lundi 12 mai 2025

JURIShebdo Immobilier numéro spécial 62 du 18 octobre 2016

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Au sommaire :


– 2 – Au Parlement –
Le projet de loi Égalité et citoyenneté au Sénat : Attribution des logements sociaux – Pré-commissions d’attribution ? – Insalubrité – Plan local de l’habitat – Cotation et location choisie – Nouvelle politique de loyers – Surloyers – Cessions de patrimoine – Copropriétés – Recours abusifs contre les permis de construire – Hausse des communes carencées au titre de la loi SRU – Occupation de locaux de bureaux – Ordonnances – Rapports locatifs – Résidences universitaires – Loi Hoguet – Documents d’urbanisme – Immatriculation des copropriétés – CGLLS et Ancols – Gens du voyage – Procédures d’expulsion
– 9 – Rencontre –
Le bail réel solidaire et le bail réel immobilier : deux outils à découvrir.
Présentation par Frédéric Roussel et Marie-Hélène Pero-Augereau, notaires du groupe Monassier.
– 11 – Tribune –
Jean-Michel Ciuch et Laurent Leprevost, co-présidents de l’association Valiew plaident pour un assainissement des métiers de l’expertise immobilière
– 5 – Rencontre –
L’UNPI en congrès à Nice appelle à une révolution pour l’immobilier

analysé>Comment s’y retrouver dans la gammetoujours plus étendue desbaux réels? Fré-déric Roussel et Marie-Hélène Pero-Auge-reau, notaires du groupe Monassier nousproposent l’analyse du bail réel solidaire etdu bail réel immobilier (p.9).débattu>Le projet de loi Égalité et citoyennetéestdébattu au Sénat depuis le 4octobre. Notresynthèse, pages2 à9.Il traite très largement du secteur public dulogement et de l’obligation de constructionde logements sociaux. Mais il évoque aussiquelques aspects de la loi du 6juillet 1989,de la loi de 1965 sur la copropriété et de laloi Hoguet. Il devait être voté ce 18octobrepar les sénateurs et renvoyé à l’Assemblée.exprimé>Jean-Michel Ciuch (Immo G Consulting)et Laurent Leprevost (Galtier Valuation), co-présidents de l’association Valiew plaidentpour un “assainissement éthique” desmétiers de l’expertise immobilière (lire leurtribune libre p.11).invités>Les candidats à la primaire des Républi-cains étaient invités du congrès de l’UNPI àNice le 6octobre. Quatre candidats étaientvenus, en personne pour Bruno Le Maire ouvia leurs représentants pour Nicolas Sarkozy(Éric Ciotti), Alain Juppé (Hervé Mariton) etFrançois Fillon (Bruno Danon). Un congrèstrès politique (p.12).Le projet de loi Égalité etcitoyenneté modifié au SénatLes sénateurs se sont emparé du projet de loi Égalité etcitoyenneté début octobre. Voici une synthèse des débats,pour la partie intéressant le logement.Le débat met en scène deux logiques différentes assez irréconci-liables. Celle du texte défendu par Emmanuelle Cosse et PatrickKanner tend à répartir les populations les plus pauvres au sein detous les quartiers. Cela passe par l’obligation d’attribuer au moins25% des logements sociaux hors des quartiers prioritaires de lapolitique de la ville aux ménages les plus pauvres. Le Gouverne-ment défend aussi une politique généraliste du logement socialqui récuse l’idée de réserver ce parc aux ménages les plus pauvreset qui suppose en conséquence d’augmenter les exigences deconstruction de logements sociaux.La logique proposée par la majorité sénatoriale est opposée. Elleprévoit de laisser plus de liberté aux collectivités locales et demettre en place un dispositif contractuel entre la commune et lepréfet pour atteindre les objectifs de logements sociaux. Lessénateurs s’appuient sur une nécessaire adaptation aux réalitéslocales. Mais le Gouvernement et les sénateurs de l’opposition yvoient surtout la défense d’un entre soi et la volonté d’échapperà l’impératif d’accueillir plus de logements sociaux.L’opposition de ces deux logiques s’est manifestée par exempleavec l’article 27. Le débat a donné lieu une opposition frontaleentre la majorité du Sénat qui a fait adopter ce mécanismecontractuel entre la commune et le préfet et le Gouvernementqui souhaite au contraire fixer des objectifs plus stricts pourcontraindre les communes à construire davantage. C’est un peuun dialogue de sourds, mais exprimé finalement sur une tonalitéassez convenue, chacun y tenant le discours attendu.Le texte qui, de 44 articles a atteint 217 articles en arrivant auSénat, comporte aussi quelques mesures visant à lutter contre lesrecours abusifs (la ministre a précisé sur ce point qu’un décretétait en cours de rédaction) et des articles concernant le parc pri-vé. Dans la fin de la séance du 11octobre, les sénateurs ont adop-té, par un débat des plus succincts, toute une série de dispositionsmodifiant la loi du 6juillet 1989, la loi de 1965 sur la copropriétéet la loi Hoguet. Pour éclairer le sens des articles, nous noussommes référés au rapport de la commission du Sénat qui relatetrès clairement l’objet des mesures et les textes adoptés. Bienentendu le texte étant renvoyé à l’Assemblée pour une nouvellelecture, il sera largement amendé mais il donne le sens des modi-fications en gestation. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO Spécial 6218OCTOBRE 2016ISSN1622-141916EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Au Parlement-Le projet de loi Égalité et citoyenneté au Sénat: Attribution deslogements sociaux - Pré-commissions d’attribution? - Insalubrité - Planlocal de l’habitat - Cotation et location choisie - Nouvelle politique deloyers - Surloyers - Cessions de patrimoine - Copropriétés - Recoursabusifs contre les permis de construire - Hausse des communes caren-cées au titre de la loi SRU - Occupation de locaux de bureaux - Ordon-nances - Rapports locatifs - Résidences universitaires - Loi Hoguet -Documents d’urbanisme - Immatriculation des copropriétés - CGLLS etAncols - Gens du voyage - Procédures d’expulsion- 9 -Rencontre-Le bail réel solidaire et le bail réel immobilier: deux outils à découvrir.Présentation par Frédéric Roussel et Marie-Hélène Pero-Augereau,notaires du groupe Monassier.- 11 -Tribune-Jean-Michel Ciuch et Laurent Leprevost, co-présidents de l’associationValiew plaident pour un assainissement des métiers de l’expertiseimmobilière- 5 -Rencontre-L’UNPI en congrès à Nice appelle à une révolution pour l’immobilierSOMMAIREEDITORIALNuméro spécial:Projet de loi Égalité etcitoyenneté Indice de référence des loyers:l’IRL du 3etrimestre 2016 s’établit à125,55, soit une hausse de+0,06%en un an.(Publication Insee du 12octobre2016).Chiffres
Les sénateurs ont abordé le 4octobre l'examendu projet de loi égalité et citoyenneté, précé-demment adopté par les députés.Selon le ministre de la ville Patrick Kanner,notre pays a été éprouvé depuis deux ans parle terrorisme qui « fragilise notre capacité àvivre en commun ». Le projet de loi égalité etcitoyenneté est donc un texte de cohésion quia pour objet de nous permettre de vive ensociété tous ensemble. Pour ce faire, leministre entend développer la culture de l'en-gagement. Par ailleurs le texte renforce la lut-te contre les discriminations.Pour la ministre du logement, EmmanuelleCosse, il s'agit de redonner confiance auxcitoyens. Il faut renforcer le modèle généralis-te du logement social pour réconcilier droit aulogement et mixité sociale. Si on a construitvite pour répondre à l'urgence, parfois tropvite, nous sommes aujourd'hui confrontés à« l'apartheid social et territorial ». Stigmati-sant ceux qui refusent de construire de loge-ments sociaux, la ministre du logement consi-dère que s'il y a des ghettos de pauvres, c'estaussi par ce qu'il y a des ghettos de riches.Mais elle se réjouit de l'amélioration deschiffres