dimanche 1 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 764 du 20 mai 2019

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Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Charges locatives. Prescription / Responsabilité de l’avocat rédacteur du bail
Copropriété : Charges d’ascenseur : à étage différent, charges différentes / Faculté d’abandon de parties communes en résidence de tourisme
Droit au logement : Le contrôle du juge sur la décision de la commission de médiation
– 4 – A l’Assemblée –
Projet de loi pour la restauration de Notre Dame de Paris
– 5 – Réglementation –
Encadrement des loyers, amendes administratives dans le cadre des rapports locatifs
Vente de logements sociaux
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Agenda – Au fil du JO –
Vente de foncier public
Droit de priorité
– 8 – Rencontre –
Le 115e congrès des notaires s’ouvre à l’international

jugé>Le rédacteur d’un bail commercial pourles deux parties doit veiller à l’équilibre deleurs intérêts a jugé la cour d’appel de Paris(p.2).>La répartition descharges d’ascenseurencopropriété doit tenir compte des différentsétages de desserte de l’ascenseur (Civ. 3e,9mai2019, p.2).>En cas de contradiction entre le règlementde copropriété et le contrat de vente, lerèglementprévaut sur le contrat de vente(Civ. 3e, 9mai2019, p.3).répondu>Le député Philippe Latombe demande lasuppression des clauses de domiciliationdes revenus dans les prêts immobiliers. LeGouvernement n’y est pas hostile (p.6).publié>Un décret du 13mai2019 fixe plusieursmesures d’application de la loi Élan relativesà l’encadrement des loyers(p.5).>Un décret du 7mai2019 précise lesmodalités de vente des logements HLMavec application différée du statut de lacopropriété (p.5).débattu>Un projet de loi sur la restauration deNotre Dame de Parisa été adopté par lesdéputés (p.4).nommée>Éliane Le Coq Bercaruest nommée prési-dente de la Commission nationale deconcertation (p.7).proposé>Le 115econgrès des notaires propose auGouvernement de rédiger un code du droitinternational privéfrançais (p.8).Émiettement du droitTrois points d’actualité. 1. Le prochain congrès des notairesaura lieu à Bruxelles (p.8). L’orientation internationale du thè-me explique la destination, hors du territoire national. Lesnotaires abordent à bras-le-corps un sujet ô combien tech-nique, le droit international privé. Le congrès préconisenotamment l’élaboration d’un code du droit international pri- français, pour en améliorer la compréhension. Le plus notablede cette matière est peut-être le choix grandissant laissé aux par-ties pour déterminer la règle de droit applicable à leurs relationscontractuelles. Il en résulte que les rédacteurs de contrat ont unrôle accru pour conseiller leurs clients; mais aussi que la règle dedroit a tendance à se diversifier au gré des circonstances.2. Une réponse ministérielle (p.6) indique au député de Paris, Pier-re-Yves Bournazel les raisons qui ont conduit les pouvoirs publicsà adopter des mesures législatives, puis réglementaires pour per-mettre la construction de la tour Triangle dans le 15e arrondisse-ment de Paris. C’est ici la proximité des Jeux olympiques de 2024qui a incité les pouvoirs publics à accélérer les procédures de déli-vrance des autorisations d’urbanisme.3. Le Parlement a été saisi le 10mai du projet de loi, défendu parle ministre de la culture, visant à faciliter la restauration de NotreDame. Ici encore, afin d’accélérer la mise en œuvre du projet, leGouvernement a souhaité l’adoption de mesures exceptionnellespour déroger aux procédures d’urbanisme de droit commun. C’estpar le biais d’ordonnances que seront adoptées ces règles déroga-toires. Nombreux sont les députés qui ont fait part de leur réser-ve ou de leur franche opposition à ce mécanisme et se sont éton- de l’incertitude du ministre sur les choix retenus, ce qui faitdouter de l’urgence de l’adoption d’une habilitation à légiférerpar ordonnancePar ces trois exemples, on voit que le droit a tendance à s’émiet-ter. Il en résulte que, pour obtenir les autorisations nécessaires, lesopérateurs vont de plus en plus être conduits, non seulement àconvaincre les élus locaux de l’opportunité de leur projet afin, lecas échéant qu’ils acceptent de modifier leurs documents d’urba-nisme mais aussi, les élus nationaux afin que la loi elle-même soitadaptée. L’émiettement du droit rend toujours plus nécessaire lerecours à des juristes qualifiés, et spécialisés, mais il n’est pas denature à faciliter sa compréhension par le citoyen.Par ailleurs, à titre pratique, il est logique que ce travail de convic-tion s’accompagne d’une connaissance précise des idées des éluset qu’il donne lieu à la constitution de fichiers sur les décideurspolitiques… sous réserve naturellement de respecter les exigencesdu règlement général de protection des données, afin de ne pass’attirer les foudres de la CNIL. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 76420 MAI 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Charges locatives. Prescription / Responsabilitéde l’avocat rédacteur du bailCopropriété: Charges d’ascenseur: à étage différent, charges diffé-rentes / Faculté d’abandon de parties communes en résidence de tou-rismeDroit au logement: Le contrôle du juge sur la décision de la commis-sion de médiation- 4 -A l’Assemblée-Projet de loi pour la restauration de Notre Dame de Paris- 5 -Réglementation-Encadrement des loyers, amendes administratives dans le cadre des rap-ports locatifsVente de logements sociaux- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Agenda - Au fil du JO-Vente de foncier publicDroit de priorité- 8 -Rencontre-Le 115econgrès des notaires s’ouvre à l’internationalSOMMAIREEDITORIAL
