dimanche 1 juin 2025

ns 23 – 16 décembre 2008

AccueilAnciens numérosns 23 - 16 décembre 2008
■ Jurisprudence récente p. 2 à 4
Servitudes
✓ Pylônes électriques implantés avant le décret prévoyant l’indemnisation distincte de l’exploitant

Expropriation
✓ Une nouvelle DUP ne suffit pas à écarter la possibilité d’une rétrocession

Gestion locative
✓ Responsabilité de l’administrateur de biens en cas d’impayés de loyers

Loi Hoguet
✓ Non communication du registre des mandats à la cour : pas de commission

Vente
✓ Pollution des sols : qualité de déchet présumée si les terres perdent leur vocation
✓ Action en vices cachés et recours abusif
✓ Droit de préemption de la Safer : vente avec réserve d’usufruit

■ Au Parlement p. 5
✓ Les sénateurs votent la loi de finances
✓ Réforme du régime SIIC : analyse de Pierre Appremont, avocat
✓ En bref : dispositions transitoires pour les grandes surfaces
✓ Sur votre agenda p. 10

■ Étude de cas p. 8 à 10
✓ Le droit de propriété est-il en péril ?

■ Débats & analyses p. 11
✓ Les promoteurs analysent la crise
✓ La Fnaim en congrès
✓ L’UNPI dénonce une dérive catastrophique sur les taxes foncières

■ Étude p. 15
✓ Charges de copropriété :+ 3 % en 2007, selon la Cnab.


JURISPRUDENCERECENTEp.2à4ServitudesPylônesélectriquesimplantésavantledécretprévoyantl’indemnisationdistinctedel’exploitantExpropriationUnenouvelleDUPnesuffitpasàécarterlapossibilitéd’unerétrocessionGestionlocativeResponsabilitédel’administrateurdebiensencasd’impayésdeloyersLoiHoguetNoncommunicationduregistredesmandatsàlacour:pasdecommissionVentePollutiondessols:qualitédedéchetprésuméesilesterresperdentleurvocationActionenvicescachésetrecoursabusifDroitdepréemptiondelaSafer:venteavecréserved’usufruitAUPARLEMENTp.5LessénateursvotentlaloidefinancesRéformedurégimeSIIC:analysedePierreAppremont,avocatEnbref:dispositionstransitoirespourlesgrandessurfacesSurvotreagendap.10ETUDEDECASp.8à10Ledroitdepropriétéest-ilenpéril?DEBATS&ANALYSESp.11LespromoteursanalysentlacriseLaFnaimencongrèsL’UNPIdénonceunedérivecatas-trophiquesurlestaxesfoncièresSupprimerISFetbouclierfiscal?Pourmettreunpeud’ordredanslafiscalitédupatrimoine,unscé-narioseprécise.IlaétéesquissélorsdesrécentsdébatstenusauSénatàl’occasiondel’examenduprojetdeloidefinances.Leprésidentdelacom-missiondesfinances,JeanArthuis,estrevenuplusieursfoissurleseffetsperversdubouclierfiscalquiestcalculésurunrevenuréduitparl’effetdesnichesfiscales.Ilconsidèrequelebouclierfiscalest“l’enfantdel’ISF”.L’idéequedéfenddoncJeanArthuisetquesoutientaussiPhilippeMariniseraitdesupprimeràlafoisl’ISFetlebouclierfiscaletdecréer,àtitredecompensation,unetranchesupplémentaireàl’impôtsurlerevenu(voirp.6lecompte-rendudesdébats).Ceseraiteneffetunmoyendesimplifierasseznettementl’impositiondesrevenustoutenlimitantsesefftetsper-vers.Pourl’heure,ChristineLagardeafaitremarquerquelaréformedesnichesfiscalesquevaopérerlaloidefinancesestunpremierpas.Asuivre.Colloquesetcongrèsredoublentd’ingéniositépourtrouverlespé-cialistequipourradélivrerunmessageconvaincantsurlanaturedelacrisequenoustraversons.LaFnaimavaitainsidemandéàLucFerryd’apportersavisiondephilosophesurlacrise.Unedesidéesdel’ancienministredel’éducationestdemettrel’accentsurnoscontradictions.Exemple:unchefd’entrepriseattendd’uncôtédesonclientunacted’achattoujoursplusrapideettoujoursplusimportant.Lemêmehommedéploredel’autrecôtélesmanièresdesauvageonsqu’ilconstatechezsespetits-enfants.Maisonnepeutvouloirl’unetl’autre.Lacrisenousmetdoncfaceànoscontradictions.Elleenestpeut-êtredecepointdevuesalutaire(lirep.13).Danslajurisprudencerelevéecettesemaine,onliratoutparticu-lièrementdeuxarrêtsdelacourdeappeldeParisintéressantlesadmi-nistrateursdebiensetlesagentsimmobiliers.Lepremierconcernelares-ponsabilitépourfautedel’administrateurdebiens,enprésenced’uncontratdegarantiedesloyersimpayés.Lafauteconsistaitenl’espèceànepasavoirdélivréuncommandementdepayerdansles60joursaprèslepremiertermeimpayé,contrairementàcequiétaitprévudanslecontrat.L’arrêtfaituneapplicaitonclassiquedesprincipesdelarespon-sabilitécontractuelle.Lafaute(ladéclarationtardive)engagelarespon-sabilitédel’administrateurdebiensetluiimposederéparerlepréjudicesubiparleclient:ildoitrembourseraubailleurlessommesquin’ontpasétéprisesenchargeparl’assureurenraisondelafaute.Laprésenced’untelcontratdoitdoncenpratiqueinciterl’administrateurdebiensàunevigilancerenforcéedanslagestionlocative.Lesecondarrêtrefuseledroitàcommissiond’uneagencefauteparelled’avoirproduitenjusticeleregistredesmandats.N’ayantpuvérifierlarégularitédeceregistre,lacourd’appelrefused’admettreledroitàcommissiondel’agence…BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO spécial 2316DECEMBRE 2008ISSN1622-14199EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierETUDE p.15 Charges de copropriété:+ 3 % en 2007,selon la Cnab.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
16décembre 2008page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEEAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEServitudesPylônes électriques implantésavant le décret prévoyantl’indemnisation distincte del'exploitant(Cass. Civ., 3e, 19novembre 2008, n°1146 FS-P+B, rejet)M.V., exploitant des parcelles traverséesde pylônes électriques, avait demandé à lasociété RTE-EDF transport (RTE)l'indemnisation des préjudices en résultant.Débouté de sa demande en première ins-tance et en appel, il a formé un pourvoi.La Cour de cassation reprend les motifsd’appel pour confirmer le rejet:« Attendu […] qu'ayant constaté que lespylônes avaient été posés avant 1962 surdes parcelles que M.V. avait exploitées àpartir de l'année 1987 et relevé, d'unepart, que l'indemnisation distincte des pro-priétaires et des exploitants, à la suite del'installation de pylônes d'électricité,n'avait été prévue que par un décret du9février 1968 et que les accords ultérieursavaient admis que ces dispositions concer-naient les pylônes implantés après le1eroctobre 1967 et, d'autre part, que l'EDFavait antérieurement versé aux proprié-taires des indemnités forfaitaires défini-tives couvrant les préjudices de toute natu-re […], la cour d'appel a exactement rete-nu […] que la situation juridique définiti-vement constituée avant la mise en exploi-tation des terres par M.V. faisait obstacleaux demandes de celui-ci ».Observations de Jurishebdo: La présencede pylônes représente une contrainte fortepour l’exploitation agricole. D’où le princi-pe du versement d’une indemnité, histori-quement versée aux propriétaires, à char-ge pour ceux-ci d’en reverser une part àl’exploitant. Usage non contraignant quifut d’application inégale, si bien que lesexploitants avaient obtenu un droit directà indemnisation avec le décret n°68-127du 9février 1968. Problème: les protocolesissus de ce décret ne s’appliquaient qu’auxlignes implantées avant le 1eroctobre 1967.Nouvelle contestation, et nouveau proto-cole, dit « pylônes anciens», pour leslignes plus anciennes. Cependant, le texteexclut explicitement les pylônes « ayantdéjà fait l’objet d’une indemnisation » (art.2). Refusant de consacrer un droit à indem-nisation distinct pour l’exploitant, quin’existait pas avant 1967, la cour s’en tientà la conclusion juridique qui s’imposait:l'indemnisation définitive et forfaitairedéjà versée au propriétaire excluait cellede l'exploitant ultérieur.ExpropriationUne nouvelle DUP ne suffit pas àécarter la possibilité d’une rétro-cession(Cass. Civ., 3e, 19novembre 2008, n°1140 FS-P+B, Cassation)En juin1989, le préfet de la Réunion avaitdéclaré d'utilité publique l'acquisition parla commune du Tampon d'un terrainappartenant à M.A. Un nouvel arrêté dedéclaration d'utilité publique (DUP) avaitété pris le 7août 1998. En décembre2003,les consortsA., venant aux droits de M.A.,avaient assigné la commune en rétroces-sion. Déboutés en appel, ils se sont pour-vus en cassation:« Vu l'article 1erdu protocole additionneln°1 à la CEDH;Attendu que nul ne peut être privé de sapropriété que pour cause d'utilité publiqueet dans les conditions prévues par la loi etles principes généraux du droit internatio-nal;Attendu que pour débouter les expropriésde cette demande, l'arrêt retient qu'iln'existait au profit des propriétaires expro-priés aucun droit acquis à la rétrocessiondu seul fait de l'expiration du délai de cinqans de l'ordonnance d'expropriation et dela constatation de ce qu'à l'issue de cettepériode aucun aménagement conforme àl'affectation prévue n'avait été réalisé surla parcelle en cause, que la seule existenced'une nouvelle DUP en cours de validité,portant sur une opération ainsi déclaréed'utilité publique quel que soit son objetou son bénéficiaire et comprenant la par-celle en cause, suffisait à interdire qu'il soitfait droit à la rétrocession sollicitée, et quedès lors la question du rapport raisonnablede proportionnalité entre le but recherchéet les moyens mis en œuvre […] était sansincidence;Qu'en statuant ainsi, sans rechercher, com-me il le lui était demandé, si les consortsA.n'avaient pas été indûment privésd'une plus value engendrée par lebien exproprié, et n'avaient pas, enconséquence, subi une charge excessi-ve du fait de l'expropriation, la courd'appel n'a pas donné de base légale à sadécision».La cour renvoie l’affaire.Observations de Jurishebdo: Lorsquel'expropriant obtient une nouvelle DUPpour le bien exproprié, le droit de rétroces-sion se trouve paralysé (Civ., 3e, 17juin1998, n°96/21258 et 30mars 2005n°04/11385). Cette situation est d’autantplus sévère que la nouvelle déclarationconstitue « un acte administratif exécutoi-re dont il n'appartient pas au juge judiciai-re d'apprécier la légalité » (Civ., 3e,13novembre 2003, n°02-12648). Maislorsque la procédure n’a pas d’autre butque de faire obstacle au droit de rétroces-sion, elle est indubitablement entachéed’un détournement de pouvoir. Le Conseild’Etat, juge de la légalité des actes admi-nistratif, peut sanctionner ce détourne-ment par voie de question préjudicielle(CE, 12mai 2004, n°253586). La Cour decassation, une fois n’est pas coutume, usede la CEDH pour dire que la question de laproportionnalité des atteintes au droit depropriété n’est pas balayée par la nouvelleDUP. Manière, peut-être, d’appeler à unrenvoi devant l’ordre administratif.Gestion locativeResponsabilité del’administrateur de biens en casd’impayés de loyers(CA Paris, 2eCh.B., 27novembre 2008,n°07/11149)Les époux L.avaient confié la gestion loca-tive de leur bien au cabinet S.A la suited’incidents de paiement survenus en 2003,le cabinet avait fait délivrer des comman-dements de payer aux locatairesdéfaillants. Les comptes avaient pu êtresoldés, mais de nouveaux impayés étaientsurvenus en février2004. Un nouveaucommandement de payer n’avait été déli-vré, tardivement, que le 10décembre2004. Les époux L.ont assigné le groupe S.et obtenu sa condamnation à leur verser6061,50. Le cabinet S.a interjeté appel.« Considérant […] que le groupe S.avaitl’obligation contractuelle de faire déli-vrer un commandement de payeraulocataire dans les 60 jours au plus tard aprèsle premier terme impayé et d’adresser undossier complet du sinistre à l’assureur auplus tard 65 jours après le premier impayé;
