle règle est la conséquence de la com-plexification du droit et qu’il vaudrait mieuxréduire l’inflation législative. La rapporteu-re, Lætitia Avia, qui soutient la réforme,reconnaît qu’elle devrait s’accompagnerd’une amélioration de l’aide juridictionnel-le. La ministre explique qu’en première ins-tance, la représentation obligatoire seraétendue au contentieux de l’exécution au-delà de 10000€, hors expulsion, pour lecontentieux fiscal, douanier ou pour les réfé-rés. En revanche, pour les demandes demoins de 10000€, pour le surendettement etpour les baux d’habitation, notamment, lareprésentation par avocat restera facultative.Le contentieux familial reste hors représen-tation obligatoire. En appel la représentationobligatoire n’est assortie d’exception quepour le surendettement, les procédures col-lectives et l’appel contre les décisions dujuge des libertés.Le contentieux des baux ruraux reste horsreprésentation obligatoire (rejet de l’amen-dement n°603) de Philippe Latombe.(AN débats, 21novembre 2018, 1eséance).La ministre précise que le seuil de 10000€sera fixé par décret.Éric Pauget a proposé d’autoriser les asso-ciations de consommateurs à les défendreen justice, mais il n’a pas été suivi (rejet del’amendement n°710) et l’article 4 a été voté.Éric Pauget a demandé que soit conférée àl’acte d’avocat (acte sous seing privé contre-signé par avocat) la force exécutoire, mais iln’a pas emporté l’adhésion de ses collègues(rejet de l’amendement n°319).L’article 5(adopté) vise le droit de la famille.(AN débats, 21novembre 2018, 2eséance).Même vote pour les articles6 à8 quater.Changement d’usageUgo Bernalicis propose de supprimer l’ar-ticle 10 bisafin de conserver la garantie queconstitue l’avis du procureur de la Répu-blique dans les procédures de changementirrégulier d’usage d’un local. Selon cetarticle, l’initiative serait laissée au maire.Mais son amendement (n°129) a été rejeté etl’article voté.La ministre a obtenu le vote de l’amende-ment n°1615 qui confère aux huissiersledroit d’accéder aux parties communes desimmeubles d’habitation, comme les agentspostaux.L’article 11fixe les modalités de remise surhonoraires des professionnels du droit. Voté.(AN débats, 22novembre 2018, 1eséance).L’article 13permet de juger un litige sansaudience si les parties en sont d’accord, et ilinstitue une procédure dématérialisée pourles procédures d’opposition aux ordon-nances portant injonction de payer et lesdemandes formées devant le TGI en paie-ment d’une somme ne dépassant pas unmontant fixé par décret. Typhanie Degoisindique que cela pourra s’appliquer auxdemandes de restitution d’un dépôt degarantie d’un bail d’habitation.La ministre confirme que le seuil sera fixé à5000€. Gilbert Collard souligne que le justi-ciable attend toujours un signe humain etque si on dématérialise, on déshumanise, ceque conteste la ministre. L’article 13 a étévoté. A suivre.(AN débats, 22novembre 2018, 2eséance). ❘◗Le cabinet Racine(Fabrice Rymarz) aconseillé Tristan Capital Partners pourla cession d’un actif immobilier à Fon-tenay sous Bois à la SCPI AccimmoPierre. L’acquéreur était conseillé parl’étude Thibiergeet par White & Case(Franck de Vita).❘◗Amélie Lièvre-Gravereaux(conten-tieux fiscal et patrimonial), FranckIacovelli(droit des entreprises en diffi-culté) et Ludovic Tartanson(départe-ment Corporate et Fusions Acquisi-tions) se sont associés pour créer Aca-cia Legalregroupant 6 avocats à Pariset Marseille.❘◗Le cabinet d’avocats Granrutchangede nom et devient Herald.ActeursInitiativesFace aux difficultés rencontrées par lescommerçants depuis la crise des gilets jau-ne, la fédération Procos a pris l’initiative, àlaquelle le CNCC et l’Alliance du commercese sont joints, de solliciter une rencontreavec les conseillers du Président de laRépublique, du Premier ministre et duministre de l’économie. Le président de Procos, François Feijoo,juge indispensable que les entreprises ducommerce soient accompagnées par toutl’écosystème. Procos a par ailleurs écrit auCNCC pour demander aux bailleurs d’ac-compagner leurs locataires, même dans lescentres les moins touchés, pour que lesréseaux puissent dépasser leur problèmeéconomique conjoncturel.(Communiqué du 12décembre 2018)DÉBATS