20mai20192JURIShebdoimmobilierllBAUXCOMMERCIAUX- COPROPRIÉTÉBaux commerciauxCharges locatives. Prescription(Civ. 3e, 9mai2019, n°368, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°16-24701)Un bail commercial avait été signé en 1980.Contestant son obligation au paiement decertaines charges locatives, correspondant àdes charges de copropriété, le locataireavait en 2013 engagé une action et obtenula condamnation du bailleur à les lui resti-tuer. Le bailleur contestait la décision aumotif que l'article 2277 du code civil prévoitun délai de prescription de 5 ans pour lesloyers et charges locatives. La cour d'appelavait considéré que s'agissant de demandede paiement de charges de copropriété, il yavait lieu d'appliquer la prescription dedroit commun de 30 ans et non la prescrip-tion de 5 ans et que le délai de 30 ansn'était pas expiré.La Cour de cassation confirme la décision:« Mais attendu qu'ayant relevé que lescharges de copropriété n'étaient pas stipu-lées au bail comme étant supportées par lepreneur, la cour d'appel en a exactementdéduit que l'action en répétition de chargesindûment payées n'était pas soumise à laprescription abrégée édictée par l'article2277 du code civil, dans sa rédaction issuede la loi du 18janvier 2005 ». Le pourvoi estdonc rejeté.Observations:Sous l'empire du régimeantérieur à la loi du 18janvier 2005, laCour de cassation avait déjà jugé que sil'action en paiement de charges locatives,accessoires aux loyers, se prescrit par 5 ans,l'action en répétition de sommes indûmentversées au titre de ces charges, qui relèvedu régime spécifique des quasi-contrats,n'est pas soumise à la prescription abrégéede l'article 2277 (Cass. ch. mixte, 12avril2002). C'est donc cette solution qui estconfirmée par le présent arrêt.Toutefois, sa portée semble limitée audroit antérieur à 2005. En effet, la loi de2005 a modifié l'article 2277 pour ajouterque "Se prescrivent également par cinqans les actions en répétition des loyers, desfermages et des charges locatives."Puis la loi du 17juin 2008 a abrogé l'article2277 et fixé à l'article 2224 nouveau undélai de prescription de droit commun de5 ans pour les actions personnelles oumobilières; ce qui englobe donc les pres-criptions de loyer et de charges et l'actionen répétition pour ces sommes (en ce sensobs. code civil Litec sous art. 2224).A retenir:Avant la loi de 2005, le délai deprescription pour la répétition de chargeslocatives indues était de 30 ans.Responsabilité de l'avocat rédac-teur du bail(CA Paris, Pôle 2, ch. 1, 9avril2019,n°17/16678)Lors de la conclusion d'un bail commercialen 1998, l'acte avait été rédigé par un avo-cat, fils du gérant de la SCI bailleresse. En2007, le locataire avait demandé le renou-vellement du bail et le bailleur avait donnécongé et proposé le renouvellement. Mais,à la suite d'un désaccord sur le montant duloyer, le bailleur avait finalement donnécongé avec refus de renouvellement sansoffre d'indemnité d'éviction au motif que lepreneur n'était pas immatriculé au RCS deslieux loués.Une décision judiciaire, confirmée en cassa-tion, avait validé le refus de renouvelle-ment. Le locataire avait alors mis en cause laresponsabilité du rédacteur. Le TGI de Parisavait admis cette responsabilité et la courd'appel confirme la décision:« Considérant que l'avocat rédacteur d'acteest tenu à une obligation d'information etde conseil; qu'il lui appartient de rapporterla preuve de ce qu'il l'a remplie;Considérant que lorsqu’un avocat rédige unacte pour l’ensemble de parties, il a, commerédacteur unique, une obligation de conseilà l’égard de toutes les parties et doit assu-rer l’équilibre de leurs intérêts;Considérant que la mission de M., réacteurunique du bail commercial du 21mai 1998,ne se limitait pas à vérifier la légalité des dis-positions du bail commercial, mais à assurerla peine efficacité de l'acte en ce compris lebénéfice du renouvellement du bail pour lelocataire, ce bail constituant un élémentessentiel de son fonds de commerce, qu'ildevait en conséquence informer la sociétéGalerie J. de la nécessité de procéder à sonimmatriculation au RCS à l'adresse des lieuxloués et des conséquences de cette absencede formalité;Considérant que M. ne justifiant pas avoirdonné cette information, a fait perdre à lasociété Galerie J. son droit au renouvelle-ment du bail et le bénéfice de l'indemnitéd'éviction, engageant ainsi sa responsabili- professionnelle ».La responsabilité de l'avocat rédacteur estdonc confirmée.L'arrêt précise par ailleurs les modalités dela prescription. Le délai de 5 ans (art. 2224du code civil) court à compter de la connais-sance du fait dommageable soit, en l'espè-ce, le jour le bailleur délivre au preneurl'acte de refus de renouvellement luidéniant le droit à indemnité.Observations:Cette décision montre laresponsabilité du rédacteur de l'acte lors-qu'il intervient pour les deux parties aucontrat. Son obligation de conseil concerneles deux parties. Il doit donc, selon lestermes de la cour, assurer l'équilibre deleurs intérêts. En conséquence, cela l'obligeà une certaine neutralité. Cette positionest plus difficile à mettre en œuvre en casde lien de famille avec l'un des contrac-tants, comme en l'espèce.A retenir:Le rédacteur du bail pour lesdeux parties doit veiller à l'équilibre deleurs intérêts.Copropriété Charges d'ascenseur: à étagedifférent, charges différentes(Civ. 3e, n°367, 9mai2019, cassation partiel-le, FS-P+B+I, pourvoi n°18-17334)Le copropriétaire d'un lot situé au 1erétagecontestait la décision d'assemblée qui avaitmodifié la répartition des charges et fixéune réparation par parts égales entrecopropriétaires.La cour d'appel avait rejeté la demande ducopropriétaire mais la Cour de cassationcensure son arrêt d'une part pour une rai-son de principe et d'autre part pour unecontradiction dans la décision:« Vu l’article 10, alinéa 1er, de la loi du10juillet 1965; […]Qu’en statuant ainsi, [en rejetant la deman-de d'annulation] alors qu’est contraire aucritère d’utilité une répartition par partségales des charges d’ascenseur entre deslots situés à des étages différents, la courd’appel a violé le texte susvisé; […]Vu les articles10, 11 et43 de la loi du10juillet 1965;Attendu que l’arrêt procède à une nouvellerépartition des charges d’ascenseur tout enrejetant la demande de MmeB. en « annula-tion » de la clause de répartition de cescharges prévue par le règlement de lacopropriété;Qu’en statuant ainsi, alors qu’elle ne pou-vait procéder à cette nouvelle répartitionsans réputer non écrite la clause du règle-ment relative à la répartition de cescharges, la cour d’appel, qui a excédé sespouvoirs, a violé les textes susvisés ».Observations:L'ascenseur étant un équi-pement collectif, il obéit au principe deJURISPRUDENCE