de la construction.Ouvrir tous les quartiersLa ministre déplore la modification du texteopérée par la commission, notamment avec lasuppression de la référence au taux de 25 %d'attribution de logements sociaux en dehorsdes quartiers de la politique de la ville, desti-nés aux 25 % de demandeurs les pluspauvres. Elle critique aussi la suppression dela possibilité automatique accordée au préfetde procéder à des attributions si les collectivi-tés ou les bailleurs ne respectaient pas leursobjectifs de mixité sociale. La ministrereproche aux sénateurs de promouvoir ladéfense d'un entre soi sans solidarité et unesociété de la distance et de la défiance.Insistant pour défendre sa mesure d'attribu-tion des 25 % de logements sociaux hors QPVaux 25 % de ménages les plus pauvres, elleveut « ouvrir tous les quartiers à tous lesménages ».Françoise Gatel, rapporteur de la commissionspéciale, indique que le texte initial de 44articles en comporte 217 après passage à l'As-semblée et qu'il est devenu « obèse et hétéro-clite ». Le Sénat a donc proposé de le recentrersur son objectif initial. La commission a sou-haité ne conserver que des dispositifs réa-listes, supprimer des modifications de textesqui ne sont pas encore entrés en vigueur.Dominique Estrosi-Sassone, rapporteur,indique partager les objectifs de construiredavantage de logements sociaux mais non laméthode: avec le projet de loi « une nouvelleétape est franchise dans la bureaucratisationdu logement ». En matière d'attribution deslogements sociaux, elle relève que les propo-sitions du texte visent à traiter le flux mais nonle stock et propose que les objectifs de loge-ments soient déterminés par accord entre lescollectivités concernées et le préfet. La com-mission propose aussi de redéfinir les objec-tifs de la loi SRU pour mieux les adapter auxréalités de terrain; un contrat d'objectifs entrele maire et le préfet permettant de déterminerle taux de logements sociaux et le délai pourl'atteindre. Enfin, pour les communes ayantplus de 50 % de logements sociaux, il est pro-posé un contrat d'objectif pour diversifierl'offre par construction de logements intermé-diaires.David Rachline indique que la société françai-se est d'abord minée par le fait que notre paysest infiltré par les ennemis de la France ouencore que « au nom du vivre ensemble, vousavez créé le communautarisme ».Pour Christian Favier, le texte ne cherche pasà s'attaquer à la pauvreté mais à mieux la dis-tiller sur le territoire. Mais il critique le détri-cotage du droit au logement que propose lacommission et le fait qu'elle vide la loi SRU desa substance. Il estime qu'il faut accorder plusde droits, comme le droit de vote aux étran-gers pour les élections locales.Françoise Laborde considère que le texte par-vient à un compromis acceptable pour l'obli-gation de construire des logements sociaux.Aline Archambaud défend le rétablissementde la mesure d'attribution de 25 % des loge-ments sociaux hors QPV aux ménages lesplus pauvres et souhaite l'adoption d'autresmesures pour lutter contre l'habitat indigne.18 octobre 20162EGALITÉETCITOYENNETÉAUSÉNATLe projet de loi Égalité et citoyenneté au SénatAprès son vote par les députés le 6 juillet 2016, le projet de loi Égalité et citoyen-neté est venu en débat au Sénat à compter du 4octobre. Il devait être adoptéaujourd’hui 18octobre par vote solennel. Synthèse des débats.Jacques-Bernard Magner considère que lacommission a vidé la loi SRU de sa substance.Il déplore par exemple sa volonté de suppri-mer toute aide à la construction de logementssociaux dans les communes qui en disposentdéjà de plus de 50 %.Philippe Dallier considère que la réponse duGouvernement aux attentats passe à côté desvéritables enjeux. Il ne pose pas de visiond'ensemble fixant non seulement des droitsmais des devoirs. La ligne sociétale proposéepar le Gouvernement est l'émancipation del'individu sans véritable contrepartie et avecson inéluctable conséquence; l'effritement dela cohésion sociale. Pour le logement, il pro-pose une logique de contrat entre le maire etle préfet plutôt qu'une logique de contrainteimposée aux communes qui n'atteignent pasles objectifs de logements sociaux. DanielDubois critique l'idée de faire entrer unelogique de quotas dans l'attribution des loge-ments sociaux. Et considère que le contrôlerenforcé des attributions de logementsmarque une tentative de nationalisation de lapolitique du logement.Contrat?Quant à Valérie Létard, elle rappelle que la loidu 18janvier 2013 a déjà renforcé la loi SRU etque la changer à nouveau relève de l'acharne-ment; elle approuve l'idée de contractualisationdes objectifs de construction, mais sans exoné-rer d'effort les communes qui ont été le moinsvertueuses. Dominique de Legge s'interrogesur le sens de la formule de « l'égalité réelle ». ou démembrement partiel?Patrick Kanner, ministre de la ville, conteste lerecentrage du texte opéré par les sénateursqu'il qualifie de démembrement partiel.Emmanuelle Cosse annonce que le Gouver-nement agira jusqu'au bout de son mandat.Elle veut en revenir au principe, selon lequelune attribution de logements sociaux surquatre doit revenir à des ménages du premierquartile hors politique de la ville afin deremettre en cause la ghettoïsation de certainsquartiers, ajoutant que la politique de la villea contribué à entretenir la ségrégation. Elleconsidère que les propositions des sénateursvisent à remettre en cause la loi SRU.Discussion par articlesLes premiers articles concernent la réservecivique puis les associations. Le 5octobre, lessénateurs ont poursuivi le débat avec des
articles concernant l'école (art. 14 bis et sui-vants). Des dispositions très diverses ont étéexaminées. Quelques exemples: le parrainagerépublicain (art. 15 bis A), la personne élue auxélections municipales en cas d'égalité des voix:le plus jeune au lieu du plus âgé (art. 15 decies),les auberges de jeunesse (art. 19 quater). Ils ontensuite abordé le titre II consacré à l'habitat.Christian Favier a proposé d'abroger le dispo-sitif Pinel (amendement n°134) critiquant soncoût et l'octroi d'avantages fiscaux aux plusaisés. Emmanuelle Cosse juge au contraireintéressant que l'épargne soit utilisée pouraider à la construction de logements. Le dis-positif est bien ciblé et il participe à la reprisede la construction. L’amendement a étérepoussé.L'article 20comporte de nouvelles règles pourl'attribution des logements sociaux. ChristianFavier dénonce l'absence de responsabilité del’État, qui reporte les obligations sur les collec-tivités territoriales et les bailleurs sociaux.Maurice Antiste approuve la clarification desobjectifs d'attribution des logements sociauxopérée par cet article mais propose que lerefus d'attribution d'un logement au nom dela mixité sociale soit assorti d'une propositionde relogement.René Danesi demande la suppression de l'ar-ticle, car l'attribution de 25 % des logementshors QPV aux ménages les plus pauvres necorrespond pas à la diversité des territoires(amendement n°178). La ministre observe àcette occasion avoir proposé la création d'unepré-commission d'attribution des logementsdans les QPV mais regrette que sa propositionn'ait pas été acceptée. L'amendement a étéretiré. Joël Labbé propose de rétablir le texteinitial de l'article 20 notamment, car le texte ela commission a supprimé tout objectif chiffré(25 % d'attribution hors QPV aux ménages lesplus pauvres) et en prévoyant un dispositif decontractualisation. Cet amendement (n°498) aégalement été retiré.Quant à l'amendement n°114 de ChristianFavier qui voulait élargir la notion de quar-tiers de politique de