16décembre 2008page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEque la déclaration tardive d’un sinistreavait pour effet de reporter d’autant saprise en charge(article7 des conventionsspéciales « loyers impayés »);Que le commandement de payer n’a étédélivré que le 10décembre 2004;Que l’assureur n’a, de ce fait, indemniséM.et MmeL. que pour la période du moisd’octobre au mois de décembre2004, soitpour une somme de 3283,88.;Que les incidents de paiement précédentsavaient donné lieu à des commandementsde payer […] dont les causes avaient été sol-dées; que le nouvel incident de paiementdevait donc nécessairement donner lieuà la délivrance d’un nouveau comman-dement et à sa déclaration auprès del’assureurdans les délais sus-énoncés;Que le groupe S.a donc commis unefaute de gestiondont il doit répondre àl’égard de M.et MmeL. […] ;Que le groupe S.doit donc payer à M.etMmeL. une somme équivalente à cellequ’ils auraient percevoir soit de leurlocataire soit de l’assureur;Que les locataires ayant versé entre lesmains du groupe S.une somme de10000 […] il subsiste un reliquat de6061,50 non pris en charge parl’assureur; que le groupe S.doit […]indemniser M.et MmeL. du montant decette somme ».Observations de Jurishebdo: Pour proté-ger le bailleur contre le spectre des loyersimpayés, le législateur et la pratique ontdéveloppé ces dernières années de nom-breux mécanismes de garanties (conven-tions loyers impayés, GRL). La jurispruden-ce, de son côté, a durci son appréhensionde la responsabilité des administrateurs debiens, rejoignant une tendance générale àl’égard des professionnels de l’immobilier.Les conséquences de la faute de gestions’avèrent lourdes: indemnisation des loyerset charges perdus, et, le cas échéant, de lagène de trésorerie (en cas d’emprunt). Laprésente espèce témoigne de ce quel’existence d’un contrat d’assurance nechange rien au principe: la faute de ges-tion engage le professionnel à une répara-tion intégrale des pertes par lui engen-drées. La condamnation se limitera toute-fois à ce qui aurait été effectivement per-çu, la Cour de cassation ayant précisé quele refus de sa garantie par l’assureur en rai-son de la faute de l’administrateurn’empêche pas la prise en compte de lafranchise (Civ., 1e, 30octobre 2008, n°07-11331). En toutes hypothèses, c’est le libel- du mandat et lui seul qui peut fonder laresponsabilité, au regard des missionsexplicites qu’il contient (reddition trimes-trielle des comptes, CA Paris, 5décembre2006, n°05/02086).Loi HoguetNon communication du registredes mandats à la cour: pas decommission(CA Paris, 2eCh.B., 20novembre 2008,n°07/10319)En avril2002, la SCI S.avait confié à lasociété F.un mandat pour vendre unappartement à Paris, la rémunération dumandataire étant fixée à 5%, à la chargedu mandant. Le 11mars 2003, un avenantau mandat stipulait finalement la commis-sion payable par l’acquéreur et la sociétéS.signait le même jour une promesse aubénéfice de MmeM. La vente était régulari-sée par acte authentique le 19juin 2003,précisant que les commissions des deuxmandataires étaient à la charge del’acquéreur, pour 53357,50 à chacund’eux. MmeM. ayant refusé de régler lescommissions, les cabinets immobiliers l’ontassignée en paiement. Le TGI de Paris les adéboutés de leur demande. Le cabinet F.ainterjeté appel.« Considérant qu’il résulte de l’article 72du décret du 20juillet 1972 que les man-dats sont mentionnés par ordre chronolo-gique sur un registre, le numérod’inscription sur le registre étant porté surcelui des exemplaires qui reste en la pos-session du mandant […];Considérant qu’en l’absence de commu-nication, par la sociétéF., du registreprévu par le texte précité, la régulari- du mandat et de son avenant nepeuvent être vérifiées, de sortequ’aucune commission ne peut êtreréclamée sur leur fondement;Considérant qu’il sera ajouté que l’avenantau mandat du 29avril 2002, prévoyant quela rémunération est à la charge del’acquéreur, est daté du jour de signaturede la promesse par le promettant, soit du11mars 2003, de sorte que la sociétéF.n’établit pas qu’elle était titulaire, préa-lablement à ses démarches, d’un mandatécrit délivré à cet effet par le vendeur ».Le jugement est confirmé.Observations de Jurishebdo: Les condi-tions de forme du mandat sont requises advaliditatem. Qu’une seule des règles for-melles s’avère irrégulière, et le mandat estnul, avec cette conséquence immédiateque le droit à commission disparaît. La pré-sente affaire témoigne à ce titre de ce quele doute ne bénéficie pas à l’agent immo-bilier.Dans ces temps de responsabilité accruepour ces professionnels, ceux-ci doiventêtre en mesure d’attester de la régularitéde leur registre et mandats. En empêchantles juges d’opérer leur contrôle, le cabineta créé en sa défaveur une présomptiond’irrégularité du lien registre/mandant.Rappelons que le mandat doit en effetcomporter mention du numérod’inscription sur le registre, à peine de nul-lité (Civ., 1re, 16novembre 2004, n°02-10301) lequel doit obligatoirement êtretenu par ordre chronologique (Civ., 1re,16octobre 2001 n°99-16920). Le but de ceformat est de délimiter précisément lapériode durant laquelle les diligencespourront fonder un droit à rémunération(Civ., 1re, 24octobre 2006, n°05-11258).Sans registre, pas de preuve formelle del’antériorité du mandat avantl’intervention.VentePollution des sols: qualité dedéchet présumée si les terres per-dent leur vocation(CA Paris, 2eCh.B., 20novembre 2008,n°04/05959)En juin1991, la société G.avait promis devendre à la Lyonnaise des eaux 4 hectaresde terrains supportant un ensemble immo-bilier industriel à Croissy-sur-Seine (Yve-lines). Le 30octobre, l’acte de vente étaitpassé entre la sociétéF., filiale de la Lyon-naise et substituée à elle, et la sociétéV.,venant au droit de la société G.Desforages pratiqués en 1994 dans les puits decaptage ayant révélé des concentrationsd’hydrocarbures supérieures aux normesde potabilité, la Lyonnaise avait fait réali-ser l’excavation de 50000 tonnes de terrespolluées, pour un coût de 3908853,76,puis assigné la société V en rembourse-ment de cette somme. Déboutée par juge-ment du 26novembre 2003, elle a interje- appel.« Considérant que la société Lyonnaise desPages réalisées par Hélène Lécot
eaux fonde principalement son action surla responsabilité quasi délictuelle encouruepar la sociétéV., du fait de l’inexécution deson obligation légale de remise en état dusite litigieux […];Qu’il s’ensuit que les dispositions légalesrelatives à la garantie pour vice caché […]sont dénuées d’incidence sur la solution dulitige […];Considérant que la société V.soutient avoirsatisfait aux obligations qui lui étaientimposées, en l’état du droit positif à ladate de la vente […];Mais considérant, en premier lieu, quelasociétéV., exploitante d’une installa-tion classée, avait, en application desprescriptions impératives de la loi du19juillet 1976 modifiées et reprises parl’article L.511-1 du code del’environnement ainsi que l’article 34-1 dudécret du 21septembre 1977,l’obligation de remettre, à la fin deson exploitation, les terrains en l’étatet de prendre toutes mesures utilespour dépolluer les sols, le non respectde cette mesure constituant une infractionpénale, en sorte que, nonobstant tout rap-port contractuel de droit privé, la sociétéLyonnaise des eaux est fondée à seprévaloir des manquements del’intimée à ces prescriptions légalespour rechercher la responsabilité qua-si délictuelle de cette dernière[…];Considérant, en deuxième lieu, que lasociété V.a également manqué à son obli-gation d’élimination des déchets polluantsalors que constitue un déchet, au sens del’article 1er de la loi du 15juillet 1975 codi-fiée à l’article L.541-2 du code del’environnement, « tout résidu d’un pro-cessus de production, de transformationou d’utilisation, toute substance ou maté-riau produit ou, plus généralement, toutbien meuble abandonné ou que sondétenteur destine à l’abandon », en sorteque des terres polluées doivent êtreconsidérées comme des déchetslorsque le détenteur est tenu de lesexcaver en raison de la pollution,qu’en effet, la qualité de déchet estprésumée, sauf preuve contraire,lorsque, du fait de la pollution, cesterres ne peuvent être utiliséesconformément à leur vocation […];Considérant, au vu de ces éléments, que lasociété V.sera condamnée à régler à laLyonnaise des eaux la somme de1091127 retenue par l’expert comme enstrict rapport avec les travaux indispen-sables ».Observations de Jurishebdo: Une pollu-tion subsistante non révélée avant la ventepeut constituer un vice caché (Civ., 3e,8juin 2006, n°04-19069). Dans ce cas,l’acquéreur pourra, classiquement, pour-suivre la résolution de la vente ou requérirune diminution du prix. Mais la présenteespèce sort de ce cadre civiliste tradition-nel. En effet, la Lyonnaise avait intenténon pas une action