répartition des charges prévu par l'article10 al. 1erde la loi de 1965, c'est-à-dire celuide l'utilité. Il est logique de considérer quel'utilité de l'ascenseur n'est pas la mêmepour le copropriétaire du 1erétage et celuid'un lot situé en étage élevé. Il a été jugépar exemple que ce critère n'est pas res-pecté si les logements de même type situésau même niveau se voient affecter destantièmes totalement différents pour lescharges d'ascenseur (CA Reims 15 déc.2015). Une clause répartissant les chargesproportionnellement aux tantièmes decopropriété doit être réputée non écrite(CA Paris 13juin 2002). Le présent arrêtconfirme cette solution, y compris si lecopropriétaire du rez-de-chaussée est dis-pensé des charges.A retenir:La répartition des charges d'as-censeur doit tenir compte des différentsétages de desserte de l'ascenseur.Faculté d'abandon de partiescommunes en résidences de tou-risme(Civ. 3e, 9mai2019, n°366, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°18-16717)Une société avait construit une résidence detourisme, vendu des lots (VEFA) tout enconservant des lots affectés à la fourniturede prestations collectives. Le syndicat descopropriétaires et le gestionnaire de la rési-dence avaient agi pour obtenir la requalifi-cation de ces lots en parties communes et,subsidiairement, le constat de l'abandondes lots litigieux et leur attribution au syn-dicat. Ces deux demandes sont rejetées.1. Sur la requalification« Mais attendu qu’ayant […] retenu à bondroit que la notice descriptive, qui indiqueles caractéristiques techniques tant de l’im-meuble lui-même que des travaux d’équi-pement intérieur ou extérieur indispen-sables à son implantation et à son utilisa-tion, a pour rôle de déterminer les spécifici-tés principales de la construction, la natureet la qualité des matériaux, sans pourautant définir davantage les droits de l’ac-quéreur ni primer sur les dispositions clairesdu règlement et de l’état descriptif de divi-sion établissant le titre conventionnel decopropriété auquel les acquéreurs ontadhéré et relevé que ces dispositions confé-raient aux lots litigieux des tantièmes desparties communes générales, leur consis-tance précise, leur destination et leur carac-tère privatif exprès exclusif de toute partiecommune, la cour d’appel […] en a exacte-ment déduit que la demande de requalifi-cation des parties privatives des lots litigieuxen parties communes devait être rejetée ».2. Sur l'abandonLes demandeurs invoquaient les disposi-tions de l'article 58 de la loi Alur, mais lacour d'appel n'en avait pas admis l'applica-tion, solution confirmée par la Cour de cas-sation:« Mais attendu qu’ayant relevé que le syn-dicat ne proposait pas le paiement de l’in-demnité ni ne formait de demande visant àen voir fixer le montant, la cour d’appel aexactement déduit de ces seuls motifs quela demande en constat de l’abandon etattribution au syndicat de la propriété deslots litigieux devait être rejetée ».Observations:1. Le premier point d'achop-pement du litige était lié à la contradictionentre les dispositions du règlement decopropriété qui faisaient état, pour lesespaces litigieux de parties privatives etcelles mentionnées dans le contrat de ven-te en VEFA que le vendeur initial avaitconservées en propriété pour les consacrerà la fourniture de prestations collectives.La Cour de cassation fait donc prévaloir lerèglement de copropriété.2. L'article 58 V de la loi du 24mars2014 aprévu des dispositions spécifiques pour lesrésidences de tourisme. Il prévoit que leslocaux à usage collectif composés d'équi-pement et de services communs ne peu-vent faire l'objet d'un lot distinct vendu àun copropriétaire. Ils font l'objet de pro-priété indivise du syndicat. Ces règles s'ap-pliquent aux résidences construites à partirdu 1erjuillet 2014. Pour les résidences anté-rieures, comme en l'espèce, la loi prévoitune procédure particulière lorsque leslocaux à usage collectif et objets d'un lotdistinct, propriété d'un copropriétaire, nesont pas entretenus et que cela entraîneun déclassement de la résidence ou l'im-possibilité de la commercialiser avec lesprestations prévues initialement. L'assem-blée peut saisir le TGI pour voir constaterl'état de carence ou l'abandon. Le lot peutdevenir la propriété indivise du syndicat,après paiement d'une indemnité fixée parle juge.C'est donc la procédure qui était invoquéeici. La cour d'appel avait jugé que le syndi-cat devait proposer le paiement d'uneindemnité et, à défaut, que la demande nepouvait être admise. Cette solution stricteest validée par la Cour de cassation.A retenir:1. En cas de contradiction entrele règlement de copropriété et le contratde vente, le règlement prévaut sur lecontrat de vente.2. Dans une résidence de tourisme, le syn-dicat des copropriétaires qui souhaite seprévaloir de la procédure de l'article 58 dela loi Alur doit proposer une indemnité aucopropriétaire titulaire de lots collectifsabandonnés.Droit au logement Le contrôle du juge sur la décisionde la commission de médiation(CE, 5eet 6echambres, 13mai2019,n°417190)Un réfugié critiquait la décision de la com-mission de médiation qui avait rejeté sademande, tendant à ce qu'il soit reconnucomme prioritaire pour être relogé d'ur-gence. Il n'avait pas plus obtenu gain decause devant le tribunal administratif, maisle Conseil d’État censure sa décision.Il indique d'abord le rôle du juge sur lecontrôle des conditions prévues par lesarticles L 441-2-3 et R 441-14-1 du CCH:« Il appartient au juge de l’excès de pouvoird’exercer un entier contrôle sur l’apprécia-tion portée [par] la commission de média-tion quant à la bonne foi du demandeur.L’appréciation ainsi portée par le juge del’excès de pouvoir relève du pouvoir souve-rain des juges du fond et ne peut, dès lorsqu’elle est exempte de dénaturation, êtrediscutée devant le juge de cassation. »Puis l'arrêt constate que le juge avait sim-plement recherché « si la commission demédiation n'avait pas commis d'erreurmanifeste d'appréciation en estimant queM. B. n'était pas de bonne foi […] alors qu'illui appartenait d'exercer un entier contrôlesur ce point ».Le Conseil d’État juge alors l'affaire au fond.« Ne peut être regardé comme de bonnefoi, au sens de l’article L. 441-2-3 du CCH, ledemandeur qui a délibérément créé par soncomportement la situation rendant sonrelogement nécessaire.Il ne ressort pas des pièces du dossier que M.B., locataire dans le parc privé, qui a certeslaissé s’accumuler d’importants retards deloyers à partir de son licenciement, alorsqu’il avait pour seule ressource le revenu desolidarité active pour un montant inférieurà celui du loyer, et qui n’a pas été en mesu-re d’honorer le plan d’apurement de cettedette conclu avec son propriétaire, ait cher-ché délibérément à échapper à ses obliga-tions de locataire et créé ainsi la situationqui a conduit à une mesure judiciaire d’ex-pulsion rendant son relogement nécessaire.Par suite, en estimant qu’il ne pouvait êtreregardé comme un demandeur de bonne20mai20193JURIShebdoimmobilierllCOPROPRIÉTÉ- DROITAULOGEMENTJURISPRUDENCE
