– 2 – Débats à l’Assemblée –
Le volet urbanisme de la loi ALUR
– 5 – Débats au Sénat –
Les sénateurs votent le projet de loi sur la consommation
– 6 – Dossier –
Le point sur… le syndic de copropriété
Le point de vue de Jean-François Buet, président de la FNAIM
Le point de vue d’Étienne Ginot, président d’Unis
– 10 – Débats à l’Assemblée –
De nouvelles ordonnances en préparation
– 11 – Urbanisme –
Trois ordonnances d’urbanisme en conseil des ministres
– 12 – Études –
Hausse des charges de copropriété, selon l’ARC
Le Crédit Foncier analyse l’investisseur type
– 13 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Fin de bail dérogatoire
– 14 – Nominations – Agenda – Au fil du JO –
– 16 – Rencontre –
Maires bâtisseurs : battus ou élus. L’ADEF prépare les Assises du foncier
8octobre 20132JURIShheebbddooimmobilier••Les dispositions de la loi ALUR relatives àl’urbanisme ont été examinées par les dépu-tés le 13septembre dernier. Jean-FrédéricPoisson insiste sur la nécessité de redonnerde la cohérence aux différents documentsd’urbanisme, en travaillant par exemple àleur articulation avec les chartes des parcsnaturels (JO AN déb. 14 sept. p.8883).Sur l’article 58, Cécile Duflot explique qu’ils’agit de lutter contre l’artificialisation dessols. Ce sera le rôle des PLUI et d’autres dis-positions, comme celle relative aux zones2AU.■L’urbanisme commercialrejoint le droit communLa ministre de l’artisanat, du commerce etdu tourisme, Sylvia Pinel, explique l’objectifqui prévaut dans le projet de réforme del’urbanisme commercial. Il s’agit de préser-ver le commerce de proximité, de maîtriserl’étalement urbain et de promouvoir uneoffre commerciale diversifiée et équilibrée(p.8884).La réforme comprend 2 volets:1. Intégration de l’urbanisme commercialdans le droit commun de l’urbanisme, avecune simplification des procédures et enrepositionnant le SCOT comme documentde référence. Les documentsd’aménagement commercial sont suppri-més et les orientations commerciales sontintégrées dans le document d’orientation etd’objectif du SCOT. Ces orientations sontobligatoires. Les commissionsd’aménagement commercial “deviendrontdes instances consulaires qui rendent unavis conforme sur les permis qui leur serontsoumis”. Les entreprises déposeront doncun dossier unique, source de gain de temps.2. Un 2evolet de la réforme interviendra lorsdu projet de loi sur l’artisanat, le commer-ceet les très petites entreprises, début 2014.Il doit revoir la composition des commis-sions départementales d’aménagementcommercial, “en renforçant la place des élustoute en professionnalisant leurs membresafin de favoriser l’émergence d’une doctrinesur les projets commerciaux”. Il est prévuaussi d’améliorer la transparence des com-missions.Quant à la réforme des drive, la ministreprécise qu’elle ne sera pas rétroactive. Maiselle ajoute que le but est de faire de la ques-tion commerciale un volet structurant desdocuments d’urbanisme: “le permis deconstruire matérialisera la conformité d’unprojet, notamment commercial, avec cettestratégie territoriale”.François Brottes se félicite de ce projetd’intégration de l’urbanisme commercialdans le droit commun de l’urbanisme.Jacques Krabal approuve aussi l’idée que leSCOT devienne un document de planifica-tion, d’aménagement et d’orientation trèsfort, incluant des objectifs environnemen-taux et écologiques.Michel Piron indique que le massacre desentrées de ville a pour cause l’urbanismecommercial. “Au nom du droit de la concur-rence, on s’exonère de toute contrainte, oupresque, d’aménagement du territoire”(p.8887). Or désormais, la jurisprudenceeuropéenne admet parfaitement que laliberté d’installation du commerce soit enca-drée par des politiques d’aménagement duterritoire. L’enjeu est de “refabriquer del’urbanité”, de la cité.Or le député souligne que le texte précédentqui avait été adopté au Sénat (mais seule-ment en première lecture), était bienmeilleur; il était parfaitement compatibleavec le droit européen. Michel Pirons’étonne donc que les CDAC et la CNACsoient maintenues, ce qui laisse une place àl’urbanisme d’exception commercial.Jean-Frédéric Poisson (amendement n°988)insiste sur la nécessité de tenir compte de ladimension communale dans la détermina-tion des secteurs concernés par un parcnaturel régional.Mais la rapporteure, Audrey Linkenheldestime qu’il n’est pas nécessaire qu’il existeun lien direct entre le PLU et la charte.Cécile Duflot précise que l’objectif est sim-plement que le syndicat d’un parc naturelrégional puisse être la structure qui élaborele SCOT si la commune ou l’EPCI luidélègue cette tâche (p.8896). Par ailleurs,une charte de PNR pourra intégrer un cha-pitre spécifique lui permettant d’avoir lamême valeur qu'un SCOT si aucune partiede son territoire n’est couverte par un telschéma. Le débat a tourné au dialogue desourds entre Jean-Frédéric Poisson et CécileDuflot. Le député estime que si les chartesperdent leur caractère opposable à l’égarddes SCOT, il y aura une incitation à ne plusréviser leurs aspects tenant à la biodiversitéou à la protection du patrimoine (p.8897)LLEEPPRROOJJEETTDDEELLOOIIAALLUURRÀÀLL’’AASSSSEEMMBBLLÉÉEEAAUUPPAARRLLEEMMEENNTTLe volet urbanisme du projet de loi ALURVoté à l’Assemblée le 17septembre, le projet de loi ALUR sera examiné au Sénat àpartir du 22octobre.mais Cécile Duflot indique qu’un SCOT esttoujours conforme à une charte de parc(p.8898). L’amendement n°988 a été rejeté.Laurence Abeille a soutenu un amendementn°1040 pour imposer la réalisation de par-kings en plein air avec un revêtement per-méable, mais elle l’a retiré (p.8901). Mêmesort pour l’amendement n°1041 qui voulaitimposer des toitures végétalisées.■Plus court et plus doucement!François Brottes a obtenu le vote del’amendement n°1208, visant à intégrerl’approche qualitative dans les objectifs desmodes de déplacement. Il a présenté sontexte en faisant référence à une limitation devitesse à 70km/h sur une “autoroute rai-sonnée” et en affirmant que “le temps dedéplacement est plus court quand on rouleplus doucement” (p.8903)…Michel Heinrich a proposé de supprimer lesschémas de secteurs, mais il n’a pas été sui-vi (rejet de l’amendement n°112).Pour faciliter l’urbanisation dans les zonesde montagne, Frédérique Massat a proposéd’assouplir les règles d’interdictiond’ouverture à l’urbanisation, mais elle a reti-ré son amendement (n°128).Marcel Rogemont souhait réglementer lataille des constructions pour empêcher laréalisation de grands logements privés faceà de petits logements sociaux, mais il a reti-ré l’amendement (n°607).■Deux procédures liées, maisdeux procédures quand mêmeSur l’urbanisme commercial, Benoist Appa-ru critique la réforme proposée, relevant quesi les procédures sont fusionnées, aucunen’est supprimée. De plus, alors que les deuxprocédures peuvent aujourd’hui être ins-truites en parallèle, désormais, elles le serontde façon consécutive; il n’est donc pas cer-tain que cela soit plus rapide (p.8911).L’ancien ministre observe par ailleurs que laréglementation des drive arrive après labataille, car il en existe déjà 2500. FrançoisBrottes émet des réserves sur le systèmeactuel: un projet peut être soumis à laCDAC dans une certaine forme mais celuiqui est construit n’a parfois aucune ressem-blance avec celui qui était présenté en com-mission (p.89212). La réforme permettra demieux lier le destin des deux procédures.François de Rugy rappelle que lors de laprécédente législature, la loi de modernisa-tion de l’économie avait déstabilisé le sec-teur et provoqué des conséquences urbanis-tiques non négligeables. Il soutientl’intégration de l’urbanisme commercial dans le droit commun de l’urbanisme.A été voté l’amendement n°1287 du Gou-vernement, qui prévoit que le documentd’orientation et d’objectifs précise les objec-tifs relatifs à l’équipement commercial etartisanal (p.8914). Même vote pour le n°291présenté par Jacques Krabal qui soumet àautorisation la création de drive à partir de20m2. L’article 58 a été voté.Le vote de l’amendement n°1285 du Gou-vernement prévoit l’articulation entre lesautorisations d‘exploitation commerciale etle permis de construire (art. L 425-4 nouveaudu code de l’urbanisme).Si le projet est soumis à autorisationd’exploitation commerciale, le permis deconstruire vaudra autorisation de l’article L752-1 du code de commerce (lire le texte del’article en encadré).Enfin, un amendement n°1203 de Chris-tophe Borgel autorise l’élaboration d’uninter-SCOT entre territoires contigus et dis-posant de SCOT (p.8915).A été voté en l’état l’article 59qui vise àprendre en compte l’ensemble des modesd’habitat.Selon le projet de loi il s’agit de“rendre obligatoire dans les documentsd’urbanisme la prise en compte del’ensemble des modes d’habitat installés defaçon permanente sur le territoire de la com-mune et d’ajouter l’objectif de prise en comp-te des besoins en matière de mobilité par lesSCOT, les PLU et les cartes communales.”L’article 60relatif à la modernisation descartes communaleset l’article 61relatif à lacompétence des communes en matière dedélivrance des autorisations d’urbanismeont aussi été votés sans modification. Lescommunes couvertes par une carte commu-nale deviennent ainsi compétentes en matiè-re de délivrance d’autorisation du droit dessols.L’article 62concerne la transformation desPOS en PLU, il a été voté. L’article 63pré-voit des transferts de compétence. Les inter-communalités deviennent de plein droitcompétentes en matière de carte communa-le ou de PLU, mais des dispositions transi-toires sont prévues.Cet article laisse un délai de 3 ans aux inter-communalités pour élaborer un PLU inter-communal. Jean-Marie Tetard a défendu unamendement de suppression. (n°151), Fran-çois de Rugy au contraire souligne l’intérêtdu dispositif qui clarifie: le SCOT sera àl’échelle de l’intercommunalité, mais le per-mis de construire à l’échelle de la commune(p.8920). L’amendement de suppression aété rejeté et l’article 63, voté.À l’article 64qui vise le contenu du PLU, un3eamendement sur l’urbanisme commerciala été voté (n°1286). Il prévoit, en l’absencede SCOT, que les orientationsd’aménagement et de programmation duPLU élaboré par un EPCI comportent lesobjectifs d’équipement commercial et artisa-nal.Un amendement n° 690 de Jacques Krabal aété voté pour intégrer les obligations de sta-tionnement pour les vélos dans lesimmeubles d‘habitation et de bureaux(modification de l’article L 123-1-12 du codede l’urbanisme fixant le contenu du règle-ment du PLU). L’article 64 a été voté.L’article 64 bisprévoit d’actualiser le dispo-sitif créé en 2003 qui vise à créer, danschaque département, une commission deconciliation en matière d’élaboration deSCOT, de schéma de secteur, de PLU et decarte communale. Sylvain Berrrios a propo-sé de supprimer cette commission, mais iln’a pas été suivi (rejet de l’amendementn°342).■Lutte contre l’étalement urbainL’article 65vise à lutter contre l’étalementurbain. Brigitte Allain rappelle l’objectif duPrésident de la République de “zéro artifi-cialisation des sols à l’horizon 2020”(p.8926). Elle déplore la déclaration du Pré-sident indiquant que l’agrandissement desporcheries ne sera plus soumis à autorisa-tion.Cet article prévoit notamment que les zonesà urbaniser doivent être urbanisées oureclassées en zones naturellesdans un délaide 9 ans. À défaut, elles retrouvent leurzonage antérieur. L’article amendé a étévoté.François Brottes a fait voter un amendementn°1209 visant à faciliter la construction surdes terrains en friche (dans les communesnon couvertes par un PLU ou une carte com-munale). L’article 66 a été voté.Même vote pour les articles66 bis et 67ain-si que pour l’article 68, relatif aux établisse-ments publics fonciers d’État. Ce dernierarticle prévoit que l’État peut créer des EPF,dans les territoires où les enjeux d’intérêtgénéral en matière d’aménagement et dedéveloppement durable le justifient. Leurjuxtaposition avec des EPF locaux créésdepuis plus de 3 ans est soumise à l’accorddes EPCI des communes concernées. Voteégalement de l’article 69relatif aux EPFlocaux.