lundi 12 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 767 du 11 juin 2019

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 767 du 11 juin 2019
Au sommaire :


– 2 -Jurisprudence
Baux commerciaux : Clause d’enseigne réputée non écrite / Nullité du bail pour violation de l’article L 631-7 du CCH. Quelles conséquences ?
Fiscalité: Revenus fonciers et travaux réalisés par le bailleur, autoentrepreneur
Urbanisme : Constructibilité limitée
– 4 -Débats
A l’Assemblée : les députés votent la proposition de loi sur l’ANCT
– 5 -Actualité
Encadrement des loyers / Réforme de la copropriété / Réhabiliter les friches / Politique du logement : des propositions attendues sur le foncier
Commerces : vers 4 milliards d’euros d’investissement
– 6 -Rencontre
Philippe Servalli (FFB du Grand Paris) : L’organisation de la filière est obsolète
– 7 -Nominations – Au fil du JO
Circulation des capitaux entre organismes HLM
Cheminées dans les maisons individuelles
Légion d’honneur
– 8 -Rencontre
MeilleureCopro : hausse des charges de copropriété de +3,1% en 2018

jugé>Une clause d’enseigne, qui interdit aupreneur d’invoquer la déspécialisation etqui est contraire à son droit de céder sonfonds, est réputée non écrite et n’est plussoumise à la prescription biennale, a jugé lacour d’appel de Paris le 23mai2019 (p.2).>La nullité du bail, prononcée sur le fonde-ment de l’article L 631-7 du CCH, ne per-met pas au preneur de rechercher la respon-sabilité du bailleur au titre de son obligationde délivrance (CA Paris, 24mai 2019, p.2).répondu>Le député Jean-Luc Lagleize doit présenterdes propositions pour répondre au problèmede foncier (p.5).publié>Un décret d’application de la loi Élan,vise la circulation des capitaux entre orga-nismes HLM (p.7).chiffrée>La hausse des charges de copropriété en2018 est estimée à +3,1% selon Meilleure-Copro (p.8).>BNP Paribas Real Estate anticipe un volu-me d’investissement dans le secteur ducommerce de 4milliards pour 2019 (p.5).votée>Les députés ont définitivement voté laproposition de loi créant l’Agence nationalede la cohésion des territoires (p.4).programmé>Le député Michaël Nogal va présenter sonrapport “Louer en confiance” (p.3).>La secrétaire d’État Emmanuelle Wargon alancé un groupe de travail sur la réhabilita-tion des friches (p.5).Réagir à l’évolution des coûtsDes rencontres dont Jurishebdo vous présente l’écho cettesemaine, surgit un point commun: comment réagir à l’évolutiondes coûts?La première démarche, très constructive, est celle de Meilleure-Copro (p.8). Son observatoire montre d’abord une forte haussedes charges de copropriété en 2018, particulièrement en pro-vince. Mais il ne se limite pas au constat, il propose des solutions. Avec un accord avec le conseil syndical, il négocie la remise à platdes contrats avec les prestataires et se rémunère par la réductiondes coûts obtenue par son travail. Le gain est donc assuré pour lescopropriétaires, et il aboutit à une réelle maîtrise des charges. Leservice est également utile pour les promoteurs car sa connaissancedu secteur lui permet d’avoir une évaluation précise des futurescharges de l’immeuble en construction, une information précieusepour les futurs acquéreurs. La démarche est donc à saluer. La deuxième démarche concerne les coûts de construction d’unimmeuble. La hausse résulte de divers facteurs, notamment de lahausse inexorable - en dépit des promesses gouvernementales - desexigences normatives. Les entreprises de travaux, dont Philippe Ser-valli (FFB Grand Paris) expose les difficultés, doivent s’adapter auxnouveaux matériaux, aux nouvelles technologies des équipements,sans pouvoir totalement répercuter la hausse de leurs coûts sur lestarifs admis par leurs clients promoteurs. Elles sont donc prises enétau entre leurs fournisseurs et leurs clients, en dépit des réductionsde coûts résultant d’un recours toujours accru aux travailleurs déta-chés (p.5).Philippe Servalli en appelle à des réactions de la puissance publique,par exemple pour encadrer le prix du foncier, autre élément majeurde la composante du prix d’un immeuble. Il préconise aussi uneréorganisation de la filière, notamment par une amélioration desefforts de formation et même une sensibilisation à la nécessité dela conscience professionnelle. Ce dernier objectif, pourtant essen-tiel, sera sans doute le plus difficile à atteindre, tant, à l’heure leprogressisme a le vent en poupe, les valeurs traditionnelles sontméprisées.Un promoteur comme Bruno Derville (Vinci) aborde la questionsous un autre angle, celui de la satisfaction du client. Divers procé-dés sont mis en œuvre pour la gagner. Ainsi le rendez-vous pris avecl’acquéreur, un mois avant la réception, permet d’anticiper ses réac-tions négatives, et de limiter les causes de réserves lors de la récep-tion définitive. Satisfaction accrue du client et source tarie decontentieux futurs: deux atouts dans la démarche de commerciali-sation du bien. On le voit, les initiatives des acteurs sont diversesface à l’évolution des coûts. L’imagination est ici plus féconde quel’appel aux pouvoirs publics qui est parfois contre-productif. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 76711 JUIN 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Clause d’enseigne réputée non écrite / Nullitédu bail pour violation de l’article L 631-7 du CCH. Quelles consé-quences?Fiscalité: Revenus fonciers et travaux réalisés par le bailleur, auto-entrepreneurUrbanisme: Constructibilité limitée- 4 -Débats-A l’Assemblée: les députés votent la proposition de loi sur l’ANCT- 5 -Actualité-Encadrement des loyers / Réforme de la copropriété / Réhabiliter lesfriches / Politique du logement: des propositions attendues sur le foncierCommerces: vers 4milliards d’euros d’investissement- 6 -Rencontre-Philippe Servalli (FFB du Grand Paris): L’organisation de la filière est obso-lète- 7 -Nominations - Au fil du JO-Circulation des capitaux entre organismes HLMCheminées dans les maisons individuellesLégion d’honneur- 8 -Rencontre-MeilleureCopro: hausse des charges de copropriété de +3,1% en 2018SOMMAIREEDITORIAL