20mai20194JURIShebdoimmobilierllLe ministre de la culture, Franck Riester, aprésenté aux députés le 10mai un projet deloi pour la conservation et la restauration dela cathédrale Notre-Dame de Paris et insti-tuant une souscription nationale à cet effet.“Oui, nous rebâtirons Notre-Dame” affirmed’emblée le ministre, qui explique la néces-sité du projet de loi: pour mettre en place undispositif d’incitation fiscale spécifiquepour les dons des particuliers (réductiond’impôt portée de 66% à 75% jusqu’à fin2019), et autorisation pour les collectivitésde participer au financement hors plafondd’évolution de leurs dépenses de fonction-nement. Il assure que tous les dons seronteffectivement affectés aux travaux de res-tauration. Le ministre entend être le “garantde la protection du patrimoine”.La rapporteure, Anne Brugnera, rappelleque le Président e la République a fixé undélai de 5 ans pour mener à bien les travaux.A cet effet, le texte crée une souscriptionnationale (art. 1er), un comité de suivi (art. 7),un établissement public dédié (art. 8) et pré-voit des aménagements législatifs parordonnance (art. 9).Éric Woerth s’interroge sur l’opportunitéd’augmenter le taux de déduction fiscale,déjà généreux et d’autoriser les collectivitéslocales à intervenir hors de leur périmètregéographique.A L’ASSEMBLÉELÉGISLATIONNotre-Dame de Paris et l’urbanismeUne loi autorisant, par ordonnances, le recours à des règles d’urbanisme ou d’envi-ronnement dérogatoires au droit commun, était-elle nécessaire? De nombreuxdéputés en doutent. Le projet de loi a néanmoins été voté par l’Assemblée.reproduction interdite sans autorisation❘◗Florian Burnat, avocat fiscaliste et Mat-thieu Hassen, notaire, viennent de créerla société pluri-professionnelle d’exerciceThésée. L’objectif de cette entité est d’of-frir un point d’entrée unique pour gérerles problématiques fiscales et patrimo-niales de l’entreprise et de ses dirigeants.Acteursremise d’un rapport sur les dons et verse-ments. L’article 7, voté, prévoit un comité desuivi. Jean-Louis Bourlanges critique lanécessité d’un système dérogatoire.(AN, débats, 10mai2019, 2eséance).Des ordonnancesL’article 8prévoit, par ordonnance, la créa-tion d’un établissement public pour lesétudes et la restauration de Notre Dame.Brigitte Kuster en demande la suppression,estimant que le choix des travaux ne doitpas relever de sa compétence. Le ministreindique qu’il n’a pas encore été décidé si lestravaux seraient menés directement par leministère ou par le biais d’un établissementspécifique. D'où le choix d’une ordonnance.Actuellement, c’est la direction régionaledes affaires culturelles (DRAC) qui assure lamaîtrise d’ouvrage de la conservation et dela sécurisation. L’amendement de suppres-sion a été rejeté et l’article a été voté.Enfin, l’article 9programme des ordon-nances permettant des dérogations enmatière d’urbanisme, de commandepublique et de domanialité publique. MarcLe Fur évoque la Charte de Venise (art. 11)qui prescrit la restauration à l’identique.Raphaël Gérard indique que la procédureactuelle ne freine pas les projets de l’État.Frédérique Dumas estime que l’article per-met “de déroger à tout” (règles d‘urbanismede construction, d’environnement…). Denombreux députés critiquent cette liste dedérogations.Le ministre répond qu’il souhaite que la res-tauration soit exemplaire, qu'il est garant durespect des règles de conservation du patri-moine et de l’archéologie et qu’il s’agit defaciliter une restauration qualitative. Lesamendements de suppression de l’articleont été rejetés. Un amendement (n°261) aréduit à un an le délai de présentation desordonnances. L’article 9, amendé, a été voté.L’ensemble du texte a été voté par 32 voixcontre 5.(AN, débats, 10mai2019, 3eséance).foi au sens du deuxième alinéa du II de l’ar-ticle L. 441-2-3 du CCH, la commission demédiation a entaché sa décision d’uneerreur d’appréciation. » Le Conseil d’Étatenjoint à la commission de médiation deréexaminer la situation de l'intéressé.Observations:Le Conseil d’État écarte dudroit au logement les personnes qui, déli-bérément, créent la situation rendantnécessaire leur relogement. Toutefois, enl'espèce, il juge que le demandeur,n'ayant que le RSA pour un montant infé-rieur au loyer n'a pas créé cette situationrendant son relogement nécessaire.Cet arrêt invite les juges à exercer unentier contrôle sur l'appréciation portéepar la commission de médiation. JURISPRUDENCEClémentine Autain critique le temps courtimposé par le Président et la célérité desdons, moins observée pour répondre auxrevendications sociales. Elle défend unemotion de renvoi en commission qui a étérejetée.Dans la discussion générale, Brigitte Kusterconteste la nécessité d’une loi d’exceptionpour déroger aux règles d’urbanisme.Michel Castellani rappelle qu'il a fallu 28ans pour rebâtir la cathédrale de Saint-Maloet 20 ans pour celle de Reims après la pre-mière guerre mondiale. Pacôme Rupin esti-me nécessaire de ne pas déroger aux règlesde préservation de l’environnement.(AN, débats, 10mai2019, 1eséance).Une souscription nationaleL’article 1ervise la souscription nationale.Marc Le Fur propose de préciser que la res-tauration sera faite “à l’identique” (amende-ment n°103). L’amendement a suscité devifs débats mais a été rejeté. Le ministredéfend l’idée du “geste architecturalcontemporain” mais ajoute que la décision,n’est pas prise, et qu’elle le sera aprèsdébats. L’article a été voté.A l’article 2, qui précise la destination desfonds recueillis, Gilles Carrez rappelle qu’ilexiste 45000 monuments protégés et quenous dégageons chaque année 300millionsd’euros pour leur entretien (dont 87 cathé-drales, pour lesquelles l’État consacre30millions). L’article a été adopté.L’article 3prévoit le reversement des dons àl’État ou à l’établissement public dédié. Ilcite trois fondations: Fondation de France,Fondation du patrimoine et FondationNotre-Dame. Amendé, il a été voté.L’article 4concerne les dons des collectivi-tés. Sophie Mette en conteste l’opportunitécar les collectivités doivent par ailleursentretenir leur patrimoine local, mais sonamendement de suppression (n°142) a étérejeté et l’article a été voté.L’article 5porte à 75% le taux de réductiond’impôt pour les dons effectués entre le16avril et le 31décembre2019. Il a été adop-té.L’article 5 bis, également voté, prévoit la
