dimanche 1 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 750 du 28 janvier 2019

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 750 du 28 janvier 2019
Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Baux d’habitation : Indexation irrégulière. Quelle prescription ?
Logement indécent. Charge de la preuve
Meublés touristiques : Contrôle de la mairie : constitutionnalité ?
SCI : Demande de désignation d’un administrateur provisoire
Vente immobilière : Responsabilité du notaire ?
– 4 – Au Parlement –
Au Sénat en janvier :
– Transition énergétique
– Politique fiscale
– Retour sur la loi Elan
– 4 – Réglementation –
Abus de droit : les précisions de Bercy
– 5 – Rencontre –
Le marché du logement va s’infléchir selon la FNAIM
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Garantie collective des notaires
Sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne
Rejet d’une QPC sur l’IFI
– 8 – Rencontre –
Procos prépare une charte des relations bailleurs preneurs

jugé>La Cour de cassation a transmis auConseil constitutionnel une question sur lecontrôle des locations touristiques (p.3).répondu>Un bailleur qui finance le prix d’achat deson immeuble par des avances sur un contratd’assurance-vie peut déduire les intérêts deses revenus fonciers, a répondu le ministèrede l’économie à Claude Malhuret voir p.6).proposé>Face à la baisse du chiffre d’affaires descommerces, la fédération Procos en appelleà de nouvelles relations avec les bailleurs etpropose une charte des relations bailleurspreneurs (p.8).programmé>Lors d’un débat sur l’énergie au Sénat, leministre François de Rugy a évoqué la miseen place d’un dispositif de soutien au rempla-cement des chaudières à fioul “ma chaudièreà un euro” pour les ménages modestes (p.5).analysé>La FNAIM estime que le marché du loge-ment a atteint un plafond, tant en termes devolumes que de prix (p.5).votée>Les sénateurs ont voté une proposition deloi le 22janvier visant à reprendre quelquesmesures de la loi Elan qui avaient été censu-rées par le Conseil constitutionnel, pour desraisons de procédure (p.4).rejetée>Le Conseil constitutionnel a rejeté une QPCsur l’impôt sur la fortune immobilière. Elle por-tait sur le plafonnement de l’IFI en fonction durevenu mais le Conseil indique que l’IFI n’estpas un impôt sur le revenu mais frappe lacapacité contributive du contribuable queconfère la détention d’un immeuble (p.7).Indexation des bauxDeux aspects de l’actualité nous invitent à évoquer la ques-tion de l’indexation des baux, tant pour le logement que lecommerce.Pour le logement, c’est un arrêt: la cour d’appel de Paris s’estprononcée le 20décembre sur la situation d’un bailleur quiavait pratiqué une indexation du loyer alors que le bail ne com-portait pas de clause d’indexation. Il se posait la question de la pres-cription pour le droit du locataire d’obtenir la restitution de la frac-tion de loyer indûment versée au bailleur. L’affaire avait déjà don- lieu à un arrêt de cassation et la cour d’appel de Paris statuanten renvoi tranche le litige.Le loyer pratiqué au-delà du délai de prescription, 5 ans dans l’af-faire tranchée ici, n’est pas remis en cause. Mais il restait à savoirquel loyer retenir pour les années non prescrites. La cour d’appeladmet qu’il s’agit du loyer appliqué avant la mise en œuvre de laprescription. La cour d’appel de Paris applique la règle qui avait étéénoncée par la Cour de cassation le 6juillet 2017. Le locataire nepeut plus contester l’indexation plus de 5 ans avant sa demande etle calcul de sa créance de restitution doit être effectué sur la basedu loyer acquitté à la date du point de départ de la prescription.L’affaire était toutefois rendue sous l’empire de la loi de 1989 avantsa modification par la loi Alur. La loi de 2014 a ajouté un article7-1qui prévoit que “toutes actions dérivant d'un contrat de bail sontprescrites par trois ans à compter du jour le titulaire d'un droit aconnu ou aurait connaître les faits lui permettant d'exercer cedroit”. Le même article ajoute un délai spécifique d’un an pour l'ac-tion en révision du loyer par le bailleur. Pour une année donnée, lebailleur ne peut donc plus exiger d’indexation de loyer s’il laissepasser un délai d’un an à compter de la date il aurait pu agir. Letexte est favorable au preneur. Mais pour le cas inverse le pre-neur demande restitution de l’indu, on peut penser, sous réserved’interprétation, qu’il faille désormais appliquer le délai de trois ansprévu par l’alinéa 1erde l’article 7-1.Pour le commerce, c’est un appel à négociations. Les adhérentsde Procos, fédération du commerce spécialisé, doivent faire face àla crise conjoncturelle du mouvement des Gilets jaunes et à la bais-se structurelle de leur chiffre d’affaires qui résulte d'une modifica-tion des habitudes de consommation. Les commerçants sont doncconfrontés à l’effet de ciseau de la baisse de leurs recettes et de lahausse des loyers qui résulte de l’indexation annuelle. Procos enappelle donc à revoir le cadre des relations locatives et propose lapréparation d’une charte des relations entre bailleurs et locataires.À suivre. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 75028 JANVIER 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux d’habitation: Indexation irrégulière. Quelle prescription?Logement indécent. Charge de la preuveMeublés touristiques: Contrôle de la mairie: constitutionnalité?SCI: Demande de désignation d’un administrateur provisoireVente immobilière: Responsabilité du notaire?- 4 -Au Parlement-Au Sénat en janvier :- Transition énergétique- Politique fiscale- Retour sur la loi Elan- 4 -Réglementation-Abus de droit: les précisions de Bercy- 5 -Rencontre-Le marché du logement va s’infléchir selon la FNAIM- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Garantie collective des notairesSortie du Royaume-Uni de l’Union européenneRejet d’une QPC sur l’IFI- 8 -Rencontre-Procos prépare une charte des relations bailleurs preneursSOMMAIREEDITORIAL
