dimanche 1 juin 2025

ns 20 – 20 mai 2008

AccueilAnciens numérosns 20 - 20 mai 2008
■ LE CONGRÈS DES NOTAIRES p. 4
✓ 1e commission : gestion économe du sol p. 5
✓ 2e commission : gestion prudente des ressources et espaces naturels p. 6
✓ 3e commission : risques et activités professionnelles p. 8
✓ 4e commission : information et participation des citoyens p. 11

■ DOSSIER COUR DE JUSTICE DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
p. 15
✓ L’ordre juridictionnel communautaire
✓ Avocat général à la cour de justice : un métier différent ?
✓ Le traité de Lisbonne et la CJCE p. 18
✓ Tableaux des procédures p. 19
✓ L’accès à la jurisprudence communautaire p. 22
✓ Quelles langues parle-t-on à la cour ? p. 24

■ LA LOI DE PROGRAMMATION SUR LE GRENELLE p. 25
✓ Le projet de loi présenté par Jean-Louis Borloo

■ PROJET DE LOI DE MODERNISATION DE L’ÉCONOMIE p. 26
✓ Les principales mesures
✓ Assouplissement des règles sur le changement d’usage
✓ L’indexation des loyers commerciaux peut se référer à l’indice des prix p. 27
✓ L’équipement commercial se mue en aménagement commercial p. 28

■ EN BREF p. 30
✓ Au fil du J.O.
✓ Nominations

■ RENCONTRE p. 32
✓ Le réseau Habitat & Développement s’engage dans la lutte contre l’habitat indigne


LECONGRÈSDESNOTAIRESp.41ecommission:gestionéconomedusolp.52ecommission:gestionprudentedesressourcesetespacesnaturelsp.63ecommission:risquesetactivitésprofessionnellesp.84ecommission:informationetpar-ticipationdescitoyensp.11DOSSIERCOURDEJUSTICEDESCOMMUNAUTÉSEUROPÉENNESp.15L’ordrejuridictionnelcommunautairep.15Avocatgénéralàlacourdejustice:unmétierdifférent?LetraitédeLisbonneetlaCJCEp.18Tableauxdesprocéduresp.19L’accèsàlajurisprudencecommunautairep.22Quelleslanguesparle-t-onàlacour?p.24LALOIDEPROGRAMMATIONSURLEGRENELLEp.25LeprojetdeloiprésentéparJean-LouisBorlooPROJETDELOIDEMODERNISATIONDEL’ÉCONOMIEp.26LesprincipalesmesuresAssouplissementdesrèglessurlechangementd’usageL’indexationdesloyerscommer-ciauxpeutseréféreràl’indicedesprixp.27L’équipementcommercialsemueenaménagementcommercialp.28ENBREFp.30AufilduJ.O.NominationsDéveloppementdurable:lesnotairesrelèventledéfiDéveloppementdurableundéfipourledroit.Cethèmedu104econgrèsdesnotairestenuàNicedu5au7maisouslaprésiden-cedeDominiqueLarraldesous-entendqueledéfiestpourtous.Chacundoityprendresapart.Lesnotairesontrelevéledéfi.Qu'onnedisepaslesnotairesconservateurs:ilsnousinvitentàlarévolution!Del'urgenceàl'audaceS'ilestunechosedontl'équipedu104econgrèsasunouspersuader,c'estqu'elleétaitelle-mêmeconvaincuedel'urgencedelasituationclimatiquedelaplanète.Cepointluiad'ailleursparutellementacquisqu'ilneluiapassemblénécessaired'endécrirel'importance,laissantàNicolasHulot,parcamérainterposée,lesoindenouspré-senterl'urgencedelapréservationdelabiodiversité.C'estàlalumièredecettepositionqu'ilfautsansdoutelirelespro-positionsdevœuxquiétaientsoumisauxcongressistesdeNice.Cer-tainseneffetsontaudacieux.Ilsrépondentàl'espritd'audaceauquellesavaitconviésleprésidentduConseilsupérieurdunota-riat,BernardReynis.Certainsvœuxsontpeut-êtremêmerévolution-naires,commelesoulignaitAgatheVanLang,professeuràLaRochelle,danssonrapportdesynthèse,n'hésitantpasàqualifieravechumourlerapporteurgénéral,GabrielVidalenc,de«GabyleVert»,aprèsavoirévoquéle40eanniversairedemai1968!Bienloinderenvoyeruneimagedeconservatisme,lesnotairesdeFrances'affirmenticicommeuneforcedepropositiontrèsinnovan-te.Certessi«lamaisonbrûle»commel'affirmaitJacquesChirac,riennesauraitjustifierderetarderlamiseenœuvredemesuresd'urgence,fussent-ellestrèscontraignantes.Ons'étonneratoutefoisquelesnotaires,dontonpeutdirequ'ilssonttraditionnellementlestenantsd'unedéfenseraisonnéemaisrésoluedelapropriétépri-vée,aientélaboré,etvoté,desmesuresàcepointcontraignantes.Uneautremanièred'appréhenderlesorientationsretenuesparcecongrèsestdesignalerquedansl'éternelchoixentrelecontratetlaréglementation,lesnotairesprennenticirésolumentlepartidelaréglementation.Alorsquelecongrèsdesnotairesde1994abordaitl'écologieparlethème«laprotectiondel'environnement:delacontrainteaucontrat»,cetteoptionsembledésormaisbienlointaine.Nousmarchonsversunordrepublicécologique.JURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO spécial 2020MAI 2008ISSN1622-14198EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierRENCONTRE p.32 Le réseau Habitat & Déve-loppement s’engage dans lalutte contre l’habitat indigneJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineSuite page2Numéro spécial:Congs des notaires
20mai 2008page2JURIShheebbddooimmobilierEEDDIITTOOTous invités à agirUne question qu'on peut se poser, une fois admise la nécessité de réduire la consommation d'énergie est desavoir si les exigences posées sont équitablement réparties entre les différents types de consommateurs. Le méri-te de ce congrès est d'avoir émis des propositions qui concernent plusieurs catégories d'acteurs: les propriétairesde bâtiments bien sûr, collant ici à la ligne du Grenelle de l'environnement, mais aussi les agriculteurs et lessociétés. Pour les agriculteurs, on saluera cet effort à l'égard d'une profession que les politiques ménagent géné-ralement. Il est par exemple prévu un audit des sols affectés à une activité agricole lors des mutations (3ecom-mission, proposition 2) ou même d'engager un classement des exploitations dont le premier échelon interdira àl'exploitant de percevoir des subventions (3ecommission, proposition 5).Les sociétés sont également visées. Sur ce point, le rapporteur général s'est personnellement investi dans cetteidée et l'a présentée lui-même à la tribune. Il a défendu avec vigueur, avec fougue, l'idée que l'administration outoute personne y ayant intérêt, puisse mettre en œuvre la garantie solidaire d'une personne morale actionnaire,lorsque sa filiale a engagé sa responsabilité environnementale (3ecommission, proposition 7). Le rapporteur aaffiché son désaccord fondamental avec l'idée que les profits soient privatisés et les pertes socialisées. Il met jus-tement en avant le fait que les groupes de sociétés ont parfaitement su faire reconnaître la réalité économiquede leurs organisations en matière fiscale: la notion d'intégration fiscale permet en effet à un groupe de sociétésde n'être soumis à l'impôt sur les sociétés que sur le solde des bénéfices ou pertes des sociétés membres du grou-pe. Il n'y a donc pas de raison que la responsabilité d'une filiale, lorsqu'elle est mise en jeu pour des affairesgraves d'environnement, ne puisse pas également viser la société actionnaire. Après un âpre débat, le vœu a étévoté.Les pressions faites sur la propriété privée pour permettre d'atteindre les objectifs de réduction de consomma-tion d'énergie et d'émission de gaz à effet de serre concernent les propriétaires de façon plus directe. Le projetde loi relatif au Grenelle de l'environnement qui vient d'être présenté par Jean-Louis Borloo a choisi de commen-cer par l'incitation, ainsi que l'a rappelé Philippe Pelletier. L'avocat qui préside aux destinées du comité de suividu Grenelle sur les travaux dans le bâtiment ancien a toutefois indiqué que, dans les copropriétés, la loi devaitêtre modifiée pour autoriser une assemblée de copropriétaires à voter des travaux sur les parties privatives pourpermettre certains travaux d'économie d'énergie (changement de fenêtres par exemple).Dans nombre de propositions votées par les congressistes, on dépasse toutefois l'incitation, pour se rapprocherde la contrainte. Quelques exemples: la création d'un diagnostic d'empreinte écologique dédiée à l'utilisation dusol (1ecommission, proposition 7), ou la création d'un tableau de bord eau/énergies dans les bâtiments (4ecom-mission, proposition 1).Faut-il en déduire que les notaires ont sacrifié la défense de la propriété sur l'autel de la protection del'environnement? Si la formulation est sûrement excessive, il y a tout de même un tournant dans l'énoncé de cesvœux. Il est vrai que si la maison brûle, la question de la qualité de son titre de propriété perd de son acuité…Certaines propositions témoignent de volonté de simplification et de pragmatisme. Ainsi la proposition qui vise àregrouper sur un seul formulaire administratif de déclaration d'intention d'aliéner tous les cas de droit de pré-emption (1ecommission, proposition 5) vise à la simplification des formalités. Pour le pragmatisme, on évoqueral'idée d'autoriser le transfert à l'acquéreur de l'obligation de remise en état après cessation d'activité d'un siteayant hébergé une installation classée (3ecommission, proposition 4). Cela faciliterait la cession de sites polluéslorsque l'acquéreur a un projet de réhabilitation.Une proposition laisse un peu perplexe. L'objectif de tenter de réduire le millefeuille administratif a été évoquéet à ce titre il est proposé de rendre systématique la création des PLU ou des PLU intercommunaux (1ecommis-sion, proposition 3) ce qui prive de raison d'être les SCOT. Mais en parallèle, il est proposé de créer un nouveaudocument: le schéma de cohérence environnementale ou SCOE (2ecommission, proposition 4) qui dresserait unétat des lieux des dispositifs de protection environnementale existants. Il est vrai toutefois qu'il est proposé d'enfaire un volet particulier des directives territoriales d'aménagement (DTA).Nombreuses sont les actions proposées qui visent à améliorer l'information. À ce titre, on signalera d'une part laproposition 5 de la 2ecommission qui propose de créer un fichier environnemental, regroupant l'ensemble desmesures de protection des espaces naturels, de la faune et de la flore et d'autre part celle de la 4ecommission(proposition 6) qui prévoit la création d'un groupement d'intérêt public pour mettre en place un fichier environ-nemental. Cet objectif est très ambitieux: il vise à regrouper, au niveau de la parcelle cadastrale, l'ensemble desinformations environnementales affectant la parcelle (servitudes d'utilité publique, mesures de protection dupatrimoine naturel, renseignements en matière d'ICPE, etc.). Ce fichier informatisé permettra aux notaires
20mai 2008page3JURIShheebbddooimmobilierbien sûr, mais aussi au public d'accéder à des informations exhaustives concernant tout le territoire et à unniveau de précision… de la parcelle. C'est dire l'ampleur du projet. Le vœu, également soutenu personnellementpar le rapporteur général, a été voté avec un certain enthousiasme. La perspective de pouvoir consulter directe-ment de son ordinateur toutes ces données sur l'ensemble du territoire de France est, on le comprend aisément,particulièrement intéressante pour de nombreux professionnels. Non seulement les notaires, mais aussi les géo-mètres les architectes, ou les promoteurs, les aménageurs… Elle soulève toutefois une considération deprudence: l'importance des données ainsi mises en ligne est susceptible de contrarier des exigences de confiden-tialité et de respect de la vie privé. On ne peut que souhaiter que la CNIL soit associée à la naissance de ce GIP.Les notaires sont attachés à leur mission de service public, à leur délégation d'autorité publique. Le garde dessceaux, Rachida Dati les a d'ailleurs confortés dans cette mission: «vous êtes les dépositaires d'une parcelle del'autorité publique» et elle a ajouté «je n'entends pas remettre en cause le statut du notariat, qu'il s'agisse dumode de nomination ou du tarif».C'est la conscience de cette mission qui les a incités à prendre l'initiative de la création de ce fichier.L'administration sera tenue de communiquer gratuitement les informations, qui sont publiques, mais les profes-sionnels participeront financièrement à sa mise en œuvre. Le notariat manifeste ainsi sa volonté de participerconcrètement à la défense de l'intérêt général.Le caractère généreux de la profession a été évoqué plusieurs fois. On peut y rattacher aussi la décision d'offrirune somme de 12euros pour chacun des 3000 congressistes inscrits à une association qui met en place au Brésil,dans le Matto Grosso, un projet d'énergie renouvelable. C'est autant affaire de générosité que de cohérence.Dominique Larralde a en effet indiqué que l'organisation congrès comme celui de Nice provoquait des émissionsde gaz à effet de serre pour un montant de 2300 tonnes d'équivalent carbone. La somme reversée (38400euros)permettra en compensation d'engager au Brésil une action permettant de stocker le carbone.Les débats et la démocratieSur les 15 propositions présentées, toutes, sauf une, ont subi avec succès le double feu du débat et du vote. Troisremarques. C'est d'abord le signe de la confiance apportée par la profession à ceux de ses représentants qui pen-dant deux ans ont préparé des textes avec soin et compétence pour faire progresser une question. Mais c'est aus-si le signe d'un débat vivant qui autorise et favorise l'expression de points de vue divergents, au risqued'emporter la conviction.C'est peut-être enfin le signe qu'entre liberté et contrainte, même justifiée par l'impératif du développementdurable, on ne pouvait pas aller trop loin, et Agathe Van Lang l'a d'ailleurs regretté. Il s'agissait (3ecommission,proposition 6) dans certains cas, de transférer sur le propriétaire l'obligation qui pèse sur l'exploitant de mettrele site dans un état tel qu'il ne puisse porter atteinte aux intérêts mentionnés à l'article L 511-1 du code del'environnement. Les auteurs de la proposition avaient considéré comme inacceptable le fait que la responsabili- du propriétaire dans lequel est exploitée ou a été exploitée une installation classée et dont il ait connaissancene puisse être mise en jeu. Mais ils n'ont pas emporté la conviction.Le notariat source de droitMachine parfaitement rodée, le congrès des notaires est aussi une œuvre de longue haleine. Deux ans de prépa-ration sont nécessaires pour parvenir à l'expression juste de la pensée synthétisée par les propositions. Le pro-chain aura lieu à Lille et sera consacré à la propriété incorporelle.C'est une manifestation de grande qualité, tout spécialement par la haute tenue des débats. À tel point qu'undéputé, Sébastien Huygue a observé, comme à regret, que les débats de l'hémicycle n'aient pas toujours lamême hauteur de vue! La présence de nombreux professeurs de droit, mais aussi celle d'un magistrat à la Courde cassation et de représentants de l'administration contribuait aussi à la qualité des échanges.Les propositions votées seront naturellement transmises aux pouvoirs publics et feront leur chemin. Il n'est pasrare qu'elles finissent par s'inscrire dans le droit positif. C'est tout le succès qu'on souhaite à ces vœux de ce 104econgrès, confortant ainsi la profession notariale dans sa contribution aux sources du droit.On retiendra enfin l'image évoquée par le président du congrès, Dominique Larralde, en clôture des débats: lafermeture du congrès comme celle de la fin de vie d'un papillon. Comme le papillon, symbole de l'éphémère, lecongrès expire après trois jours intenses. Bref laps de temps après deux ans de travaux préparatoires. Quel para-doxe pour des débats consacrés au durable! Mais c'est le but d'un congrès que de s'effacer pour laisser place audébat politique afin qu'il fasse siens les propos qui lui sont adressés…Bertrand DesjuzeurCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESS
20mai 2008page4JURIShheebbddooimmobilierOuverture du congrèsGabriel Vidalenc(1)(rapporteurgénéral): Les outils du développementdurable existent. Si la notion de déve-loppement durable figure dans diffé-rents codes (code de l'environnementnotamment), elle n'y est jamais définie.Elle se trouve aussi dans la Charte del'environnement qui fait partie du blocde référence constitutionnelle: c'est unacte majeur, son article6 fait du déve-loppement durable une référence caté-gorique. Il s'agit de laisser une planètevivable aux générations futures et auxautres peuples.Les bâtisseurs du développementdurable existent aussi: Conseil constitu-tionnel, Conseil d'Etat, Cour de cassa-tion… Mais il manque une impulsionfondatrice. Les citoyens sont donc invitésà agir. Ils pourront le faire plus aisémentlorsqu'entrera en vigueur l'exceptiond'inconstitutionnalité qui permettra defaire vivre la Charte de l'environnement.Nous sommes par ailleurs dans uncontexte d'incertitude. Par exemple, lapolitique européenne vise à atteindre unobjectif de 10% de carburants issus del'agriculture, mais cela suscite un certainnombre de risques, notamment de pénu-rie alimentaire. Comment construire aus-si les 6millions de logements dont nousavons besoin d'ici 2030?La question est de savoir comment trans-former le fardeau en volonté collective?Dominique Larralde(président ducongrès): «le temps du monde finicommence» disait Paul Valéry. Le droitest requis de mettre en œuvre l'objectifde développement durable. On consta-te l'émergence d'un droit d'un nouveautype. Un droit post-moderne, qui est unmode de régulation plus souple, maisplus complexe.On observe à la fois une dilatation del'objet du droit et un métissage de sessources. Les droits sont menacés parl'épuisement de notre biotope. Onconstate une abondance des règles, unrenouvellement de la formulation de larègle mais aussi une articulation plusincertaine des règles.La mondialisation stimule la productionjuridique. L'Europe a compétence exclu-sive en matière d'environnement. Parun revirement jurisprudentiel éclatanten 2007, le Conseil d'Etat a abandonnéla théorie de la loi écran. Avant d'appli-quer une loi votée par le Parlementfrançais, le praticien doit donc désor-mais vérifier qu'elle n'est pas contraireà un texte de droit communautaire.Rachida Dati conforte lesnotaires dans leur rôleChristian Estrosi, maire de Nice, affirmeque le développement durable sera aucœur de l'action qu'il entend menerdans sa circonscription, notammentpour l'aménagement de la plaine duVar, qui a été classée comme 3e opéra-tion d'intérêt national. Il affiche parailleurs son soutien aux notaires en sou-lignant qu'aux Pays-Bas, le remplace-ment d'un tarif par un plafond a pro-duit des effets négatifs.Bernard Reynis, président du Conseilsupérieur du notariat: le tarif est garantde la protection du consommateur, saremise en cause est inacceptable. À pro-pos du rapprochement de la professionde notaire et d'avocat: les obligationsde nos métiers ne sont pas compatibles.Si les avocats évoquent souvent notremonopole, rappelons que les avocatsaussi ont un monopole, celui de lareprésentation en justice.Rachida Dati, garde des sceaux: vousêtes dépositaires d'une parcelled'autorité publique, mais la présencedes notaires doit être renforcée, notam-ment dans les zones urbaines qui sesont développées. Après les conclusionsdu rapport Attali, je n'entends pasremettre en cause le statut du notariat,que ce soit à propos de la nominationou du tarif. Mais l'idée d'augmenter lenombre de notaires de 20% d'ici 2012est une bonne réponse au rapport Atta-li. Il faut aussi augmenter le nombre desoffices, pour avoir un meilleur maillageterritorial.CCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSCongrès des notairesNice - 5 au 7mai 2008Développement durable: un défi pour le droit(1): les textes publiés dans ce numéro constituent une synthèse des propos exprimés lors du congrès. Ils visent à reprendre fidèle-ment l'idée, mais pas nécessairement la lettre exacte, sauf lorsqu'ils sont placés entre guillemets.
