dimanche 1 juin 2025

ns33 – 14 décembre 2010

AccueilAnciens numérosns33 - 14 décembre 2010

– 2 – Analyses – débats –
Rencontre : La bonne échelle de l’urbanisme :
Congrès : La FNAIM réclame un statut du bailleur privé
Copropriété : L’ARC lance une pétition en faveur du compte séparé

– 5 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Bail pour un terrain nu / Révision triennale :
dispositions d’ordre public

– 5 – Analyse
Virginie Bouet (Moisand Boutin) : Attention au caractère automatique de la clause résolutoire dans les baux commerciaux

– 6 – Au Parlement –
Suite des débats sur le projet de loi de finances

– 8 – Etudes –
Logement : la hausse des prix n’est pas générale en Europe
Forum IPD : Intégrer l’OPCI dans des produits retraite

– 10 – Analyses – débats –
Elise Klein Wassink (Title Protection Europe) et Pierre Tallot (Taylor Wessing ) : l’assurance titre : une protection efficace pour vos transactions
Débat de l’ANIL : La crise du logement : quoi de neuf ?
Chambre FNAIM Paris : Du propriétaire parisien au Grand Paris
Pour l’UMF et le SNAL : la maison doit redevenir une solution urbaine



ANALYSÉ>>Virginie Bouet (cabinet Moisand Boutin)revient sur un arrêt de la Cour de cassationet invite les contractants à prêter attentionau caractère automatique de la clause réso-lutoire dans les baux commerciaux(p.5).>>La hausse des prix des logementsest forteen Europe, mais ce n’est pas le cas danstous les pays de l’Union et notamment enAllemagne: cette analyse du Crédoc a étéprésentée à l’occasion des Entretiens del’Anah (p.8).>>L’assurance titrepeut servir de protectioncomplémentaire pour les transactionsimmobilières: Elise Klein Wassink (Title Pro-tection Europe) et Pierre Tallot (Taylor Wes-sing) en présentent les caractéristiques et lesavantages (p.10)DÉCLARÉ>>Benoist Apparua déclaré aux agentsimmobiliers réunis en congrès par la FNAIMque la réforme de la loi Hoguet ne se feraitpas contre la profession (p. 3).ÉLU>>Alain Cacheuxa été élu président de laFédération nationale des Offices publics del’habitat.PROPOSÉ>>Plusieurs professionnels de l’OPCI esti-ment que cet outil pourrait utilement êtreintégré dans des produits retraite. Une posi-tion présentée lors du 7e forum de l’OPCIanimé par IPD (p.9).DÉCRYPTÉ>>Hugues Périnet Marquet a présenté sondécryptage personnel de la loi sur le GrandParis lors d’un débat proposé par lachambre FNAIM Paris-Ile-de-France. Descommentaires très éclairants sur l’évolutiondu droit de l’urbanisme (p.12).Quelle réforme pour la loi Hoguet?Alors que circule un avant-projet de loi de réforme de laloi Hoguet, il se pose la question de l’objet et du contenu decette réforme. Lors de la clôture de son 66econgrès à Paris ce7décembre, le président de la FNAIM, René Pallincourt, aréclamé une phase de concertation, se disant vexé que lesprofessionnels n’aient pas été consultés sur le premier avant-pro-jet de réforme. Benoist Apparu a été très réconfortant à leurégard, affirmant que la réforme ne se ferait pas contre les pro-fessionnels et qu’il allait rencontrer le nouveau garde des sceaux,Michel Mercier à ce sujet, tout en indiquant aussi qu’il fallait ras-surer les copropriétaires. C’est dire que l’ampleur de la réformeest donc encore assez délicate à cerner, d’autant que le change-ment de ministre à la tête de la chancellerie, n’est pas un facteurd’accélération de la réforme.Les professionnels devraient présenter un front uni avec leregroupement des principaux syndicats dans le cadre des Etatsgénéraux des professions immobilières. Quant aux coproprié-taires, ils sont pour l’heure plus discrets, à l’exception notable del’ARC qui lance une pétition pour obtenir au minimum que soitrendu obligatoire le compte bancaire séparé, sans dérogationpossible.Plaidant pour un statut du bailleur privé, René Pallincourtreprend par ailleurs une idée ancienne. Souvenons-nous: en 1997lors d’un congrès à Paris, Philippe Pelletier, alors président del’UNPI, présentait la même idée devant ses adhérents. Tirantexemple de l’Allemagne, il préconisait de moduler l’avantage fis-cal du bailleur sur le degré social de la location. La FNAIMreprend donc à son compte (au nom des bailleurs) cette proposi-tion. Le contexte fiscal