mercredi 30 juillet 2025

JURIShebdo Immobilier n° 757 du 18 mars 2019

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 757 du 18 mars 2019
Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Vente d’immeuble : Dommages entre la promesse et l’acte authentique
Responsabilité décennale : Pose d’un insert de cheminée. Incendie
Vice de construction : Hauteur inadaptée des fenêtres. Quelles mesures de réparation ?
Contrat d’entreprise : Réception en l’absence de l’entreprise
– 3 – Actualité –
Bercy met en place un “partenariat fiscal”
– 4 – A l’Assemblée –
Quels effets des aides fiscales au logement?
– 5 – Réglementation –
Saisie Immobilière : cahier des conditions de vente
CITE : nouveaux plafonds de dépense
Communes nouvelles
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du JO –
Gens du voyage
Canalisations souterraines
Loi Hoguet : intermédiation locative pour les saisonniers
– 8 – Rencontre –
Éric Charmes (chercheur à l’ENTPE) : Ne pas condamner le périurbain

jugé>L’acquéreur de l’immeuble peut agirenvers l’assureur de son vendeur pour obte-nir une indemnité en cas de dommagesentre la promesse et l’acte authentique(Civ. 3e, 7mars2019, p.2).>Le désordre sur un élément d’équipementqui rend l’immeuble dans son ensembleimpropre à sa destination relève de la garantiedécennale (Civ. 3e, 7mars2019, p.2).>Le juge peut admettre une réparation d’unvice par diminution du prix, si l’engage-ment du constructeur de réparer le vicen’est pas fiable (Civ. 3e, 7mars2019, p.2).>La réceptionpeut avoir lieu en l’absencede l’entrepreneur qui a été régulièrementconvoqué (Civ. 3e, 7mars2019, p.3).étudié>Le chercheur Éric Charmes estime qu’il nefaut pas condamner le périurbain mais qu’ilvaut mieux travailler à son amélioration (p.8).débattu>Les députés ont débattu avec JulienDenormandie des effets des aides fiscales aulogement sur l’évolution des prix du foncieret la redistributivité du système fiscal (p.4). publiés>Les plafonds de dépenses éligibles au crédit d’impôt de transition énergétique ontété publiés par arrêté du 1ermars (p.5).rédigés>Les nouveaux cahiers des conditions devente applicables en cas de saisie immobiliè-re, rédigés au titre du règlement intérieur dela profession d’avocat ont été publiés (p.5).nommée>Delphine Charles-Péronneest nomméedéléguée générale de la FSIF (p. 3).Les notaires à Bruxelles!Innovation pour le 115econgrès des notaires: un déplacementà l’étranger. Pour la première fois, les notaires de France tien-dront leur congrès hors de nos frontières : à Bruxelles. Il est vraique le thème, sobrement intitulé “l’international” s’y prête. Lesnotaires s’attelleront à la délicate mais passionnante matière dudroit international privé. Marc Cagniart, président du congrèsobserve que cette matière traditionnellement de source jurispru-dentielle est désormais régie par le droit de l’Union européenne.Pierre Tarrade, rapporteur général du congrès, expliquait ce 14 marsque les travaux seront organisés en quatre axes. 1 S’orienter. En pré-sence de plusieurs lois qui prétendent à s’appliquer, comment choisir?2. Rédiger. Le notaire doit s’interroger par exemple sur les moyens devérifier l’identité et la capacité des parties, ce qui ne se fait pas par-tout de la même manière. Il doit aussi informer et conseiller. Exemple.Une donation-partage entre plusieurs enfants dont l’un est à l’étran-ger peut impliquer des conséquences fiscales différentes suivant lerégime fiscal du pays de résidence d’un des enfants. 3. Vivre. Serontici abordées les questions de filiation et d’union, de divorce et de suc-cession. Les professionnels de l’immobilier s’intéresseront surtout au4eaxe: contracter, qui abordera les thèmes de la vente immobilière etdu crédit. Comment prendre une garantie sur un bien situé à l’étran-ger? Comment assurer la publicité foncière d’un acte de successionréglée l’étranger, mais portant sur un bien situé en France? Lecongrès sera aussi l’occasion de comparer les pratiques des différentsEtats, tant les traditions varient d’un pays à l’autre. Ainsi au Portugal,les notaires n’ont pas de monopole de rédaction des actes de venteimmobilière, mais les nombreux Français qui achètent un bien au Por-tugal vont plus spontanément s’adresser à un notaire, ce qui renfor-ce leur rôle dans ce pays.Des personnalités de premier plan interviendront à Bruxelles: KoenLenaerts, président de la Cour de justice de l’Union européenne,Christophe Lattay, président de la conférence de LaHaye et Anne-Marie Batut, présidente de la 1echambre civile de la Cour de cassa-tion. La garde des sceaux est également attendue. Le grand débat,animé par Christine Ockrent, et participera l’ancien ministreHubert Védrine, sera consacré au thème “Quelles alliances dans lemonde de demain?” Avec la sortie de la Grande Bretagne del’Union européenne, la place grandissante de la Chine; les notairesposeront la question: quelle souveraineté au XXIesiècle ?Traditionnel vecteur de propositions, le congrès soumettra des pro-positions aux congressistes. Les projets en seront dévoilés le 15mai.Les débats à Bruxelles du 2 au 5juin seront traduits en anglais, enallemand et en espagnol. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 75718 MARS 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Vente d’immeuble: Dommages entre la promesse et l’acte authen-tiqueResponsabilité décennale: Pose d’un insert de cheminée. IncendieVice de construction: Hauteur inadaptée des fenêtres. Quellesmesures de réparation?Contrat d’entreprise: Réception en l’absence de l’entreprise- 3 -Actualité-Bercy met en place un “partenariat fiscal”- 4 -A l’Assemblée-Quels effets des aides fiscales au logement?- 5 -Réglementation-Saisie Immobilière: cahier des conditions de venteCITE: nouveaux plafonds de dépenseCommunes nouvelles- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du JO-Gens du voyageCanalisations souterrainesLoi Hoguet: intermédiation locative pour les saisonniers- 8 -Rencontre-Éric Charmes (chercheur à l’ENTPE): Ne pas condamner le périurbainSOMMAIREEDITORIAL
