jeudi 31 juillet 2025

JURIShebdo Immobilier n° 769 du 24 juin 2019

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Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Expropriation : Désigner le bien avec précision / Identifier le bien par un document d’arpentage / Fixation de la date de référence pour le calcul de l’indemnité d’expropriation / Droit de priorité pour le relogement de l’exproprié
Baux commerciaux : Négociation de l’indemnité d’éviction par un intermédiaire
Fiscalité : Une taxe d’aménagement. Deux redevables
– 4 – Rapport Nogal –
Mickaël Nogal : “Dépasser le clivage bailleurs locataires”
Les 37 propositions du rapport
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Une circulaire sur l’organisation administrative
Assistance technique de l’État
Autorisation environnementale
– 8 – Actualité –
Hausse des charges de copropriété de 5% en 2018, selon l’ARC
Production de bureaux en hausse à Paris
Le rapport de la direction de l’immobilier de l’État pour 2018

jugé>En cas de permis de construire valantdivision, l’administration est fondée à récla-mer à l’un des bénéficiaires du permis latotalité de la taxe d’aménagement (CE,19juin2019, p.3).>L’expropriation partielle qui impose demodifier les limites des terrains concernéssuppose de réaliser un document d’arpenta-ge, à peine de nullité de la procédure d’ex-propriation (Civ. 3e, 13juin2019, p.2).>Le propriétaire exproprié pour raison d’in-salubrité du logement peut être bénéficiaired’un droit de priorité pour son relogement(Civ. 3e, 13juin2019, p.3).>La cour d’appel de Paris tranche un litigeopposant un locataire à un intermédiaire qui luiréclamait une rémunération pour avoir obtenuune majoration de l’indemnité d’éviction (p.3).chiffré>37: c’est le nombre de propositions durapport Nogal louer en confiance”: lirep.4 la synthèse des propositions et la pré-sentation par le député de son rapport.>+5%: c’est la hausse des charges decopropriétéen 2018, selon l’ARC (p.8).>469: c’est le nombre de baux renégociésen 2018 par la Direction de l’immobilier del’État. Ce travail a permis une économie de46 millions d’euros (p.8).programmé>Le ministère de l’économie réfléchit à uneréforme de la réglementation du prêt viagerhypothécaire pour relancer son développe-ment (p. 6).publié>Le Premier ministre a fixé les objectifs deson action en matière d’organisation territo-riale par circulaire du 12 juin 2019 (p. 7).La confiance ne se décrète pasMickaël Nogal a présenté le 18juin son rapport “louer enconfiance”. Le député de la Haute Garonne invite à dépasser lesclivages entre bailleurs et locataires (p. 4).Pour atteindre cet objectif, il entend valoriser le travail desadministrateurs de biens, considérant que si les deux tiers deslocations se traitent directement entre bailleurs et locataires,c’est en raison du manque de confiance à l’égard des profession-nels. Pour inverser la tendance, il préconise d’améliorer la forma-tion et de créer un label IMMO+ pour les professionnels offrant lesmeilleures prestations. Mais il met surtout en avant un argument dela sécurité locative: le bailleur aura l’alternative entre une locationconclue en direct, mais à ses risques et périls ou une location réali-sée par un intermédiaire et garantie à 100%. Le professionnel quiassurera la garantie au bailleur disposera en contrepartie de plus deliberté et de responsabilité dans le choix du locataire. La mesure laplus polémique est celle qui prévoit de centraliser les dépôts degarantie auprès d’organismes agréés.Le schéma proposé a suscité des réactions très diverses. Logique-ment, il a de quoi satisfaire les professionnels, dont le rôle est misen avant. La FNAIM salue un rapport sérieux qui reconnaît le rôleclé des professionnels de l’immobilier. Elle approuve certainesmesures comme la grille de vétusté ou la prise en charge desimpayés de loyers par les agents immobiliers, mais regrette la cen-tralisation des dépôts de garantie par un organisme agréé: “celapeut être un mauvais signal envoyé aux bailleurs en amoindrissantcette garantie”.En revanche, le réseau ORPI met plutôt en avant le travail qu’il aréalisé en amont pour sécuriser la relation locative. La présidente duréseau Orpi, Christine Fumagalli, vante les atouts du rapproche-ment conclu avec Youse. Il permet aux agences Orpi de garantir aubailleur le versement du loyer et de faciliter l’accès au logementpour le locataire en n’exigeant plus de garant et en supprimant ledépôt de garantie.Côté bailleurs, l’UNPI fait montre de son désaccord. L’UNPI critiquesurtout la mesure visant à obliger les bailleurs à consigner le dépôtde garantie, qu’elle qualifie de “hold-up”.C’est peut-être la réaction de la CLCV qui est la plus construite. Sonprésident y trouve un goût d’inachevé car certaines propositionsrelèvent de la fausse bonne idée comme la création d’une grille devétusté au niveau national qui est techniquement difficile à mettreen place en raison de la multitude des matériaux et équipements.La consignation du dépôt de garantie risque d’être un monstre decomplexité en cas de litige. La CLCV regrette surtout la “frilosité”du rapport qui aurait mieux fait de se concentrer sur l’encadrementdes loyers. Enfin, Jean-Yves Mano s’étonne que la loi cherche à ren-forcer le rôle des professionnels alors que c’est à eux d’être plus effi-caces pour emporter la confiance. La confiance, qui résulte des rap-ports humains, ne se décrète pas. M.Mano est un sage…BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 76924JUIN 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Expropriation: Désigner le bien avec précision / Identifier le bien parun document d’arpentage / Fixation de la date de référence pour lecalcul de l’indemnité d’expropriation / Droit de priorité pour le reloge-ment de l’expropriéBaux commerciaux: Négociation de l’indemnité d’éviction par unintermédiaireFiscalité: Une taxe d’aménagement. Deux redevables- 4 -Rapport Nogal-Mickaël Nogal: “Dépasser le clivage bailleurs locataires”Les 37 propositions du rapport- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Une circulaire sur l’organisation administrativeAssistance technique de l’ÉtatAutorisation environnementale- 8 -Actualité-Hausse des charges de copropriété de 5% en 2018, selon l’ARCProduction d bureaux en hausse à ParisLe rapport de la direction de l’immobilier de l’État pour 2018SOMMAIREEDITORIAL