contractuelle, mais uneaction délictuelle. Surtout, elle n’avait pasattendu que le juge ordonne la dépollu-tion, mais engagé d’elle-même la déconta-mination, se fondant sur l’urgence. Lesjuges d’appel, censurant la première ins-tance, justifient cet interventionnisme,proche du pouvoir de police, et accueillentl’action fondée sur des manquements audroit environnemental. Et c’est en raison,non pas de la tromperie, mais du principe« pollueur payeur » que le ven-deur/exploitant doit supporter les frais deremise en état (Civ., 3e, 2avril 2008, n°07-12155, 07-13158). Cependant, l’influencede la garantie des vices cachés demeure: ladéfinition ici donnée du déchet fait resur-gir le contrat de vente, la « vocation » per-due des terres renvoyant à la « destina-tion » devenue impropre. La notion dedéchet constitue il est vrai un point sen-sible. Si la jurisprudence française a pusembler plus restrictive que celle de laCJCE, notamment parce s’attachant àl’idée « d’abandon », c’est-à-dire un délais-sement volontaire du déchet, les défini-tions tendent à se rejoindre. C’est le caspour la pollution des sols: à l’instar de laCJCE, les juges français écartent ici l’idéeselon laquelle le déchet doit être meuble,pour faire entrer dans le champ de l’articleL.541-2 des terres polluées même nonexcavées (CJCE, 7 sept. 2004, aff. C-1/03,Van de Walle).VenteAction en vices cachés et recoursabusif(CA Paris, 2eCh.B., 20novembre 2008,n°07/11754)M.H. et MelleB.avaient acheté un apparte-ment à Paris. Se plaignant de nuisancesdécouvertes peu après la vente, et del’absence de chauffage collectif, ils avaientassigné leur venderesse en garantie desvices cachés. Déboutés en première instan-ce, ils ont interjeté appel.« Considérant […] qu’il est constant queM.H. et MelleB.ont visité avant del’acquérir l’appartement litigieux;Qu’ils n’ont pas pu ne pas remarquer quele rez-de-chaussée de l’immeuble étaitoccupé par un magasin à l’enseigne« Franprix »; qu’un tel commerce génè-re nécessairement des nuisances audi-tivesaux heures très matinales de livrai-son des palettes […];Que ni le compromis de vente ni l’acteauthentique qui s’en est ensuivi ne men-tionnent que le bien vendu est équipéd’un chauffage collectif central par le sol,ce qui était, selon les allégations de M.H.et de MelleB., un des critères de leur achat;Qu’aussi,invoquer l’existence de vicescachés pour tenter d’obtenir une dimi-nution a posteriori du prixd’acquisition de leur appartement estpour le moins audacieux, d’autant quele jugement qu’ils ont frappé d’appel étaitparfaitement motivé et tout à fait compré-hensible pour un profane;Que, cependant, le dommage qu’ils ontainsi occasionné à leur venderesse par unappel manifestement abusif est suffi-samment réparé par l’application que laCour fait infra des dispositions de l’article700 du CPC, sans qu’il y ait lieu de luiallouer en sus des dommages et intérêts ».La cour condamne les requérants à 5000au titre de l’article 700 du CPC.Observations de Jurishebdo: Remplaçantl’ancienne « amende de fol appel »,l'article 680 du CPC dispose aujourd’huique l'acte de notification d'un jugement àune partie doit indiquer que « l'auteurd'un recours abusif ou dilatoire peut êtrecondamné à une amende civile et au paie-ment d'une indemnité à l'autre partie ». Laqualification de recours abusif procèded'un pouvoir propre au juge. Il relèvera cequi, dans le comportement du demandeur,a fait dégénérer le droit en faute: « actede malice, mauvaise foi ou erreur grossièreéquipollente au dol » (Civ., 2e, 11janvier1973, n°71-12446). Quant à la sanction, lesmagistrats peuvent user en équité del’article 700 du CPC, destiné au rembourse-ment des frais irrépétibles. Une condamna-tion à des dommages et intérêts distinctsnécessiterait une motivation (Civ., 2e,16décembre 2008page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
Réforme du régime SIICPhilippe Marini a présenté le 24novembretrois amendements concernant le régimedes SIIC (JO Sénat déb. 25 nov. p.7369).1. Le premier concerne les règles dedétention du capital des SIIC. Lessociétés ont jusqu’au 1erjanvier 2009 pourrespecter le plafond de détention de 60%du capital par une même entité. PhilippeMarini propose de repousser ce délai, maisaussi de préciser le régime de sortie durégime fiscal si cette condition n’est pasrespectée et enfin d’étendre le régime SIICaux droits réels immobiliers, tels que lesconcessions ou des droits d’occupation àlong terme du domaine public.Cela “permettrait aux collectivitéspubliques de trouver des partenaires pourfinancer des projets immobiliers portantsur des infrastructures sans pour autanttoucher au régime juridique de la conces-sion ni aliéner les sols”, explique PhilippeMarini.Eric Woerth a toutefois obtenu le voted’un sous-amendement pour modifier le16décembre 2008page5JURIShheebbddooimmobilierAAUU PPAARRLLEEMMEENNTTEENN BBRREEFFLes sénateurs votent la loi de financesLes sénateurs ont voté les trois amendements de Philippe Marini relatifs au régi-me SIIC et ont débattu de l’opportunité de supprimer l’ISF avec le bouclier fiscal.régime proposé par le sénateur. Alors quePhilippe Marini proposait une durée desuspension de 2 ans pendant laquelle laSIIC serait soumise à l’IS sans sortir durégime SIIC, le ministre a proposé uneannée de suspension (vote del’amendement I-7 rectifié).Thierry Foucaud a pour sa part critiqué lerégime SIIC en ce qu’il favorisait la vente àla découpe et la spéculation; argumentcontesté par Philippe Marini qui relèveque les SIIC investissent très marginale-ment dans l’immobilier de logement(p.7371).2. Le 2eamendement concerne l’article 210E du CGI qui taxe les plus-values au tauxréduit de 16,5% les opérationsd’externalisation d’actifs immobiliers versles sociétés d’investissement immobilier quifont appel public à l’épargne et vers lesfonds de type OPCI, sous engagement deconservation des actifs pendant 5 ans. Lerégime prenant fin au 31décembre 2008,Philippe Marini propose de le repousser àfin 2011, tout en portant le taux de16,5% à 19%. L’amendement (I-8) a étévoté avec un sous-amendement du Gou-vernement pour étendre le taux de 19%,à “l’ensemble des plus-values à caractèreimmobilier le taux de 16,5% s’appliquejusqu’à présent”. Il s’agit par exemple destransformations de sociétés en SIIC ou deplus-values sur titres de sociétés àprépondérance immobilière.3. Enfin, le 3eamendement (I-9) a deuxobjets. Il prévoit, pour les acquisitionsd’immeubles faisant l’objet derestruc-turation lourde, que la démolition suiviede reconstruction n’entraîne pas rupturede l’engagement de conservation. Un délaid’achèvement des travaux dans les 5 ansde l’acquisition est toutefois prévu (sous-amendement I-244 du Gouvernement). Ledeuxième point visait à autoriser le reportde l’engagement de conservation del’immeuble vers un contrat de crédit-bail,mais le Gouvernement a obtenu sonretrait. L’amendement I-9 rectifié a étévoté (p.7373).François Marc a proposé de réduire de60% à 50% le seuil permettant de faire22novembre 1984, n°83-13817). Unpoint: l’avocat a en principe l’obligationde déconseiller l’exercice de voies derecours abusives (Civ., 1e, 23novembre2004 n°03-15090, 03-16565). Ce qu’il n’aen l’espèce, à l’évidence, pas fait. H.LDroit de préemption de la SAFERVente avec réserve d’usufruit(Cass. Civ. 3e, 19 nov. 2008, n°1138, FP+P+B+I,cassation partielle)Le propriétaire d’un terrain avec une mai-son projetait de vendre l’ensemble avecune réserve d’usufruit portant sur la seulemaison. La vente est jugée dans le champdu droit de préemption de la Safer:« Mais attendu qu'ayant relevé qu'il résul-tait tant des termes de la déclarationd'intention d'aliéner que des documentsproduits comme des conditions intrin-sèques de la vente - prix comptant et via-ger, mention d'une réserve d'usage etd'habitation au bénéfice du vendeurportant sur la seule maisonavec courattenante et droit de passage et excluanttoute idée d'usufruit du tout - quel'intention des parties était de vendrele bien "en toute propriété", la courd'appel en a exactement déduit que laSAFER pouvait exercer son droit de pré-emption ».L’arrêt est toutefois cassé pour avoir admisla validité de la préemption alors que, 15jours après mise en demeure de signerl’acte authentique en application del’article L 412-8 al. 4 du code rural, celui-cin’avait toujours pas été signé.Faute de respecter le délai de 15 jours, ladéclaration de préemption est nulle.Observations de Jurishebdo: l’argumentsur le délai a porté mais non celui surl’objet de la vente. En application del’article L 143-4 du code rural, sont excluesdu droit de préemption de la Safer “lesaliénations moyennant rente viagère ser-vie pour totalité ou pour l'essentiel sousforme de prestations de services person-nels”. En l’espèce, la réserve de droitd’usage portant sur la seule maison a étéjugée insuffisante pour échapper au droitde préemption. ZUS: Fadela Amara a déclaré quel’observatoire national des zones sensiblesest devenu un outil indispensable et elles’est prononcée en faveur de sa pérennisa-tion (JO AN déb. 26 nov. p.7744).Sans-abris: Christine Boutin déclarait le26novembre aux députés: “je m’engageaujourd’hui à lancer une étude surl’hébergement obligatoire sitôt que latempérature tombe en dessous de sixdegrés” (JO AN déb. 27 nov. p.7811).Grandes surfaces: dispositions tran-sitoires. Répondant à une questiond’Annick Le Loch, Luc Chatel confirme quela circulaire d’août 2008 a été retirée le24octobre. Il indique que Jean-Paul Char-rié travaille à l’évaluation de la mise enœuvre de la loi de modernisation del’économie et qu’il “proposera au Gouver-nement des évolutions législatives afind’assurer un bon équilibre entre la grandedistribution et le commerce de proximité,une meilleure fluidité, une meilleure liber-té, une plus grande concurrence dans ladistribution” (JO AN déb. 27 nov. p.7812).RSA: Les députés ont adopté le26novembre le texte de la CMP relatif à lagénéralisation du revenu de solidaritéactive (JO AN déb. 27 nov. p.7756).
