mardi 13 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 751 du du 4 février 2019

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Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Baux d’habitation : Preuve du bail
Baux commerciaux : Un arrêté de péril dispense le locataire de payer le loyer
Droit de passage : Prescription de l’action en nullité d’une convention sur le droit de passage
Vente immobilière : Droits indivis. Responsabilité du notaire sur les inscriptions hypothécaires
Agent immobilier : Obligation de conseil
– 4 – Au Parlement –
– Au Sénat : la loi Pacte
– A l’Assemblée : la loi justice en 2e lecture
– 4-5 – Réglementation –
Prime chaudière : trois aides regroupées
– 5 – Actualité –
Réponses ministérielles fiscales
Bilan d’activité de l’ANAH
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Redevance d’archéologie préventive
– 8 – Rencontre –
Le colloque de l’IEIF : l’immobilier dans un monde de fractures

jugé>Le loyer cesse d’être en cas d’arrêtéde péril, qu’il s’agisse de locaux d’habita-tion ou de locaux commerciaux (CA Paris,25janvier2019, p.2)répondu>Le décret qui doit réglementer le montantde la rémunération des intermédiairesencas de vente de logements Pinel est encours de consultation (voir p.6).>Pour le bénéfice de la loi Pinel, l’adminis-tration peut admettre une dérogation àl’obligation d’achever le logement acquisen VEFA dans le délai de 30 mois suivantl’acte authentique. Mais elle ne peut l’accor-der qu’à titre exceptionnel, rappelle uneréponse ministérielle (p.5).>Les intérêts d’empruntpayés par unbailleur pour acquérir un bien locatif restentdéductibles de ses revenus fonciers s’il donnela nue-propriété du bien (p.5).publié>Le taux de la redevance d’archéologiepréventivea été fixé à 0,55€ par m2pour2019 (p.7).présenté>Le bilan d’activité de l’ANAH a été présen- le 29janvier. L’Agence a financé la rénova-tion de 94081 logements en 2018 (p.5). débattu>L’immobilier dans un monde de fractures.Tel était le thème du colloque de l’IEIF ce24janvier. Synthèse, p.8.>Les députés ont repris en deuxième lecturel’examen du projet de loi de réforme de lajustice(p.4). De nombreuses dispositions,comme le regroupement des tribunaux d’ins-tance et de grande instance, ou le recours à lamédiation suscitent de vifs débats (p.4).Le vendeur retors et son agentLa jurisprudence de la Cour de cassation évoque cette semaineune situation originale. Un vendeur ayant sciemment caché à sonacquéreur la prochaine construction d’une rocade à proximité dubien vendu avait lui restituer le prix après annulation de la ven-te pour dol. Ayant ensuite vendu moins cher à un tiers, il avaitengagé la responsabilité de l’agent immobilier. La cour d’appelavait considéré que le vendeur n’avait pas besoin du conseil de l’agen-ce pour se rendre compte que son silence trompait son acquéreur.Mais la Cour de cassation a censuré la décision en indiquant quel’agent immobilier étant tenu d’une obligation de conseil, il devaitinformer son mandant de la nécessité d’informer son acquéreur del’état d’avancement du projet de rocade.Cette décision met donc en présence un vendeur particulièrementretors qui, non content d’avoir d’abord délibérément trompé sonacquéreur, entendait faire payer le prix de l’échec de sa tromperie àson mandataire. Il résulte de cet arrêt que l’agent immobilier ne peutpas se limiter à un rôle passif en laissant son mandant s’enferrer dansune situation il risque d’être mis en cause pour dol. Son devoir deconseil lui impose de prévenir son client du risque qu'il prend. Par cet-te nouvelle décision, la Cour de cassation incite à la moralisation desrelations contractuelles. Elle mérite donc approbation. Elle constitueindirectement un soutien à la profession d’intermédiaire: si l’acqué-reur sait que le mandataire doit veiller à la moralité du mandant qu’ilreprésente, il est a priori davantage mis en confiance pour avancersereinement dans sa négociation.A rapprocher de décisions plus anciennes: un arrêt avait écarté, en casde dol du vendeur, le recours en garantie contre l’agent immobilier(Civ. 1e, 20 oct. 1998, n°96-18270) au motif que le juge peut déciderd’écarter tout recours en garantie contre l’agent immobilier, de la partdu contractant qui s’est rendu coupable de dol ; un autre en revancheavait condamné in solidum le vendeur coupable de dol et l’agentimmobilier (CA Dijon, 12février 1998).Les ministres de l’écologie et du logement ont précisé le 24janvierles modalités d’attribution du dispositif d’aide au changement dechaudière. Le régime combine trois types de soutien: le crédit d’impôt(CITE), une aide de l’ANAH (qui s’insère joliment dans le programmeHabiter Mieux Agilité) et le certificat d’économie d’énergie (CEE). Lesdifférences de taux des aides selon le mode ce chauffage choisi et lebarème de ressources du ménage qui souhaite prétendre à ce régime,aboutissent à 21 cas possibles (voir tableau p.4). Le ministère évoqueun “accès simplifié aux aides” qui agrège ces aides “tout en réalisant,à la place de ménages, l’ensemble des démarches administratives”.Traduisons: la complexité du dispositif conduit l’administration àrecourir à un tiers pour instruire à la place du bénéficiaire les dossiersde demande d’aides… BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 7514 FEVRIER 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux d’habitation: Preuve du bailBaux commerciaux: Un arrêté de péril dispense le locataire de payerle loyerDroit de passage: Prescription de l’action en nullité d’une conven-tion sur le droit de passageVente immobilière: Droits indivis. Responsabilité du notaire sur lesinscriptions hypothécairesAgent immobilier: Obligation de conseil- 4 -Au Parlement-- Au Sénat: la loi Pacte- A l’Assemblée: la loi justice en 2electure- 4-5 -Réglementation-Prime chaudière: trois aides regroupées- 5 -Actualité-Réponses ministérielles fiscalesBilan d’activité de l’ANAH- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Redevance d’archéologie préventive- 8 -Rencontre-Le colloque de l’IEIF: l’immobilier dans un monde de fracturesSOMMAIREEDITORIAL