11 juin 20192JURIShebdoimmobilierllBAUXCOMMERCIAUXBaux commerciauxClause d'enseigne réputée nonécrite(CA Paris, Pôle 1, ch. 2, 23mai2019,n°18/27510)Un bailleur avait engagé une action enversson locataire au motif, notamment, qu'il nerespectait pas la clause d'enseigne: il exer-çait son activité de vente de vêtements sousl'enseigne Héritage et non sous l'enseigneRenato Belli, contrairement à ce qu'impo-sait le bail.La cour d'appel juge que cette clause peutêtre annulée mais que, en raison d'unecontestation sérieuse, il n'y a pas lieu à réfé-ré:« La clause d'un bail obligeant le preneur àexercer son activité sous une enseigne par-ticulière était considérée par la jurispruden-ce comme susceptible d'être annulée carelle fait échec à la déspécialisation, qui estd'ordre public, comme à la faculté de céderson fonds de commerce, droit égalementd'ordre public.Depuis la loi Pinel du 18juin 2014 […] appli-cable aux baux conclus ou renouvelé depuisle 20juin 2014,les clauses contraires au sta-tut des baux commerciaux sont réputéesnon écrites alors qu'elles étaient nullesauparavant, ce qui est une sanction plusefficace que la nullité antérieurementencourue puis qu'elle n'est pas soumise à laprescription biennale.Or, précisément, le contrat de bail commer-cial objet de la présente espèce, conclu le2octobre 2015, est soumis aux dispositionsde cette loi.Il s'ensuit qu'il existe à tout le moins unecontestation sérieusequant au fait que lasociété SECAR puisse se prévaloir de l'effica-cité d'un commandement visant la clauserésolutoire prévue au contrat de bail et sefondant sur le défaut de respect d'une clau-se d'enseigne par le preneur.Il convient dès lors de confirmer la décisionentreprise en ce qu'elle a dit n'y avoir lieu àréféré sur l'acquisition d'une clause résolu-toire au titre de la clause d'enseigne».Le bailleur invoquait pas ailleurs la violationd'une clause interdisant au preneur de fairedu démarchagedans le mail du centre com-mercial. Toutefois, la cour estime que la pro-duction de deux constats d'huissier ne suffi-sait pas à « caractériser avec l'évidencerequise en référé que la clause interdisant ledémarchage sur le mail avait été violée, auregard notamment de la nécessité d'inter-préter la portée de la clause ».Enfin, constatant que la société locataire aréglé les arriérés de loyer, la cour confirmele jugement de première instance qui avaitaccordé des délais de paiement.Observations:La Cour de cassation avaitdéjà statué sur la clause d'enseigne, confir-mant un arrêt d'appel: l'obligation impo-sée au preneur d'exercer son activité soustelle enseigne précise ne lui permettantpas de faire valoir son droit à déspécialisa-tion partielle, par adjonction d'activitésconnexes ou complémentaires, la courd'appel a retenu à bon droit la nullité dela clause imposant au preneur de tenir leslieux à usage d'habitation et d'approvi-sionnement général avec rayon boucheriesous une enseigne précise (Civ. 3e, 12juillet2000).Le présent arrêt confirme la nullité de laclause d'enseigne, mais en tire les consé-quences sous l'empire de la loi Pinel de2014 qui répute non écrite les clausescontraires au statut (art. L 145-15 modifiédu code de commerce). Alors que la nullitédevait être invoquée dans le respect de laprescription biennale, cette limite n'estplus encourue. Mais en raison de la néces-sité d'interpréter les faits, le recours à laprocédure de référé n'est pas adapté.A retenir:Une clause d'enseigne, qui inter-dit au preneur d'invoquer la déspécialisa-tion et qui est contraire à son droit decéder son fonds, est réputée non écrite etn'est plus soumise la prescription biennale.Nullité du bail pour violation del'article L 631-7 du CCH. Quellesconséquences?(CA Paris, Pôle 4, ch. 1, 24mai2019,n°17/18789)Une société avait vendu des appartementsà Paris à des investisseurs. Ceux-ci les avaientdonnés en location par bail commercialpour être exploités dans une résidencepara-hôtelière. À la suite d'une action enga-gée par la Ville de Paris en vue de la restitu-tion des biens à usage d'habitation, le tri-bunal avait constaté la nullité des bauxcommerciaux, en application de l'article L631-7 du CCH.La cour d'appel confirme la nullité de bauxet statue sur ses conséquences.- Sur la nullité du bail […]« la demande en nullité du bail […] seradéclarée bien fondée, dès lors qu'il estprouvé que le bail litigieux a été conclupour être exploité sous forme de sous-loca-tions étrangères à l'habitation, en violationde l'article L 631-7 du CCH dans sa rédactionalors applicable, entraînant la nullité deplein droit de ce bail.- Sur les restitutions consécutives à l'annula-tion des bauxDès lors que la société R. [preneur] a béné-ficié de la jouissance des lieux, elle est rede-vable comme suite à l'annulation des baux,d'une indemnité d'occupation […].- Sur les demandes indemnitaires de lasociété R. contre les copropriétairesbailleursDès lors que les baux ont été annulés, lesparties à ces contrats ne peuvent obtenirdes dommages-intérêts sur le fondementdes manquements aux obligations qu'ilsprévoyaient, sans préjudice de l'applicationdes règles de la responsabilité extra-contractuelle et de la responsabilité au titred'un autre contrat non annulé. […]Si la nullité du bail entraîne des restitutions,elle ne peut entraîner d'autre indemnisa-tion sous forme de dommages-intérêts autitre de la responsabilité contractuelle.Il ne peut donc être reproché par le locatai-re au propriétaire-bailleur sur le fondementdu contrat annulé de ne pas avoir mis enœuvre la procédure de changement d'usa-ge quand il a connu l'irrégularité de l'ex-ploitation.Il résulte de ces éléments que la société R.invoque à tort le manquement du bailleurà son obligation de délivranceconforme etque la responsabilité contractuelle de M. B.à l'égard de la société R. au titre d'une pré-tendue garantie d'éviction ne peut êtreengagée, ni sur le fondement des restitu-tions consécutives à la nullité, ni sur le fon-dement de l'article 1719 du code civil, dontl'application ne peut plus être invoquéeaprès la nullité. Dès lors que la sanction del'obligation de délivrance conforme nepeut être que la résiliation ou l'exécutionforcée du bail, ni l'un ni l'autre ne sont com-patibles avec la nullité prononcée ».La cour confirme encore que la nullité dubail exclut tout droit au renouvellement etne peut entraîner une perte du droit au bail« la société R. ne pouvant se prévaloir de laperte du droit au maintien dans les lieuxrésultant de la privation d'un local qui ne luipermettait pas d'exercer l'activité prévue aubail. […]- Sur la responsabilité de la société M. [ven-deur] à l'égard des bailleursDès lors que la violation de l'article [L 631-7]du CCH est sanctionnée non seulement parla nullité de l'acte qui y contrevient, maisencore par une amende civile qui a la natu-re d'une peine soumise au principe de laJURISPRUDENCE