20mai 2008page5JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSPremière proposition: Fixerdans les documents d'urbanismeles objectifs quantitatifs enmatière de gestion économedu sol.Les documents d'urbanisme ne fixentpas d'objectifs quantitatifs de gestionéconome des sols, alors que l'article 6de la Charte de l'environnement notam-ment oblige les politiques publiques àpromouvoir le principe de développe-ment durable dont la gestion économedes sols est l'une des composantes. Le 104e congrès propose (1)- Que figurent dans l'article L 121-1 du codede l'urbanisme et dans tout documentd'urbanisme des objectifs quantitatifs deconsommation d'espace pour une réelle ges-tion économe des sols. Deuxième proposition: Ren-forcer le rôle des directives ter-ritoriales d'aménagement.Il ne serait pas judicieux de créer denouveaux documents d'urbanisme. LaDTA est un document pertinent car lesautres documents doivent lui être com-patibles. La proposition est doncd'augmenter le nombre des DTA car iln'en existe que 6 actuellement. Il fautaussi en augmenter les objectifs defaçon quantitative, par exemple pour lapréservation des espaces agricoles. Le 104e congrès propose Que soit poursuivie et accélérée la créa-tion de directives territoriales d'aména-gement sur les territoires vulnérables; Et que chacune fixe les objectifs à attein-dre en matière de consommation d'espace.Dominique de Lavenère(SNAL): nous dis-posons de nombreux documentsd'urbanisme, mais qui ne sont pas appli-qués. Le bon niveau de gouvernancen'est plus celui de la commune. Troisième proposition: Doterchaque commune d'un docu-ment d'urbanismeLes cartes communales sont de portéelimitée car elles ne comportent aucunprojet de territoire. Les PLU sont sou-vent inadaptés et peuvent manquer decohérence avec les documents des com-munes limitrophes. En revanche, un PLUintercommunal est souvent un docu-ment adapté. Si, sur un territoire, tou-tes les communes étaient dotées d'unPLU, cela simplifierait le droit applicablecar les PLU et la DTA seraient suffisantset le SCOT n'aurait plus de raison d'être. Le 104e congrès propose Que toutes les communes soient dotéesd'un PLU ou d'un PLU intercommunal; Que dès lors qu'un territoire sera couvert àla fois par une DTA et par un PLU ou un PLUintercommunal, ces documents seront seulsapplicables sur ce territoire.Laurent Leveneur(professeur de droit):il n'est pas toujours facile de rédiger unPLU; est-ce à la portée d'une communede 200 ou 300 habitants?Gabriel Vidalenc: cette proposition estune réponse au problème que pose le«millefeuille administratif».Philippe Baffert(DGUHC): le Grenellede l'environnement est davantage dansl'idée de renforcer les SCOT et de don-ner plus de poids à l'Etat.Emmanuel Fatôme(professeur dedroit): le problème du financement duPLU est un vrai problème car un mau-vais PLU est pire qu'une absence dePLU, c'est une question de sécurité juri-dique. Quatrième proposition: Lanécessaire densification deszones urbaines ou à urbaniserOn constate que ce sont désormais leszones urbaines qui sont en réseau etnon plus les espaces naturels. L'habitatindividuel diffus est 5 fois plus consom-mateur de gaz à effet de serre que l'ha-bitat collectif. Mais la densification restemal perçue par les particuliers et les col-lectivités locales. Notre arsenal juridiqueest souvent un frein à l'urbanisation:COS trop faibles, maintien dans certainesvilles du PLD… Toutefois, certaines villescomme Rennes, ont délibérément optépour la densification. Il est donc proposéd'inscrire la densification dans les prin-cipes du code de l'urbanisme.Le 104e congrès propose:- Que le principe de densification soit inscritdans le code de l'urbanisme,et par conséquent: que le rapport de présentation des docu-ments d'urbanisme justifie la politique rete-nue par ses auteurs au regard de la densifi-cation; que les communes soient contraintes, saufinopportunité ou impossibilité contrairesdémontrées, d'adopter dans leurs documentsd'urbanisme des règles facilitant la densifica-tion des zones urbaines ou à urbaniser.Patrick Wallut(notaire honoraire): aprèsla loi SRU, la loi urbanisme et habitat amarqué un retour en arrière total. Cinquième proposition: Amé-nagement de la purge des droitsde préemption pour unemeilleure efficacitéIl est constaté une inflation des droits depréemption qui se superposent. D'où laproposition de créer un guichet uniquepour tous les droits de préemption et dedisposer d'un imprimé standardisé pourtous les droits de préemption, qui per-mettrait aussi à tous les ti-tulaires d'undroit de préemption d'être informés del'existence des autres droits de préemp-tion. Un délai unique de purge des droitsserait aussi institué. La proposition viseles droits de préemption dont sont titu-laires les personnes publiques ou semi-PPRREEMMIIEERREE CCOOMMMMIISSSSIIOONN:: GGEESSTTIIOONN ÉÉCCOONNOOMMEE DDUU SSOOLL(1): Toutes les propositions, sauf une, ayant été votées par les congressistes, nous n'avons pas mentionné expressément le sens du vote, sauf pour celle qui aété repoussée.
20mai 2008page6JURIShheebbddooimmobilierpubliques, mais non les droits relatifs àdes rapports privés (notamment les droitsde préemption du locataire).Le 104e congrès propose:- Que la déclaration d'intention d'aliénervisant à purger un ou plusieurs droits depréemption soit établie sur imprimé standar-disé unique sur lequel le déclarant auramentionné l'existence de tous les droits depréemption applicables;- Que cette déclaration d'intention d'aliénersoit notifiée, notamment par voie électro-nique, auprès d'un guichet unique, afind'enfermer la ou les réponses dans un seulet même délai; ce guichet étant chargé de latransférer aux divers titulaires mentionnés etau maire de la commune sur le territoire delaquelle les biens sont situés;- Et que soient modifiés en conséquence lestextes régissant chacun de ces droits de pré-emption, pour autoriser la purge simultanéede tous les droits de préemption.Me Pisani: un rapport du Conseil d'Etat encours de publication va dans le même sens.Pour un notaire: il vaudrait mieux sup-primer certains droits de préemption.Sixième proposition: Pour undroit de délaissement au profitdes communes dans les zones àrisques naturelsDans les plans de prévention desrisques, il existe certaines zones qui doi-vent être abandonnées. Les PPR natu-rels ne créent pas de préjudice indemni-sable. Il faut redonner aux communesun intérêt à la constitution d'un PPRN. Ilest proposé de créer un droit de délais-sement dans le périmètre du PPRN quipermettrait aux propriétaires de pou-voir abandonner leurs biens, à un prixqui tienne compte de l'aléa.Le 104e congrès propose Qu'il soit ajouté à l'article L.562-1 du codede l'environnement, à la fin du le du IIl'alinéa suivant «Dans les zones devenues inconstructiblesen raison d'un PPRN approuvé, les com-munes ou les établissements publics decoopération compétents peuvent instaurerun droit de délaissement qui s'exerce dansles conditions définies aux articles L.230-1 etsuivants du code de l'urbanisme. Pour ladétermination du prix d'acquisition, la va-leur du bien est appréciée en tenant comptede l'aléa pris en considération par le plan».Philippe Baffert(DGUHC): les com-munes sont souvent réservées quant àl'établissement d'un PPRN. La mise enœuvre d'un droit de délaissement sefait au profit du propriétaire, non de lacommune. Il n'est pas sûr que la créa-tion d'un tel droit incite les communesà établir des PPRN. Septième proposition: Pourun diagnostic d'empreinte éco-logique dédié à l'utilisation dusolCe document serait centré sur la consom-mation d'espace. Il est proposé que cedocument soit joint à toute demanded'autorisation d'utilisation des sols.Le 104e congrès propose Que soit créé un diagnostic d'empreinteécologique dédié à l'utilisation du sol per-mettant aux autorités publiques délivrant lesautorisations d'occuper le sol et aux bénéfi-ciaires de celles-ci de prendre leurs décisionsen pleine connaissance; Et que dans des périmètres déterminés parl'autorité compétente, ce diagnostic soitjoint à toute demande d'occuper le soi.Jean-Pierre Gilles: nous sommes pres-que étonnés qu'il n'y ait pas eu plus deréactions dans la salle, car nous remet-tons en cause beaucoup de choses. Cecongrès a été prémonitoire: il y a deuxans, on ne savait pas qu'il y aurait unGrenelle de l'environnement.Gabriel Vidalenc: nous sommes entrésdans le sujet sans le connaître, sansavoir on allait. On a pris le principedu développement durable au sérieuxet on a vu qu'il l'était.CCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSDDEEUUXXIIÈÈMMEE CCOOMMMMIISSSSIIOONN::GGEESSTTIIOONN PPRRUUDDEENNTTEE DDEESS RREESSSSOOUURRCCEESS EETT EESSPPAACCEESS NNAATTUURREELLSSJean-Pierre Prohaszka(président de la2e commission): selon l'UNESCO, unhabitant sur 4 dans le monde n'a pasaccès à l'eau potable. Le droit del'environnement, qui a pour objet lapréservation de la nature et des res-sources, pourrait être un droit transver-sal, mais c'est au contraire le principede l'indépendance des droits quis'applique. C'est-à-dire quel'administration ne procède pas à desanalyses globales. On ne peut pas luidemander de vérifier la régularité d'unprojet à l'égard de toutes les législa-tions. Assurer l'indépendance des légis-lations, c'est aussi assurer leur efficacité,mais cela peut poser des difficultés.Exemple: l'administration peut accorderun permis de construire pour un projetqui ne pourra pas être mis en œuvre enraison d'une autre législation, parexemple au titre des installations clas-sées ou au titre des établissements rece-vant du public.Nicolas Hulot(par interview télévisée):nous sommes dans la civilisation dugâchis. Par exemple l'eau réellementutile à la plante dans l'irrigation estfaible par rapport au volume d'eaudéversée sur les cultures. Quand onconsidère le coût de traitement del'eau, il faut mieux limiter la consom-mation. Il est inadmissible de ne pasinciter à l'économie.Première proposition: Lecontrôle des projets soumis àautorisation ou déclaration autitre de l'urbanisme et de la loisur l'eauIl s'agit d'une proposition de coordina-tion des législations. Pour certains tra-vaux qui peuvent avoir une incidencesur les ressources aquatiques, la loi surl'eau impose un contrôle préalable. Orla réalisation de ces travaux (IOTA) peutêtre liée à une autorisationd'urbanisme. Exemple: constructiond'un immeuble dont le sous-sol sera endessous du niveau de l'eau. Il faut effec-
tuer un pompage et un cuvelage quinécessitent une autorisation au titre dela loi sur l'eau. Autre exemple:l'installation d'une pompe à chaleur. Orles deux régimes d'autorisationss'ignorent.Il est inadmissible que le porteur duprojet puisse mettre en œuvre son per-mis de construire sans attendrel'autorisation au titre de la loi sur l'eau.Il est proposé de coordonner ces législa-tions. Le 104e congrès propose Que lorsqu'une opération, soumise àdéclaration ou autorisation au titre del'urbanisme, nécessite également une décla-ration ou une autorisation au titre de la loisur l'eau, les services instructeurs respectifsen soient informés par le pétitionnaire dansle cadre du dossier joint à chaque demande; Et que lorsque des IOTA (installations,Ouvrages, Travaux ou Aménagements), sou-mis à autorisation ou déclaration au titre dela loi sur l'eau, sont liés à la réalisation destravaux contrôlés au titre de l'urbanisme, cesderniers ne puissent être exécutés qu'unefois la décision obtenue dans le cadre de lalégislation sur l'eau.Un notaire à Lyon : il faut prendre gar-de au fait qu'on ne sait pas toujours audébut du projet si on va être soumis àla loi sur l'eau. Cela peut dépendre dela nature de l'activité qui sera exercéedans les locaux et donc du choix dulocataire.Emmanuel Fatôme: on se dirige vers unordre public environnemental.Deuxième proposition: Lesautorisations d'urbanisme et lecontrôle de conformité del'assainissement non collectifLe contrôle des installationsd'assainissement non collectif ne porteque sur les installations déjà réaliséesmais non sur celles en projet. Il estanormal que ce contrôle ne soit effec-tué qu'après la construction.La liste des pièces que l'administrationpeut demander pour la délivrance d'unpermis de construire est exhaustive etelle ne comporte rien surl'assainissement. Il est donc proposé depermettre le contrôle del'assainissement non collectif dès le sta-de du projet.Le 104e congrès propose La modification de la portée de l'article R111-10 du code de l'urbanisme, afin qu'ildevienne applicable en toutes circonstances,y compris dans les territoires dotés d'un planlocal d'urbanisme ou d'un documentd'urbanisme en tenant lieu; L'aménagement du régime procéduralexistant en matière de permis et de déclara-tion préalable, afin d'une part que le serviced'assainissement soit informé des caractéris-tiques techniques de l'installation prévue, etd'autre part que le permis ou la décision pri-se sur déclaration préalable soit lié par l'avisde ce service.Troisième proposition: Natura2000: amélioration del'effectivité et de la portée desDOCOBNicolas Hulot: il est nécessaire de proté-ger la biodiversité.La protection résultant des parcs natu-rels nationaux ou régionaux ne couvreque 2% du territoire. Avecl'accélération de la prise des arrêtésdécoulant de la mise en place du réseaueuropéen de zones protégées, Natura2000, la protection atteint 12% du ter-ritoire.La création d'une zone Natura 2000 sefait en deux temps: par la détermina-tion d'un périmètre, puis par la déter-mination du régime juridique de lazone. Il y a donc dans l'intervalle unephase d'insécurité juridique. Ce régimeest défini par un document d'objectifs(DOCOB), par le préfet avec un comitéde pilotage. Le projet de loi Grenelleprévoit la mise en place de ces DOCOBd'ici 2013.Il est proposé qu'en l'absence deDOCOB, la désignation d'un site Natura2000 soit sans portée. Le 104e congrès propose Que le document d'objectif soit approuvéau plus tard lors de la désignation par laFrance des sites Natura 2000; Qu'il comprenne des préconisations sur lesdispositifs de protection renforcée à mettreen œuvre par les autorités publiques compé-tentes, pour assurer la conservation ou larestauration de chacun de ces espaces; Que les documents locaux d'urbanisme etautres documents de planification,d'aménagement et de gestion des ressourcesnaturelles soient compatibles ou renduscompatibles avec les dispositions du DOCOB,et que soit sollicité l'avis du gestionnaire dusite lors de leur élaboration, de leur modifi-cation ou de leur révision.Quatrième proposition: Pourla création d'un schéma decohérence environnementale(SCOE)Les zonages de protection se sont multi-pliés au point de rendre illisibles lespolitiques de protection de la nature.Certaines zones importantes de la biodi-versité ne sont pas protégées et il n'y apas de politique globale de création desaires protégées. L'Etat et les collectivitésterritoriales devraient se concerter pourla mise en place des zones protégées,notamment pour la mise en réseau deszones Natura 2000. Le Grenelle évoquela création de trois parcs nationaux et lamise en place d'une trame verte etd'une trame bleue constituant des corri-dors écologiques. Il est donc proposé decréer un schéma de cohérence environ-nementale, qui constituerait un aspectde la directive territorialed'aménagement. Le 104e congrès propose Qu'en application de la stratégie nationalepour la biodiversité, soit créé un schéma decohérence environnementale sur un territoi-re pertinent, issu d'une concertation entrel'Etat, les collectivités territoriales et lesacteurs intéressés, dont le rôle sera de dres-ser un état des lieux des dispositifs de pro-tection environnementale existants, de lesévaluer, et de définir pour chacun des sitesou espaces que l'on entend préserver, lesmesures les plus appropriées de protectionet de gestion durable Que ce schéma constitue un volet particu-lier: des directives territoriales d'aménagement(DTA), du schéma directeur de la région Ile-de-France (SDRIF), du plan d'aménagement et de développe-ment durable de la Corse (PADD),20mai 2008page7JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESS
du schéma d'aménagement régional desdépartements d'outre-mer (SAR).Cinquième proposition : Pourla création d'un fichier environ-nementalIl est nécessaire d'améliorer l'informationdu propriétaire, car l'information estactuellement disparate et partielle. Lefichier hypothécaire n'indique pas parexemple l'implantation de la parcelledans un parc national ou un périmètrede captage des eaux pluviales Le 104e congrès propose Que soit créé, à l'échelle de la parcellecadastrale et sous l'autorité de l'Etat, unfichier informatisé identifiant l'ensembledes mesures de protection des espaces natu-rels, de la faune et de la flore, ainsi que lesmodalités de gestion et de mise en valeurqui s'y rapportent, y compris les inventairesscientifiques utiles à cet effet.Un notaire: il vaut mieux parler de basede données que de fichier.Un conseiller à la Cour de cassation: ilfaut que tout le monde ait accès à cefichier, son objet pourrait être très largeet se combiner avec le fichier immobilier.Un représentant de la DGI: cette pro-position concerne la mention d'actesréglementaires mais le fichier immobi-lier a pour fonction essentielle decontenir des actes individuels concer-nant les immeubles et non des actesréglementaires.20mai 2008page8JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSLe Grenelle incite à la rénovation des bâtiments existantsPhilippe Pelletier, qui conduit le comité opérationnel du Grenelle consacré aux travaux dans lesbâtiments existants, présente l'état d'avancement du projet.L'objectif retenu est de réduire la consommation des bâtiments existants pour 2020 de 100kWh/m2/an, pour atteindre 150kWh/m2/an pour 2030 à nouveau de 100kWh/m2/an et atteindre 50kWh/m2/an.Il a pour l'instant été écarté l'idée d'une obligation de travaux. Elle viendra sûrement, mais pasavant 2012 ou 2013. On démarre par l'incitation et non par la contrainte.Le crédit d'impôt va être renforcé: il va être: ouvert au bailleur applicable aux travaux d'isolation des murs opaques, en tenant compte du coût de la main-d’œuvre.Un éco-prêt à taux zéro va être mis en place d'un montant de 15000à 20000euros par loge-ment; son remboursement sera calé sur le retour sur investissement.Les subventions (ANAH et ADEME) seront centrées sur les plus pauvres.Un certificat d'économie d'énergie sera mis en place.Un certain nombre d'adaptations sont prévues: pour les copropriétés: l'assemblée générale pourra décider de travaux sur les parties privatives(fenêtre par exemple) Dans les rapports locatifs: il est prévu un rééquilibrage, pour que celui qui tire parti del'économie participe à l'investissement En matière d'urbanisme, le calcul de la SHON sera adapté pour tenir compte de l'isolation desmurs par l'extérieur.En revanche, l'idée de profiter de la vente du bien pour imposer des économies d'énergie n'a pasà ce jour été retenue.Il faut que la performance énergétique du bien devienne un élément substantiel de la prise dedécision du propriétaire lors de l'achat. Le DPE n'est pas parfait, mais il faut le transformer pourque la connaissance de la performance énergétique du bâtiment soit partagée par le vendeur etl'acquéreur.Conclusion: la réforme commence par l'incitation et non par la contrainte.1 acte 1 arbreBernard Verez: 1 acte 1 arbre: c'est le nom de l'action engagée par les notaires de CharenteMaritime, de Vendée et de la Vienne. Pour chaque acte notarié signé, c'est un arbre qui est plan-té. Le coût en est modique: 50 centimes par arbre et représente une somme de 200 à 300eurospar notaire. Les notaires de ces trois départements ayant signé 124000 actes en 2007, c'est unesomme de 62000euros qui est versée à une association pour une action de reboisement en Asiedu Sud-Est.TTRROOIISSIIÈÈMMEE CCOOMMMMIISSSSIIOONN:: RRIISSQQUUEESS EETT AACCTTIIVVIITTEESS PPRROOFFEESSSSIIOONNNNEELLLLEESSPremière proposition:Adapter et améliorerl'information relative auxrisques de pollution des sols(modification de l'article L 514-20 du code de l'environnement)François-Jean Coutant(président de la3e commission): dans les actes que re-çoit le notaire, il y a souvent une clauserelative à l'environnement, par exemplelorsqu'un garagiste vend son fonds decommerce. Il est proposé de modifierl'article L 514-20 du code del'environnement pour objectiverl'information délivrée par le vendeur etde retenir la responsabilité du proprié-taire lorsqu'il est sachant et taisant.La proposition élargit le domaine del'article L 514-20 aux installations sou-mises à simple déclaration (90% desinstallations classées) alors qu'il n'estapplicable aujourd'hui qu'aux seulesinstallations soumises à autorisation.Elle distingue le propriétaire non exploitant: pourlimiter son obligation aux seules infor-mations dont il a pu avoir connaissancepar les données fournies par l'admini-stration alors qu'actuellement le ven-deur a une obligation de résultat surcette information et qu'il ne peut pass'exonérer de sa responsabilité. le propriétaire ayant exploité: pourl'obliger à fournir un état de pollutiondes sols.Il est proposé d'étendre l'obligationd'information au cas des cessions departs de la société propriétaire. Actuel-
lement l'article L 514-20 n'est pas appli-cable à cette situation. Le 104e congrès propose De modifier l'article L.514-20 du code del'environnement comme suit:«Lorsqu'une installation visée à l'articleL511 -1 du présent code a été exploitée surun terrain, le vendeur de ce terrain est tenud'en informer par écrit l'acquéreur à partirdes informations mises à sa disposition parles autorités publiques compétentes.Il l'informe également, pour autant qu'il lesconnaisse, des mesures de réhabilitationconsécutives à l'arrêt définitif d'exploitation.Si le vendeur a été l'exploitant del'installation ou s'il a eu, directement ouindirectement, la qualité d'associé de lasociété exploitante, il remet en outre àl'acheteur un état de pollution des sols.L'acte de vente atteste de l'accomplissementde cette formalité.Les dispositions qui précèdent sont appli-cables en cas de cession de contrôle, au sensde l'article L.233-3 du code de commerce,portant sur les titres d'une société proprié-taire d'un terrain sur lequel a été exploitéeune installation visée à l'article L 511-1 duprésent code.À défaut, l'acheteur (… texte inchangé)».Rappel de l'article L.514-20 dans sa formeactuelle«Lorsqu'une installation soumise à autorisa-tion a été exploitée sur un terrain, le ven-deur de ce terrain est tenu d'en informerpar écrit l'acheteur; il l'informe également,pour autant qu'il les connaisse, des dangersou inconvénients importants qui résultent del'exploitation.Si le vendeur est l'exploitant de l'installa-tion, il indique également par écrit à l'ache-teur si son activité a entraîné la manipula-tion ou le stockage de substances chimiquesou radioactives. L'acte de vente atteste del'accomplissement de cette formalité.À défaut, l'acheteur a le choix de poursuivrela résolution de la vente ou de se faire resti-tuer une partie du prix; il peut aussi deman-der la remise en état du site aux frais duvendeur, lorsque le coût de cette remise enétat ne paraît pas disproportionné par rap-port au prix de vente.»Un conseiller à la Cour de cassation :cette proposition risque d'augmenter lecontentieux.Un notaire: le Grenelle prévoit de créerune nouvelle catégorie d'installationclassée intermédiaire entre celles sou-mises à autorisation et celles soumises àdéclaration.Deuxième proposition : Auditdes sols affecté à un usage agri-coleIl est proposé d'introduire, dans des caslimités, un audit des sols affectés à uneactivité agricole. Divers motifs militenten ce sens: un projet de directive com-munautaire sur la pollution des solsagricoles, l'obligation de délivrance dubailleur et du vendeur, le principe detraçabilité des denrées alimentaires.L'audit serait rendu obligatoire pardécision du préfet. Le 104e congrès propose Que lors de toute mutation ou dation àbail d'un terrain, étant ou ayant vocation àêtre le support d'une activité agricole, soitrendu obligatoire un audit des sols, par déci-sion préfectorale, sur un périmètre défini etsuivant des modalités adaptées au secteurconcerné; Que le vendeur ou le bailleur ne puisses'exonérer de la garantie des vices cachésque par la production de ce document.Un notairepropose d'élargir l'audit auxbâtimentsUn autre suggère de limiter cette obli-gation au cadre de l'état des lieux dansun bail rural.Un troisièmepropose d'élargir la sanc-tion à l'impossibilité de recevoir dessubventions.Un quatrièmed'étendre la mesure auxcas de cessions de parts de sociétés.Troisième proposition: Amé-lioration du principe de pré-occupationLe principe de la préoccupation a étéintroduit dans la législation par la loi du31décembre 1976. Il figure aujourd'huidans le code de la construction et del'habitation. Il est proposé de le subor-donner au respect du code del'environnement.Le code de l'environnement encadreétroitement l'activité de l'exploitant.Cela justifie la suppression dans l'articleL 112-16 du CCH de la référence àl'exercice de l'activité «en conformitéavec les dispositions législatives ouréglementaires en vigueur. Le 104e congrès propose Que l'article L 112-16 du code de la cons-truction et de l'habitation soit rédigé de lafaçon suivante: «Les dommages causés auxoccupants d'un bâtiment par des nuisancesdues à des activités agricoles, industrielles,artisanales, commerciales ou aéronautiques,n'entraînent pas droit à réparation dès lorsque le permis de construire affèrent auxbâtiments exposés à ces nuisances a étédemandé, ou l'acte authentique constatantl'aliénation ou la prise à bail a été établi,postérieurement à l'existence des activitésoccasionnant ces dommages, et dès lors queces activités s'exercent en conformité avec lesdispositions législatives ou réglementairesrésultant du code de l'environnement».Rappel de l'article L 112-16 dans sa formeactuelle:«Les dommages causés aux occupants d'unbâtiment par des nuisances dues à des activi-tés agricoles, industrielles, artisanales, com-merciales ou aéronautiques, n'entraînentpas droit à réparation lorsque le permis deconstruire afférent au bâtiment exposé à cesnuisances a été demandé ou l'acte authen-tique constatant l'aliénation ou la prise debail établi postérieurement à l'existence desactivités les occasionnant dès lors que cesactivités s'exercent en conformité avec lesdispositions législatives ou réglementaires envigueur et qu'elles se sont poursuivies dansles mêmes conditions.»Quatrième proposition: Auto-riser le transfert de la charge dela remise en état d'un site surun tiers justifiant de ses capaci-tés techniques et financièresIl est proposé de permettre àl'acquéreur de prendre à sa chargel'obligation de remise en état d'un sitepollué. C'est en effet souventl'acquéreur qui réhabilite le site en lieuet place de l'exploitant, mais dans lecadre de conventions qui sont inoppo-sables à l'administration. Le 104e congrès propose Que l'acquéreur d'un site ayant hébergé20mai 2008page9JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESS
une installation classée puisse, à sa deman-de, devenir le débiteur de la remise en étataprès cessation de l'activité et destinatairedes prescriptions administratives, dès lorsqu'il justifie, de ses capacités techniques etfinancières en fonction de son projetd'aménagement, sans que pour autant celaexonère l'ancien exploitant de ses obliga-tions légales en cas de défaillance del'acquéreur.Maître Boivin: cette proposition vadégeler la réhabilitation de sites pol-lués. Le droit des carrières permet déjàcette substitution de débiteur pourl'obligation de remise en état.Cinquième proposition: Lecomportement de bon père defamille de l'exploitant agricole:nécessité d'un cadreCette proposition se base sur la notion declassification et non de certification. Ellerelève que la PAC réformée en 2003conditionne l'octroi d'aides au respect debonnes pratiques environnementales.Elle prévoit des sanctions fortes: impos-sibilité de recevoir des aides ou d'êtrebénéficiaires d'une rétrocession deterres en provenance de la SAFER. Le 104e congrès propose Que soit créé un cadre juridique visant à laclassification des exploitations en plusieurséchelons permettant d'intégrer diversesdémarches productives et qualitatives, etdont le premier constituera un standard sansle respect duquel un exploitant ne pourra: ni revendiquer l'octroi d'aides et de sub-ventions, ni bénéficier d'autorisationsd'agrandissement délivrées dans le cadre desarticles L.331 et suivants du code rural, ni même obtenir la rétrocession ou ladation à bail de biens immobiliers apparte-nant ou gérés par la SAFER.Un congressiste notaire et exploitantagricole: On pourrait aussi soumettreles études de notaires à un contrôle surla consommation de papier, sur le covoi-turage!Il vaudrait mieux interdire les produitsdangereux.Sixième proposition: Respon-sabilité du propriétaire du ter-rain sur lequel est exploité ou aété exploité une installationclassée et dont il avait connais-sanceIl est proposé d'agir contre le proprié-taire du terrain. Toutefois, cette respon-sabilité ne serait mise en cause qu'àdéfaut de succès du recours enversl'exploitant et elle serait limitée au casdu propriétaire informé. Le 104e congrès propose Que, dans les cas le propriétaire d'unimmeuble a été informé des obligations quipouvaient être mises à sa charge lorsqu'il adonné son accord à son usage, ou lorsqu'ill'a acquis après défaillance de l'exploitant eten ayant connaissance de l'exploitationantérieure, le préfet puisse imposer à ce pro-priétaire, en cas de défaillance oud'insolvabilité de l'exploitant, l'exécution àses frais des mesures nécessaires pour placerle site dans un état tel qu'il ne puisse porteratteinte aux intérêts mentionnés à l'articleL.511 -1 du code de l'environnement.Cette proposition a suscité de nom-breuses critiques.Un notaire(étude Thibierge): il faudraitdans ce cas que la DRIRE informe le pro-priétaire des notifications qui sontadressées à l'exploitant.Un notaire: lorsque les propriétairessauront le risque qu'ils encourent, ilsseront réticents à louer à des locatairessoumis à installation classée.Olivier Salvador(rapporteur de la com-mission): Il ne s'agit pas d'intervenir surdes rapports de droit privé mais de res-ponsabiliser les parties par la peur dugendarme.Le bailleur peut déjà être actionné autitre de la police des déchets.Un notaire: il n'est pas normal de fairepeser cette responsabilité sur le bailleur.Maître Boivin: cette proposition va inci-ter les bailleurs à ne plus louer à despreneurs relevant des installations clas-sées, ce qui va forcer les exploitants àêtre propriétaires des terrains. Cela neva pas dans le sens de la tendance àl'externalisation des patrimoines.Un professeur de droit: La mesure pro-posée procède d'un droit très autoritai-re, d'ordre public. Or ce droit a toujourséchoué. On peut se demander si lesbailleurs trouveront des assureurs pourcouvrir ce risque.Un notaire : il y a un risque que la res-ponsabilité des notaires soit engagée.La proposition a été repoussée par lescongressistes.Septième proposition: Pour laresponsabilité environnementa-le des groupes de sociétésGabriel Vidalenc: le président Sarkozy aaffirmé, en présentant les conclusionsdu Grenelle, qu'il n'était pas acceptablequ'une société mère soit exonérée deresponsabilité pour les dommages cau-sés à l'environnement par sa filiale.Mais on touche ici à un principe fonda-mental du droit des sociétés selon lequell'entrepreneur limite sa responsabilité aumontant des capitaux engagés.Deux principes se confrontent: la limita-tion de responsabilité, et l'impératif dudéveloppement durable. Mais les inté-rêts à long terme de l'environnementne sont pas de même nature que lesintérêts de l'entreprise.Non à la privatisation des profits et à lasocialisation des pertes!Les entreprises ont très bien sus'organiser en groupes et revendiquercette qualité de groupes. Un présidentde groupe diffuse parfaitement sonautorité dans toutes les sociétés dugroupe. Du point de vue fiscal, lalogique de groupe a été reconnue dansla notion d'intégration fiscale puisquele groupe n'est imposé que sur la som-me algébrique des pertes et des béné-fices des différentes sociétés qui compo-sent le groupe.Dans l'affaire Métalleurop, la courd'appel de Douai avait admis la confu-sion de patrimoine, mais la Cour de cas-sation ne l'a pas suivie.Certes il faut respecter les catégoriesjuridiques mais il faut donner une auto-nomie aux actions environnementales.Nous attendons l'appui des associationsde défense de l'environnement. Parailleurs, il est prévu la transpositiond'une directive autorisant une action enmatière environnementale.20mai 2008page10JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESS
Cette proposition a bien sûr une dimen-sion répressive, mais elle aura un effetde prévention. Le 104e congrès propose Que lorsqu'une activité économique est,ou a été, exercée sous le couvert d'unesociété à risques limités, l'autorité adminis-trative, ou toute personne y ayant intérêt,puisse mettre en cause la garantie solidairede toutes personnes morales actionnaires,jusque y compris la société de tête, dans leshypothèses A/ serait constatée une carence del'exploitant:1) dans la poursuite d'une activité non-conforme aux autorisations requises ou déli-vrées2) dans la bonne réalisation par lui des obli-gations de traitement ou d'enlèvement desdéchets3) dans l'accomplissement par lui des obliga-tions de remise en état d'un site après cessa-tion de son activité; et que les carencesconstatées puissent par voie de référé don-ner lieu à délivrance d'injonctions de faire, àdestination des personnes morales appeléesen garantie.B/ serait constatée la défaillance del'exploitant dans la réparation, à laquelle ilaurait été condamné, d'un dommage envi-ronnemental.Françoise Magnien(professeur à Dijon)approuve la proposition.Sébastien Huygue(député du Nord):Nous n'avons pas toujours des débatsde cette qualité dans l'hémicycle. Cetteproposition est la plus révolutionnaire,elle est enthousiasmante. Allez-vous jus-qu'aux actionnaires?Gabriel Vidalenc: Non. Il est nécessaireet suffisant d'aller jusqu'au niveau dugroupe.Maître Meyer: Ne pourrait-on pas plu-tôt créer un fonds d'indemnisationfinancé par une taxe?Gabriel Vidalenc: Si on opte pour unfonds de garantie, cela va mettre vingtans à se mettre en place. Il faut dessolutions pour répondre à un problèmeurgent.William Azan(avocat): Prévoyez-vousdes considérations de droit pénal?Gabriel Vidalenc: Nous restons sur leterrain civil. Le terrain pénal, avec uneamende de 20000euros par exemple,n'aurait aucun impact.Maître Boivin: Faut-il adopter un telbouleversement du droit pour seule-ment deux cas en 30 ans?Gabriel Vidalenc : Je préfère faire appelau portefeuille de ceux qui ont tiré desbénéfices de leur activité plutôt que defaire appel aux contribuables. Il fautresponsabiliser les gens: si le notaire estprudent et légaliste, c'est qu'il est res-ponsable indéfiniment sur ses biens.20mai 2008page11JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSQQUUAATTRRIIÈÈMMEE CCOOMMMMIISSSSIIOONN::IINNFFOORRMMAATTIIOONN EETT PPAARRTTIICCIIPPAATTIIOONN DDEESS CCIITTOOYYEENNSSPhilippe Narbey(président de la 4ecom-mission): il résulte de la conventiond'Aarhus de 1998 que les citoyens ont le droit de savoir: accéder à l'informationenvironnementale et recevoir del'information en provenance del'administration qu'elle doit émettre defaçon spontanée droit de participer: être associé àl'élaboration des projets lorsque rienn'est encore figé, droit de contester: pouvoir exercer unrecours judiciaire.Le titreV du projet de loi sur le Grenel-le consacré à la «gouvernance»reprend ces principes.Le notaire est au cœur de l'informationdu public car l'Etat lui a déléguél'obligation d'information à l'occasiondes mutations immobilières. Il a aussiun rôle de conseil par exemple dans lacréation d'une association de défensede l'environnement.Première proposition: Letableau de bord eau/énergiesPhilippe Narbey: il s'agit d'établir untableau de bord des consommationsd'eau et d'énergies dans tous les bâti-ments, tant d'habitation que tertiaires.Les contrôles effectués lors des muta-tions sont insuffisants car c'est dans lavie de tous les jours que les économiesdoivent être recherchées.Les diagnostics actuels ont un rôle depolice mais ils ne remplissent pasl'objectif de réduire la consommation,sauf à très long terme.Les compteurs étant le plus souvent dif-ficiles d'accès, le consommateur n'a uneidée de sa consommation que lorsqu'ilreçoit sa facture. L'idée est de favoriserl'installation d'un tableau qui indique laconsommation d'eau, de gaz etd'électricité qui affiche la consomma-tion en volume et en euros. L'obligationconcernerait d'abord les bâtimentsneufs, puis les bâtiments existants. Le 104e congrès propose Qu'il soit imposé, par la loi, l'installationd'un tableau de bord «eau et énergies»visible dans un lieu de vie, indiquant lesconsommations d'eau, de gaz, d'électricitéet de fuel, en volume et en euro, dans cha-que logement ou bâtiment tertiaire, neuf ouentièrement rénové ayant fait l'objet d'unpermis de construire déposé après le1erjanvier 2010, et dans tous les autres bâti-ments au plus tard le 1erjanvier 2020; Que soit d'ores et déjà créée une incitationfiscale favorisant l'installation d'un tableaude bord «eau et énergie» visible dans unlieu de vie, indiquant les consommationsd'eau, de gaz, d'électricité et de fuel envolume et en euro, dans chaque logement etbâtiment tertiaire existants.Maître Meyer: il existe un risque que cetableau devienne un mouchard.Philippe Narbey: le produit existe déjà,il fonctionne dans les pays nordiques etconsiste à placer un capteur sur lescompteurs existants.Deuxième proposition: Amé-lioration de l'information et dela participation à la suite d'uneenquête publiqueMichèle Raunet: dans le cadre desenquêtes publiques, si le projet faitl'objet d'une modification qui n'est pasconsidérée comme substantielle, la modi-
fication ne fait pas l'objet d'information.Il est proposé que pour les modificationsnon substantielles, il y ait une informa-tion du public par voie d'affichage. Le 104e congrès propose D'insérer des dispositions dans le code del'environnement prévoyant qu'en cas demodifications n'impliquant pas une nouvelleenquête, la personne responsable du projetmette à la disposition du public les modifica-tions considérées. Le public en sera informépar voie de publication dans des journauxrégionaux ou locaux diffusés dans le dépar-tement. Tout intéressé disposera alors d'undélai d'un mois à compter de la dernièrepublication pour faire connaître à la person-ne responsable du projet ses observationssur ces modifications.William Azan(avocat): il serait égale-ment souhaitable de renforcer le rôledu commissaire enquêteur.Emmanuel Fatôme: la proposition estd'autant plus utile que la notion de modi-fication substantielle est floue. Elle peutaussi être non substantielle à l'égard duprojet mais être substantielle pour le pro-priétaire qui a fait la demande.Troisième proposition: Clarifi-cation et amélioration del'information obligatoire enmatière de vente immobilièreL'ordonnance de 2005 a unifié les dia-gnostics dans le dossier de diagnostictechnique. Depuis le 1ernovembre2007, les diagnostics doivent être établispar des diagnostiqueurs certifiés, ce quia provoqué la création d'une nouvelleprofession réglementée.Mais l'état des risques technologiqueset naturels est d'une nature différente:il ne concerne pas le bâtiment lui-même. Par ailleurs, les diagnosticsreprésentent une masse d'informationque l'acquéreur non-professionnel n'apas le temps d'assimiler.Il convient donc de faire évoluer laréglementation sur deux points: Retirer l'état des risques du dossier dediagnostic technique car il concernel'environnement de l'immeuble et nonl'immeuble lui-même, Ajouter au dossier, un résumé nontechnique de ses conclusions. Seul cerésumé serait annexé à la promesse devente. Le 104e congrès propose Que l'état des risques naturels et technolo-giques ne figure plus dans le dossier de dia-gnostics techniques. Que soit créé un résumé non technique dudossier de diagnostic technique qui seul seraannexé, de même que l'état des risques na-turels et technologiques, à la promesse devente et à défaut de promesse, à l'acte au-thentique de vente; l'ensemble des diagnos-tics techniques étant remis préalablement àl'acte à l'acquéreur, par le notaire sous for-me papier ou électronique, et mention decette remise en étant faite dans l'acte.Philippe Narbey: dans une vente récentequi portait sur 30 logements, l'acte re-présentait 3000 pages de documents…Michèle Raunet: les études d'impactsont devenues tellement techniquesqu'il a fallu y adjoindre un résumé nontechnique.Un professeur : le dossier de diagnostictechnique devient illisible pour un non-professionnel.Quatrième proposition: Propo-sition visant à améliorer la défi-nition et l'articulation des prin-cipes régissant la démocratieenvironnementale.A la suite de la convention d'Aarhus, ilest nécessaire d'améliorer l'informationet la participation du public dans l'éla-boration des projets. Mais en contrepar-tie, il faut accorder davantage de sécu-rité juridique à l'opérateur.Jean-Claude Bonnichot(Cour de justiceeuropéenne, par interview télévisée):on doit avoir un travail de réflexion surl'évolution du temps et du droit. Il estillusoire de penser que tout échappe autemps et il faut réintroduire des délais.Le droit européen a des principes quene connaît pas le droit français: princi-pe de sollicitude (l'administration vavers le citoyen) ou principe de loyauté(le citoyen doit exercer tout de suiteson action s'il est informé).La proposition limite les cas d'exceptiond'illégalité.Michèle Raunet: l'idée générale estd'améliorer l'information en amont, cequi permet de faciliter l'adhésion dupublic au projet. En contrepartie, onaméliore la sécurité juridique des opéra-teurs, sans porter atteinte au droit derecours. Le 104e congrès propose De modifier le de l'article L.110-1 ducode de l'environnement et de redéfinir ain-si les principes d'information et de participa-tion conformément à nos engagementsinternationaux e à la Charte constitutionnel-le de l'environnement: Principe d'information: Chacun a accès auxinformations relatives à l'environnement eta le droit d'être informé tout au long duprocessus d'élaboration des décisionspubliques susceptibles d'avoir une incidencesur l'environnement, y compris celles rela-tives aux substances et activitésdangereuses; Principe de participation: Le public estassocié, dès le début, au processus d'élabo-ration des décisions publiques susceptiblesd'avoir une incidence sur l'environnement.En vertu de ce principe, les autoritéspubliques doivent notamment: garantir une participation du public effec-tive, sous le contrôle d'un tiers garant, justifier leurs décisions au regard desobservations du public, mettre en place un processus de suivivisant à vérifier le respect des engagementspris vis-à-vis du public. D'insérer un article dans le code del'environnement visant à limiter les moyenssusceptibles d'être invoqués dans le cadred'une exception d'illégalité afin de créer unéquilibre entre participation et contestation,prévoyant: Qu'il ne peut être invoqué, par voied'exception, l'illégalité pour erreurd'appréciation ou vice de forme et de procé-dure d'une décision prise au terme d'un pro-cessus de participation que, si les procéduresde participation n'ont pas été menéesconformément aux dispositions de l'articleL.110-1 du code de l'environnement.Le président des Commissaires enquê-teurs approuve la proposition.Hugues Périnet-Marquet(professeur dedroit): jusqu'où faut-il aller dans la miseen place de ces procéduresd'information?Michèle Raunet : la participation dupublic n'est sans doute pas justifiée20mai 2008page12JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESS
pour un lotissement de 6 maisons maiselle l'est pour un lotissement de 15 mai-sons dans un village de 75 habitants.Cinquième proposition: Ducertificat tacite au certificatenvironnementalMichèle Raunet: le certificatd'urbanisme cristallise les règles appli-cables. Mais avec la réforme, le législa-teur a créé le certificat d'urbanismetacite; cela s'est fait au détriment desdroits des administrés car le CU tacitene permet pas une bonne information.Dans une vente récente d'un porte-feuille qui portait sur 75 immeubles si-tués dans 75 communes différentes, levendeur souhait obtenir un CU pourchaque immeuble. La demande a étéfaite en janvier. Début mai, seules 40communes avaient répondu.La notion de CU tacite nuit donc àl'objectif d'information.L'idée est de créer un certificat qui com-porterait une portée environnementale. Le 104e congrès propose 1) D'apporter les modifications suivantes àl'article L.410-1 du code de l'urbanisme,«Le certificat d'urbanisme, en fonction de lademande présentée:a) Indique les dispositions d'urbanisme, leslimitations administratives au droit de pro-priété et la liste des taxes et participationsd'urbanisme applicables à un terrain au jourde la délivrance et, en tout état de cause, auplus tard à l'expiration du délai d'instructiondu certificat ;b) inchangé Lorsqu'une demande d'autorisation ou unedéclaration préalable est déposée dans ledélai de dix-huit mois à compter de la déli-vrance d'un certificat d'urbanisme, les dispo-sitions d'urbanisme, le régime des taxes etparticipations d'urbanisme ainsi que les limi-tations administratives au droit de propriététels qu'ils existaient au jour de la délivranceet au plus tard à l'expiration du délai d'ins-truction du certificat d'urbanismene peuventêtre remis en cause à l'exception des disposi-tions qui ont pour objet la préservation de lasécurité ou de la salubrité publique.»(suite inchangée). En conséquence, de supprimer l'articleR.410-12 du code de l'urbanisme et de réta-blir l'obligation de délivrer le certificatd'urbanisme. 2) D'élargir les informations fournies par lecertificat d'urbanisme- aux mesures de protection prévues auxLivres 111 et IV du code de l'environnementne figurant pas sur la liste annexée à l'articleR. 126-1 du code de l'urbanisme;- aux projets de règlement, servitude, plan,construction ou installation, pouvant avoirune incidence environnementale sur le ter-rain concerné et dont a connaissance l'auto-rité compétente pour délivrer le certificat.Philippe Baffert : nous avions proposéque le droit soit stabilisé au stade de lademande de certificat d'urbanisme maisle Gouvernement ne l'a pas souhaité,pour éviter de multiplier les demandes.Il faut maintenir l'idée que l'absence de réponse del'administration n'a pas d'incidence surla stabilisation des règles, le principe selon lequel le fait de nepas répondre ne dispense pas l'adminis-tration de son obligation de réponse.Emmanuel Fatôme: il y a une difficultéà exiger de l'administration qu'elledélivre un CU alors que le certificat taci-te a été délivré.Sixième proposition: Amélio-ration de l'information environ-nementale: la création d'ungroupement d'intérêt public envue de mettre en place unfichier environnementalGabriel Vidalenc: je propose de nom-mer ce projet Mélina, du nom de la fillede Michèle Raunet.Michèle Raunet: Les autorités publiquesont une obligation de diffuserl'information en matière environne-mentale. Mais cette information estaujourd'hui pléthorique et complexe,au point qu'il est difficile de sel'approprier. Il existe déjà certains por-tails d'information comme celui de l'IGNou du Conseil supérieur du notariat. Lebut est de mettre à disposition de tousune information environnementalefiable, exhaustive et permanente.La parcelle cadastrale est le niveaud'information pertinent. Il sera ainsipossible de savoir, pour chaque parcelle,si elle est dans un périmètre Natura2000, à proximité d'un aéroport, dansun périmètre de protection des risquesnaturels, etc.Il faut se réunir pour travaillerensemble, dans le cadre d'un groupe-ment d'intérêt public (GIP). C'est uneproposition généreuse, de nature àcontribuer au développement durable. Le 104e congrès propose La création d'un groupement d'intérêtpublic dans le cadre des dispositions del'article L.131-8 du code de l'environnementcomposé d'une part, de l'Etat, des régions etdes établissements publics concernés, etd'autre part, des professions intéressées(notaires, avocats, géomètres, architectes,diagnostiqueurs et autres professionnels del'audit et de l'expertise…) afin d'assurerdans un délai de 5 ans le financement, laconception et la réalisation d'un fichier envi-ronnemental à l'échelle de la parcelle cadas-trale regroupant l'ensemble des informa-tions environnementales affectant la parcel-le: servitudes d'utilité publique, dispositionsd'urbanisme, mesures de protection du pa-trimoine naturel prévues aux LivresIII etIVdu code de l'environnement, renseigne-ments en matière d'ICPE et de pollution…Le GIP aura, notamment, pour mission:- de déterminer les outils informatiques per-mettant la réalisation de ce fichier,- de déterminer précisément le contenu etles modalités de transmission del'information,- de proposer la structure pérenne pour enassurer le financement et la gestion,- et de prendre en charge de manière transi-toire sa gestion.Un congressiste: faut-il lier ce fichier aufichier immobilier?Michèle Raunet: aujourd'hui, on ne lesait pas, mais c'est l'objet du GIP, qui està durée déterminée, que de répondre àces questions. Il permettra une dématé-rialisation du certificat d'urbanisme. Leprojet est de nature à convaincre queles notaires sont porteurs du développe-ment durable.20mai 2008page13JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSDe Nice à LilleLe prochain congrès des notaires aura lieu enmai2009 à Lille et sera consacré aux pro-priétés incorporelles de l'entreprise.