18 mars 20192JURIShebdoimmobilierllVENTE- RESPONSABILITÉVente d'immeubleDommages entre la promesse etl'acte authentique(Civ. 3e, 7mars2019, n°181, FS-P+B, cassationpartielle, pourvoi n°18-10973)Une promesse de vente portant sur un bâti-ment industriel comportait un délai de réa-lisation de 13 mois. Peu avant l'échéance, lebâtiment avait subi des dégradations. Levendeur avait alors assigné le bénéficiaireen caducité de la promesse tandis que celui-ci réclamait la perfection de la vente et unesomme pour la remise en état des lieux.L'acquéreur critiquait la décision d'appelqui avait rejeté la demande de paiement dela remise en état des lieux. La Cour de cas-sation confirme sur ce point l'arrêt d'appel:« Mais attendu qu'ayant constaté que laremise en état du bien en l'état il se trou-vait au jour de la promesse de vent étaitimpossible dès lors qu'il devait donner lieuà une réhabilitation lourde pour pouvoirconnaître une utilisation quelconque etsouverainement retenu […] que la mesuredu préjudice subi par l'acquéreur était lesurcoût de la reconstruction, dont ni la réa-lité, ni l'ampleur n'étaient démontrés, lacour d'appel […] qui a tenu compte de lavétusté de l'immeuble pour refuser d'in-demniser l'acquéreur, en a déduit à bondroit que la demande devait être rejetée ».Était ensuite en cause le recours envers l'as-sureur de l'immeuble. La cour d'appel avaitrejeté la subrogation de l'acquéreur dansles droits du vendeur à l'égard de l'assureurau motif que "c'est au jour du sinistre quedoit être appréciée la qualité de propriétai-re des biens assurés donnant seule vocationau bénéfice de l'assurance". Cette solutionest censurée:« Qu'en statuant ainsi, alors qu'elle avaitrelevé que le sinistre était survenu après laconclusion de la promesse de vente et que,sauf clause contraire, l'acquéreur du bienassuré se voit transmettre l'ensemble desdroits nés du contrat d'assurance souscritpar le cédant et peut en conséquence récla-mer le versement entre ses mains de l'in-demnité due au titre du sinistre, alorsmême que celui-ci serait antérieur au trans-fert de propriété, la cour d'appel a violé[l'article L 121-10 du code des assurances] ».Observations:L'article L 121-10 du codedes assurances prévoit que, en cas de ventede la chose assurée, l'assurance continuede plein droit au profit de l'acquéreur. Ilrésulte de cet article, tel qu'interprété parla Cour de cassation que si le dommage alieu entre la promesse et l'acte authen-tique, l'acquéreur se voit transmettre lesdroits nés du contrat souscrit par le ven-deur et qu'il peut donc obtenir le verse-ment de l'indemnité. Il faut par ailleursréserver le cas des clauses contraires.A retenir:L'acquéreur de l'immeuble peutagir envers l'assureur de son vendeur pourobtenir une indemnité en cas de dom-mages entre la promesse et l'acte authen-tique.Responsabilité décennalePose d'un insert de cheminée.Incendie(Civ. 3e, 7mars2019, n°179, FS-P+B+I, pour-voi n°18-11741, cassation)Les propriétaires d'une maison avaient faitappel à une entreprise pour poser un insertde cheminée en remplacement d'un foyerfermé qu'ils avaient précédemment posé.Un incendie ayant détruit la maison, étaiten cause la responsabilité de l'entreprisechargée des travaux de remplacement. Lacour d'appel avait rejeté le recours contrel'entreprise au motif que celle-ci avaitconservé « l’habillage décoratif de chemi-née et le conduit principal d’évacuation desfumées, que ses prestations comprenaient,en fourniture et en pose, l’insert, le conduitde raccordement, la pièce jonction de rac-cordement entre conduit simple paroi etconduit double paroi existant et l’exécutiond’une hotte en plaques de plâtre sur ossa-ture métallique ». La cour d'appel en avaitdéduit « qu’elle n’a pas exécuté l’installa-tion d’un ouvrage faisant corps avec laconstruction et ne pouvant en être dissociéet qu’il convient de confirmer le jugementen ce qu’il rejette les demandes fondées surla présomption de responsabilité desconstructeurs de l’article 1792 du codecivil ».Cette décision est cassée au visa de l'article1792 du code civil:« Qu’en statuant ainsi, après avoir constatéque le désordre affectant l’insert avait cau- un incendie ayant intégralement détruitl’habitation de sorte qu’il importait peuque l’insert eût été dissociable ou non,d’origine ou installé sur existant, la courd’appel, qui n’a pas tiré les conséquenceslégales de ses propres constatations, a violéle texte susvisé ».Observations:La cour d'appel avait jugéque la responsabilité décennale de l'entre-prise ne pouvait être engagée au motifque les travaux de pose de l'insert par l'en-treprise ne portaient pas sur un ouvragefaisant corps avec la construction et qui nepourrait en être dissocié contrairement àce qu'impose l'article 1792-2 du code civil.L'auteur du pourvoi soutenait au contraireque les désordres affectant les élémentsd'équipement, dissociables ou non, d'origi-ne ou installés sur existant, relèvent de laresponsabilité décennale lorsqu'ils rendentdans son entier l'ouvrage impropre à sadestination. L'argument est exactementrepris par la Cour de cassation.Il résulte de cet arrêt que lorsque lesdésordres rendent l'immeuble impropre àsa destination, la responsabilité décennaleest encourue. À l’inverse, des désordresaffectant une installation domotique maisqui ne rendent pas l'immeuble dans sonensemble impropre à sa destination, nerelèvent pas de la garantie décennale (Civ.3e, 26février 2003, n°01-14352). Demême, dans un litige portant sur une fosseseptique, la cour d'appel avait rejeté lerecours de l'acquéreur d'une maison, aumotif que la fosse septique constitue unélément d'équipement qui ne fait pasindissociablement corps avec l'ouvrage, laCour de cassation avait censuré en jugeantque la cour d'appel aurait rechercher« si les désordres affectant l'élémentd'équipement constitué par le systèmed'assainissement incluant la fosse septique,ne rendaient pas l'immeuble impropre à sadestination».A retenir:Le désordre sur un élémentd'équipement qui rend l'immeuble dansson ensemble impropre à sa destinationrelève de la garantie décennale.Vice de constructionHauteur inadaptée des fenêtres.Quelle mesure de réparation?(Civ. 3e, 7mars2019, n°182 FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°18-16182)Les acquéreurs d'une maison en VEFA seplaignaient d'un vice de construction en rai-son de la position, à une hauteur excessive,de fenêtres de chambres qui empêchait unevision aisée vers l'extérieur et unemanœuvre des poignées par une personneà mobilité réduite.La cour d'appel avait condamné l'entrepriseà payer 30000. Or l'entreprise critiquait ladécision en ce qu'elle écartait son engage-ment de réparer le vice au motif que l'ac-quéreur "pouvait raisonnablement douterJURISPRUDENCE