n’est pas exactement propice à un nouvelavantage fiscal, ce qu’à fait observer Benoist Apparu, mais leministre s’est dit ouvert à une meilleure utilisation des financespubliques pour plus d’efficacité…Autre débat tout à fait intéressant, dont les aspects ontnotamment été évoqués lors du débat de l’ANIL le 1erdécembrec’est l’impact des aides au logement sur le marché. Claude Sad-doun par exemple indique que la solvabilité additionnelle desannées 2000 à 2007 a été captée par le marché. Cette questiontraverse aussi les débats parlementaires sur le PTZ: pourquoiaider massivement à l’accession si l’aide se retrouve en hausse deprix? Benoist Apparu reconnaît que si c’est ce qui se passe “nousauront tout perdu” (lire page 3 son intervention à la FNAIM). Lenouveau PTZ+ échappera-t-il à cet écueil? BDJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO spécial 3314 DECEMBRE 2010ISSN1622-141911EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Analyses - débats-Rencontre: La bonne échelle de l’urbanisme:Congrès: La FNAIM réclame un statut du bailleur privéCopropriété: L’ARC lance une pétition en faveur du compte séparé- 5 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Bail pour un terrain nu / Révision triennale:dispositions d’ordre public- 5 -AnalyseVirginie Bouet (Moisand Boutin): Attention au caractère automatiquede la clause résolutoire dans les baux commerciaux- 6 -Au Parlement-Suite des débats sur le projet de loi de finances- 8 -Etudes-Logement: la hausse des prix n’est pas générale en EuropeForum IPD: Intégrer l’OPCIdans des produits retraite- 10 -Analyses - débats-Elise Klein Wassink (Title Protection Europe) et Pierre Tallot (Taylor Wes-sing ) : l’assurance titre: une protection efficace pour vos transactionsDébatde l’ANIL: La crise du logement: quoi de neuf ?Chambre FNAIM Paris: Du propriétaire parisien au Grand ParisPour l’UMF et le SNAL: la maison doit redevenir une solution urbaineSOMMAIREEDITORIALNuméro spécial: analyses et débats
14décembre 20102JURIShheebbddooimmobilierAANNAALLYYSSEESS-- DDÉÉBBAATTSSLa FNAIM réclame un statut dubailleur privéRené Pallincourt demande uneconcertation pour la réforme de laloi Hoguet, et plaide pour un statutdu bailleur privé, lors du congrèsde la FNAIM le 7 décembre.D’emblée, René Pallincourt a pris posi-tion en faveur de la réforme des aides aulogement qui figure dans le PLF 2011 carles professionnels sont “favorables à uneréforme simple et en faveur de ceux quien ont le plus besoin”.Mais il modère immédiatement son pro-pos en alertant le ministre: il ne faudraitpas que la prochaine réforme reprenned’une main ce que les pouvoirs publicsont accordé d’une autre!En effet, s’agissant de la réforme de lafiscalité du patrimoine, il relève que leGouvernement souhaite taxer plus lour-dement la détention du patrimoine.Or “il n’y a pas d’investissement locatif pri- sans incitation fiscale” affirme René Pal-lincourt. Partant de ce constat, la FNAIMplaide pour un “statut du bailleur privé”selon lequel l’avantage fiscal consenti aubailleur serait proportionnel à l’effortsocial qu’il consent pour le choix de sonlocataire ou le niveau du loyer pratiqué.Renouant avec l’actualité immédiate, ilsouligne que ce statut du bailleur privéprendrait tout son sens en étant combinéavec la GRL. Or la GRL “n’a pas trouvéson public”. Et l’amendement voté auSénat dans la nuit du samedi 5 décembre(instaurant une taxe sur l’assurance) nelaisse rien présager de bon. La FNAIMreconnaît que seules trois compagniesd’assurance s‘étant engagées dans le dis-positif, il faudrait généraliser le disposi-tif, mais sans l’imposer. Pour René Pallin-court, la combinaison de la GRL et dustatut du bailleur privé permettrait delutter efficacement contre les loyersexcessifs pratiqués pour les petites sur-faces.S’agissant des prix des transactions, laFNAIM considère que si les prix ont plusque doublé en dix ans, et donc augmen- bien plus vite que les revenus, le mar-ché n’a pas pour autant été bloqué, grâ-ce aux conditions de crédit qui ont resol-vabilisé la clientèle.René Pallincourt estime qu’actuellement,la hausse des prix va s’essouffler car ellene pourra pas être compensée par unenouvelle baisse des taux d’intérêt.La