17décembre 20186JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations27nov. 2018ANn°3523Romain GrauLaREM, Pyrénées-OrientalesTFNB. Mise à jour destextes?La valeur locative des propriétés non bâties estdéterminée en fonction de tarifs fixés par naturede culture. Une instruction du 31 décembre 1908 afixé 13 natures de culture. La doctrine administra-tive a fixé une nomenclature par natures de culture,mais ce classement n'est pas figé. Lorsque desculturesne figurent pas sur la nomenclature, ellessont rattachées à la catégorie la plus pertinente.Le député sollicitait unerévision de cette instruc-tion.27nov. 2018ANn°12703Typhanie Degois,LaREM, SavoieTaxe de séjour. Nouveaumode de calculÉconomieLes hébergements non classés ou en cours declassement, à compter du 1erjanvier 2019, relèventd'un calcul de la taxe de séjour en pourcentagedu prix de la nuitée. Un plafond est prévu à 2,3 par nuit. Ce système est donc simple. La demandede sous-classement peut exister mais est contre-productive pour l'hébergeur qui perd en qualitéaffichée et ne lui fait gagner que quelques cen-times d'euros de taxe.La députée déplorait queles maires soient privés deleur faculté de reclasser leshôtels dans une autre caté-gorie et observe que desétablissements ontdemandé un sous-classe-ment pour payer moins detaxe de séjour.4déc. 2018ANn°12699Émilie Chalas,LaREM, IsèreIR. Paiement par voiedématérialiséeAction et comptespublicsL'obligation de paiement par voie dématérialisée de l'impôt sur le revenu(art. 1681 sexies du CGI) peut prendre trois formes: paiement direct en ligne,prélèvement à l'échéance, prélèvement mensuel. Ces deux derniers moyensn'imposent pas de disposer d'un accès à internet. Les centres des financesexaminent avec bienveillance les demandes d'exonération de majoration, sile contribuable demande à l'avenir un prélèvement à l'échéance.4déc. 2018ANn°3998Jean-Luc Lagleize,Modem, Haute-GaronneLutte contre lesmarchands de sommeilCohésion des territoiresLa loi Elan améliore la lutte contre les marchands de sommeil. Une ordonnancedoit préciser les pouvoirs reconnus au maire, lui permettant de recouvrer sur lepropriétaire les frais de traitement des situations les plus urgentes, inciter à lamutualisation des services de lutte contre l'habitat indigne au niveau intercom-munal et faciliter le transfert par le préfet au président de l'EPCI de ses compé-tences de police de santé publique. D'autres mesures permettent par exemplede confisquer les indemnités d'expropriation lorsqu'une procédure pénale esten cours à l'encontre d'un marchand de sommeil présumé.4déc. 2018ANn°11080Émilie GuérelLaREM, VarSoutien aux organismesde foncier solidaire(OFS)Cohésion des territoiresLe Gouvernement est favorable au développementdes organismes de foncier solidaire qui permettentl'accès au logement à prix maîtrisé. La loi Elanautorise les SEM et les organismes d'HLM à êtreagréés OFS. Les logements faisant l'objet d'un bailréel solidaire (BRS) ont été ajoutés aux logementsSRU. Le logement acquis en BRS reste social en casde revente car le sous-acquéreur doit aussi respecterle plafond de ressources PSLA et un prix plafond.La réponse précise quece dispositif répond auxcritiques du PSLA qui nepermet pas de maintenirle caractère social dulogement en cas derevente.4déc. 2018ANn°11732Typhanie Degois,LaREM, SavoieAbandon manifeste deparcellesCohésion des territoiresLe maire peut contraindre le propriétaire à faireeffectuer des travaux de débroussaillage (art. L 131-10 du code forestier) ou à des travaux d'entretien(art. L 2213-25 du CGCT). Si la commune veutacquérir la parcelle, elle peut utiliser la procédured'abandon manifeste (art. L 2243-1 du CGCT), maiscela ne vise que les parcelles en agglomération. Pouridentifier les propriétaires, les maires disposent déjàdes matrices cadastrales qui comportent les adresseset date de naissance des propriétaires. Ils