4février 20192JURIShebdoimmobilierllBAUXDHABITATION- BAUXCOMMERCIAUXBaux d'habitationPreuve du bail(CA Paris, Pôle 4, ch. 3, 24janvier2019,n°16/16163)Invoquant sa qualité de locataire avec unbail de 3 ans, une personne se plaignaitd'avoir été mise à la porte de la chambre del'hôtel qu'elle occupait et d’être privéed’eau et d'électricité. La cour d'appel recon-naît sa qualité de locataire. Le propriétaireestimait que le bail produit était un fauxmais la cour rejette cette demande estimantque la preuve du caractère frauduleux dubail n'était pas rapportée: « c'est donc à bon droit que le premier jugea considéré au vu du bail et de la quittancede loyer produite par MmeA., que cette der-nière pouvait se prévaloir d'un titre d'occu-pation lui conférant la qualité de locataire,et, après avoir constaté que la chambrelouée par MmeA. n'était plus alimentée nien eau ni en électricité, fait droit à sademande de condamnation sous astreinteformée par cette dernière ».Observations:Il y a parfois des hésitationssur la qualification du contrat entre un bailet un contrat d'hôtellerie. Par exemple, il ya bail si le loueur n'offre pas les servicescaractéristiques du contrat d'hôtellerie,que certains occupants ont acquis des élé-ments de literie et installé des lignes télé-phoniques personnelles et que la duréed'occupation est d'une ou plusieurs années(Civ. 3e, 25juin 1996). À l’inverse, l'occupa-tion d'une chambre meublée comprenantdes prestations de services est un contratd'hôtellerie (CA Paris, 10mars 2009).Sur la preuve du bail, il est admis que c'estcelui qui se prétend locataire des lieux deprouver le bail (Civ. 3e, 19mai 1993). Lepaiement de quelques loyers ne suffit pasà prouver le bail, en l'absence de quittance(CA Versailles, 27juin 1997).En l'espèce, l'existence du bail est prouvéepar la production du contrat et d'une quit-tance. En conséquence, la cour confirme lacondamnation du bailleur, sous astreinte àrétablir eau, et électricité. Mais la locataireest condamnée à payer des arriérés de loyer.Baux commerciauxUn arrêté de péril dispense lelocataire du paiement du loyer (CA Paris, Pôle 1, ch. 8, 25janvier2019,n°18/04120)Un propriétaire avait loué à Aubervilliersd’une part un local commercial à usage decafé-restaurant et un appartement à MmeS.Iet dautre part un autre local à usage decharcuterie et un appartement à une socié- dont MmeA. I (sœur de la précédente)était gérante. Les sœurs habitaient l'appar-tement respectif inclus dans leur bail. Lapropriétaire avait vendu l'immeuble à uneSCI. Un litige opposait le bailleur et les loca-taires sur une procédure de constat de rési-liation de bail, puis la mairie avait pris unarrêté de péril ordonnant la dépose d'unconduit de fumée en fibrociment.Tranchant le litige en référé, la cour d'appelse prononce sur une fin de non-recevoiropposée à la demande d'une des sœurs puissur l'effet de l'arrêté de péril pris par le maire.1. Sur la fin de non-recevoirUne des sœurs invoquait sa qualité d'occu-pante du logement pour exiger du bailleurl'obligation de délivrer un logementdécent:« S'il est exact que la possibilité pour toutepersonne de disposer d'un logementdécent constitue un objectif de valeurconstitutionnelle, cet objectif se déclinedans la loi, notamment dans les rapportsentre le bailleur et le locataire par l'article1719 du code civil. Le locataire, titulaired'un contrat de bail dispose ainsi d'uneaction de nature contractuelle à l'égard deson bailleur pour faire respecter cette obli-gation.L'occupant du logement mis à sa dispositionpar le locataire titulaire du bail dispose éga-lement d'une action de nature délictuelle àl'égard du bailleur dès lors qu'il établit unefaute distincte d'un manquement à l'obli-gation contractuelle susvisée. Or, MmeA. I nefait qu'invoquer cette obligation contrac-tuelle, définie par la loi, sans justifier d'au-cune autre faute du bailleur. […] Il en résul-te que MmeA. I. ne peut justifier d'aucunequalité, ni aucun intérêt légitime à agir desorte que la décision du premier juge ayantdéclaré irrecevable son action dirigéecontre la SCI L. sera confirmée ».2. Sur la restitution des loyersLa cour se fonde sur l'article L 521-2 al. 3 duCCH selon lequel, en cas de déclaration d'in-salubrité ou d'un arrêté de péril, le loyercesse d'être dû. Elle poursuit:« Le textene distingue pas selon qu'ils'agisse d'un bail d'habitation ou d'un bailcommercialde sorte que, ainsi que l'a consi-déré la Cour de cassation, l'article L 521-2s'applique en matière de baux commer-ciaux (Civ. 3e, 17mars 2016).Par ailleurs, il est constant que lorsqu'unarrêté de péril vise les parties communesd'un immeuble en copropriété, les loyers nesont plus dus pour la totalité des lots com-prenant une quote-part dans ces partiescommunes (Civ. 3e, 20 oct. 2016) ».La cour constate alors que la mairie a pris unarrêté de péril imminent en décembre2016imposant la dépose du conduit de chemi-née et que, après travaux, un arrêté demainlevée du péril est intervenu enmai2017 après travaux en avril, et endéduit:« Il en résulte avec l'évidence requise enréféré que les loyers correspondant à lapériode du 1erjanvier 2017 au 11avril 2017n'étaient pas dus de sorte que la SCI seracondamnée à titre provisionnel à payer lessommes correspondantes [loyers de janvierà avril] ».Observations:1. Sur la fin de non-recevoir,cet arrêt est intéressant à propos du bien-fondé de la demande relative à la fourni-ture d'un logement décent. La demandeémanait de MmeA. I., or elle n'était paslocataire à titre personnel puisque c'est lasociété dont elle était gérante qui étaitlocataire. L'arrêt en déduit qu'elle n'étaitpas fondée à agir en son nom, sur un fon-dement contractuel. L'occupante aurait puagir à titre délictuel, mais elle n’avait pasinvoqué de faute du bailleur. La cour écar-te donc sa demande.2. Effet de l’arrêté de périlCet arrêt illustre la règle selon laquellelorsqu'un immeuble loué fait l'objet d'unarrêté de péril ou d'une déclaration d'insa-lubrité, le loyer cesse d'être (art. L 521-2du CCH). La règle vaut tant pour les bauxd'habitation que pour les baux commer-ciaux.Si les loyers ont été versés, le locataire estfondé à en demander le remboursement,comme en atteste cette décision.A retenir:Le loyer cesse d'être en casd'arrêté de péril, qu'il s'agisse de locauxd'habitation ou de locaux commerciaux.Droit de passage Prescription de l'action en nullitéd'une convention sur le droit depassage(Civ. 3e, 24janvier2019, n°28, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°17-25793)Un propriétaire avait conclu en 2006 uneconvention avec son voisin pour lui accorderun droit de passage moyennant indemnité.Or en 2013 le voisin avait intenté une actionJURISPRUDENCEreproduction interdite sans autorisation