24juin 20192JURIShebdoimmobilierllEXPROPRIATIONExpropriationExpropriation partielle. Désignerle bien avec précision(Civ. 3e, 13juin 2019, n°521, FS-P+B+R+I,pourvoi n°18-14225, cassation sans renvoi)Le préfet de l'Aveyron avait engagé uneprocédure d'expropriation sur des terrainsfaisant l'objet d'un risque naturel majeur.Mais l'expropriation étant partielle, elleavait pour effet de diviser la propriété desparcelles concernées. L'ordonnance d'ex-propriation avait désigné les biens expro-priés en annexant un état parcellaire. LaCour de cassation censure l'arrêt d'appelqui avait validé la procédure:« Vu les articles R. 221-4, R.132-2, R.132-3du code de l’expropriation pour cause d’uti-lité publique, ensemble l’article 7 du décretdu 4janvier 1955 portant réforme de lapublicité foncière;Attendu que l’ordonnance prononçant l’ex-propriation désigne chaque immeuble oufraction d’immeuble exproprié et précisel’identité des expropriés, conformémentaux dispositions de l’article R. 132-2 ren-voyant aux prescriptions de l’article 7 dudécret du 4janvier 1955 portant réforme dela publicité foncière;[…] Que l’article 25 du décret du 30avril1955 relatif à la conservation du cadastreprécise que tout changement de limite depropriété doit être constaté par un docu-ment d’arpentage qui est soumis au servicedu cadastre, préalablement à la rédactionde l’acte réalisant le changement de limite,pour vérification et numérotage des nou-veaux îlots de propriété;Attendu qu’il résulte de ces textes qu’en casd’expropriation partielle impliquant demodifier les limites des terrains concernés,un document d’arpentage doit être préala-blement réaliséafin que les parcellesconcernées soient désignées conformémentà leur numérotation issue de ce document;Attendu que, pour transférer, au profit dela commune de Millau, des parcelles appar-tenant à MmesB…, l’ordonnance attaquée[…] désigne les biens expropriés enannexant un état parcellaire;Qu’en statuant ainsi, en l’absence de docu-ment d’arpentage désignant les parcellesissues de la division opérée par l’expropria-tion partielle, le juge de l’expropriation aviolé les textes susvisés;D’où il suit que l’ordonnance est entachéed’un vice de forme qui doit en faire pro-noncer l’annulation ».Observations:Il résulte de cet arrêt que lebien qui fait l'objet d'une expropriationdoit être précisément identifié. L'article R132-2 du code de l'expropriation renvoieaux exigences du décret du 4janvier 1955sur la publicité foncière. En cas d'expro-priation partielle, qui impose de modifierles limites des terrains concernés, il fautréaliser un document d'arpentage afin dedésigner les parcelles concernées avec leurnouvelle numérotation. Pour avoir validéla procédure d'expropriation partielle sansdocument d'arpentage, la cour d'appelvoit son arrêt censuré.A retenir:L'expropriation partielle quiimpose de modifier les limites des terrainsconcernés impose de réaliser un documentd'arpentage, à peine de nullité de la pro-cédure d’expropriation.Identification du bien par undocument d'arpentage(Civ. 3e, 13juin 2019, n°522, FS-P+B+R+I,rejet, pourvoi n°17-27868)Une procédure d'expropriation portait surla partie d'une parcelle en indivision entredeux personnes. L'un des indivisaires avaitexercé un recours contre l'ordonnanceayant ordonné le transfert de propriété.Son recours est rejeté par la Cour de cassa-tion:« Mais attendu, d’une part, qu’il résulte dudossier de la procédure que le dépôt dudossier des enquêtes préalable à la déclara-tion d’utilité publique et parcellaire à lamairie a été notifié à Mme F. par lettrerecommandée avec demande d’avis deréception envoyée à l’adresse mentionnéedans l’état parcellaire et délivrée le18février 2017, sans qu’il soit établi quel’autorité expropriante ait eu connaissanceà cette date d’une autre adresse, et que lesenquêtes publiques se sont déroulées du 6au 24mars 2017 inclus;Attendu, d’autre part, que les annexesjointes à l’ordonnance et établies après undocument d’arpentage délimitent avec pré-cision la fraction expropriée de la parcelledans sa superficie et indiquent les désigna-tions cadastrales de cette parcelle, ainsi quesa nature, sa contenance et sa situation;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ».Le pourvoi est rejeté.Observations:La procédure est ici validée,la détermination des parcelles ayant étéjugé suffisante par la Cour de cassation. Ledocument d'arpentage faisait partie desdocuments fournis en annexe à l'ordon-nance d'expropriation, contrairement àl'affaire précédente (voir ci-dessus).Fixation de la date de référencepour le calcul de l'indemnité d'ex-propriation(Civ. 3e, 13juin 2019 n°523, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°18-18445)La société d'équipement de la région mont-pelliéraine avait exproprié un terrain situédans le périmètre du droit de préemptionurbain. Le litige portait sur la date de réfé-rence à retenir pour le calcul de l'indemnitéd'expropriation. Le juge avait retenu le13septembre 2012 tandis que l'expropriésoutenait qu'il fallait se placer au 28sep-tembre 2016, date à laquelle avait été priseune délibération modifiant le PLU et la déli-mitation de la zone dans laquelle se situaitle bien. La cour d'appel ne l'avait pas admis,au motif que cette délibération n'avait pasmodifié les caractéristiques du bien, maisuniquement sa délimitation. La Cour de cas-sation rejette le pourvoi:« Mais attendu qu’ayant retenu que, si lamodification du plan local d’urbanismeintervenue le 28septembre 2016 avaitmodifié le périmètre de la zone danslaquelle était située la parcelle expropriée,elle n’avait pas affecté les caractéristiquesde cette zone, la cour d’appel en a déduit àbon droit que cet acte modificatif ne pou-vait pas être retenu pour fixer la date deréférence au sens de l’article L. 213-4, a, ducode de l’urbanisme ».Observations:Selon le principe de l'articleL 213-6 du code de l'urbanisme, lorsqu'unbien soumis au DPU est exproprié, la datede référence de l'article L 322-2 du code del'expropriation est celle prévue au a del'article L 213-4: la date à laquelle est deve-nue opposable au tiers le plus récent desactes rendant public, approuvant, révisantou modifiant le POS ou le PLU et délimi-tant la zone dans laquelle est situé le bien.La cour d'appel avait considéré que la déli-bération de 2016 avait rectifié une erreurmatérielle sur l'intégration de parcelles enzone N et l'emprise d'un espace boisé clas- au sein du même périmètre de la ZAC etque la modification n'avait pas affecté lescaractéristiques de la parcelle. Ce raisonne-ment de la cour d'appel est validé par laCour de cassation.A retenir:Une modification de PLU qui selimite à modifier le périmètre d'une zone est situé le bien à exproprier, sans enmodifier les caractéristiques, n'est pas àretenir pour fixer la date de référencepour estimer le bien.JURISPRUDENCE