28janvier 20192JURIShebdoimmobilierllBAUXDHABITATIONBaux d'habitationIndexation irrégulière. Quelleprescription?(CA Paris, Pôle 4, ch. 3, 20décembre 2018,n°17/00245)Un litige au long cours opposait un bailleuret sa locataire pour une location à Paris, lalocataire étant dans les lieux depuis 1975.En réplique à une demande de renouvelle-ment de bail avec hausse de loyer en 2013,la locataire avait invoqué l'absence de clau-se d'indexation dans son bail pour réclamerle remboursement des indexations prati-quées irrégulièrement.La Cour de cassation avait jugé le 6juillet2017, en censurant la décision d'appel, quela locataire ne pouvait plus contester le jeude l'indexation plus de 5 ans avant sademande et que le calcul de la créance derestitution devait être calculé sur la base duloyer acquitté à la date du point de départde la prescription.La cour d'appel de Paris était saisie pourjuger l'affaire en renvoi après cassation.Sur le renouvellement du bail:L'arrêt commence par valider l'offre derenouvellement de bail, qui comportait 38références issues des fichiers de l'OLAP etjuge que le loyer pratiqué, 9,10 le m2étaitinférieur aux loyers des références, 19,46en moyenne, et admet une hausse de lamoitié de la différence entre les deux, éta-lée sur 6 ans.La cour écarte par ailleurs l'argument dulocataire, contestant l'absence de mentionde la superficie dans l'offre de renouvelle-ment:« le défaut de mention de la superficie dulogement dans l'offre de renouvellementn'est pas de nature à entraîner la nullité decette offre, dès lors que cette mention n'estpas requise par la loi et que ce défaut demention n'a nullement fait grief à MmeS.[…] dès lors qu'elle connaissait cette surfacepour habiter les lieux depuis 1975 ».Sur la répétition de l'indu:« La prescription du rappel d'indexationdoit s'appliquer au loyer actualisé à la datedu point de départ du délai quinquennal etnon au loyer d'origine. En effet, le preneur,par l'effet de la prescription, ne peutcontester le jeu de l'indexation plus de 5 ansavant sa demande, dès lors qu'il a acquittéle loyer indexé et il en résulte que seul ledernier loyer actualisé à la date du point dedépart de la prescription doit être pris encompte.Le caractère d'ordre public des règlesposées par le code monétaire et financierrelativement aux indexations illicites, s'ilpermet au preneur de demander qu'uneclause d'indexation illicite soit réputée non-écrite, ne peut faire obstacle au jeu de laprescription extinctive. En effet, la deman-de en restitution des sommes payées enapplication de la clause d'indexation liti-gieuse, s'analyse en une demande de resti-tution de l'indu; les sommes versées enapplication d'une clause d'indexation ont lamême nature que les loyers auxquelles ellessont afférentes. Dès lors, la prescriptionquinquennale est applicable. […]Par suite, la somme à restituer doit être cal-culée par différence entre les loyers payéspar MmeS. durant la période non prescrite,et le dernier loyer applicable 5 ans avant sademande, en juin2009, soit 783,04 ».Observations:Cette affaire décidémenttrès contentieuse permet de tirer un cer-tain nombre de règles, lorsque le bailleur apratiqué une indexation irrégulière. Ils'agissait ici de l'application d'une indexa-tion alors que le bail ne prévoyait pas declause d'indexation.Il en résulte que le bailleur ne pouvant pasindexer le loyer, le locataire est en droit delui demander remboursement de l'indexa-tion indûment pratiquée. Mais la prescrip-tion fait obstacle à ce qu'il obtienne unrappel au-delà de 5 ans.Le loyer à pratiquer doit donc être celuiqui était applicable, 5 ans avant la deman-de de remboursement.Le bailleur peut alors faire une offre derenouvellement de bail pour 6 ans (s'agis-sant ici d'une personne morale) et le loyerde base est celui pratiqué 5 ans avant lademande de remboursement du locataire.Précisons que ce litige est jugé par applica-tion de la loi de 1988 avant l'interventionde la loi Alur et que, s'il existe une claused'indexation, le bailleur doit désormaiss'en prévaloir dans le délai d'un an suivantsa date de prise d'effet, faute de quoi il estréputé avoir renoncé au bénéfice de cetteclause pour l'année écoulée. De plus si lebailleur manifeste sa volonté de réviser leloyer dans le délai d'un an, cette révisionde loyer prend effet à compter de sademande (art. 17-1 modifié de la loi de1989). Sous réserve d'interprétation, lessolutions de l'arrêt rapporté restent appli-cables pour un bailleur qui demanderaitindûment une indexation, sauf sur le délaidésormais fixé à 3 ans.A retenir:Une indexation irrégulière ne peutpas être remise en cause au-delà du délaide prescription : 5 ans et désormais 3 ans.Logement indécent. Charge dela preuve(CA Paris, Pôle 4, ch. 98, 20décembre 2018,n°16/25634)Un locataire en litige avec son bailleur sur desimpayés de loyer, rétorquait en invoquant lecaractère indécent du logement (bail de 2012ayant pris fin en 2013). Sa demande avait étérejetée en première instance, et la cour d'ap-pel confirme la décision:« l'appelant soutient […] que le système dechauffage était défectueux et que le loge-ment avait des problèmes d'isolation etd'humidité.Comme l'a justement relevé le premierjuge, […] les photos, qui sont contestées,sont postérieures à la période contractuelle[datées de 2015], ce qui ne leur confèreaucun caractère probant. Par ailleurs, la fac-ture d'électricité mentionne une consom-mation de 115,79 par mois. Ce montant,certes important, ne suffit pas pour caracté-riser un chauffage défectueux susceptiblede rendre un logement indécent.De surcroît, l'état des lieux d'entrée a men-tionné un logement en très bon état et iln'est justifié d'aucune réclamation locativedurant la période d'occupation des lieux.Ainsi l'indécence alléguée du logementn'est nullement démontrée par le locataireà qui incombe la charge de la preuve».Le locataire est donc condamné à payer l'ar-riéré locatif sans application d'exceptiond'inexécution.JURISPRUDENCE❘◗Nouveau président pour LCA-FFBGrégory Monodsuccède à Patrick Van-dromme à la présidence des construc-teurs aménageurs de la FFB. GrégoryMonod, 42 ans, est président de Sogimm.Il était vice-président de LCA-FFB, encharge de la promotion immobilière.❘◗Joël Chéritela été élu présidentd’Action logement services.Il est président de Rétis,société spécialisée dans lesservices informatiques, decommunication et decybersécurité.Acteurs
