dimanche 1 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 763 du 13 mai 2019

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 763 du 13 mai 2019
Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux d’habitation : Réduction de loyer. Exécution provisoire
Baux code civil : Location de remises
Baux commerciaux : Présence d’amiante. Suspension de paiement
du loyer ? / Sous-location irrégulière. Congé justifié / Loi Pinel : date
d’entrée en vigueur. Locaux rénovés : déplafonnement du loyer ?
Procédure : payer le droit de timbre
– 4 – Au Parlement –
Au Sénat : Lisibilité du droit / Précarité énergétique / Réforme de la
taxe d’habitation / SEM / Alsace / Rejet de la loi Pacte / Office français
de la biodiversité
– 5 – Fiscalité –
Prélèvement à la source et investissement Pinel / CITE et prélèvement à
la source / IFI. Bien acquis en remploi d’une indemnité pour dommages
corporels
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
A l’Assemblée : Lutte contre la surréglementation
– 8 – Textes –
Le CCMI s’adapte à la préfabrication
Aménagement commercial : un avis

jugé>La limitation de la hausse de loyers en casde renouvellement d’un bail commercial,règle prévue par la loi Pinelde 2014, estapplicable aux baux conclus ou renouvelésà compter du 1erseptembre 2014. La courd’appel de Paris en rejette donc l’applica-tion pour un renouvellement intervenu en2011 (p.3).>La violation d’une clause imposant que lasous-location soit consentie par acte authen-tique justifie un congé sans offre d’indemnitéd’éviction (CA Paris, 10avril 2019, p.3).>Des locaux à usage de remisepeuventêtre loués par bail relevant du code civil(CA Paris, 7mai2019, p.2).>Le locataire ne peut pas suspendre lepaiement de son loyer en raison de la pré-sence d’amiantesi le bailleur a respecté lespréconisations du diagnostic intervenu lorsde l’entrée dans les lieux (p.3).répondu>Le Gouvernement prévoit de renvoyer audébat sur le PLF 2020 la poursuite de laréforme de la taxe d’habitation(p.5).publié>Le Conseil d’État a précisé dans un avisdu 15avril (p.8) les modalités de coordina-tion du permis de construireet de l’autori-sation d’exploitation commerciale (p.8).adapté>Le contrat de construction de maisonindividuelle a été réformé par ordonnancedu 30avril2019, pour s’adapter à la préfabrication(p.8).nommée>Justine Coutard est nommée directrice ducabinet de Gérald Darmanin (p.7).Rénovation des logements: de l’incitation à la contrainteAl’occasion d’un débat au Sénat sur la précarité énergé-tique, le Gouvernement a précisé ses objectifs pour faire évoluerla réglementation sur la rénovation des logements. Ils se décli-nent en trois temps. 1. La secrétaire d’État confirme d’abord sonintention de transformer le crédit d’impôt de transition énergé-tique en prime. Sur ce point, la réforme était déjà programméemais il a été décidé lors de la précédente loi de finances de la repor-ter d’un an. La loi de finances pour 2019 a fixé l’échéance du CITEau 31 décembre 2019 et programmé un rapport pour la transfor-mation du CITE en prime par type d’équipement ou de prestation.L’intention des pouvoirs publics demeure donc inchangée. La moti-vation est ici de permettre aux ménages aux ressources modiquesd’engager les travaux sans avoir à faire l’avance de leur finance-ment. 2. L’étape suivante de la réforme devrait être de rendre obli-gatoire un audit énergétique sur les logements les plus énergivores(classés F ou G dans l’étiquette énergie) avant leur vente ou leurmise en location. Cette phase sera déjà plus contraignante puis-qu’elle imposera, avant de conclure un bail ou une cession, lerecours à un tiers pour obtenir une information logiquement plusfournie que celle du DPE, déjà requis. 3. La troisième étape ajoute-ra un élément de contrainte nettement plus fort puisqu'il s’agiraitd’interdire la vente ou la location de ces biens classés F ou G. Le butrecherché est donc de faire sortir du marché les biens les plus éner-givores. Leurs propriétaires seront donc contraints de les rénover oude les laisser à l’abandon s’ils n’ont pas les moyens d’effectuer lestravaux.L’objectif est de faire progresser la qualité du parc et de le rendreplus efficace en termes de maîtrise de la consommation d’énergieet de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Mais la mesu-re comporte un risque: faire sortir du marché un certain nombre delogements. Visiblement, les pouvoirs publics ont pris leur parti durisque de faire diminuer le parc. Désormais, les occupants des loge-ments n’auront plus froid dans leur logis puisqu’il sera plus effica-cement isolé… à condition d’être logés.Le débat n’est pas nouveau. Une alternative analogue était enquestion en 2002 lors de la mise en place du décret sur la décence.L’idée de fixer une surface minimale de location dans le décret d’ap-plication de la loi de 1989 était généreuse; éviter la location deréduits par trop impropres à un usage normal de logements. Elle aeu pour effet de retirer du marché locatif le parc des chambres deservices des appartements parisiens, pourtant prisées d’une clientè-le d’étudiants qui préféraient habiter sous les toits d’un quartierétudiants, fut-ce pour une petite surface, que de loger dans un plusgrand logement, au prix d’un éloignement de la capitale…BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 76313 MAI 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux d’habitation: Réduction de loyer. Exécution provisoireBaux code civil: Location de remisesBaux commerciaux: Présence d’amiante. Suspension de paiementdu loyer ? / Sous-location irrégulière. Congé justifié / Loi Pinel: dated’entrée en vigueur. Locaux rénovés: déplafonnement du loyer ?Procédure: payer le droit de timbre- 4 -Au Parlement-Au Sénat: Lisibilité du droit / Précarité énergétique / Réforme de lataxe d’habitation / SEM / Alsace / Rejet de la loi Pacte / Office françaisde la biodiversité- 5 -Fiscalité-Prélèvement à la source et investissement Pinel / CITE et prélèvement à la source / IFI. Bien acquis en remploi d’une indemnité pour dommagescorporels- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-A l’Assemblée: Lutte contre la surréglementation- 8 -Textes-Le CCMI s’adapte à la préfabricationAménagement commercial: un avis du Conseil d’ÉtatAccessibilité des bâtimentsSOMMAIREEDITORIAL