20mai20195JURIShebdoimmobilierllLa FNAIM critique le permis delouerLe permis de louer a-t-il atteint sa cible?Tel n’est pas l’avis de la FNAIM qui estimequ’il ne parvient pas à atteindre les mar-chands de sommeil, faute pour les com-munes d’avoir les moyens d’inspecter leparc locatif.De plus, les bailleurs honnêtes se sententstigmatisés, contraints de respecter uneformalité de plus. Le président de laFNAIM, Jean-Marc Torrolion, ajoute qu’il ya une incohérence à demander aux agentsimmobiliers de solliciter une autorisationpour simplement faire leur métier.(Communiqué du 14mai2019).LOGEMENTSSOCIAUXEncadrement des loyersUn décret du 13mai2019 fixe diversesmesures d’application de la loi Élan surl'encadrement des loyers mais aussi sur lessanctions des dispositifs de déclarationpréalable ou d'autorisation préalable à lamise en location.Sanction pour non-respect de l'en-cadrementLa loi Élan (art. 140 VII de la loi du23novembre 2019) a donné au préfet desmoyens pour contrôler l'application del'encadrement. Le décret en précise lesmodalités.- Le préfet met le bailleur en demeure dese mettre en conformité dans un délai dedeux mois de la mise en demeure. La miseen demeure doit comporter les mentionssuivantes (voir encadré)Le bailleur dispose d'un mois pour présen-ter au préfet son bail mis en conformitéet, le cas échéant la justification du rem-boursement du trop-perçu.Si la mise en demeure est infructueuse, lepréfet informer le bailleur de son inten-tion de prononcer l'amende, en précisantle montant. Le bailleur dispose d'un moispour répondre.Après ce délai le préfet peut émettre untitre de perception, dans les deux ans de lamise en demeure.BAUXDHABITATIONMentions de la mise en demeure du préfetle manquement constaté,la nécessité de mettre le bail en conformi-té, et le cas échéant de rembourser le trop-perçule montant maximal de la sanction encou-rue si la mise en demeure reste infructueuse.la possibilité de présenter ses observationsdans le délai d'un mois.REGLEMENTATIONVente de logements sociaux : une copropriété différéeLa loi Élan (art. 88) a programmé uneordonnance pour faciliter la cession delogements sociaux. L'ordonnance du7mai2019 en fixe le mécanisme qui estinséré aux articles L 443-15-5-1 et suivantsdu CCH. Elle entre en vigueur le 1erjanvier2020.Le mécanisme est le suivant: le transfert àl'acquéreur de la quote-part des partiescommunes est différé pendant un délaimaximum de 10 ans à compter de la pre-mière cession (art. L 443-15-5-1 du CCH).L'exposé des motifs de l'ordonnance pré-sente les avantages de cette formule, quiest facultative: elle permet à l'acquéreurde se familiariser avec le régime de lacopropriété et d'éviter de lui faire payer lescharges les plus importantes (ravalement,réfection de toiture). Le bailleur assure seulla gestion des parties communes ce qui estfacteur de simplicité, mais il conserve lacharge des gros travaux. Le texte préciseque l'objectif est que le bailleur vende latotalité des logements de l'immeuble.La loi précise la liste des charges qui incom-bent au bailleur qui reste titulaire des par-ties communes (art. L 443-15-3) Il doit faireun compte rendu annuel de gestion.L'acquéreur ne peut pas s'opposer à unesérie de travaux, y compris dans ses partiesprivatives, par exemple des travaux obliga-toires en raison de textes législatifs ouréglementaires de sécurité ou de salubrité(art. L 443-5-4).L'acquéreur doit payer une quote-part decharges en contrepartie du droit d'usageréel des parties communes et des équipe-ments communs (art. L 443-15-5-5). La listedes charges sera précisée par décret.Le transfert des parties communes inter-vient à une date unique pour tous lesacquéreurs. Il est constaté par acte authen-tique, publié à la conservation des hypo-thèques et il constitue la date de créationdu syndicat de copropriétaires.En cas de revente du lot, avant le transfertdes parties communes, la date de transfertinitialement prévue s'impose au sous-acquéreur.(Ordonnance n°2019-418 du 7mai2019 relative à la vente de logements appartenant à desorganismes d'HLM à des personnes physiques avec application différée du statut de la copro-priété, J.O. du 8mai2019, n°18).Références de loyerLe décret du 31 août 1990 comporte la lis-te des pièces à fournir par le bailleur pourjustifier le montant du loyer proposé aulocataire en cas de demande d'augmenta-tion de loyer lors du renouvellement dubail. L'article 1erde ce décret est modifiépar le décret du 13 mai 2019 (art. 2) pourpréciser que lorsque le locataire fait unedemande de baisse de loyer lors du renou-vellement, au motif qu'il excède le loyerde référence majoré (art. 140 VII de la loiÉlan), les éléments de référence à produiresont les mêmes.Mises à jour de décretsLe décret du 10juin 2015, qui prévoit desmodalités d'application de l'encadrementdes loyers est modifié pour remplacer lesréférences de texte de loi (art. 17 de la loide 1989) par celles de la loi Élan (art. 140).Le décret du 27juillet 2017 relatif à l'évo-lution de certains loyers entre le 1eraoût2018 et le 31juillet 2019 est aussi modifiépour intégrer les références à l'article 140de la loi Élan.Déclaration et autorisation demise en locationLe CCH est complété pour autoriser le pré-fet à émettre un titre de perceptiond'amende administrative, en cas de non-respect des obligations par le bailleur autitre de la déclaration de mise en location(art. R 634-5 nouveau du CCH) ou au titrede l'autorisation de mise en location (art. R635-5).Sanction en cas de demande depièces interditesL'article 22-2 de la loi du 6juillet 1989 pré-voit des amendes si le bailleur exige despièces justificatives interdites. Le préfetpeut prononcer une amende jusqu'à3000 (personnes physiques) ou 15000(personnes morales). Le décret précise quele préfet doit informer le bailleur de sonintention de prononcer une amende, enprécisant les faits reprochés et le montantde l'amende. Le bailleur dispose de 2 moispour répondre.À l’issue du délai le préfet peut émettre letitre de perception.(Décret n°2019-437 du 13mai2019 relatif aux modalités d'application de la mise en demeure encas de non-respect du dispositif expérimental d'encadrement du niveau des loyers et au recouvre-ment des amendes administratives dans le cadre des rapports locatifs, J.O. du 14mai, n°25).