Observations:Le bailleur doit fournir unlogement décent (art. 6 de la loi du6juillet 1989). Cette obligation doit êtreremplie à la signature du bail et tout aulong du bail (CA Nîmes, 21 oct. 2010). Lejuge peut autoriser la suspension du paie-ment du loyer en raison du défaut d'entre-tien de l'immeuble, envahi de cafards,dégradé et malodorant (CA Paris 20 déc.2007). L'exigence de fournir un logementdécent est d'ordre public (Civ. 3e, 15 déc.2004).Le présent arrêt traite de la charge de lapreuve. Lorsque l'état des lieux d'entréeindique que le logement est en bon état, ilappartient au locataire de prouver l'absen-ce de décence.A retenir:Il incombe au preneur de prou-ver l'absence de décence.Meublés touristiquesContrôle de la mairie: constitu-tionnalité?(Civ. 3e, 17janvier2019, n°102, FS-P+B+I, ren-voi, pourvoi n°18-40040)Les propriétaires d'un appartement à Pariscontestaient le pouvoir reconnu aux agentsassermentés du service municipal de Parisde visiter les logements, les textes pré-voyant que l'occupant est tenu de laisservisiter et qu'en cas de carence de sa part,l'agent peut se faire ouvrir les porte et visi-ter les lieux en présence du maire ou ducommissaire de police mais sans autorisa-tion judiciaire (art. L 651-4, L651-6 et L 651-7 du CCH). La Cour de cassation admet quela question est sérieuse et la renvoie auConseil constitutionnel:« Attendu que la question posée présenteun caractère sérieux dès lors que ces dispo-sitions reconnaissent aux agents assermen-tés du service municipal du logement lepouvoir de pénétrer dans des lieux à usaged’habitation en l’absence et sans l’accord del’occupant du local, sans y avoir été préala-blement autorisés par le juge judiciaire,qu’elles ne comportent pas de précisionssuffisantes relatives aux conditions d’exerci-ce des visites des locaux et d’accès aux docu-ments s’y trouvant et ne prévoient pas devoies de recours appropriées permettant defaire contrôler par un juge la régularité desopérations;D’où il suit qu’il y a lieu de la renvoyer auConseil constitutionnel ».Observations:La question est intéressantecar le législateur accorde un pouvoirimportant à l'administration pour effec-tuer les contrôles sur l'usage des locaux.L'objectif des articles L 631-7 et suivants duCCH est d'éviter que trop de logementsdes grandes villes perdent leur usage derésidence principale et soient affectés à lalocation touristique. Mais ce pouvoir nesaurait être exercé sans le respect des pro-tections constitutionnelles. En transmet-tant la question, la Cour de cassationobserve que les textes ne comportent pasde précisions suffisantes sur les conditionsd'exercice des visites des logements. Onsuivra donc avec intérêt la réponse duConseil constitutionnel.SCIDemande de désignation d'unadministrateur provisoire(Civ. 3e, 17janvier2019, n°27, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°17-26695)À la suite du décès de l'associé majoritaired'une SCI familiale, trois enfants étaientdevenus nus-propriétaires indivis des partsde leur père, tandis qu'une autre personneen avait l'usufruit.L'assemblée de la SCI ayant désigné un desenfants comme gérant, un autre contestaitcette décision au motif qu'il n'avait pas étéinformé de la tenue de l'assemblée. Il avaitdonc assigné la SCI pour obtenir la désigna-tion d'un administrateur provisoire. Sondroit de demander cette désignation étaitcontesté. Mais la Cour de cassation confir-me son droit à agir en ce sens:« Mais attendu qu'ayant constaté queMmeS., nue-propriétaire indivise de droitssociaux, avait la qualité d’associée, la courd’appel en a déduit à bon droit qu’elle étaitrecevable à agir en désignation d’un admi-nistrateur provisoire;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ».Le pourvoi est rejeté.Observations:L'auteur du pourvoi soute-nait que le demandeur en nullité de l'as-semblée ne pouvait pas agir car il était nu-propriétaire indivis minoritaire et que lademande de nomination d'un administra-teur provisoire est une mesure grave quine peut pas être présentée par un seulindivisaire associé minoritaire. Il se fondaitsur l'article 815-9 du code civil selon lequelchaque indivisaire peut user et jouir desbiens indivis "dans la mesure compatibleavec le droit des autres indivisaires". Parexemple, un indivisaire peut faire cesser lesactes accomplis par un autre qui ne respec-tent pas la destination de l'immeuble ouqui portent atteinte à ses droits égaux etconcurrents sur la chose indivise et agirpour obtenir réparation du préjudice (Civ.1e, 15avril 1980). Peut aussi agir un indivi-saire pour obtenir l'expulsion d'un autreindivisaire qui a occupé les lieux pendantplus de 15 ans sans verser d'indemnité, cequi est incompatible avec les droits desautres indivisaires (Civ. 1e, 26octobre 2011,n°10-21802).En l'espèce, la Cour de cassation n'a pasadmis le raisonnement suivant lequel lademande de nomination de l'administra-teur provisoire porterait atteinte aux droitsdes autres indivisaires. On peut ajouterque c'est au contraire cette action qui per-met de vérifier si les droits de chacun ontété respectés.A retenir:Un associé minoritaire peutdemander la nomination d'un administra-teur provisoire, même s'il est seulementnu-propriétaire indivis de parts sociales.Vente immobilièreResponsabilité du notaire?(Civ. 3e, 17janvier2019, n°25, rejet, pourvoin°17-26490)Une société avait acquis deux immeublesdans le secteur sauvegardé du Puy-en-Velais. Elle les avait ensuite divisés et reven-dus en l'état en constituant une AFUL pourchaque immeuble.Le notaire avait établi les actes de vente, lesstatuts des AFUL, versé des fonds pour lestravaux mais ceux-ci n'étaient pas été réali-sés et la société étant alors mise en liquida-tion judiciaire, divers copropriétairesavaient engagé une action contre le notai-re et le directeur des AFUL.En cassation, les requérants contestaientl'arrêt d'appel qui avait écarté la responsa-bilité du notaire.Mais la Cour de cassation confirme la déci-sion:« Mais attendu, d’une part, qu’ayant relevéque les permis de construire et autorisationsspéciales de travaux avaient été obtenuscourant 2005 et retenu qu’aucune despièces produites aux débats ne démontraitque, si les acquéreurs avaient été plusamplement informés sur les contraintes del’opération et les règles de fonctionnementde l’AFUL, ils auraient renoncé à contracter,la cour d’appel […] a pu déduire de ces seulsmotifs que la preuve d’un lien de causalitéentre le défaut de conseil et le préjudiceinvoqué n’était pas rapportée;Attendu, d’autre part, qu’ayant relevé28janvier 20193JURIShebdoimmobilierllMEUBLÉS- SCI - VENTEJURISPRUDENCEreproduction interdite sans autorisation