13mai 20192JURIShebdoimmobilierllBAUXDHABITATION- BAUXCODECIVILBaux d'habitationRéduction de loyer. Exécutionprovisoire(CA Paris, Pôle 1, ch. 5, 10avril2019,n°19/03509)Un locataire avait signé un bail pour unappartement à Paris pour un loyer mensuelde 2025 en mars2016. En juin2016, invo-quant des désordres, il avait demandé uneréduction du loyer au montant appliqué auprécédent locataire. Par jugement du 7jan-vier2019, le tribunal d'instance avait réduitle loyer à 1748euros et ordonné au bailleurle remboursement du trop-perçu (8580).En appel, les bailleurs demandaient la sus-pension de l'exécution provisoire au motifdes conséquences manifestement exces-sives en raison de leur âge et de leur situa-tion financière.Mais la cour rejette cette demande:« Il sera relevé en premier lieu que l'âge desdemandeurs, 86 ans et 75 ans, si respectablequ'il soit, n'établit pas en soi une consé-quence manifestement excessive. Audemeurant, la locataire se trouve être éga-lement une personne de 78 ans justifiant deproblèmes de santé sérieux.En second lieu, il n'est pas démontré par lesdocuments produits que la situation finan-cière des époux C. serait gravement obéréeen cas d'exécution de la décision atta-quée ».Observations:La décision sur le fond n'estdonc pas rendue à ce stade de la procédu-re. Le bailleur devait une somme de17782 dont 8 580 au titre de la resti-tution du trop-perçu, mais il échoue àobtenir la suspension de la décision exécu-toire à titre provisoire (demande fondéesur l'article 524 du CPC), faute de démon-trer les conséquences excessivement dom-mageables pour lui ou l'impossibilité pourl'autre partie de restituer la somme si unedécision contraire était finalement rendue.Baux code civilLocation de remises(CA Paris, Pôle 4, ch. 4, 7mai2019,n°17/12098)Des baux d'un an avaient été conclus en2013 pour la location de quatre remises. Enjuillet2014, le bailleur avait donné congéau locataire pour fin 2014, mais le locataireinvoquait alors l'application du régime desbaux commerciaux. Le premier juge avaitrejeté cette demande et la cour d'appelconfirme la décision:« Mais considérant, comme le fait valoirMmeG. [bailleresse], que d'une part, par uneinterprétation a contrario des dispositionsd'ordre public de l'article 2 de la loi du6juillet 1989, les garages, débarras et autreslocaux sont exclus des régimes particuliersdes baux, dès lors qu'ils ne sont pas acces-soires à la location du logement principal etrelèvent des règles de droit commun défi-nies par les articles1709 et suivants du codecivil;Que, d'autre part, selon l'article L 145-1 ducode de commerce, le statut des baux com-merciaux n'est applicable qu'aux baux por-tant sur des locaux dans lesquels un fonds,appartenant à un commerçant, à un indus-triel ou à un artisan, est exploité ou auxbaux de locaux ou d'immeubles accessoiresà l'exploitation d'un fonds de commerce,quand leur privation est de nature à com-promettre l'exploitation du fonds et qu'ilsappartiennent au propriétaire du local oude l'immeuble est situé l'établissementprincipal;Que tel n'est pas le cas des remises liti-gieuses ».La cour juge en déduit:« Qu'il s'ensuit que les quatre contrats delocations constituent des baux civils, régispar les articles1709 et suivants du codecivil ».La cour valide le congé.Observations:La loi du 6juillet 1989devait sans aucun doute être écartéepuisque les garages ne relèvent des bauxd'habitation que s'ils sont loués à titreaccessoire du local principal (art. 2). LaCour de cassation a ainsi jugé qu'en l'ab-sence de tout autre bail portant sur unlocal d'habitation dont la location d'unemplacement de garage aurait été l'acces-soire, cette location ne relève d'aucuneréglementation particulière (Civ. 3e, 23juin1993).Plus délicate était la question de l'applica-tion du statut des baux commerciauxpuisque le code de commerce (art. L 145-1)étend le statut aux baux de locaux acces-soires à l'exploitation d'un fonds de com-merce quand leur privation est de nature àcompromettre l'exploitation du fonds etqu'ils appartiennent au propriétaire dulocal est situé l'établissement principal.Pour des garages, la jurisprudence a purefuser la protection statutaire (remiseavec cour à divers usages d'entrepôt d'em-ballages et de garage de véhicules (Civ. 3e,23janvier 1974). Elle a pu l'accorder pourla remise d'un quincaillier servant à stockerdes articles (Paris, 6octobre 1988) ou,s'agissant d'un restaurant, pour un localdestiné au stockage de marchandises et austationnement de véhicules (Civ. 3e,22mars 2006).En l'espèce, le local servait à stocker dumatériel de théâtre, la cour avait relevé desurcroît que l'immatriculation avait étéeffectuée tardivement, pour les besoins dela cause et ne caractérisait pas la naturecommerciale des baux.A retenir:Des locaux à usage de remisepeuvent être loués suivant le régime ducode civil.Baux commerciauxPrésence d'amiante. Suspensionde paiement du loyer?(CA Paris, Pôle 1, ch. 8, 19avril2019,n°18/21859)Un locataire de locaux commerciaux avaitsuspendu le paiement de son loyer au motifde la présence d'amiante dans une partiedes locaux.Le bailleur avait adressé un commande-ment de payer puis assigné le locataire enconstat de la résiliation du bail. Il obtientgain de cause devant la cour d'appel. Lacour cite l'article 1219 du code civil (rédac-tion postérieure à 2016), mais en rejettel'application en l'espèce:« L'article 1219 du code civil […] disposequ'une partie peut refuser d'exécuter sonobligation, alors même que celle-ci est exi-gible, si l'autre n'exécute pas la sienne et sicette inexécution est suffisamment grave. »En l'espèce, la cour constate que le bailleura fait établir un diagnostic technique,concomitamment à la conclusion du bail etque le rapport constate la présenced'amiante dans un conduit de la salled'eau; que le rapport préconise une évalua-tion périodique mais qu'il ne comporte pasd'obligation de réaliser de travaux de désa-miantage. Elle conclut:« Le bailleur a parfaitement rempli son obli-gation de délivrance d'un local en étatd'être utilisé conformément à sa destina-tion sans placer le locataire face à un risqueimmédiat d'exposition à l'amiante. Dès lorsaucune exception d'inexécution ne peutsérieusement être soutenue par le pre-neur».La cour en déduit qu'il n'existe aucunecontestation sérieuse quant à l'obligationau paiement de son loyer par le locataireet constate l'acquisition de la clause réso-lutoire.JURISPRUDENCE