Droit de priorité pour le reloge-ment de l'exproprié(Civ. 3e, 13juin 2019, n°519, FS-P+B+I, cassa-tion partielle, pourvoi n°18-13287)Un immeuble avait été déclaré insalubre. Lamairie en avait poursuivi l'expropriationmais, lors de la procédure visant l'expulsion,le propriétaire occupant avait demandé àbénéficier du droit de priorité et de préfé-rence. La cour d'appel avait rejeté cettedemande comme irrecevable, mais la Courde cassation censure la décision:« Qu’en statuant ainsi, alors que l’occupantexproprié en vertu de la procédure spécialed’expropriation des immeubles insalubresou menaçant ruine bénéficie des droits depriorité et de préférence prévus aux articlesL. 423-1 à L. 423-5 du code de l’expropria-tion pour cause d’utilité publique, la courd’appel a violé [les articles L. 511-2, L. 511-9et L. 423-1 à L. 423-5 du code de l’expro-priation pour cause d’utilité publique,ensemble l’article L. 314-2 du code de l’ur-banisme] ».Observations:Les articles L 423-1 à 5 ducode de l'expropriation prévoient, au pro-fit des personnes expropriées, un droit depriorité pour le relogement comme loca-taire dans un logement HLM ou un droit àdes prêts pour l'accession à la propriété. Lebénéfice du droit de priorité suppose derespecter les plafonds de ressources prévuspour l'attribution d'un logement HLM. Enl'espèce, il s'agissait d'une expropriationdans le cadre d'une procédure d'insalubri- (art. L 511-2). L'article L 511-9 renvoie aucode de l'urbanisme (art. L 314-2) pourleur accorder un droit de relogement.L'application de ces règles justifiait la cen-sure de la décision qui avait refusé de fairedroit à la prétention de l'exproprié.Par ailleurs, si le propriétaire sollicite lebénéfice du relogement, son bien doitalors être estimé en valeur occupée (circu-laire du 7juillet 1987).A retenir:Le propriétaire exproprié pourraison d'insalubrité du logement peut êtrebénéficiaire d'un droit de priorité pour sonrelogement.Baux commerciauxNégociation de l'indemnitéd'éviction par un intermédiaire(CA Paris, Pôle 5, ch. 5, 13juin 2019,n°17/09393)Sachant que son bailleur allait lui adresserun congé avec refus de renouvellement, unlocataire du Louvre des antiquaires souhai-tait s'entourer de conseil pour négocier lemontant de l'indemnité d'éviction. Il avaitpris contact avec M. M. qui lui avait recom-mandé un avocat. Le locataire avait concluune convention d'honoraires avec l'avocat.À la conclusion de l'affaire, M.M. deman-dait au locataire 25000euros HT correspon-dant à 10% de la hausse d'indemnitéd'éviction qu'il estimait avoir permis d'obte-nir. Le locataire avait accepté de payer7000euros HT; mais pas davantage.M. M. invoquait la conclusion d'un contratd'entreprise ayant permis la majoration del'indemnité. Le tribunal avait rejeté sademande et la cour d'appel confirme ladécision.Elle relève les interventions de M. M.: miseen relation avec l'avocat, participation àdeux réunions entre le locataire et l'avocat,et ajoute:« toutefois, M.M. ne démontre pas êtreintervenu directement auprès du bailleur dela société Galerie S. pas plus qu'il n'établitl'incidence de son intervention sur le mon-tant de l'indemnité finalement obtenue;qu'en revanche il est versé aux débats diffé-rents courriers et courriels de MeB. justifiantde son rôle actif pour conseiller et assister lasociété Galerie S. dans les négociations avecson bailleur et l'avocat de ce dernier ».L'avocat avait perçu 24000, soit 9,6% dela hausse de l'indemnité obtenue. La courfixe la rémunération de M. M. à 7000, soit2,8% de la hausse de l'indemnité.Observations:Le litige provenait d'uneincertitude de l'accord des parties sur lemontant de la rémunération à accorder àl'intermédiaire qui avait mis en relation lelocataire avec l'avocat. Au-delà de l'analysedes faits, la cour d'appel se fonde sur l'ar-ticle 1315 du code civil selon lequel celuiqui réclame l'exécution d'une obligationdoit la prouver. Faute de preuve d'unaccord sur la rémunération, la cour en fixeelle-même le montant, en fonction des élé-ments de la cause.FiscalitéUne taxe d'aménagement. Deuxredevables(CE, 19juin 2019, 9eet 10echambres,n°413967)Un permis de construire avait été accordépour deux maisons individuelles sur un ter-rain devant être divisé avant l'achèvementde la construction. L'administration avaitréclamé à l'un des bénéficiaires des permisla totalité de la taxe d'aménagement et dela redevance d'archéologie préventive, rela-tives aux deux constructions. Le contri-buable avait obtenu du tribunal l’annula-tion du titre de perception mais le Conseild’État censure la décision:« lorsqu’un permis de construire a été déli-vré à plusieurs personnes physiques oumorales pour la construction de bâtimentsdont le terrain d’assiette doit faire l’objetd’une division en propriété ou en jouissan-ce avant l’achèvement des travaux confor-mément à l’article R. 431-24 du code de l’ur-banisme, les redevables de la taxe d’aména-gement dont ce permis est le fait généra-teur sont les titulaires de celui-ci, chacund’entre eux étant redevable de l’intégralitéde la taxe due à raison de l’opération deconstruction autorisée. Dans une telle hypo-thèse, l’administration compétente peutmettre cette taxe à la charge soit de l’unquelconque des bénéficiaires du permis,soit de chacun de ces bénéficiaires à lacondition alors que le montant cumulé cor-respondant aux différents titres de percep-tion émis n’excède pas celui de la taxe dueà raison de la délivrance du permis ».Observations:Le régime de la taxe d'amé-nagement est prévu à l'article L 331-6 ducode de l'urbanisme, celui de la redevanced'archéologie préventive à l'article L 524-11 du code du patrimoine.Dans le cas d'un permis de construirevalant division (art. R 431-24 du code del'urbanisme), l'administration a donc lechoix: soit elle met à la charge de l'un desbénéficiaires la totalité des taxes, soit elledemande à chacun de payer la partie detaxe qui lui incombe. Dans le premier cas,le contribuable qui a payer la totalitépeut demander le remboursement àl'autre de la partie de taxe correspondantà la construction qui lui est dévolue.A retenir:En cas de permis valant division,l'administration peut réclamer à l'un desbénéficiaires du permis la totalité de lataxe d'aménagement.24juin 20193JURIShebdoimmobilierllBAUXCOMMERCIAUX- FISCALITÉJURISPRUDENCEBibliographie“Location. Mode d’emploi”La nouvelle édition Delmas Express duguide des baux d’habitation rédigée parYves Rouquet, est parue.A jour de la loi Élan.14eédition. 28. 550 pages.Ce guide qui vise à la fois les logementsvides et meublés, comporte de nombreuxmodèles d’actes. Il traite également lenouveau cas du bail mobilité.