28janvier 20194JURIShebdoimmobilierllJURISPRUDENCEAUSÉNATAUPARLEMENTAbus de droit: précisions de BercyLe ministère de l’action et des comptespublics a apporté des précisions sur la miseen œuvre du nouvel outil de lutte contreles montages abusifs (art. L 64 A du LPF)issu de la loi de finances pour 2019. Ilindique que: - ce nouveau dispositif entre en vigueur au1erjanvier 2020 (actes passés à compter decette date),- l’administration en précisera les modalités,après concertation avec les professionnels,- s’agissant des démembrements de pro-priété, la loi “ne remet pas en cause lestransmissions anticipées de patrimoine,notamment celles pour lesquelles le dona-teur se réserve l’usufruit du bien transmis,sous réserve bien entendu que les trans-missions concernées ne soient pas fictives”.Le communiqué conclut que l‘inquiétuden’a pas lieu d’être car la loi encourage lestransmissions anticipées…(Communiqué du 19janvier 2019).qu’au moment de l’intervention de M. Y., lasociété Résonance Diderot-Hugo était pro-priétaire de lots non encore vendus àMM. H. et Z. et que la société Gecko, acqué-reur d’un local commercial, était dispenséede contribuer aux travaux du fait des condi-tions de défiscalisation de l’opération, lacour d’appel, qui a fait l’exacte applicationde l’ordonnance du 1erjuillet 2004 et de l’ar-ticle L. 322-1 du code de l’urbanisme enretenant leur qualité de propriétaire inté-ressé par l’exécution des travaux, laquellen’implique pas leur paiement, et qui n’étaitpas saisie d’un manquement du notaire àune obligation de prudence et de vigilanceen tant que séquestre, a pu en déduire quela constitution des AFUL et leur mode defonctionnement n’étaient entachés d’aucu-ne irrégularité et que le notaire n’avait pascommis de faute en versant les fonds affec-tés aux travaux en exécution des résolutionsdes assemblées générales et des ordres dudirecteur de ces associations ». Le pourvoiest rejeté.Observations:Les acquéreurs se retrou-vaient donc propriétaires de lots dans unimmeuble à rénover après avoir versé àfonds perdus, des sommes destinées auxtravaux. Pouvaient-ils en imputer la fauteau notaire?Le notaire avait rédigé une partie des acteset connaissait l'objectif de défiscalisationdes acquéreurs. La cour d'appel avaitreconnu que le notaire devait donc attirerl'attention des acquéreurs profanes sur lescontraintes liées à la défiscalisation et lesrisques induits notamment en cas de non-obtention du PC ou de l'autorisation spé-ciale de travaux et qu'il aurait insérerune condition suspensive, ce qui n'avaitpas été fait. Mais c'est la preuve du lien decausalité entre la faute et le préjudice quin'était pas établie puisque les PC et lesautorisations de travaux avaient bien étéobtenus.La cour d'appel avait aussi observé que lenotaire ne pouvait pas recommander uneVEFA puisque le régime Malraux imposeque les propriétaires soient à l'initiative destravaux; or dans une VEFA ce ne sont pasles acquéreurs qui auraient pu commanderles travaux. La responsabilité du notaire estdonc écartée. Retour sur la loi ElanCertains articles de la loi Elan ayant été cen-surés par le Conseil constitutionnel pour desraisons de procédure, Sophie Primas (LesRépublicains) a rédigé une proposition deloi pour reprendre deux articles: l’article 19qui pose le principe que les bailleurs sociauxaccordent l’autorisation aux forces de l'ordreun accès permanent aux parties communesde leurs immeubles et l’article121 qui com-plète le délit d’occupation des immeubles etfacilite la résiliation du bail en cas de troublele voisinage constaté par une décision pas-sée en force de chose jugée. Dominique Estrosi-Sassnone explique que letexte étend le délit d’occupation abusive deshalls d’immeubles. Il y ajoute l’occupationabusive des espaces communs ou des toitsdes immeubles. La peine encourue estaggravée, passant de 6 mois à un an de pri-son si l‘occupation est émaillée de voies defait ou de menaces.Seront assimilés à des troubles de voisinageles faits de trafic de drogue commis dans lelogement, ou l’immeuble. Un bailleur socialpourra ainsi plus facilement résilier un bail,en se fondant sur la condamnation pour tra-fics de stupéfiant du preneur.Julien Denormandie confirme que ces deuxarticles avaient été adoptés par le Parlement,mais censurés par le Conseil constitutionnelpour raison de procédure. Il rappelle lecontenu de ces articles, précisant parexemple qu’il comporte une mesure com-plémentaire d’interdiction de paraître dansles lieux de l’infraction, dans la limite de 3ans. Jacques Mézard, désormais sénateur,soutient aussi la proposition.L’article 1erqui insère un article L 12-10-1dans le CCH a été voté. L’article 2 modifiel’article L 126-3 du CCH. Il a été adopté.Jean-Pierre Grand a proposé, ave succès, derétablir d’autres articles. Il s’agit desmesures suivantes:- accès des huissiers aux boîtes à lettres,- accès des agents assermentés des collectivi-tés aux parties communes des immeublesd’habitation,- accès des services statistiques publics à cesmêmes immeubles.L’ensemble de la proposition de loi a étévoté. (Débats Sénat, 22janvier2019).Politique fiscaleInterrogé sur les choix fiscaux du Gouverne-ment, Bruno Le Maire répond aux sénateursqu'il est favorable à la suppression de la taxed’habitation pour tous les ménages et aumaintien de la suppression de l’ISF et à celuidu prélèvement forfaitaire unique.(Débats, Sénat, 15janvier 2019).Transition énergétiqueA l’occasion d’un débat au Sénat le 15 jan-vier, François de Rugy a indiqué que deuxtextes étaient en préparation: d’une part laprogrammation pluriannuelle de l’énergie,d’autre part la loi Énergie, révisant la loi detransition énergétique de 2015. Le ministreindique qu’un effort particulier doit être faitsur les chaudières à fioul “dont nous vou-lons la disparition d’ici 10 ans”. Il ajoutevouloir encourager les économies d’éner-gies dans les logements et le tertiaire.Répondant à Roland Courteau, le ministreévoque l’idée de lancer un appel d’offrespour trouver un opérateur national suscep-tible de permettre d’atteindre l’objectif derénovation de 500000 logements par an. Ilajoute vouloir mettre en place un dispositifde chaudière à un euro pour les ménagesles plus modestes, les certificats d’économied’énergie vont permettre de financer lechangement de chaudière.(Débats, Sénat, 15janvier2019).FISCALITÉ