Observations:L'obligation de délivrancedu bailleur, prévue par l'article 1719 ducode civil, lui impose de remettre au loca-taire un local conforme à sa destinationcontractuelle (CA Paris, 30juin 2010) et quilui permette d'exploiter les lieux confor-mément à leur destination (Civ. 3e, 7mars2006). Il a été jugé que l'obligation de déli-vrance n'est pas entièrement satisfaitelorsque les travaux de désamiantage, à lacharge du bailleur indépendamment detoute clause contractuelle, n'ont pas étéréalisés dans les lieux (Civ. 3e, 2juillet2003). Le présent arrêt est plus souple, caril admet que le rapport de diagnostic réali- avant l'entrée dans les lieux n'imposaitpas de travaux de désamiantage mais seu-lement une évaluation périodique de l'étatde l'amiante et que le bailleur avait ainsirespecté ses obligations.A retenir:Le locataire ne peut pas sus-pendre le paiement de son loyer en raisonde la présence d'amiante si le bailleur arespecté les préconisations du diagnosti-queur intervenu lors de l'entrée dans leslieux.Sous-location irrégulière. Congéjustifié(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 10avril2019,n°17/15629)Un bailleur avait adressé un congé à sonlocataire avec refus de paiement d'uneindemnité d'éviction au motif que celui-ciavait consenti une sous-location sans res-pecter les obligations contractuelles. Lecontrat imposait de faire constater la sous-location par acte authentique et d'enremettre une copie exécutoire au bailleur.En première instance, le juge n'avait pasestimé qu'il s'agissait d'un motif grave etlégitime justifiant un congé sans indemnitémais la cour d'appel revient sur cette déci-sion:« Il est incontestable que selon le bail, cettesous-location autorisée devait être consen-tie par acte authentique et qu'une copieexécutoire devait [être] remise sans frais aubailleur, or malgré la sommation faite decommuniquer cet acte à la bailleresse, lasociété locataire ne s'est pas exécutée.Dans ces conditions, il importe peu que cet-te sous-location ait pris fin par la suite […].Le motif grave et légitime allégué pourrefuser le paiement de l'indemnité d'évic-tion est en conséquence établi.Dès lors, il convient d'infirmer le jugemententrepris en ce qu'il a dit que le congé déli-vré ouvrait droit à indemnité d'éviction. »La cour juge en conséquence que le congéest fondé sur un motif grave et légitime quin'ouvre pas droit au profit de la locataire aupaiement d'une indemnité d'éviction del'article L 145-14 du code de commerce.Observations:En cas de congé, le preneura droit au paiement d'une indemnitéd'éviction (art. L 145-14), sauf si le bailleurjustifie d'un motif grave et légitime (art. L145-17). Il a déjà été jugé que constitue unmotif grave et légitime une infraction àune clause soumettant la cession à ladouble condition de l'accord du propriétai-re et de la rédaction d'un acte authentique(Civ. 3e, 21novembre 2001). Ou encore, lenon-respect d'une clause imposant que lasous-location, possible uniquement àl'égard d'une "société apparentée”, soitautorisée par le bailleur, ce dernier devantêtre appelé à concourir à l'acte (Versailles,13février 2001). Le présent arrêt en four-nit un nouvel exemple.A retenir:La violation d'une clause impo-sant que la sous-location soit consentie paracte authentique justifie un congé sansoffre d'indemnité d'éviction.Loi Pinel: date d'entrée envigueur. Locaux rénovés: dépla-fonnement du loyer?(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 10avril2019,n°16/11550)Un bailleur et un locataire étaient en litigesur le montant du loyer renouvelé. Leslocaux, à usage de restaurant, avaient faitl'objet de travaux importants au cours dubail expiré consistant notamment en:l'agrandissement des locaux du rez-de-chaussée avec création d'une salle arrièrede 45m2, la création d'une terrasse de 74m2à l'étage, la rénovation de locaux et unchangement des appareils (chambre froideet cuisine).Parmi les points de litige tranchés par l'arrêtd'appel, on retiendra celui de l'entrée envigueur de la loi Pinel et celui du plafonne-ment du loyer.1. Entrée en vigueur de la loi PinelLe locataire voulait se prévaloir de l'article L145-34 du code de commerce, tel qu'issu dela loi du 18juin2014, prévoyant la limita-tion du déplafonnement à une hausse duloyer de 10% par an. Mais la cour en rejet-te l'application:« Les nouvelles dispositions de l'article L145-34 […] sont applicables aux contratsconclus ou renouvelés à compter du 1ersep-tembre 2014; […] le bail s'est trouvé renou-velé par l'effet du congé délivré par la SCI G.par acte d'huissier du 16mars 2011 à comp-ter du 1eroctobre 2011.Le bail étant renouvelé à compter du1eroctobre 2011, les dispositions nouvellesde l'article L 145-34 du code de commerceintroduites par la loi du 18juin2014 ne sontpas applicables ».2. DéplafonnementLa cour relève que les travaux relèvent pourpartie d'une mise en conformité avec la loien matière d'hygiène, de sécurité et d'in-cendie (chambre froide, issue de secours,désamiantage) « de sorte qu'ils ne peuventdonner lieu à déplafonnement ».Sur les agrandissements, la décision jugequ'il s'agit de modification notable descaractéristiques du bail notamment car la« terrasse n'existait pas et constitue des m2supplémentaires accessibles à la clientèle ».Elle en déduit:« Les travaux ont tout à la fois modifié nota-blement les caractéristiques des locaux etamélioré l'utilisation commerciale du fonds,de sorte qu'il convient de faire prévaloir lerégime des améliorations. »Certains travaux étant liés à la vétusté(solives vermoulues), la cour juge que « laprise en charge des travaux du plancherhaut relève de l'obligation de délivrance dela bailleresse en raison de sa vétusté et nesaurait constituer un financement des tra-vaux de la locataire ouvrant droit au dépla-fonnement lors du 1errenouvellement ».Enfin, le bailleur pouvant demander l'acces-sion au départ du locataire, la cour endéduit que les travaux de modification deslocaux et d'amélioration « ne sont en toutétat de cause pas susceptibles d'entraîner ledéplafonnement du bail puisqu'ils ne peu-vent devenir la propriété de la bailleressequ'à la fin des relations contractuelles entreles parties et non en cas de renouvellementdu bail ».L'arrêt juge donc que le loyer reste plafon- et en limite la hausse à la variation del'indice.Observations:1. Loi Pinel.Le texte même de la loi (art. 21 II de la loi13mai 20193JURIShebdoimmobilierllBAUXCOMMERCIAUXJURISPRUDENCEProcédure: payer le droit detimbreLa cour d’appel de Paris a jugé un appelirrecevableau motif que l’appelantn’avait pas payé le droit de timbre de225euros prévu par l’article 963 du codede procédure civile. Ce droit (art. 1635 bisP du CGI) est affecté au fonds d’indemni-sation de la profession d’avoué.(CA Paris, Pôle 1, ch. 3, 17avril 2019,n°18/54853)