20mai20196JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations23avril2019ANn°11750Lætitia Saint PaulLaREM, Maine-et-LoirePrélèvement à la sourceet garantie de loyersimpayésÉconomieLa mise en place du prélèvement à la source nechange pas la notion de "revenu net". Pour unegarantie de loyers impayés, c’est la même notionqui reste utilisée; celle de revenu avant applica-tion du prélèvement à la source. Selon l'arrêté du9mai 2018, la présentation des informations dubulletin de paye fait état, par un caractère decorps plus élevé, de la mention net à payer avantimpôt sur le revenu.La députée redoutaitque la réforme rendeplus difficile pour unlocataire l'accès à unegarantie.23avril2019ANn°16833Philippe Latombe,Modem, VendéeClause de domiciliationdes revenus pour unprêt immobilierÉconomieLe rapport de la présidente du Comité consultatifdu secteur financier sur ladomiciliation desrevenusa été publié le 21février 2019 sur le sitedu CCSF et fait le point sur les effets de la clause,prévue par l'ordonnance du 1erjuin 2017. Unamendement à la loi PACTE propose de supprimerles dispositions de cette ordonnance. Le Gou-vernement n'y est pas opposé.Le député soutient la con-clusion de ce rapportdemandant la suppressiondes clauses de domicilia-tion des revenus.23avril2019ANn°17329Louis Aliot,NI, Pyrénées-Ori-entalesTaxe sur les surfaces destationnementÉconomieLa taxe sur les surfaces de stationnement, crééepar la loi de finances pour 2015, s'applique auxsurfaces de stationnement entrant dans le champde la taxe annuelle sur les locaux de bureau enIle-de-France. Elle vise à contribuer au finance-ment de l'effort d'investissement du Grand Parispour répondre à la saturation des infrastructuresde transport. Le Gouvernement n'a pas prévu del'étendre à l'ensemble du territoire.Le député demandaitpourquoi la taxe ne s'ap-pliquait pas aux autresparkings de Vinci dansd'autres régions.23avril2019ANn°17613Richard Ramos,Modem, LoiretRefus de garantie ouréduction de garantiepour les personnesayant été maladesÉconomieLa convention AERAS (s'Assurer et Emprunter avecun Risque Aggravé de Santé) a fait progresser l'ac-cès au crédit des personnes ayant un tel risquedepuis 1991. Elle a permis par exemple de créerun droit à l'oubli qui autorise, sous condition, lespersonnes ayant été atteintes d'un cancer de nepas le déclarer lors de la souscription d'une assur-ance emprunteur. Une grille de référencessur lespathologies évolue en fonction des données scien-tifiques disponibles, avec un groupe de travailparitaire. La dernière mise à jour date du 16juillet2018.Les modifications sontpubliées sur le sitewww.aeras-infos.fr.23avril2019ANn°14705Michel Herbillon,Les Républicains,Val-de-MarneObligation réelle envi-ronnementaleÉcologieLe rapport sur la mise en place des obligationsréelles environnementale, prévu par la loi du8août 2016, est en cours de finalisation. Cerégime a donné lieu à des contrats signés par desConservatoires d'espaces naturels mais non avecdes propriétaires privés. Le rapport proposera despistes d'amélioration.Un guide a été publiépar le Cerema enjuin2018.25avril2019Sénatn°4919Serge Babary,Les Républicains,Indre-et-LoireApplication de la réduc-tion de loyer de solidari- (RLS)ÉconomiePour accompagner la réforme du logement social et la mise en place de laRLS, le Gouvernement a prévu diverses mesures et notamment: stabilisationdu taux du livret A, réforme du calcul du taux du livret A, prêts de haut debilan de 2milliards d'euros bonifiés par Action logement, 3milliards de prêtsbonifiés pour la rénovation thermique du parc social. Cela représente ungain en trésorerie et en résultat de 1milliard d'euros par an dès 2018.25avril2019Sénatn°9415Christine Herzog,NI, MoselleMaison de santé con-struite par une com-mune: modalités demise à disposition deslocaux aux profession-nelsÉconomieL'article L2122-1-1 du CGPPP fixe le principe d'une sélection préalable si letitre permettant d'occuper une dépendance du domaine public est délivré envue d'une exploitation économique. Ces procédures s'imposent pour unemaison de santé appartenant à une commune qui relève de son domainepublic. Mais il existe des exceptions, autorisant une délivrance amiable dutitre d'occupation, par exemple si la mise en concurrence est impossible, àcondition d'en justifier et d'en rendre publics les motifs.30avril2019ANn°17593Pierre-YvesBournazel,UDI, ParisTour TriangleCohésion des territoiresLe projet de tour Triangle est ensurplomb immé-diat d'un site olympique se dérouleront desépreuves des JO en 2014. L'opération entre dansle champ de l'article 12 de la loi Élan qui a modi-fié l'article 12 de la loi du 26mars 2018. En lamentionnant dans le décret du 12février 2019, leGouvernement souhaite s'assurer que le chantiersera terminé en 2024.Le député estimait quela mise en place d'uneprocédure dérogatoirepour une tour de 180 m,posait un problème degouvernance.