Le volume des ventes atteint unplafondLe nombre de transactions de logement aatteint 965000 en 2018. Ce montant quiest en légère augmentation (+0,3%) parrapport à 2017 montre que le marchéatteint un palier, estime le président de laFNAIM, Jean-Marc Torrollion. Il faut toute-fois relativiser le haut niveau de transac-tions: mesuré par rapport au parc, le mar-ché de 2018 représente 2,66% du parc(36,3 millions de logements), ce qui est unniveau quasiment identique à celui de2000 : 2,68 % (793000 ventes pour 29,6millions de logements).La FNAIM considère que, dans un contextede dégradation de la confiance desménages, le marché a atteint un plafond.Ainsi que celui des prixS’agissant prix, ils ont augmenté de +2,7%en 2018 (pour une inflation de +1,9%),mais plus pour les appartements (+3,8%)que pour les maisons (+1,5%). Par ailleurssi les prix ont fortement augmenté à Paris(+5,9%), ils ont moins progressé en Île-de-France (+4,1%) et moins encore en pro-vince (+2,1%). Mais cette moyenne pro-vinciale recouvre de grandes disparités:fortes hausses dans les grandes métropolesrégionales (+8,8% à Bordeaux, +7,4% àLyon, +6,7% à Nantes), mais hausse infé-rieure à l’inflation à Lille ou Rouen(+0,7%) ou à Orléans (+1,3%).En Ile-de-France, les prix des maisons ontmoins augmenté (+2,1%) que ceux desappartements (+4,5%).En province, l’écart est également sensible:hausse de +1,4% pour les maisons mais+3,1% pour les appartements.Considérant que les taux d’intérêt peuventdifficilement se réduire (1,5%) et que ladurée des prêts a atteint sa limite haute(20 ans), la FNAIM estime que les prix ontaussi atteint un palier, le marché n’ayantplus de marges d’ajustement.Jean-Marc Torrollion observe aussi que lataxe foncière a augmenté de +38,9%depuis 2003 et qu’entre 2008 et 2009, lescollectivités ont compensé la baisse desdroits de mutation par une hausse destaxes foncières.Soutien au DenormandieHeureusement surprise de la création du“Denormandie”, la FNAIM soutient ce dis-positif, saluant la prise de conscience duGouvernement que l’investissement dansl’ancien est aussi important que dans leneuf.Le Denormandie devrait permettre deréorienter l’épargne vers les Cœurs de villequi ont souffert de paupérisation. LaFNAIM a calculé le rendement possiblepour diverses hypothèses d’investissementet en déduit que le rendement est supé-rieur à 5% (cf. tableau).Ce dispositif va trouver son public auprèsd’investisseurs qui connaissent leur ville etva permettre de rénover les centres-villes.En revanche, les agences de la FNAIMn’ont pas observé en 2018 de retour desinvestisseurs et confirment la tendance despersonnes qui héritent de biens immobi-liers de les mettre en vente, notammenten raison de l’IFI.Perspectives 2019Jean-Marc Torrollion affiche sa prudence,en raison du niveau maximum de capacitéd’endettement des ménages, d’un indica-teur de confiance qui se dégrade et d’uneffet prix qui commence à désolvabiliserles ménages. Il en déduit “le marché vas’infléchir, à la fois en termes de dynamis-me de transactions que de prix, avec degrandes disparités territoriales”. Le marchédevrait perdre de 60000à 70000 transac-tions et atteindre 900000 ventes, avec desbaisses de prix de -1% à -2%. Loïc Cantin,président adjoint, précise que l’évolutiondevrait être différente suivant les régions,28janvier 20195FNAIMJURIShebdoimmobilierllRENCONTRELe marché du logement va s’infléchir selon la FNAIMLe président de la FNAIM, Jean-Marc Torrollion indique que le marché dulogement a atteint un plafond tant en termes de volumes que de prix. Avecla dégradation de la confiance des ménages, le marché devrait s’infléchir. LaFNAIM soutient le dispositif Denormandie.les grandes métropolesrégionales étant toujoursà la hausse.Politique du loge-ment Pour la FNAIM, l’année 2019 va être mar-quée par la réforme de la copropriété. Laparution des décrets sur les modalités devote en assemblée par vidéo et le vote parcorrespondance va modifier l’approche desassemblées générales. S’agissant du conte-nu des extranets des copropriétés, laFNAIM demande une modération des exi-gences du Gouvernement.Défense de la professionQuant au plafonnement des honorairesdes professionnels, la FNAIM réitère sademande qu’ils restent libres et rappelleque les modes de fonctionnement sonttrès différents d’un promoteur à l’autre.Pour limiter les abus, Jean-Marc Torrollionpropose un engagement de modération,par exemple à 11% TTC.S’agissant du permis de louer, la FNAIMdéplore qu’il faille un mois pour l’obtenir,ce qui ralentit les mises en location. Ellerappelle son exigence que l’obtention dupermis reste gratuite et sa propositiond’en dispenser les locations réalisées parl’intermédiaire d’un professionnel.Le député Mickaël Nogal a été chargéd’une mission sur la réforme des agentsimmobiliers. La FNAIM a participé à unepremière rencontre, et attend la mise enplace du CNTGI. Elle entend par ailleursfaire respecter la défense du titre d’agentimmobilier, introduit par la loi Elan.Effet Gilets jaunes ?En matière fiscale, la FNAIM plaide pourl’absence de fiscalité punitive (comme leseraient les droits de mutation liés à la per-formance énergétique d’un logement)mais suggère au contraire des mécanismesincitatifs: un livret d’épargne de perfor-mance énergétique pour-rait être consacré à destravaux de rénovation etouvrir droit à des aidescomplémentaires del’ANAH.Jean-Marc Torrollionobserve enfin que lesrevendications des Giletsjaunes sont exclusivementorientées vers l’État, etnon vers les employeurs,ce qui est la conséquenced’un Etat hypertrophié.VillesLoyersperçus surla périodeRéductiond’impôt(12%)Loyers +réductiond’impôtpar anCoût del’opéra-tion (1)Rende-ment brutannuelCarcassonne32616104317174869238,2%Auxerre375841425486401187847,3%Pau412561767298211472646,7%Voiron4024820488101231707315,9%St-Nazaire4190424060109942005045,5%Grasse5356829225137992435455,7%Mise en location d’un logement de 60 m2pendant 6 ans.(1)Prix hors frais de notaire + travaux représentant 25% du total.Rendement d’un investissement Denormandie