personnalité des peines, il s'ensuit que seulsles propriétaires concernés peuvent subircette peine.Par conséquent, […] les consorts M. quisubissent les sanctions encourues par leurfait personnel en qualité de bailleur […]agissent vainement en responsabilitécontre la société M. pour être indemnisésdu coût des amendes ».Observations:Cet arrêt met en lumière lagravité de la sanction encourue par lebailleur qui ne respecte pas les règlesd'usage des locaux prévues par les articlesL 631-7 et suivants du CCH. Outre lesamendes civiles (art. L 651-2), la loi prévoitla nullité de tous les accords ou conven-tions conclus en violation de l'article L 631-7. La présente décision en fait applicationpour le bail commercial conclu par lesinvestisseurs bailleurs. Elle montre aussique le preneur ne peut pas se retournercontre le propriétaire au titre de son obli-gation de délivrance. En effet, selon le rai-sonnement de la cour d'appel, la nullité dubail empêche de se prévaloir du contratpour en obtenir l'exécution.De même, le preneur ne peut pas invoquerde droit au renouvellement puisque le bailinitial est nul.A comparer: Civ. 3e, 2juillet 1997 jugeantque le bailleur aurait vérifier si la choselouée pouvait être affectée à l'usage prévupar le bail, différent de celui auquel leslieux loués avaient été préalablement des-tinés.A retenir:La nullité d'un bail, prononcéesur le fondement de l'article L 631-7 duCCH, ne permet pas au preneur de recher-cher la responsabilité du bailleur au titrede son obligation de délivrance.FiscalitéRevenus fonciers et auto-entre-preneurs(CE, 29mai2019, 3eet 8esections, n°418293)Le propriétaire de deux biens immobiliersavait effectué des travaux d'améliorationen qualité d'auto-entrepreneur. Mais l'ad-ministration avait remis en cause la déduc-tion des factures correspondantes et impo- les sommes au titre des BIC. Le contri-buable avait perdu son recours en premièreinstance et devant la cour administratived'appel, mais le Conseil d’État annule ladécision:« Lorsque le propriétaire d’un immeuble sefacture à lui-même en tant que travailleurindépendant le temps qu’il a lui-même pas- à effectuer des travaux d’amélioration decet immeuble, les sommes ainsi facturées nesauraient, en l’absence de toute prestationréalisée au profit de tiers, être regardées ausens et pour l’application de l’article 34 du[CGI], comme provenant de l’exercice d’uneactivité lucrative ni, par suite, comme unbénéfice industriel et commercial ».Le contribuable étant inscrit au RCS, il avaitdéclaré les sommes au titre des BIC, mais leConseil d’État juge que la cour a méconnul'article 34 du CGI en imposant les sommescar il n'avait réalisé aucune prestation auprofit de tiers.Observations:Il résulte de cet arrêt quelorsque le propriétaire effectue des tra-vaux dans un bien lui appartenant et qu'ilfacture le temps passé, il n'a pas à déclarerles sommes au titre des BIC puisque l'ar-ticle 34 du CGI vise les prestations effec-tuées par un tiers et que la prestation estici réalisée pour lui-même.Mais le Conseil d’État ne se prononce pasdirectement sur la déduction de la facturedes revenus fonciers.Un arrêt plus ancien (CE, 22mai 1992,n°87731) avait refusé la déduction desrevenus fonciers de dépenses de travauxeffectués directement par le propriétaire.UrbanismeConstructibilité limitée(CE, 1eet 4echambres, 29mai 2018,n°419921)Le préfet de l'Orne avait refusé un permisportant sur la restauration et l'extensiond'une habitation. Sa décision avait étéannulée par le tribunal administratif et lacour d'appel avait confirmé la décision. LeConseil d’État fait de même.Le projet était situé dans une communedépourvue de document d'urbanisme et était donc applicable le principe deconstructibilité limitée de l'article L 111-1-2du code de l'urbanisme (dispositionsreprises aux articles L 111-3 et L 111-4). LeConseil d’État en précise l'interprétation.Ces dispositions interdisent la constructionen dehors des parties actuellement urbani-sées des communes, sauf deux exceptions(1edu I de l'article):1. adaptation, changement de destination,réfection et extension de constructions exis-tantes,2. construction de bâtiments nouveaux àusage d'habitation à l'intérieur d'un péri-mètre regroupant des bâtiments d'uneancienne exploitation agricole et dans lerespect des traditions architecturaleslocales.Sur le premier point, le Conseil d’Étatindique que- aucune disposition n'impose que l'excep-tion doive en plus présenter un « caractèremesuré »,- la condition tenant au respect des tradi-tions architecturales « ne s’applique pas àl’extension des constructions existantes,mais seulement à la construction de bâti-ments nouveaux ».Sur le second point:L'arrêt indique que l'exception « n’est pasréservé aux cas dans lesquels le périmètreconstitué par les bâtiments d’une ancienneexploitation agricole est clos, mais peut aus-si valoir pour les cas les bâtiments nou-veaux sont implantés dans un espaceentouré de bâtiments agricoles suffisam-ment rapprochés pour pouvoir être regar-dés comme délimitant, même sans clôtureou fermeture, un périmètre regroupant lesbâtiments d’une ancienne exploitationagricole ».En l'espèce il confirme donc la décision criti-quée qui avait validé le permis.Observations:Le principe de la constructi-bilité limitée suscite de nombreux arrêts etde fréquentes adaptations législatives. Ain-si par exemple, il a été admis la transfor-mation d'une ancienne grange à 2kmd'un village, avec réfection et surélévationde la toiture, agrandissement des ouver-tures, de la façade, réaménagement desespaces intérieurs, comme une réfectionde construction existante (CE 28septembre1994) mais non pour des travaux portantde 20 à 146m2la surface d'une construc-tion existante (CE 8juin 1994).Dans la présente affaire, le Conseil d’Étatvalide l'opération d'extension, en distin-guant bien les deux hypothèses autorisées.Il précise que l'exigence de respect des tra-ditions architecturales ne s'applique quedans le second cas visant les constructionsdans le périmètre d'une ancienne exploita-tion agricole (exception ajoutée par la loidu 25mars 2009). 11 juin 20193JURIShebdoimmobilierllFISCALITÉ- URBANISMEJURISPRUDENCE Rapport parlementaire sur lalocationLe député, Michaël Nogal, présentera le18juin son rapport “Louer en confiance”relatif au marché de la location et auxagences immobilières.A SUIVRE