de la fiabilité de l'engagement de réparer.Mais la Cour de cassation confirme la déci-sion:« Mais attendu qu’ayant retenu […] qu’iln’était pas démontré que le pavillonmitoyen proposé à M. T. en échange pré-sentait les mêmes caractéristiques que lamaison litigieuse et que, compte tenu ducaractère particulièrement manifeste duvice affectant les fenêtres résultant du choixarchitectural de privilégier l’esthétisme desfaçades plutôt que le confort de vie inté-rieur,il pouvait raisonnablement être dou- de la fiabilité de la proposition de repri-se du constructeurqui n’était ni pertinenteni opportune, la cour d’appel en a souve-rainement déduit que cette proposition neconstituait pas une offre consistant enl’obligation de réparer permettant au ven-deur de s’opposer à l’action en diminutiondu prix ». Le pourvoi est rejeté.Observations:La question est ici de savoirquelle est la modalité adaptée de répara-tion, une fois le vice constaté. La Cour decassation a pu juger que le vice deconstruction apparent peut faire l'objetd'une réparation en nature ou en équiva-lent, et d'un dédommagement du préjudi-ce de jouissance ayant pu découler de cevice (Civ. 3e, 2 mars 2005, 03-19208, ano-malie d’une marche entre la salle de séjouret un balcon). Elle renvoie dans ce nouvelarrêt au pouvoir souverain d'appréciationdes juges du fond et admet que, si l'offrede réparation en nature n'est pas fiable,une réparation par diminution du prix estadaptée.A retenir:Le juge peut admettre uneréparation d'un vice par diminution duprix, si l'engagement du constructeur deréparer le vice n'est pas fiable.Contrat d'entrepriseRéception en l'absence de l'en-treprise(Civ. 3e, 7mars2019, n°180, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°18-12221)Des personnes avaient confié à une entre-prise et un architecte la rénovation et l'ex-tension d'une maison, sous la surveillanced'un organisme de contrôle technique. Le27juillet 2009, les maîtres d'ouvrageavaient adressé une lettre recommandée àl'entreprise en résiliant le marché et leconvoquant pour le 31juillet afin d'établirun état des lieux valant PV de réception. Lacour d'appel avait admis qu'il y avait bienréception expresse, tandis que les requé-rants estimaient que la preuve de la récep-tion de la convocation n'était pas rapportéecar la lettre recommandée avait été distri-buée le 7août et la preuve de la transmis-sion du fax n'était pas rapportée. L'argu-ment est rejeté par la Cour de cassation:« Mais attendu qu’ayant relevé, par motifspropres et adoptés, que l’entreprise avaitété convoquée par lettre recommandéeavec demande d’avis de réception datée du27juillet 2009 et par une télécopie dumême jour, qui a été adressée au numérode la société Arcadia figurant sur les procès-verbaux des réunions de chantier et étantcelui auquel avaient été adressées des télé-copies de M. V. écrivant à l’entrepreneurpour lui notifier des erreurs d’exécution, etqui avait été reçue, la cour d’appel, qui aretenu, à bon droit, que la réception pro-noncée en présence du maître de l’ouvrageet du maître d’œuvre, alors que l’entrepre-neur avait été valablement convoqué, étaitcontradictoire, a légalement justifié sa déci-sion de ce chef ».Observations:L'assureur soutenait que laréception n'avait pas eu lieu et en consé-quence que la présomption de responsabi-lité ne pouvait pas être mise en œuvre. Ilétait donc essentiel de déterminer si lesconditions de la réception était réuniesd'autant que, spécificité de cette affaire,c'est le maître d'ouvrage qui avait pris l'ini-tiative de la réception et l'entreprise quis'y opposait. L'entreprise n'était pas pré-sente à la réception mais y avait étéconviée et l'architecte était présent. La LRde convocation était parvenue après laréunion mais le fax était bien reçu, la courd'appel avait considéré que le maître d'ou-vrage avait manifesté sa volonté de récep-tionner l'ouvrage, ce qu'admet la Cour decassation.La réception est un acte unilatéral quiintervient à l'initiative de la partie la plusdiligente (TGI Aix, 8janvier 1985). Il a déjàété admis qu'elle peut avoir lieu avantl'achèvement (Civ. 3e, 12juillet 1989). Lesjuges doivent relever son caractère contra-dictoire (Civ. 3e, 10février 1994). La Courde cassation avait déjà jugé que l'absencede l'entrepreneur, régulièrement convo-qué lors de la visite de réception ne privepas cette dernière de son caractère contra-dictoire Civ. 3e, 3juin 2015). Elle le confir-me dans cette affaire.A retenir:La réception peut avoir lieu enl'absence de l'entrepreneur qui a été régu-lièrement convoqué. 18 mars 20193JURIShebdoimmobilierllCONTRATDENTREPRISEJURISPRUDENCEACTUALITÉPartenariat fiscalGérald Darmanin a présenté le 14marssept outils visant à améliorer la confianceentre l’administration fiscale et les contri-buables. La plupart trouvent leur inspira-tion dans le rescrit, qui permet à un contri-buable d’obtenir une prise de position del’administration.Pour les grandes entreprises, le ministrepropose de travailler à un contrôle pluscontemporain des exercices fiscaux, plutôtque de mener des contrôles à la limite dudélai de prescription. Ce système qui existedepuis 2013 est amélioré en ce qu’il seconcentrera sur les questions fiscales àenjeu, il s’appliquera par groupe et nonsociété par société et enfin, l’entrepriseaura comme interlocuteur un service dédiéau sein de la direction des grandes entre-prises.Le ministre a souhaité par ailleurs faciliterla mise en conformité spontanéed’unesituation fiscale, avec un guichet identifié.Il est créé un examen de conformité fiscalequi permettra à une entreprise de deman-der une attestation de conformitéà untiers certificateur. Pour les questions pluscomplexes, le rescrit demeure. Le ministres’engage à ce que le délai légal de déli-vrance du rescrit (3 mois) soit mieux res-pecté.Lors du début du contrôle, le vérificateurindiquera les points qu’il vient d’exami-ner; s’il n’a rien trouvé à redire, le contrô-le sera validé pour l’avenir.Le ministre affiche son soutien, en cas dedifficulté, pour faire appliquer les conven-tions fiscalesà l’étranger et indique enfinque des rappels d’intérêt général serontpubliés, afin de mieux faire connaître laposition de l’administration fiscale.(Discours prononcé le 14mars2019).❘◗Delphine Charles-Péronnerejoint laFSIFcomme déléguée générale.Elle était antérieurementavocate spécialiste endroit fiscal chez PwC puisdirectrice des affaires fis-cales et comptables del’Association française degestion financière.❘◗Michael Aymes(président de Quadri-vium) a été élu président du Club desprofessionnels de l’immobilier com-mercial(CPIC). Iris Gandais(Vivarte)est secrétaire et Patricia Carotine(Pri-monial), trésorier.Acteurs