en nullité de la convention au motif qu'ilavait découvert, par un jugement du tribu-nal administratif de 2011 que l'une servitu-de préexistait à la convention. Il se posait laquestion de la prescription de son action.La cour d'appel avait jugé l'action prescriteen invoquant la prescription de l'action fon-dée sur un défaut d'objet. Le pourvoi estrejeté mais avec substitution de motifs:« Mais attendu que la nullité d’un acte pourdéfaut d’objet, laquelle ne tend qu’à la pro-tection des intérêts privés des parties, relèvedu régime des nullités relatives; que, sousl’empire de l’article 1304 du code civil, danssa rédaction antérieure à celle issue de l’or-donnance du 10février2016, le point dedépart du délai de prescription d’une actionen nullité d’un contrat pour défaut d’objetse situait au jour de l’acte; que la loi du17juin 2008 portant réforme de la prescrip-tion en matière civile n’a pas eu pour effetde modifier le point de départ du délai dela prescription extinctive ayant commencé àcourir antérieurement à son entrée envigueur; que la cour d’appel a relevé quel’acte argué de nullité pour défaut d’objetavait été conclu le 26novembre 2004; qu’ilen résulte que l’action en nullité de l’acteintroduite le 8mars 2013, soit au-delà dudélai quinquennal de la prescription extinc-tive ayant commencé à courir le26novembre 2004, était prescrite; que, parces motifs de pur droit, substitués à ceux cri-tiqués, l’arrêt se trouve légalement justi-fié ».Le pourvoi est rejeté.Observations:La Cour de cassationindique que l'action en nullité fondée surle défaut d'objet relève des nullités rela-tives et que la loi de 2008 n'a pas modifiéle point de départ de ces actions intro-duites avant son entrée en vigueur. Lepoint de départ du délai de prescriptionest le jour de l'acte. Si l'action est intentéeplus de 5 ans après l'acte, l'action est pres-crite, ce qui était le cas en l'espèce.Vente immobilièreDroits indivis. Responsabilité dunotaire sur les inscriptions hypo-thécaires(Civ. 1e, 9janvier2019, n°17-27511, cassationpartielle)Deux personnes avaient acquis unimmeuble. M avait acquis 38% de la nue-propriété, Mme62% de la nue-propriété.L'usufruit était acquis en tontine. M, arti-san, avait financé son achat par un prêtbancaire. Mais, à la suite de sa liquidationjudiciaire, la banque avait déclaré sa créan-ce et assigné les acquéreurs en partage del'indivision et le notaire en responsabilité.La cour d'appel avait rejeté l'action en res-ponsabilité.Le pourvoi est rejeté sur la question de lafaculté d'exercer une action en partage:« Mais attendu que, même dans l’hypothè-se un prêt est souscrit par l’un seulementdes acquéreurs d’un bien immobilier, pourfinancer sa part, l’assiette du privilège deprêteur de deniers est constituée par latotalité de l’immeuble et le prêteur, titulai-re d’une sûreté légale née antérieurementà l’indivision, peut se prévaloir des disposi-tions de l’article 815-17, alinéa 1er, du codecivil; que, dès lors, la cour d’appel a exacte-ment retenu que ce privilège grevait deplein droit la totalité de l’immeuble acquis,même s’il était du chef d’un seul acqué-reur, et que la banque aurait pu poursuivrela vente forcée de l’immeuble dont elleavait partiellement financé l’acquisitionsans engager une procédure préalable departage et sans que puissent lui être oppo-sés les démembrements de la propriétéconvenus entre les acquéreurs; que lemoyen n’est pas fondé ».En revanche, l'arrêt est censuré sur la res-ponsabilité du notaire.La cour d'appel avait écarté la responsabili- du notaire au motif qu'en limitant l'ins-cription du privilège sur la seule part indivi-se de l'emprunteur, alors que Mmeétaitinformée sur l'inscription portait sur la tota-lité due bien et que le caractère restrictif del'inscription était sans incidence sur lesdroits de la banque. Ce raisonnement estcensuré:« Qu’en statuant ainsi, alors que, du fait del’inscription du privilège de prêteur dedeniers sur la seule part de M. Y., la banqueavait, à l’égard des tiers, la qualité de créan-cier personnel du coïndivisaire emprunteur,de sorte qu’elle ne pouvait exercer son droitde poursuite sur l’immeuble indivis, la courd’appel a violé [l’article 1382, devenu 1240du code civil, ensemble les articles815-17,2377 et 2379, alinéa 1er, du même code] ».Observations:Il résulte de cet arrêt que lecréancier de l'indivision qui a financé unepart seulement de l'immeuble, peut enga-ger une action en vente forcée de l'im-meuble, sans engager d'abord une procé-dure de partage.En revanche, si l'inscription à la publicitéfoncière est limitée à la part acquise parl'indivisaire, il est alors considéré commecréancier personnel du coïndivisaire et nepeut plus exercer son droit de poursuitesur l'immeuble indivis.Agent immobilierObligation de conseil(Civ. 1e, 9janvier2019, n°9, pourvoi n°18-10245)Des propriétaires avaient confié un mandatde vente à une agence et la vente avait étéconclue pour 176500. Mais les acquéreursayant découvert qu'une rocade devait êtreconstruite à 50 mètres de la maison, ilsavaient obtenu la résolution de la ventepour dol. Le bien avait ensuite été revenduà un tiers pour 119000. Les vendeursavaient alors engagé la responsabilité del'agence pour ne pas avoir attiré leur atten-tion sur le risque de remise en cause de lavente. La cour d'appel avait rejeté cettedemande au motif que les vendeurs« n'avaient aucunement besoin du conseilde l'agent immobilier pour se rendre comp-te que leur silence délibéré trompait leurscocontractants » et « que, mandataire desvendeurs et non des acquéreurs, l'agentimmobilier ne pouvait agir contre les inté-rêts de M. et MmeX. et contre leur volontéde dissimuler ces éléments en diffusant pré-cisément ce qu'ils ont voulu cacher ».Cette décision est cassée au visa de l'article1147 du code civil, dans sa rédaction anté-rieure à l'ordonnance du 10février2016:« Qu'en statuant ainsi, alors qu'il incombaità l'agent immobilier, tenu d'une obligationde conseil, d'informer ses mandants de lanécessité de porter à la connaissance desacquéreurs l'état d'avancement du projetde rocade, la cour d'appel a violé le textesusvisé; Par ces motifs: casse ».Observations:Cet arrêt est intéressant ence qu'il invite l'agent immobilier àconseiller son mandant sur le risque decacher une information essentielle à l'ac-quéreur. La connaissance par le vendeurdu projet de rocade n'était pas contestéepuisqu'il faisait partie d'un comité dedéfense pour s'opposer à ce projet.Autrement dit, l'agent ne peut, même taci-tement, faciliter une vente dont il saitqu'elle pourra être remise en cause pourdol. Ce qui est à noter dans cette décision,c'est que l'attitude de l'agent engage saresponsabilité non pas à l'égard de l'ac-quéreur (le point n'était pas ici discuté)mais à l'égard de son mandant.A retenir:L'agent immobilier doitconseiller son mandant sur le risque decacher une information à l'acquéreur. 4février 20193JURIShebdoimmobilierllVENTE- AGENTIMMOBILIERJURISPRUDENCE