bénéficier du taux réduit de TVA lafourniture de chaleurlorsqu’elle estproduite à partir de la biomasse, géother-mie ou d’énergie de récupération. Il l’afinalement retiré, Christine Lagarde indi-quant que cette mesure était prévue àl’article 40 du collectif budgétaire de find’année (p.7432). Auto-liquidation du bouclier fis-cal, avant sa suppression?Jean Arthuis, à propos d’un amendementvisant à supprimer le bouclier fiscal (I-163,repoussé) a indiqué que le systèmeaboutissait “à une totale incohérence dudispositif” car avec un revenu de référencede 100, on peut, avec défiscalisation, par-venir à un revenu de 20 et le bouclier fis-cal s’applique alors sur 20 et non sur 100(p.7440). Il propose donc la suppressionde l’ISF, du bouclier fiscal et la création encontrepartie d’une tranche supplémen-taire de l‘impôt sur le revenu, à 45%.Philippe Marini confirme, qu’en montant,les restitutions d’impôt sont très majori-tairement faites à des redevables de l’ISF(p.7441).Il a toutefois obtenu le vote d’un amende-ment (n° I-14 rectifié) qui permet au con-tribuable de procéder à l’autoliquidationdu bouclier fiscal: le contribuable fait sadéclaration et liquide ses droits. Il paie latotalité de l’ISF, s’il en est redevable, maiss’il est en situation de versement excessifpar rapport aux droits qu’il a calculés, ilcontacte une créance sur l’Etat. Elle estremboursée l’année suivante, sansdémarche supplémentaire de sa part(p.7442).Jean Arthuis a fait observer qu’on pouvaitse demander si cette créance sur l’Etatdevait entrer dans la base de calcul del’ISF. Pour Christine Lagarde la réponseserait plutôt négative…Le 25novembre, Philippe Dominati ademandé la suppression de l’ISF, esti-mant que pour une recette de 4milliardsd’euros, le manque à gagner serait de7milliards (JO Sénat 26 nov. p.7454). Lesénateur a finalement retiré son amende-ment (n°I-216), Philippe Woerth prévoyantla remise d’un rapport sur les expatriés fis-caux. Un amendement a toutefois étéadopté sur l’ISF à propos des parts degroupements fonciers agricoles (n° I-45 bis,voté p.7457).Philippe Dominati voulait aussi majorer16décembre 2008page6JURIShheebbddooimmobilierAAUU PPAARRLLEEMMEENNTTRéforme des SIIC: l’analyse de Pierre AppremontAvocat associé chez Lefèvre, Pelletier & associés, Pierre Appremont commentait ce9décembre les dispositions du PLF concernant les SIIC.- Pour la prorogation du régime SIIC 3(article210 E du CGI), le régime qui devait ces-ser fin 2008 est prorogé jusqu’à fin 2011, mais en contrepartie, le taux d’imposition desplus-values est porté de 16,5 à 19%.- Le texte voté indique qu’il est possible d’effectuer des opérations de restructurationlourde, sans que cela remette en cause l’engagement de conservation. Pour PierreAppremont, il s’agit simplement d’une confirmation. Il indique que “l’engagement deconservation de l’immeuble n’est pas remis en cause si les constructions acquises sontdétruites pour être remplacées par des constructions nouvelles”.- L’avocat explique par ailleurs l’intérêt de l’amendement, qui a été repoussé relatif aucrédit-bail.Si une SIIC achète un bien et veut le refinancer en crédit-bail, cela pose une difficulté enraison de l’engagement de conservation qu’elle a souscrit et qui est remis en cause dansla mesure le crédit-bail s’accompagne d’une cession de l’immeuble à l’organisme decrédit-bail. Il était donc demandé que cette opération ne soit pas assimilée à une ruptu-re de l’engagement de conservation.Certes, il est possible que la vente soit faite directement à l’organisme de crédit-bail,d’autant que cela évite une double mutation, mais ajoute Pierre Appremont, “c’est pluscompliqué pour le vendeur qui doit s’assurer que l’acquéreur SIIC souscrit l’engagementde conservation”.- Le régime SIIC est par ailleurs étendu aux opérations réalisées en PPP. Actuelle-ment, le régime suppose en effet la détention par la SIIC d’un droit réel, ce qui écartaitles opérations l’investisseur n’était titulaire que d’un droit d’occupation temporairesur le domaine public.- Enfin, les SIIC disposaient d’un délai de 2 ans pour que leur actionnariat descendesous le seuil de 60%. Il s’agit, rappelle le cabinet d’avocats, d’éviter que des sociétéscotées soient détenues à 60% ou plus par un actionnaire ou un groupe d’actionnairesagissant de concert. Le but est de supprimer les SIIC captives.Il leur est accordé un an de plus, jusqu’au 1erjanvier 2010 pour descendre sous le seuil de60% et le texte précise le régime fiscal applicable si ce seuil n’est pas respecté.Le revenu locatif et les plus-values réalisées sont alors imposables à l’IS.l’abattement à pratiquer sur la valeur de larésidence principale dans l’assiette de l’ISF(n° I-218). Michel Charasse y voit uneprovocation et invite son collègue à la pru-dence. Philippe Dominati l’a retiré(p.7460).Quant à Nicole Bricq, elle a suggéréd’écarter du plan de soutien aux banques,celles qui distribuent des crédits hypothé-caires, mais son amendement (n° I-105) aété rejeté (p.7469).Gérard Miquel a tenté, mais sans succès,d’obtenir la réduction des frais d’assiettede recouvrement, de dégrèvement et denon-valeur prélevés par l’Etat pour la ges-tion de la taxe d’enlèvement des orduresménagères (amendement n°I-75, rejeté,p.7511).Vente de terrains de la Défenseaux communesLe 26novembre, les sénateurs ont adoptél’article 32 bis qui autorise la cessiond’immeubles domaniaux reconnus inutilespar le ministre de la défense, dans le cadred’opération de restructuration, à un eurosymbolique. En cas de revente dans undélai de 15 ans, la commune reverse lamoitié de la plus-value. La même obliga-tion pèse sur les acquéreurs successifs. Lebut de la cession est de permettre desopérations d’aménagement, un amende-ment (I-240) y a ajouté les opérations derecherche ou d’enseignement supérieur(article voté, JO déb. Sénat 27 nov.p.7593).Lors de la seconde délibération, le ministrea demandé la suppression de l’article 2quinquies A qui a réduit la portée du dis-positif detaux réduit de TVA pour leslogements situés dans les zonesd’aménagement de rénovationurbaine(p.7634). Les textes ont été votés(p.7649) et l’article 2 quinquies A a doncété supprimé.L’ensemble du projet de loi de finances aété voté (p.7656).
16décembre 2008page7JURIShheebbddooimmobilierNNOOUUVVEEAAUUIl est paru.RREECCUUEEIILL DDEE JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEHORS SÉÉRIE NN°° 55 - DDÉÉCCEEMMBBRREE 22000088UUNN AANN DDEE DDÉÉPPÊÊCCHHEESSDDEE JJUURRIISSHHEEBBDDOO IIMMMMOOBBIILLIIEERRConseil dÉtat, Cour de cassation, cour dappel de Paris>Ce recueil de jurisprudencede JurishebdoImmobilier vous proposeun an de dépêchesrassemblées par thèmesdes baux à l’urbanisme en passant par lacopropriété ou la fiscalité immobilière.>Une synthèse de 300 arrêtsen droitimmobilier qui, pour la plupart, ont faitl’objet de dépêches envoyées au fil des joursà ceux de nos abonnés qui ont opté pour laformule Mél.>En voici un recueil thématique, sous unformat pratique (A5), facile d’utilisation.>Arrêts du Conseil d’Etat, de la Cour de cas-sation et de la cour d’appel de Paris analysésde novembre2007 à octobre2008.Près de 300 arrêtsen droit immobilier80 pagesFormat A5Prix: 89 euros TTCPrix spécial abonnés: 69 eurosTTCParution: 9décembre 2008Adressez-nous dès aujourd’hui votre bulletin de commande,vous recevrez par retour du courriervotre recueil de jurisprudence de Jurishebdo Immobilier.NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL:SIGNATUREet cachet de la société:BULLETIN DE COMMANDE22%de réduction pour les abonnésOUI, je souhaite recevoir le Recueil de jurisprudence de Jurishebdo Immobilierau prix spécial abonnés de 69 euros TTC (dont 2,1% de TVA, au lieu de 89, prix normal).Règlement Ci-joint mon chèque de 69 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès réception de mon paiement Je renvoie ce bulletin par fax au 01 46 45 77 86.Je réglerai à réception de factureA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi ns23UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE
16décembre 2008page8JURIShheebbddooimmobilierEETTUUDDEE DDEE CCAASSLa chambre FNAIM Paris Ile-de-France avaitorganisé le 19novembre dernier au seinde l’Université de Paris II Panthéon Assas la4econférence de ses Avocats-conseils, sur lethème: « Le droit de propriété est-il enpéril? ». L’occasion d’aborder, sous formede cas pratiques, certaines des probléma-tiques juridiques auxquelles sont aujour-d’hui confrontés les professionnels del’immobilier. Le président de la chambreFNAIM IDF, Marcel Ricard, a ouvert lesdébats en remerciant Louis Vogel, prési-dent de l’Université de Paris II, pour sonaccueil, soulignant le caractère fortementsymbolique d’une rencontre des adhérentsdans ce lieu de savoir. Il a rappelé la volon- de la FNAIM de continuer à former sesadministrateurs de biens, syndics de copro-priété et transactionnaires, et évoquél’intérêt d’une réflexion autour « d’unegrande profession du droit » et del’ouverture de celle-ci à l’immobilier. « Nosactivités sont essentielles à la société, puis-qu’elles portent sur l’habitat, c’est-à-dire lebien matériel le plus précieux de nos conci-toyens. Mais au-delà de l’aspect écono-mique, il y a l’aspect humain: les profes-sionnels de l’immobilier, par leur activité,leur compétence, participent au bien-êtredes individus, en recherchant le bien cor-respondant à leur besoin et à leursattentes et en favorisant la transmission deces biens aux futures générations ».Etudes de casCopropriété, sécurité et droit depropriétéLa première table ronde de la conférencea porté sur la question de la protection dela propriété privée par les professionnelsde l’immobilier. Imaginant le cas d’unimmeuble collectionnant les malheurs, lesavocats ont développé certains des pro-blèmes posés par la sécurité des biens etdes personnes en copropriété, en lien avecla défense de la propriété privée etl’exercice des libertés publiques.Intervenants: Christian Frememaux, Chris-telle Rigal-Meyer, Jean-Pierre Forestier,avocats.Les faitsDans un immeuble en copropriété, situédans un quartier sensible:1. Les copropriétaires envisagent de mettreen place un système de fermeture del’immeuble, mais la question des modalitésd’ouverture fait débat.2. Certains copropriétaires, de confessionjuive, réclament un système d’ouvertureleur permettant de respecter les principesde leur religion pendant le shabbat, c’est-à-dire ne pas avoir à actionner un systèmed’énergie électrique.3. La porte du parking s’est bloquée enposition ouverte, des dégradations et cam-briolages ont eu lieu et les copropriétairesréclament justice.4. Une concierge a été embauchée par lesyndic. Suite à de multiples différents avecles copropriétaires, elle a subi des agres-sions verbales et physiques et demanderéparation.5. La porte d’entrée, défectueuse, s’estrefermée brutalement et a provoqué lachute mortelle d’un occupant.Le contexte juridiqueDroit à la défense de la propriété privéeDéclaration des Droits de l’Homme du26août1789, article17: « La propriétéétant un droit inviolable et sacré, nul nepeut en être privé, si ce n’est lorsque lanécessité publique, légalement constatée,l’exige évidemment, et sous la conditiond’une juste et préalable indemnité ».Mandat de gestion du syndic Article1991du code civil: « Le mandataire est tenud'accomplir le mandat tant qu'il endemeure chargé, et répond des dom-mages-intérêts qui pourraient résulter deson inexécution. Il est tenu de mêmed'achever la chose commencée au décèsdu mandant, s'il y a péril en la demeure ».Article1992: « Le mandataire répond nonseulement du dol, mais encore des fautesqu'il commet dans sa gestion ».Responsabilité du syndic Jurisprudencede la Cour de cassation: La responsabilitédu syndic est contractuelle à l’égard dusyndicat (Cass. Civ. 3e, 10octobre 1990)mais elle peut aussi être engagée à l’égardde chaque copropriétaire individuelle-ment, sur le fondement délictuel (Cass. Civ.3e, 6mars 1991).La question de droitAu-delà de la sécurité juridique del’immeuble, le syndic est-il le garant de lasécurité tout court? A-t-il une obligationd’initiative, ou bien seulement une missiond’information de ses copropriétaires, afinque ceux-ci prennent le cas échéant lesdécisions qui leur incombent?La mise en place d’un systèmede fermeture de l’immeubleLa loi sur la prévention de la délinquancedu 5mars 2007 a quelque peu refondé laloi du 10juillet 1965 fixant le statut de lacopropriété des immeubles bâtis, en vuenotamment de faciliter la fermeture desimmeubles. Elle a en partie manqué sonobjectif, car deux dispositions fonctionnentdésormais en opposition:Article25 n): « Ne sont adoptées qu'à lamajorité des voix de tous les coproprié-taires… les travaux à effectuer sur les par-ties communes en vue de prévenir lesatteintes aux personnes et aux biens »;Article26 e): « Sont prises à la majorité desmembres du syndicat représentant aumoins les deux tiers des voix les décisionsconcernant… e) Les modalités d'ouverturedes portes d'accès aux immeubles. En casde fermeture totale de l'immeuble, celle-cidoit être compatible avec l'exercice d'uneactivité autorisée par le règlement decopropriété. La décision d'ouverture estvalable jusqu'à la tenue de l'assembléegénérale suivante ».Ainsi, quand l’assemblée générale a déci-dé, sur la majorité de l’article 25 n),d’installer un système de fermeture, il y alieu de se référer à la majorité de l’article26 e) pour les modalités d’ouverture. Laconséquence aberrante de ce dispositif estqu’à défaut de réunir la majorité des deuxtiers de l’article 26, la décision d’ouvertureLe droit de propriété est-il en péril?C’était le thème du débat organisé par la Fnaim Ile-de-France à l’Université Paris II, à la lumière d’une étudede cas pratiques.