13mai 20194JURIShebdoimmobilierllLisibilité du droitLes sénateurs ont adopté le 13mars uneproposition de loi “tendant à améliorer lalisibilité du droit par l’abrogation de loisobsolètes”. Elle abroge une quarantaine dedispositions devenues sans portée normati-ve. Exemple: loi du 28décembre 1880 relati-ve à l’impression du Journal officiel, alorsque le JO est entièrement dématérialisé.Précarité énergétiqueA l’occasion d’un débat organisé le 14marsau Sénat sur la précarité énergétique, lasecrétaire d’État auprès du ministre de latransition énergétique, Emmanuelle War-gon a précisé les objectifs du Gouverne-ment. En 2020, l’ANAH versera directementaux ménages éligibles l’équivalent du créditd’impôt de transition énergétique, sous for-me de prime. Les actions de rénovationénergétique doivent être mieux coordon-nées, par le réseau Faire dont la charte doitêtre signée en avril sous l’égide les ministresFrançois de Rugy et Julien Denormandie.Un autre objectif est de permettre d’adapterAUSÉNATDÉBATSL’actualité parlementaire au SénatPrécarité énergétique, rejet de la loi PACTE, réforme de la taxe d’habitation. L’actua-lité parlementaire au Sénat de ces dernières semaines.reproduction interdite sans autorisationSEMHervé Marseille a présenté au Sénat uneproposition de loi tendant à sécuriser l’ac-tionnariat des sociétés publiques locales etdes sociétés d’économie mixte. Il rappellel’utilité des SPL et des SEM: les entreprisespubliques locales sont des outils facilitant lamise en œuvre des politiques locales. Maisle sénateur souhaite répondre à une inquié-tude née d’un arrêt du Conseil d’État(14novembre 2018) qui interdit à des collec-tivités de différents niveaux d’être action-naire de la même SPL. Il ajoute que 200 à 300structures sont dans le viseur.Le rapporteur Loïc Hervé confirme l’inquié-tude des élus avec cet arrêt qui sonne le glasde la coopération entre collectivités.Olivier Dussopt soutient cette initiativelégislative pour répondre aux exigencesexcessives formulées par le Conseil d’État.Celui-ci a retenu une interprétation strictedu principe qui interdit à une collectivité defaire par une société ce qu’elle ne peut pasfaire directement. Il en résulte qu’une collec-tivité ne peut participer au capital d’uneentreprise publique locale que si elle détientla totalité des compétences correspondantaux missions de l’entreprise.Mais le ministre estime que la rédaction dela proposition de loi est en revanche tropsouple. Dans un amendement n°7 à l’article1er, il propose donc de préciser que les col-lectivités et leurs groupements ne peuventêtre actionnaires d’une SPL si elles nedétiennent pas au moins une compétencesur laquelle porte l’objet social de cette der-nière. Cette compétence doit correspondre àune part significative et régulière de l’activi- de la société. Mais son amendement n’apas été adopté et l’article a été voté.Le même débat, avec les mêmes résultats aeu lieu à l’article 2, s’agissant des SEMlocales, ainsi qu’à l’article 3 qui concerne lesSPLA et SPLA d’intérêt national.L’article 4 comporte une mesure de droittransitoire. L’ensemble de la proposition deloi a été adopté.(JO Sénat débats, 4avril2019).AlsaceJacqueline Gourault explique aux sénateursle 2 avril que le préfet de région a proposéun rapprochement des deux départementsHaut-Rhin et Bas-Rhin en un seul départe-ment qui se verrait confier des compétencescomplémentaires. Le décret du 27févrierde 2014) prévoit l'application de cet articleaux contrats conclus ou renouvelés àcompter du 1erseptembre 2014. Le renou-vellement de 2011, même si le litige étaittranché après 2014, n'était donc pas régipar la loi du 18juin2014.2. Déplafonnement pour travauxIl a déjà été jugé que des travaux justifiéspar la vétusté de l'immeuble ne justifientpas un déplafonnement (Civ. 3e, 25janvier1983), sauf s'ils dépassent le cas du simpleentretien (Civ. 3e, 20décembre 1995). Enl'espèce, les travaux étaient conséquentset associaient modification notable descaractéristiques des locaux et améliora-tion. La cour retient l'aspect principald'amélioration, puis elle se fonde sur laclause d'accession, pour considérer que letransfert de propriété des améliorationsau bailleur sans indemnité ne pouvaitjouer qu'au départ du locataire. En effet,à défaut de demander l'accession, lebailleur devait exiger la remise en étatd'origine, ce qui n'est pas compatible avecun renouvellement du bail. la politique nationale par des déclinaisonsrégionales, à titre expérimental dès le 3etri-mestre 2019.Pour rénover les passoires thermiques duparc privé, il est prévu de renforcer les aidesaux bailleurs “avant d’envisager d’éven-tuelles phases plus normatives”. Elle ajoute“d’ici à 2021, la location d’un logement pri- de catégorie F ou G ou la mutation d’unmême logement seront soumises à la réali-sation d’un audit énergétique.” Cette obli-gation sera accompagnée, pour les ménagesmodestes, par un financement de l’audit.La ministre indique à Roland Courteau quele CITE sera transformé en prime dans lebudget 2020. L’audit des passoires ther-miques sera suivi de solutions “plus norma-tives”.A Colette Mélot, elle précise que l’objectifpour les bailleurs sociaux est de rénover100000 logements sociaux par an, financés àhauteur de 3milliards d’euros par la Caissedes dépôts. Elle reconnaît, répondant à JoëlBigot, qu’il faut simplifier les aides qui man-quent de lisibilité.Angèle Préville préconise de rendre obliga-toire la rénovation des passoires ther-miques. La ministre répond qu’en 2020, leCITE sera étendu aux bailleurs pour les inci-ter aux travaux, puis en 2021 l’audit serarendu obligatoire pour les catégories F et G,puis il sera envisagé une interdiction delocation et de vente des logements classés Fou G.(JO Sénat débats, 14mars 2019).Réforme de la taxe d’habita-tionRépondant à une question de Daniel Lau-rent, le secrétaire d’État Olivier Dussoptconfirme que le Gouvernement souhaite lasuppression totale de la taxe d’habitationpour les résidences principales, mais nonpour les résidences secondaires, à échéance2022. Afin de poursuivre la concertation, laréforme devrait être placée dans le cadre duPLF 2020. L’objectif est de permettre decompenser les pertes de recettes de collecti-vités locales, sans créer d’impôt nouveau.(JO Sénat débats, 4avril2019).