À l’article 70qui modifie le mode de fonc-tionnement du droit de préemption, Fran-çois Pupponi a obtenu le vote d’un amende-ment n°985 afin de permettre aux com-munes de préempter des parts de SCI, afinde lutter contre les marchands de sommeil,comme elles peuvent le faire pour desimmeubles (p.8932).■Les cessions de parts de SCIsoumises à acte authentiqueJean-Luc Laurent précise que les SCI doiventdéposer à la mairie une déclarationd’intention d’aliéner.Cécile Duflot reconnaît que, sans formalitéd’enregistrement, il est très difficiled’effectuer une préemption. “Nous devronstravailler sur cette question pour soumettreles SCI à une forme de réglementation quis’apparente plus à la réglementation sur lacession des biens immobiliers qu’à la régle-mentation commerciale”.L’article 70 a été voté, ainsi que l’article 70bis.Le vote de l’amendement n°930 permet à lacommune de transférer àl’intercommunalité ses droits sur les bienssans maître.Puis a été adopté l’amendement n°1028 de8octobre 20133JURIShheebbddooimmobilier••LLEEPPRROOJJEETTDDEELLOOIIAALLUURRÀÀLL’’AASSSSEEMMBBLLÉÉEEAAUUPPAARRLLEEMMEENNTT■Autorisation d’urbanisme etautorisation d’exploitation com-mercialeSelon l’article 58 bis du projet de loi, l’articleL425-4 du code de l’urbanisme serait ainsirédigé:“Lorsque le projet est soumis à autorisationd’exploitation commerciale, le permis deconstruire tient lieu d’autorisation pré-vue à l’article L. 752-1du code de com-merce dès lors que la demande de permis afait l’objet d’un avis favorable de la commis-sion départementale d’aménagement com-mercial ou, le cas échéant, de la Commissionnationale d’aménagement commercial.À peine d’irrecevabilité, la saisine de lacommission nationalepar les personnesmentionnées à l’article L. 752-17 du mêmecode est un préalable obligatoire aurecours contentieux dirigé contre la déci-sion de l’autorité administrative compéten-te pour délivrer le permis de construire, saufà l’égard des moyens autres que ceux tirésde l’illégalité de l’avis mentionné au pre-mier alinéa du présent article.”■Cessions de parts de SCIL’article 70 quater nouveau prévoit decompléter ainsi l’article 1861 du codecivil: “Toute cession de parts socialesd’une société civile immobilière ou d’unesociété à prépondérance immobilière estsoumise à l’article 710-1.” François Pupponi qui soumet à publicité lescessions de parts de SCI.Le renvoi à l’article 710-1 du code civil (voirencadré) impose le recours à l’acte authen-tique.Après le vote sans amendement de l’article71, l’article 72vise à autoriser lesgéomètrestopographesà accéder à la profession degéomètres experts.Pour cela, explique Audrey Linkenhelddéfendant avec succès l’amendementn°1062, ils devront avoir obtenu une qualifi-cation professionnelle, ou être diplômés etavoir exercé un stage sous le contrôle d’ungéomètre expert. L’article a été voté.■Le “coefficient de biotope”Laurence Abeille propose alors de créer uncoefficient de biotope par surface dans lesdocuments d’urbanisme. Il s’agit d’éviter la“bétonnisation” excessive. Cela permettralors de l’élaboration des documentsd’urbanisme, que la nature et la diversitésoient clairement prises en compte enamont.Cet amendement (n°1058) qui a été voté(p.8935) complète le contenu que peut avoirle règlement du PLU en permettant de pré-voir que “des règles peuvent en outre impo-ser une part minimale de surfaces nonimperméabilisées ou éco-aménageables,éventuellement pondérées en fonction deleur nature, afin de contribuer au maintiende la biodiversité et de la nature en ville”.Jacques Myard soutient alors un amende-ment n°708 pour s’opposer à la suppressiondu COS, au moins dans les zones protégéesau titre des sites. Mais la ministre considèreque le COS et la surface minimum pourconstruire sont des outils particulièrementnéfastes pour la consommation d’espacesnaturels. L’amendement a été rejeté etl’article voté.Après l’article 74, également voté, l’article 75concerne les lotissements. Un amendementde la rapporteure (n°1097) vise à régler laquestion des règlements de lotissementsanciens. En dépit des réserves de la ministre,il a été voté. Le texte prévoit la péremptionautomatique, au-delà de 5 ans aprèsl’adoption de la loi, des dispositions ducahier des charges, de nature non réglemen-taire, qui ont pour objet d’interdire ou derestreindre le droit de construire. La ministresouligne que cette disposition encourt unrisque de contrôle constitutionnel, mais lesdéputés ont passé outre. L’article 75 a étévoté.L’article 76sur l’aménagement opération-nel a été voté en l’état. Même vote pourl’article 77concernant les associationsfon-cièresurbaines, et l’amendement n°1185qui crée un texte sur les organismes de fon-cier solidaire.L’article 78comporte des dispositions sur leprojet urbain partenarial, il a été adopté.L’article 78 bisautorise des opérations deréhabilitation ou de réaménagement urbainen zone C des plans d’exposition au bruit, àcondition que ces opérations n’entraînentpas d’augmentation significative de lapopulation soumise aux nuisances sonores.Il a été adopté sans modification (p.8939).Même vote pour l’article 78 ter(créant unarticle L 200-3 dans le code de l’urbanismerelatif à des conventions de mandat passéespar l’État et les collectivités territoriales),l’article 79(projets d’intérêt majeur, art. L350-1 et suiv. nouveaux du code del’urbanisme) et l’article 80(participation dupublic sur les projets de travaux oud’aménagements hors étude d’impact).L’article 81permet au conseil municipaldans des territoires non couverts par un PU,d’identifier des éléments présentant un inté-rêt architectural ou paysager et de définirdes mesures de protection. ll a été complétépour étendre cette possible protection auxéléments présentant un intérêt écologique(vote de l’amendement n°1060 de BrigitteAllain, p.8940).■Ratification d’ordonnancesL’article 82a été également voté. Cet articlevise à favoriser la concertation du public enamont pour les projets soumis à permis deconstruire et à permis d’aménager, situés surun territoire couvert par un documentd’urbanisme. Il complète l’article L. 300-2 ducode de l’urbanisme prévoyant une concer-tation obligatoire pendant toute la durée del’élaboration du projet, pour l’élaboration oude la révision d’un SCOT ou d’un PLU, lacréation d’une ZAC, les opérationsd’aménagement qui modifient de façon sub-stantielle le cadre de vie ou l’activité écono-mique, et dont la liste est fixée par décret.Les députés ont aussi voté l’article 83habili-tant le Gouvernement à modifier par ordon-nance le livreIerdu code de l’urbanisme.Même vote pour l’article 84qui ratifie troisordonnances:- L’ordonnance n°2011-1539 du16novembre2011 relative à la définition dessurfaces de plancher;- L’ordonnance n°2011-1916 du22décembre2011 relative à certainescorrec-tions à apporter au régime des autorisa-tions d’urbanisme;- L’ordonnance n°2012-11 du 5janvier2012portant clarification et simplification desprocédures d’élaboration, de modificationet de révision des documents d’urbanisme.Il a été complété d’un amendement qui pré-voit la présence de représentant des CESR etdes chambres consulaires aux conseilsd’administration des établissements publicsfonciers.■Précâblage des bâtimentsindustrielsUn amendement n°1398 du Gouvernementimpose la réalisation de précâblage pour per-mettre l’aménagement d’installation derecharge de véhicules électriques lors de laconstruction de bâtiments à usage industriel.Nathalie Kosciusko-Morizet a alors présentéune série d’amendements, sous les critiquesde la ministre qui répond que le CCH pré-voit déjà des réponses aux questions poséeset de certains députés l’accusant de défendredans l’hémicycle son programme électoral.Claude Goasguen rétorque à la ministre: “jen’avais pas remarqué jusqu’à présent quevous étiez une juriste exceptionnelle”(p.8945).Nathalie Kosciusko-Morizet évoquant lesproblèmes de voisinage dans les logementssociaux déclare: “le doit n’est pas appliquéaujourd’hui, et par conséquent beaucoupde nos concitoyens ne croient plus en rien”.Tous ses amendements ont été rejetés.Un ultime amendement (n°1011) défendupar Laurence Abeille sur les ventes à ladécoupe demandant un rapport sur la miseen place d’un permis de diviser (p.8954).Le 17septembre, les députés ont adoptél’ensemble du texte. À cette occasion, Fran-çois de Rugy se félicite de l’adoption du dis-positif d’encadrement des loyers pour8octobre 20134JURIShheebbddooimmobilier••LLEEPPRROOJJEETTDDEELLOOIIAALLUURRRRÉÉAACCTTIIOONNSSAAUUPPAARRLLEEMMEENNTT❐L’ordre des géomètres satisfaitL’Ordre des géomètres approuvel’adoption de l’amendement n°1062 àl’article 72 qui fixe les conditionsd’accès des géomètres topographesàla profession de géomètre-expert.Jean-François Dalbin, premier vice-prési-dent du Conseil supérieur de l’Ordre desgéomètres-experts se félicite du maintiende critères objectifs de diplôme et de pra-tique professionnelle pour accéder à laprofession.François Mazuyer, président de l’OGEajoute: “L’Ordre a toujours défendu leprincipe d’une intégration concertée desgéomètres topographes à la professionpar la voie du DPLG. C’est aujourd’huipossible selon des critères objectifs etéquitables, de diplôme et de pratiqueprofessionnelle, et je m’en réjouis”.(Communiqué du 26 sept. 2013).▲ Les sénateurs ont examiné le 10septembre leprojet de loi relatif à la consommation.Pierre Moscovici explique que ce projet deloi a pour ambition de soutenir la consom-mation des ménages et de lutter contre lesrentes, par exemple en permettant auconsommateur de résilier leur contratd’assurance en cours d’année (JO Sénat, déb.11 sept. p.7889).Le texte vise aussi à donner de nouveauxpouvoirs aux consommateurs, c’est l’objetnotamment de l’action de groupe.Benoît Hamon, ministre chargé de laconsommation, indique que ce projet estparti du travail effectué par son prédéces-seur, Frédéric Lefevre.S’agissant de l’assurance, il espère que le tex-te permettra une baisse des tarifs del’assurance-automobile et de l’assurancehabitation. Il souhaite lutter contre le suren-dettement qui est pour 87% des cas, liés aucrédit à la consommation (4% seulementpour le crédit immobilier).■L’action de groupe réservéeaux associationsL’article 1erinstitue l’action de groupe. Il aété adopté le 11septembre (JO Sénat déb. 12sept. p.7697).Philippe Marini a proposé (amendementn°509) d’ouvrir cette action aux associationsagréées de défense des investisseurs. MaisBenoît Hamon a fait part de son désaccord,indiquant que l’action sera réserve aux asso-ciations de consommateurs agréées et repré-sentatives au plan national. Mais cela pour-ra concerner des placements financiers. Ilcite à ce propos le cas d’Helvet Immooù il ya pu y avoir un défaut de conseil sur lesrisques liés à ce placement dans une devi-se étrangère. L’amendement a été rejeté(p.7700).L’article 2prévoit la procédureet le recoursà des TGI spécialisés, mais un amendementn°335 a supprimé la référence aux TGI spé-cialisés (p.7703). L’article a été voté.L’article 3définit la notion de consomma-teur comme toute “personne physique quiagit à des fins qui n’entrent pas dans le cadrede son activité commerciale, industrielle,artisanale ou libérale” (vote p.7707).L’article 4comporte une obligation généraled’information précontractuelle. Il a été voté(p.7745).Les débats se sont poursuivis le 12sep-tembre. L’article 5vise la vente à distance etle démarchage. L’article L 121-16-1 du codede la consommation exclut du champd’application de ces mesures, le logementsocial, mais aussi le contrat de construction,l’acquisition et le transfert de biens immobi-liers (vote p.7804).Un amendement n°641 du Gouvernementautorise les avocats à faire de la publicité(p.7816).L’article 9crée dans le code de la consom-mation un article L 131-1 qui fixe la règleque, sauf stipulation contraire, les sommesversées d’avance sont des arrhesau sens del’article 1590 du code civil. (vote p.7829).Les articles18 Aet suivants visent le crédit àla consommation.