4février 20194JURIShebdoimmobilierllLa loi Pacte au SénatLes sénateurs ont abordé le 29janvier l’exa-men du projet de loi Pacte (projet de loi rela-tif à la croissance et la transformation desentreprises).Plusieurs sénateurs ont déploré le choix deprivatiser Aéroports de Paris.L’article 2 prévoit des ordonnances pourcréer un “registre général dématérialisé desentreprises” pour centraliser et diffuser lesinformations sur les entreprises. Il a étévoté.Même vote pour l’article 3 qui modifie lerégime des annonces légales, et autorise lerecours à une publication en ligne. A suivre.(Débats Sénat 29janvier2019).Loi justice à l’AssembléeLa loi de programmation et de réforme pourla justice et de la loi organique qui l’accom-pagne sont revenues en débat en nouvellelecture à l’Assemblée le 15janvier2019.Nicole Belloubet affirme que la fusion destribunaux d’instance et des TGI en “tribu-naux judiciaires est de nature administrati-ve. C’est une réorganisation administrative,sans incidence sur la carte des juridictionsdont aucune ne sera fermée”. Les TI rebap-tisés tribunaux de proximité, jugeront lesaffaires du quotidien. Les chefs de juridic-tions pourront décider de leur confierd’autres affaires.La spécialisation des tribunaux judiciaires,dans les départements qui en comptent plu-sieurs, ne sera pas imposée par le ministère.Une expérimentation analogue sera pos-sible entre cours d’appel, dans deuxrégions.La loi renforce aussi le recours à la média-tion.La rapporteure, Lætitia Avia, souhaite qu’encas d‘opposition à une injonction de payer,l’ensemble des contentieux se tienne devantles juridictions locales et non devant la nou-velle juridiction nationale dématérialisée.Elle ajoute que l’un des objectifs est derecentrer le juge sur ses fonctions de tran-cher un litige et donc de lui retirer des fonc-tions comme la rédaction d’un acte de noto-riété.Didier Paris, rapporteur, conteste l’idée quela loi consacre une déshumanisation de lajustice.Évoquant la manifestation des profession-nels de la justice le 15janvier, Cécile Unter-AUPARLEMENTDÉBATSPrécisions(1) Ressources annuelles<21001 ou 29171 en Ile-de-France(2) Ressources annuelles<26923 ou 35510 en Ile-de-France- Les aides de l’ANAH sont ver-sées au titre du dispositif “Habi-ter Mieux Agilité”. Elles sont cal-culées sur le coût HT du matérielet de la pose- CITE: crédit d’impôt de transi-tion énergétique(4) CITE attribué dans ces cas horsmain-d’œuvre(5) ETAS: efficacité énergétiquesaisonnièrePrime chaudière: trois aides regroupéesFrançois de Rugy et Julien Denormandie ont précisé le 24janvier les modalités d’attribu-tion de la prime à la conversion des chaudières qui vise, d’ici 10 ans, à éradiquer les chau-dières à fioul. L’aide se traduit par une combinaison de dispositifs (ANAH, CITE et CEE).Le régime décrit comporte 7 cas de choix de chauffage, dont les tarifs d’aide changentselon les ressources du ménage. Il y a donc 21 hypothèses, présentées dans le tableau ci-dessous. Le dispositif prévoit:- une hausse des aides au titre des certificats d’économie d’énergie (CEE),- un élargissement de l’éligibilité des aides à tous les ménages et au remplacement decertaines chaudières à gaz (pas seulement les chaudières à fioul).Les aides de l’ANAH sont accordées au titre du programme Habiter Mieux Agilitéauxménages très modestes (autaux de 50% du coût) oumodestes (au taux de 35%).- Le CITE est applicable autaux de 30%, mais son assiet-te varie: il est parfois calculésur le coût total, parfois sur lecoût hors main-d’œuvre. Ils’applique sur le coût, aidedéduite (Cette règle estlogique: elle évite d’accorderun crédit d’impôt sur une sub-vention).Aides au changement de chaudièreRemplacement d’une chaudière à fioul / gaz / charbon(horscondensation) vers:Ménage trèsmodeste (1)Ménagemodeste (2)AutreménageChaudière bio-masse classe 5CEE: 4000ANAH: 50% CITE: 30%CEE: 4000ANAH: 35% CITE: 30%CEE: 2500CITE: 30% (4)PAC air/eau oueau/eauCEE: 4000ANAH: 50% CITE: 30%CEE: 4000ANAH: 35% CITE: 30%CEE: 2500CITE: 30% (4)PAC hybrideCEE: 4000ANAH: 50% CITE: 30%CEE: 4000ANAH: 35%CITE: 30%CEE: 2500CITE: 30% (4)Système solairecombinéCEE: 4000ANAH: 50%CITE: 30%CEE: 4000ANAH: 35%CITE: 30%CEE: 2500CITE: 30% (4)Raccordementà un réseau dechaleurCEE: 700ANAH: 50%CITE: 30% (4)CEE: 700ANAH: 35%CITE: 30% (4)CEE: 450CITE: 30% (4)Chaudière gazTHP+U (etas 92%) (5)CEE: 1200ANAH: 50%CITE: 30% (4)CEE: 1200ANAH: 35%CITE: 30% (4)CEE: 600CITE: 30% (4)Remplacement d’un poêle charbonversPoêle biomasseFV7CEE: 800ANAH: 50%CITE: 30%CEE: 800ANAH: 35%CITE: 30%CEE: 500CITE: 30% (4)(Dossier de presse du 24janvier 2019)maier reconnaît que le lien de confiancen’est pas tissé avec eux. Jean Terlier approu-ve l’idée de favoriser le recours à la média-tion et à la dématérialisation des procédures.Erwan Balanant soutient la spécialisationdes juridictions, qui ne concernera qu’unpetit nombre de contentieux, complexes.Cécile Untermaier estime que, face à la mar-chandisation du droit, l’État ne doit pas sesoustraire à son devoir de régulation.(AN débats, 15janvier2019, 2eséance).En matière pénale Michel Zumkeller s’inter-roge: l’informatique peut être une commo-dité quand c’est nécessaire, mais “il ne serajamais banal d’être privé de liberté à traversl’écran d’un ordinateur”.Très critique, Stéphane Peu estime que leregroupement des TI et des TGI, qui s’ac-compagne d’une répartition des compé-tences qui pourra varier d’un tribunal àl’autre, risque de rendre l’organisation judi-ciaire moins lisible. Philippe Gosselin s’éton-ne, à l’heure le président de la Répu-blique participe au grand débat, que l’adop-tion de cette loi sur la justice se poursuivesans changement. La garde des sceaux récu-se la critique de “privatisation de la justice”,expliquant au contraire que le projet vise àapporter des éléments de régulation et dedéontologie. Elle redit que la fusion des TI etTGI permettra au justiciable d’introduireplus facilement sa requête. L’article 1errelatif au budget de la justice, aété adopté. L’article 2augmente le rôle de lamédiation. Certains députés critiquent lecaractère excessif du recours à la médiation.Ugo Bernalicis estime que cela va éloigner lajustice du justiciable.(Débats AN 15janvier2019, 3eséance).