tombe et l’immeuble doit être fermé enpermanence. La Commission de la copro-priété est intervenue dans une 25e recom-mandation du 1erjuillet 2008 sur cepoint et a tenu à rappeler que sil’assemblée générale est compétente surle fondement de ces dispositions pourdécider « des conditions d'ouverture desportes d'accès aux immeubles pour rendrela fermeture totale compatible avecl'exercice d'une activité autorisée par lerèglement de copropriété », elle l’est« aussi, plus généralement, toutes les foisqu'elle l'estime nécessaire » pour se pro-noncer sur les conditions d’accès del’immeuble. Par ailleurs, la décisiond'ouverture n’étant valable que jusqu'à latenue de l'assemblée générale suivante, laCommission recommande au syndicde« veiller à porter la question des modalitésd'ouverture au vote de l'assemblée géné-rale qui suit celle ou cours de laquelle aété prise la décision d'ouverture ». Car,« faute de quoi, cette dernière devientcaduque lors de la tenue de l'assembléegénérale suivante et la fermeture totaledes portes d'accès aux immeubles s'imposealors ».Droit de propriété et libertéde culteLes copropriétaires de confession juive quine peuvent, selon leur religion, activer unsystème d’énergie durant le shabbat, duvendredi soir jusqu’au samedi matin. Il y adonc eu des demandes de certains copro-priétaires pour obtenir une clef méca-nique afin de ne pas avoir à utiliser unsystème d’énergie électriquepouractionner les systèmes d’ouverture desaccès à l’immeuble. La cour d’appel deParis a eu à se prononcer sur une telledemande, engagée par des locatairescontre le bailleur. Elle avait accueilli lademande sur le fondement de la libertéde culte. Mais c’est précisément sous levisa de l'article 9 de la CEDH que la Courde cassation a cassé l’arrêt (Civ., 3e,18décembre 2002, n°01-00519). Dans uneaffaire similaire, la CA de Paris a rejeté lademande d’annulation de la résolution del’assemblée générale des copropriétairesayant refusé l’installation de ce mécanis-me, estimant qu’il y avait un autre moyenpour ces copropriétaires de solliciter16décembre 2008page9JURIShheebbddooimmobilierEETTUUDDEE DDEE CCAASSBibliographieScènes de la jurisprudence administrativeUn ouvrage particulièrement original pour un livre de droit: mettre en scène sousforme de dessins en couleur des grands arrêts de lajurisprudence administrative. C’est le pari qu’arelevé avec bonheur Jean-François Théry qui a pas- de longues années au Conseil d’Etat, il y aoccupé de nombreuses fonctions.On y découvre ainsi des arrêts dont le nom n’estpas inconnu des juristes, comme le bac d’Eloka oula fameuse jurisprudence Couitéas. Cette dernièreremonte à 1923 mais fonde depuis la responsabili- de l’Etat pour inexécution des jugementsd’expulsion. La voici donc mise en bande dessinée!Nul doute que les juristes y trouveront goût pourfaciliter la mémorisation de ces grands arrêts.Préfacé de Marceau Long120 pages. 48euros. Litec. Tél. 0145589000.Un haut fonctionnaire de l’État« croque » des monuments dudroitJean-François Théry, conseiller d’État et ancien prési-dent de section au Conseil d’État, publie, aux éditionsLitec, un recueil d’illustrations des grands arrêts de lajurisprudence administrative.Convoquer le dessin d’humour pour illustrer le droit est un pariambitieux, relevé avec brio par Jean-François Théry dont les 40années passées au Conseil d’État ne préjugeaient pas d’un talentde dessinateur.Litec, éditeur de codes et d’ouvrages universitaires et profession-nels, s’est, depuis trois ans déjà, lancé dans l’édition de livres d’il-lustrations prenant le droit pour thème.Après Adages et Maximes du droitet Curiosités de l’histoire dudroit (tous deux d’André Laingui) ce sont aujourd’hui les Grandsarrêts de la jurisprudence administrative (véritable monuments dudroit français que tous les étudiants et juristes étudient et connais-sent) qui prennent vie et couleur dans un album riche de cin-quante planches en couleurs intitulé Scènes de la jurisprudenceadministrative.Faire vivre le droit, matière réputée sèche et technique, en lui don-nant forme et couleur, dévoiler l’humanité cachée sous les simplesréférences aux grandes affaires qui ont construit notre droitmoderne, voici le tour de force réussi par cet ouvrage.LAUTEURJean-François Thérya passé 40 ans auConseil d’État occupant, entres autres,les fonctions de commissaire duGouvernement au contentieux, de pré-sident de sous-section et de présidentde la section du Rapport et des études.À ses moments perdus, il illustre lesgrands arrêts de la jurisprudence admi-nistrative qu’il nous livre ici assortis dequelques commentaires.Ses illustrations ont été exposées à laGalerie Soufflot, au sein de la faculté dedroit de la place du Panthéon en octo-bre 2007.L’ouvrage est préfacé par MarceauLong, vice-président honoraire duConseil d’État.Format210x270120pages48Informations et service de presse :Yannick Le Hoariec01 45 58 94 55yannick.lehoariec@lexisnexis.frJulien Morel01 71 72 47 76julien.morel@lexisnexis.frJean-François Théry se tient à ladisposition de la presse pourtoute demande d’interviewl’attribution de ces clefs: l’article 25 b) dela loi de 1965, et «L'autorisation donnée àcertains copropriétaires d'effectuer à leursfrais des travaux affectant les parties com-munes ou l'aspect extérieur de l'immeuble,et conformes à la destination de celui-ci ».Selon la cour, dès lors que le problème neconcernait pas l’intérêt général, l’ensembledes copropriétaires n’avait pas à se voirfacturer le complément de travaux néces-saire. La responsabilité du syndic et celledu syndicat des copropriétaires ont étéécartées. D’autres décisions ontréaffirméle principe de laïcitépour aboutir à lamême solution et refuser de condamner lesyndic au nom d’une différence de traite-ment qui constituerait une discriminationprohibée. La liberté religieuse, « pour fon-damentale qu'elle soit, ne peut avoir poureffet de rendre licites les violations des dis-positions d'un règlement de copropriété »(Civ., 3e, 8juin 2006, n°05-14774).CambriolagesEn revanche, le syndic a été reconnuresponsable, dans de nombreux cas, descambriolages commis dans les par-kings des immeubles dont ils avaientla gestion. Un arrêt de la Cour d’appel deParis du 6juillet 2006 explique ainsi que lesyndic avait « l’obligation d’intervenir detoute urgence puisque la porte du parkingétait restée bloquée ouverte pendant plu-sieurs jours » et que c’est donc à cause desa carence que les cambriolages ont étépermis. Selon la cour, cette obligationd’agir en urgence trouve son fondementdans l’article 18 de la loi de 1965 ets’applique même à l’encontre d’une déci-sion négative des copropriétaires. Le syndica donc l’obligation d’intervenir à partir dumoment l’urgence est avérée.Gardienne salariée, gardienneagresséeUne précédente affaire illustre la positionde la jurisprudence dans un cas similaire:une concierge avait été embauchée par lesyndic en 1991, et ne cessait d’avoir desdifférends avec les propriétaires et loca-taires. Les choses avaient dégénéré et lagardienne avait saisi l’inspection du travailpuis le Conseil des Prud’hommes en dom-mages-intérêts et harcèlement. Le Conseilavait accueilli sa demande et condamné lesyndicat en indiquant qu’il n’avait pasrempli ses obligations contractuellesen ne prenant pas les mesures propresà garantir la sécurité de la gardienne.Le syndicat avait immédiatement engagéune procédure en responsabilité contre lesyndic. Entrait-il dans les attributions dusyndic de faire connaître aux coproprié-taires les obligations légales de la loi péna-le, à savoir d’éviter de se battre avec lagardienne de l’immeuble? Le syndicatdevait-il enjoindre lui-même le syndic defaire cesser les troubles causés par certainscopropriétaires? La Cour d’appel de Parisavait rejeté le recours du syndicat. La Cour
16décembre 2008page10JURIShheebbddooimmobilierEETTUUDDEE DDEE CCAASSSur votre agenda18 et 19 décembre 2008(Hôtel Westin,Paris Ier): au cours des24esjournées deParis, organisées par la Chambre natio-nale des huissiersque préside GuyDuvellerois, les huissiers accueilleront lagarde des Sceaux, Rachida Dati (le 18 à11h30). À l’heure la commission Dar-rois réfléchit sur les grandes professionsdu doit, son allocution y est particulière-ment attendue.29 janvier 2009: les 4esétats générauxdu diagnostic immobilierseront orga-nisés par la Fidi au Parais des Congrès deParis. Ils auront pour thème: Commentsurmonter la crise de l’immobilier?Infos: www.etats-generaux-diagnostic.frde cassation a censuré l’arrêt: « constatantainsi, alors que le syndic, représentantlégal du syndicat, seul responsable de sagestion, est tenu, au titre del’administration de l’immeuble, de mettreen œuvre les mesures propres à assurer lasécurité des personnes au service de lacopropriété, la cour d’appel a violé l’article1992 du code civil, l’article 18 de la loi de1965 et l’article 31 du décret du 17mars1967 » (Civ., 3e, 26avril 2006, n °05-10837).La Cour de cassation considère donc quefait partie de la mission du syndic le devoird’assurer la sécurité des personnes dont lacopropriété est l’employeur. Et la cour pré-cise bien que le syndic possédait seul,sans l’autorisation préalable du conseil syn-dical par une assemblée générale, le pou-voir de décider et de mettre en œuvretout moyen propre à assurer cettesécurité. Référence est faite à l’article1991 du code civil. Les juges s’appuientdonc sur une présomption légale de fautepesant sur le mandataire.Accident mortel dansl’immeubleLa porte d’un immeuble est défectueusedepuis des années, tous les occupants lesavent mais personne ne veut agir car per-sonne ne veut payer… Situation loin d’êtreexceptionnelle. Mais si un jour elle sereferme brutalement, tombe sur quel-qu’un qui fait une chute mortelle, qui estresponsable? Les copropriétaires renvoientla faute au syndic, le syndic reproche auxcopropriétaires de ne pas l’avoir informédu risque. La chambre criminelle de laCour de cassation a eu à juger de l’affaire(Crim., 29octobre 2002, n°02-83307). Ellea statué au visa de l’article 221-6 du codepénal, selon lequel: « le fait de causer, parmaladresse, imprudence, inattention,négligence ou manquement à une obliga-tion de sécurité ou de prudence imposéepar la loi ou les règlements, la mortd’autrui, constitue un homicide involon-tairepuni de trois ans d’emprisonnementet de 45000euros d’amende ». Un non-lieu a été prononcé, mais après l’examenminutieux du comportement du… syndic,et constat que celui-ci avait contacté sansretard anormal un réparateur. A contrario,la solution laisse entrevoir la possibilité durenvoi d’un syndic en correctionnelle pourn’avoir pas pris les mesures adéquates entemps et en heure.En conclusionÀ la lumière de la jurisprudence, les droitsdes copropriétaires apparaissent relatifslorsqu’il s’agit de concilier leurs intérêtsprivés avec l’intérêt collectif de la copro-priété. En revanche, on constate une for-te tendance au transfert des responsa-bilités des copropriétaires vers le syn-dic, qui devient une sorte d’auxiliaire desservices de l’Etat, garant de la sécuritéNOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT « PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi ns23UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnésdans l’immeuble par l’effet d’une quasi-délégation de police. Les professionnels del’immobilier sont donc en première ligneen cas d’accident ou de perturbations,potentiellement diverses et surtout impré-visibles. Le syndic en particulier, se retrouveconfronté à une insécurité juridique dont ildoit être conscient et face à laquelle il doitrester vigilant. De ce point de vue, le droitde propriété est loin d’être en péril, lescopropriétaires ayant simplementl’obligation de signaler au syndic les pro-blèmes qu’ils constatent. En droit pénalcomme en droit civil, le droit de propriétédes copropriétaires est protégé par lesobligations légales et contractuelles desécurité pesant sur le syndic, et ce, mêmepour des cas les copropriétaires appa-raissent plus ou moins responsables de lasituation. H.L.