bonne échelle de l’urbanismeLors d’un débat organisé le 2 décembresur “la bonne échelle de l’urbanisme” parl’Ajibat (association de journalistes), deuxélus ont donné leur vision del’organisation territoriale:- Dominique Braye, secrétaire national del'Association des Communautés de France(ADcF), rapporteur de la loi Grenelle 2 etprésident de la communautéd'agglomération Mantes-en-Yvelines et- Corinne Casanova, vice-présidente char-gée de l'habitat et de l'urbanisme, à lacommunauté d'agglomération du Lac duBourget (Savoie).La crainte des élusDominique Braye reconnaît que tout lemonde admet que la réflexion doit se faireà un périmètre suffisamment large, maisque les élus sont actuellement déboussoléspar la réforme des collectivités territoriales.En effet, ils craignent qu'on leur enlève lacompétence d'urbanisme.Le sénateur indique aussi que nous allonsvers une réforme qui favorise un urbanis-me de projet. Car il faut que les règlessoient plus souples, les documentsd'urbanisme moins figés et n'empêchentpas la réalisation des projets de construc-tion. La difficulté est cependant de trouverun équilibre entre un texte qui prévoittout et qui est donc très contraignant etun texte qui prévoit peu de choses et quirisque alors d'être détourné.Corinne Casanova explique que la commu-nauté d'agglomération du lac du Bourgetétait précédée d'un syndicat intercommu-nal créé en 1953 à l'initiative d'un mairequi souhaitait assurer une protection dupatrimoine commun que constituait le lacdu Bourget.Dans le débat en cours, Dominique Brayeindique que ceux qui défendent le pouvoircommunal, les « communalistes » accep-tent l'idée du PLU intercommunal mais àcondition que le territoire intercommunalsoit pertinent. Le but serait de pouvoir éla-borer tous les documents (plan locald'urbanisme, plan local de l'habitat, plande déplacement urbain…) à la mêmeéchelle. Il va aussi falloir intégrer le nou-veau document d'aménagement commer-cial.Corinne Casanova constate que, dans sonsecteur, les élus sont peu favorables à lafusion du PLU avec le PLH.Mais il faut aussi tenir compte des projetsde plus grande envergure. Ainsi, la com-munauté d'agglomération de Mantes, quiregroupe 85000 habitants mais devraitd'ici quelques années ans en accueillir125000, doit-elle intégrer la dynamique duGrand Paris et l'aménagement de la liaisonParis-Le Havre.Rééquilibrer les richessesLa dynamique de regroupement des com-munes de Mantes est intéressante: ellepermet à la fois de défendre la ruralité desplateaux du Vexin et de soutenir le déve-loppement des zones urbaines. Cela per-met aussi d'assurer une plus juste réparti-tion des équipements publics. Lorsqu'unecommune a accepté d'accueillir un centrede traitement des déchets par exemple,c'est une autre qui sera sollicitée lors del'installation d'un autre équipement dontles habitants ne veulent pas spontané-ment.Il faut savoir jouer avec le respect de lacompétence des élus. Corinne Casanova endonne un exemple avec la création descorridors biologiques qui s'est faite dans laconcertation. La loi prévoit que la trameverte est prise en compte par les docu-ments d'urbanisme. L’élue pensait qu'ilserait plus facile de la mettre en place si laloi avait imposé que le documentd'urbanisme soit obligatoirement compa-tible avec la trame verte, mais elle aconstaté au contraire que cette simplenécessité de « prise en compte » avait aucontraire facilité l'établissement de laconcertation entre les élus des différentsterritoires de la communautéd'agglomération.Dominique Braye ajoute que c'est toutl'avantage d'avoir un mélange de com-munes qui rencontrent des problèmes dif-férents: cela permet de gommer les handi-caps et de rééquilibrer les richesses. Le faitde regrouper des communes rurales et descommunes urbaines est donc une bonnechose.Il considère que d'ici cinq ans, les PLUintercommunaux seront une réalité.Le droit de l'urbanisme n'est pasle droit des solsLe blocage vient du fait que les élusconfondent le droit de l'urbanisme et ledoit des sols. Or si la compétence d'établirles documents d'urbanisme est transféréeà un niveau intercommunal, cela ne privepas le maire du pouvoir d'accorder les per-mis de construire sur le territoire de sacommune.