4février 20195JURIShebdoimmobilierllFISCALITÉAUPARLEMENTBilan d’activité de l’AnahEn 2018, l’Anah financé la rénovation de94081 logements pour 700,4 millions d’.- La résorption des passoires thermiques apermis de rénover 62345 logements(527,1millions d‘euros).- La lutte contre l’habitat indigne et trèsdégradé a porté sur 12197 logements(126,2millions d’).- 21074 logements ont été aidés au titrede l’action en faveur des copropriétés endifficulté (66,1millions d’).- L’aménagement de logements pour per-sonnes âgées ou handicapées a porté sur16985 logements (57,4millions d’).- Enfin, 4560 logements ont été mis sur lemarché à loyer maîtrisé.Pour 2019, l’Agence dispose d’un budgetde 874,1millions d’.(Communiqué du 29janvier 2019).Délais de construction PinelFrançois-Michel Lambert interroge leministre de la cohésion des territoires surla situation d’un contribuable ayant investien loi Pinel mais qui est confronté audépassement des délais de construction. Illui est répondu que le dispositif Pinelimpose que le logement acquis en VEFAsoit achevé dans les 30 mois suivant la datede signature de l'acte authentique d'acqui-sition. Mais l'administration admet (rescritdu 13juillet 2018) que ce délai soit prolon- de la durée d'interruption du chantier,dans les cas de force majeure ou derecours devant la juridiction administrative.Cette solution, qui doit rester exception-nelle, est admise sur examen au cas parcas. (JO AN Q, 8janvier 2019, 3507).Plusieurs réponses sur l’IFIIFI et régime matrimonialFont l'objet d'une imposition commune àl'IFI, les couples mariés, les partenaires pac-sés ou vivant en concubinage notoire. Il estdérogé à cette règle si les époux sont sépa-rés de biens et ne vivent pas sous le mêmetoit ou, si en instance de divorce, ils sontautorisés à résider séparément. Il n'est pasprévu de modifier ces règles.(Rép. à Patrice Verchère, J.O. AN Q, 8janvier2019, n°62).IFI et crédit-bailEn cas de locaux loués par crédit-bail, lesdroits afférents à un contrat de crédit-bailsont compris dans les biens imposables àl'IFI sous déduction des loyers restant àcourir. Ils sont exonérés si le bien est affec- à l'activité professionnel du contri-buable.Si l'immeuble est affecté à une société quin'est pas dirigée par le redevable et que cedernier dirige une holding animatrice d'ungroupe dont faire partie cette société, l'ad-ministration doit disposer de tous élé-ments de fait pour se prononcer neconnaissance de cause.(Rép. Pascale Gruny, J.O. Sénat Q, 10jan-vier2019, n°5533).IFI et détention indirecte d’actifsS’agissant du mode de calcul de la partienon professionnelle d'un actif, la réponsejustifie la méthode de calcul de la partimmobilière des participations dans dessociétés car elle tient compte de la capaci- contributive du redevable.(Rép. Pascale Gruny, JO Sénat Q, 10jan-vier2019, n°5534).Loueur en meubléColette Giudicelli évoque la situation deshéritiers d’un investisseur loueur en meu-blé, et qui perçoivent une indemnité d’as-surance.Le ministre de l’économie indique que leslocations meublées relèvent des BIC. Uneassurance-vie peut être souscrite pourgarantir le remboursement d'un emprunt.En cas de décès de l'assuré, l'indemnisa-tion du prêteur se traduit par la réalisationd'un profit exceptionnel. Mais il est pos-sible d'étaler sur 5 ans le profit en cause,ce qui atténue la progressivité de l'impôt.Le contribuable peut aussi opter pour lesystème du quotient (art. 163-0 du CGI) quiatténue également la progressivité de l'im-pôt. (JO Sénat Q, 10janvier2019, 905).Revenus fonciers et démembre-ment de propriétéChristophe-André Frassa interroge leministre de l’économie sur la faculté dedéduire des intérêts d'emprunt si le bienacquis est donné en nue-propriété.Le ministre de l’économie répond qu’encas de démembrement de propriété, ledroit de percevoir les revenus échoit àl'usufruitier, qui est imposable sur ses reve-nus après déduction des charges et notam-ment des intérêts d'emprunt.Dès lors qu'il continue d'en supporter lacharge, l'usufruitier peut déduire, pourdéterminer son revenu foncier imposable,les intérêts contractés pour l'acquisition del'immeuble donné en location, dont lapropriété est désormais démembrée.(JO Sénat Q, 10janvier2019, n°1404).Abattement de taxe foncièrepour les commerces de proximitéUn abattement peut être pratiqué par lescollectivités territoriales pour réduire de 1à 15% la base d'imposition à la taxe fon-cière des magasins et boutiques de moinsde 400m2hors ensemble commercial (art.1388 quinquies C du CGI). Le texte est pré-cisé au bulletin officiel du 20septembre2018.(Réponse du ministre de l’économie à PascaleGruny, JO. Sénat, 10janvier 2019, n°6446).RÉPONSES264quartiers: c’est le nombrede quartiers prioritaires de la poli-tique de la ville visés à titre com-plémentaire par le nouveau pro-gramme national de renouvelle-ment urbain.(Arrêté du 15janvier 2019 rectifiant laliste des QPPV présentant les dysfonc-tionnements urbains les plus importantset visés à titre complémentaire par leNPNRU, J.O. du 22 janv., n°20).ChiffresPoursuite le 16janvier du débat sur lamédiation. Antoine Savignat observe,s’agissant de la faculté pour le juge d’impo-ser le recours à la médiation qu'il est inco-hérent de le prévoir aussi en référé, procé-dure d’urgence. Nicole Belloubet rétorqueque la médiation peut être un outil d’apai-sement, y compris en référé. Tous les amen-dements ont été rejetés et l’article a été voté.L’article 3est relatif aux services en ligne deconciliation ou de médiation. Les critiquesfusent également sur cet article par exempleen ce qu’il laisse le dispositif de certificationfacultatif.(Débats AN 16janvier2019, 1eséance).La rapporteure Lætitia Avia confirme l’utili- de la certification. La ministre ajoute qu’ilne s’agit pas de créer un marché de la réso-lution des litiges en ligne (legaltech), maisd’en assurer la régulation. Jean-Louis Mas-son propose de rendre la certification obli-gatoire, mais son amendement (n°6) a étérejeté. La ministre ajoute que toutes les pla-teformes devront respecter une obligationde confidentialité et de protection des don-nées. A défaut, elles engageront leur respon-sabilité. Tous les amendements ont été reje-tés et l’article 3 a été voté.L’article 4étend le champ de la représenta-tion obligatoire par avocat , au contentieuxde l’exécution de plus de 10000€, et enmatière fiscale. Pour les demandes infé-rieures (surendettement et baux d’habita-tion, notamment) l’avocat restera facultatif.L’article a été voté. A suivre.(Débats AN 16janvier2019, 2eséance).