18 mars 20194JURIShebdoimmobilierllPropositions de l’UNSFADans le cadre du grand débat, l’Unionnationale des syndicats français d’archi-tectes a émis une vingtaine de proposi-tions. En voici quelques-unes.En matière d’aménagement- Améliorer la solidarité des territoires, enfavorisant le passage de statut de “petiteville-satellite” au statut de “ville complè-te”, arrêter l’extension parisienne.- Arrêter la construction de centres com-merciaux hors des cœurs de villes.Pour l’habitat- Réduire le coût des logements par la maî-trise du prix du foncier et la réorganisationde la filière.- Régionaliser la politique du logement,- Finaliser l’écriture du CCH, à laquelle par-ticipe l’UNSFA mais “il est utopique” depenser qu’on pourra atteindre un code de60 pages.En matière environnementale:- Privilégier rénovation et reconversionplutôt que la démolition des bâtiments.- Conditionner les aides de l’État à desrésultats environnementaux globaux.(Communiqué du 8mars2019).INITIATIVESA l’initiative du Modem, les députés ontdébattu le 6mars des effets des aides fiscalesdans le secteur du logement sur l’évolutiondes prix du foncier et la redistributivité dusystème fiscal. Fabien Lainé, qui invoqueson expérience passée de professionnel del’immobilier, indique que les aides qui sti-mulent la demande sans évolution de l’offreprovoquent un mécanisme inflationniste etun effet d’aubaine pour 85% des bénéfi-ciaires. Il évoque le coût des aides, passé de606millions d’€ en 2009 à 1,7milliard en2015. La hausse du coût des aides est aussidénoncée par Luc Carvounas. ThierryBenoît propose de mettre de l’ordre dans lesdispositifs existant et notamment lesagences. Il faut rapprocher les dispositifs del’ANAH et de l’ADEME. Mathilde Panotdemande un plafonnement du prix derevente des logements dont le financementest aidé par l’État. Stéphane Peu cite unchiffre de l’INSEE selon lequel en 1960 lesménages consacraient 10% de leur budgetau logement et aujourd’hui 25%. Il deman-de notamment une TVA à 5,5% pour les pri-mo-accédants. Sylvia Pinel accuse le Gou-vernement d’avoir réduit les aides au loge-ment alors que le plan de relance de la pré-cédente législature produisait ses effets. Ellepréconise de rétablir l’APL accession ainsique le PTZ dans l’ancien et le neuf. MickaelNogal juge nécessaire de revenir sur la ques-tion du zonage. Il préconise de favoriser lalibération du foncier, la construction dansles zones les plus tendues, réhabiliter l’exis-tant dans les territoires moins dynamiqueset soutenir la rénovation énergétique par-tout cela est nécessaire. Thibault Bazinobserve que si les dispositifs d’aide coûtent41 milliards d’euros aux finances publiques(2017), les taxes rapportent 74milliards.Jean-Paul Mattei propose de réformer l’im-position des plus-values immobilières, pourlibérer du foncier.Les convictions du ministreEn réponse, Julien Denormandie affirme sesconvictions: 1. le logement est trop cher et parfois demauvaise qualité.2. Les dispositifs doivent avoir des effetspositifs sur l’économie et sur les revenus desménages. Les dispositifs doivent être lisibleset pérennes. Sur la fiscalité du foncier, il rap-pelle qu’il a été voté une mesure d’abatte-ment de 80% à condition de céder les ter-rains avant la fin de 2020. Il soutient parailleurs le travail engagé par les offices fon-ciers solidaires (OFS).3. Il faut continuer à améliorer les dispositifsmais il faut d’abord se soucier de stabilité.Le ministre souligne par ailleurs que le dis-positif “Denormandie dans l’ancien” est éli-gible dans les 222 villes du dispositif Cœurde ville et dans les villes éligibles à l’opéra-tion de revitalisation du territoire. Une cir-culaire sur l’ORT a été publiée le 4 février.Pour les jeunes, il faut construire davantagede résidences. Son engagement est deconstruire 60000 logements étudiants.ALASSEMBLÉEDÉBATSQuels effets des aides fiscales au logement ?Le ministre logement défend le principe de la stabilité fiscale et plaide pour la terri-torialisation de la politique du logementreproduction interdite sans autorisationQuant aux aides à la rénovation, il cite le casd’une rénovation énergétique d’un apparte-ment pour un ménage modeste dans leNord de la France, pour laquelle il avait fal-lu 11 opérateurs pour assurer un reste àcharge égal à zéro. Avec François de Rugy, ilveut engager une transformation dans cedomaine. C’est l’objectif du réseau FAIRETél. 0800 800 700) qui offre un accompagne-ment en matière de rénovation énergétique.Enfin il indique être ni contre les proprié-taires ni contre les locataires et qu’il faut sur-tout lutter contre les logements vacants.InventerRépondant à Jean-Luc Lagleize sur le prixdu foncier, il affirme qu’il faut inventer denouveaux dispositifs comme les démembre-ments ou les OFS. Jean-Louis Bricout relaiel’inquiétude de l’Union sociale pour l’habi-tat sur la baisse de production des loge-ments sociaux. Le ministre lui répond qu’ilfaut mettre en œuvre la loi ELAN et tra-vailler au zonage pour qu’il soit plus territo-rialisé.S’agissant de la hausse de la TVA de 5,5 à10%, il indique que le sujet sera au cœur desdébats dans le cadre de la clause de revoyu-re. Alexis Corbière dénonce la spéculationsur le marché de Montreuil. Le ministre ren-voie le député à l’initiative des élus qui peu-vent désormais demander la mise en placed’un encadrement des loyers.A Michel Castellani qui évoque en Corse lesnombreuses transformations de logementsen résidence secondaires, le ministreindique travailler sur la difficile question dela fiscalité: si on augmente la taxe sur leslogements vacants, des propriétaires vont ydomicilier leur conjoint ou un enfant pourpayer la taxe d’habitation plutôt que la taxesur les logements vacants.Sur le zonage évoqué par François Jolivet, iljuge préférable de ne le modifier qu’aprèsles élections municipales. Il considère qu’ilfaudrait mieux sortir des zonages pour ter-ritorialiser la politique du logement.Il ajoute que les décrets et arrêtés d’applica-tion permettant la mise en œuvre du Denor-mandie dans l’ancien seront publiés “trèsprochainement”. A Laurent Furst, il indiquequ’il faut permettre à touts ceux qui le sou-haitent de devenir propriétaires, sans en fai-re un dogme.(AN, débat, 6mars2109, 1eséance)