la ville aux quartiers en« veille active », il a été rejeté. La ministreindique que ces quartiers, au nombre de 900,sont sortis de la politique de la ville, il ne fautdonc pas les y assimiler.Daniel Dubois a soutenu un amendement surla liste des publics prioritaires pour tenircompte des personnes éligibles au DALO,mais il l'a retiré.Dominique Estrosi-Sassone explique que letexte vise à regrouper dans un même article laliste des publics prioritaires pour l'attributiond'un logement. Propos confirmé par laministre qui ajoute que la commission demédiation est une instance de décision, saisiepar les citoyens et qui doit se prononcer sur lesrecours amiables, mais qui n'a pas vocation àdevenir une instance de consultation.Michel Le Scouarnec propose (amendementn°620) que les personnes menacées d'expul-sion soient prioritaires pour bénéficier d'unlogement social. Dominique Estrosi-Sassone,observe que certaines de ces personnes peu-vent être de mauvaise foi. La ministre indiqueau contraire que de nombreuses personnesexpulsées ne sont pas dans l'illégalité et sou-haite rétablir les personnes menacées d'expul-sion sans relogement dans la liste des publicsprioritaires. Mais l'amendement a été rejeté.Attribution des logementssociauxSuite des débats le 6octobre. Les sénateurs ontpoursuivi l'examen de l'article 20. Joël Labbé aproposé d'ajouter à la liste des personnes prio-ritaires pour obtenir un logement social cellesqui ont de graves problèmes de santé en rai-son des caractéristiques ou de l'emplacementdu logement. Mais l'amendement (n°519) aété retiré. Philippe Dallier a obtenu le vote del'amendement n°62 qui prévoit la publicationd'un bilan annuel des désignations non seule-ment à l'échelon départemental mais aussicommunal et intercommunal.Emmanuelle Cosse a voulu rétablir le texte ini-tial de l'article qui prévoit une attribution de25 % des logements hors QPV à des ménagesdu premier quartile de ressources. À défaut derespect de ce principe, le préfet doit pouvoir lemettre en place (amendement n°735). YvesRome souligne que la commission a remplacéce dispositif par un régime de contractualisa-tion et préconise également le retour au quotad'un quart (amendement n°192).Emmanuelle Cosse n'est pas favorable à laproposition de Dominique Estrosi-Sassone(n°694) qui prévoit une intervention du comi- régional de l'habitat pour décider du tauxd'attribution hors QPV, la ministre indiquantqu'il s'agit d'une simple instance de concerta-tion. Philippe Dallier déplore qu'il n'y ait pasplus de différenciation des politiques en fonc-tion des territoires. Jean-François Longeotobserve qu'il faut d'abord construire maisqu'il faut aussi prévoir des moyens de trans-port. La ministre précise que fin 2015, ondénombrait 1,9million de demandes de loge-ment social, dont 1,25million de demandesexternes et 675000 émanant de locataires enplace. 635000 demandes portent sur l'Ile-de-France et 150000 la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.Au niveau national 72 % des attributions ontlieu hors QPV, soit 28% en QPV. Mais seules19 % des attributions hors QPV concernent lesménages les plus modestes. Ce taux tombe à11 % en Ile-de-France, mais est de 33 % dansl'agglomération de Toulouse. L'amendementn°735 de la ministre a été rejeté. En revanche,le n°694 a été adopté. Christine Prunauddemande que le maire soit consulté avant tou-te attribution de logement prononcée par lepréfet (amendement n°115), mais elle l'a reti-ré.Le débat s'est porté sur la délégation ducontingent préfectoral. La ministre (amende-ment 585) en propose la suppression. Il n'estmis en œuvre que dans peu de territoires(Beauvais, quelques villes des Yvelines de l'Es-sonne et du Val-de-Marne et presque toutesles communes des Hauts-de-Seine et du Var).Sur ces territoires, le relogement des publicsprioritaires sur le contingent préfectoral s'éta-blit à moins de 20 %. La ministre conclut qu'onne peut pas continuer à déléguer le contingentsur certains territoires et ne pas tenir les objec-tifs. Hervé Marseille critique la politique de laville de Paris qui envoie dans les départe-ments périphériques les populations qu'ellene parvient pas à loger. En Seine-Saint-Denis,ajoute Philippe Dallier, l’État est débordé parle DALO et il y consacre tout son contingent,il demande aux maires de reloger les ensei-gnants et autres agents publics relevant enprincipe du contingent préfectoral. L'amende-ment de la ministre a été rejeté.Pré-commission d’attribution?Emmanuelle Cosse propose ensuite la créa-tion d'une pré-commission pour attribuer leslogements sociaux dans les QPV, le but étantd'instaurer un dialogue pour répondre à lademande des élus. Dominique Estrosi-Sasso-ne répond que cette pré-commission compli-quera la procédure d'attribution et l'amende-ment n°194 a été rejeté. Christine Prunauddemande que les représentants d'associationsde défense du DALO siègent dans les com-missions de médiation, mais elle n'a pas étésuivie (rejet de l'amendement n°117).18 octobre 20163EGALITÉETCITOYENNETÉAUSÉNAT
Aline Archimbaud propose d'élargir le champdu DALO aux personnes handicapées dont lelogement est inadapté (amendement n°508).La ministre indique que les personnes handi-capées font partie des publics prioritaires maisque les inclure dans le DALO, lié à une trèsgrande urgence de la situation des personnesne rend pas service à celles qui ont besoin delogement. L'amendement a été retiré.Yves Rome propose de rétablir la possibilitépour le préfet de proposer à une personne éli-gible au DALO d'être relogée dans un loge-ment réquisitionné (amendement n°195),mais elle n'a pas été suivie.Pour remédier aux grandes disparités despratiques des départements, Christian Favierpréconise la mise au point d'une charte natio-nale pour unifier les critères de priorité descommissions de médiation (amendementn°120). Toutefois un tel document existantdéjà, « les Bonnes pratiques de commissionsde médiation », l'amendement a été rejeté.La ministre a obtenu le vote de l'amendementn°728 qui prévoit une évaluation sociale dansle dispositif du DALO; elle aura lieu en cas deréorientation dune demande de logementvers une demande d'hébergement.InsalubritéL’amendement n°122 de Christine Prunaudet plusieurs autres sont relatifs aux docu-ments que peut produire l'occupant dans lecadre d'une procédure d'insalubrité pourprouver le caractère impropre de l'habitationnon par le rapport des services d'hygiènemais par les éléments apportés par l'occupant.La ministre demande le retrait de ces amen-dements tout en reconnaissant que les ser-vices de police municipale n'interviennent pasassez vite dans certains endroits. Elle souhaites'attaquer aux activités illégales, notammenten Seine-Saint-Denis une brigade spéci-fique a été mise en place pour lutter contre lesmarchands de sommeil. Elle estime qu'il fautmettre en place des procédures exorbitantesdu droit commun pour mettre fin à l'insalu-brité. Les amendements ont été rejetés.Marie-France Beaufils demande que le refusd'un logement ne puisse pas être considérécomme un motif d’une décision de rejet d’unenouvelle saisine de la commission de média-tion (amendement n°222). La ministrerétorque que le DALO vise à répondre à unesituation d'urgence, il doit conduire à propo-ser un logement adapté mais qu'un refus nesaurait être accepté. Toutefois, le demandeurDALO reste un demandeur au titre du loge-ment social. Philippe Dallier évoque le casd'une personne ayant refusé un logement aumotif qu'il était au 1erétage et avec peu deluminosité. Daniel Dubois ajoute que danscertains quartiers les taux de refus atteignent70 ou 80 %. L'amendement