■L’assurance emprunteurL’article 19 octiesprévoit que le Gouverne-ment doit rédiger un rapport sur le marchéde l’assurance emprunteur et la part del’assurance emprunteur dans le coût globaldu crédit immobilier.Philippe Dallier propose un amendement(n° 84) pour permettre aux emprunteurs derésilier le contrat d’assurance qu’ils ont dûsouscrire lors de la signature du contrat,sous condition de présenter un nouveaucontrat d’assurance. Mais le ministre a pré-féré attendre les conclusions du rapport etl’amendement n’a pas été adopté (p.7891).L’article 21permet la résiliation d’uncontrat d’assuranceà partir du premier joursuivant la reconduction du contrat.L’article 22 bisinstitue un registre nationaldes crédits aux particuliers. il a été voté(p.7915).Le 13septembre, Gérard Le Cam a proposéde créer une sanction à l’encontre dubailleur qui refuserait une caution au motifqu’elle est étrangère, mais il n’a pas été suivi(rejet de l’amendement n°500, JO Sénat déb.14 sept. p.7969).L’article 22 tersupprime la référence aufichier des incidents de remboursement descrédits aux particuliers dans l’article 22-2 dela loi du 6juillet 1989 (pièces que le bailleurne peut pas demander au candidat locatai-re). En effet, ce fichier doit être supprimécomme l’a confirmé Benoît Hamon (p.7973).Les articles25et suivants visent à renforcerles moyens d’action en matière de protectiondu consommateur. Les articles59et suivantsconcernent les injonctions et sanctions admi-nistratives.■Acompte dans les marchés detravauxÀ noter un amendement n°628 du Gouver-nement qui vise à favoriser la trésorerie desentreprises du bâtiment. Le rapporteurexplique qu’il permet de mettre en place undispositif d’acompte pour le paiement destravaux privés et d’inclure le délaid’intervention de l’architecte dans le délaide paiement (insertion d’un article L 111-3-1dans le CCH). Il a été voté (p.8044).L’article 64comporte des sanctions pénales,il majore fortement leurs plafonds. L’article65procède de même (modification parexemple de l’article L 213-20 du code de laconsommation, portant de 37500€ à300000€ le montant maximum encouru encas de tromperie de la clientèle sur la qualitéd’un produit ou la quantité des choseslivrées).L’article 66majore les sanctions prévues àl’égard du prêteur en cas de crédit à laconsommation (sanctions portées de 30000à300000 € à l’article L 311-50).Enfin l’article 73habilite le Gouvernement àlégiférer par ordonnance pourmodifier lecode de la consommation, à droit constant.Sur 2edélibération, les députés ont supprimél’article 18 bis qui avait été adopté par amen-dement contre l’avis du Gouvernement et dela commission. Il visait à interdire le démar-chage pour le crédit renouvelable (suppres-sion votée p.8091). L’ensemble du projet deloi a été voté (p.8096). ●8octobre 20135JURIShheebbddooimmobilier••éteindre l’inflation disproportionnée consta-tée sur certains territoires” (JO AN 18 sept.p.8987).Jacques Krabal souligne que 300 amende-ments ont été adoptés en séance publique,approuve la ministre d’avoir choisi desmesures audacieuses pour arrêter la spécu-lation immobilière. André Chassaigne(GDR) en revanche estime que le compten’y est pas. Il redoute par exemple que leloyer médian minoré fasse augmenter lesbas loyers. Son groupe s’abstient. Chris-tophe Borgel estime que le texte va sécuriserles locataires et les propriétaires. Jean-MarieTetart au contraire pense que ce texte vastigmatiser les propriétaires et les agentsimmobiliers.Michel Piron s’inquiète de la proliférationdes normes: le texte voté comporte 153articles (84 articles au départ). ll approuvel’avancée du PLU intercommunal ou laréforme des copropriétés mais s’inquiète del’encadrement des loyers, économiquementabsurde et socialement injuste (p.8991). legroupe UDI s’abstient. Le texte a été voté(p.8992).●AAUUSSÉÉNNAATTAAUUPPAARRLLEEMMEENNTTLes sénateurs votent le projet de loi consommation▲ Adoptés pour faire face à l’expansiondes immeubles collectifs, à la diversitédes propriétaires et à l’existenced’équipements communs, la loi du10juillet 1965 et son décret du 17mars1967, toujours en vigueur, fixent le sta-tut de la copropriété. Chaque copro-priétaire est propriétaire et a l’usageexclusif de parties privatives (apparte-ment d’habitation, cave, chambre deservice, locaux commerciaux, bureaux,etc.), et d’une quote-part des partiescommunes (sol, cour, jardin, voied’accès, toiture, murs, escaliers, couloirs,chaudière, installations...), appelée tan-tièmes répartis dans le règlement decopropriété. Si chaque propriétaire jouitlibrement de ses parties privatives, lesparties communes, propriété indivise del'ensemble des copropriétaires, ou decertains d'entre eux seulement, sontgérées collectivement par le syndic. Ildéfend les intérêts de parties com-munes qui, appartenant à tous, sem-blent n’appartenir à personne.●Un point de gestionUn engagement contractuelLe syndic est nommé par l’assembléegénérale. S’il a été désigné avant latenue de la première assemblée dans lerèglement de copropriété ou dans unaccord signé par les copropriétaires, cet-te désignation doit être ratifiée aucours de la première assemblée, ou àdéfaut, par le président du tribunal degrande instance. La formalisation de lanomination du syndic s’opère par laconclusion d’un contrat de mandat,signé entre le syndicat de copropriété –qui regroupe les copropriétaires – et lesyndic. Le syndic représente le syndicatet agit en son nom pour tous les actescivils, de bonne foi et dans l’intérêt deson mandataire.La durée du contrat ne peut excédertrois ans. Elle peut être renouvelée parl’assemblée générale. La rédaction del’article 29 du décret du 17mars 1967,d’ordre public, ne permettant pas deprolonger la mission du syndic au-delàde la durée prévue (Cour de cassation,3e ch. civ., 22septembre 2004, n°02-21416), il convient de dater de façonprécise la fin du mandat et de prendreen compte dans ce délai de validité latenue d’une assemblée générale pourdésigner ou renouveler le syndic. Àdéfaut, la copropriété se retrouveraitsans syndic et un administrateur provi-soire devrait être nommé par le juge,éventuellement aux frais du syndic.➠Ce qu’envisage le projet de loiAlur:Contrat type, concurrence etpréavisUn contrat type de syndic serait définipar décret en conseil d’État.Il arrive, dans la pratique, qu’un promo-teur désigne le syndic à l’occasion de lamise en copropriété de l’immeuble qu’ila bâti. Même si cette nomination estsoumise à ratification par l’assembléegénérale, les copropriétaires suspectentparfois une certaine complaisance àl’égard du promoteur, par exemple,pour lever des réserves portant sur lesparties communes ou brancher le chan-tier à terminer sur les compteursd’énergie communs. Pour « garantir lecaractère professionnel et indépendantdu syndic », le projet de loi pose le prin-cipe du maintien de ce syndic unique-ment après mise en concurrence préa-lable de plusieurs contrats de syndic etdécision collective de l’assemblée.« Pour éviter de déstabiliser les copro-priétés », le texte prévoit un préavis detrois mois à respecter par le syndic s’ilveut renoncer à son mandat. Dans lesens contraire, l’assemblée peut révo-quer le syndic sur le champ.La mise en concurrence des candidats,après révocation ou non renouvelle-ment du mandat du syndic et avant latenue de l’assemblée générale, est obli-gatoire sauf si le marché local ne le per-met pas.Des fonctions étenduesL’article 17 de la loi de 1965 confie ausyndic l’exécution des décisions du syn-dicat prises en assemblée générale descopropriétaires; l’article 18 énumère lespouvoirs dont il est investi. Il est notam-ment chargé d'assurer l'exécution desdispositions du règlement de coproprié-té, d'administrer l'immeuble, de pour-voir à sa conservation, à sa garde et àson entretien et, en cas d'urgence, defaire procéder de sa propre initiative àl'exécution de tous travaux nécessairesà la sauvegarde de celui-ci. Il doit éta-blir le budget prévisionnel, les comptesdu syndicat et leurs annexes, gérer lesfinances du syndicat, préparer et tenirles assemblées générales, archiver etconserver tous les documents relatifs àla copropriété. Enfin, il assure les mis-sions d’urgence, notamment en cas depéril de la copropriété.La mission confiée au syndic couvre unchamp de compétences étendu et estcomplexe, notamment en raison de laréglementation, sanitaire (amiante,peinture au plomb, plomb dans l’eau,vide-ordures, etc.), sécuritaire (ascen-seur, porte de garage, vmc ou gaz,incendie, etc.), technique (carnetd’entretien, réseau de communicationsélectroniques, etc.) ou comptable.8octobre 20136JURIShheebbddooimmobilier••LLEESSYYNNDDIICCDDEECCOOPPRROOPPRRIIÉÉTTÉÉDDOOSSSSIIEERRLe point sur ... le syndic de copropriétéDossier réalisé par Nathalie LevrayLe syndic administre un immeuble découpé en lots, détenus par plusieurs propriétaires. La profession, sou-vent critiquée, est réformée par le projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové, voté parles députés le 17septembre(1). Ce mandataire du syndicat de copropriétaires verrait son activité plus encadréeau bénéfice des copropriétaires. Coup de projecteur sur un chef d’orchestre multi-tâches.(1)Le projet sera discuté par les sénateurs du 22au 25octobre 2013●Un point de statistiqueSelon l’enquête Logement de l’Inseeparue en 2006, 8,4millions de logementsrelèvent du statut de la copropriété enFrance, dont 88% sont gérés par un syn-dic professionnel. Les chiffres de 2002indiquent que presque deux tiers de ceslogements se trouvent dans des agglomé-rations de plus de 200000 habitants; àelle seule, l’agglomération parisienne enregroupe 30%. Le parc est urbain, et lestrois quarts des logements qui le compo-sent datent de 1949 ou après. L’Inseerecense 7406 professionnels dans larubrique « Administration d’immeubleset autres biens immobiliers » pour unchiffre d’affaires de 5404millions € (Sour-ce: Insee-ESANE 2010). ➠Ce qu’envisage le projet de loiAlur:Obligation d’informerDeux nouvelles fonctions sont attribuéesau syndic, pour mieux informer lesacquéreurs de lots de copropriété. Unnouvel article8-2, d’ordre public, confieau syndic l’établissement d’une fiche syn-thétique de copropriété reprenant lesdonnées financières et techniques essen-tielles. À défaut, le syndic est révoqué.Par ailleurs, il devra fournir (nouveauxarticles L. 721-1 à L. 721-3 CCH):- aux agents immobiliers, les informa-tions nécessaires pour faire figurer dansles annonces relatives à la vente d’unlot de copropriété les nouvelles men-tions exigées (structure de la coproprié-té, montant des charges);- aux agents immobiliers ou aux notaires,les documents utiles à transmettre aufutur acquéreur d’un lot de copropriété(fiche synthétique, montant précis decharges courantes et hors budget prévi-sionnel, état global des impayés, noticed’information relative aux droits et obli-gations des copropriétaires).Une profession réguléeCompte tenu de l’ampleur des missionset des responsabilités qui sont attachéesà la mission de syndic d’une part, et ducaractère sensible de la gestion et de ladéfense des intérêts de particuliers, lelégislateur est intervenu en 1970 pourréglementer les activités de gestionimmobilière et l’exercice du métier desyndic. Les dispositions de la loi du2janvier 1970, dite loi Hoguet, et sondécret d’application du 20juillet 1972visent à garantir une certaine sécuritéjuridique aux copropriétaires. Elles neconcernent que les professionnels, etnon les syndics exerçant à titre bénévo-le (environ 11% des copropriétés).Sous peine de sanctions pénales, le syndicprofessionnel doit être titulaire d’unecarte professionnelle, appelée « gestionimmobilière » ou « G ». Elle est délivréepour dix ans par le préfet du lieud’exercice à toute personne qui ledemande et justifie de façon cumulatived’un diplôme ou d’une expérience pro-fessionnelle, d’une garantie financièresuffisante destinée à assurer le rembour-sement de ses fonds en cas de faillite etd’une assurance responsabilité civile pro-fessionnelle. À défaut de carte profes-sionnelle, les actes accomplis sont nuls. LaCour de cassation a en effet jugé que « lesyndic professionnel ne peut poursuivreses fonctions en l’absence de renouvelle-ment ou en cas de retrait de sa carte pro-fessionnelle » (Cour de cassation, 3ech.civ., 2juillet 2008, n°06-17202). Ces obli-gations sont d’ordre public. Des associa-tions, comme l’Association des respon-sables de copropriété, l’UFC-Que choisir,la CLCV ou l’UNPI, revendiquantl’amélioration de la protection des copro-priétaires et la protection du consomma-teur de services immobiliers, demandentque les salariés ou négociateurs attachésau service du syndic soient formés oudétiennent en propre la carte G. Quantaux copropriétaires eux-mêmes, ils se sen-tent victimes de tarifs excessifs, de presta-tions injustifiées, voire de pratiques illi-cites. Les rapprochements et rachats decabinets ont concentré le marché danscertaines régions au profit d’acteurs qua-si monopolistiques.