Le président de la FNAIM a évoqué briè-vement deux autres points;- D’une part il souhaite que l'obligationd’affichage des résultats du DPE dans lesannonces immobilières s’applique defaçon identique à tous les intermédiairesimmobiliers,- D’autre part il déplore que les profes-sionnels qui ne manient pas de fondsaient été dispensés d'obligationd’assurance pour raison de transpositionde directive: il y voit un nivellement parle bas des professions.Enfin, point essentiel, il a fait part de sa“vexation” que la Chancellerie ait rédigéun avant-projet de réforme de la loiHoguet sans aucune concertationavec les organisations profession-nelles”. Pourtant, clame René Pallincourt,“nous appelons de nos vœux une réformede la loi Hoguet”, mais nous voulons“une vraie concertation” et non “d’untexte rédigé à la va-vite sous la pressiond’un organisme qui bouffe du syndic”. Ausoutien de sa volonté de concertation, ilévoque l’initiative conjointe d’UNIS, duSNPI et de la FNAIM des états générauxdes professions immobilières…Benoist Apparu se pose endéfenseur des professionnelsLe secrétaire d’Etat au logement se veutrassurant: “je ne souhaite aucune stigma-tisation de vos professions”.Il commence par rappeler les objectifs dela réforme des aides au logement; simpli-fier, favoriser la construction dans les sec-teurs les besoins sont les plus forts,s’adapter à la réalité des marchés, etc.Sur ce point, il indique par exemple queles montants de prêts ont donc été rééva-lués.Mais il reconnaît: si le dispositif seretrouve dans les prix, nous auronstout perdu”.L’analyse qu’il fait de l’évolution des prixdiffère quelque peu de celle de laFNAIM, car il estime que l’allongementde la durée des prêts n’est pas une bon-ne nouvelle pour les emprunteurs et ilobserve qu’actuellement seuls les plusriches peuvent continuer à acheter.Pour la réforme de la fiscalitédu patri-moine, Benoist Apparu indique que lePremier ministre a installé le 6décembrele groupe de vingt parlementaires quidoivent travailleur sur la réforme de lafiscalité du patrimoine.Si l’objectif est de fiscaliser davantage lesrevenus du patrimoine plutôt que lepatrimoine lui-même, il n’y a pas encorede points pré-arrêtés.Répondant à la formule du président Pal-lincourt suivant laquelle Il n’y a pasd’investissement locatif privé sans incita-tion fiscale, le ministre estime au contrai-re qu’on ne peut pas imaginer en perma-nence de nouveaux dispositifs d’aide, carsi on veut évier de prendre la directionde la Grèce, il faut être vigilant sur lesdépenses fiscales nouvelles.On peut donc analyser les dispositifs etles faire évoluer pour qu’ils soient plusefficaces, mais il faut dépenser moins.S’agissant de la GRL, il affirme “j’y croisbeaucoup, mais elle ne marche pas”. Onespérait 400000 contrats GRL en 2010 eton va atteindre seulement 60000. PourBenoist Apparu, il faut que les assurancess’engagent.Réformer les conditions de la GRL oui,mais taxer la GLI, non: le ministreindique que le Gouvernement n’est pasfavorable à la taxation de la GLI qui vientd’être adoptée par le Sénat. Il souhaitequ’une autre solution soit adoptée encommission mixte paritaire.Quant à la réforme de la loi Hoguet,Benoist Apparu reconnaît qu'elle estvécue comme une agression par laFNAIM. Mais le ministre a été très rassu-rant vis-à-vis des agents immobiliers “cen’est pas l’intention du Gouvernement, jesuis pour défendre votre profession” etencore on ne réformera pas contreune profession”.Le secrétaire d’Etat indique qu’il va ren-contrer le nouveau ministre de la justice.et que “nous avons besoin de ce textepour rassurer les copropriétaires” et assu-rer la pérennité de la profession.Enfin, rappelant que le chef de l’Etat asouhaité une réforme de l’urbanisme,il insiste sur le fait qu’il faut produiredavantage de logements dans les zonestendues et qu’il faut donc pour cela pro-duire du foncier et en conséquence sim-plifier le droit de l’urbanisme et le droitde la construction. En effet, ajoute-t-il, lecoût de construction est supérieur de30% à ce qu’il est en Allemagne.“Révolution ou évolution” tel étaitle thème de la table ronde de cecongrès de la FNAIM.Voici quelques éléments mis enavant par les intervenants. Le thè-me de la GRL était très présent etde façon plus générale celui del’impact des aides; il s’agit d’éviterque l’apport d’argent public sur lesecteur, soit simplement absorbépar le marché.Gilles Ricour de Bourgies, président de lachambre FNAIM Paris, observe que le sys-tème GRL est trop compliqué, mais querépondre par une taxation n’est pas labonne solution. Quant à Jérôme Bédier, ille dit tout net il n’y aura pas de GRL 3,il faut que la GRL 2 fonctionne bien”.Pour cela, le président d’Action Logement,indique que le système doit être suffisam-ment mutualisé et il faut que les bailleurssoient incités à bien gérer le risque. Il fautque l’ensemble des assureurs entrent dansle système, pour éviter la taxe.Dominique Brayeprésente les objectifsde la réforme