peuventensuite faire des recherches complémentaires.La députée souhaitaitque les maires reçoiventune liste des parcellespour lesquelles la taxefoncière n'est pluspayée.4déc. 2018ANn°3913Dimitri Houbron,LaREM,NordSeuil de saisine de laCDACÉconomieLe relèvement du seuil d'autorisation d'exploitationcommerciale par la loi de modernisation de l'é-conomie répondait à une exigence communautaire.Augmenter les seuils réduirait la concurrence etpénaliserait les ménages modestes. La loi Elanprévoit, pour préserver les centres-villes, une suppres-sion de la procédure d'autorisation d'exploitationcommerciale en centre-ville et une faculté de sus-pendre l'examen des dossiers hors des centres-villes.Il ne pourra s'agir que de décisions au cas par cas.Le député demandait labaisse du seuil de 1000m2de saisine obligatoirede la CDAC, qu'il jugeaittrop élevé.4déc. 2018ANn°12286Yannick Haury,LaREM,Loire-AtlantiqueConformité des installa-tions électriquesCohésion des territoiresLe diagnostic d'installation électrique est devenu obligatoire à compter du 1erjanvier 2018 pour tous les logements mis en location. Le diagnostic doit êtrefourni lors de la location et lors de la vente. Cela assure la mise en sécuritédes logements au fil de leur location ou de leur vente. Les règles sont rappe-lées dans le guide "qu'est-ce qu'un logement décent?" mis à jour en 2018.
17décembre 20187JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSRÉPONSESCabinets ministérielsOutre-mer: Brice Bondelquitte ses fonc-tions de directeur-adjoint de cabinet d'An-nick Girardin. Sont nommés conseillersauprès de la ministre: Fabrice Thibier(stra-tégie, économie, fiscalité et affaires euro-péennes) et Raphaëlle Séguin(budget,investissement public, relations avec lescollectivités, mer, pêche et ports).(Arrêtés du 4 décembre 2018, J.O. u 7 déc.2018, 66 et 67).MagistratureTribunal administratif: PatrickGensacest nommé président du TA de Limoges.(Décret du 2 déc. 2018, J.O. du 4 déc. 36).Cour d’appel: Christophe Sraudoestnommé premier président de la cour d'ap-pel de Fort-de-France. (Décret du 3décembre 2018, J.O. du 5 déc. 49)Conventions collectivesEntreprises d'architecture: il est envisa- l'extension de deux avenants du 14décembre 2017 et du 29 mars 2018 concer-nant la classification d'une part, l'élargisse-ment à la maîtrise d'œuvre, d'autre part.(Avis publié au J.O. du 5 déc. 106).Au fil du J.O.QPVUn arrêté du 20 novembre donne la listedes quartiers prioritaires de la politique dela ville présentant les dysfonctionnementsles plus importants, qui sont visés à titrecomplémentaire par le NPRNU.Elle comporte 264 quartiers. Leur délimita-tion est accessible sur le site du Commissa-riat général à l'égalité des territoires.(Arrêté du 20 novembre 2018 relatif à la listedes QPV présentant les dysfonctionnementsurbains les plus importants et visés à titrecomplémentaire par le nouveau PNRU, J.O.du 8 déc. 2018, 25).Enrichissement de la languefrançaiseQuelques exemples de préconisation d’usa-ge de termes proposés par la Commissiond'enrichissement de la langue française.(J.O. du 7 décembre 2018, 101). Installation des notairesUn arrêté du 3 décembre détermine la car-te des - 229 zones d'installation libre l'implan-tation d'offices de notaires est utile pourrenforcer la proximité ou l'offre de ser-vices. Le texte fixe des recommandationssur le nombre d'offices à créer dans lesdeux ans à venir.- 77 zones d'installation contrôlées lesdemandes de création d'offices ferontl'objet de contrôle a priori du garde dessceaux.L'arrêté comporte des recommandationsde rythme de création d'offices.(Arrêté du 3 décembre 2018 pris en applica-tion de l'article 52 de la loi 2015-990 du 6août 2015 pour la profession de notaire, J.O.du 6 déc. 13).Réaction du CSNLe Conseil supérieur du notariat estime quecette deuxième vague de nomination denotaires (732 notaires), alors que 1600offices ont été créés depuis juin 2017, inter-vient au moins un an trop tôt. Le CSN obser-ve que la première vague avait été déclen-chée avec retard et que les offices n’ont pasencore trouvé leur équilibre et que le ryth-me ne respecte pas le principe de progressi-vité posé par la loi croissance de 2015. Leprésident du CSN, Jean-François Humbert,estime vital de laisser du temps à ses nou-veaux confrères pour qu’ils s’installent afinde remplir leur mission de service public.