11 juin 20194JURIShebdoimmobilierllLes députés ont abordé le 15mai l’examenen nouvelle lecture de la proposition de loicréant une agence nationale de la cohésiondes territoires.La ministre Jacqueline Gourault rappelleque la commission mixte paritaire n’a puparvenir à un accord. Ce guichet unique vapermettre une coordination des opérateursde l’État. Les élus pourront se tourner verselle pour obtenir une aide et un soutiendans l’accompagnement de leurs projets. Laméthode change: la logique verticale l’État prescrit est remplacée par une logiqueascendante pour que l’agence mobilise lesressources de l’État à partir des besoinsdéfendus par les élus d’un territoire.Le Gouvernement souhaite que les repré-sentants des élus locaux disposent d’unelarge place dans le conseil d’administrationmais que les représentants de l’État dispo-sent de la moitié des sièges.“Magnifier les territoires”La rapporteure, Yolaine de Courson, ajouteque cette proposition de loi vise à permettrede créer une dynamique collective autourde projets partagés. “Chaque projet qu’elleportera devra s’inspirer des spécificitéslocales pour magnifier les territoires”.Le texte a été amélioré par la création d’uncomité local de cohésion territoriale quiréunira les élus du territoire et les acteurslocaux privés et publics.L’agence doit être une structure légère quifacilite les initiatives, mais la CMP a échouéen raison de la demande des sénateurs decréer un droit de veto, or il faut éviter toutrisque de blocage. Le texte modifié a accor- un siège de plus aux représentants descollectivités locales et instaure un mécanis-me de double délibération qui permet de nepas paralyser les décisions de l’agence encas de désaccord.Thierry Benoît estime qu’il aurait fallu allerplus loin dans le regroupement des agencespour par exemple, y intégrer l’ADEME.Loïc Prud’homme critique le “vocabulairetechnocratique de la start-up nation” alorsque la politique suivie vise à “assécher lesprovinces”, il déplore les projets de déve-loppement de Bordeaux le projet Eurat-lantique contraint les habitants de quartiersA L’ASSEMBLÉEDÉBATSAgence nationale de la cohésion des territoiresLes députés votent la loi sur l’ANCT.reproduction interdite sans autorisationpopulaires à s’exiler hors métropole.Hubert Wulfranc redoute que les troisagences regroupées dans l’ANCT (l’EPARE-CA, le CGET et l’Agence du numérique)aient moins de ressources que le total destrois agences existantes. Il aurait préféré uneaction pour les territoires en déprise et cri-tique la possibilité pour l’agence de créerdes filiales, source de manque de lisibilité.François Pupponi ironise sur l’échec de laCMP, qu’il attribue à une rigidité du Gou-vernement, caractéristique de l’actionpublique descendante. Toutefois, il approu-ve la création du guichet unique. Il proposeque le directeur général de l’agence soitnommé par le conseil d’administration.Marie-Noëlle Battistel regrette égalementque l’agence ne soit pas dotée de moyensnouveaux. Pierre Morel-A-L’Huissier obser-ve que la faculté de créer des conventionne-ments avec le CEREMA, l’ANAH, l’ANRUet l’ADEME, lesquels restent des orga-nismes indépendants, rend difficile la com-préhension de la mission de la nouvelleANCT.L’article 1era été adopté en l’état. Il prévoitque l’agence est une “institution nationalepublique, créée sous la forme d’un établis-sement public de l’État. L’article 2fixe ses missions d’aménagementdu territoire et l’accès aux fonds structurels.Un amendement (n°94) a été voté pourajouter au texte la question des quartiersurbains en difficulté. Le vote de l’amende-ment n°69 ajoute dans le périmètre des mis-sions de l’agence, la revitalisation commer-ciale et artisanale. L’article 2 a été voté.(AN débats, 15mai2019, 1eséance).L’article 3traite de la gouvernance. Lesamendements visant à donner davantagede pouvoir aux élus dans le conseil d‘admi-nistration ont été rejetés ainsi que de nom-breux autres amendements et l’article a étévoté.Avec l’article 5est abordée la question de ladélégation territoriale de l’Agence danschaque département. Sylvia Pinel demandeque le préfet ne soit pas le délégué territorialde l’agence, mais son amendement (n°110)a été rejeté. L’article 5 a été voté en l’état.Même vote pour l’article 6 bisqui autorisel’agence à créer des filiales et 6 terqui pré-❘◗Mayer Brown(Jean-Pierre Leeet ErwanHeurtel) a conseillé le fonds GreenOakReal Esate pour l’acquisition d’un porte-feuille logistique de 167000m2, auprèsde Corelog. Le même cabinet (AlexandrePoupard) a conseillé Europa Capital/Bal-zac REIM dans la cession de 14000m2de bureaux à Suresnes (92) à SkemaBusiness School.❘◗FTPA Avocats (Bruno Robin et CoralieOger) a conseillé Arche (groupe Citya)pour l’acquisition du réseau d’agencesGuy Hoquet auprès de Nexity, assisté parDFGLA(Henri-Nicolas Fleurance).Acteursvoit la conclusion de conventions plurian-nuelles avec une série d’organismes:ANRU, ANAH, ADEME, CEREMA et Cais-se des dépôts et consignations.L’article 7est relatif au comité national decoordination de l’Agence nationale de lacohésion des territoires. Même vote, ainsique pour les articles suivants.L’article 10prévoit la dissolution de l’EPA-RECA au plus tard le 1erjanvier 2020.(AN débats, 15mai2019, 2eséance).L’ensemble de la proposition de loi a étéadopté le 21mai.Spéculation foncière en CorseMichel Castellani s’inquiète de la spécula-tion foncière en Corse. Le nombre de permisde construire a augmenté de 26% entremars2018 et mars2019. 53,2% des loge-ments construits sont des résidences secon-daires. Elles représentent 37,2% du parc(9,6% en moyenne française). Le ministrechargé des collectivités territoriales, Sébas-tien Lecornu, lui répond que le Gouverne-ment a confié une mission au député Jean-Luc Lagleize, pour maîtriser le prix du fon-cier. Il rappelle les outils à disposition desélus; documents d’urbanisme, droit de pré-emption urbain et, en Corse, le rôle de l’Offi-ce foncier de la Corse qui peut constituer desréserves foncières pour réaliser du logementsocial. (AN débats, 21mai2019, 1eséance).Baisse de l’impôt sur le revenuInterrogé par Laurent Saint Martin, sur labaisse de l’impôt sur le revenu, le secrétaired’État indique que la baisse annoncée par lePrésident de la République, de 5milliardsd’euros, interviendra au 1erjanvier 2020.Elle sera financée par des baisses dedépenses publiques et par la révision de cer-taines niches fiscales des entreprises.(JO AN débats, 30avril, 1eséance).