4février 20196JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations27déc. 2018Sénatn°7825Jean-Louis Mas-son, NI MosellePC modificatifCohésion des territoiresLe permis de construire modificatif autorise la modification d'un projet, objetd'un permis en cours de validité, sans en remettre en cause la conceptiongénérale. Il n'est pas prévu par les textesmais encadré par une doctrine et unejurisprudence abondantes. Ce dispositif conserve ainsi sa souplesse et il n'estpas prévu d'édicter de mesures réglementaires pour en encadrer le régime.27déc. 2018Sénatn°5098Christophe Priou,Les Républicains,Loire-AtlantiqueConcours d'architectepour les bailleurssociauxCultureLes grands principes de la loi de 1977 sur l'architecture restent d'actualité.Toutefois, le mode de production de logements a changé, il est en grandepartie réalisé par des opérateurs privés. La loi Elan supprime l'obligation maispas la capacité de recours au concours d'architectes. Le ministre de la culturea confié une mission de réflexion le 16 mai 2018 à 10 professionnels de l'ar-chitecture pour réaffirmer les valeurs de l'architecture dans la société. Lesrésultats de leurs travaux sont attendus début 2019.27déc. 2018Sénatn°2784Jean-Marie Moris-set,Les Républicains,Deux-SèvresInformation sur lafaculté de délégationd'assurance prêtsEconomieLe droit de résilier le contrat d'assurance tous les ans doit être rappelé danschaque police (art. L 113-12 du code de la consommation). Les offres decrédit immobilier doivent mentionner que l'emprunteur peut souscrire uneassurance auprès de l'assureur de son choix. Une fiche standardisée d'infor-mation doit être remise lors de la première simulation à toute personne quidemande une assurance pour garantir un prêt immobilier.27déc. 2018Sénatn°5727Dominique EstrosiSassone, LesRépublicains,Alpes MaritimesFinancement des EPFEconomieLes taxes spéciales d'équipementfinancent les établissements publicsfonciers d'Etat ou locaux. Le rapport d'Alain Richard et Dominique Bur nour-rit la réflexion sur les mesures à adopter dans le cadre du projet de loi definances rectificative prévu en 2019.1erjanv. 2019ANn°11999Lionel Causse,LaREM, LandesCopropriété. Ouverturedu compte bancaireséparéJusticeLe syndic a obligation d'ouvrir un compte bancaire séparé. Le secret bancairene s'oppose pas à la communication au syndicat d'informations sur le fonc-tionnement du sous-compte bancaire non individualisé (Cass. Com. 24 mars2015). Le président du conseil syndical peut donc recevoir communication desinformations sur ce compte. La banque est tenue de lui communiquer cesinformations.8janv. 2019ANn°5669Philippe Latombe,Modem, VendéePlafonnement de larémunération des inter-médiaires en loi PinelCohésion des territoiresL'objectif duplafonnement de la rémunérationdes intermédiairesqui vendent un logement Pinelest d’éviter que l'avantage fiscal soit absorbé parune augmentation des frais. Le Gouvernement aengagé une concertation avec les professionnels,un projet de décret a été mis en consultation enaoût. Le décret est examiné pour une prochainepublication.Le député estimait quecette règle allait créerune distorsion de con-currence au profit despromoteurs qui intè-grent le service de com-mercialisation.10janv. 2019Sénatn°1174Simon Sutour,Socialiste,GardCommission d'appeld'offres des OPHCohésion des territoiresLes OPH sont des établissements publics industriels et commerciaux. Le décretdu 10avril 2017 a simplifié les règles de fonctionnement des commissionsd'appel d'offres et a rapproché leur mode de fonctionnement de celles desautres organismes HLM. La loi Elan (art. L 1414-2 du CGCT) a renforcé cettehomogénéité des règles de la commande publique dans le secteur du loge-ment social. Le décret du 10avril 2017 est donc caduc et la loi consacre leprincipe de dissociation du fonctionnement des commissions d'appel d'offresdes collectivités territoriales de celui des OPH.10janv. 2019Sénatn°6654Jean-Louis Mas-son, NI MoselleCommunication parvoie numériquedesdocuments d'urbanismeCohésion des territoiresLes communes et leurs groupements doivent trans-mettre à l'Etat par voie électronique la version envigueur des SCOT, PLU et documents tenant lieude carte communale et des servitudes d'utilitépublique. Le but est de les verser sur le portailnational de l'urbanisme. Mais leur publication surle portail est sans incidence sur leur opposabilité.Références de texte: art.L 133-2 et 3 er R 133-2du code de l'urbanisme.10janv. 2019Sénatn°7455PhilippeBonnecarrère,UC, TarnDétournement du droitde préemption urbainCohésion des territoiresLe bail à construction et le bail emphytéotique nesont pas soumis au DPU (Civ. 3e, 11 mai 2000). Iln'est donc pas requis de déclaration d'intentiond'aliéner pour consentir un tel bail. Mais si le bailprévoit que la propriété peut être transférée aupreneur en fin de bail, la cession est soumise auDPU. Le notaire doit vérifier si le bail est soumisau DPU selon l'effectivité du transfert de pro-priété à l'expiration du bail.Le sénateur déplorait lespratiques de recours auxbaux emphytéotiquespour échapper au DPU.10janv. 2019Sénatn°7329Michel Savin,Les Républicains,IsèreDroit de résiliation d'uncontrat pour un consom-mateur. Applicable à unecopropriété?EconomieLe syndicat de copropriétaires qui n'agit pas à des fins professionnelles a le sta-tut de non professionnel. S'agissant des contrats d'assurance, l'article L 113-15-1 du code des assurances prévoit des règles applicables aux personnes phy-siques en dehors de leurs activités professionnelles. Les syndicats de coproprié-taires étant des personnes morales, ne peuvent bénéficier de ces dispositions.