16décembre 2008page11JURIShheebbddooimmobilierAANNAALLYYSSEEC’est sous le signe du “parler vrai” queJean-François Gabilla, président de laFPC a ouvert les travaux des premières“rencontres de l’immobilier résidentiel”de la Fédération des promoteursconstructeurs de France ce 2décembreà Paris.Réhabiliter la planificationurbainePour Vincent Renard, directeur derecherche au CNRS, le problème ne rési-de pas dans l’absence de foncier maissur sa mobilisation. Il estime que la mai-son à 15euros est “enfoncée par la cri-se des subprime”, et il relève que,contrairement à la crise des années1990 la hausse des prix avait étélimitée à certains marchés, Paris et Ile-de-France notamment, la crise actuellea été marquée par une hausse généraledes prix. Dans les années 1990, le retourà l’équilibre a été lent car on avait niéque les prix aient trop monté.Que faire? pour Vincent Renard, il fautse garder de “l’illusion de la dérégle-mentation foncière”, car “cela ne pro-duit jamais de terrains libres”. Il estimedonc que la suppression des PLU neserait pas une bonne idée.Il évoque aussi les vices et les vertus del’intervention foncière. En effet, les éta-blissements publics fonciers ont été unebonne idée pour la Normandie ou larégion parisienne (AFTRP), mais unmauvaise quand on achète 100 ce quivaudra 50 dans quelques années…Quant à la planification urbaine, elleest devenue volatile. Vincent Renardconsidère que les PLU doivent devenirune machine à produire des terrains àurbaniser, alors qu’aujourd’hui, classerconstructible un terrain n’a pas deconséquence. Il en appelle enfin à ladéfinition d’un outil simpled’aménagement et à la mobilisation desterrains publics, à la réforme de la fisca-lité foncière (pour mettre fin au “fon-cier non bâti gratuit”) et au développe-ment de la dissociation entre la proprié- du foncier et du bâti, introduit par lePass-foncier. Vincent Renard se pronon-ce donc nettement pour la réhabilita-tion de la planification urbaine.Une crise brutale et injustePour Michel Mouillart, professeur àParis X, la crise est d’une ampleur inat-tendue mais elle est surtout injuste. Ilrelève eneffet quelesbanquesont multi-plié partrois leurproduc-tion, maisavec untaux decasseinexistant.Quant auxménages, qui aspirent à la propriété,l’accession a doublé en 12 ans. Il enconclut que c’est la première fois que lacrise est totalement extérieure.Mais la crise est brutale. MichelMouillart estime qu’on va perdre100000 mises en chantier en deux ans.Le secteur de la promotion privée pas-serait de 75-80000 en 2008 à 60000ventes en 2009. Il considère que, endépit d’un recul très rapide des mises enventes, on dépasse le délaid’écoulement de 1990. l’année 2009risque donc d’être pire que 2008 et“l’appareil de production va être pro-fondément endommagé”.Jean-François Gabillaconfirme que lespromoteurs ont été très réactifs pourajuster leurs mises en vente.Marie-Christine Caffet(Crédit Mutuel)indique que la crise, d’origine américai-ne, est paradoxale car avec beaucoupde liquidités on est parvenu à une crisede liquidités. Si la France a été contami-née par la crise des subprime, c’est par-ce que, depuis les années 2000, la finan-ciarisation s’est accrue.Pour le financement de l’habitat social,la finance est là, estime Marie-ChristineCaffet. Car, fin 2008, l’encours des prêtsaux HLM est de 110milliards d’euros,alors que la ressource (livret A et bleu)est de 160milliards. Mais l’impassefinancière des banques françaises estque pour la moitié des encours, elles serefinancent sur le marché interbancaire.Un logement: 4 années derevenuPour Alain Tordjmain, la crise n’est pasque financière, elle est aussi immobiliè-re. Et le directeur des études de la Cais-se nationale des caisses d’épargne sou-ligne qu’alors qu’un logement valait 2,5années de revenus, on est passé à 4années. Il ajoute donc que ”nous vivonsune crise de l’accessibilité au loge-ment”. Et il poursuit “la construction de500000 logements, est-ce vraiment lesujet ?” Il évoque enfin la question dela localisation des logements à construi-re car si de 20 à 30 départementsconnaissent une pénurie de logements,dans d’autres ce n’est pas le cas.Christophe Crémer, (Meilleurtaux.com)indique que la baisse des prix a déjàcommencé, il la chiffre à 10% depuisun an. Il ajoute que la crise, d’origineaméricaine, vient outre des prêts à tauxrévisable mais aussi à la pratiqued’octroi de prêts non documentés, c’est-à-dire accordés sur une simple basedéclarative.Les promoteurs analysent la criseFace à la crise, la FPC a résolu de parler vrai. Un débat pour mesurer la brutalité de la crise et évoquer desmesures pour attirer à nouveau les investisseurs vers le marché du logement.Source: Vincent Renard
Gérard Hamel, (député et président del’Anru) évoque la nécessité pour l’Anrude revoir des programmes à la baisse etindique que cela provoque une grandedéception de la population. Il soutientl’idée d’intégrer l’accession sociale dansle calcul des 20% de logementssociaux.Marie-Christine Caffets’explique sur lechangement d’attitude des banques àl’égard des prêts: comme le cycle immo-bilier est inversé, les banques exigentun apport personnel alorsqu’auparavant elles acceptaient de prê-ter à 100%. Mais le PTZ ou les PEL sontconstitutifs d’apport personnel. Elle cla-me par ailleurs que les banques sontdepuis 18 mois en marge négative carelles se refinancent à un coût plus élevéque le taux auquel elles prêtent.Elle montre aussi qu’un écart s’est creu- entre le volume des dépôts épargnelogement et l’encours des crédits àl’habitat. L’encours des crédits àl’habitat a grimpé de 160% en 10 ansalors que les dépôts de l’épargne loge-ment n’ont progressé que de 16% (voirgraphique).Jean-François Gabillarelève qu’ondemande aux promoteurs de baisserleurs prix, et il répond “on peut réflé-chir à la baisse des prix, mais il faut quetous y participent”.Quel avenir pour le marchélocatif?Jean-Renaud Vidal(FPC) relativise leseffets néfastes du Robien: il remarqueque parmi tous les logements qui ontété construits à l’aide des dispositifsRobien, Périssol ou Borloo, seuls de6000 à 8000 sont vides.Alors que René Pallincourt(FNAIM) sou-ligne les mauvaises nouvelles envoyéesaux investisseurs depuis le début del’année, Jean-Paul Dumortier(FSIF) rap-pelle qu’alors que les sociétés foncièresdétenaient 500000 logements en 1995,elles n’en détiennent plus que 100000en 2008. En effet, si les institutionnelsont conservé des actifs immobiliers,ils ont investi en immobilierd’entreprise. Les sociétés quiavaient des plus-values latentesconsidérables les ont externaliséeset elles ont substitué l’immobilierd’entreprise au logement.Yves Laffoucrière(Immobilière 3F)rappelle qu’avec un parc locatifimportant, qu’il soit public ou pri-vé, la France dispose d’un atoutfort. Mais il relève aussi que 75%des attributions de logementssociaux sont faites à des personnes dontles ressources sont inférieurs à 60% desplafonds. “Pour bien des métiers, laseule solution est le logement social”,poursuit-il. Il reconnaît qu’il faut pro-duire un outil de production de loge-ments sociaux dans les grandes métro-poles.Quant aux effets du Grenelle del’environnement, il indique que, lors desréhabilitations, l’objectif est d’atteindreun classement en catégorie C (en par-tant de catégorie D ou E), mais que,pour aller plus loin, il faudra conjuguerles efforts des bailleurs et des locataires.Les travaux permettront de réduire lescharges, mais il faut prévoir une haussedes loyers. René Pallincourt demandeaussi que le décret sur les charges soitrevu.Comment faire revenir lesinvestisseurs sur le marché?Pour la Fnaim, il faut élaborer un statutdu bailleur privé. Pour la FSIF, les insti-tutionnels pourraient revenir sur le cré-neau intermédiaire par exemple si lespouvoirs publics acceptaient de relancerles sociétés d’investissement immobilier.De telles sociétés pourraient être spécia-lisées en logements intermédiaires, maisil leur faudrait l’autorisation de pouvoirfaire bouger le patrimoine, par exempleau-delà d’un délai de dix ans.Patrick Augier attire l’attention sur ladiversité et la complexité des régimes fis-caux successifs. Yves Laffoucrière confimequ’à chaque changement de Gouverne-ment, on modifie les règles. Il préconiseune analyse territoriale plus fine et desmesures fortes pour deux types de terri-toires: les marchés hypertendus, pourattirer l’épargne longue vers des loge-ments intermédiaires et les territoires enrenouvellement urbain. Pour cela, il fau-drait élargir le périmètre les promo-teurs peuvent investir avec une TVA à5,5%. À propos de la vente des 30000logements des promoteurs aux orga-nismes de logements sociaux, Yves Laf-foucrière rappelle que le partenariatentre bailleurs sociaux et promoteurs estancien. Pour la FPC, Jean-Renaud Vidalindique que dans de nombreuses villes,les communes exigent la prise en comptede préoccupations de mixité sociale.Éviter de casser l’outil de pro-ductionEn conclusion, Jean-François Gabillaindique qu’il n’est pas question de jouerles acteurs les uns contre les autres. Ilrelève aussi que le Grenelle del’environnement va avoir un effet dedémolition reconstruction et qu’il auraitété plus facile de s’engager dans unetelle démarche il y a 4 ou 5 ans. Il insis-te sur le fait que la crise est d’une bru-talité sans précédent et en appelle auxbanquiers, leur rappelant que l’Etat aété compréhensif à leur égard et il leurdemande de jouer le jeu à l’égard despromoteurs.Le président de la FPC formule unespoir: la crise de s années 1990 a étélongue. Celle-ci étant brutale, on peutespérer en sortir plus vite et sans casserl’outil de production. 16décembre 2008page12JURIShheebbddooimmobilierAANNAALLYYSSEEPatrimoine delogements desfoncières19952008Nombre delogements500000100000Proportion du parcdétenu par lesfoncières et les ins-titutionnels10%2%dont 1%:foncières1%:assurances,mutuelles etautresParc locatif privé: 5,7millionsde logementsEpargne logement etencours de créditSource: FSIFSource: Crédit Mutuel