24juin 20194JURIShebdoimmobilierll1. Mettre en place un observatoiredesdélais de traitement des procédures d’expul-sion. Cela permettra de connaître les causesde l’allongement des procédures et lesmesures à proposer pour raccourcir lesdélais.2. Rendre obligatoire le versement du dépôtde garantiedans le secteur privé auprèsd’unorganisme agréé qui le conservera jus-qu’à la fin de la location. Il sera reversé enfin de location par accord des parties ou surdécision judiciaire.3. Confier à une personnalité indépendantele soin d’élaborer un projet de grille devétusté, la soumettre à la CNC et la rendreobligatoire par décret.4. Faire converger la réglementation sur lespièces qui peuvent être exigées des candi-dats locataires(entre les bailleurs et agencessoumis au décret de la loi de 1989 et lesnouveaux acteurs qui assurent directementles locataires).5. Considérant que la caution est “la plusmauvaise des garanties” mais que de nom-breux propriétaires “y sont attachés irration-nellement”, informer sur leslimites et incon-vénients de la caution, promouvoir des alter-natives, plutôt que d’interdire la caution.6. S’interroger sur le mode de calcul depla-fond d’honoraires de locationà charge deslocataires, au regard de la valeur écono-mique des prestations facturables.7. Élargir l’objet de la notice d’informationsur les droits et obligations des parties, eninsistant sur la prévention des litiges.8. Pour faciliter l’information en copropriété,préciser que les informations dues aux occu-pants (décret du 15 déc. 2015) peuvent êtreadressées aux locataires par courriel, àl’adresse communiquée par le bailleur.9. Demander à la CNC de définir des pra-tiques recommandées entre bailleurs etlocataires pour favoriser la confiance réci-proque.10. Engager une réflexion pour identifier lesobstacles à lamobilisation du foncier pourl’investissement locatif résidentiel des institu-tionnels.11. Autoriser les bailleurs institutionnels àdétenir la fraction de logements PLUS etPLAI qu’ils sont tenus, en application duPLU, de prévoir dans un programme delogements locatifs privés.12. Modifier la loi Hoguet pour imposer unegarantie locative dans tout mandat de ges-tion avec 3 éléments:- l’administrateur de biens garantit le paie-ment des loyers, des charges et des dégrada-tions,- l’administrateur de biens souscrit une assu-rance,- toute clause imposant à l’administrateur debiens d’exclure de la garantie certains loca-taires est interdite.13. Modifier les critères d’aptitude pour l’ac-cès à la profession d’agent immobilier: - ouvrir l’accès à tout diplômé de niveau 6(+formation qualifiante de 6 mois)- permettre l’accès aux diplômés de niveau4, avec expérience, en étendant la conditiond’expérience aux mandataires non salariés.14. Publier le décret d’application de la loiAlur sur les conditions de compétencerequises pour l’habilitation des salariés etmandataires pouvant agir pour le comptedu titulaire de la carte.15. Rendre effective l’obligation de forma-tion continuenotamment en exigeant queles attestations de formation en e-learningcomportent les résultats de l’évaluation desacquis, et porter la durée minimale d’obliga-tion de formation à 15 h par an au titre desformations à la non-discrimination.16. Prévoir un contrôle de l’obligation deformation continue par les CCI.17. Sanctionner effectivement les infractionsles plus graves comme la complicité avec lesmarchands de sommeil et la discriminationdans la sélection des locataires et dévelop-per les actions de testing.18. Modifier la loi Hoguet pour que les sanc-tions pour défaut d’attestation d’habilita-tionsoient appliquées au titulaire de la carteet à ses salariés et mandataires.19. Obliger les administrateurs de biens àmettre en place un site internetcomportantdes fonctionnalités minimales fixées pardécret.20. Mettre en place une certificationLes 37 propositions du rapport NogalIMMO+ pour les administrateurs de biensoffrant des prestations de haute qualité.21. Mettre en place un pilotage efficace del’action administrative pour coordonner l’ac-tion des administrations. L’administrationpilote devrait être la DHUP.22. Ne pas prévoir un régime d’amortisse-ment fiscal pour les biens loués en revenusfonciers, mais proroger au-delà de fin 2021un régime d’incitation à l’investissementlocatif.23. Prolonger le dispositif Louer solidaire jus-qu’à fin 2022.24. Pour les associations agréées, titulairesde la carte “gestion immobilière”, prévoirque la condition d‘aptitude s’applique audirecteur salarié (et non au président qui estun bénévole).25. Mettre en place une communicationcentralisée vers les bailleurs intéressés parl’intermédiation locative, par un label com-mun.26. Majorer la prime d’intermédiation locati-ve attribuée par l’Anah.27. Ne pas préciser que la norme de perfor-mance énergétique requise au titre de ladécence exclut les étiquettes F et G tant quele risque de voir une part importance duparc sortir du marché n’est pas maîtrisé.28. Cibler davantage le CITEsur les ménagesexposés à la précarité énergétique, attribuerl’aide aux bailleurs qui pratiquent des loyersmodérés.29. Dans les passoires thermiques, rendreobligatoire un audit énergétiquepréalableà l’octroi du CITE.30. Assouplir les conditions de fixation de lacontribution aux travaux de rénovationénergétique pouvant être imputée au loca-taire, quand le niveau d’économie est sécuri- par un marché de performance énergé-tique.31. Préparer une convention entre profes-sionnels de l’immobilier, banquiers et assu-reurs pour promouvoir un financement detravaux d’économie d’énergie garanti pardes recettes locatives sécurisées.32. Créer une subventionpour les bailleursqui font de la rénovation énergétique, pourRAPPORTNOGALRENCONTRE