18 mars 20195JURIShebdoimmobilierllRÉGLEMENTATIONBIBLIOGRAPHIE 69: c’est lenombre de communesnouvellescrées par arrêtés publiés auJ.O du 7 mars 2019 (50 communes)et du 8 mars (19 communes). Lesénateur Hervé Maurey (UC, Centre)s'étonnait de l'initiative d'un préfetayant adressé à des maires une listede communes avec lesquelles fusion-ner. La ministre de la cohésion desterritoires lui répond que la créationd'une commune nouvelle reste une initia-tive locale(art. L 2113-2 et 3 du CGCT) etque le Gouvernement “n'a d'autre volontéque d'accompagner celle des élus”. (JOSénat Q, 7 mars 2019, 8820).ChiffresLe règlement intérieur de la professiond'avocat fixe les modalités des procéduresde saisie immobilière dans trois cas, décritsdans trois cahiers des conditions de vente.Il est précisé que l'avocat ne peut porterd'enchères pour un même bien pour plu-sieurs mandants.1. Saisie immobilièreLe saisi peut demander la vente amiable. Àdéfaut de constater la vente amiable, lejuge ordonne la vente forcée.L'acquéreur prend le bien dans l'état ilse trouve lors de la vente (art. 3) et fait sonaffaire personnelle des baux en cours (art.4). Les droits de préemption s'imposent àl’acquéreur (art. 5).Les enchères ne sont portées que par un avo-cat (art. 8). Le mandant doit remettre à l'avo-cat un chèque de banque de 10% de lamise à prix avec un minimum de 3000 (art.9). En cas de surenchère, elle est au mois du10edu prix de vente (art. 10). L'acquéreur estpropriétaire par le seul effet de la vente (art.12). Les fonds de la vente sont séquestrés parle bâtonnier de l'ordre des avocats (art. 13).Si la vente a lieu à l'amiable, le prix est verséà la CDC (art. 14). L'acquéreur sur vente for-cée dispose d'un délai de 2 mois pour verserle prix (art. 15). Il doit payer les frais de pour-suite (art. 16) et les droits de mutation (art.17). L'acquéreur doit publier le titre de ventedans le délai d'un mois de sa remise au gref-fe (art. 19). Le titre de propriété, en cas devente forcée résulte de l’expédition du cahierdes conditions de vente revêtue de la formu-le exécutoire à la suite de laquelle est trans-crit le jugement d'adjudication (art. 22). Leséquestre et le paiement des frais de ventepurgent l'immeuble de toute hypothèque ettout privilège (art. 23). Le créancier de 1errang peut demander paiement de sa créance(art. 24). L'avocat du créancier saisissantpoursuit la distribution du prix de vente (art.25).2. LicitationCe cas vise la vente d'immeuble apparte-nant à des personnes sous tutelle. Il com-porte des règles analogues au cas précé-dent. Toutefois, par exemple il est prévuque l'acquéreur se fait délivrer le titre devente et le fait signifier dans le délai d'unmois de sa délivrance aux parties vende-resses (art. 17). La vente sur licitation n'em-porte pas purge de plein droit des inscrip-tions hypothécaires (art. 22).3. Vente d'actifs immobiliersdépendant d'une liquidation judi-ciaireCette vente est prévue par les articles L642-18 et suivants du code de commerce.L'acquéreur dispose d'un délai de 3 moispour verser son prix (art. 12) et d'un délaid'un mois après la vente définitive pourpayer les frais (art. 13). Il doit se faire délivrerle titre de vente et, dans les deux mois de sadate, le faire publier (art. 16). La consigna-tion du prix et le paiement des frais purgentde plein droit l'immeuble de toute hypo-thèque et de tout privilège (art. 20).Saisie immobilière: cahiers des conditions de vente(Décision du 13 février 2019 portant réforme du règlement intérieur national (RIN) de la pro-fession d'avocat, J.O. du 7 mars 2019, 10).Un arrêté du 1ermars 2019 fixe les modali-tés d'octroi du crédit d'impôt de transitionénergétique (art. 200 quater du CGI, préci- par l'article 18 bis de l'annexe IV au CGI).1. ChaudièresLe plafond de dépenses retenu pour leschaudières à très haute performance éner-gétique est fixé à 3 350 par logement,avec une condition d'efficacité énergétique(puissance 70 kw : 92% ; puissance > 70kw : 87 % mesurée à 100% de la puissanceet 95,5% mesurée à 30% de la puissance).2. Parois vitréesPlafond retenu de 1 670 par équipe-ment (c'est-à-dire une menuiserie et lesparois vitrées associées).3. Capteurs solairesLe plafond de dépenses retenu par m2horstout de capteurs est fixé entre 200 et1300suivant le type de capteur et lacatégorie de ménage.4. Pompes à chaleur dédiées à la produc-tion d'eau chaude sanitaire.Le plafond de dépenses était de 4000 , ilest désormais de 3 000 ou de 4 000 sui-vant les ressources du ménage.5. Chaudières à micro-génération gazLe plafond de dépenses retenu est fixé à3350 .6. Dépose d'une cuve à fioulIl peut s'agir d'une cuve ou d'un réservoir,non enterré en plein air, ou enterré.CITE: nouveaux plafonds de dépenses(Arrêté du 1ermars 2019 pris pour l'application de l'article 200 quater du CGI relatif au créditd'impôt sur le revenu pour la transition énergétique, J.O. du 7 mars, 39).SCPI: fiscalité des associés. L’IEIF vient de publier une nouvelle éditionde son guide sur la fiscalité des associés. Leguide distingue le cas des associés per-sonnes physiques, des personnes moralessoumises à l’IS et des collectivités sans butlucratif, en envisageant à chaque fois lesétapes de l’acquisition, de la détention etde la cession des parts. Guide rédigé parJean-Michel Pierret, senior advisor à l’IEIFet fiscaliste. (Mars2019, 90.)Lutte contre le bruitRépondant à une question de LaurianneRossi, la ministre des transports, ÉlisabethBorne, indique que la France est en retardsur la transposition d’une directive de 2002.Ce texte impose l’élaboration d’une carte dubruit pour les grandes agglomérations et lesgrandes infrastructures de transport. Elledoit être mise à jour tous les 5 ans et suivied’un plan de prévention du bruit. Le Conseilnational du bruit a recommandé d’améliorerl’attestation acoustique prouvant que laréglementation acoustique a été prise encompte pour les bâtiments d’habitation. Sesrecommandations doivent désormais êtreanalysées.