Comprendre la crise?C’était l’enjeu de l’intervention liminaire duphilosophe et ancien ministre Luc Ferry,pour qui la crise était imprévisible. Pour lui,c’est la nature de la mondialisation qui esten jeu. La mondialisation a connu une pre-mière époque avec la révolution scienti-fique du XVIIIesiècle. Cette première mon-dialisation, par une maîtrise de la nature,juge que la science va permettred'émanciper l'humanité et la rendre plusheureuse. Avec la seconde au contraire, quenous vivons actuellement, le projet scienti-fique va tomber dans une structure, le capi-talisme de la compétition généralisée.Cette nouvelle mondialisation, pour LucFerry, a trois conséquences: perte du sensde l'histoire (on bouge vite, mais on ne saitpas vers où), perte du contrôle de l'état dumonde par les politiques (d'où la théma-tique actuelle sur la régulation) et enfin,contradictions de l'homme de droite. Surce point, Luc Ferry cite l'exemple d'unindustriel qui d'une part fabrique des télé-phones portables et attend de ses clientsqu'ils aient des besoins d'achats de plus enplus élevés et fréquents, tel le drogué quiaugmente sa dose et son rythme etd'autre part qui déplore que ses petits-enfants ne soient pas bien élevés dans sonsalon Louis XV. Luc Ferry admet que dansla vie de l'entreprise, le benchmarking esttrès difficile, il conduit l'entrepreneur àproduire à moindre coût, et a du mal àrester humain. Quant aux politiques, ilstentent de reprendre la main sur le coursdu monde.Le philosophe n'est pas pessimiste pourautant (il n'est pas déclinologue à la Bave-rez!), car il conclut qu'il va falloir régulerce monde, projet grandiose, mais difficile,et qu'il faudra se comporter avec humani-té.Le projet de loi Boutin malmenéLes critiques étaient rudes pour le projetde loi de Christine Boutin. Exemples de cesattaques: Frédéric Paul pour l'USH jugegrave de toucher au droit au maintiendans les lieux dans le parc public, estimantpréférable de régler la question desménages qui dépassent les plafonds deressources par le surloyer. Jean-Luc Berho(UESL) affirme avec détermination qu'il n'ya jamais eu d'accord pour le prélèvementde 850millions sur le 1% et que, alors queJean-Louis Borloo avait « sanctuarisé lescrédits », affirmé qu'il fallait « faire revenirles quartiers dans la République », la paro-le de l'Etat est décrédibilisée.Même Philippe Pelletier, avec les réservesd'usage liées à sa fonction de présidentd'un établissement public, émet des« réserves » sur le financement de l'Anah,qui « révèle un désengagement de l'Etat ».Le député Georges Tron, député UMP, sedéclare dubitatif sur la question des cri-tères d'accès aux logements publics, etinsiste surtout sur la nécessité de l'Etat devendre des terrains publics inutilisés. Dansl'opposition, Thierry Repentin insiste aussisur la diminution des crédits affectés à lapolitique du logement. Le député PS deSavoie estime que le recadrage duRobien-Borloo est insuffisant et indiqueque son recentrage sur les zones A, B I ouB2 va s'accompagner d'une modificationde la définition de la zone C et doncréduire à peu de chose le recentrage quiest programmé. Quant à la Fnaim, elles'insurge tout particulièrement contre lamesure de doublement du PTZ, en cequ'elle est cantonnée au neuf. Certainesmesures sont tout de même approuvées:l'élargissement du Pass-foncier au loge-ment collectif ou le développement de laVefa pour permettre aux organismes HLMd'acquérir des logements auprès de pro-moteurs. La mesure qui vise à augmenterles plafonds d'accès au logement socialn'a pas fait débat, Frédéric Paul (USH)ayant même indiqué ne pas être choquépar la fixation de ces plafonds à un niveauidentique à celui en vigueur avant laréforme des 35heures.16décembre 2008page13JURIShheebbddooimmobilierDDEEBBAATTLa FNAIM en congrès tente de comprendre la criseTrès beau débat ce 5décembre au Palais des congrès pour le traditionnelcongrès de la Fnaim, même si la fréquentation était en baisse. Avec unphilosophe en ouverture des débats, le niveau est donné. Plutôt que des'invectiver sur des mesures techniques, mieux vaut prendre de la hauteuret tenter de comprendre la crise. Des propositionsMarie-Noëlle Lienemann a fait preuved'esprit constructif en émettant une pro-position précise: demander aux investis-seurs institutionnels, en contrepartie duplan de soutien accordé aux banques,d'investir dans le logement locatif intermé-diaire. Elle rappelle que les assureursavaient une obligation de détention d'uncertain pourcentage d'immobilier dansleur patrimoine mais que cette contraintea été supprimée. Georges Tron préconisede rehausser le seuil de 10700euros dereport des déficits fonciers.La proposition centrale de la Fnaim, défen-due par Jean Chavot, président délégué,est de revendiquer un statut du bailleurprivé. Ce statut est voulu pérenne et per-mettant un amortissement du bien acquisainsi qu'un avantage fiscal d'autant plusimportant que l'engagement social dubailleur est élevé. Philippe Pelletier indiqued'ailleurs qu'un tel système existe depuis100 ans en Allemagne.Les demandes de René Pallin-courtLe président de la Fnaim a déploré la limi-tation du doublement du PTZ aux loge-ments neufs et estimé urgent d'arrêter lacourse furieuse à la protection du consom-mateur. Il a demandé au ministre du loge-ment l'institution d'un statut du bailleurprivé et augmentation à 20000euros de lafaculté de report des déficits fonciers sur lesautres revenus. Il a aussi demandé unepause dans l'exécution de l'enquête de laDGCCRF sur les pratiques des syndics. Il apar ailleurs confirmé le travail de rappro-chement en cours avec les autres organisa-tions professionnelles d'agents immobiliers.Les annonces de Christine BoutinLa ministre a affiché sa solidarité gouver-nementale et défendu la mesure de dou-blement du PTZ par la nécessaire relancede l'investissement, soutien au BTP et àl'emploi. À propos de la fiscalité locale etde la réforme des valeurs locatives, elle aestimé qu'on ne pouvait pas se satisfairede la situation actuelle. Quant à la GRL,elle a indiqué que la couverture devaitêtre la plus large possible.Christine Boutin a indiqué que le décret surles charges de gardiennage serait bientôtsigné (sans attendre un texte de refonte dudécret sur les charges locatives). Pour les tra-
L’observatoire que l’UNPI consacre à lataxe foncière a livré ses résultats pour la 3eannée ce 4décembre.Dans leclassement des régions par tauxd’imposition, c’est la Corse qui bénéficie dutaux le moins élevé (1,02%), suivie de l’Ile-de-France (1,27%) et de l’Alsace (1,81%).La région qui connaît le taux le plus hautest la Basse Normandie (5,29%), suivie duLanguedoc Roussillon (4,77%).En terme de hausse, c’est la régionLanguedoc Roussillon qui, entre2003et2008, a connu la progression la plusspectaculaire: +87,06%. 6 autres régionsont connu des hausses dépassant les 40%(Guadeloupe, 78,08%, Auvergne,62,72%, PACA, 59,46%, Bourgogne,57,89%, Ile-de-France, 45,98% et Lorraine40,72%). Inversement, seules deux régionsont maintenu des taux inchangésentre2003 et2008 (la Corse et la Mar-tinique).Pour les départements, hormis le cas deParis, qui n’a pas, jusqu’à présent de taxedépartementale, mais qui prévoit d’en fix-er une au taux de 3%, c’est le départe-ment des Yvelines qui a le taux le moinsfort (4,60%), suivi des Hauts-de-Seine(4,74%). Le département connaissant letaux le plus élevé est la Guyane (25,98%)puis le Gers (22,31%). La carte ci-contreillustre les hausses de taux entre2003et2006. La plus forte hausse est celle desBouches-du-Rhône.Quant aux grandes villes (voir tableaupage suivante), les écarts sont importantspuisqu’ils vont de 7,11% à Paris à 33,70%à Grenoble.Un système perversLe président de l’UNPI, Jean Perrin,souhaite attirer l’attention sur ce qu’ilqualifie de “dérive catastrophique” sur lestaxes foncières.Pour l’UNPI, le système de la fiscalité localeest pervers car chaque année les collectiv-ités territoriales votent les taux et l’Etatactualise les valeurs locatives. Même si cha-cun reste raisonnable, l’effet multiplicateurproduit des hausses déraisonnables.Jean Perrin estime que les collectivitéslocales vont devoir augmenter leursrecettes pour différentes raisons:- Les décisions de décentralisation sontassorties de compensation par l’Etat desdépenses, mais lorsque les collectivités ter-ritoriales se saisissent d’une nouvelle com-pétence, les élus locaux y consacrentdavantage de financement.Il faut aussi tenir compte:- de la baisse de rentrée de la TIPP en rai-son de la diminution de consommationd’essence,- du plafonnement de la taxe profession-nelle ou encore,- de l’aggravation du coût del’endettement lié aux taux variables decertains emprunts.Pour faire face aux dépenses, les collectiv-ités vont donc devoir augmenter lesrecettes.L’endettementayant ses limites,elles vont se tourn-er vers la fiscalitéet en particuliersur la taxe fon-cière.De surcroît, alorsque la fédérationdes propriétairesprévoit une baissede 10 à 15% desloyers de marchéset de 15 à 20%des valeursvénales, elle re-doute que leretournement dumarché provoqueune explosion des16décembre 2008page14JURIShheebbddooimmobilierFFIISSCCAALLIITTEEL’UNPI dénonce une “dérive catastrophique” sur les taxes foncièresAugmentation des taux départementauxentre2003 et2006 Source: DGI/UNPIVienne+ 31,20 %Ille-et-Vilaine+ 25,95 %Vaucluse+ 26,24 %Vosges+ 27,05 %Pas-de-Calais+ 28,10 %Meurthe-et-Moselle+27,27%Bouches-du-Rhône +79,64%Sans augmentation(0 %)Alpes-MaritimesAubeGuadeloupeGuyaneHautes-AlpesHaute-SavoieIndreOrneParisSeine-MaritimeVal-d’OiseYvelinesLa fédération des propriétaires redoute une forte hausse des taxes fon-cières à la suite du retournement du marché immobilier.vaux d'économie d'énergie résultant duGrenelle, il sera proposé un partage deséconomies de charges issues de ces travaux.Quant au régime Robien, la ministre réflé-chit à une réponse face à la situation desprofessionnels qui ont mal orienté desinvestisseurs vers des secteurs celan'était pas nécessaire.Elle a confirmé qu'un texte était signépour autoriser les agents immobiliers àremettre directement aux parties lecontrat de vente, sans avoir à adresser delettre recommandée. taxes foncières.L’étude de l’UNPI indique que les produitsdes taxes vont se réduire. La baisse desdroits de mutation va être affectée en par-ticulier par la diminution du nombre devente et des prix et aussi en raison de labaisse de la construction.L’UNPI a donc formulé des propositionspour tenter d’enrayer cette tendance.Trois propositionsL’UNPI émet trois propositions pour “cassercette spirale infernale”.- un plafonnement de la haussede lataxe foncière en fonction de l’indice desprix, c’est-à-dire selon le même rythmeque les loyers.- L’UNPI suggère de créer une nouvellesorte de bouclier fiscalqui permettraitune restitution des impositions dépassantle pourcentage plafonné de la valeur dupatrimoine. Un taux de 1% de la valeurdu patrimoine est avancé par la fédéra-tion, qui s’appuie sur un précédent, mis enplace dans l’Etat américain du Mas-sachusetts, puis dans d’autres Etats améri-cains.- Permettre “l’instauration d’une politiqueaudacieuse de dumping fiscal” pour per-mettre aux collectivités locales de choisirlibrement leurs taux. Pour l’UNPI, cela per-mettrait de créer une compétitivité fis-cale menant à un cercle vertueux debaisse de la pression fiscale”.L’étude considère que les conditions du