➠Ce qu’envisage le projet de loiAlur:Formation, organes de régula-tion et conflits d’intérêtsL’objectif poursuivi est de «renforcer larégulation de ce secteur d’activités et(de) restaurer, dans un contexte de criseéconomique et d’augmentation conti-nue de la dépense de logement, laconfiance du public à l’égard des pro-fessionnels de l’immobilier.», selonl’exposé des motifs du projet de loi. Leterme « syndic de copropriété » appa-raît de façon distincte des autres profes-sionnels de l’immobilier. D’autres dispo-sitions retiennent l’attention comme ladélivrance de la carte professionnellepar les chambres de commerce etd’industrie territoriales ou encorel’obligation de formation continue pourles titulaires de la carte et leurs collabo-rateurs dont la compétence profession-nelle doit être justifiée. La créationd’organes nationaux de régulation de laprofession avec un rôle consultatifauprès des pouvoirs publics sur tout cequi relève de la déontologie, des règlesde compétence et d’aptitude profes-sionnelles, des obligations de formationcontinue et de la connaissance du mar-ché, et l’apparition de commissionsrégionales et interrégionales de contrô-le et de discipline satisfont en partie lesassociations. Enfin, les syndics de copro-priété devraient à l’avenir informer lesyndicat des liens capitalistiques lesunissant à des banques, des établisse-ments financiers, des entreprises de dia-gnostic, etc.●Un point de financementLe syndic professionnel est rémunérépour son activité au sein de la coproprié-té et perçoit des honoraires qui figurentdans son contrat de mandat. Jusqu’à1986, la rémunération de ces profession-nels était du ressort des préfets. Aprèsl’ordonnance du 1erdécembre 1986, quifixe le principe de la liberté des prix, leshonoraires des syndics font l’objet d’unenégociation avec les copropriétaires. Ànoter que le syndic bénévole ne perçoitpas, en principe, de rémunération maispeut se faire rembourser sur le budgetgénéral de la copropriété le montant desfrais qu’il engage pour sa gestion.Le feuilleton des honorairesCe pan des relations entre syndic etcopropriétaires est l’un de ceux qui foca-lisent le plus grand nombre de tensions.Certains contrats de syndic restreignentla notion de gestion courante parl’accumulation de prestations particu-lières, rémunérées en supplément dutarif fixé dans le mandat initial. C’est ain-si que, dans la lignée des travaux menésen 1996 par la Commission des clausesabusives, de deux avis du Conseil nationalde la consommation adoptés en 1997puis en 2007, un arrêté, dit Novelli, du19mars 2010 fixe la liste des honorairestout compris, applicables aux contratssignés à partir du 1erjuillet 2010. Larémunération du syndic comporte deuxpostes distincts. D’une part, des hono-8octobre 20137JURIShheebbddooimmobilier••LLEESSYYNNDDIICCDDEECCOOPPRROOPPRRIIÉÉTTÉÉDDOOSSSSIIEERR●Un point d’honneurUn syndic qui reçoit des lettres mettanten cause sa compétence, son honnêtetéet l’accusant de contrevenir aux lois etrèglements est atteint dans sa considéra-tion. Il est victime de diffamation, sanc-tionnée par la loi du 29juillet 1881 sur laliberté de la presse. Toutefois, l’actiondevant les tribunaux pour voir condam-née la personne coupable de tels faits nedoit pas tarder à être intentée. Elle seprescrit après trois mois révolus, à comp-ter du jour où ils auront été commis oudu jour du dernier acte d'instruction oude poursuite s'il en a été fait. Un syndicrecevant des missives nuisant à son hon-neur, le cas échéant avec copie aux autrescopropriétaires, dispose d’un délai detrois mois pour saisir le tribunal en vued’obtenir des dommages-intérêts (Courde cassation, 1ech. civ., 25novembre2010, n°10-10732). raires de base, forfaitaires pour destâches listées dans l’arrêté et relevant dela gestion courante de l’immeuble (tenuede l’assemblée générale annuelle, tra-vaux d’entretien et de maintenance, ges-tion du personnel, conservation et trans-mission des archives, etc.). D’autre part,une rétribution pour les prestations sup-plémentaires (suivi de travaux, envoi delettre recommandée, état daté, etc.), noninscrite au budget prévisionnel courant,votées au coup par coup par l’assembléegénérale et donnant lieu à une factura-tion distincte. Mais les pratiques tarifairesdes syndics continuent d’être critiquées,notamment par les associations deconsommateurs ou de copropriétaires quireprochent à certains professionnelsd’inclure dans les honoraires spécifiquesdes tâches clairement attachées à la ges-tion courante.➠Ce qu’envisage le projet de loiAlur:Services tout comprisVisant à la « clarification des prestationset honoraires des syndics decopropriété », la nouvelle réglementa-tion inverse le dispositif de l’arrêtéNovelli. Le nouveau principe serait quetout est compris dans le forfait de base,sauf les prestations particulières quiseront listées dans un décret.L’encadrement accru des prestationsparticulières réjouit les associations maisafflige la Fnaim. L’organisation profes-sionnelle déplore « la gratuité des ser-vices rendus » qu’implique cette propo-sition et relève le « risque de nuire à laconcurrence, d’entraver l’innovation »ainsi que la fin des réponses « sur mesu-re ». Elle plaide pour le statu quo surl’arrêté Novelli et une plus grandetransparence sur les tarifs pratiqués encas d’intervention du syndic.Fonds de prévoyanceLa nouvelle réglementation instaure unfonds de prévoyance obligatoire pourles copropriétés de plus de 50 lotsd’habitation, alimenté par le versementdes copropriétaires au moins à hauteurde 5% du budget annuel prévisionnel.Les fonds collectés financeraient le planpluriannuel de travaux, découlant dudiagnostic technique global décennalobligatoire à partir de 2017. Les travauxrecommandés devront figurer au carnetd’entretien. Une exception est prévue sile diagnostic technique global ne faitapparaître aucun besoin de travauxdans les dix prochaines années.●Un point de comptabilitéLe syndic est chargé d’établir un budgetprévisionnel annuel et de tenir unecomptabilité séparée faisant apparaîtrela position de chaque copropriétaire àl'égard de la copropriété.Le compte séparéDepuis la loi du 13décembre 2000 rela-tive à la solidarité et au renouvellementurbain, il incombe au syndic d’ouvrir uncompte séparé bancaire ou postal sépa-ré au nom du syndicat de copropriétédans les trois mois de sa désignation. Laméconnaissance par le syndic de cetteobligation emporte la nullité de pleindroit de son mandat. Les actes passésavec des tiers de bonne foi pendant cedélai ne sont pas remis en cause. La loiprévoit que l'assemblée générale peuten décider autrement lorsque le syndicest un professionnel. Dans la pratique,la plupart des syndics font voter cettedérogation par l’assemblée générale. Levote de la dispense d’ouvrir un compteséparé (ou l’ouverture du compte dansles trois mois de la désignation) doitintervenir à l’occasion du renouvelle-ment du mandat du syndic, même sil’assemblée générale a déjà statué surce point lors de la première nomina-tion. C’est le sens d’une décision de laCour de cassation qui juge que la nullitédu mandat du syndic fondée sur l'article18 de la loi du 10juillet 1965 ne peutêtre prononcée sans le constat concomi-tant du renouvellement du mandat parl'assemblée générale et de la dispenseou de l'ouverture d'un compte bancaireou postal séparé (Cour de cassation, 3ech. civ. 8avril 2009, n°08-11965).Dans la plupart des copropriétés, lesfonds sont ainsi gérés par le syndic surun compte unique, le sien, où chaquesyndicat est identifié dans un sous-compte individualisé. Toutes les sommesou valeurs reçues au nom ou pour lecompte du syndicat sont versées sansdélai sur ce compte.➠Ce qu’envisage le projet de loiAlur:Compte séparé vraiment obliga-toireEn réponse aux revendications des asso-ciations de copropriétaires, le texte ins-titue une obligation pour le syndicd’ouvrir un compte bancaire ou postalséparé au nom du syndicat, distinct deceux des syndics. Aucune dérogation neserait accordée.●Un point de responsabilitéLe syndic est responsable de sa gestion,que la faute commise soit ou non déta-chable de ses fonctions et seul le syndi-cat de copropriété peut saisir le tribu-nal. C’est l’article 18 de la loi de 1965qui permet de le mettre en cause,notamment s’il omet ou s’il faillit àl’une des obligations mises à sa chargepar son contrat, s’il réalise un acte pourlequel il n’a pas reçu pouvoir ou s’ilcommet une faute. Il en est ainsi en casde défaut d'assurance de l'immeuble,d'absence de budget prévisionnelannuel ou de convocation annuelle àl'assemblée générale, ou encore decomptabilité anormalement tenue. Lepréjudice causé au syndicat des copro-priétaires peut résulter de la perte d’undroit (le remboursement d’un sinistrepar l’assurance) ou d’un défautd’information et de conseil. Manque eneffet à son devoir de conseil le syndicqui n’a pas « incité le syndicat à diligen-ter à l'encontre du promoteur ou desconstructeurs "l'évidente procédure"8octobre 20138JURIShheebbddooimmobilier••LLEESSYYNNDDIICCDDEECCOOPPRROOPPRRIIÉÉTTÉÉDDOOSSSSIIEERR●Un point de vueJean-François Buet, président de la Fnaim« Le syndic sera connecté »« Ni l’information élargie du copropriétaire – consommateur, ni lesgaranties d’un compte séparé qu’elle entend donner au syndicat nemodifient fondamentalement les difficultés existantes des syndics.Le projet de loi Alur passe à côté de notre proposition d’un compteextranet. Mettre en ligne le règlement de copropriété, les procès-verbauxd’assemblées générales, le budget prévisionnel et l’état des dépenses, donner accèsaux devis, aux factures, à chaque compte individuel, autoriser l’envoi par mél desconvocations et des documents obligatoires, c’est gagner du temps, économiser del’argent et être plus disponible. Il faut arrêter de travailler à l’ancienne. Dans les pro-fessions de services, pour que les honoraires soient compris et acceptés, il faut que leservice rendu soit apparent. Le syndic de l’avenir sera connecté. »Propos recueillis par Nathalie Levray destinée à la protection de ses droits »(Cour de cassation, 3ech. civ., 26février1997, n°95-12423).La résolution portant sur lequitusLes syndics portent souvent à l’ordre dujour de l’assemblée générale annuelledevant approuver les comptes del’année écoulée une résolution « appro-bation des comptes et quitus au syn-dic ». L’approbation des comptesrevient à demander à l’ensemble descopropriétaires de se prononcer sur lagestion financière et comptable tellequ’elle ressort des documents prévuspar la loi, bilan, comptes de résultat etde trésorerie, ainsi que sur l’exactitudedes opérations qui y sont retracées. Lequitus ne figure dans aucune loi etdécoule de la pratique. Il porte sur lesactes exécutés par le syndic dans lecadre de son mandat, à savoir le recou-vrement des charges et le traitementdes impayés, les visites de la coproprié-té, le suivi des affaires en cours, des tra-vaux, du contrat des prestataires de ser-vices, du personnel, des litiges, etc.Si la double résolution peut semblerplus simple au syndic, elle n’a aucuneffet en matière de quitus. Pour êtrevalablement donné, il doit faire l’objetd’une résolution à part, l’approbationdes comptes et le quitus n’étant pasindivisibles selon la Cour de cassation(Cour de cassation, 3ech. civ., 6juillet1994, n°89-16212). Le quitus peut êtreglobal ou viser seulement certains actesdu syndic, listés à l’ordre du jour de laconvocation de l’assemblée générale. Sile quitus ne donne lieu à aucune trans-mission de documents, le syndic peutrédiger un rapport de gestion, ou don-ner les éléments essentiels del’exécution de son mandat par oral lorsde la tenue de l’assemblée. Il rend ainsicompte de sa gestion comme l’exigel’article 1993 du code civil. Le quitus estdonné à la majorité de l’article 24.L’effet du quitusLe quitus donné par l’assemblée généraledes copropriétaires au syndic l’exonèrede sa responsabilité personnelle dansl’accomplissement de sa mission (Cour decassation, 3ech. civ., 6février 1973, n°71-13268). En l’absence de quitus, la respon-sabilité civile du syndic peut être enga-gée par le syndicat des copropriétaires.Par ailleurs, le syndic reste responsabledes actes dont l’assemblée n’a pas euconnaissance et qu’elle n’a pas pu appré-cier en connaissance de cause (Courd’appel Aix-en-Provence, 4ech. A, 1erjuin2007, n°2007/287). En effet, le quitusdonné pour des faits ignorés des copro-priétaires relève de l’erreur, retenue com-me vice du consentement (art. 1109 ducode civil), et ne peut empêcher la miseen cause du syndic. Le quitus reste sanseffet en ce qui concerne la responsabilitédélictuelle ou quasi délictuelle du syndic(article1382 du code civil), c’est-à-dire saresponsabilité à l’égard des tiers, y com-pris les copropriétaires. Ainsi un copro-priétaire qui subit un préjudice personnelet direct résultant d’un fait du syndicdans l’accomplissement de sa missionpourra être indemnisé du préjudice subi.