de l’ANAH, articulée entrois axes; lutter contre l'habitat indigne,rétablir l’équilibre de la situation desaides en faveur des propriétaires occu-pants et recentrer les aides accordées auxpropriétaires bailleurs vers les logementsles plus dégradés.S’agissant des propriétaires occupantsmodestes, l’accent est mis d’une part surla rénovation thermique (pour laquelle leprogramme “Habiter mieux” a permis lamobilisation de 500millions d’euros duprogramme investissements d’avenir, ditgrand emprunt) et d’autre part surl’adaptation des logements au vieillisse-ment de la population.Quant aux bailleurs, ayant constaté queles aides aux petits travaux n’avaient pasbeaucoup d'effet de levier, l’ANAH adécidé de recentrer l’octroi de subven-tions sur les travaux les plus importantsen insistant sur une éco-conditionnalitéet sur la contrepartie sociale avec mise enplace de conventionnement.Du point de vue de la répartition géogra-phique des aides, l’accent est mis, enzones non tendues, sur les logements lesplus dégradés et, en zones tendues, surles logements intermédiaires.Pour le PTZ+, Dominique Braye soutientvigoureusement la réforme, il estime,reconnaissant qu'aucun dispositif n'estparfait, qu'il pourra y avoir des effetsd'aubaine, mais uniquement à la marge.Mais il insiste surtout sur le fait que leproblème central est le foncier et quel'Etat doit mettre sur le marché de nom-breux terrains.Marie-Noëlle Lienemann, ancien ministredu logement, reconnaît que le statut du14décembre 20103JURIShheebbddooimmobilierAANNAALLYYSSEESS-- DDÉÉBBAATTSS
bailleur privé est une bonne idée et mili-te (depuis longtemps) pour une garantiedes risques locatifs qui soit la plus univer-selle possible. Mais elle constate que« toutes les aides ont été absorbées parle marché » et qu'il faut donc encadrerles loyers et les prix. Elle observe aussique le fait d'apporter davantage de fon-cier pour construire davantage ne pro-voque jamais de baisse des prix.Enfin, s'agissant du parc HLM, elle indiquequ'il manque des logements HLM: le parcn'augmente plus alors que le nombre dedemandeurs progresse. Nous avons doncde besoin de construire des logements trèssociaux alors que le nouveau prélèvementsur les organismes HLM va obérer les capa-cités financières des organismes.Dominique Braye lui rétorque que laponction de 150millions est un mécanis-me de péréquation qui vise à prélever dessommes sur les « dodus dormants»,organismes qui disposent de trésorerie etqui n’investissent plus et qui permettra definancer la construction par d'autres orga-nismes, existent des besoins.Foncier: question centraleMichel Piron, président du CNH, est aussitrès favorable à la réforme des aides etinsiste également sur le besoin de foncier. Ilrelève qu'il n'y a pas une crise du logementmais des crises du logement et sedemande: jusqu'où aider les accédants sansalimenter la hausse des prix? Pour le dépu-té, la crise est une crise d'aménagement duterritoire et de planification foncière.Gilles Ricour de Bourgiesattire l'attentiondes politiques sur la nécessaire stabilitédes dispositifs; « la meilleure idée ne vautrien si elle n'est pas pérenne ».Évoquant les enjeux de la réforme fiscale àvenir, Michel Pironrappelle que le bouclierfiscal coûte 700millions, mais que l'ISF enrapporte 3,7milliards. Il reconnaît que lebouclier fiscal est perçu comme injuste car6% des bénéficiaires encaissent 66% desrestitutions. Quant à l'ISF, il frappe aveu-glément le patrimoine indépendammentdes revenus.D'où la proposition de supprimer bouclierfiscal et ISF et de rapprocher l'impôt sur lesrevenus du patrimoine de l'impôt sur lesrevenus du travail. La taxation des plus-values financières est augmentée de 8%,celle des plus-values immobilières de 3%.Pour le député, la taxation est doncmoindre car il s'agit de plus-values de longterme et qu'il ne faut pas trop taxer si onveut attirer des investisseurs institutionnelsvers l'immobilier. 14décembre 20104JURIShheebbddooimmobilierIINNIITTIIAATTIIVVEESSL’ARC lance une pétition en faveur du compte séparéDéplorant que l’avant-projet de loi deréforme de la loi Hoguet ne comprenneplus d’obligation pour les syndics decopropriété d’ouvrir un compte bancai-re séparé, l’ARC lance une pétition afinde réclamer que les syndics aientl’obligation d’ouvrir un compte bancai-re séparé, sans dérogation possible.L’ARC réfute l’argument développé parles syndics qui font valoir que si lecompte bancaire séparé leur est imposé,ils devront augmenter leur tarif. Pourl’ARC, ce surcoût pourrait être de15euros par lot, mais le gain qu’onpeut attendre du compte bancaireséparé est supérieur, de l’ordre de 200ou 300euros.Lorsque ce compte est accepté, il fautaussi faire valoir auprès de la banquequ’il faut appliquer le tarif des associa-tions.6 propositionsDans la perspective d’une loi nouvelle,l’ARC, dont les propositions étaient pré-sentées ce 7décembre par BrunoDhont, directeur général, souhaite prin-cipalement que soient adoptés