a été rejeté.Aline Archambaud demande que le produit del'astreinte au titre du DALO soit versé pourmoitié au demandeur et pas seulement auFNAVDL (amendement n°509). DominiqueEstrosi-Sassone explique que le but de cetteastreinte est d'accélérer la procédure de reloge-ment. Propos appuyé par la ministre qui ajouteque les fonds ainsi collectés servent à la poli-tique du logement et que le demandeur peutpar ailleurs engager un recours indemnitairecontre l’État. En 2015, 1105 recours ont été enga-gés et le juge donne satisfaction au requérantdans 85 % des cas. L'amendement a été retiré.L'article 20 a été adopté. Bernard Vera proposede modifier la procédure de réquisition deslogements avec attributaire (amendementn°123) en supprimant en majeure partie la pro-cédure contradictoire. Mais il n'a pas été suivi.PLHA l'article 20 bis, Aline Archimbaud proposede rendre le PLH compatible avec les orienta-tions du plan local d’action pour le logementet l’hébergement des personnes défavorisées(PLALHPD). Dominique Estrosi-Sassone rap-pelle que les PLH doivent d’ores et déjà tenircompte du PLALHPD, et l'amendement a étérejeté. Annie Guillemot souhaitait que l'objec-tif de mobilisation du parc privé ne figureplus dans les objectifs du PLH, mais sonamendement (n°287) n'a pas convaincu. L'ar-ticle 20 bis a été voté.Même vote pour l'article 20 terqui modifiel'article L 441-2-2 du CCH relatif au rejet d'unedemande d'attribution. Le fait d'être proprié-taire d'un logement adapté à ses besoins peutconstituer un motif de refus, la loi nouvelle yajoute le logement qui peut permettre degénérer des revenus suffisant pour accéder àun logement du parc privé.L'article 20 quateraccentue le rôle de la mairiecentrale face aux mairies d'arrondissementspour l'attribution des logements sociaux encas de relogement pour péril, ou opération derénovation notamment. Yves Pozzo di Borgoen demande la suppression et son amende-ment (n°97) a été voté.A l'article 21relatif aux missions d'Actionlogement pour le relogement de publics prio-ritaires, Christian Favier explique qu'à la suitede la convention quinquennale entre l’État etAction logement qui met en place des moyensrenforcés pour respecter l'obligation, le projetélargit le public visé et les moyens de contrôledu préfet. Le sénateur critique le fait que l'obli-gation soit appréciée annuellement et nonplus programme par programme. Son amen-dement (n°124) a été rejeté; la rapporteuresoulignant que l'appréciation globale est plussouple.La ministre a demandé (amendement n°588)de renforcer le pouvoir du préfet en cas denon-respect par les réservataires de logementde leurs obligations en matière de mixitésociale en prévoyant des attributions d'office,au lieu d'une simple faculté. Mais son amen-dement a été rejeté.La ministre souhaitait qu'une sanction ana-logue soit prévue en cas de manquement auxobjectifs de mixité sociale de la part de l'Asso-ciation foncière logement. Philippe Dalliersouligne qu’il est contradictoire de demanderà l'AFL de construire des logements intermé-diaires dans des quartiers ANRU et de vouloirl'inclure dans ce dispositif. L'amendementn°597 a été repoussé et l'article 21 adopté.L'article 22traite des questions d'attributionde logements et qui, souligne Christian Favierredonne du pouvoir aux maires. Un amende-ment proposait d'organiser à titre facultatifl'attribution des logements avec anonymisa-tion des candidatures.La ministre indique à cette occasion vouloirlutter contre la discrimination dans l'accès aulogement social, mais aussi et surtout au loge-ment privé. Elle n'est pas favorable à la géné-ralisation de l'anonymisation. L'amendement(n°12 ter) a été retiré et l'article voté.Cotation, location choisieL'article 23traite de l'enregistrement desdemandes de logement social dans le systèmenational. Daniel Dubois souligne qu'il existedéjà dans de nombreux départements desfichiers partagés entre tous les bailleurs etleurs partenaires. L'article prévoit l'enregistre-ment d'office des personnes devant faire l'ob-jet d'un relogement dans le cadre d'une opé-ration de renouvellement urbain. L'article 23 aété voté.L’article 24prévoit notamment lorsque le sys-tème de cotation des demandes est mis en pla-ce, d'informer les demandeurs des critères decotation. Maurice Antiste a proposé d'inscriredans la loi la possibilité de pénaliser un18 octobre 20164EGALITÉETCITOYENNETÉAUSÉNAT
demandeur qui a refusé une proposition delogement adapté, dans le cadre du dispositifde cotation de la demande et de préciser quel'absence de réponse du demandeur ne peutêtre considérée comme un refus que si les ser-vices instructeurs se sont assurés qu'il a prisconnaissance de la décision de la commission.L'amendement (n°298) a été rejeté et l'articlevoté.Avec l'amendement n°590, le Gouvernementpropose de rétablir le régime de la locationvoulue ou choisie, pour encourager les initia-tives de certains organismes qui par exempleprésentent les logements vacants sur internetou organisent des visites renforcées, ce qui faitbaisser le taux de refus. Mais l'amendement aété rejeté, la rapporteure estimant prématuréd'organiser une publicité pour les logementsdisponibles.La ministre souhaite une publication obliga-toire des logements vacants au 1erjanvier 2020(amendement n°591). La rapporteure évoquele risque de squat et d'augmentation dunombre de refus, l'amendement a été rejeté etl'article voté.Marie-France Beaufils propose de supprimerun alinéa de l'article 25, critiquant le double-ment des pénalités appliquées aux ménagesqui n'ont pas répondu à l'enquête sociale dubailleur (passant de 7 à 15euros). Sophie Pri-mas observe qu'un petit nombre de personnesne sont pas en mesure de répondre mais quela majorité correspond à ceux qui ne veulentpas payer de surloyer. Hervé Marseille ajoutequ'avec l'évolution des familles, il est impor-tant d'en connaître la composition. L'amende-ment (n°126) a été rejeté et l'article a été voté.L'article 25 bisdéfinit les conditions d'occupa-tion minimale d'un logement social, 8 moispar an et encadre la sous-location. Il a été pro-posé (amendement n°50) une procédure derésiliation de plein droit en cas de manque-ment à ces obligations. Mais Dominique deLegge a retiré l'amendement et l'article a étévoté.Nouvelle politique de loyersLe chapitreII vise à favoriser la mobilité.L'article 26organise une nouvelle politiquedes loyers. Christian Favier explique que l'ob-jectif affiché est de faire primer les objectifs demixité sociale sur les questions de finance-ment des logements, tout en respectant l’équi-libre financier global des bailleurs sociaux. Oril souhaite maintenir un lien entre le finance-ment des logements et les loyers.Christine Prunaud propose de supprimer l'ar-ticle car la nouvelle politique de loyer risquede provoquer des hausses de loyers pour cer-tains locataires, elle critique cette solidaritéorganisée uniquement entre locataires. Ellejuge préférable une politique de loyer fondéesur le financement initial, indépendante deslogiques de marché. Emmanuelle Cosserépond que cette politique sera à masse deloyers constants, et que les bailleurs serontlibres de la mettre en œuvre. L'amendement(n°127) de suppression de l'article a étérepoussé.L'amendement suivant (n°128) veut suppri-mer l'assouplissement de la faculté de haussede loyers qui est prévue à l'article 26, en auto-risant une hausse allant jusqu'à 5 % au-delà del'IRL. Christian Favier préconise un accorddes associations de locataires. L'amendementa été repoussé.Philippe Dallier demande des explications surla notion de loyer maximal moyen que doitfixer l’organisme HLM, mais