28janvier 20196JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations18déc. 2018ANn°4359Sébastien HuygueLes RépublicainsNordAide au logementCohésion des territoiresLe décret 20116-92 a modifié les aides au logement pour en supprimer lebénéfice aux locataires dont le loyer est manifestement trop élevé par rap-port à la taille du ménage. Cette mesure s'applique de façon dégressive. Ellevise à diminuer les aides aux locataires dont le logement ne correspond pasaux besoins.18déc. 2018AN 6969Richard Ferrand,LaREM,FinistèreObligation de recours àl'architecteCohésion des territoiresL'obligation de recours à l'architectefait l'objet dedispense pour les constructions dont la surface deplancher ne dépasse pas 150 m2, qu'il s'agisse deconstruction initiale ou de travaux sur construc-tion. Le critère de l'emprise au sol n'est plus utilisé(sauf pour les constructions agricoles et les serres).Texte de référence: art. L431-1 et R 431-2 du codede l'urbanisme.18déc. 2018AN 8635Marc Delatte,LaREM,AisneEffet de l'ORTCohésion des territoiresLe périmètre de l'opération de revitalisation de territoireemporte des effetsjuridiques comme le permis d'aménager multi-sites, un droit de préemptionrenforcé, un seuil d'exemption de passage en commission départementaled'aménagement commercial pour les projets d'implantation commerciale.Les ORT sont l'occasion de définir un projet urbain, économique et social derevitalisation du territoire.18déc. 2018AN 9533Alexandra ValettaArdisson,LaREM,Alpes-Maritimes Taxe d'habitation desrésidences secondairesÉconomieLes résidences secondaires sont définies par a contrario: logements qui neconstituent pas une résidence principale et qui ne sont pas vacants. Le Prési-dent de la République n'est engagé à supprimer la taxe d'habitation pourl'ensemble des ménages. La question de la taxation des résidences sec-ondaires sera abordée à cette occasion lors du débat de loi de finances recti-ficative en 2019.20déc. 2018Sénatn°4627DominiqueEstrosi-Sassone,Les Républicains,Alpes MaritimesContrôle des règlesd'accessibilitéCohésion des territoiresL'autorité compétente pour délivrer un permis deconstruire peut procéder à des vérifications et sefaire communiquer des documents sur la réalisa-tion des bâtiments. Ce droit de visite et d’obtenirla communication de tous documents se rappor-tant à la réalisation des bâtiments s’exerce pen-dant la construction et 3 ans après l'achèvement.La sénatrice critiquait lenon-respect des règlesd'accessibilité de loge-ments sociaux et des dif-férences de constructionentre logements sociauxet privés.20déc. 2018Sénat 5032Eric Gold,RDSE, Puy-de-DômeSimplification normativedans la constructionCohésion des territoiresLes professionnels seront associés à la réécriture du CCH en collaborationavec le Conseil supérieur de la construction et de l'efficacité énergétique.Une mission d'analyse et de proposition a été confiée à Yves Laffoucrière etLudovic Scarpari. Elle prendra en compte la numérisation progressive desrègles de construction.20déc. 2018Sénat 2170Claude Malhuret,Indépendants,AllierRevenus fonciers.Recours à une avancesur contrat d'assurancevieÉconomieLes intérêts d'un emprunt bancaire contracté pour l'acquisition d'un bienlocatif sont déductibles des revenus fonciers. Si une avanceest consentie surun contrat d'assurance-vieet appelle un remboursement à l'échéance ducapital avancé et le paiement d'intérêts, les intérêts peuvent, si l'avance estremboursée au terme du prêt, être admis en déduction pour la détermina-tion du revenu net foncier.20déc. 2018Sénat 6116Christine Herzog,NI, MoselleBiens non délimitésJusticeDes biens "non délimités"peuvent figurer au cadastre sous forme de par-celle unique pour un ensemble de parcelles. Si la situation résulte d'un désac-cord sur les limites de propriété, il peut être réglé par une action en bornagedevant le tribunal d'instance. Si la consistance même des droits de propriétéest en cause, le TGI sera compétent pour trancher la question (action enpartage ou action en revendication). Il peut aussi y avoir une indivision for-cée perpétuelle si la parcelle est un accessoire indispensable aux immeublesvoisins (CA Angers, 3 juillet 2012).20déc. 2018Sénat 3018Fabien Gay,CRC, Seine-Saint-DenisEuropaCityTransition écologiqueLe Gouvernement est resté attentif aux adapta-tions du projet EuropaCity. Une nouvelle phase detravail doit être engagée entre le porteur du pro-jet EuropaCity et Grand Paris Aménagement. LeGouvernement en attend des engagements deperformance environnementale et sur les condi-tions de desserte.Le sénateur attendait lesrésultats du travailannoncé en intermin-istériel.25déc. 2018AN 6135Laurianne Rossi,LaREM,Hauts-de-SeineCarnet numérique dulogementCohésion des territoiresLa loi Elan a modifié la base législative du carnet numérique, ce qui permetde le mettre en place. Pour la construction neuve, il sera obligatoire pourtout permis déposé après le 1erjanvier 2020. Un décret, courant 2019 en pré-cisera le fonctionnement et son contenu. L'expérimentation en cours enmontre l'intérêt.25déc. 2018AN 8824Alexandra ValettaArdisson,LaREM,Alpes-Maritimes Notification des permisde construireCohésion des territoiresIl incombe à l'administration deprouver la dateàlaquelle le pli accompagnant sa décision fait l'ob-jet d'une 1eprésentation à l'adresse de l'intéressé.La preuve peut résulter d'une attestation du pres-tataire (CE 29 janvier 2014).La réponse rappelle quel'instruction des permisdoit être dématérialiséed'ici le 1erjanvier 2022.