sixpoints:1. Le compte séparésans dérogationpossible.2. Le contrat de syndic: l’ARC deman-de que le contrat de syndic soit définipar décret (l’arrêté Novelli du 19mars2010 étant jugé très insuffisant etn’ayant pas fait évoluer les pratiques).3. Une réforme des sanctions. L’ARCn’est pas favorable à la création d’unordre pour les syndics, l’exemple belgene lui paraissant pas probant, maisapprouve l’idée de créer des commis-sions régionales de discipline.4. Favoriser la concurrenceentre syn-dics. Constatant que l’impossibilité decompléter l’ordre du jour rend plus dif-ficile cette concurrence, l’ARC demandequ’il soit à nouveau autorisé de complé-ter l’ordre du jour sur ce point (demême que sur le choix des entreprisesen cas de marchés de travaux).5. Eviter les conflits d’intérêt. L’ARCconstate que, par exemple, 85% dessyndics proposent des services de cour-tier d’assurance. L’ARC demande doncque soit consacrée l’impossibilité pourles syndics de faire travailler, dans lescopropriétés qu’ils gèrent, les sociétés ils ont des intérêts.6. La réforme de la garantie financiè-requi, selon l’ARC, joue mal. Il estnotamment demandé au créancier, encas de faillite du syndic, de prouver sacréance, ce qui est très difficile lorsqu’iln’y a pas de compte bancaire séparé.Article18, al 8 de la loi de1965(proposé par l’avant-projet de loi)Le syndic est chargé […]“Lorsqu’il est dispensé par l’assembléegénérale des copropriétaires d’ouvrirun compte séparé en application del’alinéa précédent, de solliciter del’organisme teneur de compte lacréationau nom du syndicat descopropriétaires, d’un sous-comptequi ne peut faire l’objet ni d’uneconvention de fusion ni d’une com-pensation avec aucun autre compteou sous-compte et d’informer le syndi-cat des copropriétaires du montantdes produits financiers tirés dessommes et valeurs reçues pour lecompte de la copropriété”.(Voir le texte complet du projet de loisur le site www.jurishebdo.fr, rubriquedépêches)En brefSuppression des droits demutation?Gilbert Mathona demandé au ministre dubudget de réagir à la proposition du Centred'analyse stratégique de supprimer lesdroits de mutation et de les remplacer parune augmentation de la taxe foncière. Fran-çois Baroinn'a pas répondu mais indiquéqu'avait été voté un amendement pourgarantir la solidarité du fonds de péréqua-tion à hauteur de 350millions, évoquantdonc la question de la répartition des droitsde mutation entre les départements. (JO ANdéb. 18 nov. p.8547).NominationsAlain Cacheux, députédu Nord, a été élu prési-dent le 8décembre de laFédération nationale desOffices publics del’habitat.Il succède à Jean-PierreCaroff.
14décembre 20105JURIShheebbddooimmobilierLa troisième chambre civile de la Cour decassation vient de rappeler, aux termesd’un arrêt récent du 8avril 2010, qu’unedemande de constatation d’acquisitiond’une clause résolutoire ne peut être reje-tée alors que n’a été ni octroyé de délaisde paiement ni constaté qu’il en a étéaccordé.En l’espèce, un bailleur a sollicité en justicela constatation de l’acquisition de la clauserésolutoire d’un bail commercial, fautepour son preneur d’avoir réglé sesloyers à l’expiration du délai d’unmois imparti aux termes du com-mandement qui lui a été délivré.Le preneur a fait opposition aucommandement et saisi les jugesdu fond. Le preneur a réglé lescauses du commandement troisans après la délivrance dudit com-mandement.Pour rejeter la demande d’acquisition de laclause résolutoire, les premiers juges com-me la cour d’appel ont acté respectivementde l’opposition à commandement et dupaiement des loyers, objet du commande-ment.C’est oublier le caractère automatique dela clause résolutoire à défaut pour le pre-neur de régler les causes du commande-ment dans le délai d’un mois sauf à obte-nir la suspension de la clause résolutoire etdes délais de paiement.Dans le présent cas, les premiers jugescomme la cour d’appel n’ont pas suspendula clause résolutoireet n’ont pas octroyéde délais.Le non-respect de laréglementation spé-cifique applicableaux baux commer-ciaux a ainsi étésanctionné par lahaute juridiction.Cet arrêt, confirmant une jurispru-dence désormais constante, constitueune piqûre de rappel à l’attentiondes preneurs qui, au regard ducontexte économique actuel, rencon-trent des difficultés pour honorerleurs échéances de loyer.Le paiement à lui seul, objet du com-mandement visant la clause résolu-toire, n’est pas suffisant pour écarterle caractère automatique d’une telle clau-se, laquelle exclut, contrairement à la rési-liation du bail commercial pour défaut depaiement, la possibilité pour le juged’apprécier la gravité de la faute ainsi com-mise.Il est indispensable pour un preneur danstelle situation, de solliciter en justice àréception du commandement, la suspen-sion des effets de la clause résolutoire etdes délais de paiement. À défaut, le pre-neur sera contraint de quitter les locauxpris à bail sans indemnité et perdra ainsi sapropriété commerciale. V.B.