24juin 20195JURIShebdoimmobilierllRAPPORTNOGAL“Constat alarmant de la situation” c’estl’un des premiers mots du député de Hau-te Garonne, présentant à l’Assemblée lesconclusions de son rapport consacré aumarché de la location et aux agencesimmobilières. Le député entend rétablir laconfiance car il constate que les deux tiersdes locations sont assurés en gestion direc-te ce qui, pour le député, est le signed’une défiance à l’égard des agencesimmobilières.En parallèle, il observe qu’il est plus diffici-le pour les locataires de trouver un loge-ment. Il juge donc nécessaire de dépasserle clivage entre propriétaires et locataireset de combattre la grande méfiance réci-proque des parties.Mickaël Nogal présente l’essentiel de ses37 propositions.Centraliser les dépôts degarantieLa restitution du dépôt de garantie est lepremier sujet de litige des rapports loca-tifs. Le non-paiement du dernier mois deloyer se généralise. Le bailleur doit pou-voir compter sur cette somme mais il nedoit pas pouvoir le confisquer. Afin derétablir la confiance, Mickaël Nogal propo-se une consignation obligatoire du dépôtde garantie après d’un organisme agréépar l’État. Il doit s’agir d’un acteur neutre.Il ne s‘agira pas de la Caisse des dépôts, cequi poserait un problème de droit commu-nautaire eu égard au droit de la concur-rence et n’est pas dans la vocation actuellede la Caisse. Mais il pourra s’agir d’orga-nismes agréés, sans but lucratif. Le systèmes’appliquerait aux nouveaux baux du sec-teur privé. Les intérêts des sommes dépo-Mickaël Nogal: “Dépasser le clivage bailleurs locataires”Le député LaREM de Haute Garonne présentait ce 18juin son rap-port “louer en confiance”. Il propose de centraliser la garde desdépôts de garantie et de revaloriser le rôle des agents immobiliers.RENCONTREtiques de “testing”. Les enquêtes mon-trent que 51% des agences pratiquent ladiscrimination, ce qui, ajoute le député,n’est pas acceptable. Il faut passer d’uneobligation de moyen à une obligation derésultat. Il juge que les professionnels doi-vent être exemplaires afin de pouvoir êtredes tiers de confiance.Grille de vétustéÉtablir une grille de vétusté permettrait declarifier les obligations respectives des par-ties. La grille serait établie par une person-nalité indépendante et rendue obligatoirepar décret. S’agissant des logementsvacants, s’il en existe 3millions, beaucoupne sont pas habitables. Seuls 130000seraient mobilisables en zones tendues.Une meilleure sécurisation du bailleurdevrait permettre de remettre sur le mar-ché une part importante de ces logements.Règles fiscalesLes mesures qui appellent un changementde la règle fiscale seront proposées dans lecadre du projet de loi de finances pour2020. Le CITE doit être transformé en pri-me, ce que Mickaël Nogal approuve car cemécanisme est plus efficace pour enclen-cher la décision de travaux. Mais il ajoutequ’il faudrait que son attribution soitsubordonnée à un engagement de modé-ration des loyers. Il suggère aussi de la reva-loriser en cas d’intermédiation locative.Rationaliser l’information sur le logementest un autre objectif du député. Au-delàdu travail exercé par les ADIL, l’ANAH,l’ADEME et les initiatives locales, il subsistedes disparités d’information. MickaëlNogal souhaite la généralisation des ADILà tous les départements, car elles assurentune information neutre. Mais il faut aussique tous les acteurs travaillent ensemble.L’idée de généraliser les Maisons de l’habi-tat et de mettre en place un site internetqui regroupe toutes les informations sur lelogement pourrait y contribuer.Le député entend mettre à profit son étépour préparer avec ses collègues LaREMune proposition de loi pour le mois de sep-tembre. Mais d’autres mesures sontd’ordre réglementaires, comme celle sur laformation des agents immobiliers (undécret d’application de la loi Alur est enattente de publication). sées pourraient servir à abonder la poli-tique énergétique.Pour Mickaël Nogal, le bailleur étant sécu-risé s’il passe par une agence, celle-ci pour-rait être moins exigeante dans la sélectiondes locataires. Le député déplore parailleurs l’obstacle que constitue l’exigenced’une caution, que tous les locataires nepeuvent pas donner. Il est favorable à unesuppression de la caution pour les per-sonnes physiques lorsque le bail est conclupar une agence. L’agent immobilier seraitlui-même garanti par un assureur.Un agent plus responsableLe député estime par ailleurs que la pres-tation de l’agent immobilier doit évoluer.Il doit être plus responsable. Selon les pré-conisations du rapport, le bailleur sera pla- devant l’alternative suivante:- gérer son bien à ses risques et périls;- confier son bien à une agence, en étantsécurisé à 100%. L’agence garantira lepaiement des loyers, elle sera plus respon-sable et aura une plus grande autonomied’action, par exemple pour la sélection deslocataires.Mickaël Nogal entend instaurer un rap-port “gagnant - gagnant” qui sécurise lebailleur et facilite pour le locataire l’accèsau logement. Les honoraires pour cettenouvelle prestation seront-ils encadrés? Ledéputé va analyser la question.Une certification IMMO+Le député propose de modifier la loiHoguet pour créer une certification“IMMO+” qui mettrait en avant des pres-tations supplémentaires assurées parl’agence immobilière notamment enmatière de rénovation énergétique. Consi-dérant que 43% des logements sont clas-sés F ou G, il faut remédier au problèmedes “passoires thermiques”.Mais il n’est pas envisageable d’interdire lalocation de ces logements, car ils sont tropnombreux.En matière de formation et d’accès à laprofession, Mickaël Nogal propose d’aug-menter le nombre d’heures de formationobligatoires et de consacrer ce temps com-plémentaire à la lutte contre la discrimina-tion. Il salue le travail mené par SOS Racis-me et préconise de généraliser les pra-financer l’assistance à maîtrise d’ouvragepar un agent certifié IMMO+.33. Poursuivre le développement des obser-vatoires de loyers.34. Réaliser régulièrement une enquêteaprès des bailleurs.35. Rédiger un rapport soumis au CNH.36. Créer un label commun pour améliorerla visibilité des maisons de l’habitat.37. Mutualiser des moyens de CAUE et desADIL.