●Un point de droitL'article 29-6 de la loi du 10juillet 1965exclut les copropriétés du champ desprocédures collectives en cas de faillitedu syndicat. Or, certains immeubles encopropriété pris dans une spirale de dif-ficultés liée au départ des propriétairesles plus solvables, à des sinistres, àl’augmentation des charges (d’énergiepar exemple), à l’arrivée de marchandsde sommeil, peuvent se retrouver dansune situation financière dégradée. Lesimpayés de charges s’accumulent, pro-voquent un mauvais entretien, unedégradation du bâti, puis une dévalori-sation immobilière, etc. Malgré les dis-positifs institués par les pouvoirs publicsdepuis vingt ans pour répondre aux dif-ficultés des copropriétés (OPAH decopropriété en difficulté et administra-tion provisoire - 1994, plan de sauvegar-de -1996, carence – 2003 puis 2009,mandataire ad hoc -2009), la spirale desdifficultés des copropriétés n’est pasendiguée. Environ « 15% du parc des6,2millions de résidences principales encopropriété » rencontrerait des difficul-tés financières ou de fonctionnement,selon le rapport de Dominique Braye,président de l’Anah (janvier2012).➠Ce qu’envisage le projet de loiAlur:Immatriculation et registrenationalLe texte octroie au syndic le titre de« pivot » pour prévenir la dégradationdes copropriétés. Il serait chargé detransmettre et actualiser les donnéesrelatives aux copropriétés qu’il gère,d’une part pour les immatriculer,d’autre part pour alimenter un registrenational devant faciliter l’informationdes copropriétaires.●Un point de techniqueLe syndic est tenu d'établir et de tenir àjour le carnet d'entretien de l'immeuble.Il informe les copropriétaires dans le rele-vé de charges de l’existence et des coor-données du distributeur de servicesaudiovisuels et numériques.➠Ce qu’envisage le projet de loiAlur:Diagnostic supplémentaireUn diagnostic technique global (articlesL. 731-1 à L. 731-5, CCH) est créé dans laloi. Ce nouvel outil devra permettrel’élaboration du plan pluriannuel detravaux. ●8octobre 20139JURIShheebbddooimmobilier••LLEESSYYNNDDIICCDDEECCOOPPRROOPPRRIIÉÉTTÉÉDDOOSSSSIIEERR●Un point de vueJurisHebdo:"Le syndicat de copropriété et le copropriétaire deviennent deplus en plus des consommateurs que la loi, notamment le projetAlur, protège. Quelles en seront les conséquences selon vous etcomment voyez-vous le métier de syndic à l'avenir?"Étienne Ginot, président d’Unis« Il faut dépasser le carcan des lois »« Alors qu’il est un propriétaire capable de décisions, le copropriétaire est traité com-me un consommateur à protéger et sa capacité à décider est mise en doute quand ilcontracte avec un professionnel, notamment avec le syndic. Le projet de loi ALURmet l’accent sur la facette « consumériste » du copropriétaire, sans lui ôter sa qualitéde « propriétaire », en imposant un contrat-type notamment. Le projet rate le ren-dez-vous pour tracer une ligne claire entre les intérêts privés et l’intérêt collectif,entre propriétaires responsables ou consommateurs déresponsabilisés. Les coproprié-taires ne sont pas des usagers d’un service public de la copropriété. L’avenir dumétier de syndic va donc consister à dépasser le carcan des lois pour proposer uneoffre conforme à leurs attentes. ».Propos recueillis par Nathalie Levray ■Simplification des relations entrel’administration et les citoyensLes députés ont examiné le 16septembre unprojet de loi habilitant le Gouvernement àsimplifier les relations entre l’administrationet les citoyens.La ministre de la réforme de l’État et de ladécentralisation, Marylise Lebranchu,explique les réformes qui sont engagées:- accélérer l’utilisation du numérique engénéralisant le droit des citoyens de saisirl’administration par voie électronique, ycompris par lettre recommandée;- mettre en place un droit de saisirl’administration par voie électronique “ycompris en l’absence de téléprocéduredédiée”;- donner aux échanges électroniques lavaleur de correspondances actées.La ministre annonce la préparation d’uncode relatif aux relations entre le public etles administrations, qui rassemblera lesgrandes lois relatives aux droits des admi-nistrés et des règles dégagées par la juris-prudence (2eordonnance).Généralisation de l’autorisationtacitePar ailleurs, il est prévu de généraliser larègle de l’accord tacite de l’administration(JO AN déb. 17 sept. p.8960).Enfin une dernière ordonnance vise à limiterle nombre d’informations qu’une entreprisedoit transmettre à l’administration.Le projet de loi comporte 6 articles.L’article 1er Amodifie l’article 21 de la loi du12avril 2000 et fixe le principe que “le silen-ce gardé pendant deux mois par l’autoritéadministrative sur une demande vaut déci-sion d’acceptation”. Un décret en Conseild’État peut déroger à cette règle; la liste descas où la règle s’applique figurera sur un siteinternet.L’article 1erest un article d’habilitation à légi-férer par ordonnance sur le recours auxcourriers électroniques.L’article 2programme le “code relatif auxrelations entre le public et les administra-tions”.L’article 2 bis, autre texte d’habilitation, pré-voit notamment de développer les cas oùune déclaration sur l’honneur peut rempla-cer la production de pièces justificatives.L’article 3habilite le Gouvernement à légifé-rer par ordonnance pour modifier lecode del’expropriation.L’ensemble du texte a été voté (p.8970).■La proposition de loi surl’emploi industriel vise aussil’urbanismeLa proposition de loi (n°1037) visant àredonner des perspectives à l’économie réel-le et à l’emploi industriel, rédigée par BrunoLeroux, a été examinée par les députés le18septembre. Elle comporte une dispositiond’urbanisme.En effet, son article9 prévoit de compléterainsi l’article L 111-3 du code del’urbanisme:“nonobstant toute disposition d’urbanismecontraire, sur les îlots fonciers construits deplus de 2000 m2, supportant un ou des bâti-ments à destination industrielle, sont seulsautorisés les nouvelles constructions, lesextensions et les aménagements exclusive-ment destinésàla poursuite, au maintien et,éventuellement, à la requalification des acti-vités industrielles”.Patrice Prat explique que l’article prévoitdivers dispositifs pour limiter les fermeturesde sites industriels.Une disposition rend impossible le change-ment de destination des zones industriellesdans les secteurs dépourvus de tout docu-ment d’urbanisme (JO AN déb. 19 sept.p.9104).La 2e mesure fait en sorte que les projetsd’aménagement et de développementdurable intègrent aussi une dimensionindustrielle.La 3e rend les zones industrielles exclusives:il sera interdit de leur donner une attributionautre qu’exclusive.La 4e mesure permet de changer la destina-tion d’un site industriel mais avec la procé-dure de révision du PLU, ce qui “a pour effetde subordonner à l’accord des élus locauxtoute opération à finalité immobilière lucra-tive”.Le rapporteur pour avis, Jean-Marc Ger-main, explique que le but est de permettreaux élus d’éviter la spéculationgrâce auxPLU: “nous avons tous fait l’expérience descalculs de certains acteurs économiquesdevant la belle opération financière qu’ilspourraient réaliser sur le dos des salariés enfaisant construire des centaines et des cen-taines de logements de luxe sur tel ou tel ter-rain” (p.9104). L’article 9 a été voté.L’ensemble de la proposition de loi a étéadopté le 1eroctobre.■Régulation des normes des col-lectivités localesLes députés ont examiné le 19septembreune proposition de loi portant création d’unConseil national chargé du contrôle et de larégulation des normes applicables aux col-lectivités locales.La ministre déléguée chargée de la décentra-lisation, Anne-Marie Escoffier, rappellel’engagement du Président de la Républiquede mettre fin à l’inflation normative (JO ANdéb. 20 sept. p.9119).Elle explique que ce Conseil a vocation àremplacer l’actuelle commission consultati-ve d’évaluation des normes et d’en élargirles compétences.Le rapporteur Olivier Dussopt rappelle qu’ilexiste 8000 lois et 400000 normes envigueur. Le coût des normes doit être rendupublic tous les 6 mois, un premier bilan doitêtre fait au 1erjanvier 2014. Le nouveauConseil permettra de renforcer l’évaluationpréalable et a posteriori de la productionlégislative.Il sera consulté par le Gouvernement surl’impact technique et financier des projets detextes réglementaires, des projets de loi etdes projets d’acte européen.Ce texte qui comporte 3 articles, a été voté(p.9133).■Lutter contre les marchands desommeilRépondant à une question du députéMathieu Hanotin, qui l’interpellait sur la lut-te contre les marchands de sommeil, laministre du logement répond que le Gou-vernement est déterminé à faire disparaîtreles failles qui permettent à certainsd’exploiter la misère en mettant en danger lavie des habitants de leurs logements.L’impossibilité d‘acheter un bien pour lespersonnes reconnues coupables de ce délit,est une disposition novatrice du projet de loiALUR.(JO AN déb. 12 sept. p.8669). ●8octobre 201310JURIShheebbddooimmobilier••ÀÀLL’’AASSSSEEMMBBLLÉÉEEAAUUPPAARRLLEEMMEENNTTTrois textes en cours d’adoption à noter: une habilitation du Gouvernement à légiférer par ordonnance, qui tend à fixer commeprincipe que le silence de l’administration vaut accord et qui prévoit une modification du code de l’expropriation, la propositionde loi sur l’emploi industriel, qui comporte une disposition d’urbanisme et la régulation des normes des collectivités locales.De nouvelles ordonnances en préparation 8octobre 201311JURIShheebbddooimmobilier••UURRBBAANNIISSMMEEPPRROOJJEETTSSTrois ordonnances d’urbanisme en conseil des ministresLa ministre du logement a présenté enconseil des ministres le 2octobre troisordonnances en matière d’urbanisme, enapplication de la loi d’habilitation du1erjuillet 2013.➠1. Fin de la garantie intrinsèquedans les VEFALa première ordonnance met fin à lagarantie intrinsèque dans les contrats deconstruction “afin de sécuriser les acqué-reurs en cas de défaillance du promoteur”.Il est toutefois prévu des dispositions tran-sitoires pour permettre aux promoteurs des’adapter: l’entrée en vigueur est fixée au1erjanvier 2015.Rappelons que la loi d’habilitation (art. 1er7e) visait à ce propos à rendre obligatoirela garantie extrinsèque pour les opérationsde VEFA d'un immeuble ou d'une partied'immeuble à usage d'habitation ou à usa-ge mixte.L’article 1ercrée un article L260-10-1 dans leCCH instituant une obligation pour levendeur, avant la conclusion ducontrat de VEFA, de souscrire unegarantie financière d’achèvement ouune garantie financière de rembourse-ment.L’article L 261-11 du CCH, qui prévoit la lis-te des mentions obligatoires du contrat,est complété par l’article 2del’ordonnance et impose d’y faire figurer lajustification de la garantie financière,l’attestation de la garantie étant établiepar le garant et annexée au contrat.