28janvier 20197JURIShebdoimmobilierllNOMINATIONSCabinets ministérielsPremier ministre: Maïa Wirginest nom-mée conseillère culture, communication,régulation numérique (chef de pôle), enremplacement d'Olivier Courson au cabi-net d'Edouard Philippe. (Arrêté du 14jan-vier2019, J.O. du 15janvier, 21).Économie: Juliette Ouryest nomméeconseillère affaires européennes et inter-nationales auprès du cabinet de Bruno LeMaire. Ele succède à Eléonore Peyrat.(Arrêtés du 15janvier2019, J.O. du 18jan-vier, n°56 et57).Ville et logement: Julie Lavet quitte sesfonctions de conseillère spéciale de JulienDenormandie. (Arrêté du 14janvier2019,J.O. du 18janvier, 62).Administration centraleMer: Denis Robinest nommé secrétairegénéral de la mer. (Décret du 16jan-vier2019, J.O. du 17janvier 2019, n°45).Organismes publicsConseil national de l'air:Jean-Luc Fugit,député du Rhône, est nommé président.Stéphanie Coullon est nommée au titre dela FFB. (Arrêté du 8janvier2019, J.O. du16janvier2019, n°31).Forêts: Christian Dubreuilquitte sesfonctions de directeur général de l'Officenational des forêts. Jean-Marie Aurandestnommé directeur général par intérim.(Décret du 16janvier2019, J.O. du 17janvier,n°60 et arrêté du 17janvier, J.O. du 18jan-vier, n°61).(art. R 114-9-4):- Justice, notamment aide juridictionnelle;- Logement et urbanisme, notamment lesprocédures relatives à l'achat d'un bien etaux aides financières y afférentes, copro-priété, location et protection de l'habitat.2. Dans trois régions (Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne et Occitanie) est expéri-menté l'échange d'information par l'inter-face de programmation "API entreprises".Cette expérimentation vise 4 domaines:- Aides publiques,- ERP,- ICPE,- Marchés publics (constitution du dossierde candidature).En sont dispensées les collectivités territo-riales de moins de 3500 habitants.(Décret n°2019-31 du 18janvier2019 relatifaux échanges d'informations et de donnéesentre administrations dans le cadre desdémarches administratives et à l'expérimen-tation prévue par l'article 40 de la loin°2018-727 du 10août2018 pour un Etat auservice d'une société de confiance, J.O. du20janvier n°68).Garantie collective des notairesLe taux de la cotisation due par chaquenotaire est fixée à 0,25% de la moyennedes produits totaux de2016 et2017.Si la moyenne est inférieure à 176231, ilest prévu une décote:- moyenne <137204: décote de 100%,- moyenne <157022,: décote de 50%,- moyenne <176231: décote de 25%.(Arrêté du 15janvier2019 fixant le taux de lacotisation due par les notaires au titre de lagarantie collective pour l'année 2019, J.O. du18janvier n°4).Europe: sortie du Royaume-UniLe Gouvernement est autorisé à prendrepar ordonnances des mesures d'adaptationau retrait du Royaume-Uni de l'Unioneuropéenne.A noter parmi la liste des mesures pro-grammées: la création d'un régime procé-dural temporaire et simplifié pourconstruire ou aménager en urgence deslocaux pour le rétablissement du contrôledes marchandises et passagers à destina-tion ou en provenance du Royaume-Uni(urbanisme, expropriation, domanialitépublique…).(Loi n°2019-30 du 19janvier2019 habilitantle Gouvernement à prendre par ordonnancesles mesures de préparation au retrait duRoyaume-Uni de l'Union européenne, J.O. du20janvier, n°1).AU FIL DU J.O.Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShebdoimmobilierGrand débat nationalUn décret institue une mission d'organisa-tion et de coordination du grand débatnational auprès du Premier ministre. Lamission est prévue pour trois mois.(Décret n°2019-23 du 14janvier2019, J.O.du 15janvier, n°1).Commission nationale du débatpublicJean-Luc Renaudest désigné commegarant de la concertation préalable duprojet de rénovation et de modernisationdu Parc des expositions de la Porte deVersaillesà Paris. (Décision n°2019/3 du9janvier2019, J.O. du 20janvier, n°89).Rejet d'une QPC sur l'IFILe Conseil constitutionnel était saisi d'unedemande de QPC relatif à l'impôt sur lafortune immobilière. La question portaitsur le plafonnement de l'impôt en fonc-tion du revenu du contribuable. Pourapprécier la limite, la loi (art. 979 du CGI)tient compte des plus-values réalisées parle contribuable, mais sans intégrer aucuncorrectif. Le contribuable soutenait qu'enrefusant de tenir compte notamment del'érosion monétaire, ce mode de calculmajorait artificiellement ses revenus.Le plafonnement de l'IFI est le suivant: letotal de l'IFI et de l'impôt sur le revenu nedoit pas dépasser 75% des revenus ducontribuable. Le Conseil constitutionnelrejette l'argument et juge que le dispositifest conforme à la Constitution au motifque l'IFI n'est pas un impôt sur le revenu,mais frappe la capacité contributive ducontribuable que confère la détention debiens immobiliers.(Décision n°2018-755 QPC du 15jan-vier2019, J.O. du 16janvier, n°80).Démarches administratives.Échange d'information entreadministrations1. Un décret fixe les modes de transmis-sion des données entre administration(art. L 114-8 et 9 du code des relationsentre le public et l'administration).Pour les demandes des entreprises, lesdomaines concernés sont notamment lessuivants (art. R 114-9-1):- Fiscalité,- Marchés publics, pour ce qui concerne laconstitution du dossier de candidature,- Législation sur les baux commerciaux etprofessionnels.Pour les demandes des particuliers, lesadministrations échangent entre elles lesinformations dans les domaines suivants