24juin 20196JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations28mai 2019ANn°769Dimitri Houbron,LaREM, NordSoulte en cas departage suite divorce.ImpositionAction et comptespublicsEn principe, les partages mettant fin à une indivision donnent lieu à imposi-tion de la plus-value réalisée par le copartageant autre que l'attributaire, s'ilssont effectués à charge de soulte. Mais cette imposition ne s'applique pasaux partages de biens dépendant d'indivision successorale ou conjugale s'ilssont effectués entre membres originaires de l'indivision, leurs conjoints,ascendants, descendants ou ayants droit à titre universel de l'un d'entre eux,même s'il y a une soulte. En cas de cession ultérieure du bien par l'attribu-taire, le prix d'acquisition à retenir s'entend de la valeur du bien au jour del'entrée dans l'indivision, il n'est pas tenu compte de la soulte versée lors dupartage. La date d'acquisition à retenir est celle de la date d'entrée dans l'in-division.28mai 2019ANn°18370Agnès Firmin LeBodoUDI, Seine-MaritimeAllongement de ladurée des prêts auxorganismes de loge-ment socialÉconomieLe plan logement de 2018 vise à soutenir l'activité des organismes de loge-ments sociaux. Une mesure exceptionnelle d'allongement de la durée de ladette de 5 ou 10 ans a été proposée. Mais la Caisse des dépôts s'est assuréede la soutenabilité à long terme de chaque opération pour que le rallonge-ment ne conduise pas à augmenter le risque de défaillance des bailleurs.Chaque opération se fait avec les collectivités locales concernées car lagarantie doit être réitérée par une nouvelle délibération de l'assembléedélibérante. Les lignes de prêts adossés aux baux emphytéotiques sont enprincipe exclues.30mai 2019Sénatn°6969PatriciaSchillinger,LaREMHaut-RhinVente d'un bien indivisà une collectivité locale.JusticeLa règle de l'unanimité est une règle de protec-tion des propriétaires indivis. Pour éviter desblocages, les deux tiers des indivisaires peuventdemander la vente sur autorisation judiciaire (art.815-5-1 du code civil). L'autorisation judiciaireévite un abus de majorité. Il n'est pas envisagé derevenir sur cette règle. Mais une assignation à jourfixe permet d'avoir une audience rapide.La sénatrice demandaitla modification de la loipour faciliter les opéra-tions réalisées dans l'in-térêt collectif.4juin2019ANn°19396Brigitte Kuster,Paris,Les RépublicainsPrêt viager hypothé-caireÉconomieLe prêt viager hypothécaire est accordé moyennantune hypothèque sur le bien. Le prêteur est rem-boursé lors de la vente du bien par les héritiers. LeCrédit foncier a distribué 1000 prêts par an depuis2007. L'arrêt de la distribution en 2019 est lié à laréorganisation du Crédit foncier au sein du groupeBPCE. Il lui appartient de décider s'il souhaite ounon poursuivre cette offre. Mais des réflexions sonten cours pour analyser les causes et freins audéveloppement de ces prêts et voir les mesures per-mettant de relancer son développement. Mais cen'est pas la mission de la Caisse des dépôts.La sénatrice déplorait ladisparition de l'offre desprêts viagers hypothé-caires par le Créditfoncier.4juin2019ANn°18880FrédériqueTuffnell,LaREM, Charente-MaritimeAffaire ApolloniaJusticeLes investigations complexes pour cette affaire degrande ampleur se poursuivent. Des voies de recourssont systématiquement exercées en cas de décisiondéfavorable, mais il n'appartient pas au ministre dela justice de donner d'instruction au parquet ni d'in-tervenir dans les procédures judiciaires.La députée rappelle queles victimes regroupéesdans l'association ASDEV-ILM attendent depuisplus de 10 ans le résultatdes poursuites judiciaires.6juin2019Sénatn°9344Evelyne Renaud-GarabedianSignature électroniquepour les actes soumis àdroit d'enregistrement?Action et comptespublicsL'administration travaille sur le projet "e enregistrement". Il vise à permettred'effectuer en ligne les formalités d'enregistrement. Les déclarations de suc-cession, de dons et de cessions de droits sociaux sont les premiers documentsconcernés par le projet. Ce service en ligne sera progressivement opéra-tionnel à compter de 2020.6juin2019Sénatn°9622Alain Joyandet,Les Républicains,Haute SaôneRéforme de la taxed'habitation et valeurlocativeÉconomieLa loi de finances pour 2018 a instauré un dégrèvement progressif de la taxed'habitation pour 80% des ménages pour leur résidence principale. Lesmodifications des bases, qu'elles résultent de constructions nouvelles ou dechangements de consistance des immeubles, sont prises en compte dans lemontant du dégrèvement pris en charge par l’État. Cela permet aux collectiv-ités de bénéficier pleinement de la dynamique de leurs bases.6juin2019Sénatn°10241Gilbert Bouchet,Les Républicains,DrômeRéforme de la taxe deséjourÉconomieLa réforme de la taxe de séjour, désormais calculée en fonction du coût de lanuitée est plus complexe mais favorise le classement des hébergements tou-ristiques. La demande d'une liste officielle des plateformes proposant deshébergements est récurrente mais inapplicable. Le transfert de la collecte dela taxe de séjour aux plateformes numériques devrait améliorer le rende-ment de la taxe. Il faut attendre le reversement fin 2019 de la taxe pourjuger de l'efficacité de la collecte par les plateformes.