➠2. Procédure intégrée pour lelogement (PIL)L’objectif de cette procédure dédiée est de“rationaliser et raccourcir les démarchesqui doivent être menées par les porteursde projets”. La procédure permettra defaciliter la réalisation de projetsd’aménagement et de construction por-tant principalement sur des logements.Selon le compte rendu du conseil desministres et l’exposé des motifs del’ordonnance, cette procédure permettrade diviser par deux les délais en fusionnantdifférentes étapes de la procédure. Cela nedoit pas nuire à la qualité car “les évalua-tions environnementales et étudesd’impact [étant] requises en amont de laprocédure, les recommandations serontmieux prises en compte.”L’accélération est rendue possible par lamise en compatibilité des documentsd’urbanisme et l’adaptation des normessupérieures. La procédure intégrée pour lelogement est régie par l’article L 300-6-1du code de l’urbanisme.Ce nouvel article prévoit:- Les projetsqui peuvent faire l’objetd’une telle procédure: opérationsd’aménagement, constructions destinéesprincipalement à l’habitation à caractèrepublic ou privé, présentant un caractèred’intérêt général et situés dans une unitéurbaine. Les projets doivent contribuer à ladiversité des fonctions urbaines et la mixitésociale dans l’habitat.- L’autorité compétentepour engager laprocédure: c’est l’autorité compétentepour élaborer les documents d’urbanismeà mettre en compatibilité, ou compétentepour autoriser ou réaliser l’opérationd’aménagement ou de construction.- Les documentspouvant être mis encompatibilité: PLU, SCOT, SDRIF, PADD deCorse, et schémas d’aménagement régio-nal.Le texte autorise par voie de conséquencel’adaptation de normes supérieures, cettefaculté étant réservée à l’État.La PIL n’a pas vocation à impacter leschartes de parc national ou de parc natu-rel régional.Mais toute une série de documents peu-vent faire l’objet d’adaptation: plans deprévention des risques, programmeslocaux de l’habitat, etc.Cette ordonnance entre en vigueur le1erjanvier 2014.➠3. Développement de laconstruction de logementsL’objectif de cette troisième ordonnanceest de faciliter la densificationen zonetendue.Elle permet de déroger aux règles du PLUen ce qui concerne le volume, le gabarit,et la densité des constructions pour 4 casqui sont prévus par l’article 1erdel’ordonnance (art. L 123-5-1 nouveau ducode de l’urbanisme).L’autorité compétente pour délivrer unpermis de construire peut, par décisionmotivée, accorder des dérogations auxrègles du PLU, pour des projets deconstruction principalement destinés àl’habitat, dans les communes où existe undéséquilibre marqué entre l’offre et lademande de logements (zones de plus de50000 habitants et communes de plus de15000 habitants en forte croissance démo-graphique).Les règles visées sont les suivantes.1e. L’alignement de hauteursur lesconstructions mitoyennes. Cette déroga-tion est possible si le projet s’intègre dansle bâti existant et le milieu environnant.Seules les règles de gabarit et de densitépeuvent faire l’objet de dérogation.2e. La surélévation d’un immeuble, (de plusde 2 ans) si le projet contribue à la créa-tion de logement. Peuvent faire l’objet dedérogation, les règles de densité et d’airesde stationnement. Mais si le projet estcontigu à une autre construction, il peutbénéficier d’une dérogation aux règles degabarit.3e. Les transformations de bureaux enlogementsou, plus largement, la transfor-mation en logement d’un immeuble parreconstruction, rénovation ou réhabilita-tion. Les règles de densité et d’aire de sta-tionnement peuvent seules faire l‘objet dedérogation. Il peut être dérogé aux règlesde gabarit, dans la limite du gabarit del’immeuble existant.4e. Exonération de l’obligation de réalisa-tion d’aires de stationnementpour leslogements dès lors que le projet est situé àproximité des transports collectifs (moinsde 500m d’une gare ou d’une station detransport public guidé ou de transport col-lectif en site propre).L’article 2prévoit quele préfet peutaccorder des dérogationsaux règles deconstruction pour les projets de suréléva-tion de construction existantes à vocationde logement. La demande de dérogationest jointe à la demande de permis deconstruire; elle précise pourquoi le maîtred’ouvrage ne peut pas satisfaire les obliga-tions constructives. La demande préciseaussi le cas échéant les mesures compen-satoiresproposées: “aménagements oumesures techniques ou d’exploitation”.Le préfet doit notifier sa décision àl’autorité compétente en matière de déli-vrance de permis de construire. Il doit solli-citer l’avis de la commission consultativedépartementale de sécurité etd’accessibilité, lorsque sont concernées lesrègles d’accessibilité et consulter les ser-vices de sécurité incendie, performanceénergétique et isolation phonique (ils ontdeux mois pour donner leur avis).L’absence de réponse du préfet pendant 3mois vaut acceptation. Mais si le préfetdonne un avis négatif à la demande dedérogation, le silence du maire vaut refusdu permis de construire.▲ - la recherche d’un revenu complémen-taire de retraite (44%),- la perspective de constituer un patri-moine (42%).L’étude du Crédit Foncier marque le reculde l’investissement dans la part du marchélocatif privé. Cette part était de 15% en2009, elle est tombée à 13% en 2010,12% en 2011 pour atteindre 11% en2012.L’intention de revendre diffère aussi selonque le bien acheté est neuf ou ancien:pour le neuf, 62% des investisseurs pro-jettent de le revendre, contre 36% seule-ment dans l’ancien.Pour 82% des investisseurs, la taxationdes plus-values est jugée comme un freinà l’Investissement locatif.(Étude septembre2013).◆Recul des investisseursLa proportion d’investisseurs dans lesachats de logements est tombée à près de10% selon Cafpi. Les résidences princi-pales représentent 89% des acquisitions.(Communiqué du 26 sept. 2013).Initiatives et opinions◆Assurance emprunteurLe réseau de courtage en crédits PresseTaux, propose une assurance qui couvreles risques aggravés de santé. Ce service aété mis en place avec un partenariat avecun cabinet d’assurance spécialisé. Celaconcerne par exemple un emprunteur enphase de rémission de cancer ou ayantsubi des triples pontages coronariens.(Communiqué du 19 sept. 2013).◆Annoncer les délais de venteLe réseau immobilier Solvimo a annoncéque désormais, ses agences publiaient lesdélais de vente des biens qui leur sontconfiés. (Communiqué du 10 sept. 2013).●Contraction du marché locatif?Selon Thierry Maupas, responsable dudéveloppement réseau Wall-Market.com, le marché locatif va seréduire: “nombre de locataires du parcimmobilier privé parisien risque de rece-voir un congé pour venteà l’expirationde leur bail. Non seulement congédiés deleurs appartements, ces locataires ferontface à une offre locative réduite. Renfor-çant par là même l'injustice entre les loca-taires du parc privé et ceux bénéficiant delogements sociaux du parc immobilierpublic de la ville de Paris”(Communiqué du 27 sept. 2013).8octobre 201312JURIShheebbddooimmobilier••IINNIITTIIAATTIIVVEESSEETTUUDDEESS◆Hausse des charges de copro-priété selon l’ARCLa hausse des charges de copropriétéentre2011 et2012 est chiffrée à +6,1%selon l’ARC.Pour une copropriété dotée de tous lesservices, le ratio annuel des charges est de44,4 € le m2. Il se répartit de la façon sui-vante, pour un immeuble doté de tous lesservices (voir tableau).Cette moyenne recouvre des disparitésgéographiques puisque le niveau descharges atteint de 48,9 € pour Paris, mais ilest de 44 € pour la région parisienne horsType de chargesMontant en€ par m2 / anHausse annuelleen%Chauffage14,6 €11,5%Personnel8,4 €3,3%Entretien7,1 €3,1%Frais de gestion4,4 €5,0%Eau froide4,2 €3,5%Ascenseur2,6 €2,6%Assurance2,0 €6,3%Parking0,7 €2,9%Impôts0,4 €3,2%Total44,4 €6,1%Niveau national moyen descharges de copropriété parpostes en 2012Source: Oscar. Sept. 2013Le permis de construire ne peut pas êtreaccordé avant l’obtention de cette déro-gation (art. L 425-13 du code del’urbanisme).Le même conseil des ministres a adopté undécret qui complète cette ordonnance. Cedécret visant à favoriser la construction delogements précise que les dérogations nepourront être accordées que s’il est techni-quement impossible d’appliquer les pres-criptions en question; des mesures com-pensatoires qui pourront être demandées.Le dossier de demande est remis au maire,lequel transmet un exemplaire au préfet,avec la demande de dérogation (dans lasemaine qui suit le dépôt, art. R 423-13-1du code de l’urb.).Le préfet à trois mois pour instruire lademande (art. R 423-69-2).L’article R 111-1-1 précise le contenu de lademande:- les règles auxquelles il est demandé dedéroger,- les raisons de la demande,- les mesures compensatoires proposées,- la justification que le projet permettrad’atteindre le meilleur niveau de perfor-mance possible (par la conception ou lamise en œuvre de matériaux perfor-mants).●Paris et baisse à 34,8 € en province.La hausse de +6,1% est supérieure à celleconstatée l’année précédente (+5%).Les postes qui augmentent le plus sont lesfrais de chauffage (+11,5%), mais aussi lesprimes d’assurance (+6,3) et les honorairesde syndic et frais de gestion (+5,0%).L’ARC a par ailleurs mis au point une “éti-quette charge” qui s’inspire du visuel del’étiquette DPE pour permettre aux copro-priétaires de situer le niveau de charges deleur immeuble par rapport à une moyen-ne, tant pour l’ensemble des charges quepour celle de chauffage et d’eau chaudesanitaire.◆10000 logements certifiés déve-loppement durable pour CogedimCogedim a passé le cap des 10000 loge-ments certifiés “développement durable”(10908 logements au 1erseptembre 2013pour NF Logement démarche HQE etHabitat & Environnement). Cogedim a étél’un des premiers promoteurs titulaires dela marque NF Logement Démarche HQE.(Communiqué du 1eroct. 2013).Le Crédit Foncier analysel’investisseur typeSelon une étude réalisée par le Créditfoncier, le bien type acheté par un investis-seur est un appartement de 2 pièces de53m2pour un montant de 163000€.Le salaire médian de l’acquéreur, âgé de46 ans, est de 65680euros.Le lieu d’investissement varie suivant lanature du bien: pour un investissementneuf, l’investissement se fait dans unezone géographique éloignée alors qu'uninvestissement dans l’ancien se fait à prox-imité.L’Ile-de-France intervient en tête avec15% des acquéreurs du Crédit Foncier. LeSud-Ouest est également prisé desinvestisseurs: 11% pour la Haute-Garonneet 11% pour la Gironde.Autres départements recherchés: Rhône(7%), Hérault (6%), Bouches du Rhône(6%) et Alpes-Maritimes (4%).Des motivations différentes dansle neuf et l’ancienLes trois premières motivations desinvestisseurs sont:- la perspective de payer moins d’impôt(68%). Cette motivation est toutefois prin-cipalement partagée par les acquéreurs delogements neuf (81%), bien moins par ceuxqui investissent dans l’ancien (23%),▲ Baux commerciaux■Fin de bail dérogatoire(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 25 sept. 2013,n°11/17254)Une société avait conclu un bail dérogatoirepour deux ans à compter du 17août 2005. Le19septembre 2007, un deuxième bail déro-gatoire avait été conclu avec obligation pourle preneur de fournir une caution bancaire, “àpeine de résiliation immédiate du bail” En2009, les parties étaient en conflit: le preneurdemandait l’application du statut des bauxcommerciaux alors que le bailleur estimaitque le bail de 2007 se trouvait résilié en appli-cation de la clause résolutoire, le preneurn’ayant obtenu la caution que le 13décembre2007, et l’ayant remise le 1eroctobre 2009.La cour d’appel tranche en faveur du locatai-re, jugeant qu’il bénéficiait d’un bail de 9 anssoumis au statut.