(AN débats, 5mars2019, 1eséance).Financement des EPTAlain Ramadier (LaREM, Charente-Mariti-me) interroge le Gouvernement sur le finan-cement des établissements publics territo-riaux. Julien Denormandie reconnaît qu’ilfaut améliorer la lisibilité du schéma institu-tionnel de la métropole du Grand Paris etque le Gouvernement a pris l’engagementd’y procéder d’ici fin 2019 dans le cadre duPLF 2020. (AN débats, 5mars2019, 1eséance).ALASSEMBLÉE
18 mars 20196JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations7mars2019Sénatn°5228Jean-Pierre LeleuxLes Républicains,Alpes-MartimesCotisation foncière desentreprisesAction et comptespublicsLes valeurs locatives des locaux industriels ont été sécurisées par la loi definances pour 2019. Leur définition est inscrite dans la loi, cette qualificationest écartée pour les locaux dont les installations sont estimées à moins de500000 et les hausses de taxe qui résultent d'un changement de méthodeou d'affectation sont étalées sur 7 ans. En 2019, une collecte d'informationsva être effectuée pour préparer un rapport pour 2020. Les pouvoirs publicspourront décider s'il y a lieu de modifier la méthode d'évaluation de lavaleur locative des locaux industriels.7mars2019Sénatn°7621Olivier Léonhardt,RDSE, EssonneContrôle des valeurslocativesAction et comptespublicsLa mise à jour des valeurs locatives repose princi-palement sur un système déclaratif. L'activité desgéomètres du cadastre est repositionnée sur davan-tage de travaux fiscaux (suivi des PC en lien avec lesservices d'urbanisme, vérification sur place de l'éval-uation cadastrale de certains locaux et participationaccrue aux commissions locales). Des partenariatssont proposés entre les directions des financespubliques et les collectivités. La collecte et le con-trôle des déclarations fiscales des propriétés bâtiesrelèvent de la compétence exclusive de la DGFiP.Le sénateur proposait defaire intervenir des person-nels des communes dansles contrôles.7mars2019Sénatn°8319Jean-LouisTourenne,SocialistesIlle-et-VilaineApplication de la médiation en matièrefiscale?Action et comptespublicsL'administration fiscale est attachée au développement des modes alternatifsde règlement des conflits. Le conciliateur fiscal a été généralisé en 2004 et70000 demandes sont traitées ainsi chaque année. De plus, les litiges peuventêtre soumis au médiateurdes ministères économiques et financiers (2500demandes par an). La médiation promue par la loi du 18novembre 2016 estapplicable en matière fiscale. Les services de la DGFiP reçoivent des tribunauxdes propositions de médiation. Les demandes sont examinées positivement sile litige nécessite une appréciation d'une situation de fait spécifique.7mars2019Sénatn°6212Hervé Maurey,UC, CentreManque d'encadrementdes déchetteriesetdéchets sauvagesTransition écologiqueTrois chantierssont en cours: 1. Mieux connaître les déchets sauvages (étudeAdeme attendue pour le 1ertrimestre 2019). 2. Identifier les lois et décrets àmodifier (circulaire prévue en 2019). 3. Rédiger un guide pour les mairespour lutter contre les déchets sauvages (augmenter les contraventions, confieraux agents de la surveillance de la voie publique la mission de contrôle desdépôts illégaux, donner accès aux policiers municipaux au système d'imma-triculation des véhicules…).12mars2019ANn°10043Matthieu Orphe-lin,NI, Maine-et-LoireConvention AERAS.Droit à l'oubliÉconomieLa convention AERAS(s'assurer et emprunter avec un risque aggravé de san-té) révisée en 2015 et la loi du 26janvier 2016 permettent d'améliorer laprise en compte par les assureurs des avancées thérapeutiques pour certainespathologies. Un droit à l'oubli a été mis en œuvre. Une nouvelle grille despathologies a été mise en ligne le 16juillet 2018.12mars2019ANn°3519Catherine Osson,LaREM, NordSuppression desDMTO?Action et comptespublicsSeuls 4 départements n'ont pas porté le taux desdroits de mutation au maximum de 4,50%. Lesdépartements peuvent appliquer un abattementdans la limite de 46000 pour les logements, maisseuls 4 départements le pratiquent. Les communesperçoivent une taxe de 1,20%. Les collectivités sontattachées à cette ressource (14,6milliards en 2017).La députée proposait deremplacer les droits demutation par une partde TVA.12mars2019ANn°11822Jean-PaulDufrègne,GDR, AllierFiscalité immobilièreÉconomieLa réponse rappelle les différents cas d'exonéra-tion d'imposition de plus-values pour les rési-dences principales et conclue: ces dispositions con-tribuent à faciliter la mobilité des contribuablespropriétaires de leur logement.Le député estimait la fis-calité immobilière défa-vorable à la mobilité.12mars2019ANn°13942Philippe Huppé,LaREM, HéraultCollecte de la taxe deséjourpar les opéra-teurs de plateformesnumériquesÉconomieLes plateformes assurant un service de réservationd'hébergement et qui sont intermédiaires doiventcollecter la taxe de séjour pour les loueurs nonprofessionnels.L'obligation est entrée en vigueur le 1erjanvier2019.Le député redoutait unreport de la mise enœuvre de cette mesure.La DGFiP met à disposi-tion des plateformes unfichier agglomérant lesdélibérations votées parles collectivités (rép. àJacques Cattin, 14153).12mars2019ANn°14742Jacques Marilos-sian,LaREM, Hauts-de-SeineChèque énergieTransition écologiqueLe revenu plafondpour bénéficier du chèque énergie a été porté de 7700 par an en 2018 à 10700 en 2019. Il tient compte du nombre de personnesdu foyer. Le chèque est compris entre 48 et 76 pour un revenu par unitéde consommation compris entre 7700 et 10 700 et de 194 à 277 si lerevenu est inférieur à 5600 .