20mai 2008page14JURIShheebbddooimmobilierCCOONNGGRRÈÈSS DDEESS NNOOTTAAIIRREESSL'éthique de la responsabilité:éthique du congrèsEn séance de clôture, un message deNicolas Sarkozy, lu par Dominique Lar-ralde, salue l'initiative du notariatcomme un exemple de la prise de con-science collective des exigences dudéveloppement durable.Agathe Van Lang, rapporteure de syn-thèse: mai1968 a été une révolutionsociale. Aujourd'hui, le thème dudéveloppement durable appelle à unchangement radical et à réviser nombred'idées reçues. Il appelle à une approcherénovée du rapport entre l'homme et lanature.Gabriel Vidalenc, «Gabby le vert, estnotre Danny le rouge». Il faut soulignerl'audace des propositions.Le concept du développement durableest fédérateur. Défini en 1987 par le rap-port Bruntland, il a été introduit en droitfrançais par la loi Barnier de 1995. Il pos-tule de concilier développementéconomique et préservation del'environnement. L'effet de mode dudéveloppement durable nuit à sa crédi-bilité et la plasticité du concept le rendpropre à tous les usages.Les propositions du congrès sont tech-niques ou politiques. La première com-mission a montré que l'espace est rare etque le développement du béton doitêtre maîtrisé, d'où le principe de densifi-cation des zones urbaines. La créationd'un imprimé unique pour les diversdroits de préemption est une mesuretechnique mais simplifie la procédure. Lacréation d'un schéma de cohérence envi-ronnementale répond à une approchemoderne de la planification.La 2e commission répond au problèmede l'indépendance des législations, parexemple en proposant un aménagemententre la loi sur l'eau et le droit del'urbanisme. Il est proposé d'améliorerl'information du public. L'idée est decréer un équilibre entre contestation etconcertation. Il faut admettre, en con-trepartie de la concertation, plus de sécu-rité juridique. La 4ecommission restreintl'exception d'illégalité sans la remettreen cause. La 3ecommission a osé aborderle sujet tabou de l'agriculture qui doitimpérativement mener sa révolutionécologique.Certaines propositions sont des innova-tions; le diagnostic écologique, letableau de bord eau/énergies, le projetMélina.NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTNS 20UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnésJe déplore que vous ayez rejeté la propo-sition relative à la responsabilité du pro-priétaire.L'information est la clé du développe-ment durable et une condition de laresponsabilisation qu'il appelle.Le 4e pilier du développement durablec'est l'éthique de la responsabilité.L'éthique de la responsabilité, c'estl'éthique de ce congrès.On assiste à une réhabilitation de laréglementation, qui vient à l'appui d'unordre public écologique.Les acteurs du 104e congrèsPrésident du congrès: Dominique Lar-ralde (Saint-Jean-de-Luz);Rapporteur général: Gabriel Vidalenc(Paris);1e commission: président: Jean-PierreGilles (Arles), rapporteur: Jean-PhilippeRoux (La-Grande-Motte) avec AgnèsDupie (Paris);2e commission: Président: Jean-PierreProhaszka (Villeurbanne), rapporteur:Catherine Dubois-Sallon (Tulle);3e commission: président: François-JeanCoutant (Saint-Emilion), rapporteur:Olivier Salvador (LeHavre);4e commission: président: Philippe Nar-bey (Paris), rapporteur: Michèle Raunet(Paris).
Mieux comprendre le fonctionnement de la Cour de justice des communautés européennes: tel est l’objectifde ce dossier réalisé par Hélène Lécot à l’issue d’une visite à Luxembourg. À l’heure le champ du droitcommunautaire a tendance à s’étendre, et une fraction toujours croissante des lois françaises n’est que latransposition de textes communautaires, il est de plus en plus utile de connaître les implications du droiteuropéen sur notre droit national.20mai 2008page15JURIShheebbddooimmobilierCCOOMMPPRREENNDDRREE LLAA CCJJCCEESous l’appellation courante de Cour deJustice des Communautés Européennesou «CJCE» il faut en réalité distinguertrois entités: la Cour de Justice propre-ment dite, le Tribunal de Première Ins-tance (TPI), et le Tribunal de la FonctionPublique Communautaire (TFP). Cestrois juridictions se complètent dansleur mission, celle de dire le droit com-munautaire, et se répartissent les litiges,selon des critères de fond qui ont évo-lué au fil des ans.La Cour de justice est composée devingt-sept juges, et de huit avocatsgénéraux, nommés six ans sur proposi-tion des Etats. Elle se réunit en forma-tion de cinq ou de trois juges, plus rare-ment elle convoque la «grandechambre» (treize juges) lorsqu’un Étatmembre ou une institution partie àl’instance le requiert, ou si l’affaire lejustifie. L’assemblée plénière n’est pré-vue par les statuts de la Cour que pourcertains cas particuliers (notamment ladémission d’office d’un commissaireeuropéen ayant manqué à ses obliga-tions) ou si le point de droit soulevérevêt une importance exceptionnelle. Leprésident est désigné par ses pairs pourun mandat renouvelable de trois ans. Ils’agit de Vassilios Skouris depuis le7octobre 2003. Il joue à la fois un rôlede direction et d’impulsion dans le tra-vail quotidien de la Cour: il préside lesplus larges formations de jugement, etcontrôle la cohérence des décisions ren-dues. Il peut aussi rendre des ordon-nances de référé.Ce fut notamment le cas, à lademande de la France, concernantles tests de dépistage EST(encépha-lopathies spongiformes transmissibles):la première réglementation en matièrede lutte contre les EST remonte aurèglement n°999/2001, modifié à plu-sieurs reprises par la Commission entre2003 et 2005. Le 15juillet 2005, celle-ciadoptait une «feuille de route sur lesEST» [COM (2005) 322 final], danslaquelle elle annonçait son intentiond’assouplir les mesures d’éradication, enraison des nouveaux instruments de dia-gnostic disponibles. Saisie par les autori-tés françaises, l’Agence française desécurité sanitaire des aliments (AFSSA)s’était prononcée le 15mai 2006 endéfaveur des propositions de la Com-mission. Mais, suivant les indications del’EFSA (European Food Safety Authori-ty) la Commission avait néanmoinsadopté, le 26juin 2007, un règlementmodificatif (n°727/2007). Le 17juillet2007, la France a introduit un recoursen l’annulation contre ces nouvelles dis-positions et, parallèlement, obtenu enréféré un sursis à exécution (Affaire T257/07 R, ordonnance de référé, 28sep-tembre 2007).Recours en manquement, en carence,en annulation… peu à peu, la Cour s’estretrouvée confrontée à une surabon-dance d’affaires à traiter. En 1989, il adonc été décidé de la doter d’un Tribu-nal, pour lui permettre de se concentrersur son «cœur de métier»: la questionpréjudicielle, outil de l’harmonisationde l’application du droit communautai-re au sein des Etats membres. Le TPI secompose d'au moins autant de jugesque d'États membres, soit actuellement27, nommés pour six ans sur propositiondes autorités nationales. Comme laCour, il peut siéger en chambres de cinqou trois juges, en grande chambre ouassemblée plénière, mais également enformation à juge unique. Et contraire-ment à la Cour de justice, il ne disposepas d’avocats généraux permanents,quoique cette mission puisse êtreconfiée à un juge. Les recours contreune décision de ce Tribunal vont à laCour, qui devient dans ce cas une juri-diction d’appel, d’où la dénominationde Tribunal de «première instance».Cette hiérarchisation s’imposait afin degarantir la cohérence du droit au seinde l’institution. Les juges du TPI et de laCJCE ne «coopèrent» donc pas à pro-prement parler, ni ne discutent desaffaires dans les couloirs.Depuis sa création, le Tribunal a succes-sivement reçu l’attribution de différentscontentieux. A l’origine, en 1989, on luiconfie uniquement les recours directsformés par les personnes morales etphysiques. En 1994, il se voit transférerl’ensemble des affaires de marquescommunautaires: cas de parasitisme, deconfusion de marques. Avec le traité deNice, Le TPI devient le juge de droitcommun pour l'ensemble des recoursdirects (en annulation, en carence, enindemnité) formés par les particuliers,les personnes morales et les Étatsmembres à l'exception de ceux réservésLLOORRDDRREE JJUURRIIDDIICCTTIIOONNNNEELL CCOOMMMMUUNNAAUUTTAAIIRREE Comprendre la Cour de justice des Communautés européennesUn dossier d’Hélène Lécot
à la Cour: recours en manquementcontre un Etat membre, recours encarence et en annulation contre lesdécisions les plus importantes (celles duConseil et du Parlement, voir tableauinfra). Un domaine en particulier luiavait été dévolu en 1989, celui de lafonction publique communautaire. Eneffet, les fonctionnaires de la commu-nauté ne se voient pas appliquer leurdroit national, mais un droit créé poureux ab initio. Depuis 2005, le TPI estdéchargé de ce contentieux spécifiqueau profit d’un Tribunal de la FonctionPublique (TFP).Le contentieux de la concurrence estaujourd’hui le plus nombreux: il repré-sente près d’un tiers des litiges que trai-te le TPI. Il découle notamment dessanctions prises par la Commission àl’encontre d’entreprises accuséesd’intervenir sur la concurrence: entente,abus de position dominante…Affaire Microsoft: le 24mars 2004, laCommission prenait une décisionconstatant la violation par la sociétéMicrosoft de l’article 82 TCE, pour abusde position dominante, et lui imposaitune amende de plus de 497millionsd’euros. Le 7juin 2004, Microsoft aintroduit devant le TPI un recours visantà l’annulation de cette décision ou sub-sidiairement à la réduction del’amende. Par un arrêt rendu le 17sep-tembre 2007, le TPI a pour l’essentielconfirmé la décision de la Commission(affaire T-201/04, Microsoft Corporationc/ Commission des Communautés euro-péennes). Et le 27février dernier, laCommission a infligé à Microsoft unenouvelle amende record de 899millionsd’euros, somme la plus élevée jamaisréclamée par elle, pour non-respect desa décision anti-trust. Microsoft contes-te cette nouvelle sanction. À suivre…Un autre volet important du travail du Tri-bunal concerne la responsabilité, souventliée à un contentieux de concurrence.Affaire Schneider: le 16février 2001,Schneider avait informé la Commissionde la concentration qu'elle envisageaitavec Legrand. La Commission avaitdéclaré cette concentration incompa-tible avec le marché commun et l'accordEEE, et ordonné à Schneider de se sépa-rer de Legrand (décision C (2002) 360final, Commission, 30janvier 2002). Parun arrêt du 22octobre 2002, le TPI aannulé cette décision (affaire T-77/02Schneider Electric SA c/ Commission).Les sociétés ont alors réclamé, et obte-nu, réparation des frais et du préjudicerésultant de l’invalidation de la décisionde séparation: au contentieux de l’an-nulation s’est ajouté celui de la respon-sabilité (Affaire T-351/03, Arrêt du TPIdu 11juillet 2007 - Schneider Elec-tric/Commission). À noter que la Com-mission a formé pourvoi devant la CJCEle 24septembre 2007.Le TPI n’applique pas toujours le droitcommunautaire: les contrats souscritspar les institutions dans le cadre de leuractivité communautaire contiennent leplus souvent des clauses prévoyant ledroit applicable. Il dépendra de lanationalité des agences et opérateursconcernés, avec une prédominance logique - pour le droit belge.L’origine professionnelle des magistratspeut être diverse: juristes bien sûr, maisaussi hommes politiques ou diplomates.Tous doivent offrir la garantie de leurscompétences, et de leur indépendance.Mais l’origine nationale des juges, de laCour comme du TPI, peut-elle remettreen cause leur impartialité? Pour Lau-rent Truchot, juge au Tribunal de pre-mière instance depuis le 17 septembre2007, le risque d’une allégeance«inconsciente», qui aurait pour effetd’imprégner les décisions d’un certainnationalisme, reste faible. Il est vrai quela technicité des textes communautaireslaisse peu de place à l’imprécision, et defait à l’arbitraire.A la fin de 2006, la Cour de justice atraité environ 13750 affaires, pour unemoyenne actuelle de 600 par an(580affaires introduites devant la Couren 2007, 570 affaires clôturées par lesjuges). Le délai est aujourd’huid’environ 1 an et demi pour les ques-tions préjudicielles, un à deux mois deplus pour les autres recours. Certainss’avèrent incompressibles: délais decommunication des pièces et de traduc-tion (environ 6 mois). Le TPI, quant àlui, a réglé 397 affaires en 2007, pour522 introduites devant lui, et environ5200 depuis sa création en 1989. À ladifférence de la Cour, il souffre d’unimportant «stock» (environ 1200affaires). Si les transferts successifs ontréussi à soulager la Cour, un goulotd’étranglement semble être auniveau du Tribunal. Face à cela, unenouvelle réorganisation est-ellepossible? Certains magistrats avancentl’idée d’une spécialisation du Tribunaldans le domaine de la concurrence.Mais, ainsi que le souligne Laurent Tru-chot, les questions de concurrence nesont pas moins importantes, et il nefaut pas oublier que la Cour est dotéede 8 avocats généraux supplémentaires.Une autre alternative consisterait à userde la possibilité offerte par le Traité CEde créer de nouvelles «chambres juri-dictionnelles», en réalité des tribunaux(le Traité de Lisbonne substitued’ailleurs le terme pour adopter celuide «tribunaux spécialisés», conçuscomme adjoints au TPI, nouvel article225A). Un tribunal spécialisé desmarques communautaires pourrait ainsiêtre institué pour soulager le TPI. Quoiqu’il en soit, il s’agira de trouver unéquilibre entre les effets potentielle-ment pervers d’une trop forte spéciali-sation et l’efficacité globale du traite-ment du contentieux.Au contraire, le Traité de Nice a prévula possibilité d’une extension de la com-pétence du TPI: il pourrait se voirconfier une partie des questions préju-dicielles, jusqu’ici réservées à la Cour deJustice. Le principe de partage est ins-crit dans le traité, mais il attend pour lemoment l’initiative du Conseil. Il nécessi-terait en outre la mise en place d’uneprocédure de réexamen, conçue commeune auto saisine de la Cour à l’initiatived’un avocat général: celui-ci, constatantproblème de cohérence de droit commu-nautaire, lui demanderait de se pronon-cer sur la réponse donnée par le TPI, pourla confirmer, l’infirmer ou la modifier.Cette nouvelle compétence va dans lesens inverse d’une démarche de spéciali-sation et de «découpage» du premierdegré juridictionnel que représente leTPI. Et le Traité de Lisbonne ajoute àcela le bénéfice d’une dénominationplus solennelle: s’il entre en vigueur, leTPI deviendra le «Tribunal de l’UnionEuropéenne».20mai 2008page16JURIShheebbddooimmobilierCCOOMMPPRREENNDDRREE LLAA CCJJCCEE
20mai 2008page17JURIShheebbddooimmobilierAAVVOOCCAATT GGÉÉNNÉÉRRAALL AA LLAA CCOOUURR DDEE JJUUSSTTIICCEE:: UUNN MMÉÉTTIIEERR DDIIFFFFÉÉRREENNTT??La Cour compte 8 avocats généraux,nommés d'un commun accord par lesEtats membres pour un mandat de sixans renouvelable. Chaque année, l’und’entre eux est désigné pour répartir lesdossiers entre tous: chacun est suscep-tible de travailler sur l’ensemble des af-faires soumises à la Cour. Selon Yves Bot,avocat général à la Cour de justice depuisle 7octobre 2006, cette absence de spé-cialisation est bénéfique, car elle permetde diversifier les approches, notammentdans des domaines fluctuants commecelui des prestations de services.Sur le fond, les avocats généraux commu-nautaires n’ont que peu à voir avec leurshomonymes français. En France, le termeévoque immédiatement le lien avecl’autorité étatique. Au niveau des institu-tions communautaires, l’avocat généralest un membre de la cour commen’importe quel juge. Il ne représentejamais une partie au procès et prête ser-ment dans des termes très proches deceux des juges.Le lien avec le pays d’origine cesse sur leplan juridique au moment de la prise defonction: le magistrat sort du cadrenational et n’a plus de contact avec sonMinistère d’origine. Détail significatif decette rupture, il se trouve dès lors déta-ché au sein du Ministère des AffairesÉtrangères. Ce n’est donc jamais lui quireprésente son Etat Membre d’originedans les litiges communautaires. À cetitre, souligne Yves Bot, «son opinionpeut être tout à fait différente de celleexprimée par l’Etat». Une chose cepen-dant reste commune aux avocats géné-raux nationaux et communautaires:l’optique juridictionnelle, celle qui consis-te à adapter une règle de droit à unesituation concrète. Avec des difficultéssimilaires: problème d’interprétation,conséquences possibles d’une décision,estimation rétrospective de l’efficacité etde l’équité des positions adoptées. Cetteproblématique et cette position juridic-tionnelle sont les mêmes qu’en droitinterne, à cette différence près quel’intérêt général qui les sous-tend à laCour de Justice est celui de l’applicationde la loi communautaire.La question du retour à l’ordre nationaldes avocats généraux se pose encorerarement, le mandat communautairecouronnant généralement une carrière.Mais la situation évolue, et l’Etat devratrouver des solutions de réintégration quicorrespondent aux compétences acquisesdans le cadre communautaire.Aujourd’hui, l’avocat général n’intervientplus systématiquement dans toutes lesaffaires. Une fois la requête parvenue augreffe, le juge rapporteur en retire lespoints essentiels, il en fait la synthèse etla transmet à l’avocat général. L’affaireva ensuite à la prochaine réunion géné-rale hebdomadaire de la Cour, afind’établir la formation de jugement requi-se et la nécessité ou non de l’interventionde l’avocat général. Elle dépendra de lacomplexité de l’affaire et surtout de lanouveauté des points de droit soulevés.Lorsque l’affaire est plaidée en audiencepublique et qu’elle requiert des conclu-sions, l'avocat général peut, comme lesjuges, poser aux parties toutes les ques-tions qu'il souhaite. Quelques semainesplus tard, il présente ses conclusionsdevant la Cour, à nouveau en audiencepublique, ce qui marque la fin de la pro-cédure orale (voir tableau infra). Cettelecture publique permet de donner àtous les éléments du débat: car le conte-nu des conclusions fournit un «résuméexhaustif» du droit pour chaque affaire.Concrètement, elles ont pour fonctiond’exposer les règles communautairesapplicables à un litige. L’avocat généralénonce les faits, il rappelle l’origine dudroit applicable, analyse en détail lespoints soulevés par l’affaire, retrace lajurisprudence pertinente, compare cesdécisions avec les faits de l’espèce, décritles conséquences qui en étaient ressor-ties, et, enfin, propose à la Cour uneréponse au problème posé… L’ensemblepeut atteindre 30 à 40 pages. La rédac-tion de l’arrêt est d’ailleurs facilitée parla qualité de ces développements, qu’illui est loisible de reprendre ou de contes-ter.Il arrive parfois que la Cour demande àl’avocat général de venir participer àl’échange du délibéré. Il n’y exprime alorsqu’une opinion verbale. Cette facultéexceptionnelle de l’avocat général com-munautaire à rentrer dans le secret dudélibéré illustre bien le rôle particulier decelui-ci au sein de l’institution: celui defournir les éléments d’une réponse una-nime, qui prend soin de la nuance sansfaire de passage en force. Certes, àl’origine, la Cour a poser, par unesérie d’arrêts de principe, les règles essen-tielles de coexistence entre les EtatsMembres et la Communauté:Arrêt Van Gend & Loos, 1963: princi-pe de l’effet direct du droit communau-taire dans les Etats Membres et possibilitépour les citoyens européens d’en invo-quer les dispositions devant leurs juridic-tions nationales.Arrêt Costa, 1964: primauté du droitcommunautaire sur la législation interne.Arrêt Francovich e.a., 1991 : principede responsabilité des Etats Membres àl’égard des particuliers pour les dom-mages résultant d’une violation du droitcommunautaire, et action en réparation.Mais une fois ces fondements établis, ils’avère essentiel, pour l’efficacité mêmedes décisions, de parvenir à un consensus.C’est une exigence pour les juges eux-mêmes, les arrêts n’exprimant jamaisd’opinions dissidentes, afin de ne pas fra-giliser leur autorité. C’est ensuitel’assurance d’éviter la résurgence desnationalismes, par des décisions qui, bienque contraignantes, présenteront toutela légitimité d’une argumentation préciseet pondérée, montrant à voir la prise encompte des arguments de chacun. C’estenfin, au cœur du travail des magistrats,la question du respect des textes du droitcommunautaire qui se trouve en jeu: s’ilincombe à la Cour de dire le droit, il luirevient d’interpréter le corpus fourni destextes communautaires, dont les termessouvent peu explicites témoignent préci-sément de ce travail lent de consensusentre les Etats Membres. Il paraît alorslégitime de tenir compte des nuancesque ceux-ci ont souhaité formuler, dèslors que n’en découle pas un blocagepour la cons-truction européenne. SelonYves Bot, en rendant des conclusionsimpartiales et didactiques, l’avocat géné-ral «participe de ce cheminement vers lecompromis».CCOOMMPPRREENNDDRREE LLAA CCJJCCEE