“Quoique dans les motifsde ses conclusionsla société Disclosed soutient qu’à l’issue dupremier bail dérogatoire d’une durée de deuxans pour se terminer le 17août 2007, il s’estopéré à son profit un nouveau bail soumis austatut des baux commerciaux en applicationde l’article L 145-5 du code de commerce etque la soiété Ivry-sur-Seine ne pouvait lui fairesigner un second bail dérogatoire à effet du1erseptembre 2007, elle demande dans le dis-positifde ses conclusions qui constitue lesprétentions dont la cour est saisie, l’octroi dubénéfice de la propriété commerciale à comp-ter du 1erseptembre 2009, et ce n’est que sub-sidiairement qu’elle demande ce bénéfice àcompter du 17août 2007, date d’expirationdu premier bail.”Par ailleurs, la cour rejette l’argument dubailleur relatif à la clause résolutoire, relevantque “quoique cette caution n’ait pas été pro-duite à la date du 15novembre 2007, la socié-té bailleresse ne s’est à aucun moment et pen-dant plus de deux années à compter de ladate prévue pour la fourniture de la caution,prévalu de la résiliation du bail […]La société Immobilière d’Ivry-sur-Seine ne jus-tifie aucunement de la délivrance d’uncommandementà la locataire lui rappelantoutre l’obligation de fournir un cautionne-ment bancaire, et la clause de résiliationcontenue dans le bail, le délai d’un mois pourrégulariser la situation”.L’argument relatif à la renonciation est égale-ment rejeté: “Vainement la société Immobi-lière d’Ivry sur Seine soutient-elle que la socié-té Disclosed aurait renoncé en signant lesecond bail dérogatoire au bénéfice de la pro-priété commerciale alors que la gérante MmeP.n’a pu renoncer par avance à un droit quin’était pas encore néà la date de signaturede ce second bail dérogatoire dès lors qu’ellene revendique la propriété commerciale qu’àl’issue du second bail dérogatoire venu à expi-ration le 31août 2009, il s’ensuit que cettemention ne vaut pas valable renonciation à seprévaloir, à la date du second bail soit au31août 2009, du bénéfice de la propriétécommerciale”.Observations:De cet arrêt on peut retenirtrois règles applicables en fin de bail déroga-toire.1. Le bailleur soutenait que l’action du loca-taire était prescrite. Or dans son dispositif(même si les motifs divergeaient), les conclu-sions demandaient le statut à compter de lafin du 2ebail (2009); le délai de deux ans pouragir (art. L 145-60) était donc bien respecté. Ilsuffisait au locataire d’agir dans les deux ansd’expiration du second bail, car c’est à partirde cette date qu’il demandait le statut, etnon à partir de l’échéance du 1erbail.2. Pour la clause résolutoire, le bailleur quisouhaite s’en prévaloir doit impérativementadresser un commandement par huissier etlaisser un délai d’un mois au preneur pourrégulariser. Faute de l’avoir fait, le bailleurn’a pu invoquer la clause (art. L 145-41).3. S’agissant de la renonciation à se prévaloirdu statut, le preneur ne peut pas renoncerun droit tant qu’il n’est pas acquis. À la signa-ture du second bail, le locataire ne pouvaitdonc pas renoncer valablement au statutpour l’échéance de ce second bail. ●8octobre 201313JURIShheebbddooimmobilier••JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE●Refuser un logement social fau-te de revenu?Le fondateur d’Habitat et Humanisme aproposé un amendement à la loi ALURpour qu’un logement social ne puisse plusêtre refusé à un demandeur pour la seuleraison de l’insuffisance de ses ressources.Bernard Devert déplore que la ministre aitfait sienne la position de la rapporteure,Audrey Linkenheld, selon laquelle “la pro-position apparaît comme prématurée et[en] tout état de cause, l’heure n’est pasde révolutionner notre modèle social”.Bernard Devert conteste cette analyse enestimant que cet amendement n’est pasune révolution mais un changement deposture. Il conclut: “Quand l’urgence de lasolidarité pour ouvrir les portes apparaîtcomme une révolution, la société consentimplicitement à l’exclusion, porte del’explosion”(Communiqué du 18 sept. 2013).●L’idéologie de Cécile DuflotFrançois Gagnon, président d’ERA France,dénonce “la facilité de l’idéologie” quianime la ministre du logement.Il s’en prend par exemple à la garantieuniverselle des loyers qui va concernertoutes les locations alors que seuls 2,5%des loyers font l’objet d’impayé. “Pour soi-gner une maladie rare, on va créer la sécu-rité sociale payée par tous”.(Communiqué du 30 sept. 2013).●La FNAIM demande de modifierla loi ALUREstimant que la loi ALUR a besoin d’une 2electure “objective et courageuse”, la FNAIMpréconise de modifier les points suivants.1. Rapports locatifs- La garantie universelle des loyers dont lescontours sont inconnus.- L’interdiction de cumul du cautionne-ment avec d’autres mesures de garantie.- Le statut des locations meublées, dupli-qué sur celui des locations vides, qui risquede réduire l’offre de logements meubléspour les étudiants.- La faculté pour le locataire de contesterl’état des lieux dans les 10 jours de sonentrée dans les lieux alors qu’à l’inverse, lebailleur ne peut pas faire de même dansles 10 jours de l’état des lieux de sortie.2. La copropriété- L’obligation de mettre en place deuxcomptes bancaires séparés par syndicat, quialourdira le travail du syndic et compliquerale travail de contrôle des garants financiers.- La fixation du contenu du contrat de syn-dic par décret, sans concertationOOPPIINNIIOONNSS- L’encadrement des prestations complémen-taires qui bridera l’innovation et empêcherad’ajuster les prestations aux copropriétés.- Le développement de nouvelles obliga-tions du syndic sans que celles-ci ne soientcorrélées à une juste rétribution.(Communiqué du 2 oct. 2013).●La CLCV s’inquiète des possiblesdérogations abondantes au modede fixation du loyerLa CLCV a fait part de ses réserves sur lemode de fixation des loyers prévu par la loiALUR. L’association se dit favorable au méca-nisme d’encadrement des loyers mais elle enpointe le caractère complexe. Mais surtoutelle redoute que le recours au complémentde loyer exceptionnel ne devienne la règle.La CLCV demande donc que cette notion soitclairement définie en faisant par exempleréférence au standing de l’immeuble.(Communiqué du 10 sept. 2013).●Et l’accession?Le président de l’Union des Maisons Fran-çaises, Christian Louis-Victor s’étonne del’absence de toute mesure en faveur del’accession sociale à la propriété dans lebudget 2014, alors que la crise s’aggrave.(Communiqué du 26 sept. 2013). 8octobre 201314JURIShheebbddooimmobilier••NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierNNOOMMIINNAATTIIOONNSSAAGGEENNDDAACabinets ministériels➠Décentralisation: Jean-Yves Raudeestnommé directeur du cabinet de MaryliseLebranchu. Il succède à Laurent deJekhowsky. (Arrêtés des 23 et 25septembre,J.O. des 24 et 28 sept. 2013, @).➠Ecologie: Romain Beaucher est nomméconseiller auprès de Philippe Martin.(Arrêté du 12septembre 2013, J.O. du 27sept. @).Administration centrale✓Ministère de la justice: Eric Lucasestnommé secrétaire général du ministère dela justice.(Décret du 26septembre 2013, J.O. du 27sept. @).Magistrature✓Conseil d’État: Sont nommés conseillersd’État: Guillaume Goulard, Jean-PhilippeMochon, Bernard Pignerol, Pâquita Morel-let-Steiner, Catherine de Salins et LionelCollet.(Décrets du 26septembre 2013, J.O. du 27sept. @).Organismes publics✓EPARECA: Raphaël Le Mehaute (comitéinterministériel des villes) est nomméadministrateur de l'Établissement publicnational pour l'aménagement et la restruc-turation des espaces commerciaux et arti-sanaux au titre du ministre de la ville.(Arrêté du 16septembre 2013, J.O. du 26sept. p.16037).✓Adoma: sont nommées administrateurs,au titre du ministère de l'économie:Armelle Daam (direction du budget); autitre des ministères chargés de l'économieet des finances et des affaires sociales: Syl-vie Moreau (secrétariat général àl'immigration).(Décret du 27septembre 2013, J.O. du 29sept. p.16241).■Fonds nationald'accompagnement vers et dans lelogementUn décret du 25septembre détermine lesmodalités de fonctionnement du Fondsnational d'accompagnement vers et dansle logement.La loi de finances pour 2013 a étendu sacompétence, initialement limitée auxménages ayant obtenu une décision favo-rable de la commission de médiationDALO, à l'ensemble des personnes éprou-vant des difficultés pour se loger.Le décret modifie la composition du comi-té de gestion (art. R 300-2-1 du CCH).Il prévoit le mode de répartition des cré-dits (art. R 300-2-2 du CCH) au titre del'ingénierie sociale, de l'intermédiationlocative ou de la gestion locative sociale.(Décret n°2013-856, J.O. du 27 sept.p.16083).■Communication électroniquedevant les juridictions administra-tivesL'entrée en vigueur du décret du décretn°2012-1437 du 21décembre 2012 relatifà la communication électronique devant leConseil d’État, les cours administrativesd'appel et les tribunaux administratifs estfixée au 2décembre 2013 par un arrêté du19septembre 2012. (J.O. du 27 sept.p.16077).■Patrim-usagers n'est pas destinéaux professionnels et ne doit passervir pour sélectionner les contri-buables en vue d'un contrôle fiscalLe fonctionnement de ce service Patrim-usagers a été précisé par un arrêté et il adonné lieu à un avis de la CNIL:➠L’arrêté du 13septembre 2013 portecréation par la direction générale desfinances publiques d'un traitement auto-matisé de données à caractère personneldénommé «PATRIM».La mise en œuvre de ce service permet auxagents de la GGFiP d'accéder aux informa-tions concernant la vente de biens immo-biliers pour les besoins d'évaluation desbiens, de termes de comparaison etd'étude de marché.Les données sont conservées 9 ans.(J.O. du 27 sept. p.16096).➠ Jusqu'à présent, les contribuables nepouvaient obtenir de l'administration desinformations sur les transactions immobi-lières que sur demande et moyennantpaiement. L'administration tient la basenationale des données patrimoniales(BNDP) qui est exhaustive car établie à par-tir des mutations. Désormais, les contri-buablespourront accéder gratuitementBULLETIND’ABONNEMENT«PRIVILÈGE»❑OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 € TTC (soit 586,68 € HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779€ TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 € TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTns 47UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE✁✦22octobre2013(Paris). Le col-loque de l’IEIF aura pour thème“Immobilier: 2013 et après…” avecnotamment l’intervention de Jean-Marc Daniel(professeur à l’ESCP)sur le thème “Ce que nous apprendl’histoire sur les crises et lessorties de crises” et celle deJean-Louis Dumont, président duConseil Immobilier de l’État et del’USH sur le thème “Immobilier del’État: vers une gestion dyna-mique!”www.ieif.fr. Tél. 0144826363.✦29 et 30octobre2013(Paris LaDéfense). Le congrès des Entre-prises publiques localesse tiendrapour la première fois à Paris. Ilaccueillera en même temps la 16econférence européenne des EPL. Elleétudiera le thème “La performancesolidaire, notre projet pourl'Europe”.www.lesepl.fr.AAUUFFIILLDDUUJJ..OO.. à ces données par le service Patrim-usa-gers.Dans son avis la CNIL prend acte de ce quece service n'est pas destiné à établir unordre de priorité pour déterminer les contri-buables qui doivent faire l'objet d'une pro-cédure de redressement. Dans le cas contrai-re, il s'agirait d'un détournement de fina-lité du traitementmis en œuvre.Le service est utilisable pour les personnesphysiques en vue d'établir une valeurvénale dans les cas suivants: expropriation,contrôle fiscal, ISF, droits de mutation àtitre gratuit (succession ou donation).La CNIL prend acte de cet usage restreintqui privilégie les personnes les plus expo-sés aux enjeux de la valeur vénale d'unbien « tout en évitant les risquesd'atteinte au secret fiscal etd'utilisation par les professionnels del'immobilier».(Avis rendu par la CNIL sur la création de ceservice: délibération n°2013-074 du 28mars2013 portant avis sur un projet de décretd'application de l'article L. 107 B du livre desprocédures fiscales et un projet d'arrêté rela-tifs à la mise en œuvre d'un service de com-munication électronique au public des infor-mations permettant l'appréciation de lavaleur vénale des immeubles à des fins admi-nistratives ou fiscales, J.O. du 27 sept. @).