18 mars 20197JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSAGENDACabinets ministérielsAffaires européennes: Charlotte Baratinest nommée conseillère questions finan-cières, budgétaires, économiques, agricoleset outre-mer au cabinet de Nathalie Loi-seau. Elle succède à Matthieu Philippot.(Arrêtés du 7mars2019, 73 et 74).Organismes publics Ademe: Fabienne Bucioest nommée auconseil d'administration de l'Agence del'environnement et de la maîtrise del'énergie, représentant l'Etat, sur proposi-tion du ministre de l'intérieur. (Décret du8mars2019, J.O. du 10 mars, n°30).Conventions collectivesGéomètres-experts: il est envisagéd’étendre deux textes: un accord du27septembre2018 et un avenant du12décembre2018, portant respectivementsur la révision des règles de composition etde fonctionnement des commissions pari-taireset de l'association paritaire de ges-tion du paritarisme et la prévoyance san-. Un autre avis concerne l’avenant du26octobre2017 modifiant le régime deprévoyance.(Avis publiés au J.O. du 9mars, n°96 et116).Immobilier: deux avenants font l’objetd’un avis l'extension: n°73 bis et n°75 du22novembre2018 portant respectivementsur les conventions de forfait jours avecmodification de l'annexe « Aménagementet réduction du temps de travail » et sur lacréation de la commission paritaire perma-nente de négociation et d'interprétation.(Avis publié au J.O. du 9mars, n°111).Personnel des cabinets d'avocats: il estenvisagé l'extension de l’accord du 6juin2018 (2 annexes) relatif à la prévention etgestion des risques psychosociaux.(Avis publié au J.O. du 9mars, n°116). Offices de tourismeUn décret du 7mars vise à simplifier lesrègles de classement des offices de touris-me. Par exemple, la copie de l'arrêté declassement n'est plus transmise à AtoutFrance.(Décret n°2019-174 du 7mars2019, J.O. du9mars, n°10).Gens du voyageUn décret du 5mars fixe les conditionsd'organisation des aires de grand passageen application de la loi du 27janvier2017qui a modifié la loi du 5juillet 2000 surl'accueil des gens du voyage.Ces aires ont une surface minimale de 4hectares. Elles disposent d'un équipementminimal (alimentation en eau, alimenta-tion électrique sécurisée, éclairage public àl'entrée, recueil des eaux usées et récupé-ration des toilettes individuelles, bennespour ordures ménagères et accès à unedéchetterie).Le séjour sur l'aire suppose la signatured'une convention d'occupation précaireentre la commune et les preneurs ou leursreprésentants. Un modèle de conventionest établi par le ministre du logement.Le droit d'usage des prestations est fixépar caravane double essieu. Le décret com-porte en annexe le règlement intérieurtype des aires de grand passage.(Décret n°2019-171 du 5mars2019 relatifaux aires de grand passage, J.O. du 7mars,n°43).Canalisations souterrainesUn arrêté du 25février fixe les modalitésde contrôle des travaux de canalisationssouterraines, par un tiers indépendant,durant les travaux pour vérifier les règlesde sécurité.Le contrôle doit porter sur la consultationdu guichet unique des canalisations, surl'arrêté du 17mai 2001 fixant les condi-tions techniques imposées aux distribu-tions d'énergie électrique et sur lesmesures d'information sur la situation desouvrages.Le maître d'ouvrage doit transmettre àl'organisme chargé des contrôles avant lestravaux un dossier présentant la réalisationprévisionnelle du projet.Sont fixés en annexes les modèles d'attes-tation de conformité.(Arrêté du 25février2019 relatif aux modali-tés de contrôle des canalisations électriquescheminant sur le domaine public ou suscep-tibles de présenter des risques pour les tiers,J.O. du 8mars, n°1)Un autre arrêté du même jour accentue lecontrôle des câbles souterrains durant laconstruction. (J.O. du 8mars, n°2).Loi Hoguet. Intermédiation loca-tive pour les saisonniersLa loi du 2janvier 1970 (art. 4-2) permetaux organismes d'intermédiation locatived'habiliter les personnes des collectivitésterritoriales à effectuer certaines missionspour faciliter le logement des saisonniers.Ce décret fixe la liste des missions concer-nées:- recherche de logements pour les louer oules sous-louer à des saisonniers,- entremise entre le bailleur et le saison-nier ou son employeur pour faciliter lalocation,- entremise entre l'employeur et son sala-rié pour faciliter la sous-location.(Décret n°2019-179 du 7mars2019 pris pourl'application de l'article 4-2 de la loi n°70-9 du2janvier 1970, J.O. du 9mars2019, n°36).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi757UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE26 mars 2019: Le Conseild’Etat lance Télérecours, per-mettant de saisir la juridictionadministrative (TA, CAA etConseil d’Etat) par voie élec-tronique, en quelques clics.AU FIL DU J.O.