20mai 2008page18JURIShheebbddooimmobilierLLEE TTRRAAIITTEE DDEE LLIISSBBOONNNNEE EETT LLAA CCJJCCEEPréparé dans le cadre de la CIG (confé-rence intergouvernementale) qui s’esttenue en juillet2007 à Bruxelles, le Trai- de Lisbonne modifie le Traité surl'Union européenne (TUE) ainsi que leTraité instituant la Communauté Euro-péenne (TCE), ce dernier étant rebaptiséTraité «sur le fonctionnement del’Union Européenne» (TFUE). Il relancela construction européenne en se substi-tuant au projet échoué de constitutionet redéfinit le cadre juridique et lesrègles de fonctionnement des institu-tions, afin de les adapter à une Unionélargie à 27 membres. L’innovationmajeure concerne les règles de vote,désormais simplifiées: le Traité prévoitune extension du vote à la majoritéqualifiée au sein du Conseil, et il orga-nise, à compter de 2014, le principe dela double majorité des Etats et despopulations: 55% d'Etats Membresréunissant au moins 65% de la popula-tion globale.Autre point important, l'Union seradésormais dotée d'une personnalitéjuridique unique. Souvent contesté, trèspeu «simplifié», le Traité de Lisbonneaffiche néanmoins sa volontéd’aménager l’action future de l’Union,de renforcer sa légitimité démocratiqueet de réaffirmer les valeurs fondamen-tales et sociales d’une Europe descitoyens, souvent dénoncée commeinexistante.Le texte a été approuvé par le ConseilEuropéen (de Lisbonne) le 19octobre2007, puis signé le 13décembre par les27 chefs d’Etat ou de gouvernement. Ilreste maintenant à l’ensemble des EtatsMembres de le ratifier, pour une entréeen vigueur prévue au 1erjanvier 2009.Avec la ratification, le 8mai dernier, dela Lettonie et la Lituanie, ce sont désor-mais 13 des 27 Etats Membres qui ontentériné le Traité de Lisbonne (ci aprèsle Traité).Un Traité simplifié?La question de son appellation a consti-tué la première des polémiques. NicolasSarkozy avait proposé le terme de«traité simplifié» repris courammentsous le nom de «mini-traité». Maisavec une dizaine de protocoles, unesoixantaine de déclarations communeset unilatérales des Etats membres, unsystème de renumérotation intégrale,pour un total de plus de 300 pages, le«mini» a finalement paru peu appro-prié. D’autant que les textes ne secontentent pas de reprendre les conte-nus des textes antérieurs. Il s’agit donc,plus classiquement, d’un «traité modifi-catif».Le Traité et l’ordre juridictionnelcommunautaireLe Traité conserve le système juridiction-nel tel qu’il existe actuellement àLuxembourg avec la CJCE, le TPI et leTFPC. Si les domaines de compétencesde la CJCE ne subissent pas de transfor-mations radicales, du moins sont-ilsredéfinis sur plusieurs points importantsde procédure et de fond, et globale-ment élargis. Au demeurant, la Courchangera de nom, pour devenir la«Cour de justice de l'Union européen-ne», le TPI devenant le «Tribunal del’Union européenne». Le principe de laprimauté du droit de l’Union ne figureplus explicitement dans le traité. C’estdésormais une déclaration annexe(n°27) qui en fonde le principe parréférence à la «jurisprudence constantede la Cour de Justice de l’Union euro-péenne» selon laquelle «les traités etle droit adopté par l’Union sur la basedes traités priment le droit des Étatsmembres, dans les conditions définiespar ladite jurisprudence».La Charte des droits fondamen-tauxLe Traité ne l’intègre pas, mais il y faitréférence. Le nouvel article6 du Traitésur l'Union Européenne précise désor-mais que «l'Union reconnaît les droits,les libertés et les principes énoncés dansla Charte des droits fondamentaux (...)laquelle a la même valeur juridique queles traités». En introduisant une telledisposition, le Traité de Lisbonne offrela garantie, pour tous les citoyens euro-péens, des droits qu’elle proclame:dignité, liberté, égalité, solidarité,droits liés à la citoyenneté et à la justi-ce. Les instruments internationaux quien ont nourri l’écriture (notamment laCEDH) trouvent donc ici une transcrip-tion au cœur du droit européen primai-re. En outre, l’efficacité de la Chartevaudra tant pour les législations issuesdes institutions de l'Union, qu’à l’égarddes États membres dans leur mise enœuvre de celles-ci. Surtout, la Chartereçoit désormais une valeur contrai-gnante: la Cour de justice est chargéede veiller à son respect. Une nuancecependant: elle ne sera opposable ni auRoyaume-Uni ni à la Pologne, qui béné-ficient d'une dérogation par protocoleannexé.La fin du 3ème pilier: une com-pétence accrue pour la CourEn supprimant les trois «piliers» ins-taurés par le Traité de Maastricht, leTraité de Lisbonne fait de la «coopéra-tion policière et judiciaire en matièrepénale» (version du 3ème pilier issuedu Traité d’Amsterdam) un domaine decompétence communautaire: c'est-à-dire soumis à la procédure de droitcommun du vote à la majorité qualifiéedu Conseil, avec codécision du Parle-ment et contrôle de la Cour de justice.Une petite révolution pour les Etats, etune compétence très élargie pour laCour car désormais générale dans ledomaine de la justice et des affairesintérieures (JAI). Le système intergou-vernemental de décisions-cadres jusqu’àprésent en vigueur témoignait en effetd’une méfiance extrême face àl’ingérence des magistrats communau-taires dans des terrains aussi sensiblesque la matière pénale: dépourvuesd’effet direct, les décisions n’offraientpas de droits invocables par les citoyenset pas de recours contre une absence ouune mauvaise transposition.Autre innovation de la justice commu-nautaire: le Conseil pourra mettre enplace un Parquet européen «pour com-battre les infractions portant atteinteaux intérêts financiers de l'Union»(Article 69 E).CCOOMMPPRREENNDDRREE LLAA CCJJCCEE
Un recours en annulation élargiLe Traité modifie la formulation desconditions de recevabilité du recours enannulation (article230 TCE). Jusqu’ici, ilétait ouvert à toute personne physiqueou morale «contre les décisions dontelle est le destinataire» et contre lesdécisions qui «la concernent directe-ment et individuellement». Le Traitéajoute que le recours est possible contrede tels actes, même s’ils «ne comportentpas de mesures d'exécution».Le contrôle de subsidiarité et larestauration du politiqueLe Parlement européen reçoit de nouvellesattributions, et un recours accru à la procé-dure de codécision vise à le placer sur unpied d'égalité avec le Conseil pour la majeu-re partie des actes législatifs européens.Les parlements nationaux eux-mêmesvoient leur participation dans les travauxde l’UE renforcée. Le principe de subsi-diarité selon lequel l'Union intervientseulement si, pour une action donnée,l’échelon européen s’impose - est réaffir- et renforcé, avec une répartitionstricte des compétences entre Union etEtats membres. Après l’adoption d’untexte communautaire, la Cour de justicepeut être saisie d’un recours pour viola-tion du principe de subsidiarité.La nomination des magistrats:un comité de «surveillance»Le Traité prévoit la création d’un comitécompétent pour donner un avis sur lespropositions de nominations des jugesfaites par les autorités nationales (nouvelarticle 224bis). Instance symbolique plusque véritable organe de contrôle, il nestatuera que sur initiative du présidentde la Cour et se prononcera le caséchéant «sur l'adéquation des candidatsà l'exercice des fonctions de juge etd'avocat général de la Cour de justice etdu Tribunal». Il s’agit donc de rappeleraux Etats Membres, et surtout de signi-fier aux nouveaux pays entrants, que cer-taines conditions sont requises pourl’exercice de fonctions juridictionnelles,en premier lieu celle d’une expériencejuridique suffisante. Peu de risque cepen-dant qu’une censure survienne, car il enva de la crédibilité d’un Etat d’envoyerdes personnes compétentes. Le comitésera composé de sept personnalités choi-sies parmi d'anciens membres de la Courde justice et du Tribunal, des membresdes juridictions nationales suprêmes etdes juristes possédant des compétencesnotoires, dont l'un est proposé par le Par-lement européen. 20mai 2008page19JURIShheebbddooimmobilierTTAABBLLEEAAUUXX DDEESS PPRROOCCÉÉDDUURREESS 1. RÉPARTITIONS DES COMPÉTENCES ENTRE LES INSTANCES COMMUNAUTAIRESCour de Justice des Communautés EuropéennesQuestion préjudicielle (article234 TCE)•Peut émaner de toute juridiction nationale d’un Etat Membre•Question d'interprétation du droit communautaire, question d'appréciation de validité d'un acte de droit dérivé•Vise à assurer l’uniformité de l’interprétation du droit communautaire au sein de l’Union•Pour le moment, compétence exclusive de la CJCE•Force obligatoire et portée rétroactive des arrêts rendus par la Cour: la juridiction nationale destinataire est liée par l’interprétation donnée, de même que les autres juridictions nationales saisies d’un problème identiqueRecours en annulation d'un acte (article230, 231 TCE)•Demande d’annulation d’un acte d’une institution communautaire: règlement, directive, décision.•À la CJCE sont réservés:-les recours formés par un État membre contre le Parlement européen-et/ou contre le Conseil (sauf pour les actes de ce dernier en matière d’aides d’État, de dumping et de compétences d’exécution)-ou introduits par une institution communautaire contre une autre. Recours en carence (article232 TCE)•Cas de défaut d'action d'une institution communautaire•Consiste à contrôler la légalité de l’inaction visée•Avant l’introduction du recours, l’institution doit avoir été invitée à agir•Si l’illégalité de l’omission est avérée, l’institution est tenue de prendre les mesures adéquates•Compétence partagée entre la CJCE et le TPI selon les mêmes critères que pour les recours en annulationRecours en manquement (articles226, 227, 228 TCE)•Cas de violation d'une obligation communautaire par un Etat Membre•Recours introduit par la Commission, ou par un autre EM (rare)•Procédure préalable avant saisine de la Cour la Commission donne à l’État Membre l’occasion de répondre aux griefs et de mettre fin au manquement Contrôle des décisions (arrêts et ordonnances) du TPI•Pourvoi limité aux questions de droit•CJCE tranche elle-même le litige ou renvoie l’affaire devant le TPI•TPI lié par la décision rendue lors du pourvoi.Contrôle des décisions du TFPC CCOOMMPPRREENNDDRREE LLAA CCJJCCEE
20mai 2008page20JURIShheebbddooimmobilierTRIBUNAL DE PREMIÈRE INSTANCE (Article225 TCE)Recours en annulation et en carence (autres que ceux réservés à la CJCE)Recours en matière de marques communautairesRecours d’un Etat Membre contre la CommissionRecours en responsabilité et action en réparation à raison de dommages causés par les institutions communautaires ou leurs agents dans l'exercicede leurs fonctions (responsabilité extra-contractuelle).ex: dommages résultant de l’interdiction d’une fusion à tortRecours fondés sur la compétence accordée par sur une clause compromissoireRecours contre les décisions du TPFPTRIBUNAL DE LA FONCTION PUBLIQUE COMMUNAUTAIRERecours en annulation et carence en matière de FPCRecours en responsabilité en matière de FPC2. PROCÉDURE GÉNÉRALE DEVANT LA COUR DE JUSTICE - [Étapes facultatives] Requêtedu demandeur, adressée au Greffepour saisine de la Cour Signification de la requête au défendeur Communication du recours au JO de l’UE(série C) [Mesures provisoires] [Intervention] Mémoire en défense/ réponse (délai d’un moisaprès signification) Traduction dans la langue de procédure [Mémoire en réplique (requérant) et mémoireen duplique (défendeur)] Traductiondans la langue de la procédure[Demande d’assistance judiciaire]Désignation du juge rapporteuret del’avocat général Décision de renvoi de la juridiction nationale Traductionvers les autres langues officielles del’UE Notificationde la question traduite:-aux parties impliquées dans l’affaire-aux Etats membres et aux institutionseuropéennes Communication de la question préjudicielle auJO de l’UE (série C) Observations écritesdes parties, des Etats etdes institutions (délai de 2 mois après notifica-tionRECOURS DIRECTS ET POURVOISRENVOIS PRÉJUDICIELS(Art 234 TCE)PROCÉDURE ÉCRITELe juge rapporteur prépare le rapport préalableRéunion généraledes juges et avocats générauxPHASE ORALE (Facultative)*Affaire plaidée en audience publique[Conclusions de l’avocat général]ARRÊTProjet de décisionrédigé par le juge rapporteurDélibérédes juges (en langue française, à la majorité, sans opinion dissidente)Rédaction de l’arrêt définitif par le juge rapporteur selon la décision de délibéréLecturede l’arrêt en séance publique: dispositif, en début d’audiencePublicationau Recueil de la jurisprudence de la Cour avec les conclusions de l’avocat général le cas échéant* Le Traité de Nice a supprimé le caractère obligatoire de la phase orale. Les parties doivent indiquer si elles souhaitent la tenue d’une audience deplaidoirie et pourquoi.CCOOMMPPRREENNDDRREE LLAA CCJJCCEE
20mai 2008page21JURIShheebbddooimmobilierCCOOMMPPRREENNDDRREE LLAA CCJJCCEE3. PROCÉDURE DE MANQUEMENT CONTRE UN ÉTAT (Art 226 TCE)Phase précontentieuseMise en demeurepar la Commission avec avis motivéLa Commission saisit la Cour sur le fondement de l’article 226 TCEen manquement Phase contentieuseRequête, mémoire en défenseDécision de la Cour qui constate le manquementsur la base de l’article 226TCEPremière inexécution de la décision de la CourNouvelle assignation de l’Etat sur la base de l’art 228 TCE pour non-exécution de l’arrêtLa procédure contentieuse s’enclenche à nouveauEx: affaire OGM. Non-transposition par la France de la directive 2001/18/CE relative àla dissémination volontaire d'organismes génétiquement modifiés dans l'environnement, en dépit d’une condamnation de la Cour du 15juillet 2004(affaire C-419/03).Seconde inexécution de la seconde décision de la CourPossibilité sanction pécuniaire et d’astreintejusqu’à mise en conformité.Ex: affaire des poissons sous taille (petits merlus). Condamnation de la France pour la pêche de poissons trop petits: amende de 20millions d'euroset astreinte de 58millions d'euros par semestre.Phase de surveillance après exécutionRapports réguliers de l’Etat Membre à la Commission pour vérification de la bonne exécution de l’arrêt.Ex: affaire du nitrate en Bretagne. En 2001, la Cour avait condamné la France pour non-respect d'une directive de 1975 visant à protéger la qualitédes eaux de surface destinées à la production d'eau alimentaire: 37 rivières en Bretagne avaient des concentrations excédant 50 mg/l. Les mesuresprises pour réduire la quantité d'azote des terres agricoles se sont révélées insuffisantes. En mars2007, la France a proposé un nouveau pland'actions. Pour le moment, la Commission considère qu’il n’a pas été mis en œuvre de manière satisfaisante et envisage de saisir à nouveau la Courde justice européenne pour non-exécution de l'arrêt.4. PROCÉDURE PRÉJUDICIELLE D’URGENCE (Espace de Liberté, de Sécurité et de Justice)Lors du Conseil «Justice et AffairesIntérieures» (JAI) du 18septembre2007, le président de la Cour, VassiliosSkouris, a proposé au Conseill’instauration une procédure de renvoipréjudiciel «d’urgence». La seule pro-cédure accélérée l’article 104 bis durèglement de procédure de la Cours’avère en effet mal adaptée en matièrede visas, d’asile ou d’immigration,notamment car la demande doit éma-ner d’une des parties. Or, ces questionsrisquent de se multiplier avec la dispari-tion du 3ème pilier prévu par le Traitéde Lisbonne. La nouvelle procédure derenvoi préjudiciel d’urgence a donc étérécemment instaurée par une décisiondu Conseil du 20décembre 2007, por-tant modification du protocole sur lestatut de la Cour de Justice (JOUE L 24du 29janvier 2008).ENCLENCHEMENT DE LA PROCÉDURE & PHASE ÉCRITELimitation des participants à la phase écriteaux parties, àla Commission et le cas échéant aux institutions communautaires(Parlement, Conseil si leurs actes sont en cause).Contrairement à la procédure normale, les autres EtatsMembres ne sont pas autorisés à déposer des observationsécrites. Il s’ensuit un gain de temps pour les traductions (observa-tions déposées dans la langue de la procédure, c’est-à-dire lalangue de la juridiction de renvoi).Traitement accéléré des échangespar voie électronique, fax.- Demande d’une juridiction nationalede décision préjudicielle avec procédu-re d’urgence- Enclenchement d’office par la Cour, sur initiative de son président qui demandeà la Chambre spécialisée d’examiner cette possibilitéVérification par le Greffe: Que la demande de décision préjudicielle relève de la coopération policière,judiciaire en matière pénale (titreVI Traité UE) ou des matières relevant des visas,asile, immigration (titreIV Traité CE)ET Que la demande de décision contient bien une demande de procédure préjudi-cielle d’urgence: l’urgence doit être sollicitée et motivéeFiltre de la Chambre spécialisée(5 juges désignés pour un an): décision derenvoi ou non à la procédure d’urgence.Significationde la décision de la Chambre:- aux parties impliquées dans l’affaire- à la juridiction nationale- aux Etats Membres et institutions européennes concernéesdélai pour les mémoires ou observations écritesLe juge rapporteur et l’avocat général désigné font des propositions pour l’audiencede manière à mieux cerner la question préjudicielle et àfavoriser un traitement rapide: concentration des plaidoiries…