28janvier 20198JURIShebdoimmobilierllPROCOSQuel impact du mouvement des Giletsjaunes sur le commerce? Le président deProcos, qui présentait son analyse deconjoncture ce 18janvier observe que lesujet central est celui de l’accès auxmagasins. Cela se passe bien, sauf à Paris,Montpellier… et François Feijoo, d’égre-ner la liste des nombreuses villes lecommerce est perturbé. Emmanuel LeRoch, délégué général de Procos ajouteque ce mouvement a coïncidé avec unepériode de haute activité et qu'il se pour-suit.Rupture d’activité en novembreProcos a observé une première rupture le17novembre, qui a provoqué une baissed’activité de -6,8% pour le mois denovembre. Après un début décembre dif-ficile, la bonne semaine de Noël a limitéla baisse d’activité: -3,9% (en chiffred’affaires). Cette période a-t-elle provo-qué un report de la consommation sur lecommerce en ligne? Le commerce enligne a progressé de +8,9% endécembre, mais il ne représente que 12 à13% des ventes, cela ne compense doncpas la baisse du commerce en magasins.Au-delà du phénomène conjoncturel desGilets jaunes, Procos estime qu’il y a unemodification structurelle du rapport à laconsommation. Les Gilets jaunes ontconstitué un facteur aggravant, mais latendance est à la restructuration du sec-teur. Emmanuel Le Roch considère qu’il ya certes une question de pouvoir d’achatmais aussi une volonté d’arbitrage desconsommateurs, certains étant plus atti-rés par des dépenses de voyage ou étantsensibles à l’origine des produits.L’impact de la mise en œuvre du prélève-ment à la source de l’impôt sur le revenuest à ce stade, encore incertain.L’analyse de Procos montre des écartsimportants suivant les régions. Endécembre, la fréquentation des magasinsla baisse de -3,1% en moyenne. Elle aété stable en Auvergne-Rhône-Alpes(+0,1%) mais en net repli dans le CentreVal-de-Loire (-7,8%). Certains centres ontété très affectés. Les replis les plusnotables pour le mois de novembre sontobservés à Avignon Le Pontet (-26,3%),et dépassent -18% à Caen Mondeville 2,Plan de Campagne et Rouen Tourville.Procos s’est mobilisé pour obtenir desaides pour les commerçants, tant despouvoirs publics (report de paiement deséchéances URSSAF et de TVA), desbanques et des bailleurs.Emmanuel Le Roch indique que de nom-breux bailleurs ont accepté de revoir leséchéanciers de paiement, par exemple enadmettant un paiement mensuel au lieudu traditionnel règlement du loyer partrimestre. Procos invite les bailleurs àavoir une analyse qui ne soit pas limitéeà un seul centre commercial, qui peutêtre épargné par les perturbations d’acti-vité, car des enseignes peuvent être mal-menées dans leur activité sur d’autrescentres.Des mesures exceptionnelles, etun appel aux bailleursFrançois Feijoo insiste “il y a urgence àprendre des mesures exceptionnelles”,car la situation comporte des risques depertes importantes d’emplois.Tout en expliquant que la profession nedemande pas le maintien de commercesobsolètes mais ne souhaite pas êtreenfoncée dans une période de mutationpour le commerce.Pour ce faire, il ajoute que chacun doitprendre sa part, y compris les bailleurs. Ilrésume le propos: “la transformation ducommerce ne peut pas être portée quepar les enseignes” et ajoute que le poidsde l’immobilier doit décroître car les équi-libres actuels ne peuvent pas perdurer.En effet, l’activité baisse en moyenne de5% par an. Le choix des centres commer-ciaux de faire de leurs centres des lieuxde loisirs permet d’augmenter la fré-quentation, mais il ne faut pas que lesloyers augmentent de 2,5% par an.Le cumul des chiffres d’affaires de l’an-née 2018 montre une baisse de -3,3%.Les impacts de la loi ElanS’agissant de la loi Elan, Procos indiqueavoir soutenu les mesures qui visent àdéfendre l’attractivité des centres-villesmais observe que les mesures qui résul-tent du débat parlementaire sont trèscomplexes. Procos indique que de nom-breuses dispositions sont très dépen-dantes de leur application locale.La fédération invite les acteurs du com-merce à prendre toute leur place auxprojets Action Cœur de ville.Baisse du volume des mètrescarrés autorisésEn 2018, les dossiers déposés en CDACont décru: ils représentaient 1,68millionde m2contre 1,98million en 2017. Maispour les dossiers autorisés, l’écart est bienmoindre car le taux d’autorisation estpassé en un an de 75% à 79%; Il y a eul’an dernier 1,33million de m2autorisés,contre 1,43million en 2017.Selon Procos, la loi Elan devrait provo-quer une baisse du nombre de demandesde CDAC et un renchérissement du coûtd’obtention des autorisations. Elle devraitaussi réduire le contentieux et recentrerles demandes sur les grandes surfaces decentre-ville.Mais il en résultera aussi une plus fortehétérogénéité des règles locales d’urba-nisme commercial. Contrairement à ce qu’on pouvait antici-per, il n’y a pas eu d’accélération desdépôts de dossiers en 2018, en prévisionde la loi Elan. Le développement s’estralenti en se concentrant sur les valeurssûres: développement des retail-park etmodernisation du parc commercial pardes rénovations extensions.Une charte bailleur preneurEn conclusion, Procos en appelle réinven-ter le commerce.À cet effet, la fédération travaille sur unprojet de “Charte des relations bailleurspreneurs, pour le centre commercial dedemain”. À suivre. Procos prépare une charte des relations bailleurs preneursConfrontée à la baisse conjoncturelle du commerce avec les Gilets jaunes et àune baisse structurelle de la consommation, la fédération du commerce spé-cialisée Procos en appelle à de nouvelles relations avec les bailleurs.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. 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