13mai 20195JURIShebdoimmobilierllFISCALITÉAUSÉNATversité et l’Office national de la chasse et dela faute sauvage (ONFCS). L’objectif est quecet établissement soit créé au 1erjanvier 2020.L’article 1erdéfinit les missions de l’OFB.Amendé, il a été voté.L’article 2 étoffe les pouvoirs de police judi-ciaire des inspecteurs de l’environnement.(JO Sénat Débats, 10avril2019).Suite des débats le 11avril, Guillaume Gon-tard a proposé de renforcer le pouvoir desagents spécialisés de police judiciaire envi-ronnementale pour qu’ils puissent exercerdes pouvoirs de police des gens des servicesde l’État ou des conseils départementaux,mais il n’a pas été suivi et l’article 2 amendéa été voté.L’article 2 bis C renforce le pouvoir desmaires en matière de lutte contre les dépôtssauvages. Il a été voté.❘◗Parmi les 9 avocats nommés counselau bureau parisien du cabinet CliffordChance, David Gérard fait partie dugroupe real estate; il est spécialiste defusions acquisitions et de cessionsimmobilières. Jean-Baptiste Merigot deTreigny est dans l’équipe droit public,spécialiste notamment de contratspublics.Acteurs❘◗Le cabinet d’avocatsGoodwincrée un pôledroit immobilier à Parisavec l’arrivée de SarahFleury, associée. Good-win a été créé à Bostonen 1912 et regroupeactuellement plus de 1000 avocats.ActeursPrélèvement à la source etinvestissement PinelLes contribuables ont reçu en janvier2019un acompte de 60% sur les crédits d'im-pôt des revenus de 2017 déclarés en 2018.La base intègre les réductions d'impôt enfaveur de l'investissement locatif. 8,8mil-lions de foyers ont reçu 5,5milliards d'eu-ros.(Rép. du ministre de l’action et comptespublics à Patrick Heztzel, JO AN Q16avril2019, n°11568)CITE et prélèvement à la sourceL'acompte sur les crédits d'impôt de 60%versé en janvier ne concerne que les cré-dits d'impôt et réductions d'impôt à carac-tère récurrent. Le crédit d'impôt de transi-tion énergétique, ne constitue pas unedépense récurrente. L'intégrer dansl'acompte de 60% aurait obligé le contri-buable à rembourser l'acompte l'été sui-vant.(Rép. du ministre de l’action et comptespublics à Patrick Mignola, JO AN Q16avril2019, 12032)Taxe d'aménagement. Informa-tion du maître d'ouvrageLa taxe d'aménagement est exigible enfonction de la délivrance du permis deconstruire. Le bénéficiaire de l'autorisationen est informé. Il n'est pas envisagé dereporter la charge de la taxe sur leconstructeur, car cela alourdirait sa comp-tabilité et ferait peser pour les communesun risque d'impayé en cas de faillite. Lemaître de l'ouvrage peut recourir au simu-lateur du site internet du ministère.(Rép. ministre de la cohésion des territoires àDamien Abad, J.O AN Q 16avril2019,n°14806)IFI. Bien acquis en remploi d'uneindemnité pour dommages corpo-relsAvec la mise en place de l'IFI, l'exonérationd’ISF des biens immobiliers acquis en rem-ploi d'une indemnité pour dommages cor-porels n'est plus applicable.Toutefois, les biens qui ont été acquis à cetitre avant le 1erjanvier 2018 restent exoné-rés d'IFI.(Rép. min. économie à Éric Straumann, JO ANQ 16avril2019, 11567)Assiette des droits de mutationà titre gratuit. Commissiond'agenceLes droits de mutation à titre gratuit sontcalculés sur la valeur vénale des biensreçus. La valorisation est faite sans distrac-tion des charges (sauf celles de l'article 767et suivants du CGI). Les commissionsd'agence immobilière ayant pris naissanceaprès le décès du fait des successibles nesont pas déductibles.(Rép. min. économie à Véronique Louwagie,JO AN Q 16avril 2019, n°15847).2019 a procédé au regroupement pourconstituer la Collectivité européenne d’Al-sace. La 2eétape, objet du projet de loi endébat, est de lui confirmer des compétencesen matière de coopération transfrontalière,de bilinguisme, de tourisme et de trans-ports. Ainsi par exemple, l’article 2 du pro-jet de loi lui donne compétence pour animeret coordonner l’action des collectivités encohérence avec le schéma régional de déve-loppement du tourisme et des loisirs.Une 3eétape, de développement des poli-tiques culturelles, économiques ou spor-tives, aura lieu par voie réglementaire.Les sénateurs ont voté le 4avril ce projet deloi relatif aux compétences de la Collectivitéeuropéenne d’Alsace.(JO Sénat débats, 2 et 4avril2019).Rejet de la loi PACTEJean-François Husson, rapporteur de lacommission spéciale, défend une motion derejet préalable du projet de loi. Il indique que les députés ont, dans unenouvelle lecture du texte, détricoté tous lesapports du Sénat, notamment pour la priva-tisation d’Aéroports de Paris et de la Fran-çaise des jeux.Il ajoute qu’il existe trop d’habilitations àlégiférer par ordonnance (11) et 27 ratifica-tions.Martial Bourquin indique avoir recueilli 197signatures de parlementaires pour deman-der un référendum sur la privatisationd’ADP.La motion de rejet a été votée par 191 voixcontre 50. Le projet de loi a donc été rejeté.(JO Sénat débats 9avril2019).Office français de la biodiver-sitéLes sénateurs ont abordé le 10avril le projetde loi créant l’Office français de la biodiver-sité (OFB). La secrétaire d’État, EmmanuelleWargon indique que cet établissement doitrapprocher l’Agence française pour la biodi-L’article 3 introduit une obligation, pour lesfédérations d‘associations de chasse, demener des actions concourant à la protectionde la biodiversité. Il a suscité un long débatsur le permis de chasse.L’ensemble du texte a été adopté.(JO Sénat débats, 11avril2019).459millions d’€: c’est le montantinvesti en immobilier logistique au1ertrimestre 2019 en France, selonJLL. Romain Nicolle, directeurinvestissement logistique de JLLFrance anticipe un volume prochede 3milliards pour l’année 2019(contre 2,7milliards en 2018).(Communiqué du 25avril 2019).Chiffres