20mai 2008page22JURIShheebbddooimmobilierCCOOMMPPRREENNDDRREE LLAA CCJJCCEERéunion de la formation de jugement pour fixer la date effective de l’audience, en principe 10 jours ouvrables après convocation des parties.PHASE ORALELa phase orale est obligatoire.Peuvent intervenir les Etats Membresqui ne le pouvaient paslors de la phase écrite (non impliqués dans la procédure).Les Etats plaident dans leur propre langue (traduction simulta-née).Audienceau cours de laquelle l’avocat général est entendu sous la forme d’uneprésentation orale à la formation de jugement (pas de conclusions formelles).Projet d’arrêt rédigé par le juge rapporteur et transmission à la formation dejugement qui délibère sur ce projet dans les jours qui suivent.La cour statue à bref délai(2 à 4 mois).ARRÊTLecture de l’arrêt en séance publique (dispositif)Traductiondans toutes les languesNotificationélectronique de l’arrêt à la juridiction nationale et aux partiesPublicationau Recueil de la jurisprudence de la Cour en 23 langues5. RÉPARTITION DES COMPÉTENCES CJCE/TPI(Article51 du statut de la Cour) pour les recours en annulation et en carence Recours formé contre un acte ou une abstention de statuer émanant de:Parlement Européen(PE)PE et Conseil statuantconjointementConseil seulCommissionBCERecours formé par unEMCJCECJCE CJCE dans la plupartdes cas TPI lorsque sont encause les articles88§2TCE (aides d’Etat), 133TCE (mesures de défen-se commerciale, «dum-ping») et 202 TCE(compétencesd’exécution du Conseil) TPI: compétence dedroit commun Compétence de laCJCE au titre de l’article11A TCE (coopérationrenforcée entre EMTPIRecours formé Par uneinstitution des Commu-nautés ou la BCECJCECJCECJCECJCECJCERecours formé par desparticuliersTPITPITPITPITPILLAACCCCÈÈSS AA LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE CCOOMMMMUUNNAAUUTTAAIIRREE1. Consulter les décisionsLe site de la Cour de Justice des Com-munautés Européenneswww.curia.europa.eu met gratuitementà la disposition des internautes:- le contenu des arrêts, conclusions etordonnances de la Cour de justice et duTribunal de Première Instance pronon-cés depuis le 17juin 1997,- du Tribunal de la fonction publiquedepuis 2005,- les textes des communications publiéesau Journal officiel de l'Union européen-ne à compter du 1erjanvier 2002.Note: La jurisprudence antérieure(depuis 1953) est disponible sur la basede données EUR-Lex (http://europa.eu).Le lien se fait automatiquement vers cesite lorsqu’une une date antérieure à1997 est entrée dans le formulaire derecherche du site de la Cour de Justice.Comment procéder?- Le formulaire de rechercheCliquer sur «Jurisprudence» sur lapage d’accueil, puis «formulaire derecherche». Cette page permet deretrouver une décision en entrant alter-nativement différentes informations: lenuméro de l’affaire s’il est connu, ladate de la décision, ou encore le nomdes parties. Il est possible d’affiner lesréponses en cochant ou décochant lajuridiction concernée (CJCE, TPI…) et lanature de la décision recherchée (arrêt,conclusions…). Des mots-clefs peuventégalement servir, mais utilisés seuls ilsgénèrent un nombre de réponsesimportantes: pour limiter celui ci, ilest possible d’entrer le nombre deréponses désirées par page au bas duformulaire (par défaut, il est 100). Lesréponses sont affichées par ordre chro-nologique. Pour connaître les événe-ments récents, il suffit de laisser le for-mulaire en blanc et de clicher surRechercher. Les 100 dernières informa-tions publiées sur le site apparaîtront.- Accès thématiqueCliquer sur «Jurisprudence» sur la paged’accueil, puis «Répertoire de jurispru-dence». Cette page propose de naviguerpar thème au sein de l’ensemble dessommaires des arrêts et des ordonnances.Un premier choix est proposé entre septdomaines, qui se subdivisent eux-mêmesen plusieurs sous-thèmes au fil de la
recherche, jusqu’à aboutir à l’affichaged’une ou plusieurs décisions, s’il en existedans le domaine choisi.Ex: Répertoire de Jurisprudence / UnionEuropéenne (choix G)/ Politique étrangè-re et de sécurité commune (choix G02):le site fournit 7 réponses sur ce thème,sous forme d’abstracts: fondement d’unrèglement communautaire sur le terro-risme international, obligation de coopé-ration entre les Etats… avec, pour chacu-ne, les références d’une ou plusieursdécisions avec lien interactif.- Recherche par ordre alphabétiqueLa «Table alphabétique des matières»de la page «Jurisprudence» est undocument pdf téléchargeable en lignede plus de 700 pages qui détaille tousles thèmes abordés par la Cour de Justi-ce, le Tribunal de Première Instance et leTribunal de la Fonction Publique, avecpour chacun les références des arrêts etconclusions correspondants. Depuis les«accords internationaux» jusqu’au«vin», en passant par l’«harmonisationdes législations fiscales», la «pêche»,les «transports», les «Traités»…Dates de disponibilitéLes arrêts sont disponibles sur le site lejour de leur prononcé, vers midi. Lesconclusions des avocats généraux sontpubliées le jour de leur lecture, soitquelques mois après. Les ordonnancesquant à elles ne sont rendues publiquesqu'après notification aux parties. Enfin,les communications sont disponiblesaprès leur publication au Journal officiel.Deux précisions importantes Les arrêts, conclusions et ordonnancesne sont pas systématiquement traduitsdans toutes les langues de l’Union.L’unique langue disponible est parfoiscelle de la procédure. Le nombre de tra-duction dépend de la nationalité des par-ties, de l’importance de l’affaire et desEtats Membres susceptibles d’être intéres-sés. Un bandeau linguistique précise leslangues actives par leurs initiales («fr»pour Français). Dans la majorité des cas, ilexiste une version française ou anglaise. La version électronique n’a qu’unevaleur informative non authentique:seul fait foi, juridiquement, la versiondéfinitive publiée au Recueil de la juris-prudence de la Cour de justice et du Tri-bunal de première instance ou au Jour-nal officiel de l'Union européenne.Pour en savoir plusPour connaître la doctrine relative auxdécisions communautaires, cliquer sur«Notes de doctrine aux arrêts» de lapage «Jurisprudence». L’ensemble desréférences des notes de doctrine paruesest recensé suivant 3 périodes (1954-1988; 1989-2004; 2005 -). Pour chacune,un document pdf présente la liste desarrêts, classés par numéro d'affaire, lesnotes existantes étant listées sous ladécision. Une table chronologique enfin de document permet de retrouver lenuméro d'affaire d’après la date de pro-noncé de la décision.2. Être informé de l’actualitéjurisprudentielleLa Cour de Justice, à la différence de laCommission, n’a pas de porte-paroleofficiel, mais son Service de Presse etd'Information diffuse régulièrement descommuniqués officiels. Il propose égale-ment un calendrier hebdomadaire desaffaires, et prépare chaque année lerapport annuel de la Cour.Les communiquésIls sont disponibles sur la page«L’actualité». Ils paraissent sur le sitepour les affaires et événements les plussignificatifs, traduits dans un nombre delangue variable selon les Etats Membressusceptibles d’être intéressés.Calendrier de la semaineSur la même page, un calendrier fournitla liste hebdomadaire des activités juri-dictionnelles: audiences, conclusions etplaidoiries de la semaine. En cliquantsur le numéro de l’affaire, on accède àl’information publiée au Journal Offi-ciel, résumant les faits et la procédure.La page propose également un calen-drier provisoire des deux semaines sui-vantes. Il est loisible d’accéder auxcalendriers des semaines passées.Le rapport annuelLe Service de Presse et d’Information esten charge du rapport annuel, qui offreun aperçu de la jurisprudence de la Courde justice, du Tribunal de Première Ins-tance et du Tribunal de la FonctionPublique de l'année, avec des statistiquessur l’évolution quantitative et qualitativedu contentieux, ainsi qu’une revue desdifférents travaux, réunions, visites, jour-nées d'études ayant eu lieu. Le Rapportprésente également chacun des Membresde la Cour. Des extraits sont disponiblessur le site, sur la page «L’institution», àla rubrique «Rapport annuel».Informations rapides sur lesdéveloppements juridiques pré-sentant un intérêt communau-taireLe Bulletin «Reflet», téléchargeable à lapage«Le droit de l’Union Européenne»,comprend une revue de l’actualité dudroit communautaire, trois fois par an. Ilrésume, selon un sommaire thématique,les événements essentiels de la jurispru-dence internationale et nationale, despratiques des organisations internatio-nales ou encore des législations natio-nales intéressant l’Union.Lettre d’informationLe Service de Presse propose une lettred'information hebdomadaire par email,relative aux affaires pendantes les plussignificatives. Bientôt, un flux RSS devraitégalement être mis en place sur le site.Pour plus d’information ou pours’inscrire, consulter la page «Contacts»(haut de page), puis cliquer sur le lien«formulaire de contact» sous «Presse etInformation».Adresse postale:Service Presse & Information, CellulefrancophoneBureau ThM-0191B L-2925 Luxembourg+352 4303 3000+352 4303 30343. Commander des documentsLe Recueil de la jurisprudencede la Cour de justice et du Tribu-nal de première instance, et Tri-bunal de la Fonction Publique:Publié dans toutes les langues offi-cielles, il constitue la seule sourceauthentique aux fins de citations de lajurisprudence communautaire. Les déci-sions peuvent être retrouvées dans dif-férentes tables: par numéro d’affaire,date de prononcé, table alphabétiquedes parties et des thèmes, mots clefs dessommaires. Attention: le Recueil ne20mai 2008page23JURIShheebbddooimmobilierCCOOMMPPRREENNDDRREE LLAA CCJJCCEE
QQUUEELLLLEESS LLAANNGGUUEESS PPAARRLLEE--TT--OONN AA LLAA CCOOUURR??La Charte des droits fondamentaux del'Union européenne proclame quel'Union respecte la diversité linguistique(article22) et interdit toute discrimina-tion fondée sur la langue (article21). Lerespect de la diversité linguistique consti-tue donc une valeur essentielle del'Union. Déclaration de principe que l’onne saurait qu’approuver… mais concrète-ment, dans l’activité quotidienne desacteurs qui font l’Europe, qu’en est-il? Sile régime linguistique des institutionscommunautaires s’est organisé selon desprincipes de fond assez simples, sa miseen œuvre n’est pas exempte de débats etde difficultés. D’une part, l’élargissementaugmente proportionnellement lenombre des traductions nécessaires(l’Union compte actuellement 23 languesofficielles) et donc de traducteurs expéri-mentés, et allonge les délais de traite-ment des documents. D’autre part, laquestion de la prédominance d’une ouplusieurs langues nationales et doncincidemment de certains Etats Membres traverse l’ensemble des institutions euro-péennes et soulève des questions aussipolitiques que pratiques.Le fonctionnement de la CJCE présente àcet égard une certaine spécificité: c’est ladernière des institutions à utiliser encoremajoritairement le français, quandl’anglais a largement investi Bruxelles.Car il faut distinguer la langue de travaildes juges et celle de la procédure (débatspar écrit et audience publique): le fran-çais est traditionnellement la langue detravail de la Cour, celle des échanges dudélibéré et de la rédaction du projet dedécision. Toutes les pièces déposées dansune langue de procédure différente sontdonc traduites vers le français pourconstituer le dossier interne de travail.Pour la communication avec les parties,une traduction s’opère le cas échéant ensens inverse. Les juges luxembourgeois,français et belges sont à cet égard favori-sés: les autres magistrats doivent, lors deleur prise de fonction, déjà bienconnaître le français ou en apprendrerapidement les bases afin de pouvoir tra-vailler.L’alternative de l’anglais comme languede travail est évidemment débattue. Maisla question dépasse de beaucoup celled’un simple enjeu nationaliste, ou mêmede la «praticité» supérieure que l’onprête souvent à l’anglais. En effet, deuxoptiques différentes se révèlent possibles,celle de la conservation d’un monolin-guisme strict et celle d’une coexistencelinguistique. Or, si l’anglais devait se sub-stituer au français, se posera sur le fondla question du respect d’une «pensée»juridictionnelle jusqu’ici réfléchie en fran-çais. La subtilité d’une réflexion diffèred’une langue à l’autre, et la substitutionrisque de fragiliser à ce qui a déjà été dit,jugé antérieurement, en français. Lanotion de service public à la françaiseillustre cette difficulté. La secondeapproche envisageable est celle del’aménagement d’une coexistence de plu-sieurs langues de travail. Mais selon quel-le légitimité, aujourd’hui, choisir cellesdevant être privilégiées? Sans compter lacomplexité d’organisation qui en décou-lerait.S’agissant du régime linguistique de laprocédure, c’est en revanche un principestrict d’égal accès à l’information qui pré-domine: l’ensemble des documents doitêtre accessible aux citoyens qu’ils concer-nent dans une langue qu’ils compren-nent, et, bien sûr, aux parties directe-ment impliquées dans une affaire. Auxtermes de l’article 22 du règlement deprocédure: «La Cour établit un servicelinguistique composé d'experts justifiantd'une culture juridique adéquate etd'une connaissance étendue de plusieurslangues officielles de la Cour».Le service de traduction est commun à laCour, au Tribunal de première instance etau Tribunal de la fonction publique. Ilcomptait 796 collaborateurs au début2006, soit près de 45% du personnel del'institution. La langue de procédure utili-sée est celle de la juridiction nationalequi saisit la Cour, en cas de renvoi préju-diciel, et celle choisie par le requérantpour les recours directs (il n'est lié ni parsa nationalité, ni par celle de son avocat,mais une fois le choix effectué, il n’estplus possible d’en changer).Une exception: lorsque le défendeur estun Etat, c’est alors la langue de cet Etatqui est utilisée. Une «interprétation»simultanée distinguer de la traduction,écrite) est assurée lors de l’audience,selon les besoins, dans différenteslangues officielles de l'Union européen-ne, notamment pour l’avocat général quis’exprime dans sa langue maternelle. Lapublication officielle s’effectue danstoutes les langues de l’Union, maiss’agissant de la décision de la Cour ou duTribunal, seul le texte en langue de pro-cédure fera foi.reprend pas toutes les décisions. Eneffet, depuis mai2004, les arrêts rendusdans le cadre d’un recours direct oud’un pourvoi par les chambres à troisjuges, ainsi que ceux des chambres àcinq juges dans lesquels l’avocat généraln’a pas conclu, n’y figurent plus, ni lesordonnances quelle que soit la forma-tion de jugement. Cependant, ces déci-sions paraissent sur le site Internet.Arrêts de la Cour et des Tribu-naux et conclusions des avocatsgénéraux:Ils peuvent être commandés par écrit,avant leur publication au Recueil,contre paiement d'une somme forfaitai-re par document, (14,87 hors TVApour l'envoi postal et 39,66 hors TVApour l'envoi par télécopieur).- Pour toute demande et pour s’assurerde la disponibilité d’une décision,s’adresser à la Division intérieure de laCour de justice, section publications,L2925 Luxembourg.4. Jurisprudences nationalesintéressant le droit communau-taireLes travaux du Service de Recherche etDocumentation de la Cour de justice ontpermis d’établir une base de données deplus de 19000 références de décisionsnationales qui intéressent le droit com-munautaire, de 1959 à nos jours. Elle estdisponible à l’adresse suivante:http://www.juradmin.eu/fr/jurisprudence/jurisprudence_fr.lasso 20mai 2008page24JURIShheebbddooimmobilierCCOOMMPPRREENNDDRREE LLAA CCJJCCEE
20mai 2008page25JURIShheebbddooimmobilierPPRROOJJEETTSS DDEE LLOOIILLAA LLOOII DDEE PPRROOGGRRAAMMMMAATTIIOONN SSUURR LLEE GGRREENNEELLLLEE..Le cœur du dispositif de réduction de laconsommation d'énergie pour le bâti-ment figure aux articles4 et5.Pour le neuf, il s'agit de passer progres-sivement à la norme «bâtiment basseconsommation» (moyenne de consom-mation de 50kWh par m2et par an)puis à la norme «bâtiment à énergiepositive» (consommation d'énergieinférieure à la quantité d'énergie quele bâtiment produit à partir de sourcesrenouvelables).La norme BBC s'appliquerait fin 2012 àtoutes les constructions neuves et dès2010 aux bâtiments publics et tertiaires.L'Etat a pour objectif, que les loge-ments neufs issus du programme derénovation urbaine respectent la normeBBC par anticipation.La norme bâtiment à énergie positives'appliquerait à toutes les constructionsneuves fin 2020.Le crédit d'impôt pour l'acquisitiond'une résidence principale (loi TEPA)sera «verdi» c'est-à-dire qu'il compor-tera un avantage supplémentaire pourles acquéreurs de logements dont laperformance énergétique dépasse laréglementation applicable. Il en est demême pour le PTZ.Pour le parc existant, l'objectif est deréduire les consommations d'énergied'au moins 38% d'ici 2020.L'Etat et les établissements publicsdevront effectuer un audit énergétiquede leurs bâtiments d'ici 2010 puis enga-ger la rénovation de l'ensemble desbâtiments d'ici 2012 pour réduire de40% les consommations d'énergie etde 50% les émissions de gaz à effet deserre en 10 ans.Pour les 800000 logements sociaux lesplus consommateurs d'énergie,l'objectif est de faire passer leurconsommation de 230kWh à 150kWhd'ici 2020. La rénovation est prévuepour 40000 logements dès 2009, 60000en 2010 puis 70000 par an. Une aide aufinancement est prévue par des prêts àtaux privilégié.Enfin, pour le parc résidentiel existant,il est prévu des incitations: accords avecles banques et les assureurs pour finan-cer «les investissements d'économiesd'énergie par les produits futurs deséconomies réalisées»; modification ducrédit d'impôt (art. 200 quater du CGI)pour inciter à la rénovation des loge-ments donnés en location.Pour les bureaux, les propriétaires de«surfaces tertiaires importantes»seront assujetties au dispositif des certi-ficats d'économies d'énergie.Les modalités de partage des économiesd'énergie réalisées par ces investisse-ments seront définies par concertationentre bailleurs et locataires, sous l'égidede l'Etat.Les syndicats de copropriétaires serontaussi incités à faire des travaux.Pour l'urbanisme, deux articles égale-ment (art. 7 et 8). Le premier modifiel'article L 110 du code de l'urbanismepour ajouter aux objectifsd'harmonisation des décisions des col-lectivités publiques en matièred'utilisation de l'espace les objectifs deréduction des émissions de gaz à effetde serre, de maîtrise de demanded'énergie et d'économie des ressourcesfossiles.L'article 8 invite les conseils régionauxet généraux, ainsi que les communes deplus de 50000 habitants à établir desplans climat énergie territoriaux avant2012.L'article 8 fixe également des objectifsau droit de l'urbanisme en 6 points: lut-te contre le changement climatique,lutte contre la régression des surfacesagricoles et naturelles, lutte contrel'étalement urbain, conception globaleVoici quelques détails sur le contenu du projet de loi que Jean-Louis Borloo a présenté à la presse le 30avril(lire aussi notre éditorial du 6mai dernier). Rappelons que le texte s'intitule «projet de loi d'orientation etde programmation du Grenelle de l'environnement», que le ministre doit présenter fin mai en Conseil desministres et au Parlement avant l'été.Sur votre agenda 27 et 28 mai 2008: Comprendre lesmécanismes bancaires et financiersUne formation organisée par l’IEIF et ani-mée par Pierre Schoeffler. Avec PhilippeDepoux (SFL), Jean-Pierre Raynal (Prou-dreed) et Thibault de Valence (CB RichardEllis)Contact. Tél. IEIF: Mélanie Pecqueux.0144826363.3 juin 2008: Accession à la proprié-té: comment rattraper le retard fran-çais?Les 1esrencontres pour l’accessionpopulaire à la propriété” auront lieu àParis (Maison de la Chimie). Une manifes-tation organisée par Yves Jego, présidentde l’Association Française pour l’Accessionpopulaire à la Propriété.Contact: www.agoraeurope.com.de l'urbanisme, préservation de la bio-diversité, revue des règles fiscales auservice d'une gestion économe des res-sources et de l'espace.Il est prévu enfin le lancementd'opérations exemplairesd'aménagement durable des territoires.La performance énergétique s’afficheJean-Louis Borloo a par ailleurs signé ce19mai une convention avec les profession-nels de l’immobilier visant àgénéraliserl’affichage de la performance énergé-tique des logements dans les annoncesimmobilières. Parmi les signataires:FNAIM, CNAB, SNPI, UNIT, FF2i, Century 21,Guy Hoquet, ERA, ORPI, l’Adresse, Pages-jaunes, avendrealouer.fr, explorimo.com…Jean-Louis Borloo a visité ce 19mai uneagence ERA dans le XIe arrondissement deParis, qui, selon les termes du ministère “aentrepris une démarche exemplaire dans lasensibilisation des propriétaires et locatairesaux enjeux de la performance énergétiquedes bâtiments”.