11 juin 20195JURIShebdoimmobilierllMARCHÉS Encadrement des loyers: mécon-tentements de toutes partsLa CLCV réagit à l’annonce, le 5juillet del’annulation par le Conseil d’État des arrêtsde cours d’appel ayant censuré les modali-tés de mise en place de l’encadrement desloyers: la nécessité de réguler les loyers del’ensemble de l’agglomération est quali-fiée d’erreur de droit. La CLCV déplore l’in-efficacité de la décision qui intervient alorsque la règle issue de la loi Alur, a étémodifiée par la loi Élan et ajoute que leslocataires ont subi en pure perte deshausses de loyers (communiqué du 6juin2019).À l’inverse, face à la perspective de paru-tion d’un arrêté préfectoral fixant lesloyers permettant l’encadrement à Paris,l’UNPI annonce son intention d’engagerde nouvelles procédures pour faire annu-ler l’arrêté (communiqué du 29mai2019).Le Gouvernement a par ailleurs confirméle 29mai la signature par le préfet de Parisde l’arrêté fixant les loyers de référence.L’encadrement doit donc être effectif au1erjuillet 2019.Réforme de la copropriétéA l’occasion de la parution des deuxdécrets d’application de la loi Élan sur lacopropriété (JO du 24mai, voir Jurishebdodu 3juin), la chancellerie a indiqué que laréforme de la copropriété s’achèverait àl’automne. Elle comprendra des mesurespour encourager la participation auxassemblées, faciliter la prise de décision etadapter la gestion des copropriétés enfonction de leur taille.Fin 2020, les mesures seront regroupéesdans un code de la copropriété.(Communiqué du 29mai2019).ExpulsionsLe président de la FNAIM a réagi à lapublication d’un arrêté pris, par le mairede Grenoble, d’interdire une expulsionsans relogement.Jean-Marc Torrollion rappelle que la loi du5mars 2007 a déjà instauré un droit aulogement opposable et qu’il est “inique”de “transférer aux propriétaires la missionassignée à la collectivité publique”.(Communiqué du 28mai2019). Réhabiliter les frichesLa secrétaire d’État, Emmanuelle Wargon,a lancé le 4juin le groupe de travail sur laréhabilitation des friches.Le gisement des friches qui serait de 2400,est insuffisamment connu. Les acteurs ontexprimé le besoin que les délais d’instruc-tion des dossiers soient encadrés.Quatre sous-groupes de travail ont été ins-tallés:- inventaire national des friches,- simplification des procédures et mobilisa-tion des capitaux,- usages environnementaux des frichesréhabilitées,- prévention de l’émergence de nouvellesfriches.(Communiqué du 4juin2019).ACTUALITÉCommercesVers 4milliards d’euros d’investis-sement22000 le m2: c’est la valeur des ChampsÉlysées qui reste en tête du palmarès desvaleurs locatives, selon BNP Paribas, suiviepar Cannes (8000). Thierry Bonniol (BNPParibas Real Estate Transaction) expliqueque les valeurs prime se maintiennent tan-dis que les autres emplacements, notam-ment dans les villes moyennes, ont tendan-ce à “stagner voire à baisser”. Il expliqueque la métropolisation fragilise les villesmoyennes et que, pour recréer une dyna-mique, il convient de repenser l’accessibili- des cœurs de villes.La vacance a progressé de 7% ou 8% en2013 à 9 à 11% en 2016, dans les villes jus-qu’à 250000 habitants.Dans les grands centres commerciaux, lesvaleurs prime varient de1500 à2000 lem2. Pour 2019, près de 690000m2de nou-veaux projets sont identifiés, mais une par-tie va être reportée en raison de “la recru-descence de recours contentieux”.Sur le marché de l’investissement, l’activitéa été “douce” au premier trimestre (500millions d’euros), mais Cyril Zaprilla (direc-teur investissement commerce) anticipeune année qui devrait atteindre 4milliardsd’euros contre 4,5milliards en 2018.(Communiqué du 6juin 2019).Record de collecte pour les SCPIde PérialLes SCPI de Perial ont enregistré une collec-te nette de 170millions d’euros (190mil-lions d’ de collecte brute) au 1ertrimestre2019, soit une progression de 185% parrapport au 1ertrimestre 2018.Cette performance est largement supérieu-re à celle du marché: les SCPI ayant aug-menté de 79% leur collecte.Le groupe se félicite notamment de la col-lecte réalisée par PFO2, première SCPIayant intégré une démarche environne-mentale dans sa stratégie de gestion.(Communiqué du 5juin2019).❘◗Elisa Bocianowskarejoint le bureauparisien du cabinet Simmons & Sim-mons, comme associée. Elle y prend latête de la pratique immobilière.❘◗Jean-Baptiste Blanc(avo-cat à Marseille) a été éluprésident de la FédérationNationale des Unions deJeunes avocats (FNUJA).ActeursPolitique du logement: des propositions attendues sur le foncierIsabelle Florennes (Modem, Hauts-de-Seine)interpelle le ministre du logement sur la dif-ficulté à se loger. Julien Denormandie luirépond que l’objectif est de “produire unplus grand nombre de logements abor-dables, c’est-à-dire dont les loyers sontaccessibles”. Il évoque la signature de l’ac-cord avec les familles de bailleurs sociauxqui vise à leur permettre de produire 110000logements par an.Pour favoriser la libération du foncier, leministre rappelle aux propriétaires que s’ilsvendent leurs terrains avant la fin de l’année2020, ils bénéficient d’un abattement signifi-catif de la plus-value immobilière liée à cet-te vente; il les invite à se saisir de cette occa-sion. Mais il ajoute qu’il faut aller plus loinet il attend à cet effet les conclusions de lamission confiée au député Lagleize, notam-ment sur la question du démembrement.(JO AN débats, 14mai, 1eséance).Thibault Bazin revient sur cette question,faisant part de son inquiétude face à la bais-se de construction de logements et déplo-rant les conséquences qui en résultent avecl’aggravation des fractures territoriales. Leministre lui répond que le Gouvernementsouhaite produire du logement abordable etsoutenir la rénovation. Pour ce second point,sur les 10milliards d’euros prévus pour larénovation urbaine, 5milliards ont déjà étéengagés (avec une hausse de 14% de créditssupplémentaires pour l’ANAH) et 5 mil-liards dont consacrés au programme Actioncœur de ville.(JO AN débats, 15mai, 1eséance).