(Cass. Civ. 3e, 8avril 2010, pourvoi K 09-11292)La clause résolutoire (régie par l’article L 145-41 du code de commerce) com-porte un caractère automatique et il ne suffit pas de régler le loyer objet ducommandement pour échapper à son application: voici l’analyse du cabinetMoisand Boutin sur un arrêt de cassation du 8avril dernier.AANNAALLYYSSEEJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEL’analyse de Virginie Bouet, avocat associé,cabinet MoisandBoutin.Attention au caractère automatique de la clauserésolutoire dans les baux commerciauxLe paie-ment nesuffit paspourécarter laclauseVirginie BouetBaux commerciauxBail pour un terrain nu(CA Paris, 1erdécembre 2010, pôle 5,chambre 3, n°09/09608)Un bail précaire d’un an avait été consentisur un terrain sur lequel le preneur avaitétabli des abris pour chevaux.À la suite de ce bail qui visait une exploita-tion de chevaux, un contrat dit 3,6,9 pré-voyait dans une annexe la construction parle preneur d’abris démontables pour che-vaux. Or la DDE avait établi un procès-ver-bal d’infraction à la législation del’urbanisme pour des travaux réalisés sansautorisation. En fin de contrat, le preneurdemandait l’application du statut des bauxcommerciaux, qui lui est refusée par la courd’appel:“Monsieur R.n’invoque ni être commer-çant, ni exercer dans les lieux une activitécommerciale, celle d’exploitation de che-vaux, de poneys et d’attelages à l’exclusionde toute activité d’enseignement qui n’estpas démontrée n’étant pas commercialepar nature et il n’allège ni ne démontreêtre propriétaire d’un fonds de commerce;S’agissant des constructions édifiées surle terrain nu donné à bail, avecl’autorisation des bailleurs, elles n’ont ausurplus aucun caractère de fixité,s’agissant d’abris démontables qui res-tent la propriété du preneur.Quant à la soumission volontaire des par-ties au statut des baux commerciaux, ellene peut résulter de la seule indication de ladurée du bail, 3,6, 9 ans, aucune clause dubail permettant de conclure que les partiesont entendu soumettre leurs relationscontractuelles au statut de la propriétécommerciale”.OObbsseerrvvaattiioonnss:L’article L 145-1 2edu codede commerce prévoit l’application du sta-tut aux terrains nus sur lesquels ont étéédifiées des constructions à usage com-mercial, industriel ou artisanal, à conditionque ces constructions aient été élevées ouexploitées avec le consentement exprès dupropriétaire. Mais les constructions doi-vent présenter un caractère suffisant defixité, ce critère n’étant pas rempli parexemple pour des toiles de tente (Civ. 3e,16novembre 1994). Cet arrêt le confirmepour les abris démontables pour chevaux.ÀÀ rreetteenniirr::L’application du statut pour unelocation de terrain nu suppose que desconstructions ayant un caractère suffisantde fixité y aient été établies.Révision triennale: dispositionsd’ordre public(CA Paris, 10février 2010, pôle 5, chambre 3,n°08/15104)Le preneur d’un bail dérogatoire avait obte-nu la transformation du contrat en bail sta-tuaire. Le bailleur avait ultérieurementrépliqué en demande d’application de larévision triennale. Le preneur en contestaitle bien-fondé:“Les règles édictées par les articles L 145-37et L 145-38 du code de commerce accordantaux parties la faculté de demander la révi-sion du loyer trois ans au moins après ladate d’entrée en jouissance du locataire ouaprès le point de départ du bail renouveléétant d’ordre public s’appliquent par consé-quent même en l’absence de clause contrac-tuelle.L’absence de demande de révision de la partdu bailleur avant 2005 et qui s’expliqueaisément par le litige ayant opposé les par-ties sur la transformation du bail dérogatoi-re en bail statutaire et la fixation du prix dubail, ne peut caractériser sans équivoque lavolonté de la SCI Avia de renoncer à se pré-valoir de son droit à révision”.La cour rejette cependant la demande de
14décembre 20106JURIShheebbddooimmobilierLes sénateurs ont poursuivi le 22novembreles débats sur le projet de loi de financespour 2011.Une TVA à taux intermédiaire?Philippe Marinia présenté l’amendement(n° I-80) de Jean Arthuis visant à créer untaux de TVA intermédiaire, à 10%, pour cer-tains secteurs d’activité. Le texte vise notam-ment les travaux dans les logements. JeanArthuis explique que nous devons opérerune réforme fondamentale des prélève-ments obligatoires. Par cet amendement,qu'il a finalement retiré, il entendait mettreen place un taux intermédiaire de TVA pourles activités relevant de l'économie de proxi-mité, car entre 5,5% et 19,6% l'écart est tropgrand (JO Sénat, déb. 23 nov. 2010, p.10466).Photovoltaïque: réduction desavantages fiscaux.L'article 13, examiné le 23novembre, concer-ne le crédit d'impôt lié aux installations pho-tovoltaïques et les tarifs de rachat del'électricité. Outre-mer, Serge Larchersou-ligne que ce dispositif conduit à la perted'activités agricoles; 28000 hectares étantpar exemple consacré à cette activité en Mar-tinique. (JO