I - Panorama des principalesmesuresAu titre des mesures incitatives à lacréation d'entreprise, l'article 4visel'usage des locaux. Il supprime pourles rez-de-chaussée le régimed'autorisation administrative pour latransformation des locaux d'habitationen locaux commerciaux.L'article 5élargit le champ de la pro-tection du patrimoine personnel del'entrepreneur individuel.L'insaisissabilité de la résidence princi-pale est étendue à tous les biens fon-ciers bâtis et non bâtis, non affectés àun usage professionnel (modification del'article L526-1 du code de commerce).L'article 11concerne l'indexation desloyers commerciaux(dans lechapitreIII «simplifier le fonctionne-ment des PME»). L'exposé des motifsindique que certaines fédérations depropriétaires et de locataires ont trouvéun accord pour instaurer un nouvelindice de révision des loyers mais que,cet indice comportant en partie pourréférence l'indice des prix à la consom-mation, l'introduction de cet indicedans les baux en cours et à venir «dansla limite du plafonnement du loyer surla base de l'ICC» nécessite une modifi-cation du code monétaire et financier».L'article 15a pour objetles droitsd'enregistrementpour les cessions dedroits sociaux. Il vise à «faire convergerà 3% le taux de taxation des cessionsde droits sociaux» quel que soit le sta-tut des sociétés. Il envisage de réduire à3% le taux des mutations à titre oné-reux des fonds de commerce, si lavaleur des fonds n'excède pas200000 euros.Une nouvelle instance «Autoriténationale de la concurrence»doitregrouper les compétences du Conseilde la concurrence et de la DGCCRF(article23).L'article 26 réforme le fondsd'intervention pour la sauvegarde del'artisanat et du commerce (FISAC, crééen 1989) en orientant ses actions enpriorité vers les opérations en milieurural et dans les quartiers prioritaires dela politique de la ville.L'article 27modernise la législation del'équipement commercial«dans uneperspective ambitieuse de concurrenceet de développement urbain maîtrisé»et répond à la procédure engagée parla Commission européenne (actuelle-ment au stade de l'avis motivé).Il est prévu la mise en place de critères rénovéspour fonder les autorisations une simplification de la procédure:relèvement de 300 à 1000m2 du seuilde déclenchement de la procédure,exclusion de la procédure del'hôtellerie, des stations de distributionde carburant et des concessions auto-mobiles. Le texte prévoit aussi une sim-plification des voies de recours et unediminution des délais d'examen; La composition des CDEC est modi-fiée. Les élus auront la majorité dessièges. Des personnalités qualifiées enmatière de consommation, de dévelop-pement durable et d'aménagement duterritoire y siégeront. La CNEC est main-tenue.L'article 28vise l'équipement commer-cial en matière cinématographique.L'autorisation de la CDEC est requisepour les installations de plus de300places. Trois critères sont prévus:effet sur la diversité cinématographiqueofferte aux spectateurs, impact surl'aménagement culturel et impact surl'environnement.L'article 29prévoit le pré-câblage desimmeubles neufs en fibre optiqueet facilite l'accès des opérateurs auximmeubles existants. Le premier opéra-teur câblant un immeuble devant don-ner accès aux suivants.Au titre des financements (titreIV),l'article 39organise la généralisation àtoutes les banques de la possibilité dedistribuer le livret A. Le projet assureque la loi prévoit le maintien du rôlecentral du livret A et de la Caisse desdépôts dans le financement du loge-ment social.L'article 42habilite le Gouvernement àlégiférer par ordonnancesdans diffé-rents secteurs notamment pour renforcerles règles de protection des épargnants.II - Assouplissement des règlessur le changement d'usageL'article 4 du projet modifie plusieursarticles du CCH relatifs à l'usage deslocaux pour faciliter leur utilisation àtitre professionnel, notamment au rez-de-chaussée.L'usage commercial des locauxd'habitation en rez-de-chausséeL'article L 631-7 du CCH prévoit que «le20mai 2008page26JURIShheebbddooimmobilierMMOODDEERRNNIISSEERR LL''ÉÉCCOONNOOMMIIEE EENN 4444 AARRTTIICCLLEESSPPRROOJJEETTSS DDEE LLOOIILe projet de loi de modernisation de l'économie a été transmis à l'Assemblée nationale le 28avril. Le texte,qui figure à l'ordre du jour des députés pour le 27mai, comporte 44 articles regroupés en quatre volets:encourager les entrepreneurs, relancer la concurrence, renforcer l'attractivité du territoire et améliorer lefinancement de l'économieAprès avoir relevé les mesures les plus pertinentes pour les opérateurs immobiliers, on s'arrêtera plus particu-lièrement sur l'assouplissement des règles de transformation de l'usage des locaux, sur les dispositions quimodifient le régime d'indexation des loyers commerciaux et sur la réforme de l'urbanisme commercial.
changement d'usage des locaux desti-nés à l'habitation est soumis à autorisa-tion préalable» (dans les communes deplus de 200000 habitants et dans lapetite couronne parisienne). Le projetde loi (article4 II) exclut de cette autori-sation préalable les locaux situés au rez-de-chaussée sauf ceux des organismesHLM. En conséquence, les logements durez-de-chaussée sortent du champd'application de l'article L 631-7. Celafacilitera donc leur transformation encommerce ou en bureaux.Par ailleurs, l'article L 443-11 du CCHautorise les organismes HLM, dans lesZUS notamment, à louer les logementsdu rez-de-chaussée pour y exercer desactivités économiques. Mais cette loca-tion doit être consentie «à titre tempo-raire». Le projet de loi (article4 I) sup-prime cette restriction. Il précise que lebail n'est pas soumis aux dispositionsdes articles L 145-1 et suivants du codede commerce. Il en résulte donc que lepreneur ne pourra pas revendiquer lestatut des baux commerciaux et que lesparties devront conclure un bail rele-vant du code civil.Élargissement de l'usage profes-sionnel d'une résidence princi-paleL'article L631-7-2 est modifié. Il prévoitactuellement la faculté pour le préfetd'autoriser l'exercice d'une activité pro-fessionnelle dans un local d'habitation,à condition que le demandeur y ait sarésidence principale et que l'activité nesoit pas commerciale. Le champ de cetteautorisation est élargi puisque le projetde loi englobe les activités profession-nelles «y compris commerciale». Il faittoutefois exception pour les organismesHLM et réserve le cas des stipulationscontraires d'un règlement de coproprié- ou d'un bail.Ce texte ne vise pas une situation parti-culière dans l'immeuble. Il peut doncs'appliquer dans tous les étages. Seul lerez-de-chaussée n'est pas concerné enpratique puisqu'il bénéficie de règlesplus favorables.Autorisation d'activité commer-ciale en rez-de-chausséeIl est créé un nouvel article (L 631-7-4)qui autorise expressément l'exerciced'une activité commerciale ou profes-sionnelle dans des locaux d'habitationsitués au rez-de-chaussée. Cet articleparaît viser plus spécialement les locauxloués. En effet, pour les locaux utiliséspar leurs propriétaires, le recours àl'article L 631-7 nouveau paraît suffisantpour autoriser l'exercice d'une activitéprofessionnelle ou commerciale dans leslocaux du rez-de-chaussée.L'autorisation ne semble requérir aucunformalisme particulier du point de vueadministratif puisque le texte disposeque «l'exercice» de l'activité «est auto-risé», et que le champ de l'article L631-7 est modifié pour en retirer les locauxdu rez-de-chaussée. Cela suppose toute-fois que soient réunies une série deconditions: absence d'interdiction résultant d'uneclause du bail ou du règlement decopropriété, exercice «dans une partie d'un locald'habitation», ce qui paraît exclure unetransformation totale du local en localcommercial. Cette interprétation estconfortée par l'exigence de l'exercice del'activité uniquement par l'occupantayant sa résidence principale dans lelocal, absence de nuisance, de danger pourle voisinage et de désordre pour le bâti.La première et la troisième conditionssont logiques: elles résultent des règlesde la copropriété, des rapports contrac-tuels issus du bail ou des règles ordi-naires du voisinage. La seconde est laplus contraignante et elle limite la por-tée de l'autorisation. Elle n'autorise pasl'occupant à transférer son logementdans un autre local et elle paraît exclurele recours à des salariés travaillant dansles locaux en question. Le texte en effetindique «pourvu que l'activité considé-rée ne soit exercée que par le ou lesoccupants ayant leur résidence principa-le dans le local». En revanche, la récep-tion de clientèle et de marchandise estexpressément autorisée.À propos de la portée de l'autorisation,l'article précise que le bail ne devientpas un bail commercial et qu'il ne peutêtre un élément du fonds de commerce.Précision enfin que ce régime nes'applique pas aux organismes HLM.III - L'indexation des loyerscommerciaux peut se référer àl'indice des prixL'article 11 du projet ne comporte qu'unseul alinéa. Il complète l'article L 112-3du code monétaire et financier. Cetarticle donne une liste d'exceptions auprincipe qui interdit les indexations sur leniveau général des prix. Il avait déjà étémodifié en 2005 pour y ajouter un 9econcernant les «loyers prévus par lesconventions portant sur un locald'habitation». Il s'agissait de valider lacréation de l'IRL qui sert désormais deréférence pour l'indexation des loyersd'habitation. Le présent projet complètece 9e pour y ajouter les locaux «à carac-tère commercial».L'intervention du législateur est donclimitée: elle se contente d'autoriser uneréférence à l'indice des prix dans la com-position d'un indice servant àl'indexation des locaux commerciaux,mais elle ne touche pas aux règles ducode de commerce. L'exposé des motifsévoque, sans le nommer, l'introductionde l'ILC qui a été adopté par accord entreles organisations de bailleurs et de loca-taires sous l'égide du Conseil national descentres commerciaux. L'exposé des motifsévoque l'introduction de cet indice«dans la limite du plafonnement duloyer sur la base de l'ICC». Ainsi parexemple l'article L 145-34 du code decommerce relatif au plafonnementconserverait sa référence à l'indice ducoût de la construction. C'est-à-dire quele loyer plafonné reste limité parl'évolution de l'ICC, mais non par l'ILC.Dans une période de forte hausse del'ICC, la solution est ainsi favorable aubailleur pour qui la contrainte du plafon-nement est moins forte.De même, l'article L 145-39 relatif à larévision des loyers n'est pas modifié. Pourles baux assortis d'une clause d'échellemobile, la révision triennale peut êtredemandée chaque fois que le loyer setrouve augmenté ou diminué de plus duquart par rapport à la dernière révisionfixée contractuellement ou par décisionjudiciaire. Avec un indice qui augmente-rait moins vite que l'ICC, le seuil de 25%serait donc atteint moins rapidement,mais le mécanisme reste identique.20mai 2008page27JURIShheebbddooimmobilierMMOODDEERRNNIISSEERR LL''ÉÉCCOONNOOMMIIEE EENN 4444 AARRTTIICCLLEESS
IV L’équipement commercialse mue en aménagement com-mercialLa réforme de l'urbanisme commercialqui allège les procédures et restreint lechamp des autorisations est program-mée pour entrer en vigueur au plustard le 1erjanvier 2009, à une datefixée par décret. Toutefois, les projetsde moins de 1000m2ne seront plussoumis à autorisation dès l'entrée envigueur de la loi.On avait connu les CDUC, puis les CDEC,voici désormais les CDAC. Les commis-sions restent départementales mais,après avoir été centrées sur«l'urbanisme commercial», puis sur«l'équipement commercial», elles sontdésormais orientées sur«l'aménagement commercial». Demême, la commission nationale devient«commission nationaled'aménagement commercial».L'article L750-1 du code de commercefixe les règles qui gouvernentl'implantation des activités commer-ciales. Le projet précise qu'elles sontfixées «dans le cadre d'une concurren-ce loyale».Le texte prévoit des dispositions sur lacomposition et le fonctionnement de laCDAC et des règles sur les critèresd'octroi des autorisations.La nouvelle CDACVoir le tableau de droiteL'article L 751-3 comporte un nouvel ali-néa qui interdit à un membre de laCDAC de délibérer dans une affaire il a un intérêt personnel.Pour la composition de la commissionnationale, lorsqu'elle statue en matiè-re d'équipement cinématographique,l'article 26 V du projet prévoit desrègles particulières: le membre du corps des inspecteursgénéraux de l'équipement est remplacépar un membre du corps des inspecteursgénéraux du ministère de la culture. l'une des personnalités qualifiées doitêtre compétente en matière de distribu-tion cinématographique. Le président du comité consultatif dela diffusion cinématographique fait aus-si partie de la CNAC.Le projet abroge les observatoiresdépartementaux d'équipement com-mercial (art. L751-9) et l'article L 752-7ne prévoit plus que la CDAC se réfèredans sa décision aux travaux de cetobservatoire.Un champ d'application res-treint pour les autorisationsLe champ d'application des autorisa-tions est limité par la réforme, tantdans le seuil d'application qui passe de300 à 1000m2que dans les domainesexclus: hôtels, stations service et ventede véhicules.Pour les regroupements de surface devente de magasins voisins, l'article L752-2 actuel prévoit leur autorisationlorsqu'ils excèdent 1000m2 (300m2 sil'activité nouvelle est à prédominancealimentaire). Le nouveau texte(article26 VIII) relève ce seuil à 2500m2(sauf si l'activité nouvelle est à prédomi-nance alimentaire).Il est prévu d'exempter d'autorisationles commerces de véhicules automobilesou de motocycles alors qu'ils y étaientsoumis pour les surfaces de plus de1000m2.L'article L 752-3 nouveau prévoit, pourles cinémas, que les projets sont accom-pagnés de l'indication de la personnequi sera titulaire de l'autorisationd'exercice.L'article L 752-4 qui impose l'indicationdu nom des enseignes, pour certainsprojets, est abrogé.Des critères évoquant le déve-loppement durableVoir les tableaux pages suivantesLes critères d'appréciation que doit ana-lyser la CDAC figurent à l'article L 752-6.Ils sont totalement réécrits. Le texteactuel prévoit toute une série de cri-tères: offre et demande; impact du pro-jet sur les flux de voitures; qualité de ladesserte en transports publics; capacitésd'accueil pour les chargements etdéchargements de marchandises; densi- d'équipement dans la zone, effet duprojet sur les différentes formes decommerce; impact en termes d'emplois;exercice de la concurrence; engage-20mai 2008page28JURIShheebbddooimmobilierComposition actuelle de la CDECComposition de la CDAC (projet)Cas général3 élusmaire de la commune d'implantationprésident de l'EPCI défaut le conseiller géné-ral)maire de la commune la plus peuplée del'arrondissement3 personnalitésprésident de la CCIprésident de la chambre de métiersreprésentant des associations de consomma-teursCas général5 élusmaire de la commune d'implantationprésident de l'EPCI défaut le conseiller géné-ral)maire de la commune la plus peuplée del'arrondissementprésident du conseil généralprésident du conseil régional3 personnalités qualifiées en matière deconsommation, de développement durable etd'aménagement du territoireParis3 élusmaire de Parismaire d'arrondissementconseiller d'arrondissement3 personnalitésprésident de la CCI de Parisprésident de la chambre de métiers de parisreprésentant des associations de consomma-teursParis5 élusmaire de Paris (ou son représentant)maire d'arrondissement (ou son représentant)conseiller d'arrondissement2 conseillers généraux3 personnalités qualifiées en matière deconsommation, de développement durable etd'aménagement du territoireLa commission est compétente pourl'aménagement cinématographique.Parmi les personnalités qualifiées: 1 membre ducomité consultatif de la diffusion cinématogra-phiqueComposition de la commission départementale (art. L 751-1)MMOODDEERRNNIISSEERR LL''ÉÉCCOONNOOMMIIEE EENN 4444 AARRTTIICCLLEESS
ments de créer des magasins de détaildans certaines zones.Le nouveau texte est plus sobre.Il indique que la CDAC se prononce sur«les effets du projet en matièred'aménagement du territoire et dedéveloppement durable» et en particu-lierl'animation de la vie urbaine, ruraleet de montagne; les flux de transportet l'insertion du projet dans les réseauxde transports collectifs.La commission tient compte égalementdes effets sur les procédures d'OPAH etde ZAC et de la qualité environnemen-tale du projet.Une procédure plus rapideQuant à la procédure, il est prévu quela CDAC se prononce à la majorité abso-lue de ses membres (art. L 752-14 modi-fié par l'article 26 XIV). Actuellement, ilfaut 4 voix sur 6 membres.Elle se prononce dans un délai de2mois à compter de sa saisine (au lieude 4 mois actuellement ou 2 mois dansles ZFU). Passé ce délai la décision estréputée favorable, ce qui est déjà larègle actuellement.Les membres de la commission doiventavoir connaissance des demandes dépo-sées au moins 10 jours avant d'avoir àstatuer alors qu'aujourd'hui ce délai estd'un mois.La décision est notifiée dans les 10 joursau maire et au pétitionnaire.Recours devant la commissionnationaleLa décision de la CDAC peut fairel'objet de recours devant la commissionnationale (CNAC) par toute personneayant intérêt à agir. Le recours doit êtreengagé dans le délai d'un mois. Le textenouveau prévoit donc un délai pluscourt (le délai actuel est de deux mois)et une procédure plus ouverte: elle estouverte à tout intéressé alors qu'une lis-te de personnes pouvant saisir la com-mission nationale figure à l'articleL752-17 actuel.Le texte précise expressément que lerecours devant la CNAC est un préalableobligatoire à un recours contentieux, àpeine d'irrecevabilité de ce dernier (art.L 752-17 nouveau), ce qui évitera lesdifficultés qui avaient surgi à ce sujetsous le régime actuel.Enfin, le texte supprime l'articleL75223 qui fait obligation de trans-mettre au préfet les contrats passés àl'occasion de la réalisation d'un projetautorisé au titre de l'équipement com-mercial.Le cinémaL'article 28 du projet de loi concernespécifiquement les autorisations pourles cinémas. Il ajoute des articles (30-1et suivants) au code de l'industrie ciné-20mai 2008page29JURIShheebbddooimmobilierArticle L 752-1 actuelArticle L 752-1 projeté La création d'un magasin de commerce dedétail d'une surface de vente supérieure à300m2,résultant soit d'une construction nouvel-le, soit de la transformation d'un immeubleexistant; L'extension de la surface de vente d'unmagasin de commerce de détail ayant déjàatteint le seuil des 300m2ou devant le dépasserpar la réalisation du projet. Est considérée com-me une extension l'utilisation supplémentairede tout espace couvert ou non, fixe ou mobile,et qui n'entrerait pas dans le cadre de l'articleL.310-2; La création ou l'extension d'un ensemblecommercial tel que défini à l'article L.752-3d'une surface de vente totale supérieure à300m2ou devant dépasser ce seuil par la réali-sation du projet; La création ou l'extension de toute installa-tion de distribution au détail de combustibles etde carburants, quelle qu'en soit la surface devente, annexée à un magasin de commerce dedétail […] ou à un ensemble commercial […] La réutilisation à usage de commerce dedétail d'une surface de vente supérieure à300m2libérée à la suite d'une autorisation decréation de magasin par transfert d'activitésexistantes […]; La réouverture au public, sur le même empla-cement, d'un magasin de commerce de détaild'une surface de vente supérieure à 300m2dont les locaux ont cessé d'être exploités pen-dant deux ans, […] Les constructions nouvelles, les extensions oules transformations d'immeubles existantsentraînant la constitution d'établissementshôteliers d'une capacité supérieure à30chambres hors de la région d'Ile-de-France,et à 50chambres dans cette dernière.Lorsqu'elle statue sur ces demandes, la CDECrecueille l'avis préalable de la commissiondépartementale d'action touristique, […] Tout changement de secteur d'activité d'uncommerce d'une surface de vente supérieure à2000m2. Ce seuil est ramené à 300m2lorsquel'activité nouvelle du magasin est à prédomi-nance alimentaire.Pour les pépiniéristes et horticulteurs, la surfacede vente mentionnée au est celle qu'ilsconsacrent à la vente au détail de produits neprovenant pas de leur exploitation, dans desconditions fixées par décret.1°La création d'un magasin de commerce dedétail d'une surface de vente supérieure à1000m2, résultant soit d'une construction nou-velle, soit de la transformation d'un immeubleexistant; L'extension de la surface de vente d'unmagasin de commerce de détail ayant déjàatteint le seuil des 1000m2ou devant le dépas-ser par la réalisation du projet. Est considéréecomme une extension l'utilisation supplémen-taire de tout espace couvert ou non, fixe oumobile, et qui n'entrerait pas dans le cadre del'article L.310-2; Tout changement de secteur d’activité d’uncommerce de détail, d’une surface de ventesupérieure à 2000m2. Abrogé Abrogé Abrogé Abrogé AbrogéPour les pépiniéristes et horticulteurs, la surfacede vente mentionnée au est celle qu'ilsconsacrent à la vente au détail de produits neprovenant pas de leur exploitation, dans desconditions fixées par décret.Objet des autorisationsMMOODDEERRNNIISSEERR LL''ÉÉCCOONNOOMMIIEE EENN 4444 AARRTTIICCLLEESS