■ Hausse des loyers de la loi de1948Le décret qui fixe les loyers relevant de laloi du 1erseptembre 1948 a été publié, ilfixe la hausse à 1,54% pour les logementsdes catégories III A et III C, ainsi que pourceux des catégories II A, II B et II C. Leslogements des catégories IV ne subissentaucune augmentation. La hausses’applique rétroactivement à compter du1erjuillet 2013.Décret n°2013-863 du 26septembre 2013modifiant le décret n°48-1881 du 10décembre1948 déterminant les prix de base au mètrecarré des locaux d'habitation ou à usage pro-fessionnel, J.O. du 28 sept. p.16154).8octobre 201315JURIShheebbddooimmobilier••AACCTTUUAALLIITTÉÉBBRRÈÈVVEESS❘◗Lors de la cession du groupe Prin-temps à la société Divine InvestmentsSA (DISA, détenue par des intérêts duQatar), le cabinet d’avocats Baker &McKenzieconseillait l’acquéreur. MarcMariani, intervenait pour les aspectsdroit immobilier et financement etChristine Daricen droit fiscal.Le cabinet Darrois Villeyconseillait legroupe Borletti et le cabinet FreshfieldsBruckhaus Deringer accompagnait legroupe Printemps; King & Spaldingconseillait Deutsche Asset & WealthManagement.(Comm. 30 sept. 2013).❘◗Gide Loyrette Nouel(Stanislas Dwer-nicki) a conseillé L'Oréal lors del’acquisition d’une plate-forme logistiquede 25125m2à Vémars (Val d’Oise)développée par Prologis. L’opération adonné lieu à un bail en l’état futurd’achèvement pour des locauxd’entrepôts et de bureaux avec Prologis.(Communiqué 23 sept. 2013).❘◗DLA Piper a conseillé le groupe Fon-cia lors de l’acquisition du pôle admi-nistration de biens du groupe Tagerim(17 agences et 500 collaborateurs).Pour DLA Piper, Lionel Rosenfeld,associé, intervenait sur les aspectsimmobiliers. Tagerim était conseillé parCMS Bureau Francis Lefebvre.(Communiqué 2 oct. 2013).❘◗Courtois Lebelet Squire Sandersontconseillé Parisian Real Estate Advisordans le cadre d’un partenariat avec LaFrançaise. La Française a pris une parti-cipation à hauteur de 35% dans Pari-sian Real Estate Advisor.(Communiqué 18 sept. 2013)Acteurs❘◗Guy Cotreta été nommé présidentd’Elyse Avenue Immobilier. Ce réseaumet en avant son positionnement originalqui cumule les avantages des agencesimmobilières et ceux des mandataires.(Communiqué 25 sept. 2013).❘◗Xavier Rollet, spécialiste de la fiscalitédes dirigeants, rejoint le cabinet Cour-tois Lebelen tant qu’associé, accompa-gné de Valérie Gin-Boyer. Il était précé-demment chez Landwell & Associés.❘◗Daniel Gutmann, avocat associé enfiscalité de CMS Bureau FrancisLefebvrea été nommé responsable dela doctrine fiscale du cabinet.(Communiqué 17 sept. 2013).❘◗Emeline Peltier, spécialisée enimmobilier, rejoint le cabinet d’avocatsOlswangcomme associée. Elle étaitprécédemment chez Dentons.(Communiqué 11 sept. 2013).Parcours➙Taux de l’usureLe taux de l'usure à compter du1eroctobre 2013, concernant lesprêts immobiliers est fixé à:➙prêts à taux fixe: 5,03 %➙prêts à taux variable: 4,45 %➙prêts relais: 5,29 %(Avis du 25septembre 2013, J.O.du 28 sept. p.16218).➚Hausse du nombre de propriétairesLe taux de ménages propriétaires deleur résidence principale est monté à58,2%en 2012 selon l’Insee. Le Cré-dit foncier fait observer que ce taux esten hausse puisqu’il était de 54,3% en1996, même s’il reste inférieur à lamoyenne européenne (63%).ChiffresRectificatifEntré chez OGICen 2012 en tant que direc-teur général, Emmanuel Launiau, a éténommé président du directoire du Groupe.CatégoriesValeur locative mensuelle en eurosAgglomérationparisienneHors aggloméra-tion parisienneprix debase du m210 pre-miers m2m2sui-vants10 pre-miers m2m2sui-vantsIIA11,967,099,775,82II B8,234,456,743,66II C6,303,365,152,77III A3,812,053,131,73III B2,271,181,860,96IV0,260,120,260,12Loyers de 1948 au 1erjuillet 2013Une conférence d’actualité surle projet de loi ALURanimée par Rodrigo Acosta-Garcia,urbaniste et Bertrand Desjuzeur, direc-teur de la rédaction de JurishebdoLe mercredi 16 octobre 2013à Parisde 9 h à 12 h 30Trois tables rondes■1. L’urbanisme: quelle formeurbaine après la loi ALUR?■2. Les baux d’habitation:l’encadrement des rapports locatifsfacilitera-t-il l’accès au logement?■3. La copropriété: quel équilibreentre syndic et copropriétaires?Le lieu: Université de Chicago.6 rue Thomas Mann. Paris 13e(proche de la Bibliothèque FrançoisMitterrand)La date: Mercredi 16octobre2013de 9 h à 12 h 30. (café-accueildès 8 h 30, cocktail à 12 h 30)Organisation - Inscriptions:- Nathalie Gachère:06 64 18 57 40,nathalie.gachère@jurishebdo.fr- Sabine Petit: 01 46 45 77 69,sabine.petit@jurishebdo.fr 8octobre 201316JURIShheebbddooimmobilier••AADDEEFFÀ quelques mois des élections municipales,et puisque la politique foncière est encoreaux mains des élus, Clotilde Buhot (ADEF)rappelle que la question foncière peut êtreun enjeu électoral. Pour un élu, la questionest souvent posée en ces termes: ai-je desterrains disponibles? Or on constate qu’iln’y a pas de lien entre la densité et lavolonté de construire. La question serait-elle donc mal posée ?La rareté foncière est relativeIl se présente fréquemment trois types desituations: 1. Des petites communes ruralesont un des terres en abondance et lesmaires y délivrent largement des autorisa-tions de construire. 2. Des communes péri-urbaines ont accueilli des populations qui ycherchaient de l’espace et elles adoptentalors une politique malthusienne. 3. Desgrandes villes enfin; elles peuvent avoirdes politiques ambitieuses de renouvelle-ment urbain, comme à Bordeaux, mais ils’y développe alors souvent un phénomè-ne d’embourgeoisement. La conclusion estque la rareté foncière est très relative, ellerésulte de choix politique.Pour Vincent Renard (cofondateur del’Adef), la question de la spéculation n’estpas la bonne. En revanche, la vraie patho-logie, c’est la rétention foncière. La ventede terrains est un marché de croque-mortet de syndic de faillite.Vincent Renard dénonce un certainnombre de mythes. Le premier est celui dela rareté foncière: or il y a autant de fon-cier qu’on veut. Selon le second mythe, ladéréglementation va augmenter l’offre etfaire diminuer les prix. Or cela n’est jamaisvérifié: lorsqu’on déréglemente le droitdes sols, cela fait monter les prix.Philippe Laurent fait part de son expérien-ce de maire de Sceaux. Après avoir engagéentre1985 et1995 une opération deconstruction de 1000 logements, pour unecommune de 20000 habitants, qui ne s’estpassée sans trop de difficultés, il constateaujourd’hui que toute construction nouvel-le est assimilée à une perte de qualité devie. Il déplore une perte du sens du biencommun dans l’esprit de nos concitoyenset un refus d’accueillir de nouvelles popu-lations.La solution n’est pas dans un chan-gement réglementaireLe maire de Sceaux estime indispensabled’apporter une aide aux maires bâtisseurs,pour financer la construction d’équipementspublics. Il ajoute qu’on pense souvent quec’est par des questions réglementaires (sup-primer le COS, créer des PLU intercommu-naux…) qu'on va améliorer la construction,alors que cela ne marche pas. Par ailleurs, lesassociations nationales de défense del’environnement sont dans le principe favo-rables à la densité, mais localement, ellesn’en veulent pas. Il cite l’exemple d'une opé-ration réussie: réalisation de 4 logementssociaux au-dessus d’un bureau de poste.Mais la commune a dû financer 45000€ desubvention par logement et l’opération anécessité de 6 à 7 ans. Il faut aussi trouver lebon interlocuteur qui saura convaincre lapopulation. Ainsi actuellement, la démoli-tion reconstruction de 600 logementssociaux à Sceaux, qui était contestée, a étéadmise quand l’association des locataires afait part de son soutien au projet.La nécessité d’une volonté poli-tique forteQuant aux très grandes opérations, rappel-le Vincent Renard, elles ont été engagéesdans des secteurs où il y avait des opportu-nités foncières (Sarcelles par exemple). Àl’inverse, dans les tissus urbains anciens,comme ceux de la Seine-Saint-Denis où leparcellaires est fait de petits entrepôts, ilestime que les opérateurs n’y intervien-dront pas car le droit de propriété y esttrop compliqué. Les villes nouvelles se sontfaites avec une volonté politique forte.Cette volonté existe parfois, Philippe Lau-rent cite à cet égard une autre ville desHauts-de-Seine, Issy-les-Moulineaux, quiétait très largement couverte de terrainsindustriels. Mais dans d’autres secteurs,comme à Bagneux où de vastes terrainsont été acquis par un fonds du Qatar, c’estplus difficile.Les outils existent: Philippe Laurent utilisepar exemple avec satisfaction le bail àconstruction. Mais Vincent Renard recon-naît que la France est face à un blocagepsychologique lorsqu’il faut mettre en pla-ce des outils sans droit de propriété.Marc Kaszynski, président de l’Adef et parailleurs directeur général de l’EPF Nord-Pas-de-Calais, évoque son expérience dans leNord où est engagée une opération deréhabilitation de cinquante logements, surun grand périmètre et sans recours au droitde préemption urbain, ce qui nécessité desnégociations avec les propriétaires. ●Maires bâtisseurs: battus ou élus ?Quelques jours avant les Assises nationales du foncier organisées par l’ADEF à Bordeauxles 17 et 18 octobre sur le thème “la rareté, une légende foncière”, l’ADEF lance le débat.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786■site internet: jurishebdo.fr■Directeur de la rédaction: BertrandDesjuzeur ■Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr ■A participé à ce numéro: Nathalie Levray ■Secrétariat: Sabine Petit ■ JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL depresse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart ■ RCS Nanterre 443034624000 17■ APE 5813Z ■ Actionnaires:Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier ■ Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0214 I 80129■ Dépôt légal: à parution ■Prix de vente au numéro: 17 €TTC (16,65€HT) ■ Abonnement pour 1an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 €TTC (753,19 €HT) ■ Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur■ Impression: Com-Copie Clamart ■Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineRREENNCCOONNTTRREEPour aller plus loin>Dans son chapitre “l’action publiquepeut-elle réguler les prix du foncier?”,Luc Vasselinévoque la limite de l’actionpublique sur la régulation des prix. Ainsila décision de faire acheter en VEFA pardes acteurs publics 30000 logements“plantés” en 2009 “a régulé les prix… enempêchant leur baisse”. Mais il évoque àl’inverse l’exemple positif de l’actionengagée par l’EPF des Yvelines qui a per-mis à ce département d’être le plus actifen 2012 en terme de construction delogements pour l’Ile-de-France et sa pro-duction doit s’accroître. De plus, un accordde prix a été convenu avec une douzainede propriétaires de terrains, pour uneopération à Mareil-Marly (p.93).>Vaincre la rareté du foncier par larègle? C’est la question à laquelle s’estattelée Jocelyne Dubois-Maury. Elle relèveque la rigidité des prescriptions relativesaux risques cède le pas aux préoccupa-tions socio-économiques, mais aussi lamontée des préoccupations environne-mentales. Elle estime (p.114) que c’estaux dépens des vastes espaces agricoles etdes espaces naturels insuffisamment pro-tégés que va continuer le processusd’artificialisation des sols.>S’interrogeant sur le thème “Propriété,rétention et spéculation: les mystèresde l’offre foncière”, Vincent Renardconstate les difficultés à acclimater enFrance les techniques de dissociation de lapropriété du bâti et du foncier, rappelantnotamment les difficultés du Pass foncier. Ilconclut: ”si innovation il doit y avoir, ellesera dans l’impulsion politique, sociétale,pour mettre en œuvre réellement cestechniques et acclimater l’idée qu’un ter-rain urbain ou périurbain est à la fois unbien public et un bien privé” (p.59).Extraitsdu livre “Le Foncier en Ile-de-Fran-ce”, Retour sur 10 idées reçues.Sous la direction de Sonia Guelton, ADEFÉditions. 15€. 194 pages. Juillet2013.