les explicationsde la ministre n'ont pas convaincu les séna-teurs. Devant ses explications alambiquées,les sénateurs ont voté l'amendement de Phi-lippe Dallier (n°65) supprimant la référence àces loyers moyens.Marie-Noëlle Lienemann demande l'autorisa-tion de pratiquer un loyer unique à titre expé-rimental sur un territoire donné, afin d'amé-liorer la mixité sociale (amendement n°233).La ministre a obtenu le retrait de l'amende-ment évoquant le risque que cette pratiqueprovoque une hausse des loyers, la sénatricesouhaitant que le dialogue se poursuive avecla ville de Rennes. L'article 26 n'a pas été voté.Christine Prunaud propose ensuite de majo-rer de 10,3 % les plafonds de ressources d'ac-cès au logement social (amendement n°133),défendant une vision généraliste du logementsocial. La rapporteure observe que cela vaaugmenter le nombre de demandeurs sansqu'on puisse satisfaire la demande. Laministre s'oppose à cet amendement, relevantque 65 % des ménages sont éligibles au loge-ment social et même 80 % si on y inclut leslogements PLS. L'amendement a été rejeté.SurloyersL'article 27concerne le surloyer. ChristianFavier en demande la suppression au motifque sa logique est la même que celle de la loiBoutin et vise à en durcir le mécanisme. Ilconsidère que cette disposition va restreindrela mixité sociale en rejetant hors du parc HLMceux qui ont le plus de ressources. Marie-France Beaufils abonde, en déplorant la pau-périsation des occupants du parc HLM. RogerKarouchi considère aussi que le renforcementdu SLS est excessif.La ministre explique que le système actueln'est pas équitable car le SLS se déclenchelorsque le ménage dépasse le seuil de 200 %du plafond ce qui est donc plus rapide pourun logement PLAI que pour un logementPLS. Il est donc proposé une application duSLS lorsque les ressources dépassent 150 % duplafond PLS, y compris pour un logementPLAI. L'amendement 132 de suppression aété rejeté.Jacques Mézard propose de supprimer la pos-sibilité de déroger dans les PLH à l'applicationdu SLS dans les zones tendues, mais il n'a pasété suivi (rejet de l'amendement n°639).Une série d'autres amendements a été repous-sée et l'article 27 a été voté.L'article 28qui modifie l'article L 445-1 duCCH sur les conventions d'utilité sociale a étévoté en l'état.Cessions de patrimoineL'article 28 bisvise les cessions de patrimoined'organismes HLM. Il a été modifié par amen-dement n°14 tendant à rendre plus fréquentle contrôle ministériel sur les cessions mas-sives de logements sociaux. Marie-FranceBeaufils souhaite renforcer le contrôle du mai-re sur ces cessions, mais son amendementn°140 a été rejeté et l'article voté.L'article 28 ter Arégit l'affectation des bonis deliquidation d'organismes pour les orientervers les « opérations de développement,d’amélioration et de démolition du parc delogement social. Pour la ministre, il s'agit degarantir que ces sommes sont bien affectéesau logement social. Mais l'article a été suppri- sur proposition de Jacques Chiron aumotif que cette affectation trop stricte remet encause des rapprochements en cours d'orga-nismes.Après l'article 28 quater A(voté), l'article 28quater BAprévoit l’application d’un tauxréduit de la TVA pour la construction de loge-ments intermédiaires dans les quartiers prio-ritaires de la politique de la ville. ChristianFavier plaide pour la suppression de l'article.Emmanuelle Cosse demande le renvoi de cedébat à la loi de finances, annonçant qu'elleproposera une extension de la limite de 300mautour du périmètre des QPV, mais sans allerjusqu'à 500m. L'article a été supprimé.18 octobre 20165EGALITÉETCITOYENNETÉAUSÉNAT
A été voté l'amendement n°266 relatif auxlogements de la SOGINORPA et vise la réno-vation des cités minières. La SOGINORPAdevenue société d'HLM n'a plus accès auxaides de l'ANAH. Il est proposé de lui accor-der une exonération de 30 % de taxe foncièresous réserve de signature d'un contrat de vil-le. L'amendement n°267 a toutefois été retirépour renvoi en loi de finances.L'article 28 quater BBconcerne le taux de TVAde 10 % applicable aux constructions de loge-ment intermédiaire. Il s'applique dans lescommunes ayant plus de 50 % de logementssociaux. L'article propose de réduire ce taux à35 % mais il a été supprimé sur amendementn°144 de Marie-France Beaufils.Philippe Dallier, bien qu'il s'agisse d'une dis-position fiscale, a fait voter l'amendementn°60 ter qui accorde aux communes une com-pensation des exonérations de la taxe foncièresur les propriétés bâties qui sont accordéesaux bailleurs.Même vote pour l'article 28 quater BCrelatif àl'objet des filiales des offices publics de l'habi-tat.Le vote de l'amendement n°729 de la ministretranspose certaines dispositions du CCH aunouveau programme national de rénovationurbaine.David Assouline a obtenu l'élargissement auxSEM de la faculté accordée aux organismesHLM d'assurer la gérance d'immeublesappartenant aux collectivités territoriales, àtitre transitoire (amendement n°211).Copropriétés, observatoiresLe même sénateur propose de remplacerl'unanimité par une majorité simple la déci-sion de modification de la destination d'unimmeuble en copropriété. Il propose aussi defaciliter la réunion de lots de moins de 9m2par une décision à la majorité simple, pour ycréer des lots d'habitation. Si le premier(n°343) a été rejeté, le second n°210) a étévoté.Après l'article 28 quinquies a été voté l'amen-dement 236 visant à améliorer la représenta-tion des locataires au conseil d'administrationdes bailleurs interdépartementaux.Même succès pour l'amendement n°145 quifixe un minimum de participation des orga-nismes HLM au financement des associationsde locataires (art. 28 sexies). L'amendement 229, voté, prévoit la consultation des locatairesconcernés par une opération de réhabilitationou de construction démolition.L'amendement n°277, également voté, pré-voit la mise à disposition des locataires desdocuments et diagnostics ayant permis l'éla-boration du projet.Marie-France Beaufils préconise un mécanis-me de contrôle des prix du foncier (amende-ment n°163) pour éviter la captation de plus-values par les propriétaires lors de la réalisa-tion d'opérations d'aménagement par unmécanisme fixé par décret. Mais l'amende-ment a été repoussé.L'article 32prévoit la mise à disposition d'in-formations pour la mise en place d'observa-toires du foncier. Il a été complété d'un amen-dement (n°700) relatif à la fusion d'EPCI enmatière de programme local de l'habitat etl'article a été voté.Enfin, plusieurs amendements relatifs auxrecours abusifs contre les permis de construi-re ont été débattus. Mais la ministre a obtenuleur retrait, estimant que les mesures issues del'ordonnance inspirée par Daniel Labetoullen'ont pas encore produit tous leurs effets.Un amendement n°208 a été voté pour rem-placer l'unanimité par la majorité des deuxtiers pour créer une association syndicalelibre.L'article 32 bis Avise les opérations de requa-lification des quartiers anciens dégradés. Il aété voté ainsi qu'une série d'amendementsvisant à mettre en cohérence des textes relatifsaux dispositifs de lutte contre l'habitat insa-lubre.Un amendement 216 accorde aux associationsluttant contre l'habitat indigne la possibilitéd’exercer les droits reconnus à la partie civileen ce qui concerne les infractions relatives àl’hébergement incompatible avec la dignitéhumaine.Recours abusifsL'article 32 bis Ba été voté en l'état. Même votepour l'article 32 bis C. Il supprime le motexcessif à l'article L 600-7 du code de l'urba-nisme. En conséquence, le bénéficiaire d'unpermis de construire pourra engager unrecours