13mai 20196JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations11avril2019Sénatn°9546Marc DaunisSocialiste,Alpes-MaritimesObligation de débrous-saillementAgricultureLe débroussaillement vise à limiter les risques d'in-cendie, il incombe au propriétaire qui en bénéficieet le voisin ne peut s'y opposer. Les maisonsdébroussaillées dans un périmètre de 50 mètressont très peu touchées par les incendies. Le coûtest infiniment moindre que celui des dégradationsd'un incendie. Il est possible de se regrouper pourabaisser les coûts individuels du débroussaille-ment. Les communes peuvent se substituer auxpropriétaires en cas de carence.Dépenser 30 000 pourdébroussailler le terraind'un voisin est souventmal accepté du proprié-taire, souligne le séna-teur.(cf. art. L 134-9 du codeforestier).11avril2019Sénatn°5926Michel Savin,Les Républicains,IsèreLoi SRU. Notion de terri-toire urbanisé soumis àinconstructibilitéCohésion des territoiresLes communes dont plus de la moitié du territoire urbanisé est visé par des con-traintes limitant la construction pour raison de risques naturels ou de servitudesenvironnementales notamment, sont dispensées des obligations de la loi SRU.Cette notion est souvent appréciée par recours à la base de données CorineLand Cover. Il n'a pas été jugé utile d'en donner une définition réglementairepour laisser plus de latitude aux collectivités selon la spécificité des territoires.11avril2019Sénatn°7807Christine Herzog,NI, MoselleParticipation financièreà l'assainissementcollectifCohésion des territoiresLa participation pour le financement de l'assainissement collectif est faculta-tive et son calcul dépend du choix des collectivités. Elle est exigible lors duraccordement au réseau public de collecte des eaux usées de l'immeuble oude son extension si le raccordement génère des eaux usées supplémentaires(art. L 1331-7 du code de la santé publique).16avril2019ANn°13430Romain Grau,LaREM,Pyrénées-Orien-talesObligation d'entretiendes vitrinesCohésion des territoiresDepuis la loi du 18janvier 2014, le règlement local de publicité peut prescrireà tout occupant d'un local commercial visible depuis la voie publique deveiller à ce que l'aspect extérieur ne porte pas atteinte au caractère ou à l'in-térêt des lieux avoisinants. Cette obligation n'a pas fait l'objet de bilan.16avril2019ANn°14811ChristopheNaegelen,UDI, VosgesVEFA. Garantied'achèvementCohésion des territoiresLa loi Elan a amélioré le mécanisme de la garantiefinancière d'achèvement. Le garant peut demanderau juge de désigner un administrateur ad hoc dontla mission est d'achever l'immeuble, lorsqu'aucunrepreneur de l'opération n'a été trouvé. Cela per-met l'achèvement dans des délais rapides. lesdécrets d'application sont en cours de rédaction.Une autre modificationde la loi est donc pré-maturée conclut laréponse.16avril2019ANn°9736StéphaneDemilly,UDI, SommeBaux commerciauxÉconomieLa loi du 18juin 2014 a rééquilibré les relationsentre bailleurs et locataires. Il existe d'autres con-trats (bail de courte durée ou convention d'occu-pation précaire) pour déroger au statut des bauxcommerciaux. Il est possible de convenir que lelocataire peut quitter les lieux par ruptureanticipée du contrat. Ces formules, suffisammentsouples, n'imposent pas de modifier le statut.Le député demandaitune faculté de donnercongé avant la fin de lapériode triennale.16avril2019ANn°12545Sébastien Leclerc,Les Républicains,CalvadosSeuil des autorisationsd'aménagement com-mercialÉconomieLa loi LME de 2008 avait augmenté à 1000m2leseuil de contrôle des autorisations d'ouverture desurface commerciale, pour respecter la législationcommunautaire. Le Gouvernement ne peut leremettre en cause. Toutefois, la loi ELAN permetlors de la création d'opération de revitalisation deterritoire de mettre en place une dérogation d'AEC.Le préfet pourra suspendre les projets commerciauxpouvant compromettre les objectifs de l'ORT.La réponse ajoute que leplus souvent les élusvotent en faveur desprojets de création com-merciale.18avril2019Sénatn°8934Françoise Gatel,UC,Ille-et-VilaineTaxe foncière sur bienspréemptésAction et comptespublicsTant que l'immeuble préempté n'a pas été cédé,la taxe foncière demeure due par le propriétaireactuel. Toutefois, en cas de difficultés financières,le propriétaire peut solliciter des délais depaiement ou une demande de remise gracieuse.Le cas visé était celui deslongues négociations devente qui empêchent lepropriétaire d'exploiterle bien.18avril2019Sénatn°1515MaryvonneBlondin,Socialiste,FinistèreTaxe sur les terrainsdevenus constructibles. Action et comptespublicsCette taxe est due lors de la 1ecession d'un terrainaprès son classement en terrain constructible. Ils'agit du classement par un PLU ou un POS ou unecarte communale. En cas de caducité d'un POS, nontransformé en PLU, le règlement national d'urban-isme s'applique et la taxe cesse de s'appliquer.La réponse aborded'autres cas selon leshypothèses d'annulationde documents d'urban-isme.18avril2019Sénatn°8786Alain Dufaut,Les Républicains,VaucluseProjet refusé par lesélus, autorisés par laCNACÉconomieLa CNAC autorise rarement les projets rejetés parles CDAC: moins de 3% des projets examinés enCDAC en 2017. De plus la loi ELAN prévoit que lesdossiers de demande d'autorisation commercialeseront complétés d'une analyse d'impact du pro-jet sur les équilibres commerciaux existants.Le sénateur déploraitl'autorisation d'ouvrir880m2de surface com-merciale dans le Vauclu-se, projet rejeté par laCDAC.