(Communiqué du 6décembre 2018).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi746UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.Taxe d’enlèvement des orduresménagèresLe ministre de l’économie répond audéputé Maurice Leroy que les communespeuvent financer la collecte et le traite-ment des ordures ménagères par le bud-get général, une taxe (TEOM) ou uneredevance (REOM). La redevance est calcu-lée en fonction du service rendu. Les tauxde TEOM doivent être fixés de façon à nepas procurer de recettes disproportion-nées par rapport au coût du service (CE,31 mars 2014). Les communes peuventaussi voter des taux différents par zone,en fonction du service rendu et mettre enplace une part incitative de TEOM.(JO AN Q, 4 déc. 2018, 6369).Évolution du PinelInterrogé par Régis Juanico sur l’évolutiondu dispositif Pinel, le ministre de la cohé-sion des territoires lui répond que ce dis-positif, qui devait s'achever fin 2017, estprolongé en zone A et B1. Dans les zonesB2 et C, l'accent est mis sur la rénovationde l'ancien, d'où la prolongation du PTZ.De plus, dans le cadre de l'examen du pro-jet de loi de finances pour 2019, le Gou-vernement a proposé un dispositif de sou-tien aux opérations d'acquisition rénova-tion dans les villes ayant un centre anciendégradé ou qui mettront en place uneopération de revitalisation du territoire. (JO AN Q, 4 déc. 2018, 1860).donation-basedcrowdfunding,crowdsponsoringmécénat participatif,financement participatifpar donquantitative easingpolitique d'expansionmonétairequantitative easingtaperingdésexpansion monétaire,sortie progressive de lapolitique d'expansionmonétairescoringcotation de crédit, cota-tion commercialesubprime credit, sub-prime loan, subpri-me mortgageprêt à haut risque
17décembre 20188JURIShebdoimmobilierllGIDENon défini légalement, le “coliving”consiste à fournir un logement, desespaces privatifs partagés, des espaces col-lectifs partagés et des services. L’offre esttrès ouverte et suscite des questions poursavoir quels immeubles sont concernés etquels publics visés.Le coliving se situe entre la colocation, quin’offre pas de services, et la prestationhôtelière, qui est le plus souvent limitéedans le temps.François Roth, cofondateur de Colonies,qui a déjà lancé une dizaine de projets(Marseille, Fontainebleau, Bagnolet…)explique que les temps de séjours moyenssont de dix mois. Il propose la signatured’un bail et d’un contrat de prestations deservices mais les deux sont indissociables.C’est le produit qui nous guideRenaud Baguenault de Puchesse (avocatassocié, Gide) souligne que le cadre juri-dique mis en place s’adapte au produitproposé. Puisqu’il consiste à fournir unlogement, le contrat entre le prestatairede services et l’occupant est a priori quali-fié de bail. Mais plus l’offre de servicesannexes est abondante, plus on s’écarte dela loi de 1989. Le contrat peut se rattacherà celui d’un logement foyer soit être uncontrat sui generis.Par ailleurs, le prestataire de services,conclut un bail commercial avec l'investis-seur qui est propriétaire de l’immeuble(comme pour une résidence seniors).“C’est le produit qui nous guide” résumeRenaud Baguenault de Puchesse, en souli-gnant que le plus important est que lecontrat soit cohérent et lisible pour l’inves-tisseur.Ce montage suscite également des ques-tions de droit de l’urbanisme. EmmanuelVital-Durand (avocat associé Gide) indiqueque la situation est plus claire dans lescommunes qui ont adopté les nouvellesclassifications de destinations, issues de laréforme de 2016, comme à Lyon. Si lecontrat offre au moins trois des quatre ser-vices (accueil, restauration, ménage, four-niture de linge), il s’agit de services. Adéfaut il s’agit d’habitation.En revanche pour les PLU anciens, il