contre l'auteur du recours devant lejuge administratif si le recours lui cause préju-dice et non plus seulement si ce préjudice estexcessif.Le Gouvernement a fait modifier l'article 32 bisDqui a introduit de nouvelles mesures sur lesrecours abusifs. A été supprimée la mesure quipermet au juge de fixer une date au-delà delaquelle des moyens nouveaux ne peuventplus être invoqués, la ministre indiquant qu'undécret est en cours de rédaction sur ce sujet.Subsiste un article L 600-13 nouveau qui pré-voit la caducité de la requête si le demandeurne produit pas les pièces dans les trois mois àcompter du délai que lui fixe le juge.Hausse des communes carencéesSuite des débats le 11octobre avec l'article 29dont Christian Favier relève qu'il constitue lecœur du texte… et que la majorité au Sénat avoulu enterrer au plus vite la loi SRU. Le séna-teur conteste la volonté d'assouplissement dela loi SRU et revendique la nécessité deconstruire davantage de logements sociauxpartout. Philippe Dallier en revanche pose laquestion: l'objectif de 25 % de logementssociaux est-il tenable à l'horizon 2025? Outrel'exemple de sa commune qui est passé en 15ans de 5 % à 15 % de logements sociaux maisqui est dans l'incapacité de passer rapidementà 25 %, il cite le rapport du CGEDD (Conseilgénéral de l'environnement et du développe-ment durable) selon lequel « Le prochain″triennal″ verra très vraisemblablement, àlégislation inchangée, un accroissement sen-sible du nombre de communes carencées ». Lesénateur de la Seine-Saint-Denis approuvedonc le choix de la commission d'avoir privi-légié une logique de contrat conclu entre lacommune et le préfet. Joël Labbé cite égale-ment le cas de communes du Morbihan inca-pables d'atteindre les objectifs fixés par la loi.Quant à Dominique de Legge, il observe quedans sa circonscription, des logementssociaux ou conventionnés sont vacants.Aline Archambaud propose de revenir au tex-te voté par les députés (amendement n°526,mais elle l'a retiré au profit de celui de laministre).Emmanuelle Cosse estime que, globalement,la loi SRU fonctionne, mais elle demandepourquoi certaines communes refusent d'ap-pliquer la loi. Elle précise que sur 221 com-munes carencées, près de 200 ont signé avecl’État un contrat de mixité sociale pouratteindre l'objectif. Mais dans certains cas, ilest nécessaire de sortir de la loi SRU, commecertaines communes ou la demande de loge-ments ne nécessite pas de construire et cellesinsuffisamment desservies par les transports.Enfin, la décision de sortir de la loi SRU seraprise au sein de l'EPCI dont elle est membre.Objectifs intenables?Dominique Estrosi-Sassone ajoute que lesobjectifs de la loi sont intenables pour de nom-18 octobre 20166EGALITÉETCITOYENNETÉAUSÉNAT
breuses communes. La solution proposée estun contrat conclu avec le préfet pour 6 ans. Siles objectifs ne sont pas tenus, la communesera alors déclarée carencée. Le taux de loge-ment à atteindre sera fixé entre 15 et 25 % entenant compte des spécificités de la commune.Marie-Noëlle Lienemann, qui rappelle avoirété ministre au moment de mettre en place lesdécrets d'application de la loi SRU, indiqueque les maires disaient à l'époque que le tauxde 20 % était inatteignable et que certains l'ontcependant atteint.Annie Guillemot rappelle que Jacques Chiracs'était engagé à ne pas revenir sur la loi SRU.Mais Valérie Létard observe que la loi initialea été renforcée en 2013; ce qui rend plus diffi-cile d'atteindre les objectifs. L'amendement dela ministre (n°595) a été rejeté. D'autres amen-dements visaient le seuil d'application de laloi SRU pur les petites communes mais ilsn'ont pas été votés. Une autre série d'amende-ments concerne le contrat d'objectif deconstruction de logements sociaux. Seul a étéadopté le n°260 de Valérie Létard qui prévoitde définir au niveau intercommunal une frac-tion de 5 % des logements sociaux de l'article55.Ensuite, le vote de l'amendement n°202 sup-prime dans l'article une disposition relativeaux communes ayant plus de 50 % de loge-ments sociaux. L'article 29 a été voté.A l'article 30, la ministre a souhaité réintrodui-re un dispositif voté par les députés relatif aurôle du préfet dans la procédure de carence.Elle veut aussi revenir à la mesure de transfertau préfet du contingent communal de loge-ments sociaux dans les communes carencées.Mais son amendement (n°596) a été repoussé.Nombreux amendements rejetés; toutefoiscelui de Philippe Dallier (n°93) qui vise àintroduire un nouveau mécanisme de plafon-nement du prélèvement imposé aux com-munes carencées, a été voté. L'article 30 a étévoté.Pour l'article 31, Emmanuelle Cosse a égale-ment tenté de faire rétablir le texte de l'As-semblée, pour permettre de mobiliser deslogements locatifs privés à des fins sociales.Mais son amendement (n°597) a été repousséet l'article voté.Occupation de locaux de bureauxL'article 32 bis Eprévoit de modifier l'article101 de la loi du 25mars 2009 (loi Molle) auto-risant des conventions d'occupation de locauxvacants d'activité, industriels ou de bureaux.Dominique Estrosi-Sassone rappelle que ledispositif, expérimental, devait être évaluéaprès un délai de 5 ans, ce qui n'a pas été fait.La loi Alur avait renouvelé la demande derapport, sans plus de succès. La ministreindique qu'un seul organisme a utilisé cemécanisme, Camelot Property Protection, et aobtenu 5 agréments. Or certaines associationsdemandent la suppression du dispositif car iln'accorde aucun titre d'occupation. Laministre indique que, s'il est bien encadré, ilpeut subsister. L'amendement n°743 qui tireles conséquences du défaut de rapport et doncde la suppression du dispositif a été voté (votede l'article 32 bis E modifié).L'article 32 bisrelatif au grand Paris a été voté;la métropole est considérée comme dotéependant deux ans d'un PLH exécutoire repre-nant les PLH exécutoires préexistants.Même vote pour l'article 32 terA. L'article 32ter Bmodifié et voté laisse un délai de 2 ans àla métropole du Grand Paris jusqu'à fin 2018pour élaborer son plan métropolitain de l'ha-bitat et de l'hébergement.OrdonnancesLe chapitreIV intitulé mesures de simplifica-tion commence par un article 33habilitant leGouvernement à légiférer par ordonnances eten ratifie d'autres. Il a été voté avec quelquesmodifications relatives aux conséquences dela réforme territoriale.Un autre amendement n°22 ter, voté à l'initia-tive d'Alain Duran, élargit aux EPL immobi-lières et d'aménagement la possibilité derecourir aux règles dérogatoires prévues à l'ar-ticle 88 de la loi du 7 juillet2016, afin de leurpermettre d'améliorer leur production delogements, tout en maintenant une qualité dehaut niveau.Rapports locatifsL'article 33 bis AAmodifie l'article 6-1 de la loidu 6juillet 1989 concernant les clauses résolu-toires visant les troubles de voisinage consta-tés par décision de justice. La clause est« réputée écrite dès la conclusion du contrat ».Le texte adopté étend aux contrats en cours lafaculté d'insertion de cette clause (le rapportde la commission au Sénat indique que lesbailleurs doivent faire usage de leurs droitspour faire cesser les troubles de voisinage).L'article 33 bis ABharmonise le montant dudépôt de garantie dans le parc social et le parcprivé à un mois. Adopté.L'article 33 bis ACallège les formalités pourles personnes morales qui se portent caution.Cela vise à restreindre aux personnes phy-siques le formalisme de la caution et permetau l'APAGL de mettre en place la garantieVisale par une signature électronique.L'article 33 bis AD(voté sans débat) vise lessyndics provisoires en copropriété en procé-dant à des correctifs de