4février 20197JURIShebdoimmobilierllNOMINATIONSCabinets ministérielsÉcologie: Michel Gioriaest nomméconseiller économie et finances vertes etéconomie circulaire, au cabinet de la secré-taire d’Etat, Brune Poirson. (Arrêté du18janvier2019, J.O. du 22janvier, n°23).Justice: Marie-Charlotte Dreuxest nom-mée conseillère chargée de la prospectiveet de l'attractivité du droit au cabinet deNicole Belloubet. (Arrêté du 16janvier2019,J.O. du 22janvier, n°43).Ville et logement: Nicolas Chérelestnommé conseiller budgétaire, finances, enremplacement de Soraya Hamriouiaucabinet de Julien Denormandie;Alexandre Rufest nommé conseiller char- des relations avec le Parlement et lesélus.(Arrêté du 16janvier2019, J.O. du 22janvier,n°56, arrêté du 23janvier, J.O. du 26janvier,n°71).RégionsSGAR: Didier Mamis est nommé secrétai-re général pour les affaires régionalesauprès du préfet de la région Corse.(Arrêté du 21janvier2019, J.O. du 23janvier,n°55).MagistratureTribunal des conflits: Ont été élus: Mar-tine Taillandier-Thomaspar l'assembléegénérale de la Cour de cassation et GillesPellissierpar l'assemblée générale duConseil d'Etat.(Avis publié au J.O. du 23janvier, 152).Sortie du Royaume-Uni del’Union européenneUne ordonnance du 23janvier prévoitdiverses mesures dérogatoires de simplifi-cation, pour accélérer la construction desbâtiments nécessaires au contrôle des mar-chandises et passagers venant ou se diri-geant vers le Royaume-Uni, après la sortiede ce pays de l'Union européenne.Il est notamment prévu (art. 2) une dispen-se de formalité au titre du code de l'urba-nisme comme relevant de l'article L 421-5b de ce code. En cas de recours sur un avisde l'ABF, le texte prévoit une dispense deconsultation de la commission régionaledu patrimoine et de l'architecture. Lemême article réduit les exigences d'archéo-logie préventive aux opérations suscep-tibles d'avoir un impact notable et directsur le patrimoine archéologique.L’ordonnance est complétée d’un décretqui prévoit par exemple, pour les projetsrelevant de l'ordonnance du 23 janvier2019, que le silence gardé par l'ABF pen-dant 18 jours vaut accord sur le projet (pardérogation à l'article R 621-96-10 du codedu patrimoine).(Ordonnance n°2019-36 du 23janvier2019portant diverses adaptations et dérogationstemporaires nécessaires à la réalisation enurgence des travaux requis par le rétablisse-ment des contrôles à la frontière avec leRoyaume-Uni en raison du retrait de cet Etatde l'Union européenne, J.O. du 24jan-vier2019, n°2, et décret n°2019-37 du23janvier2019, J.O. du 24janvier, n°3).AU FIL DU J.O.DISTINCTIONSTony Estanguet, président du comitéd’organisation des Jeux Olympiques de2024 à Paris, a reçu la Pierre d’Or dujury, ce 31 janvier lors de la 21ecéré-monie des Pierres d’Ordu magazineImmoweek.Répondant à Marc-Antoine Jamet(LVMH), président du Cercle Pierresd’Or, qui lui remettait ce prix, il a insis- sur le rôle des professionnels del’immobilier dans la réussite des Jeux.Tony Estanguet succède, pour ce tro-phée, à Nicolas Sarkozy.Lors de cette cérémonie animée parPascal Bonnefille et Valérie Garnier, quise tenait au théâtre du Trianon, les lec-teurs d’Immoweek ont par ailleursdécerné à Christophe Cuvillier(Unibail-Rodamco-Westfield) la pierre d’Or duProfessionnel de l’année.Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShebdoimmobilierOrganisation judiciaireLe nombre de chambres de cours adminis-tratives d'appel passe de 6 à 7 à Bordeauxet il passe de 8 à 9 à Paris.Le nombre de chambres des chambresdans les tribunaux administratifs estinchangé.(Arrêté du 21janvier2019 fixant le nombrede chambres des tribunaux administratifs etdes cours administratives d'appel, J.O. du27janvier, n°5).Conventions collectivesGéomètres-experts, géomètres-topo-graphes, photogrammètres et experts-fon-ciers: il est envisagé l'extension de l’ave-nant 7 du 14décembre 2017 relatif autaux de contribution de la formation pro-fessionnelle.(J.O. du 25janvier2019, n°66).Au fil du J.O.Redevance d'archéologie pré-ventiveLe taux de la redevance d'archéologie pré-ventive est fixé à 0,55 euro par m2pour2019.(Arrêté du 20décembre2018, J.O. du 23jan-vier, n°40).Agrément d’opérateurs d'ar-chéologie préventiveSont agréés en qualité d'opérateur d'ar-chéologie préventive des organismes sui-vants: - Centre archéologique de Seclin,- Centre archéologique municipal deValenciennes,- Société Archeodunum SAS,- Service de l'archéologie préventive del'Allier,- Pôle archéologique départemental del'Ardèche,- Service archéologique de la ville deNoyon,- Service de l'archéologie du Loiret,- Service archéologie de la communautéurbaine du Grand Reims,- Direction du château et de l'archéologiede Château-Thierry,- Mission archéologique départementalede l'Eure.(Arrêtés du 3janvier, J.O. du 22janvier,n°21, J.O. du 23janvier, n°46 et47, arrêtésdes 21décembre2018 et 3janvier2019 por-tant habilitation en qualité d'opérateursd'archéologie préventive, J.O. du 24janvier,n°30 à32, 36 à 39)