falloir passer à la RT 2020, même si les pro-moteurs ont déjà largement intégré lahausse des exigences de normes environ-nementales.Michaël Pellaumail ajoute que le recoursaccru aux innovations technologiques surles bâtiments est une cause de recours. Lespanneaux photovoltaïques, intégrés auxbâtiments, peuvent susciter des problèmesd’infiltration et créer des arcs électriquesavec risque d’incendie. Le recours à desexperts de plus en plus spécialisés augmen-te également le coût des recours.Bruno Derville tempère le propos en expli-quant qu’on ne peut pas priver les clientsdes innovations techniques mais qu’il fauts’atteler à la réorganisation de la filière.Michaël Pellaumail observe que les litigessont plus fréquents, certains acquéreursdéclarant un sinistre au motif qu’ils nepeuvent pas voir plus de 19 ° dans une piècede leur logement.Approche satisfaction clientBruno Derville rétorque qu’il faut recher-cher la satisfaction du client, ce qui est uncritère subjectif. Pour la réception d’unmême logement, les réserves invoquéespar dix clients sont dix fois différentes.Pour répondre à leurs attentes, Vinci adéveloppé le système de la préréception,un mois avant la réception officielle, ce quilasse le temps au promoteur de les répareravant la réception définitive.Philippe Servalli ajoute que la FFB travailleà des pistes d’améliorations. Il évoqued’abord la nécessité de faire remonter lesprix mais, constatant que les prix du fon-cier deviennent un obstacle, il préconiseleur plafonnement par voie administrative.L’accent doit être mis sur la formation et ledéveloppement de la conscience profes-sionnel… Il faut aussi lutter contre le volsur les chantiers, qui représente 1% duchiffre d’affaires et lutter contre le travailillégal. À cet égard, la FFB souhaite que lessanctions visant le recours aux travailleursillégaux contre tous les acteurs soientappliquées plus fermement. Il faut enfinmieux travailler ensemble en rappelant àchaque intervenant que s’il est titulaire dedroits, il est aussi tenu à des devoirs.Les recoursBruno Derville évoque par ailleurs lesrecours des tiers sur les permis de construi-re. En général, le promoteur ne lance pasla commercialisation avant d’avoir obtenuun permis purgé de recours. Mais avec lerythme actuel de commercialisation deslogements, il est nécessaire d’anticiper la11 juin 20196JURIShebdoimmobilierllCONSTRUCTIONPour Vinci, 47% des logements sont livrésen retard, avec un délai moyen d’un mois.Bruno Derville en explique les causes. 1. Lapriorité à la qualité incite le promoteur àdécaler la réception plutôt que de livrer lelogement avec réserves. 2. Du temps estsouvent perdu au démarrage du chantierpour diverses raisons (prolongement desfouilles archéologiques, négociations avecles entreprises de travaux…). 3. En fin dechantier, les travaux des aménageurs et deraccordement aux réseaux ne sont pas tou-jours achevés.Sinistres en hausseMichaël Pellaumail constate une hausse dela sinistralité, non pas tant du nombre desinistres (+7% entre2008 et2016) que desmontants engagés (+56%). En garantiedécennale, les montants sont passés de3600 à 4500 par sinistre. Les désordresles plus fréquents sont liés à l’enveloppedu bâtiment (infiltrations, étanchéité) etdans une moindre mesure aux carrelages.Les malfaçons s’expliquent d’abord par lacrise qui a tiré les prix vers le bas au pointde provoquer la liquidation d’entreprises,mais aussi par l’évolution des comporte-ments. Alors que nombre de litiges seréglaient à l’amiable, ils sont aujourd’huibeaucoup plus souvent contentieux, ce quicoûte sept fois plus cher à l’assureur. L’évo-lution technologique est aussi une sourcede hausse des sinistres car les bâtimentsétant davantage équipés de technologiescomplexes, les réparations sont plus coû-teuses (panneaux photovoltaïques, sys-tèmes de chauffage…). Enfin, le recoursaccru à la sous-traitance complique lesrecours, voire les rend incertains lorsque lesous-traitant a disparu.Prix et coût“L’organisation de notre filière est obsolè-te” reconnaît Philippe Servalli. Si délais etcontentieux augmentent c’est d’abord enraison des prix. La crise a déstructuré lafilière par la baisse des prix. Les coûts deproduction ont augmenté mais les prixn’ont pas suivi de façon suffisante. PhilippeServalli estime que les prix des entreprisessont la variable d’ajustement du promo-teur. Avec l’explosion des prix du foncier,les promoteurs ont utilisé les prix desentreprises comme variable d’ajustement.Cette analyse n’est pas partagée par lepromoteur: Bruno Derville estime aucontraire que le promoteur établit sonbilan à partir du prix possible de vente, ducoût de construction et en déduit le prixqu’il peut payer au propriétaire du foncier.Philippe Servalli précise que les prix deconstruction sont compris dans une four-chette de 1500 à 2000 par m2 com-parer aux prix de vente de 8000à10000), mais qu’à ce tarif, il n’est pluspossible de produire avec un modèle éco-nomique d’il y a dix ans… ce qui conduit àdes malfaçons.Il s’y ajoute une perte de compétence detous les intervenants. De plus, le nombredes intervenants a été fortement accru etleur coordination allonge les délais. Letemps pour obtenir le branchement élec-trique d’une grue peut atteindre troismois!La multiplicité des intervenants a aussi unimpact sur les délais de paiement car cha-cun doit donner son avis.Le système est donc inadapté, et souffre àla fois d’un environnement extérieur diffi-cile et d’une obsolescence de son organisa-tion interne.Formation, procéduresPour l’améliorer, Philippe Servalli préconisede travailler sur la formation et les procé-dures internes. Mais le modèle de forma-tion traditionnel n’est plus adapté: il y adeux ans, 53% des ouvriers étaient destravailleurs détachés (sans tenir comptedes travailleurs irréguliers). Ce taux aatteint cette année de 60 à 65%. Alorsqu'un ouvrier qualifié est payé deux fois leSMIC, l’entreprise gagne 30% sur lescharges lorsqu’elle fait appel à un tra-vailleur détaché qui est soumis aux chargesde son pays d’origine. Ce recours aux tra-vailleurs détachés a commencé avec lesmajors de la profession, mais s’est diffuséaux PME de 30 à 40 personnes.Pour Philippe Servalli, il faudrait que lecoût de construction actuellement de 1400à 1500 le m2, soit augmenté à 2000 ou2000.La hausse des coûts est imputable à la RT2012, au moins à hauteur de 10%, et il vaL’organisation de la filière est obsolèteRetards et malfaçons sont en hausse dans la construction. Explicationsavec Philippe Servalli (vice-président de la FFB du Grand Paris), MichaëlPellaumail (responsable régional Ile-de-France de SMA) et Bruno Dervil-le (directeur général immobilier résidentiel de Vinci).RENCONTRERencontre organisée par l’association de jour-nalistes Ajibat le 5juin.