la loi Alur. Il compor-te principalement les mesures suivantes:- Il autorise l'administrateur provisoire àavancer des fonds au syndicat lorsqu'il estsous administration provisoire,- il permet au préfet et au maire d'être infor-més d'une demande du syndic de désignationd'un mandataire ad hoc,- il interdit à l'administrateur provisoire d'êtredésigné comme syndic pendant un délai de 5ans à l'issue de sa mission,- il permet à un créancier d'agir en relevé deforclusion lorsque sa défaillance n'est pas dueà son fait.Résidences universitairesL'article 33 bis AE(voté sans débat) autoriseles organismes de logements sociaux à géreret à construire des résidences universitaires.En effet, la loi Alur a autorisé ces organismesà gérer ces résidences mais sans les autoriser àconstruire. Le nouvel article poursuit lalogique de la réforme en étendant leur objet àla construction.Il modifie, pour ces résidences, le régime descharges locatives en autorisant la pratique duforfait et en renvoyant à la liste des charges dela loi de 1989.Loi HoguetL'article 33 bis AFmodifie la loi Hoguet. Ilconcerne la fusion du CNTGI avec la com-mission de contrôle des activités de transac-tion et de gestion immobilières (CCATGI). Lacommission du Sénat a proposé que sonfinancement soit assuré par le versement decotisations professionnelles.Emmanuelle Cosse indique qu'un travailimportant est assuré par le Conseil nationaldes activités de transaction et de gestionimmobilières, créé en 2014, notamment pourla préparation des décrets d'application de laloi Alur. Mais la loi avait aussi prévu la créa-tion d'une commission de contrôle pour sanc-tionner les manquements à la réglementationet au code de déontologie. Elle propose unenouvelle rédaction du texte mais la rappor-18 octobre 20167EGALITÉETCITOYENNETÉAUSÉNAT
teure ne l'a pas approuvée, par exemple aumotif que les cotisations devaient être calcu-lées par rapport aux honoraires des profes-sionnels, et que la composition du conseil faitintervenir des professionnels ayant cessé leuractivité. L'amendement n°733 du Gouverne-ment a été rejeté et l'article voté.Emmanuelle Cosse a toutefois obtenu le votede l'amendement 564 qui précise que l'activitéde gestion que peuvent exercer les bailleurssociaux dans le parc privé ne doit pas excéder20 %. Il s'agit de pallier l'absence d'un décretd'application de la loi Alur, explique laministre.L'article 33 bis Aa été supprimé, il visait à allé-ger le régime de sanction applicable aux per-sonnes qui occupent les espaces communs oules toits des immeubles.L'article 33 bis Bconcerne le suivi des aides aulogement. Le rapport au Sénat donne deschiffres sur le déséquilibre grandissant dubudget des aides au logement. Globalementen équilibre de 2010 à 2012, ce budget a été endéficit en2013 et2014 et le déficit s'est aggra- en 2015 à 215millions d'euros. L'article viseà améliorer la transmission au FNAL desinformations émanant des gestionnaires desaides au logement. Il a été amendé à l'initiati-ve de la ministre et voté.Emmanuelle Cosse a tenté, mais sans succès,de faire rétablir l'article 33 bis Cqui voulait, enIle-de-France, confier au préfet de région lesoin de désigner, pour leur relogement, lesménages reconnus prioritaires DALO auxbailleurs. Les sénateurs ont préféré laisser cet-te mission au préfet de département.L'article 33 bis Dvisait à rendre publiques cer-taines informations contenues dans le registredes syndicats de copropriétaires. Il a été sup-primé par la commission.Documents d’urbanismeL'article 33 bis EAest relatif à l'élaborationd'un PLU à l'échelle intercommunale. Il estprévu que la révision d'un PLU communal,qu'elle soit simplifiée ou pleine et entière,déclenche automatiquement l'élaborationd'un PLU à l'échelle de l'intercommunalité. Letexte adopté réserve cet effet à la seule révi-sion pleine et entière.Loïc Hervé a ensuite obtenu le vote d'unamendement n°305 qui reporte au31décembre 2017 (au lieu du 27mars 2017) ladate limite pour transformer un POS en PLU.L'article 33 bis EEconcerne le PLU intercom-munal, élaboré par une commune nouvelle. Ilaccorde à ces communes les mêmes proroga-tions de délai que les EPCI qui ont commencéà élaborer un PLU intercommunal.Un autre amendement (n°36) a été adoptépour mettre fin au régime dérogatoire desPLUI ayant effet de SCOT, et l'article 33 bis EAa été voté.Alain Vasselle a plaidé pour laisser un délaicomplémentaire aux communes pour « gre-nelliser » leurs documents d'urbanisme. Cedélai a été porté de2017 à2019, en dépit desréserves de la ministre (vote de l'amendementn°72).Immatriculation des copropriétésLe sens de l'article 33 bis Fs'éclaire des expli-cations du rapport au Sénat précisant l'objetde l'immatriculation des lots de copropriétés.Le registre devra comprendre les lots à usagede logements, de bureaux ou de commerces. Ilen résulte que la définition des lots écarte lesaccessoires (caves ou parkings par exemple),ce qui permet de retarder le délai d'entrée envigueur de l'obligation d'immatriculation quiest calculée en nombre de lots.Par exemple: l'immatriculation prévue d'icifin 2016 vise les syndicats de plus de 200 lotsà usage de logements, bureaux ou com-merces. Cela vise de 11000 à 12000 syndicatsselon le fichier Majic (fichier fiscal) ou 2500 à2800 syndicats (fichier Filocom, réservé auxlogements).L'article 33 ter A, voté, étend aux logementssociaux que construisent les organismesHLM, les assouplissements aux exigencesd'accessibilité qui ont été prises pour les loge-ments construits en VEFA.CGLLS et AncolsSuite des débats dans la séance du 12octobre.L'article 33 terconcerne la CGLLS et l'Ancols.Il a été voté.Pour la CGLLS, il s'agit notamment de sécuri-ser les procédures de contrôles et de recouvre-ment de cette caisse. S'agissant de l'Ancols, ilest prévu que le produit des sanctions pro-noncées par le ministre chargé du logementsur proposition de l'agence soit versé à laCGLLS.L'article 33 quaterimpose aux organismesHLM de mettre en place une comptabilitéinterne distinguant les activités relevant duservice d'intérêt général des autres activités.Cette mesure doit s'appliquer à compter del'exercice 2018. La ministre explique qu'il s'agitde mettre le droit en cohérence avec les exi-gences européennes sur les SIEG, l'article a étéadopté.L'article 33 quinquies(voté) assouplit lesrègles de rattachement des offices publics del'habitat. Il prévoit le rétablissement de lafaculté de rattachement d'un OPH à un syndi-cat mixte.L'article 33 sexies(voté) rend possible la dési-gnation d'une personnalité qualifiée aux fonc-tions de président d'un OPH jusqu'au31décembre 2020.Plusieurs amendements ont été défendus parBernard Vera à propos du statut de l'OPHLMinterdépartemental de l'Essonne, du Val d'Oi-se et des Yvelines, pour en conforter le statutpublic, mais ils ont été rejetés. Le sénateurvoulait s'opposer au projet de cession deslogements situés en Essonne et dans les Yve-lines à une SA d'HLM. Mais la ministre préci-se qu'elle surveille de près les conditions decession de ces logements.L'article 33 septies AAorganise la participa-tion des organismes HLM aux organismes defoncier solidaire. Ils pourront être partenairesou membre des OFS sous réserve de respecterles missions du service d'intérêt économiquegénéral (SIEG) définies à l'article L.411-2 ducode de la construction, ce à quoi la commis-sion européenne veille de façon pointilleuse,observe le rapport au Sénat. Il a été voté.L'article 33 septies Apermet de confier unmandat de gérance d'immeuble à une filialed'organisme HLM dédiée au logement locatifintermédiaire (adopté).L'article 33 septiesmodifie le régime juridiquedes résidences hôtelières à vocation socialepour faciliter leur développement. Ce texted'initiative gouvernementale a été approuvépar le Sénat car il permet de favoriser cettesolution de remplacement du régime des nui-tées hôtelières, peu satisfaisantes pour les per-sonnes en grandes difficultés (voté).L’article 33 octies AAconcerne la facturationd'eau dans les logements foyers et vise àrépondre aux problèmes de suroccupation deces logements qui provoque des surconsom-mations d'eau; le texte autorise la facturationau-delà d'un forfait de 165 litres par habitant.La ministre a soutenu l'amendement de sup-pression de l'article, porté par ChristianFavier, mais elle n'a pas été suivie et l'article aété voté.L'article 33 octies Aprécise les conséquencesde la détention d'une fraction du capital18 octobre 20168EGALITÉETCITOYENNETÉAUSÉNAT