20mai20197JURIShebdoimmobilierllNOMINATIONSAGENDACabinets ministérielsOutre-mer: Afif Lazrak est nomméconseiller en charge des affaires réga-liennes, de l'action publique et de la cultu-re au cabinet d'Annick Girardin. (Arrêté du30avril 2019, J.O. du 11mai, n°96).Affaires régionales Nicolas Hesseest nommé secrétairegénéral pour les affaires régionales auprèsdu préfet de la région Occitanie.(Arrêté du 7mai2019, J.O. du 10mai, n°62).Muriel Joer Le Correest nommée direc-trice de projet « rénovation du centre-villede Marseille» auprès du préfet de larégion Provence-Alpes-Côte d'Azur.(Arrêté du 9mai 2019, J.O. du 11mai, n°95).Affaires culturelles François Derudderest nommé directeurdes affaires culturelles de la Guadeloupe.(Arrêté du 7mai2019, J.O. du 10mai,n°120).PréfetsSont nommés préfets: René Bidal (Maine-et-Loire), Gérard Gavory (Manche) et Fran-çois Ravier (Haute-Corse). (Décrets du7mai2019, J.O. du 8mai, n°45, 47 et48).MagistratureTribunaux de grande instance: Sontnommés présidents de TGI: Claire Gadat(Annecy) et Audrey Arsac-Ribeyrolles(Montluçon).(Décret du 9mai 2019, J.O. du 11mai, n°56).Organismes publicsCNC: Eliane Le Coq Bercaru, inspectricegénérale de l'administration du développe-ment durable, est nommée présidente dela Commission nationale de concertation.(Arrêté du 7mai2019, J.O. du 11, n°100).Monuments historiquesLa liste des immeubles protégés au titredes monuments historiques en 2018 a étépubliée au J.O. du 12mai 2019 (n°18).Au fil du J.O. Réserve naturelle en CharenteEn principe, les travaux visant à modifierl'état naturel de la réserve sont interdits(art. 10 du 28août 1981).Cet article est modifié pour permettre lacréation d'une digue de protection contreles submersions marines au sein de laréserve naturelle du marais d'Yves (Cha-rente-Maritime). (Décret n°2019-413 du6mai 2019, J.O. du 8mai, n°1). Vente de foncier publicEn application de la loi Élan (art. 23), undécret du 9 mai modifie divers articles surle mécanisme de la décote sur le prix devente de foncier de l’État et de ses établis-sements publics.- Il était jusqu'à présent exigé que la quo-te-part de surface de plancher affectée aulogementsoit au moins de 75%. Cettepart est réduite à 50%(art. R 3211-14 duCGPPP). - Le même article prévoit désormais que lebénéfice de la décote est élargi aux loge-ments faisant l'objet d'unbail réel solidai-re(BRS). L'article R 3211-15 qui fixe la listedes logements pouvant justifier la décoteest donc complété pour y ajouter les loge-ments faisant l'objet d'un BRS, il en est demême de l'article R 3211-17-1 qui fixe lecontenu du dossier de demande de décoteà adresser au préfet.- Le rapport d'activitéproduit par l'orga-nisme de foncier solidaire (OFS) est modi-fié afin de prendre en compte le décomp-te des logements objet d'un BRS. Il doitêtre adressé non seulement au préfet quia délivré l'agrément mais au préfet dudépartement dans lequel intervient l'OFS(art. R 329-11 modifié du code de l'urba-nisme).(Décret n°2019-423 du 9mai 2019 modifiantles conditions d'octroi par l’État et ses établisse-ments publics de la décote sur le prix des ter-rains de leur domaine privé et complétant lecontenu des rapports d'activité des organismesde foncier solidaires, J.O. du 10mai, n°59). Droit de prioritéLes communes titulaires du droit de pré-emption urbain ont un droit de priorité encas de vente de foncier public. Elles peu-vent le déléguer pour l'acquisition de ter-rains de l’État, de ses établissementspublics et de sociétés de foncier solidaireavec décote. Un décret précise le moded'exercice de cette délégation; il faut unedécision du conseil d'administration, duconseil de surveillance ou du directoire desétablissements concernés. La décision estpubliée et le délégataire doit en rendrecompte une fois par an (art. R 240-1 modi-fié du code de l'urbanisme).(Décret n°2019-424 du 9mai 2019 fixant lesconditions de délégation de l'exercice dudroit de priorité par les organismes mention-nés au troisième alinéa de l'article L. 240-1 ducode de l'urbanisme, J.O. du 10mai, n°60).Député en missionMohamed Laqhila(Modem, Bouches-du-Rhône) est chargé d'une mission temporai-re ayant pour objet le suivi, le bilan etl'amélioration des mesures fiscales enmatière de conformité coopérative et desécurité juridique pour les entreprises.(Décret du 7mai2019, J.O. du 8mai, n°19).28 juin 2009(Lyon Perrache).Un colloque consacré à L’évolu-tion de l’immeuble est organisépar les Annales des loyers, sousla direction scientifique de Jean-Marc Roux, maître de conférences àAix-Marseille université.Contact: www.edilaix.comAU FIL DU J.O.Rénovation énergétique des rési-dences secondairesLe Gouvernement soutient d'abord larénovation des résidences principales. Tou-tefois, la TVA à taux réduit de 5,5% pourles logements de plus de 3 ans et la valori-sation des économies par le dispositif descertificats d'économie d'énergie s'appliqueaussi aux résidences secondaires. Les dispo-sitifs "coup de pouce chauffage" et "coupde pouce isolation" permettent une majo-ration de ces aides pour le changement dechaudière et l'isolation de combles nonaménagés jusqu'à fin 2020, y compris pourles résidences secondaires.(Rép. min. économie à François Jolivet, JOAN Q, 30avril 2019, n°14323). Fiscalité: Investissement en CorseUn crédit d'impôt de 25% des investisse-ments réalisés en Corse jusqu'à fin 2020inclut les investissements hôteliers, maisl'article 22 de la loi de finances pour 2019a exclu les meublés de tourisme, pour lesinvestissements réalisés à compter du1erjanvier 2019. Par tempérament, si lecontrat de VEFA n'a pu intervenir avant le1erjanvier 2019, les investissements ayantfait l'objet d'un contrat préliminaire dépo- chez un notaire ou enregistré au plustard le 31 décembre 2018 restent éligiblesau crédit d'impôt si les investissementssont achevés au 31décembre 2020.(Rép. min. économie à Jean-Félix Acquavi-va, JO AN Q, 30avril 2019, n°18137).RÉPONSESMINISTÉRIELLESLes ventes de maisons individuellesen diffus au 1ertrimestre 2019 se sta-bilisent: -0,1%par rapport au 1ertri-mestre 2018. Mais sur un an, la bais-se reste marquée: -7,3% (119700ventes). Grégory Monod, présidentde LCA-FFB appelle le Gouverne-ment à revenir sur la réforme du PTZ(Communiqué du 16mai2019).Chiffres