11 juin 20197JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSDISTINCTIONSCabinets ministérielsAction et comptes publics: MatthieuEllerbachest nommé conseiller en chargede la communication, de la presse et del'opinion, au cabinet de Gérald Darmanin.Il succède à Pierre-Jean Le Mauff.(Arrêtés du 24mai2019, J.O. du 28mai,n°27 et du 30mai, n°140).PréfetsAmaury de Saint-Quentin est nommé pré-fet du Val d'Oise et Jacques Billant de laRéunion). (Décrets du 29mai2019, J.O. du30mai, n°143 et144).MagistratureCour de cassation: Sont nommésconseillers à la Cour de cassation: MarcRouchayrole, Marie-Hélène Poinseaux,Françoise Issenjou, François Riffaud, Valé-rie Michel-Amsellem, Joël Boyer, CatherineLe Lay, Sabine Mariette, Dominique Pon-sot, Vincent Turbeaux, Caroline Pottin-Fevre, Odette-Luce Bouvier, FabienneRenault-Malignac et Pascale Labrousse.(Décret du 31mai2019, J.O. du 2juin, n°12).Organismes publicsCommission nationale de concertation:Pascal Gareau est nommé membre de laCNC en tant que représentant de l'USH.(Arrêté du 14mai2019, J.O. du 28mai,n°32).Observatoire de l'épargne réglementée:sont nommés membres comme personna-lités qualifiées: Sophie Olivier et VirginieDelaunay (banque, finances), DominiqueHoorens (logement social) et BernardCohen-Hadad (financement des PME).(Arrêté du 24mai2019, J.O. du 29mai,n°82).fumée dans les maisons individuelles estsupprimée. Subsiste une obligation deréserve d'un emplacement pour pouvoirultérieurement y poser un conduit.Le texte (modifiant l'arrêt du 31octobre2005) vise les maisons individuelles chauf-fées à l'électricité. Il prévoit une réserva-tion dans la toiture et le cas échéant desplanchers intermédiaires "en prévision dupassage d'un conduit de fumée compa-tible avec le raccordement d'une installa-tion de chauffage à combustible gazeux,liquide ou solide et d'un foyer fermé àbois ou à biomasse".En l'absence de raccordement, la réserva-tion de la toiture est obturée de façonétanche.(Arrêté du 28mai2019 modifiant l'arrêté du31octobre 2005 relatif aux dispositions tech-niques pour le choix et le remplacement del'énergie des maisons individuelles, J.O. du1erjuin, n°39).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi767UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRELégion d’honneurSont promus- Premier ministre. Commandeurs:Edouard de Lamaze (avocat), Ber-nard Michel(ancien PDG d’unesociété d'investissement immobi-lier) et Irène Théry(sociologuedu droit).- Justice. Commandeurs: Jean-Michel Hayat(président du TGI deParis et Martine Valdès-Bou-louque(première avocate généra-le à la Cour de cassation).(Décret du 29 mai 2019, J.O. du30 mai, 4).AU FIL DU J.O.conclusion des contrats avec les entre-prises de travaux. Mais la réforme ducontentieux de l’urbanisme devraitconduire à une réduction des délais detraitement des litiges. Vinci s’efforce parailleurs de choisir les intervenants lesmieux disant et non les moins disant, carla non-qualité coûte cher.Autres actions engagées: renforcer l’enca-drement des chantiers, rechercher la qua-lité y compris au-delà des règles norma-tives (par exemple pour la sécurité desaccrochages de balcons), rester en lienavec le client final pour lui faire visiter lelogement en cours de chantier et amélio-rer le service après-vente. Objectif: leverles réserves en 60 jours. Caisse de garantie du logement locatifsocial: Paul-Marie Claudon(directiongénérale des outre-mer) est nommé admi-nistrateur de la CGLLS.(Arrêté du 27mai2019, J.O. du 1erjuin,n°127).Au fil du J.O.Circulation des capitaux entreorganismes HLMLa loi Élan (art. 84) a voulu faciliter la cir-culation des capitaux entre les organismesd'un même groupe de logement social. Cedécret en fixe les modalités d'application.Il vise les SA d'HLM et les sociétés coopéra-tives de production, d'intérêt collectif oude location-attribution d'HLM.Elles peuvent placer leur fonds en titresémis:- par un organisme d'HLM ou une SEMagrée pour la construction et la gestion delogements sociaux s'ils sont membres d'unmême groupe d'organisme de logementsocial,- par une société de coordination dontelles sont actionnaires.(art. R 423-75 modifié du CCH).(Décret n°2019-535 du 28mai2019 relatifaux possibilités de placement des fonds dessociétés d'habitations à loyer modéré, J.O.du 29mai, n°37).Cheminée des maisons indivi-duellesL'obligation d'installer un conduit de
Créée en 2016, l’entreprise MeilleureCoproa présenté ce 6juin les résultats de sonobservatoire des charges de copropriété.L’entreprise de 20 personnes que présideEdouard-Jean Clouet est mandatée soitpar les conseils syndicaux soit par les syn-dics pour remettre en concurrence les pres-tataires des copropriétés. Son observatoire analyse par algorithmeles annonces immobilières et en récupèreles données relatives au montant descharges, à la surface du bien et aux équi-pements de l'immeuble. Il élabore des sta-tistiques sur 200000 copropriétés.Le montant moyen des charges est beau-coup plus élevé à Paris (40,4 /m2) qu’enprovince (24,0 ). La moyenne en Franceest de 25,8 .De façon générale, les charges sont plusélevées dans l’Est que dans l’Ouest dupays. Pour un appartement de 60m2, lemontant des charges est de 1175 à Bor-deaux mais de 1492 à Strasbourg. L’écarts’explique