13mai 20197JURIShebdoimmobilierllNOMINATIONSCabinets ministérielsPersonnes handicapées: Carole Bous-quet-Berard est nommée directrice decabinet au cabinet de la secrétaire d’Étatauprès de Sophie Cluzel. Virginie Magnantquitte le cabinet.(Arrêté du 29avril 2019, J.O. du 2mai, 53).Action et comptes publics: Justine Cou-tardest nommée directrice du cabinet deGérald Darmanin. (Arrêté du 25 avril 2019,J.O. du 2mai 2019, n°159).Administration centraleDéveloppement durable: ThomasLesueur(Cour des comptes) est nommécommissaire général au développementdurable, en remplacement de LaurenceMonnoyer-Smith. Il est également nommédélégué interministériel au développe-ment durable. (Décrets du 30avril 2019, J.O.du 2mai, n°60 et61).Ecologie et cohésion des territoires:Aurélie Bretonneau(Conseil d’État) estnommée directrice des affaires juridiquesau secrétariat général du ministère de latransition écologique et solidaire et duministère de la cohésion des territoires.(Décret du 30avril 2019, J.O. du 2mai,n°62).Europe: François Delattreest nommésecrétaire général du ministère de l'Euro-pe et des affaires étrangères. (Décret du30avril 2019, J.O. du 2mai, n°132).MagistratureTribunaux administratifs: Sont nommésprésidents de TA: Corinne Ledamoisel(Nancy), Valérie Quemener (Pau) et DidierSabroux (Guadeloupe). (Décret du 29avril2019, J.O. du 30avril, n°33).Organismes publicsConseil supérieur de la construction etde l'efficacité énergétique: Cécile Semeryest nommée membre du CSCEE au titre del'union sociale pour l'habitat. (Arrêté du23avril 2019, J.O. du 5mai, n°30).Organisme d'HLM: avances àune société du même groupeL'article L 423-15 du CCH autorise souscondition un organisme d'HLM à consentirune avance en compte courant à unesociété d'HLM dont il détient 5% du capi-tal ou à un organisme membre du mêmegroupe.L'avance est soumise à un régime dedéclaration préalable. L'article R423-1-1fixe la liste des pièces à fournir auxministres (logement et économie). Cetarticle est modifié pour intégrer l'hypothè-se de l'appartenance au même grouped'organisme de logement social. Il suppri-me l'exigence de production d'une notejustifiant l'avance et il remplace la clausesuspensive d'absence d'opposition conjoin-te des deux ministres par une clause d'ab-sence d'opposition de l'un des ministresconcernés.Des modifications analogues sont prévuespour le cas de prêt participatif (art. R423-1-2 modifié).L'absence d'opposition d'un des deuxministres vaut accord (art. R 423-1-3 modi-fié). Le délai de réponse de l'administra-tion a été réduit de 2 mois à 15 jours parla loi Elan (art. L 423-15 modifié).(Décret n°2019-383 du 29avril 2019 relatifaux modalités de déclaration des avances encompte courant prévues à l'article L. 423-15du CCH et des prêts participatifs prévus àl'article L. 423-16 du même code, J.O. du30avril, n°30).Exonération de droits de muta-tion à titre gratuit pour les monu-ments historiquesPour bénéficier d'une exonération dedroits de mutation à titre gratuit au titredes monuments historiques, il faut effec-tuer une demande de convention (art. 795A du CGI). Désormais, seul le ministre de laculture signe la convention avec le contri-buable après avis conforme du ministre dubudget. L'avis conforme est délivré par ledirecteur régional ou départemental desfinances publiques du lieu de situation dumonument (art. 170 ter de l'annexe IV auCGI). La procédure s'applique auxdemandes de conventions reçues par l'ad-ministration à compter du 1erjuin 2019.(Arrêté du 24avril 2019 portant déconcen-AU FIL DU J.O.Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.fr20%de réduction sur l’abonnementJURIShebdoimmobilierENBREFHabitat insalubre Julien Denormandie a annoncé laprochaine mise en place d’un“opérateur dédié”, sous forme desociété aménagement dont l’Étatsera actionnaire, pour accélérerla rénovation des immeubles ducentre-ville de Marseille. Unopérateur associant l’État et lescollectivités sera chargé deracheter les logements insa-lubres pour les rénover et lesremettre sur le marché.(Communiqué du 5mai2019).A l’AssembléeSur réglementationLe 4avril, Pierre Cordier a présenté un pro-jet de loi constitutionnelle visant à luttercontre la surréglementation. Il estime que lasociété étouffe sous l’inflation normative. Ilrappelle qu’une circulaire du 26juillet 2017visait déjà à combattre l’excès de normes etles surtranspositions. Il propose d’aller plusloin et d’inscrire dans la Constitution deuxprincipes: l’un imposant, en cas de créationd’une norme contraignante pour les entre-prises, d’en supprimer un autre et l’autreinterdisant à une loi ou un règlement d’im-poser des exigences allant au-delà de cellesdéfinies par un texte européen.La garde des sceaux rappelle que la circulai-re du 26juillet 2017 prévoit de supprimerdeux normes en cas de création d’une nou-velle norme. Par ailleurs les dispositionslégislatives non normatives sont contrairesà la Constitution. Elle ajoute que depuis 18mois, des projets de textes ont été bloquésfaute de compensations proposées. Sur letexte de la proposition, la ministre indiquel’opposition du Gouvernement. Elle obser-ve que la notion de “norme contraignante”est trop vague. Quant à la surtransposition,elle observe qu’elle peut être positive.Ludovic Mendes défend une motion derejet préalable, qui a été adoptée. La propo-sition de loi a donc été rejetée.(JO AN débats, 4avril2019, 2eséance).tration de la procédure prévue à l'article 795A du CGI, J.O. du 3mai, n°20).Bassin urbain à dynamiserLa liste des communes classées en bassinurbain à dynamiser a été complétée par 6communes du Nord et 3 communes du Pas-de-Calais. (Arrêté du 11avril 2019, J.O. du3mai 2019, n°26)