fautfaire une appréciation au cas par cas. Laligne directrice étant que plus les servicesofferts sont abondants, plus la qualifica-tion de service sera probable. Cette qualifi-cation est importante par exemple en rai-son du caractère difficilement réversible dela qualification de résidentiel.Rechercher plus de relationsFrançois Roth présente la variété despublics intéressés par l’offre de coliving:des professionnels de retour d’expatria-tion, des personnes qui viennent de seséparer, d’autres qui font des travaux dansleur propre logement et cherchent unesolution temporaire avant de le réoccuper,d’autres enfin qui ont surtout un besoin derelations nouvelles. Beaucoup de gensétant déracinés, ils trouvent dans cetteoffre un nouveau moyen de relations.Le prix du service est plus levé qu’une colo-cation mais il est de deux à quatre foismoins cher qu’une location Airbnb. L’ob-jectif de Colonies est de proposer un tarifvoisin de celui d’une location meubléeavec des services comparables. Ce peutêtre de 700 par mois pour un studio de18m2en province.Kevin Cardona (directeur de l’innovation,BNP Paribas Real Estate) complète le pro-pos en précisant que l’offre de colivings’adresse souvent à des “communautés”comme celle de sportifs de haut niveau parexemple.François Roth recherche des immeublesidéalement de 2000 m2, afin de pouvoir yinstaller une salle de sport et des équipe-ments de qualité, mais il peut s’agir ausside surfaces plus réduites si elles ont uneconfiguration atypique. L’objectif est deréduire les circulations perdues et parexemple de favoriser des circulations pardes espaces en terrasses.L’accueil des collectivités à cette nouvelleoffre est éminemment variable. EmmanuelVital-Durand indique que la ville de Parisest d’abord préoccupée par le maintiend’une offre permettant une stabilité rési-dentielle ; d’autres communes au contrairevoient dans cette formule un moyen d’atti-rer une clientèle qui paiera des impôts sansexiger de construction d’équipementspublics complémentaires. François Rothestime que l’accueil est plus aisé que lors-qu'il s’agit de construire une résidence étu-diants. Kevin Cardona cite l’exemple d’unautre opérateur, Melt dont un projet enlimite de Paris permet de créer du lienentre la ville et la première couronne asso-ciant une mixité d’usages. A Ferney Voltai-re, le marché des logements familiaux esttrès sollicité et se tend par l’occupation decertains logements en colocation. L’offrenouvelle en coliving permet de détendre lemarché des logements familiaux.Renaud Baguenault de Puchesse ajouteque l’offre intéresse aussi les entreprisesqui peuvent elles-mêmes prendre en loca-tion des logements pour les proposer àleurs salariés, ce qui évite alors le bail de laloi de 1989 et permet une récupération dela TVA.Nombreux atoutsFrançois Roth vante les atouts du coliving:le logement résidentiel a moins de risqued’obsolescence que le bureau ou a fortiorique les locaux de logistique, il comporteun faible risque de vacance et peut êtrecontracyclique par rapport au tertiaire.Colonies a 120 projets en cours en France.S’il a des contacts avec des opérateurs pourdu logement intermédiaire, il ne juge passon produit adapté pour une occupationde longue durée: le contrat est d’ailleurslimité à trois ans (la règle est celle d’unlogement foyer). Plus fondamentalement,François Roth considère que ce type d'oc-cupation est adapté pour un temps de lavie mais pas pour une occupation pérenne.Il a encore un projet pour le logementd’urgence de familles monoparentales.La formule est adaptable; elle peut aussioffrir une partie des services, comme la sal-le de sport, au voisinage. Une formule qui,décidément, crée du lien… Quel statut juridique pour le “coliving”?Alors que les offres de coliving se développent à vive allure, le statut juridique de ce nouveaumode d’habitat, à la frontière du logement et du service, se cherche encore. Rencontre avecdes avocats du cabinet Gide et des acteurs de ce nouveau segment de marché.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsRENCONTRE