mardi 29 juillet 2025

JURIShebdo Immobilier n° 780 du 14 octobre 2019

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Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Baux emphytéotiques : Un bail de 50 ans, un loyer symbolique porté à la valeur locative
Géomètre-expert : Contrôle de la discipline
Urbanisme : Constructions en zone de montagne. Notion de constructions traditionnelles appartenant à un même ensemble
– 3 – Rapport –
Fiscalité : faire de l’IFI un “impôt sur la fortune improductive” ?
– 4 -Au Parlement
Au Sénat : projet de loi sur l’économie circulaire
déchets de démolition, terres excavées
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 8 – Actualité –
Circulaire contre l’artificialisation des sols
Le Conseil d’État dresse le bilan des expérimentations
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. – Marché –
Pièces justificatives pour le candidat locataire ou la caution
Qualité du logement : les petites communes en tête
– 8 -Rapport
Le rapport du député Guillaume Vuilletet propose de réformer les politiques de lutte contre l’habitat indigne

jugé>Un bail emphytéotique peut prévoir le paie-ment d’un loyer symbolique puis porté à la“valeur locative” (Civ. 3e, 4 oct. 2019, p.2).>Tout manquement déontologique du géo-mètre-expert, y compris lors d’une expertisejudiciaire, relève de l’instance disciplinairede son ordre professionnel (CE, 25 sept.2019, p.2).>Pour l’urbanisme en zone de montagne, leConseil d’État interprète la notion de groupede constructions traditionnelles (p.2).répondu>Le ministère de l’économie rappelle lesrègles applicables à la TVA sur marge pourla vente de terrains à bâtir (voir p.6).>Le ministre du logement répond à Soniade la Provôté qui l’interrogeait sur la circu-laire contre l’artificialisation des sols (p.6).publié>Un décret du 3octobre modifie la liste despièces que peut demander le bailleur à uncandidat locataire en supprimant l’exigencede la signature pour la pièce d’identité (p.7).débattu>Les sénateurs ont débattu du projet de loisur le gaspillage et l’économie circulaire (p.4 et 5).proposé>Le rapporteur général de la commissiondes finances du Sénat propose de transfor-mer l’IFI en “impôt sur la fortune improduc-tive”(p.3).donné>Le tableau “Paysage à Argenteuil” de Gus-tave Caillebotte a été reçu en dation enpaiement. Il intègre les collections duMusée d’Orsay (p.3).Le bâtiment et l’économie circulaireLe projet de loi sur l’économie circulaire, voté au Sénat le27septembre mérite attention, car le secteur du bâtiment vaêtre mis à contribution. La rapporteure du projet de loi, Martade Cidrac, souligne l’importance du secteur du bâtiment dontles déchets représentent 15% des déchets produits en France. Le bâtiment est impacté par divers biais. En voici trois exemples.Le premier est celui du diagnostic déchets.La loi en cours de débat se propose d’imposer la réalisation d’undiagnostic lors de la réalisation de travaux de démolition ou deréhabilitation significative d’un bâtiment. Les modalités de ce nou-veau “diagnostic déchets”, qui va donc allonger la liste des dia-gnostics obligatoires, seront précisées par un décret. Comme decoutume pour ce genre de documents, le diagnostic déchets devraêtre établi par une personne disposant de garanties de compé-tences, titulaire d’une assurance et sans lien avec l’entreprise pou-vant effectuer les travaux.Le deuxième aspect est celui des décharges sauvages, pour les-quelles les élus sont parfois démunis. Les parlementaires ont étéparticulièrement sensibilisés à cette question par le drame de Signesen août dernier. On se souvient que le maire de cette commune duVar est décédé, renversé par une camionnette alors qu’il intervenaitpour dresser un procès-verbal pour dépôt de gravats en bordure dela route. Le texte renforce les pouvoirs du maire et les sanctions. Ilpermet par exemple de procéder à la vidéo-verbalisation.Le troisième est celui des terres excavées dont le statut est modifié.Le sénateur Jean-Louis Lagourgue proposait l’adoption d’un statutspécifique mais c’est un texte plus léger qui a été voté qui permetune sortie de statut de déchets pour les terres qui ne présentant pasde caractère dangereux, hors des installations classées.Le texte a été renvoyé à l’Assemblée.Parmi les nombreux rapports publiés ces derniers jours, signalonscelui de la commission des finances du Sénat relatif à l’évaluation del’IFI. Les sénateurs proposent, soit de modifier le régime de l’IFI(c’est le choix du rapporteur, Albéric de Montgolfier), soit de reve-nir à un ISF corrigé (option retenue par le président de la commis-sion Vincent Eblé). Quant au député Guillaume Vuilletet, il a remisun rapport au Premier ministre sur l’habitat indigne. Dans la pers-pective d’une ordonnance qui était programmée par la loi Élan, ilpréconise une profonde réforme des multiples procédures de trai-tement de l’habitat indigne pour les rationaliser autour de troisprocédures principales (p 8). Ses propositions, très détaillées, visentaussi à augmenter les informations rassemblées sur un logementpour permettre à l’aide d’une fiche technique, d’en vérifier l’habi-tabilité en la comparant à un référentiel. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 78014 OCTOBRE 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux emphytéotiques: Un bail de 50 ans, un loyer symbolique por- à la valeur locativeGéomètre-expert: Contrôle de la disciplineUrbanisme: Constructions en zone de montagne. Notion deconstructions traditionnelles appartenant à un même ensemble- 3 -Rapport-Fiscalité: faire de l’IFI un “impôt sur la fortune improductive” ?- 4 -Au Parlement-Au Sénat: projet de loi sur l’économie circulairedéchets de démolition, terres excavées- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 8 -Actualité-Circulaire contre l’artificialisation des solsLe Conseil d’État dresse le bilan des expérimentations- 7 -Nominations - Au fil du J.O.- MarchéPièces justificatives pour le candidat locataire ou la cautionQualité du logement: les petites communes en tête- 8 -Rapport-Le rapport du député Guillaume Vuilletet propose de réformer les poli-tiques de lutte contre l’habitat indigneSOMMAIREEDITORIAL
14octobre 20192JURIShebdoimmobilierllBAUX- GÉOMÈTREBaux emphytéotiquesBail de 50 ans. Un loyer symbo-lique, porté à la valeur locative (CA Paris, Pôle 4, ch. 1, 4octobre 2019n°18/01754 et 18/01757)La ville de Paris avait conclu en 1978 un bailde 50 ans avec une association. Le loyerconvenu était de 100F par an pendant 18ans et il devait être porté la valeur loca-tive" à partir de la 19eannée. Le contratajoutait que le loyer "sera ultérieurementrévisable tous les trois ans, les révisionsétant indexées sur l'indice du coût de laconstruction".Fin 2014, la ville de Paris avait émis un titrede recettes de 2,1millions d'euros pour lerattrapage des loyers de 2008 à 2014 et unautre de 371 K pour l'année 2015. L'asso-ciation avait engagé une action devant leTGI de Paris pour voir annuler ces titres derecette, mais sans succès.La cour d'appel confirme la décision dansson principe:« Attendu, d'abord, que cette clause ne pré-voit pas une révision du loyer mais sa fixa-tion après une période durant laquelle leloyer a été fixé à une valeur symboliquecompte tenu des obligations mises à la char-ge du locataire; que les dispositions desarticles L 145-33 et L 145-38 du code decommerce revendiquées par l'associationM. ne sont donc pas applicables;Attendu, ensuite, que dès lors que les dispo-sitions de l'article 1129 du code civil dansleur rédaction antérieure à l'entrée envigueur de l'ordonnance du 10février2016,ne sont pas applicables à la déterminationdu prix lorsqu'aucune disposition particuliè-re n'impose cette détermination à une caté-gorie de contrat, ce qui est le cas du bailemphytéotique, cette clause autorisait la vil-le de Paris à fixer le loyer applicable à comp-ter de la 19eannée en se référant à la valeurlocative des locaux qui constitue une indica-tion suffisamment précise pour fixer le loyer,qu'il appartenait à l'association M., si elleentendait contester ce loyer, de saisir le juged'une demande de résiliation du contrat oude l'indemnisation de son préjudice ».La cour valide ensuite la clause prévoyant lecaractère révisable du loyer sur l'ICC.Une deuxième décision statue sur la ques-tion de la prescription:« Attendu que la prescription de 5 ans s'ap-plique aux créances de loyers litigieuses;que contrairement à ce que soutient la villede Paris, cette prescription n'a pas été inter-rompue lors de la réunion du 7novembre2013 entre l'association M.et […] la ville deParis […] qu'en effet il n'est pas justifié quelors de cette réunion l'association M. areconnu sa dette; que le délai de prescrip-tion n'a donc été interrompu que le30décembre2014 par la délivrance à l'asso-ciation M. de l'avis de sommes à payer por-tant sur les loyers du 7novembre 2008 au31décembre2014; qu'il en résulte que lacréance correspondant aux loyers anté-rieurs au 30décembre 2009 est prescrite ».Observations:De cette affaire, plusieurssolutions à retenir:1. Un bail emphytéotique peut valable-ment prévoir un loyer symbolique enéchange de la réalisation de travaux;Un arrêt de la Cour de cassation (Civ. 3e,6juin 1984 n°83-10946) avait statué surl'efficacité d'une clause résolutoire dupaiement du loyer, pour un bail emphy-téotique de 30 ans et pour lequel il étaitprévu un loyer d'un franc. La cour d'appelavait refusé de faire jouer la clause résolu-toire et la Cour de cassation avait confirméla décision "attendu que l'arrêt constate que laconvention tendait au transfert du coeffi-cient d'occupation du sol afférent à la par-celle, objet du contrat, sur la parcelle voisi-ne en vue de l'édification d'un complexehôtelier moyennant une redevance symbo-lique de 1 franc et retient que l'applicationde la clause résolutoire viderait de sa sub-stance l'accord des parties; Que par ces constatations et énonciationsd'où il résulte que la clause résolutoire n'apas été invoquée de bonne foi, l'arrêt setrouve légalement justifié".2. Le bail peut aussi prévoir de fixer leloyer la valeur locative" au terme d'uncertain délai.3. La prescription quinquennale joue pourles loyers d'un bail emphytéotique.A retenir:Un bail emphytéotique peutprévoir le paiement d’un loyer symboliquepuis porté à la “valeur locative”.Géomètre-expertContrôle de la discipline(CE, 25 sept. 2019, 6eet 5echambres,n°414748)Un recours avait été exercé par un proprié-taire dans un litige de bornage judiciaire àl'encontre du géomètre-expert qui avait étédésigné par le tribunal d'instance.Le conseil régional de l'ordre des géo-mètres-experts (OGE) de Montpellier avaitprononcé un blâme. Or le conseil supérieurde l'OGE avait annulé la décision.Le Conseil d’État annule cette décision. Il sefonde sur la loi du 29juin 1971 sur lesexperts judiciaires et sur l'article 23 de la loidu 7mai 1946 instituant l'OGE. La loi de1946 impose aux géomètres-experts desobligations constituant un corps de règlespropre à cette profession et les sanctionssont d'une nature différente de celles visantles experts judiciaires. Le Conseil d’État endéduit:« tout manquement déontologique com-mis par un géomètre-expert dans l’exercicede ses fonctions, y compris à l’occasiond’une expertise judiciaire, est susceptibled’être sanctionné par l’instance disciplinairede cet ordre professionnel. Dès lors, enjugeant qu’il n’appartient pas à la juridic-tion ordinale de connaître des conditionsdans lesquelles un géomètre-expert exécu-te une mission que lui a confiée le juge civil,si ce n’est dans le cas seraient en causedes manquements détachables de la procé-dure judiciaire, le Conseil supérieur del’ordre des géomètres-experts a entaché sadécision d’une erreur de droit ».Observations:Cet arrêt indique doncqu'une faute du géomètre-expert relèvedu régime spécifique de contrôle des géo-mètres-experts, y compris si celui-ci a éténommé en tant qu'expert judiciaire.Sur les recours à l'encontre d'un géomètre-expert, voir une réponse de la chancelleriedu 3mai2011 (JO AN Q, n°97925). En casd'erreur manifeste d'appréciation, le justi-ciable peut exercer un recours de droit pri- en responsabilité, soit contractuelle soitdélictuelle.A retenir:Tout manquement déontolo-gique du géomètre-expert, y compris lorsd'une expertise judiciaire, relève de l'instan-ce disciplinaire de son ordre professionnel.UrbanismeConstructions en zone de mon-tagne. Notion de constructionsappartenant à un même ensemble(CE, 1eet 4echambres, 2 oct. 2019, n°418666)Une personne avait obtenu un permis deconstruire une maison et une piscine dansune zone naturelle (NBa) dans laquelle ilexistait déjà des constructions. En appel, lepermis avait été annulé.Le Conseil d’État confirme l'annulation dupermis et fournit à cette occasion une inter-prétation des textes régissant l'urbanisationJURISPRUDENCE
en zone de montagne:« il résulte des dispositions du III de l’articleL. 145-3 du code de l’urbanisme, éclairéespar les travaux préparatoires de la loi du2juillet 2003 urbanisme et habitat qui les amodifiées, que l’urbanisation en zone demontagne, sans être autorisée en zoned’urbanisation diffuse, peut être réaliséenon seulement en continuité avec lesbourgs, villages et hameaux existants, maiségalement en continuité avec les « groupesde constructions traditionnelles ou d’habi-tations existants » et qu’est ainsi possiblel’édification de constructions nouvelles encontinuité d’un groupe de constructionstraditionnelles ou d’un groupe d’habita-tions qui, ne s’inscrivant pas dans les tradi-tions locales, ne pourrait être regardé com-me un hameau. L’existence d’un tel groupesuppose plusieurs constructions qui, euégard notamment à leurs caractéristiques, àleur implantation les unes par rapport auxautres et à l’existence de voies et deréseaux, peuvent être perçues commeappartenant à un même ensemble. »La construction projetée étant située dansune zone les habitations étaient espa-cées de 20 à 40 mètres, le Conseil d’État vali-de l'arrêt ayant jugé qu'elles ne se situaientpas en continuité avec un groupe d'habita-tions existant.Observations:L'article L 145-3 du code del'urbanisme fixe les règles spécifiques àl'urbanisation en zone de montagne.Cet arrêt précise donc la notion degroupes de constructions traditionnellesou d'habitation existants; il en refuse laqualification en raison de l'espacement desmaisons.Pour des exemples plus anciens: un arrêtlibéral avait admis la qualité de groupe deconstructions à un ensemble de troisconstructions qui bien que n'étant pasregroupées pour former un hameau,étaient situées à quelques dizaines demètres les unes des autres (CAA Lyon, 11oct. 2011). Un jugement avait dénié laqualité de groupes de constructions tradi-tionnelles à deux habitations et à quelquesconstructions espacées de 13, 200 et 230mètres (TA Grenoble, 18mai 2006). 14octobre 20193JURIShebdoimmobilierllURBANISMEAUSÉNAT❘◗Le cabinet Clifford Chance(FrançoisBonteil pour les aspects juridiques etAlexandre Lagarriguepour la dimen-sion fiscale) a conseillé le groupe AEWlors de la cession de la Tour W (37000m2de bureaux à la Défense) à l’inves-tisseur américain Ares Management.ActeursDans un rapport rendu public le 9octobre,la commission des finances du Sénat adressé un bilan de la transformation del’ISF en impôt sur la fortune immobilière.Le coût global de la réforme était initiale-ment estimé à 3,15milliards d’euros. Soncoût effectif est finalement de 2,9milliardspour 2018.Le gain fiscal est de 8338euros par foyeret il atteint 1,2million pour les 100 pre-miers contribuables à l’ISF.Le Sénat considère qu’il est encore trop tôtpour mesurer l’impact de la réforme surl’exil fiscal des contribuables, mais qu’ilpourrait avoir contribué à freiner lesdéparts, sans pour autant provoquer deretours.Le Sénat déplore que, pour une réformede cette ampleur, le Gouvernement ait faitle choix de légiférer à l’aveugle.Des propositions de réformeEn conclusion, la commission des financesémet d’abord deux préconisations pourlimiter les effets indésirables de la réforme.Indexer le seuil d’assujettissementsurl’inflation pour limiter l’entrée de nou-veaux contribuables dans l’IFI en raison dela flambée des prix de l’immobilier,Renforcer la réduction d’impôt “IFI-don”pour limiter l’effet défavorable de la réfor-me sur la générosité publique.A moyen terme, la commission envisagedeux types possibles de réforme.Revenir à l’ISF sous une forme moderni-séeest l’option préférentielle du présidentde la commission, Vincent Eblé.Il estime que l’ISF est le seul levier dispo-nible pour enrayer la concentration crois-sante des richesses, car l’impopularité desdroits de succession constitue un obstaclemajeur à leur renforcement.Pr ailleurs, le gain fiscal lié à la mise en pla-ce de l’IFI “n’a été que très partiellementréinvesti dans les entreprises françaises,compte tenu notamment des déperditionsvers la consommation et le reste du mon-de. En réalité, il apparaît que la suppres-sion de l’ISF répond avant tout à desmotifs idéologiques”.Il reconnaît que l’ISF avait des défauts,mais du point de vue de son équité, nonde son efficacité. En effet, il permettait auxplus fortunés d’échapper en grande partieà l’impôt, avec le mécanisme de plafonne-ment et l’inflation immobilière avait faitentrer dans le champ de l’impôt des rede-vables qui ne disposaient pas de revenussuffisants pour qu'ils puissent être considé-rés comme fortunés. De ce point de vue, le remplacement del’ISF taxant la seule richesse immobilièreest contre-productif. Vincent Eblé proposede relever le seuil d’assujettissement (de1,3 à 1,8million) pour exonérer les petitesfortunes immobilières, et de revenir au“plafonnement du plafonnement”, ce quirestaurerait la progressivité de l’ISF.Transformer rapidement l’IFI, pour enfaire un “impôt sur la fortune improducti-ve”. C’est le choix du rapporteur général,Albéric de Montgolfier, qui ne souhaitepas un retour de l’ISF car cet impôt est unesingularité française, dans un contexte deconcurrence fiscale accrue.Il ajoute que la suppression de l’ISF a per-mis de diviser par deux en 2017 le nombred’expatriations fiscales et que sa transfor-mation en IFI n’a pesé que de façon margi-nale sur les inégalités. Mais la réformepeut paraître incohérente. Exemples: 1. lapierre papier et l’investissement locatifsont inclus dans l’IFI alors qu’il s‘agit deplacements productifs. 2. L’IFI exclut de sonassiette des actifs qui ne contribuent pas à“l’économie réelle”: vendre un apparte-ment pour s’acheter un yacht peut per-mettre d’échapper à l’IFI… Albéric deMontgolfier propose donc d’inclure dansce nouvel impôt les liquidités, les biens cor-porels et les droits de la propriété littéraireartistique et industrielle si le redevablen’est pas l’auteur. Faire de l’IFI un “impôt sur la fortune improductive”?Dation en paiementLe tableau de Gustave Caillebotte “Paysa-ge à Argenteuil” de 1889 a été acceptépar l’État en tant que dation en paiement.Ce tableau impressionniste intègre les col-lections du Musée d’Orsay il va êtreexposé avant de rejoindre Bayeux.Paysage à Argenteuil© Patrice Schmidt, Paris, Établissement publicdes musées d’Orsay et de l’OrangerieRAPPORT
14octobre 20194JURIShebdoimmobilierllLes sénateurs ont examiné le 24septembrele projet de loi relatif à la lutte contre le gas-pillage et à l’économie circulaire.La secrétaire d’État, Brune Poirson, évoqueles périls climatiques et notamment l’artifi-cialisation des terres. Le XXIesiècle est mar-qué, poursuit la ministre, par une crisesociale et environnementale. La transitionécologique ne peut voir le jour que si elle estun instrument de lutte contre la crise socia-le. Elle estime que les Français interrogent lafinalité d’un capitalisme de surconsomma-tion. D'où la transformation nécessaire versl’économie circulaire.Le coût des déchetsL’impact environnemental nécessite deréduire la consommation de ressourcesnaturelles et la production de plastique. Celapermettra de contribuer à l’objectif de neu-tralité carbone en 2050.Il faut passer de 26% d’emballages plas-tiques recyclés à 90%. Le projet de loi ren-force le principe pollueur-payeur, ce quireprésentera pour les collectivités, un gainde 500millions d’euros par an, y compris lesdéchets sauvages. Les déchets du bâtimentleur coûtent 100millions par an.Un consensus a pu être obtenu sur la reprisegratuite des déchets du bâtiment, dès lorsque ceux-ci ont été triés au préalable, et ce àcompter de 2022.Un observatoire de la gestion des déchetssera mis en place dès septembre. Les mairesauront de nouveaux pouvoirs pour luttercontre les déchets sauvages.La rapporteure, Marta de Cidrac, invite à laréflexion pour produire moins de déchets.Pour le bâtiment, dont les déchets représen-tent 15% des déchets produits en France, lacommission a conservé le principe de créa-tion d’une nouvelle responsabilité élargiedu producteur (REP) avec faculté pour lesprofessionnels concernés d’y déroger, avecreprise gratuite des déchets. Pierre Médevil-le évoque le renforcement des conditionsd’établissement du diagnostic sur le caractè-re réutilisable des produits et déchets dansle secteur du BTP.Claude Kern annonce un amendement pouréviter la sortie du statut de déchets desterres excavées.Discussion par articlesJean-François Husson a obtenu le vote d’unamendement (n°486 ter) qui fixe l’objectifde réduction des déchets à 15% d’ici 2030.Même succès pour Jean-François Longeotpour doubler, à 5%, l’objectif de réemploides déchets (amendement n°56 bis).L’article 1ervise à améliorer l’informationdes consommateurs de produits généra-teurs de déchets. Amendé, il a été voté.L’article 2crée un indice de la réparabilitédes produits électriques. Modifié, il a étéadopté. (JO Sénat débats 24 sept. 2019).Suite des débats le 25septembre avec desarticles relatifs aux défauts de conformitédes biens meubles. La secrétaire d’Étatindique qu’une directive du 20mai2019 surles ventes de biens doit être transposéeavant le 1erjuillet 2021. Elle est donc défavo-rable à des amendements sur ce thème. Cer-tains ont néanmoins été votés.L’article 4 quater, voté, prévoit des sanctionspour défaut d’information des consomma-teurs.Déchets de démolitionAvec l’article 6, les sénateurs abordent laquestion des déchets de démolition. Il impo-se au maître d’ouvrage, lors de travaux dedémolition ou de réhabilitation significativede bâtiments, de réaliser un diagnosticsurla gestion des produits, matériaux et déchetsissus de ces travaux. Le diagnostic produitune information sur leur réemploi ou, àdéfaut, leur valorisation.Un décret doit fixer:- les bâtiments et la nature des travauxconcernés,- le contenu du diagnostic,- les modalités de transmission des informa-tions du diagnostic.Le diagnostic devra être établi par une per-sonne disposant de garanties de compé-tences, titulaire d‘une assurance et sans lienavec l’entreprise pouvant effectuer les tra-vaux.ECONOMIECIRCULAIREAUSÉNATLe bâtiment et la loi sur l’économie circulaireCe projet de loi examiné au Sénat prévoit un nouveau diagnostic sur la gestion desdéchets en cas de travaux dans un bâtiment.reproduction interdite sans autorisationSelon Jean-François Husson, de 5 à 10% deschantiers donnent lieu un diagnostic déchet.Il évoque la perspective d’obliger les maîtresd’œuvre à réfléchir en amont lors de laconception des bâtiments, à un prédiagnos-tic de l’utilisation future des matériaux.Guillaume Gontard a défendu avec succèsl’amendement n°156 précisant le contenudu diagnostic. Il devra notamment indiquerles filières de recyclage recommandées.Bernard Jomier a proposé que le diagnosticsoit communiqué à toutes les parties à l’oc-casion d’opérations immobilières sur le bâti-ment concerné, mais il a retiré l’amende-ment (n°411) et l’article 6 a été adopté.Afin de réduire l’impact du bâtiment surl’environnement, Frédéric Marchand propo-se d’imposer aux constructions neuvesdépassant un certain seuil d’être “initiés enbâti immobilier modelisé” (amendementn°577). Cédant aux arguments de laministre, relevant que la mesure peut repré-senter une contrainte financière et de forma-tion pour les petites entreprises, il a retirél’amendement.L’article 6 bismodifie le code de la com-mande publique (art. L 2111-3) pour impo-ser que 10% des produits achetés soientissus du remploi. Il a été voté.Même vote pour l’amendement n°45 quiprévoit la mise en place de partenariat entreles collectivités et les acteurs de l’économiecirculaire pour la récupération et la valorisa-tion des déchets déposés en déchetterie.L’article 7aborde le thème de la responsabi-lité des producteurs. Il prévoit notammentpour la mise sur le marché de certains pro-duits l’obligation d’un taux minimum d’in-corporation de matière recyclée.(JO Sénat débats, 25 sept. 2019).Principe de la “REP”Après l’adoption le 26 septembre de l’article8 bis relatif aux consignes, les débats ontrepris sur l’article 7 qui a été voté.L’article 8organise l’application du principede responsabilité élargie du producteur.Toute personne qui fabrique, vend ouimporte des produits générateurs dedéchets doit pourvoir à la gestion desdéchets qui en résultent et adopter unedémarche d‘éco-conception des produits.Les producteurs mettent en place des éco-organismes auxquels ils transfèrent leurobligation et versent en contrepartie une
14octobre 20195JURIShebdoimmobilierlldu bâtiment au maître d’ouvrage.La procédure sanctionnant les dépôts sau-vages figure à l’amendement n°685, voté.Un amendement n°453 oblige les entre-prises chargées des travaux de constructionou de démolition à justifier de la traçabilitédes déchets.Le vote de l’amendement n°152 permet auxcollectivités de prendre en compte le coût dela collecte et du traitement des déchets derue dans le taux de la TEOM. Éliane Assasiveut ainsi lutter contre les velléités de centrescommerciaux d‘assurer eux-mêmes leur col-lecte de déchets pour échapper au paiementde la TEOM.Le statut des terres excavéesJean-Louis Lagourgue demande la créationd’un statut des terres excavées pour garantirun haut niveau de traçabilité et prévenir lesatteintes à l’environnement. Il vise à rendreobligatoire un contrôle préalable de la quali- des terres par le promoteur ou le maîtred’ouvrage donnant lieu à un rapport sur laqualité des terres. Les terres impactéesdépassant un certain seuil seraient alors sou-mises à une obligation de traitement préa-lable en installation classée. Ensuite leurréutilisation serait encadrée. Le propriétairedu site receveur devait produire une étudepréalable garantissant l’aptitude du site rece-veur à recevoir les terres excavées et consi-gner le volume des terres excavées réutili-sées pour en garantir la traçabilité. À titredérogatoire une personne réutilisant desterres excavées respectant les seuils, à desfins de réalisation de travaux d’aménage-ment, de réhabilitation ou de constructionpourra recevoir une contrepartie financièrepour l’utilisation de ces terres.Son amendement (n°93 ter) a été rejeté, auprofit de l’amendement n°473 qui permetpour certaines catégories de déchets nondangereux, une procédure de sortie du sta-tut de déchets hors des installations classées.Il en résulte à l’inverse que les terres exca-vées constituant des déchets dangereux nepourront sortir du statut de déchet sans trai-tement dans une installation classée. L’article12prévoit la transposition de plusieursdirectives sur les déchets.Après une seconde délibération sur certainsarticles notamment celui relatif à la consigne,l’ensemble du texte a été voté par 342 voixpour et 1 contre.(Sénat, débats 27septembre2019).contribution financière. Ces éco-organismessont agréés. Le texte fournit une liste de 20secteurs soumis au principe de la REP. Yfigurent outre les médicaments, les voituresou les imprimés papiers, les produits deconstruction (art. L 541-10, 4e du code del’environnement).Il s’agit des produits ou matériaux deconstruction du bâtiment pour les ménagesou professionnels et les déchets, y comprisinertes qui en sont issus. Ils doivent êtrerepris aux conditions suivantes:- sans frais, - en tout point du territoire lorsqu’ils fontl’objet d’une collecte séparée, avec unmaillage du territoire en installation dereprise des déchets,- avec une traçabilité des déchets.Ce système doit être mis en place à compterdu 1erjanvier 2022. D’ici là, des conventionspeuvent être mises en place entre l’État, lesreprésentants du secteur du bâtiment et lescollectivités territoriales pour assurer la ges-tion des déchets et permettant d’assurer lareprise en tout point du territoire desdéchets, avec traçabilité.Jean-François Husson précise que le bâti-ment représente 230millions de tonnes dedéchets par an (77% des déchets), il invite leGouvernement à la concertation.Guillaume Gontard observe que les intérêtséconomiques sont énormes car les contribu-tions rapportent 1,5milliard d’euros par anet que l’État a du mal à contrôler ces res-sources et il demande de replacer l’Ademeau centre du jeu.Joël Labbé déplore que la REP s’appliqueaux produits recyclables et non aux produitsnon recyclables. Il préconise son applicationgénérale (amendement n°52). La rapporteu-re Marta de Cidrac juge que cet élargisse-ment serait contre-productif et qu’il vautmieux négocier avec les producteurs. Avisdéfavorable également de la ministre.L’amendement a été retiré.S’agissant du contrôle des organismes, BrunePoirson propose, plutôt que d’associer l’Étatet les collectivités à leur gouvernance (ce quiest le texte de la commission), de placer lescollectivités dans un comité auprès du conseild’administration et fonctionnant commeorganisme consultatif (amendement n°461).Mais elle n’a pas été suivie. En revanche, a étévoté l’amendement n°310 qui associe au dis-positif les réparateurs professionnels.Jean-François Longeot a évoqué le problèmedes dépôts sauvages d’amiante et demandél’application rétroactive du nouveau dispo-sitif à leur collecte, si le maire les a signalés.Mais il a retiré l’amendement (n°11), la rap-porteure indiquant que la demande estsatisfaite par un amendement à l’article 9qui prévoit une prise en charge par la REPbâtiment de la résorption des dépôts sau-vages issus des déchets du bâtiment.S’agissant de la liste des produits visés par laREP pour le bâtiment, la rapporteure consi-dère qu’il n’y a pas lieu de la détailler carelle doit porter sur l’ensemble des produits,elle ajoute qu’il faut laisser à la filière letemps de s’organiser. La proposition d’unefilière REP spécifique pour le recyclage desfenêtres, défendue par Olivier Jacquin(amendement n°372) n’a pas abouti, la rap-porteure indiquant que l’ensemble des pro-duits et matériaux du bâtiment seront cou-verts par la REP.La rapporteure s’est opposée, mais sans suc-cès, à l’amendement n°683 visant à instituerune REP l’ensemble des produits non recy-clables. Il a été voté malgré l’opposition de laministre. L’article 8 a été adopté.Enfin, l’article 8 ter, complété d’un amende-ment n°312, vise à favoriser la réutilisationde l’eau de pluie, davantage que ne le per-met l’arrêté du 21août 2008. Il a été voté.Le vote de l’amendement n°65 vise à auto-riser une personne à déposer des déchetsdans le point de collecte le plus proche deleur production indépendamment du lieude résidence dans le territoire d’un EPCI.L’article 9prévoit un dispositif harmonisédes consignes de tri. Il a été voté.Un rapport sur la résorption des déchetssauvages sera rédigé (vote de l’amendementn°622 de Pierre Cuypers).(Débats Sénat, 26septembre 2019).Décharges sauvagesSuite des débats le 27septembre. Le voted’un amendement n°256 de Laure Darcosaprès l’article 11vise à mieux lutter contreles décharges sauvages en autorisant laconfiscation du véhicule. D’autres disposi-tions sont prévues: donner aux maires lafaculté de transférer au président d’EPCI lespouvoirs de lutte contre les déchets sau-vages, autoriser la vidéo-verbalisation desauteurs de dépôts sauvages et obligationpour les professionnels du bâtiment de pré-senter un certificat de traitement des déchetsECONOMIECIRCULAIREAUSÉNAT
ments d’urbanisme, contrairement à l’espritde la décentralisation.Julien Denormandie insiste sur la nécessitéd’avoir une volonté politique au niveaulocal mais il ajoute que le Gouvernement achoisi de réorienter l’investissement locatifvers la réhabilitation des centres-villes desvilles moyennes, car on ne peut accepter devoir les centres-villes péricliter.Il poursuit: aucune solution ne peut se défi-nir de manière unique et s’appliquer partoutsur le territoire, mais nous demandons auxpréfets d’accompagner les élus locaux, dansle cadre de cette territorialisation.(Sénat débats 24 sept. 2019). Le Conseil d’État dresse le bilandes expérimentationsLe Conseil d’État a rendu un rapport ilfait le bilan des expérimentations, enobservant que cette pratique s’est beau-coup développée. Il y en a eu 269 depuis2003. Le Conseil d’État estime que certainssecteurs, comme la fiscalité incitative,pourraient davantage donner lieu à expé-rimentations.Considérant que certaines expérimenta-tions manquent de méthodes (parexemple elles sont parfois une simple pré-figuration d’une généralisation de lamesure, dont l’autorité a déjà prévu lamise en œuvre), le Conseil d’État proposeun cadre méthodologique de l’expérimen-tation.Il émet ensuite 14 propositions. En voiciquelques-unes:- Éditer un document de référence expo-sant les principes méthodologiques de l’ex-périmentation;- Modifier la loi du 1eraoût 2003 pour faci-liter la participation des collectivités terri-toriales aux expérimentations;- Étendre et rationaliser les dispositifs juri-diques permanents d’expérimentationsouvertes.(Document publié le 3octobre2019).14octobre 20196JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations24sept. 2019ANn°9838Isabelle Rauch,LaREM, MosellePrélèvement à la sourceet défiscalisation immo-bilièreAction et comptespublicsLe législateur a prévu le versement d'une avancesur le montant des avantages fiscaux accordés aucontribuable l'année précédente. Elle est de 60%et elle est versée au 15janvier.La loi de finance pour 2019 en a élargi le champd'application, y incluant les réductions d'impôtpour investissement locatif (Pinel, Duflot, Censi-Bouvard, Scellier).Pour l'investissementlocatif, 500000 con-tribuables en ont bénéfi-cié en janvier2019 pour1, 2milliards d'euros,précise la réponse.24sept. 2019ANn°1835Olivier Falorni,Libertés et Terri-toires, Charente-MaritimeTVA sur marge et ventede terrains à bâtirÉconomieLe régime de la TVA sur marge, qui est dérogatoire au principe que le TVAs'applique sur le prix total, suppose que le bien revendu ait une qualificationidentique au bien acquis. En cas d'un lot revendu comme terrain bâtir ayantété acquis comme terrain d'assiette d'un immeuble bâti, l'identité entre lebien acquis et le bien revendu n'est pas vérifiée. La revente est soumise àTVA sur le prix total. Des réponses ministérielles de 2016 précisaient que lebien revendu doit être identique au bien acquis quant à ses caractéristiquesphysiques. Ce commentaire ayant donné lieu à difficulté d'application, il estadmis, pour les opérations en cours, en cas d'acquisition d'un terrain ou unimmeuble qui n'a pas ouvert droit à déduction par un lotisseur ou un amé-nageur qui procède ensuite à sa division pour la revente par lots, que cesventes puissent bénéficier du régime de la marge si la seule condition d'iden-tité juridique est respectée.24sept. 2019ANn°20540Thomas Rudigoz,LaREM, RhôneRépartiteurs dechauffageVille et logementLe décret du 22mai 2019 sur la détermination dequantité de chaleur consommée et la réparationdes frais de chauffage renvoie à un arrêté le soinde fixer la liste des motifs d'impossibilité tech-nique, les seuils de consommation maximaux et lecontenu de la note justifiant d'une impossibilitétechnique de mise en œuvre des dispositifs. Lapublication du texte interviendra au plus tard àl'automne 2019.Voir arrêté du 6septem-bre 2019, J.O. du10septembre26sept. 2019Sénatn°171ÉlisabethDoineau,UC, MayenneÉvaluation des revenuspour l'APLCohésion des territoiresDès janvier 2020, les revenus servant de base au calcul de l'APL seront baséssur les ressources de la dernière année et non deux ans auparavant. Lesrevenus seront réexaminés tous les 3 mois. Si les revenus récents sont enbaisse, l'APL sera réévaluée, et inversement. Le calcul de l'aide ne changepas. Les planchers de ressources pour le calcul des aides pour les étudiantssont préservés, ils serviront aussi de référence pour les étudiants salariésayant des revenus supérieurs au plancher. Le dispositif d'évaluation for-faitaire est supprimé.Circulaire contre l’artificialisa-tion des solsSonia de la Provôté interroge le ministre dulogement sur la circulaire “zéro artificialisa-tion nette” parue durant l’été et qui inviteles préfets à la fermeté à l’égard des docu-ments d’urbanisme. La sénatrice déplore lerisque que l’État bloque les nouveaux docu-❘◗Benoît Descoursrejointle cabinet d’avocats Ravetcomme associé, en chargede la pratique de droitpénal des affaires.❘◗Eloi Chan devient colla-borateur senior en droitpénal fiscal au sein ducabinet STAS et associés.Acteurs
14octobre 20197JURIShebdoimmobilierllNOMINATIONSMARCHÉCabinets ministérielsPremier ministre: Maxime Durandeestnommé conseiller technique écologie aucabinet d'Edouard Philippe.(Arrêté du 27septembre2019, J.O. du 1eroct. 2019, n°22).Ville et logement: Nicolas Mazièresestnommé conseiller chargé des relationsavec le Parlement et les élus au cabinet deJulien Denormandie.(Arrêté du 30septembre2019, J.O. du 3 oct.n°79).MagistratureConseil d’État: François Charmontestnommé maître des requêtes au Conseild'Etat. (Décret du 3octobre2019, J.O. du 4oct. n°37).Organismes publicsNotre-Dame: Le général d'arméeJean-Louis Georgelinest nommé préfigurateurde l'établissement public chargé de laconservation et de la restauration de lacathédrale Notre-Dame de Paris.(Décret du 30septembre2019, J.O. du 1eroct. n°45).Conventions collectivesGardiens, concierges et employés d'im-meubles : il est envisagé l'extension del’avenant n°99 du 4juin2019 portantcréation d'une cotisation conventionnellepour la formationprofessionnelle des per-sonnels d'immeubles.(Avis publié au J.O. du 2octobre2019,n°97). TourismeSont classées comme stations de tourismeles communes de:- Saint François Longchamp (Savoie),- Valmeinier (Savoie)(Décrets du 3octobre2019, J.O. du 5 oct.n°9 et10).Calcul des APLLes paramètres de calcul des APL sontrevalorisés de 0,3%.Le nouvel arrêté rassemble l'ensemble deschiffres nécessaires au calcul des alloca-tions.Le texte entre en vigueur pour les presta-tions dues à comptes du 1eroctobre 2019.(Arrêté du 27septembre2019 relatif au cal-cul des aides personnelles au logement et dela prime de déménagement, J.O. du 1eroct.2019, n°21).AU FIL DU J.O.Marché du logement: l’attraitde la proximité des métropolesSelon le réseau ORPI, les prix des loge-ments ont augmenté en un an de 0,4% à2700 le m2. Mais alors que les prix pro-gressent de 1,1% en zone tendue(3638), ils diminuent de -2% en zonenon tendue (2163).Pour la présidente du réseau, ChristineFumagalli, il devient intéressant pour lesacquéreurs de se tourner vers des villes àproximité des métropoles. On trouve parexemple des logements à 1700 le m2àMontauban, à 50 minutes en voiture deToulouse. (Communiqué du 8 oct. 2019). Le marché de l’immobilier d’en-treprise actifLe 3etrimestre 2019 a marqué une fortehausse de l’investissement en immobilierd’entreprise, en France (+72%) par rap-port au 3etrimestre 2018. Pour les 9 pre-miers mois de l’année, la progression estde 23% indique Vincent Bollaert (KnightFrank).Les bureaux recueillent l’essentiel desvolumes investis (75%), notamment à LaDéfense. Selon Knight Frank, l’investisse-ment à La Défense pourrait atteindre3,5milliards pour l’année 2019 soit unrecord.Le secteur du commerce est également enhausse sur l’année (+9%) à 2,6milliardsPièces justificatives pour le can-didat locataire ou la cautionLa liste des pièces justificatives qui peuventêtre demandées à un candidat locataireou à la personne qui se porte caution estfixée par le décret du 5novembre2015.Dans la liste des documents qui permet-tent de justifier de l'identité, le texte de2015 prévoit une "une pièce justificatived'identité en cours de validité, comportantla photographie et la signature du titulai-re" parmi les trois mentionnés: CNI, passe-port ou permis de conduire.Or certains documents étrangers ne com-prennent pas la signature du titulaire. Afind'éviter que des candidats étrangers nerencontrent des difficultés à se loger dufait de cette exigence, le nouveau textesupprime l'exigence de la signature. Lanotice du décret explique par ailleurs quela présence de la signature ne permet pasd'établir l'authenticité du document.(Décret n°2019-1019 du 3octobre2019 sup-primant la condition de signature de la piècejustificative d'identité pouvant être deman-dée au candidat à la location et à sa caution,J.O. du 5 oct. 2019, n°22).d’euros. Pour ce secteur, 60% des volumesont été investis à Paris.Pour les actifs industriels, la baisse est de -4%. Le conseil en relativise l’amplitude enobservant que ce niveau d’investissement(2,5milliards) reste supérieur à la moyennedécennale.Les investisseurs étrangers occupent 52%du marché. Knight Frank met en évidencela forte présence des Coréens. Ils occupent32% des investissements étrangers, devantles Américains. Ils ont par exemple acquisle Crystal Park à Neuilly. Le volume totaldes investissements en 2019 pourraitdépasser le record de 2019 (30,4milliardsd’euros). (Communiqué du 7 oct. 2019). Qualité du logement: les petitescommunes en têteLa note de satisfaction du logement culmi-ne à 7,0 sur 10 dans les communes rurales,tandis qu’elle chute à 6,4 dans l’agglomé-ration parisienne. L’enquête publiée parQualitel montre que plus on habite dansune petite commune, plus on est satisfaitde la qualité de son logement.Cela se vérifie pour une série de critères etpar exemple pour le confort thermique.L’indice de satisfaction est de 75% dans lescommunes rurales, de 70% dans les villesmoyennes, 68% dans les métropoles et67% dans l’agglomération parisienne.Dans les métropoles qui ont connu uneforte croissance de leur parc de logementsaprès guerre (1945-1980), comme Paris,Lyon, Marseille, Lille et Nice, l’urbanisationa impliqué de construire rapidement à coûtréduit, avec des exigences réglementairesplus faibles, la note moyenne de qualitéperçue y est inférieure à la moyenne (saufNice). Les “nouvelles” métropoles, qui sesont développées plus récemment (Rennes,Montpellier, Toulouse et Bordeaux) ont unparc construit aux deux tiers après 1980 etun niveau de qualité de logement plus éle-vé. Le défi en termes de qualité de loge-ment est plus important dans ces métro-poles “anciennes”, conclut Bertrand Del-cambre, président de Qualitel.(Dossier présenté le 8octobre2019).Fin du PTZLe groupe Credixia souligne que lesbanques commencent à arrêter l’instruc-tion des dossiers de PTZ, eu égard au volu-me des dossiers en cours d’étude.En pratique, les emprunteurs qui souhai-tent obtenir un prêt à taux zéro doiventdéposer leur dossier de crédit d’ici le7novembre 2019.(Communiqué du 9octobre 2019).
Le député LaREM du Val d’Oise, GuillaumeVuilletet a présenté le 8 octobre au Pre-mier ministre un rapport sur la lutte contrel’habitat indigne.Ce rapport s’inscrit dans le projet d’ordon-nance prévu par l’article 198 de la loi Élanet visant à simplifier les procédures.Le rapport du député rappelle qu’il existe21 procédures de lutte contre l’habitatindigne, dispersées dans 4 codes.Il propose des réformes profondes en com-mençant par le développement d’un réfé-rérentiel national unique des conditionsminimales d’habitabilité. Cela permettra decréer un outil unique de diagnostic dulogement et de construire un indicateurd’habitabilité, selon l’ampleur du désordreet la gravité du risque.Afin de simplifier les polices spéciales del’habitat, il propose une police uniquecomposée de 3 ou 4 procédures, inscritesdans le CCH et confiée à une autoritéunique.Cas 1: il vise leslocaux qui ne sont pasdes logementsen raison de leurs dimen-sions ne respectant par les minimumsrequis ou de leur situation en sous-sol oudu caractère précaire de la construction. Ilpeut s’agir aussi de logements suroccupés.Dans ces cas, le local peut faire l’objet detravaux de transformation pour qu’ilréponde aux caractéristiques de l’habitabi-lité (sauf la suroccupation). Cas 2. Il s’agit d’une procédure visant destravaux d’habitabilité et de sécurité visantà supprimer des risques. L’éventail des 6procédures sur les désordres du bâtimentserait alors réunies. Pourraient être pres-crits des travaux de réparation, de démoli-tion ou de nettoyage. Ce cas permettraitde regrouper des procédures régies par leCCH ou le code de la santé publique.Après le diagnostic et à l’issue de la procé-dure, l’arrêté déterminera les mesures quele propriétaire devra réaliser.Cas 3. Une procédure optionnelle seraitprévue pour les travaux dont le coût excè-de celui de la reconstruction.Cas 4. Une procédure spécifique seraitmise en place en cas de danger imminentnécessitant une intervention urgente. Laphase contradictoire serait simplifiée pourréduire les délais. Elle rassemblerait 5 pro-cédures d’urgence des deux codes.RAPPORT14octobre 20198JURIShebdoimmobilierllJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0224 T 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsLe rapport Vuilletet propose de réformer les politiques de lutte contre l’habitat indigneCasObjetProcédures actuelles regroupées1Locaux / Logements impropres àl’habitation par leur configurationou leur occupation entraînant unrelogementdéfinitif des ménagespour les protéger2Logements ou immeubles présen-tant des désordres induisant desrisques à supprimer par la réalisa-tion de travaux sur le bâti ou seséquipements (avec ou sans interdic-tion d’habiter)- bâtiment menaçant ruine, péril ordinaire (art. L 511-1du CCH)- sécurité des équipements communs des immeublescollectifs (art. L 129-1 du CCH)- sécurité des ERP (art. L 123-1 du CCH)- insalubrité remédiable (art. L 1331-26 et s. du CSP)- saturnisme (art. L 1334-2 du CSP)- amiante (art. L 1334-14 du CSP)- utilisation non conforme - dangereuse du logementqui nécessite des travaux (art. L 1331-24 du CSP)- manquement au règlement sanitaire départemental(art. L 1311-1 du CSP) et - procédure civile de décence3*Logements ou immeubles présentantdes désordres dont lecoût des tra-vauxserait supérieur au coût de laconstruction neuve (sans prescriptionde mesures de travaux)4Situations d’urgenceou de dangerimminent nécessitant une interven-tion urgente pour supprimer le risque(avec phase contradictoire allégée)avant la mise en œuvre d’une procé-dure relevant des cas 1,2 ou 3- incurie (art. L 1311-4 du CSP)- danger imminent (art. L 1331-26-1 du CSP)- saturnisme infantile (art. L 1334-1 et 1334-2 du CSP)- péril imminent (art. L 511-2 et 3 du CCH)- équipements communs (art. L 129-1 du CCH)* cas optionnelLes 4 cas de procédures proposées pour traiter l’habitat indigneTexteProcédureNombred’arrêtésArt. L 511-1CCHImmeubles mena-çant ruine (péril)1011Art. L 1331-4CSPUrgence du dangersanitaire ponctuel935Art. L 1334-2CSPSaturnisme913Art. L 1331-26CSPInsalubrité remé-diable803Art. L1331-22CSPLocaux impropres àl’habitation408Art. L 1331-26-1 CSPDanger imminent329Art. L 1331-26CSPInsalubrité irrémé-diable184Les arrêtés les plus fréquents(2016, rapport, p.107)Les autres cas représentent moins de 50 procédures par an.Enfin, il est proposé de maintenir la policegénérale du maire pour lui permettre d’in-tervenir rapidement, tout en renforçant sespouvoirs.Le rapport aborde d’autres aspects d’orga-nisation en proposant par exemple de pré-parer le transfert de la compétence “habi-tabilité” à un acteur unique pour favoriserla convergence des politiques.Il traite aussi de l’incidence de ces ques-tions sur le droit des occupants. À cetégard il propose de renforcer les sanctionsnotamment des astreintes.Fiche techniqueIl propose, en partant des nombreusesinformations qui existent déjà émanantdes divers diagnostics, d’établir une formede fiche technique d’un logement, qui per-mette la comparaison avec un référentiel,autour de l’idée de l’habitabilité d'un local. Le rapport comporte aussi un volet visant àaccompagner les propriétaires pour effec-tuer les travaux, par exemple en prévoyantun taux de TVA à 5,5% au lieu de 10%pour les travaux d’habitabilité. Afin d’évi-ter l’appropriation de la pleine propriété, ilest proposé de démocratiser les baux àréhabilitation. En considération de l’impor-tance des enjeux, le rapport propose dedérouler un plan national décennal pourdonner à tous un logement habitable. L’ef-fort financier est estimé à 1,3milliard d’eu-ros par an. Il permettrait de traiter 325000logements en dix ans. Le rapport reconnaîtpar ailleurs que la ville de Marseille nécessi-te une mission spécifique.RAPPORT