13mai 20198JURIShebdoimmobilierllCONSTRUCTIONURBANISMELa loi Elan (art. 65) a programmé uneordonnance pour adapter le contrat deconstruction de maison individuelle à lapréfabrication.Le législateur juge nécessaire d'adapterl'échéancier de paiement du contrat, car laméthode de préfabrication impose auconstructeur de faire des avances de tréso-rerie importante pour payer le fournisseurdes éléments préfabriqués, sans pouvoirles répercuter rapidement sur son client.Les pouvoirs publics souhaitent soutenir lapréfabrication en raison de ses intérêts:rapidité de réalisation du chantier, hautniveau de qualité architecturale, meilleureisolation, recours à des matériaux bio-sour-cés. Cette ordonnance comporte un articleunique, outre l'article fixant les modalitésd’entrée en vigueur. Il modifie 4 articles duCCH.Contenu du contratL'article L 231-2 fixe le contenu du contrat.Il est complété pour le cas le "construc-teur assure la fabrication, la pose et l'as-semblage sur le chantier d'éléments préfa-briqués" (renvoi à l'article L 111-1-1 insérépar la loi Elan et qui définit la préfabrica-tion). Le contrat précise :- la description et les caractéristiques deséléments préfabriqués,- les modalités d'information du maître del'ouvrage de l'achèvement et de la bonneexécution de la fabrication de ces élé-ments.L'échéancier de paiement tient compte del'état d'avancement des travaux deconstruction et de l'achèvement de lafabrication des éléments préfabriqués.Clauses typesLa fin de l'article L 231-2 renvoie à desclauses types approuvées par décret enConseil d’État. Il est modifié pour ajouteraux cas prévus (notamment les clauses surle prix) celui de la préfabrication pourinformer le maître de l’ouvrage de l'achè-vement et de la bonne exécution de lafabrication des éléments préfabriqués.L'article L 242-2 est également modifiépour renvoyer à de nouvelles clauses typesvisant par ailleurs les modalités de règle-ment du prix en fonction de l'avancementdes travaux de construction et de l'achève-ment de la fabrication des éléments préfa-briqués.Clauses réputées non écritesL'ordonnance ajoute un cas de clauseréputée non écrite pour les clauses visant à"interdire au maître de l'ouvrage deconstater l'achèvement et la bonne exécu-tion des éléments préfabriqués dûmentidentifiés, destinés à être livrés et assem-blés pour la construction de sa maison"(art. L 231-3 g nouveau). Le rapport préciseque le constructeur ne peut pas empêcherle maître de l'ouvrage de procéder, y com-pris en usine, au constat de l'achèvementde la fabrication des éléments.Garantie de livraisonL'ordonnance étend l'objet de la garantiede livraison les risques d'inexécution ou demauvaise exécution de la fabrication, de lapose et de l'assemblage des éléments pré-fabriqués.L'ordonnance entre en vigueur le 1erjourdu 3emois suivant la publication du décretet au plus tard le 1erfévrier 2020.Le CCMI s'adapte à la préfabricationUne ordonnance, programmée par la loi Elan a été publiée, pour adapter le contratde construction de maison individuelle à la préfabrication.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0224 T 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsLEGISLATION(Ordonnance n°2019-395 du 30avril 2019 relative à l'adaptation du contrat de construction d'unemaison individuelle avec fourniture de plan dans le cadre de la préfabrication, J.O. du 2 mai, 35).d'isolement (annexe 2 de l'arrêté du 24décembre 2018).- il fixe une règle particulière aux restau-rants et aux débits de boissons relative auxlargeurs des allées (art. 6 de l'arrêté du 8décembre 2014).- il modifie l'arrêté du 20 avril 2017 sur l'ac-cessibilité des ERP et des installationsouvertes au public dans les secteurs de plande prévention des risques inondations.Aménagement commercial La cour administrative d'appel de Bor-deaux a posé au Conseil d’État plusieursquestions sur la coordination entre l'auto-risation d'exploitation commerciale et lepermis de construire.Coordination entre AEC et permisde construireLe Conseil d’État statue sur l'article L 425-4du code de l'urbanisme tel que modifiépar la loi du 18juin 2014.Le Conseil d’État indique que le législateura voulu que les recours contre une déci-sion d'autorisation d'exploitation commer-ciale soient exercés dans le cadre durecours délivré contre le permis deconstruire en ce qu'il vaut AEC. Le Conseild’État en déduit que l'acte pris par laCNAC sur recours d'un avis délivré par uneCDAC revêt le caractère d'un acte prépara-toire qui n'est pas susceptible de recourspour excès de pouvoir. C'est le cas si laCNAC rejette le recours comme irrece-vable. Le recours contre un tel acte peuten revanche être critiqué ensuite à l'appuid'un recours contre le PC en ce qu'il vautAEC. Il faut toutefois que le requérant soitau nombre des personnes qui ont qualitépour contester le permis et que le requé-rant ait au préalable exercé, si le projet afait l'objet d'un avis favorable de la CDAC,un recours contre cet avis, devant la CNAC.La cour d'appel doit donc vérifier deuxpoints:- le requérant a intérêt pour agir,- en cas d'avis favorable de la CDAC, lerequérant a déposé contre cet avis unrecours devant la CNAC.Si la CNAC a rejeté le recours comme irre-cevable mais que la CAA le juge recevable,elle doit considérer qu'il y a une irrégulari- qui entache la procédure de délivrancedu PC. Elle doit cependant vérifier si l'irré-gularité est de nature à avoir une inciden-ce sur le sens de la décision attaquée etdans l'affirmative, et si le vice est régulari-sable, surseoir à statuer pour permettreaux parties de régulariser le vice.(Avis du Conseil d’Etat, 425854 du 15 avril2019, J.O. du 2mai, 172).Accessibilité des bâtimentsUn arrêté du 27 février apporte plusieursmodifications sur les règles d'accessibilitédes bâtiments:- Il intègre la jurisprudence du Conseild’État en matière de dimension des sas(Arrêté du 27 février 2019 modifiant diverses dispositions relatives à l'accessibilité aux per-sonnes handicapées des bâtiments d'habitation collectifs et des maisons individuelles lors deleur construction, des ERP lors de leur construction et des installations ouvertes au public lorsde leur aménagement, des ERP situés dans un cadre bâti existant et des installations exis-tantes ouvertes au public, J.O. du 2 mai 2019, 36).