20mai20198JURIShebdoimmobilierllNOTAIRESDEFRANCE”L’international, Qualifier, Rattacher,Authentifier”. Le thème du 115econgrèsétant axé sur l’étranger, les notaires deFrance ont fait le choix de le tenir hors denos frontières, à Bruxelles du 2 au 5juin.L’équipe du 115econgrès et notammentMarc Cagniart et Pierre Tarrade (présidentet rapporteur général) présentait ce15mai l’essentiel des propositions etrecommandations. En voici quelquesexemples.L’utilité de ces propositions vient notam-ment du fait que si les cas mettant enœuvre le droit international privé (DIP)étaient autrefois limités aux grandes for-tunes, ils sont aujourd’hui très répandus etconcernant “M.et MmeToutlemonde”.Systématiser la faculté de semarier au consulatEn cas de mariage mixte, la possibilité dese marier devant un consul de France estréservée à certains pays. Les notaires pro-posent de généraliser cette pratique.Rédiger un code du droit interna-tional privéCette proposition est soutenue par ledirecteur des affaires civiles et du sceau,Thomas Andrieu. Constatant que les règlesdu droit international privé sont éparses,les notaires estiment que la codificationserait un bon moyen de présenter lesrègles de façon cohérente. De plus, lessources du DIP étant initialement surtoutjurisprudentielles, sa culture est plus diffici-lement accessible. Sa codification serait unmoyen d’y remédier.Améliorer l’information des man-dats de protection futureSi une personne établit à Londres un man-dat d’inaptitude, mais que, revenue enFrance, elle l’a oublié, il sera difficile d’enconnaître l’existence. Les notaires propo-sent de créer un registre connecté auniveau international pour que les Françaisinstallés à l’étranger soient certains queleurs volontés soient connues et respec-tées.Choisir le juge de son divorceLes conditions de partage des biens ou degarde des enfants varient suivant les pays.Les notaires proposent d’inclure dans unacte notarié comme le contrat de mariageune clause définissant le juge compétenten cas de litige ou de séparation.Remédier au problème de langueLes actes doivent être rédigés en français.Cette exigence qui remonte à François 1eret qui a une force constitutionnelle s’ex-plique car les actes notariés ne sont passeulement un document privé mais unacte qui dépasse les intérêts des parties etqui doit être compris par exemple de l’ad-ministration fiscale pour la taxation. Maisles notaires ajoutent qu’il est nécessaireque l’acte soit compris des parties, y com-pris étrangères. Ils proposent donc parexemple que la loi autorise les notaires àrecevoir un acte contenant deux colonnes,l’une pour le texte en français, l‘autre poursa traduction dans une langue étrangère,Cela suppose, bien sûr, que la traductionsoit fidèle. L’acte étant plus un compterendu de réunion de signature qu’unsimple écrit, il faut, lors de la signature,pouvoir adapter la rédaction du texte etde sa traduction.Les plus-values immobilièresUne personne ayant acquis un bien auPérou lorsqu’elle y travaillait, mais actuel-lement résidente en France, décide de levendre. Elle peut être soumise à un impôtsur la plus-value au titre de la loi péruvien-ne et de la loi française.Le droit français ne prévoit pas d’imputa-tion de l’impôt sur la plus-value acquittéeà l’étranger sur le montant de l’impôt en France. Le congrès propose de modifierle CGI pour permettre cette imputation etéviter une double imposition.Sécuriser les ventes immobilièresAlors que 8 à 10% des ventes immobilièrescomprennent un acheteur ou un vendeurrésidant hors de France, les notaires recom-mandent que les parties soient informéesqu’elles peuvent choisir la loi d’applicationLe 115econgrès des notaires s’ouvre à l’internationalBientôt à Bruxelles pour leur 115econgrès, les notaires de France abor-dent les arcanes du droit international privé.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0224 T 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsRENCONTRESde leur contrat. Ils préconisent aussi lerecours à une promesse unilatérale de ven-te authentique. Si pour la vente d’un bienen France, le recours à la loi française est leplus fréquent, il peut être utile de choisirdes règles de protection de droit étranger.Il faut aussi répondre à des questions trèspratiques. Par exemple la mise en œuvred’un droit de rétractation dans une ventepour un Chinois est difficile à mettre enœuvre car la Chine ne connaît pas ce typede notification.Reconnaître le trustLorsque des résidents à l’étranger lèguentdes biens situés en France à un trust, lenotaire français ne peut pas publier l’actede transfert de propriété. Sans demanderla reconnaissance des trusts en droit fran-çais, les notaires souhaitent cependantcombler ce vide juridique, à cet effet, ilsdemandent la ratification d’une conven-tion de LaHaye de 1985, déjà signée par laFrance.Accompagner les citoyens mobilesAfin de mieux informer les couples mixtes,les notaires recommandent de mieux lesinformer sur leurs droits pour le choix d’uncontrat de mariage ou les règles de sépara-tion et de succession. Par ailleurs, pour lesretraités qui partent s’installer au Portugal,tout en vendant leur résidence principaleen France, ils peuvent se trouver soumis,pour la succession à la loi portugaise. Unemeilleure information est donc nécessaire.Quid du Brexit?Interrogés sur l’incidence du Brexit sur ledroit écrit, les notaires répondent que lecongrès est naturellement un lieu de pro-motion du droit continental. Le Brexit estun facteur qui doit permettre de diffuserplus fortement le droit continental, etconstitue une opportunité pour son déve-loppement. L’évolution du droit pourraitaboutir à une codification européenne àterme, bien que cela ne soit pas d‘actuali-té. Les autorités de Bruxelles ont mis lefrein sur les projets européens de créationd'un droit international privé européen.En conclusion, les notaires rappellent queles Etats sont dans une situation de concur-rence fiscale et que l’excès de taxationdans un pays provoque le départ de cer-tains contribuables.