Classementpar taux lesmoins élevésVilleTaux1Paris7,11%2LeMans12%3Metz15,62%4Villeurbanne15,66%5Lyon16,11%6Limoges17,21%7Aix-en-Provence17,64%8Nice20,14%9Tours20,82%10Marseille20,90%11Clermont-Ferrand21,28%12Strasbourg21,30%13St-Etienne21,48%14Toulouse21,96%15St Denis (Réunion)22,65%16Brest23,07%17Rennes23,45%18Lille23,56%19Toulouse23,90%20Besançon23,93%21Nantes25,13%22Dijon25,57%23LeHavre27,24%24Bordeaux27,68%25Amiens27,76%26Montpellier29,58%27Reims30,71%28Nîmes31,05%29Angers31,49%30Grenoble33,70%Taux 2008 du foncier bâti dansles 30 1esvilles de France16décembre 2008page15JURIShheebbddooimmobilierEETTUUDDEEFFIISSCCAALLIITTEELes charges de copropriété, analysées par la Cnab, poursuivent leur hausse:3% en 2007, mais à un rythme plus modéré que les années précédentes.Charges de copropriété: +3% en 2007Un niveau moyen de 21,50 lem2Le niveau moyen des charges de copro-priété atteint 21,50 le m2de surfacehabitable en 2007. La hausse en un anatteint 3,0%. Michel Mouillart, profes-seur à Paris X, fait observer que celaconstitue « un ralentissement del'évolution », alors qu'il y avait dans lestrois années précédentes une accéléra-tion et que « 2007 semble donc marquerune année de rupture ».Quatre postes de dépenses expliquent àeux seuls 86,7% de la hausse. Il s'agit de- l'eau froide en raison del'augmentation des taxes,- du chauffage et eau chaude sanitaire(fluides) à cause de la hausse du prix del'énergie,- des frais de personnel car les exi-gences de la demande progressent pourobtenir des services de proximité et dela sécurité,- et des travaux d'entretien liés auxcontrôles de la réglementation, ou desrenforcements des équipements de sécu-rité.La hausse du coût de l'énergie a connu,indique Miche Mouillart « un ralentisse-ment sensible ». En effet, elle a été de2,7% en 2007. Le fioul a augmenté de0,3%, le GPL de 0,7% et le gaz de5,1%. Le chauffage urbain a toutefoisaugmenté nettement, de 7,8%. Quantau prix de l'électricité, il a augmenté de1,4% seulement (après +0,6% en 2006et une stabilité en 2005).Les frais de personnel ont augmenté de5,3% en 2007. Cela s'explique par uneexigence accrue de la demande en matiè-re de qualité de service. Mais l'impact dela hausse a été allégé par le choix dessyndics d'externaliser l'exécution d'unepartie des tâches de gardiennage etd'entretien. En contrepartie, le postesociétés extérieures connaît logiquementune croissance soutenue. Ce poste enmoyenne depuis 2002 a progressé de7,4% par an, mais avec des écarts impor-tants: s'il a diminué de 0,2% en 2007,c'est aussi qu'il avait augmenté de 17%l'année précédente.Le poste des travaux d'entretien est enhausse encore sensible (+3,9% en 2007)et le poste des assurances, il progresseencore de 5,7% en 2007.Des diversités par natured'immeubles et par régionsL'analyse des charges par postes dedépense, sur le niveau constaté en 2007,distingue les dépenses non discrétion-naires (non liées à l'intensité d'usage dulogement), qui occupent 34,1% du totalet les dépenses discrétionnaires (qui sontfonction de l'intensité d'usage du loge-ment) qui atteignent 65,9% du total descharges.Sur l'ensemble, 4 postes représentent58% du total. Il s'agit des frais de per-sonnel (16,0%), des frais de chauffage etd'eau chaude -fluides (18,5%), destravaux d'entretien(11,3%) et de l'eaufroide (12,2%).L'étude de la Cnabmontre une diversitéimportante duniveau des chargesen fonction du typed'immeubles quivarie de 1 à 2,5. Lesimmeubles les pluscoûteux sont les IGH— 17 — l’indice baisse entre 1991 et 1993 : - 4.9 % en moyenne, chaque année ; il remonte entre 1993 et 1995 : + 3.3 % en moyenne, chaque année ; pour baisser à nouveau entre 1995 et 1997 : - 4.5 % en moyenne, chaque année ; remonter entre 1997 et 1999 : + 3.5 % en moyenne, chaque année ; baisser encore une fois entre 1999 et 2002 : - 1.9 % en moyenne, chaque année ; et enfin remonter depuis 2002 : + 4.4 % en moyenne, chaque année. 199019911992199319941995199619971998199920002001200220032004200520062007En €par               Indice des charges de copropriétécode général des impôts pour assurer unedé-liaison des taux des taxes directeslocales sont beaucoup trop contraig-nantes.Ici encore la fédération recourt à un exem-ple étranger à l’appui de sa démonstration(il s’agit des cantons suisses).La Fédération des Pact-Arims’inquiète de la suppression du Pass-Tra-vaux et de l'arrêt du préfinancement dessubventions par la Caisse des dépôts etconsignations. Elle en redoute les effetsnégatifs pour les copropriétés en difficul-tés et s’insurge d’autant plus que la sup-pression des Pass-Travaux s’applique pourdes projets en cours, qui ont été engagésalors que les copropriétaires pensaientcompter sur cette aide…
(28,90) alors que les immeublesconstruits avant 1948 et sans chauffagecollectif (A1) ont les charges les plusfaibles, de 12,90euros. Les immeublesconstruits entre1970 et1976 ont égale-ment des charges élevées, de 25,4 lem2. Les immeubles construits avant 1948et avec chauffage collectif (A2) ont descharges également assez fortes (22,2 )en raison de leur niveau d'équipement.La situation géographique constitue aussiun critère de différenciation des niveauxde charges. La région la plus chère estl'Ile-de-France avec 25,30euros le m2, sui-vie du Nord-Pas-de-Calais (25,3 ). Àl’opposé, les régions les moins chèressont l'Auvergne (14,3 ), Midi-Pyrénées(14,9 ) et la Basse Normandie (15,9 ).Les niveaux plus élevés de chargess'expliquent par des raisons climatiqueset par un niveau plus élevé d'équipementdes immeubles.Les honoraires des syndics:2,6 par m2La nouvelle réglementation comptable aau moins un avantage: elle permet uneprésentation homogène des dépenses eten particulier celles concernant les tarifsdes honoraires des syndics. En 2007, leshonoraires ont été de 1,9 euro par m2, sion tient compte des honoraires de base(compte 6211). Si on y ajoute les fraispostaux et les débours ainsique les prestations particu-lières et les honoraires detravaux, cela représente untotal de 2,60 par m2.Ce chiffre est d'une grandehomogénéité suivant lesimmeubles, à l'exception desimmeubles de grande hau-teur ils sont plus faibles(1,5 par m2). Le montantmoyen varie ainsi de 2,4 pour les immeubles A1(avant 1948, sans chauffagecollectif) et 2,8 euros pourles immeubles B2 (construitsentre1970 et1976).Quant aux diversités régio-nales, elles sont égalementassez limitées. La région les honoraires sont les plusélevés est le Nord-Pas-de-Calais (3,1 le m2), suivie dela région Provence-Alpes-Côte d'Azur (2,8 ). La Bourgogne est lamoins chère (1,9 ). L'Ile-de-France estdans la moyenne (2,5 ).Une étude sur le coût dusyndic: rentabilité 1,77%…La Cnab a commandé cette année uneétude auprès de PricewaterhouseCooperssur le thème: « la mission du syndic:combien ça coûte? ». L'étude a été faiteauprès de 15cabinets detaillesdiverses,gérant100000 lotset générantun chiffred'affaires de15millionsd'euros.SelonGéraud Del-volvé, délé-gué généralde la Cnab,qui en pré-sentait lesrésultats ce10dé-cembre, lecoût derevient parlot est de 152 HT.Ce total se décompose en ressourceshumaines (65%), coûts de structure(10%) et en coûts techniques (25%).Le coût de revient analysé par type deprestations rendues donne le détail sui-vant: administration et gestion de lacopropriété (47%, soit 71 sur le totalde 152), comptabilité (21%), assem-blées générales (25%), gestion du per-sonnel (3%) et missions diverses (4%).La rentabilitécalculée à partir du résul-tat d'exploitation (syndic) rapporté auchiffre d'affaires (syndic) ressort à1,77%, ce qui observe Géraud Delvolvé« est une faible rentabilité ».En conclusion, le président de la Cnab,Serge Ivars, remarque que « bien desattaques ont été faites sur nos activités,mais que 95% des immeubles sont géréspar des professionnels, car le métier desyndic est devenu très technique ». Ilajoute que « la qualité du travail se res-sent sur la valorisation du patrimoine »et que « si les copropriétaires optentpour un syndic au rabais, cela se ressenti-ra sur la qualité du patrimoine ». Il esti-me enfin que si la rentabilité était fixée àun niveau normal, elle serait de 20%. Siles cabinets subsistent, c'est grâce auxautres activités, de gestion locative et detransactions. 16décembre 2008page16JURIShheebbddooimmobilierEETTUUDDEEFrance entièrePoids du postede chargesNiveau en 2007en /m2Charges non discrétionnairesImpôts locauxChauffage + eau chaude sanitaire (entre-tien)AscenseursAssurances généralesTravaux d'entretienHonoraires du syndic0,8%2,9%4,5%5,7%11,3%8,8%0,2 0,6 1,0 1,2 2,4 1,9 Total charges non discrétionnaires34,1%7,3 Charges discrétionnairesEau froideChauffage + eau chaude sanitaire (fluides)Consommation électriqueFournitures/entretienFrais de personnelSociétés extérieuresEspaces vertsAutres charges12,2%18,5%2,5%1,0%16,0%7,8%1,5%6,4%2,6 4,0 0,5 0,2 3,4 1,7 0,3 1,4 Total charges discrétionnaires65,9%14,2 Ensemble des charges100%21,5 Source CNAB novembre2008.Source CNAB novembre2008.Le niveau des charges de copropriété en 2007VillesNiveaumoyendeschargesen 2007(en /m2)Chargesnon dis-crétion-nairesChargesdiscrétion-nairesVariationen 2007 RodezToulonClermont-Ferrand7,5 10,3 10,5 3,0 3,3 5,0 4,5 7,0 5,5 1,4%0,0%1,9%RennesNantesLyonBordeaux12,8 13,6 13,8 15,1 4,7 4,7 5,3 4,7 8,1 8,9 8,5 10,4 6,7%2,9%6,2%0,0%RouenStrasbourgMarseilleLimogesSaint-Denis16,0 17,1 18,5 18,6 19,5 5,6 6,6 6,2 5,7 8,3 10,4 10,5 12,3 12,9 11,2 6,7%2,4%6,9%1,6%-7,1%France21,5 7,4 14,1 3,0%NiceVersaillesParisLilleHauts-de-Seine20,5 22,3 24,6 25,2 27,2 8,5 7,6 9,0 8,5 9,4 12,0 14,7 15,6 16,7 17,8 5,2%5,2%3,8%3,3%-2,2%Les charges de copropriété dans quelques villes
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