Le bail réel solidaire (BRS) a été créé par laloi Alur pour favoriser l’accession à la pro-priété des ménages modestes et le bail réelimmobilier (BRI) par une loi de 2013 pourfavoriser celle des ménages intermédiaires.L’un et l’autre visent à répondre au problè-me du coût du foncier.Le bail réel solidaireAvec l’arrêt Maison de Poésie, qui vientd’être confirmé par un arrêt tout récent(3), la Cour de cassation a ouvert le champdes possibles de la distinction de la pro-priété et de l’usage, explique MeFrédéricRoussel. On ne distingue pas la propriétéd’un terrain et de la construction mais lapropriété d’un fonds et celle d’un droit surle fonds.Frédéric Roussel rappel-le la genèse de cettecréation. C’est la dépu-tée Audrey Linkenheld(également rapporteurede la loi Alur) qui ademandé la créationd’un outil pour permettre de consentir desbaux à long terme à des ménagesmodestes. Afin de répondre au problèmede l’accession durable à la propriété socia-le. En effet, des dispositifs préexistaientpour favoriser l’accession à la propriétéabordable avec le concours financier del’État (TVA à taux réduit), des collectivitésterritoriales et des promoteurs, ce qui pro-voquait une répercus-sion sur le prix de ventedes logements libres.Mais, à la revente, lesaccédants réalisaientune forte plus-value,encaissant les aidespréalablement consen-ties. Devant l’inefficacité des clauses anti-spéculatives, pour lutter contre ces plus-values indues, les pouvoirs publics recher-chaient donc un nouvel outil.L’idée qui a prévalu est de permettre lacession d’un droit réel détachable. Il passepar l’intervention d’un organisme de fon-cier solidaire (OFS, art. L 329-1 du code del’urbanisme), propriétaire du foncier et qui18 octobre 20169FRÉDÉRICROUSSELETMARIE-HÉLÈNEPERO-AUGERAURENCONTRELe bail réel solidaire et le bail réel immobilier : deux outils à découvrirAvec la multiplication des types de baux, il devient parfois difficile de s’y retrouver. Voici l’éclairage de deuxnotaires du groupe Monassier: Frédéric Roussel (Lille) qui a participé au groupe de travail chargé de conce-voir le bail réel solidaire et Marie-Hélène Pero-Augereau (Chevreuse) qui fut présidente de commission du112econgrès des notaires de Nantes(1).d'Adoma pour les personnes morales de droitprivé (voté).L'article 33 octiesvisait à étendre aux lieux« habités » les garanties accordées aux« locaux d'habitation » dans les procéduresd'expulsion. Mais la commission a supprimécet article. Christian Favier a plaidé pour sonrétablissement, indiquant que le texte suivaitla jurisprudence de la CEDH relative à lanotion de domicile, mais il n'a pas été suivi etl'article est resté supprimé.L'article 33 noniesharmonise les notionsd'opération d'aménagement dans le code del'urbanisme. Il rend identique la définition duchamp de compétence des sociétés publiqueslocales d'aménagement (SPLA) et celle dessociétés publiques locales (SPL). Le champdes SPL était jusqu'à présent plus limité quecelui des SPLA (voté).L'article 33 deciesécarte les SEM du champd'application de la loi du 6juillet 1989 sur lesbaux d'habitation pour les baux meublés.L'extension de certaines dispositions de la loide 1989 aux locations meublées avait été écar-tée pour les logements des organismes HLM,la loi Macron y avait ajouté les logementsconventionnés des organismes HLM. Ce nou-vel article écarte cette fois-ci les logements desSEM (voté).Gens du voyageL'article 33 undeciesinscrit les besoins desgens du voyage dans les documents de plani-fication relatifs à l'habitat (voté).L'article 33 terdeciesconfie aux établissementspublics de coopération intercommunale l'en-semble des compétences d'aménagement,d'entretien et de gestion des aires et terrainsd'accueil des gens du voyage. Il a été votéavec un amendement.L'article 33 quaterdeciesdéfinit la notion degens du voyage et le contenu du schéma d'ac-cueil les concernant. Après débat, il a été voté.L'article 33 quindeciesrenforce le régimed'évacuation forcée des campements illicitesde gens du voyage, notamment en réduisantle délai de jugement du tribunal administratif.Il a été voté avec un amendement n°451 selonlequel le marie peut s'opposer au transfert dupouvoir de police au président de l'EPCI.Sophie Primas a obtenu (amendement n°92)de majorer la taxe sur les résidences mobilesdes gens du voyage.L'article 33 sexdeciesautorise les cessionsavec décote à l'amiable lorsqu'elles sont desti-nées à des programmes de construction com-portant plus de 50 % de logements sociaux. Ilvise donc à facilité les cessions de gré à gré(voté).Le Gouvernement était opposé à la fixation dece seuil à 50 %, préférant un seuil de 70 %.Procédure d’expulsionL'article 33 septdeciesdématérialise les rela-tions entre les différents acteurs de la procé-dure d'expulsion locative (voté).Issu d'une proposition de Daniel Goldberg,cet article vise à obtenir des statistiques plusfiables sur ces procédures et fluidifier leséchanges d'informations entre les différentsacteurs.Les différents courriers de l'huissier vers laCCAPEX ou le préfet seraient alors dématé-rialisés via le système EXPLOC.Plusieurs amendements visant à renforcer lesdroits des personnes soumises à une procé-dure d'expulsion ont été rejetés.Enfin a été voté l'article 32 terrelatif au statutde la SOVAFIM afin de la transformer ensociété foncière solidaire ayant vocation àintervenir pour alléger le coût du foncier pouraccélérer la construction de logements enmajorité sociaux. La ministre explique qu'ellea vocation à agir sur la création de logementssur les terrains publics, en lien avec la loi de2013 sur la mobilisation du foncier public.Le titre III est relatif à « l'égalité réelle ».Il comporte des articles très divers portant parexemple sur la langue française, la fonctionpublique, la lutte contre le racisme, l'égalitéentre les hommes et les femmes (artictles 34 à71).
agrée l’acquéreur. L’originalité de ce BRSest de permettre à l’OFS de proroger lebail pour une durée égale à la durée d’ori-gine. C‘est une sorte de bail social rechar-geable qui évite une atténuation de lavaleur du droit réel au fil du temps.Un bail rechargeableMarie-Hélène Pero-Augereau précise quela dissociation du foncier et du droit d’usa-ge est pérenne. Le mécanisme n’a pasvocation à permettre forcément de réunirla propriété du sol et de la construction.Le régime est inspiré du Community LandTrust des États-Unis. Une communauté pro-priétaire du foncier concède un droit àl’occupant sans durée, indique FrédéricRoussel. En France, un bail ayant nécessai-rement une durée, celle-ci est prévue dansle bail. Mais l’OFS doit avoir la capacitéd’accorder un droit pour une durée illimi-tée, ce qui suppose le recours à des struc-tures de type associative ou à des fonda-tions. L’intervention de