par la taille des immeubles (plusla copropriété est grande, plus les chargessons lourdes car les équipements sont plusnombreux), par l’âge (les immeubles desannées soixante ou soixante-dix sontdavantage équipés de chauffage collectifet d’ascenseur que les vieux immeubles) etpar l’importance des équipements. À Nicepar exemple, les immeubles sont très équi-pés (gardiens, ascenseurs). À Bordeaux enrevanche, les immeubles sont plus souventdépourvus de gardiens et d’ascenseurs.En 2018, les charges ont augmenté de+3,1% (pour une inflation de +1,8%).Mais Paris a été préservé de cette hausse(+0,3%), tandis que la province a subi uneforte hausse de +4,4%. Les hausses lesplus soutenues sont observées à Montpe-lier (+5,7%), Toulouse (+5,6%) et Mar-seille (+4,6%).Pourquoi une telle hausse?La hausse des primes d’assurance s’étaitralentie en2012 et2013, mais l’explosiondu nombre de dégâts des eaux (+20% en2018) a conduit les assureurs à augmenterles primes.La progression des honoraires de syndic estparticulièrement sensible pour les petitescopropriétés car les syndics ne veulent plusperdre d’argent sur ces petits ensembles etaugmentent les forfaits minimum. La haus-se est particulièrement vive à Lyon(+20,6%) mais elle est également sensibleà Paris (+10,2%).La variation des températures est un autrefacteur explicatif des écarts de charges.L’hiver a été doux dans le Nord mais relati-vement plus rigoureux dans le Sud.S’agissant du prix du gaz, qui a progresséde 14% en 2018, MeilleureCopro rappelleque la déréglementation des tarifs en2014-2105 a conduit la plupart des copro-priétés à souscrire des contrats de 3 ans.Ces contrats sont en passe d’arriver àéchéance, ce qui laisse augurer des haussesde tarifs en 2019.Quels risques pour 2019 ?A la hausse du prix du gaz, il faut ajoutercelle de la taxe intérieure sur la consom-mation de gaz (hausse de 22% envisagéepour 2019. Pour l’électricité, les prix vontaugmenter de 5,9% dès juin2019.Quant aux espaces verts, la loi Labbé ainterdit le recours aux produits phytosani-taires dans les copropriétés, ce qui laisseaugurer d’une hausse de 20 à 50% desprix, le recours au glyphosate devant êtreremplacé par des interventions manuelles.Dans les frais d’assurance, Edouard-JeanClouet évoque la diffusion des contratsindemnisant les syndicats en cas d’impayésde charges. Le coût (24 par lot) permetde faire face à l’explosion des impayés(mais représente un coût de 1 à 2% descharges). De plus, dans certains secteurs,des acquéreurs se concertent pour ne paspayer les charges de copropriété… Enfin, il faut anticiper la demande des syn-dicats de gardiens qui réclament la créa-tion d’un 13e mois.Quel bilan pour l’immatriculation?L’immatriculation des copropriétés est obli-gatoire pour tous les syndicats depuis fin2018. Or a cette date, seuls 39% desimmeubles étaient immatriculés. A suivreles projections d’immatriculation, le taux11 juin 20198JURIShebdoimmobilierllMEILLEURECOPRORENCONTREHausse des charges de copropriété de +3,1% en 2018JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0224 T 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsVilleCharges/m2Variation/2017Bordeaux19,6 3,0 %Nantes21,9 4,2 %Toulouse22,2 5,6 %Rennes22,4 1,7 %Lyon22,6 2,9 %Montpellier23,2 5,7 %Province24,0 +4,4 %Strasbourg24,9 3,6 %Marseille25,1 4,6 %France25,8 3,1 %Lille25,7 2,8 %Nice32,61,9%Paris40,40,3%Les charges en 2018Source: MeilleureCoproLe fonctionnement de Meilleure-CoproL’entreprise parvient en moyenne à uneréduction de 20 à 30% des charges.Sur intervention du conseil syndical,elle est rémunérée par les économies decharges réalisées, à hauteur de la moitiépendant deux ans. Si les charges dimi-nuent de 1000 MeilleureCopro perçoit500 la 1e année et 500 la seconde.Sur intervention du syndic, Meilleure-Copro est rémunérée par une commissionversée par le prestataire. Par exemple, unascensoriste accepte de réduire ses prix carMeilleureCopro lui fait gagner du tempsen lui adressant la description des lieuxavec photos, ce qui lui évite des frais dedéplacement.MeilleureCopro intervient aussi sur lesimmeublesneufs, en prenant contact enamont avec les promoteurs ce qui leurpermet d’avoir une estimation bien plusprécise des charges de copropriété à anti-ciper dans le nouvel immeuble.MeilleureCopro explique pourquoi les charges de copropriété ontaugmenté en 2018 et vont poursuivre leur hausse en 2019 et proposeun nouveau modèle pour les maîtriser.atteindrait 50% fin juin. MeilleureCopro rappelle que l’obligationest assortie de sanction pour le syndic(amende de 20/lot et/semaine de retard)et qu’elle est une condition de versementde subvention de l’Anah aux coproprié-taires. De plus, si l’immeuble n’est pasimmatriculé, la vente d’un lot impose aunotaire de procéder à l’immatriculationavant de pouvoir instrumenter.L’actualité réglementaire pourrait aussicontribuer à une hausse des charges com-me en témoigne par exemple la parutiondu décret du 23mai2019 sur l’individuali-sation des frais de chauffage qui impose latélérelève obligatoire pour les nouveauxcompteurs dès le 25octobre2020 et pourles compteurs existants le 1erjanvier 2027.La télérelvèe étant plus coûteuse qu'unrelevé manuel, il en résultera une haussedes charges