ministre de l’écologie esttrès déphasé par rapportaux préoccupations deces territoires.Éric Charmes considèrequ’il faudrait plutôtmettre l’accent sur l’ac-tion du département quia une légitimité pour agir.Il cite aussi l’exemple de certaines villesallemandes (comme Karlsruhe) qui soi-gnent l’accès aux gares et facilitent ainsi letransport en ville pour y accéder. D’autrespistes sont possibles, par exemple pour descentres-villes en déclin: dédensifier pourrendre le centre plus attractif.Une évolution de l’équilibre poli-tiqueL’État agit pour élargir le périmètre desintercommunalités, au point d’y engloberles villages périphériques. Mais dans cer-tains cas, cela provoque un changementpolitique; c’est le maire d’une petite com-mune qui parvient à être élu à la présiden-ce de l’intercommunalité.Le cas de Mulhouse est à cet égard exem-plaire. Alors qu’on pense ordinairementque le maire de la ville centre a vocation àprésider l’intercommunalité, on constateque les classes moyennes sont parties enpériphéries, disposent d’emplois et des res-sources fiscales et maintenant, prennent lepouvoir. On voit aussi à Lyon, le poids crois-sant des habitants des communes périphé-riques regroupées dans Synergies.Ce qui est à traiter, c’est l’inégalité d’accèsau périurbain. En effet, lorsqu’on chercheà tout prix à limiter l’étalement urbain pardes politiques restrictives, cela provoqueun report des populations les plusmodestes vers des secteurs encore pluséloignés, à 60km de Lyon ou dans l’Eurepour l’Ile-de-France.On observe aussi une évolution dans cer-tains quartiers de maison des années 70,dont les habitants ont vieilli mais dont lesmaisons se sont valorisées. De nouvellesgénérations y viennent mais s’installentdans des logements collectifs, moins coû-teux.18 mars 20198JURIShebdoimmobilierllURBANISMEL’image du périurbain est dégradée, recon-naît Éric Charmes en préambule: le périur-bain subit une critique tant du point devue politique qu’environnemental. Dansson analyse, le chercheur a voulu prendrele contre-pied de cette critique. Il observeque les villes ne s‘étalent plus en nappespavillonnaires mais qu’elles se développenten intégrant les campagnes, c’est-à-diredes villages, ce qui change déjà la percep-tion du phénomène.Le constatL’attraction vers le périurbain est ancienne,elle remonte au début du XXesiècle avecla promotion de la “cité-jardin”. Les habi-tants recherchent les avantages de laproximité de la ville et ceux de l’habitationà la campagne.Dans un ouvrage précédent publié en2011, “la ville émiettée”, Éric Charmesavait déjà observé que les communes péri-urbaines fonctionnent comme des clubs,un peu comme des copropriétés. Mais lesélus regrettent parfois que leur but soitcantonné à la gestion de bonnes relationsinternes au club.Par ailleurs, le périurbain n’est pas forcé-ment synonyme de relégation. Exemples:le “Beaujolais vert” vante l’arrivée decadres partis de Lyon, ce qui crée unedynamique de développement territorial.La commune de Châteaufort (Yvelines) avu s’installer une population de cadres quirestaurent des maisons anciennes.Une double critiqueLe développement du périurbain est critiquésur le plan politique et environnemental.Le débat sur le périurbain est politique:que faire face à son développement? Lapremière option est de casser sa méca-nique de croissance en empêchant lesménages d’y accéder à la propriété, touten soutenant un aménagement des sec-teurs urbains.La crise des gilets jaunes est survenue parle biais des coûts de transport. Des popula-tions qui ne se considéraient pas commepauvres le sont devenues à cause des coûtsde déplacement.Sur le plan environnemental, le périurbainest critiqué par le coût qu’il représente:consommation d’espaces agricoles, multi-plication des déplacements… Mais ÉricCharmes tempère l’analyse en indiquantque si on ajoute aux consommationsd’énergie des trajets du quotidien, cellesdes loisirs, le bilan des populations trèsurbaines est moins positif.Le droit au villageFace à ces critiques, Éric Charmes affirmeque le périurbain n’est pas pathologique,et le chercheur met en avant la notion de“droit au village”. Son modèle peut êtredéfendu tant du point de vue politiquequ’environnemental. Il y a une alternative à la condamnationpolitique. L’autre option est, plutôt que decondamner le périurbain, de permettre àtous d’y vivre. Cela rejoint d’ailleurs larevendication des gilets jaunes qui nedemandent pas de quitter leur lieu de viemais qui veulent pouvoir y vivre décem-ment.Quant au bilan environnemental du péri-urbain, il peut être amélioré par le déve-loppement des trajets en vélo et en covoi-turage… ce qui suppose toutefois delourds investissements (aménagement devoies réservées aux cyclistes ou aux auto-mobilistes pratiquant le covoiturage). Maisces deux outils, ajoutés au recours à la voi-ture électrique, sont de nature à per-mettre d’atteindre l’objectif du facteur 4.Condamner le périurbain estcontre-productifÉric Charmes invite à sortir du débat “pourou contre” le périurbain, car il le jugecontre-productif. Il est inutile de lecondamner et mieux vaut travailler à dessolutions d’amélioration.La difficulté est que cela suppose de l’ingé-nierie, des moyens, des élus porteurs deprojets de qualité alors que le périurbainest souvent peu armé pour en disposer.La loi d’orientation sur les mobilités, encours de discussion, entend donner plus demoyens aux intercommunalités mais ellesrestent encore très démunies par rapportaux métropoles. Par ailleurs, l’État souhaiteleur accorder plus de moyens par le biaisdes régions. Or cela revient à redonner dupouvoir de décision à l’Etat, alors que leEric Charmes: “ne pas condamner le périurbain”Plutôt que de condamner le périurbain, pour des motifs politiques et environnemen-taux, le chercheur invite plutôt à travailler à son amélioration.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0224 T 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsRENCONTREEric Charmes (directeur derecherche à l’ENTPE à Vaulx-en-Velin): La revanche des villages.Essai sur la France périurbaine. La République des idées. Seuil11,80 €. 112 pages. Janv. 2019.