24juin 20197JURIShebdoimmobilierllNOMINATIONSCabinets ministérielsTransition écologique et solidaire:Nathalie Lhayaniquitte ses fonctions deconseillère Europe au cabinet de la secré-taire d’État, Brune Poirson.(Arrêté du 7juin 2019, J.O. du 12juin, n°38).Action et comptes publics: Louis d'Hu-mières est nommé conseiller en charge dubudget de l’État, au cabinet de GéraldDarmanin. (Arrêté du 11juin 2019, J.O. du12juin, n°108).Organismes publicsCGLLS: sont nommés administrateurs: - Représentants des ministres: FrançoisAdam et Frédéric Boudier (logement), Pas-cal Lefevre (budget), Laurent Guérin (éco-nomie), Isabelle Kamil (ville) et Paul-MarieClaudon (Outre-mer).- Union sociale pour l'habitat: MichelMénard, Valérie Fournier et Marianne Louis.- Fédération des EPL: Thierry Durnerin.- Fédérations des organismes agréés:Thierry Degrand (FAPIL).- Personnalité qualifiée: Pascaline Tardivon.- Avec voix consultative: Jean-Pierre Bou-quet (AMF), Jean-Paul Bret (ADCF) et Fran-çois-Xavier Dugourd (ADF).(Arrêté du 13juin 2019, J.O. du 15juin 2019,n°77). Autorisation environnementaleUn arrêté fixe un modèle Cerfan°15964*01 pour les demandes d'autorisa-tion environnementale relative aux projetssoumis à autorisation au titre de la législa-tion sur l'eau ou sur celles des installationsclassées pour la protection de l'environne-ment.(Arrêté du 28mars 2019 fixant le modèlenational de la demande d'autorisation envi-ronnementale, J.O. du 14juin, n°4).Organisation administrative Le Premier ministre fixe quatre objectifsd'organisation territoriale. A noter lespoints suivants:- 1. "Désechenvêtrer les compétences" del’État avec les collectivités,.Pour l'urbanisme, il est prévu à ce titred'inciter les EPCI à prendre la responsabili- de l'instruction des actes d'urbanisme,progressivement et sur la base du volonta-riat.Pour les aides à la pierre, la délégationfonctionnant avec une instruction avec lesmoyens de l’État sera remplacée par uneinstruction avec les moyens propres descollectivités.Un nouvel acte de décentralisation seraproposé au Parlement et un cadre consti-tutionnel pour favoriser la différenciation.La concertation débutera dès juin sousl'égide du ministre de la cohésion des terri-toires. Dans les compétences devant êtreclarifiées, la liquidation de la taxe d'amé-nagement sera transférée aux services dela DGFIP.2. Réorganiser le niveau déconcentré del’État.Le Gouvernement entend créer un "servicepublic de l'insertion" qui réaffirme le rôlede l’État en matière "d'hébergement d'ur-gence, de logement, d'accueil desmigrants, de politique de la ville [ainsi que]de lutte contre la pauvreté". Le retour àl'emploi sera l'objectif premier du cheminvers la sortie de la pauvreté.3. Gagner en efficience par la mutualisa-tion de moyens et la coopération interdé-partementale.La politique immobilière de l’État doitavoir pour objectif de simplifier l'accès desusagers aux services et de fournir auxagents le cadre le plus efficace à l'exercicede leurs activités. Les schémas directeursimmobiliers en région doivent concernertous les services. Dans ce cadre 30 projetsimmobiliers significatifs doivent être iden-tifiés et réalisé dans les 3 prochainesannées.4. Mieux articuler les missions à l'échelondépartemental des DREAL et des DDT.Mettre en place des plateformes de ges-tion en matière de politique de l'eau, dutraitement de l'habitat insalubre etindigne et de politique de l'environne-ment. Pour les politiques de l'eau et dutraitement de l'habitat insalubre etindigne seront mises en place des plate-formes départementales ou interdéparte-mentales sous l'autorité du préfet.Les préfets de région sont invités à trans-mettre au Premier ministre d'ici octobredes propositions d'organisation.(Circulaire du 12juin 2019 relative à la miseen œuvre de la réforme de l'organisation ter-ritoriale de l’État, J.O. du 13juin, n°2).Assistance technique de l’ÉtatL'article R 3232-1-2 modifié du CGCT don-ne la liste des secteurs dans lesquels lesdépartements peuvent accorder une assis-tance technique aux communes et établis-sements publics.En matière d'habitat, l'assistance porte sur:- l'élaboration de diagnostics et la défini-tion de stratégies, objectifs et actions pourrépondre aux besoins du territoire et iden-tifier les projets d'aménagement et d'habi-tat durable, à l'échelle communale ouintercommunale.- la réalisation de diagnostics techniquesdes situations de non-conformité des loge-ments par rapport au RSD portées à laconnaissance des maires et le repérage,pour transmission aux autorités compé-tentes, des situations d'insalubrité.(Décret n°2019-589 du 14juin 2019 relatif àl'assistance technique fournie par les dépar-tements à certaines communes et à leursgroupements, modifiant le code général descollectivités territoriales, J.O. du 16juin, n°2).AU FIL DU J.O. Biens non délimitésUn bien non délimité est un ensemble depropriétés de contenance déterminéedont les limites séparatives n'ont pu êtreportées au plan cadastral lors de la réno-vation du cadastre ou après. Pour y mettrefin, si le litige porte sur la matérialisationdes limites de propriété, une action enbornage est possible devant le tribunald'instance. Si le litige porte sur la consis-tance même du droit de propriété, le TGIest seul compétent par le biais d'uneaction en partage ou une action en reven-dication. Mais il se peut que le tribunalconstate que la parcelle est un accessoireindispensable aux immeubles voisins,caractérisant une indivision forcée perpé-tuelle (CA Rennes 6 nov. 2016). L'unanimi- est requise pour mettre fin à cette indi-vision.(Rép. min. de la justice à Paul-André Colom-bani, 4juin2019, AN Q, n°18785 Taxe sur les friches commercialesLes communes et EPCI peuvent instituerune taxe annuelle sur les friches commer-ciales (art. 1530 du CGI). La taxe est duepour les biens qui ne sont plus affectés àune activité entrant dans le champ de laCFE depuis plus de 2 ans au 1erjanvier del'année d'imposition. Elle vise les locauxprofessionnels mais non les locaux d'habi-tation ou les locaux industriels. Les locauxindustriels sont définis à l'art. 324 A del'annexe III au CGI. Des parkings etbureaux situés dans ou à côté d'un bâti-ment industriel peuvent être évalués com-me industriels et exclus de la taxe s'ilsappartiennent à la même unité d'évalua-tion. Mais s'ils n'ont pas en eux-mêmes decaractère industriel et sont destinés à uneutilisation distincte ou situés hors enceintede l'établissement industriel, ce sont deslocaux professionnels passibles de la taxe.(Rép. min. Action et comptes publics à Mary-vonne Blondin, Sénat Q 30mai 2019, n°1514)RÉPONSESMINISTÉRIELLES