matographique. L'article 30-2 prévoitnotamment la nécessité d'une autorisa-tion, avant la délivrance du permis deconstruire, pour la créationd'établissements comportant plusieurssalles et plus de 300 places ou pourl'extension d'établissements dontl'extension provoque le dépassementde seuil de 300places.La commission doit examiner deux cri-tères pour prendre sa décision: effetpotentiel du projet sur la diversité ciné-matographique offerte aux spectateurset l'effet du projet sur l'aménagementculturel du territoire, la protection del'environnement et la qualité del'urbanisme. Le contenu de ces critèresest détaillé par l'article 30-2.Selon l'article L 425-8, le permis deconstruire ne peut être accordé avantl'expiration du délai de recours relatif àl'autorisation de création del'établissement de cinéma.20mai 2008page30JURIShheebbddooimmobilierArticle L 752-2 actuelArticle L 752-2 projetéI.- Les regroupements de surface de vente demagasins voisins, sans création de surfaces devente supplémentaires, n'excédant pas 1000m2,ou 300m2lorsque l'activité nouvelle est à pré-dominance alimentaire, ne sont pas soumis àune autorisation d'exploitation commerciale.II. - Les pharmacies ne sont pas soumises à uneautorisation d'exploitation commerciale niprises en compte pour l'application du du Ide l'article L.752-1.III. - Les halles et marchés d'approvisionnementau détail, couverts ou non, établis sur les dépen-dances du domaine public et dont la créationest décidée par le conseil municipal, les maga-sins accessibles aux seuls voyageurs munis debillets et situés dans l'enceinte des aéroportsainsi que les parties du domaine public affectéaux gares ferroviaires d'une surface maximumde 1000m2, ne sont pas soumis à une autorisa-tion d'exploitation commerciale.IV. - La création ou l'extension de garages ou decommerces de véhicules automobiles disposantd'atelier d'entretien et de réparation n'est passoumise à une autorisation d'exploitation com-merciale, lorsqu'elle conduit à une surface tota-le de moins de 1000m2.I. - Sauf lorsque l’activité nouvelle est à prédo-minance alimentaire, les regroupements de sur-face de vente de magasins voisins soumis à l’avisprévu à l’article L.752-1, sans création de sur-faces de vente supplémentaires, n’excédant pas2500m2ne sont pas soumis à une autorisationd’exploitation commerciale.II. - Les pharmacies et les commerces de véhi-cules automobiles ou de motocycles ne sont passoumis à l’autorisation d’exploitation commer-ciale prévue à l’article L.752-1.III. - Les halles et marchés d'approvisionnementau détail, couverts ou non, établis sur les dépen-dances du domaine public et dont la créationest décidée par le conseil municipal, les maga-sins accessibles aux seuls voyageurs munis debillets et situés dans l'enceinte des aéroportsainsi que les parties du domaine public affectéaux gares ferroviaires situées en centre villed'une surface maximum de 2500m2, ne sontpas soumis à une autorisation d'exploitationcommerciale.IV. - AbrogéMMOODDEERRNNIISSEERR LL''ÉÉCCOONNOOMMIIEE EENN 4444 AARRTTIICCLLEESSEENN BBRREEFFNominationsCabinets ministérielsLogement et ville: Grégory Krom-well est nommé chef adjoint de cabinet(arrêté du 30avril, J.O. du 7mai, @);Christian Dupont, conseiller chargé desrelations avec la presse est nommé porte-parole de Christine Boutin; Caroline Wal-let est nommée conseillère chargée desrelations avec la presse.Quittent leur fonction au cabinet: Caro-line Robin, chef adjointe de cabinet, Oli-vier Esquirol, conseiller spécial, Nora Bar-sali, conseillère pour la communication etMarie-Françoise Lecaillon, conseillèretechnique. (Arrêtés du 28avril 2008, J.O.du 30avril et du 2mai, @).Ecologie: Succédant à Philippe Leden-vic, Philippe Van de Maeleest nommédirecteur adjoint au cabinet du ministred'Etat. Il était précédemment directeurgénéral de l’ANRU (décret du 9mai, J.O.du 10, p.7808 et arrêtés du 9mai 2008,J.O. du 10, @).Quittent leur fonction au cabinet deJean-Louis Borloo: Yves Colcombet,conseiller, et Alain Auvé, conseiller tech-nique (arr. du 9mai 2008, J.O. du 10, @).Economie: sont nommés directeursadjoints de Christine Lagarde: MichelGuilbaud, Thomas Fatome, EmmanuelGlimet et Marc Mortureux (arrêtés du24avril 2008, J.O. du 2mai, @).MagistratureSont nommés présidents de TGI:Gilles Rolland (Dijon), Henri de Larosierede Champfeu (Evreux), Bruno Steinmann(Toulouse), Sylvie Rebboh (Compiègne),Alain Papin (Péronne), Gérard Denard(Libourne), Julien Simon (Avranches),Alfred Birgert (Saverne), Daniel Coquel(Arras), Elisabeth Singer (Sarreguemines),Jean-Pierre Lieber (Saint-Dié), Alain Fou-queteau (Mende), Thierry Grandame(Moulins), Alain de Kermerchou (Dieppe)et Marie-Thérèse Rix (Mamoudzou).(Décret du 6mai 2008, J.O. du 8, @).AdministrationUn délégué général pour la coordina-tion de l'hébergement et de l'accès aulogement des personnes sans abri ou mallogéesest institué par décret du 28avril2008. Ce délégué a plus spécialement lacharge des actions de coordination enmatière de prévention des expulsionslocatives, de lutte contre l'habitatindigne, de prévention de l'errance,d'humanisation et de rénovation descentres d'hébergement, de mobilisationdu parc locatif social et du parc privé, etde construction de logements trèssociaux et de maisons relais.(Décretn°2008-406 du 28avril 2008, J.O. du 29, @).Un Conseil national du droita été créépar un décret du 29avril. Il regroupe,outre le garde des sceaux, 25 personnali-tés non-universitaires et 23 personnalitésuniversitaires. Il est chargé d'une missionde réflexion sur l'enseignement du droitet sur les institutions qui délivrentl'enseignement du droit et les professionsconcernées. Il peut être consulté sur lesmodalités d'accès aux professions juri-diques, judiciaires et administratives.(Décret n°2008-420 du 29avril 2008, J.O.du 2mai, @).
20mai 2008page31JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEFFIISSCCAALLIITTEEAménagement et à la compétitivitédes territoires: Pierre Dartout, préfet,est nommé délégué interministérielàl'aménagement et à la compétitivité desterritoires (Décret du 30avril 2008, J.O.du 2mai, p.7342).Les attributionsdu secrétaire d’Etatchargé du développement de la régioncapitale et celles du secrétaire d’Etatchargé de l’aménagement du territoireont été fixées par décret (n°2008-421 et2008-422 du 2mai 2008, J.O. du 3mai,p.7395).Conseil national de l’habitat: lesmandats des membres du CNH ont étérenouvelés. Sont nommés titulaires:Élus: Jean-Pierre Abelin (député),Dominique Braye (sénateur), Jean-LéonceDupont et Pierre Izard (ADF), ChristianDupuy, Alain Michel et Annie Guillemot,(AMF), Claude Gewerc, (désigné par leministre du logement).Représentants des professionnels: Cris-tina Conrad (architectes), Pierre Bibollet(géomètres experts), Marc-Henri Louvel(notariat), Pierre Quercy (USH), Jean-Pier-re Caroff (FNOPH), Valérie Fournier (FNE-SH), Claude Sadoun (SACI), Marie-NoëlleLienemann (sociétés coopérativesd'HLM), Eric Ledoux (SEM), Daniel Dewa-vrin (UESL), Jean-Paul Florentin (FPC),Dominique Duperret (UNCMI), SergeIvars (CNAB), Georges Cavallier (PACT),René Pallaincourt (FNAIM), BernardColoos (FFB), Alain Chouguiat (CAPEB),Pierre Hellier (Habitat et développe-ment), Jean Perrin (UNPI), PhilippeGeorges et Michel Langlois (CNAF), Jean-Claude Talarmain (MSA), Sylvie Carat(Banque de France), Jean-Claude Vannier(CFF), Benjamin Dubertet (CDC), ThierryMarinello (Crédit agricole), Marie-Christi-ne Caffet (Crédit mutuel), Benoît Catel(Caisses d'épargne), Françoise Palle-Guillabert (Fédération bancaire françai-se), Pierre Yvon (Banques populaires) etJean-Louis Brunet (FFSA).Représentants des usagers: Eric Com-parat (UNAF), Louis-Guy Chargelègue(Familles rurales), Jérôme Brossaud (CGL),Jean-Pierre Giacomo (CNL), Jean-FrançoisLemaître (UFCS), Aminata Kone (CSF),Christian Jouin (CLCV), Gérard Laugier(CGT), Bernard Loth (FO), Jean-Luc Berho(CFDT), Patricia Le Bihan (CFTC) et Jean-Fréderic Dreyfus (CGC).Représentants des associationsd'insertion: Jeanne Dietrich et Jean-Michel David (UNIOPS), Miguel de Sousa(ATD), Jean-Baptiste Eyraud (DAL).Personnalités compétentes: BernardDevert (Habitat et humanisme), MichelMouillart (Professeur), Jean-FrançoisLamour (député), Sabine Baïetto-Beysson(ANAH), Dominique de Lavenère (SNAL)et Bernard Vorms (ANIL).(Arrêté du 30avril 2008, J.O. du 11mai,p.7844).SOVAFIM: Claude Wendling, inspecteurdes finances, est nommé représentant del'Etat au conseil d'administration de laSociété de valorisation foncière et immo-bilière (décret du 7mai 2008, J.O. du10mai, @).Au fil du J.O.Notariat: un arrêté du 28avril 2008relatif au diplôme supérieurde nota-riat a été publié (J.O. du 4mai, p.7465).Son entrée en vigueur est fixée au1erseptembre 2008.Conventions collectivesCollaborateurs salariés des cabinetsd'économistes de la constructionet demétreurs vérificateurs: l’accord n°64 du16janvier 2008, relatif aux salairesa étéétendu par arrêté du 18avril (J.O. du30avril, p.7216).Cabinets ou entreprises de géomètresexperts, topographes, photogrammètres,experts fonciers: l’accord du 9janvier2008, relatif aux salairesa été étendupar arrêté du 18avril (J.O. du 30avril,p.7217).Cession de patrimoine HLM: la délibé-ration n°2007-37 du 19décembre 2007du conseil d’administration de la CGLLSest relative à l'aide apportée par la com-mission de réorganisation à l'occasiondes cessions de patrimoine entreorganismes. L'aide à la prestation deservices est de 50% de la dépense sub-ventionnable en taux normal, mais elleest de 80% si le cessionnaire est en situa-tion financière fragile ou difficile.(Bull. off. min. écologie, 10avril 2008,page35).Instructions fiscalesPlus-values à long terme desbiens affectés à l’exploitationLe régime de l’article 151 septies B du CGIrésultant de la loi de finances rectificativepour 2005 a fait l’objet d’une instructionfiscale. Il concerne les plus-values réaliséesà compter du 1erjanvier 2006 et prévoitun abattement de 10% par année dedétention au-delà de la 5e année, sur laplus-value à long terme réalisée dans lecadre d’une activité commerciale, indus-trielle, artisanale, libérale ou agricole, pourla cession des biens immobiliers (bâtis ounon) affectés par l’entreprise à sa propreexploitation.Le régime s’applique aussi aux droits etparts de sociétés dont l’actif est principale-ment constitué d’immeubles affectés parl’entreprise à sa propre exploitation (socié-tés à prépondérance immobilière).L’instruction indique que la société estréputée à prépondérance immobilière lors-qu’au moment de la cession, son actif estcomposé pour plus de 50% de sa valeurréelle de biens immobiliers affectés àl’exploitation de l’activité, ou de droits ouparts de sociétés dont l’actif est lui-mêmeconstitué pour plus de 50% de sa valeurréelle de tels biens 15).L’instruction précise que les droits afférentsà un contrat de crédit-bail sont assimilés àdes éléments de l’actif.Quant aux biens cédés, il doit s’agir desbiens utilisés pour le développement del’activité. Il ne peut pas s’agir d’immeublesde placement (§19), mais il est possible delouer les biens à des entreprises liées(filiales…).Seuls les biens immobiliers sont éligibles aurégime de l’article 151 septies. Sil’immeuble est en partie affecté àl’exploitation et en partie à usage privatif,seule la quote-part affectée à l’exploitationbénéficiera du régime (sauf si la partie àusage privatif ne dépasse pas 10% de lasurface totale du bien cédé).Les terrains à bâtir sont exclus du dispositif.(Instruction 4B-3-08, n°49 du 7mai 2008)Locations meubléesLes plafonds de loyers en deçà desquels unpropriétaire est exonéré d’impôt sur lerevenu pour une location meublée dans sarésidence principale ont été publiés (régi-me de l’article 35 bis I du CGI).Au titre de l’année 2008, le bailleur ne doitpas dépasser 167 par m2/an en Ile-de-France et 121dans les autres régions.(Instruction n°50 du 14mai 2008, n°4 F-1-08).
20mai 2008page32JURIShheebbddooimmobilierRREENNCCOONNTTRREEDirecteur du réseau H & D, Michel Pelencexplique à l’occasion de l’assembléegénérale du réseau le 15mai qu’il s’agit demobiliser les acteurs à l’égard des proprié-taires occupants car, face à un objectif issudu plan de cohésion sociale de 4500 loge-ments à traiter, seuls… 741 l’ont été.Atteindre l’objectif est d’autant plus indis-pensable qu’il est nécessaire de “tarir unesource du DALO”: les personnes logées enlogement insalubres sont en effet suscepti-bles de bénéficier du DALO à compter dela fin de l’année. Le nombre de logementsindigne serait compris entre 400000à600000. H & D a donc émis une série de 14propositions, dont la première est que soitnommé dans chaque préfecture un chargéde mission habitat indigne.Sortir d’une certaine pusillanimitéLa difficulté de ce travail est qu’il faut allervoir les gens pour les aider à faire valoirleurs droits, comme le relève NancyBouché, en charge du Pôle d’appui àl’éradication de l’habitat indigne. Elleestime qu’il faut davantage utiliser les out-ils de police administrative. Elle reconnaîtqu’il y a eu des progrès dans le repéragede l’habitat indigne, et qu’il y a une excel-lente mobilisation des parquets pour met-tre en route l’action pénale. La circulairede Christine Boutin du 15novembredernier a eu le mérite de faire un rappelaux fondamentaux. Mais Nancy Bouchéinvite les acteurs à “sortir d’une certainepusillanimité”. Elle déplore de nombreusesinsuffisances dans l’exercice de la policeadministrative. Ainsi par exemple dans 30départements, il n’y a eu aucun arrêtéd’insalubrité. Il y a trop peu de travauxd’office et une mobilisation insuffisantedes crédits de l’Anah.La directrice générale de l’Anah, SabineBaietto-Beysson, fait observer qu’avec lesdélégations de compétence des collectiv-ités locales, ce sont aujourd’hui 80% descrédits de l’Agence qui sont contractualisésavec les collectivités locales. Le partenariatavec ces collectivités est donc indispensableà la réussite des actions.Sabine Baietto-Beysson ajoute que le nom-bre de logements traités augmente un peumais surtout que le coût par logementtraité explose et atteint 35000 par loge-ment. Elle évoque aussi le risque de précar-ité énergétique et invite les opérateurs àêtre présent sur ce thème.La nécessité du partenariat avec les collec-tivités locales est également développéepar François Moirot, directeur à l’Uniond’économie sociale pour l’accession à lapropriété (UESAP). Il explique que les SACI-CAP ont signé 126 conventions localespour la rénovation des logements des pro-priétaires occupants. Les SACICAP n’ontpas vocation à intervenir sur tous lesdossiers de l’Anah, mais pour les personnesexclues de ces dispositifs (gens du voyage,personnes très âgées…). Michel Pelencajoute qu’une convention cadre doit êtresignée entre les SACICAP et la fédérationHabitat & Développement.La GRL ne déresponsabilise parles locatairesL’assemblée du réseau H & D a aussi étél’occasion de faire un point sur l’avancementde la GRL. Jean-Luc Berho, président del’APAGL insiste sur le fait que l’emploi n’estplus du tout le même que dans les années1970 (accroissement des personnes en tempspartiel, CDD, intérimaires…), mais que lesbailleurs continuent à exiger des ressourcesémanant d’un CDI et d’un montant trois foissupérieur au loyer.Par ailleurs, alors que les bailleurs indi-quaient que la mise en place du Loca-Passrisquait de déresponsabiliser les locataires,le taux de sinistre ne dépasse pas 2%.Jean-Luc Berho milite donc pour la GRLgénéralisée et estime que parmi les300000 ménages ayant des difficultés depaiement de loyer pour plus d’un mois,90% d’entre eux pourront être traités parun accompagnement social et non plus parle papier bleu de l’huissier. Il est enrevanche plus prudent sur l’impact quepourrait avoir la mise en place de la GRLsur la baisse de la vacance: il chiffre à50000 le nombre de logements qui pour-raient revenir sur le marché grâce à lasécurisation du bailleur.Christian Jeanvoine, président de GRL Ges-tion, indique que 125000 contrats ont étésignés et qu’un accord-cadre a été concluavec le réseau H & D via les SIRES (gestionlocative sociale pour compte de tiers).En clôture des débats, Christine Boutin, quisortait d’une réunion au Conseil nationalde l’habitat a confirmé son attachement àla GRL et affirmé sa volonté que ce thèmefasse partie du projet de loi qu’elle pré-pare. Mais elle reconnaît que la négocia-tion est difficile…Requalifier les centres anciensSur les propositions du réseau H & D, Chris-tine Boutin ne s’est pas prononcée, indi-quant simplement qu’elles étaient à l’étude.Le ministre a toutefois jugé souhaitablequ’un chef de projet soit en charge de lalutte contre l’habitat indigne et de la miseen œuvre du DALO dans chaque préfec-ture. À propos de la démolition desimmeubles HLM, elle a indiqué assumerl’héritage de cette politique tout en rele-vant que certains logements des centres deville étaient plus dégradés que ceux qu’ondémolit dans les barres d’immeubles. Ellesouhaite donc engager une action derequalification des centres anciens, et celafera partie de son projet de loi.Le réseau Habitat & Développement s’engage dans la lutte contre l’habitat indigneChristine Boutin a apporté son soutien à l’action engagée par le réseau Habitat & Développement dans lalutte contre l’habitat indigne et indique sa volonté de rénover les centres anciens.Les propositions H & D1. Nommer un chargé de mission habitat indignedans chaque préfecture.2. Promouvoir les dispositifs opérationnels (Mousinsalubrité, PIG Habitat indigne…).3. Renforcer les crédits d’ingénieried’accompagnement social.4. Activer l’arsenal coercitif (travaux d’office…).5. Réhabiliter un lieu de vie adaptable et écono-me en énergie.6. Aligner le régime Anah propriétaires occupantssur celui des propriétaires bailleurs.7. Mettre au point des accords cadres nationauxentre l’Union d’économie sociale pour l’Accessionà la Propriété (UESAP), l’ANAH et les réseauxd’opérateurs associatifs pour une industrialisationdes processus d’intervention.8. Supprimer la procuration notariée.9. Fluidifier le financement ANAH en lui permet-tant de faire des avances.10. Mettre en pace une caisse des subventionscomme le pratiquent certaines SACICAP.11. Faire des prêts à 0%.12. Mettre au point un dispositif CDE/UESAP pourune couverture nationale.13. Etendre le fonds de garantie de Roubaix àtout le territoire.14. Revisiter le champ du prêt amélioration del’habitat pour lui donner un effet de levier.
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