4février 20198JURIShebdoimmobilierllCOLLOQUEDELIEIFPremière fracture, évoquée dans le motd’accueil d’Éric Donnet, directeur généralde Groupama Immobilier: les Gilets jaunesont incendié à Paris un immeuble du grou-pe en cours de rénovation…Présentant les grands enjeux des muta-tions économiques en cours, Pierre Schoef-fler (IEIF) observe que les Etats-Unis ontengagé une guerre commerciale qui pour-rait conduire à une hausse des droits dedouane, mais aussi qu’ils laissent se dépré-cier le dollar. L’enjeu qui en cause est lestatut de monnaie de réserve.Logement: asymétriePour le logement, le mot-clé, du propos deGilbert Emont (IEIF) est l’asymétrie. Il sou-ligne la diversité des marchés qui se mani-feste par exemple dans les taux devacance: important dans les villes décli-nantes mais très faibles, en limite du seuilde fluidité du marché pour les villes leader.La métropolisation est le phénomènestructurant. L’une de ses conséquences etla forte hausse des coûts des logementsdans les métropoles et, dans les périphé-ries, la hausse du coût des déplacements.Gilbert Emont estime qu'il faut réussir lesmétropoles mais pas seulement dans leurscentres, mais aussi dans leur hinterland.Le commerce en turbulenceTurbulence est le mot du commerce. Béa-trice Guedj (IEIF) indique que le commerceen ligne représente actuellement 10% del’activité commerciale mais que, pour lapremière fois, il va être confronté à unebaisse de la consommation. De plus, il doitfaire face à la croissance des coûts de dis-tribution: les consommateurs ont pris l’ha-bitude de commander davantage et deretourner ce dont ils n’ont pas l’usage.Quant au commerce physique, il subit unehausse des loyers alors que son chiffred’affaires est stable. Les investisseurs font montre d’un fortengouement pour le secteur de la logis-tique. Il y a eu une hausse des loyers etdonc une augmentation des taux d’effortpour les enseignes en ligne. Mais BéatriceGuedj entrevoit une rupture et met engarde les investisseurs qui voudraiententrer sur ce marché: perspective de ralen-tissement de la consommation, et haussedes coûts.La baisse de pouvoir d’achat consacré à laconsommation a provoqué une désertifica-tion des centres-villes. Mais la multiplica-tion des points de retraits montre unretour des grands acteurs du commercevers le centre-ville.Le marché des bureaux sur un pla-teauLe haut du marché est derrière nous: c’estl’analyse de Christian de Kérangal pour lesecteur des bureaux. Le directeur généralde l’IEIF indique que le haut du cycle loca-tif a été atteint en 2017. La demande desentreprises est très segmentée vers lecentre. Il en résulte une obsolescence desbureaux de 1e et 2e couronnes. Parailleurs, les nouveaux modes de travailvont avoir un impact sur la conception desactifs.Le marché ne souffre pas de suroffre, saufsur quelques marchés spécifiques.Mais en dépit de ces indicateurs, il n’y apas de signal clair de retournement dumarché.Quelles prévisions?Pierre Schoeffler estime que le marché estsur un plateau. Les transactions debureaux en Ile-de-France vont se tassermais les acteurs vont s’adapter pour éviterla baisse des prix et la production va doncse réduire. Le stock disponible va baisser,ce qui sera un facteur de soutien desvaleurs locatives.Les loyers devraient augmenter de 5% paran mais les taux de capitalisation étantaussi en hausse, la performance globalesera en baisse.En logement, les prix devraient se stabiliseravec la baisse de la capacité d’emprunt quidevrait résulter d’une hausse des taux. Laproduction de logements va baisser sensi-blement. Mais les transactions devaientrester abondantes sur le marché de l’an-cien. Le rapport entre prix des logementset revenus devrait se réduire permettantL’immobilier dans un monde de fracturesL’immobilier dans un monde de fracture: tel était le thème du colloque de l’IEIF ce24 janvier. Tant pour les bureaux, les logements que le commerce.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsRENCONTREune baisse du taux d’effort des ménages.Par contrecoup, le nombre de ménagessolvables devrait augmenter. Les prixdevraient donc rester stables ou diminuerlégèrement, sans effondrement.Le point de vue de deux investis-seursL’IEIF avait convié deux investisseurs pourfaire part de leurs prévisions. Olivier Rous-seau, membre du directoire du Fonds deréserve des retraites, qui gère des actifsafin de pouvoir alimenter le régime desretraites, regrette de n’avoir pu davantageinvestir dans l’immobilier, ce qui aurait per-mis de belles performances et il ajoutequ'un bon portefeuille doit comporter desactifs illiquides. Il estime qu’il reste aujour-d’hui de la place pour des investissementsimmobiliers.Il évoque les risques de reprise de l’infla-tion aux États-Unis et de désordres deséchanges mondiaux (Brexit, dispute com-merciale entre les États-Unis et la Chine) etles mauvaises surprises de Trump et del’Italie.Olivier Fléchet, directeur général déléguéde Primonial, observe que si le mondebouge vite, on ne sait pas l’on va. Ilpointe une incohérence: le bailleur imposedes baux longs mais l’entreprise locatairene sait pas elle sera dans 6 ans ou, afortiori, dans 9 ans…En logement, même si un progrès doitvenir du logement évolutif, il remarquequ’aux États Unis il est possible de reconfi-gurer un logement en 8 jours en déplaçantdes cloisons. Son groupe compte se diversifier vers lessecteurs de la santé et du résidentiel etdonc réduire la part investie en bureaux. Iljuge qu’il subsiste un bon potentiel devalorisation des logements dans lesgrandes villes comme Paris, mais aussiMilan, Rome ou Leipzig.Revoir les méthodes d’expertisedes bureauxUn point de méthode pour conclure: Lau-rent Fléchet juge nécessaire de réfléchir àune autre méthode d’expertise desimmeubles de bureaux. La durée des bauxde 9 ans est trop longue et il faut doncréformer non seulement le statut des bauxmais aussi les méthodes de valorisation quisont très liées à la durée des baux