Investissement outre-mer- La loi de finances pour 2019 a suppriméla réduction d'impôt pour investissementdans le logement social outre-mer depuisle 24septembre 2018.- Le seul dispositif en faveur du logementsocial outre-mer est désormais le créditd'impôt de l'art. 244 quater X du CGI.- La loi de finances a aussi ouvert le béné-fice de la réduction de l'art. 199 undeciesC aux travaux de rénovation et de réhabi-litation des logements sociaux construitsdepuis plus de 20 ans, dans certaines col-lectivités d'outre mer. Un décret définit lestravaux éligibles.- Le crédit d'impôt de l'art. 244 quater Xest étendu aux bailleurs privés qui acquiè-rent ou construisent des logements outre-mer avec PLS. Ce décret fixe les plafondsde loyer et de ressources des locataires.(art. 46 quater sexdecies modifié de l'an-nexe III du CGI)(Décret n°2019-583 du 13juin 2019 prispour l'application des articles 199 undecies C,217 duodecies, 220 Z quinquies, 242 sexies et244 quater X du CGI relatifs aux aides fiscalesà l'investissement outre-mer dans le secteurdu logement social, J.O. du 14 juin, 11).24juin 20198JURIShebdoimmobilierllJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0224 T 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsANALYSEETMARCHÉSACTUALITÉHausse des charges de copropriété de 5% en 2018, selon l’ARCLa hausse des charges de copropriété en2018 est évalué à 5% selon l’Arc, soit uneévolution nettement supérieure à celle de2017 (2%) et à l’inflation de 2018 (1,3%).Le montant des charges par m2de surfacehabitable est de 50, dans l’hypothèsed’un immeuble équipé de tous les servicescollectifs.Chauffage en hausseLes charges de chauffage sont à la foiscelles qui occupent la plus grande part dutotal (29,2%) et celles qui ont le plus aug-menté en 2018 (+9,8%)La 2e hausse la plus forte est à imputer àl’assurance, qui augmente de 6,9%.Suit la hausse des frais de gestion (+6,5%)qui rassemble une augmentation deshonoraires de base (+5%) et surtout unereprise des facturations de prestations par-ticulières (+20%).Sur ce thème, l’ARC souligne que cettereprise résulte principalement des factura-tions au temps passé et qu’elle vise notam-ment l’immatriculation de la copropriété. Pour le chauffage, le nombre de degrésjours unifiés (DJU) ayant été constant en2018 par rapport au 2017, c’est la haussedes tarifs de l’énergie qui explique la pro-gression de la dépense. La hausse la plusvive est celle du fioul (+22,3%), du gaz(+12%) et du réseau urbain (+11,5%). Lahausse de l’électricité est bien moindre(+1,3%).En 2017, les copropriétaires avaient béné-ficié d’une baisse de -1,1% des charges dechauffage en raison d’une consommationmoindre en DJU.La hausse des primes d’assurance est com-parable à celle des exercices antérieurs.L’ARC observe qu’il y a eu une forte aug-mentation des dégâts des eaux en 2018.En revanche, les dépenses d’entretien etde maintenance évoluent à un rythmeproche de celui de l’inflation en raison dela mise en concurrence.Les hausses de dépenses de gardiennagesont moins fortes qu’elles ne l’ont été en2017, année qui avait été marquée par lamise en place des dispositifs de prévoyan-ce et de mutuelle.Analysée sur longue période, la hausse descharges de copropriété représente unevariation de +3,6% par an depuis 2000,soit un cumul de 67%. Par comparaison,l’inflation a augmenté de +1,6% par anen moyenne, soit un total de 28%.Les charges plus chères à ParisLe montant de charges varie sensiblementCharges par /m2SHAB/anRatio par m2habitable 2018Évolution2018 / 2017Chauffage14,6 +9,8 %Gardiennage10,0 +2,9 %Entretien8,0 +1,5 %Frais de gestion 6,2 +6,5 %Eau froide4,5 +1 %Assurance3,1 +6,9 %Ascenseur2,9 +1,5 %Parking0,7 +1,5 %Total50,0 +5,0 %Charges de copropriétéen 2018. Source: ARCsuivant les régions climatiques. Le niveau leplus haut est observé à Paris (54,7 le m2)et le plus bas en zone méditerranéenne(36,5 ). En Ile-de-France, le niveau est de48,8 (hors Paris). Il est de 39,2 en zoneAtlantique et de 44,3 en zone H1 (nord,est et centre).Production de bureaux en haus-se à Paris2 014 000 m2: c’est le volume de bureauxen construction à fin mars2019. Deloitte arecensé 125 opérations, avec 37 nouveauxchantiers (+23% en 6 mois).Deloitte souligne le retour très marqué dela production à la Défense (425 000 m2enchantier, soit 20% de la production de lamétropole). Pour les livraisons, l’étude montre aussiune hausse (34 chantiers achevés).L’Ouest parisien connaît une hausse fortede production: +5% en 6 mois avec1100000m2en chantier dans les Hauts-de-Seine.A l’inverse, l’encours de production deParis intra-muros est en baisse (-33% enun an et demi).L’encours de production progresse en Sei-ne-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne(+5%), le volume de chantiers en coursdépasse 400000m2.(Étude publiée le 20juin 2019).Immobilier de l’ÉtatLe rapport de l’immobilier de l’Etat pour2018 fait le bilan détaillé de l’activité de ladirection de l’immobilier de l’État (DIE).Quelques exemples.Le nombre de concession de logements afortement diminué. Entre 2012 et 2018, lenombre de logements de fonction ouvrantdroit à une concession de logement a bais- de 39% (pour un nombre total deconcession de logements de 11765). L’Étatconcentre les logements de fonction dansles logements dont il est propriétaire.En 2018, la DIE a renégocié 469 baux, per-mettant une économie de 46,3millionsd’euros. (En 2017, la renégociation de 318baux avait permis d’une économie de63millions d’euros.Par ailleurs, l’État a cédé 655 biens en2018, pour un produit de 240millionsd’euros. Les bureaux représentent 49% duproduit des ventes. Le stock de biens àvendre a diminué de 19% entre 2013 et2018. (Rapport publié 19juin 2019).