Sénat, déb. 24 nov. p.10522).Mais il conteste aussi le projet du Gouverne-ment de supprimer brutalement l'avantagefiscal. Plusieurs sénateurs, tel Jean-PierreSueur, critiquent également cette décision.En revanche, Philippe Marinisouligne quela dépense fiscale du dispositif est élevée(l'économie serait de 230millions d'euros);que « la défiscalisation en faveur du photo-voltaïque constitue une aide à des investis-sements dans un secteur par ailleurs déjàaidé, et même bien aidé » (p.10526). Ildénonce un effet d'aubaineet souligne queles objectifs prévus pour 2020 seront atteintsdès 2011. Tout ceci motive, selon le rappor-teur, la suppression de l'éligibilité du photo-voltaïque au régime de défiscalisation desinvestissements outre-mer.François Baroinajoute deux autres argu-ments: d'une part, il convient d'orienter cetoutil de défiscalisation sur la production delogements sociaux (p.10530), d'autre part lastabilité des réseaux outre mer atteint lalimite technique d'acceptabilité des énergiesintermittentes. Autrement dit, le photovol-taïque perturbe l'équilibre du réseau.Après présentation des nombreux amende-ments sur le sujet, Philippe Marinirappelleque si le dispositif spécifique outre mer estsupprimé il subsiste le crédit d'impôt déve-loppement durable de l'article 200 quater duCGI, certes au taux de 25%, mais quis'applique sur l'ensemble du territoire natio-nal. Le tarif de rachat garanti par EDF estpoursuivi.Il a toutefois présenté un amendement pourmaintenir la défiscalisation pour les petitesinstallations, jusqu'au 30juin 2011 (n° I-484),il a été adopté (p.10556).François Baroina obtenu le vote del'amendement (n° I-472) qui exclut del'assiette du crédit d'impôt en faveur dudéveloppement durable les dépenses deparement des matériaux d'isolation ther-mique des parois opaques, afin de ne plussubventionner des éléments d'habillage oudécoratifs. L'article 13 a été voté.René Beaumonta soutenu un amendementpour priver des avantages fiscaux (commel'Eco-PTZ) les propriétaires de logementscollectifs qui n'auront pas mis en place lesdispositifs prévus par la loi permettantd'évaluer l'efficacité énergétique (amende-ment I-48) mais il n'a pas convaincu et il aretiré l'amendement (p.10561).À suivre.LLEEPPRROOJJEETTDDEELLOOIIDDEEFFIINNAANNCCEESSAAUUPPAARRLLEEMMEENNTTLe PLF: suite des débats au Sénat…Si la proposition de Jean Arthuis de créer un taux intermédiaire de TVA aux alentoursde 10% n’a pas été acceptée par le Gouvernement, c’est une piste de travail quidevrait faire son chemin. et à l’AssembléePierre Méhaigneriea le premier pris la paro-le le 17novembre sur l'article 56 qui réformele prêt à taux zéro. Il critique le projet duGouvernement d'étendre au PTZ le zonageprévu dans le dispositif Scellier. Il estimecela injuste car si la zone C couvre 90% duterritoire et 40% de la population, les prix ysont plus bas mais les revenus aussi et que,hors Ile-de-France, le taux d'effort y est sem-blable (JO AN déb. 18 nov. p.8519). Selon ledéputé, l'écart du simple au double estinjuste.Quelle aide pour la zone C?Jean-Louis Dumontplaide pour un plafon-nement de l'aide, pour permettre aux collec-tivités qui souhaitent accompagner lesefforts pour l'aide à l'accession à la proprié-té, de cibler leur aide en fonction de ce qui sepasse sur leur territoire. Michel Bouvardcri-tique le dispositif proposé en ce qu'il « vainterdire l'accession à la propriété à toutesles personnes qui habitent, par exemple,dans les sites touristiques, dont beaucoupsont classés en zone C » ; il évoque notam-ment les stations de montagne. Jean-Yves LeBouillonnecdemande de réduire le plafondpermettant l'accès au PTZ.Gilles Carrezrépond que le PTZ dans leneuf a largement profité à la zone C (68%des prêts pour 44% de la population) et quele nouveau système vise à améliorer la sol-vabilité dans les zones tendues, l'accession à la propriété restait jusqu'à pré-sent un rêve hors d'atteinte.Charles de Coursonestime que l'écart entrele prêt en zone A et celui en zone C est tropélevé. Pour un couple avec deux enfants, leprêt serait de 124800euros en zone A et39500euros en zone C, soit un écart de 1 à 3,il propose de limiter l'écart de 50% entre lazone A et les zones B1, B2 et C.Marc le Fur soutient un amendement(n°444) pour faciliter l'accession à la pro-priété en zone C, rappelant que le PTZ a per-mis ces dernières années au monde rural derevivre. Son texte prévoit que la quotité dumontant du prêt est identique pour leszones B1, B2 et C.Benoist Apparujustifie au contraire le systè-me proposé par le Gouvernement en indi-quant qu'il faut tenir compte des différencesde prix de marché pour faire augmenter lenombre de propriétaires en zone B1, B2 et,en zone A. Ceci dit, il reconnaît que certainssecteurs, notamment les stations de sportsdéplafonnement car le bailleur n’avait pasétabli la preuve d’une modification des fac-teurs locaux de commercialité ayant entraî- par elle-même une variation de plus de10% de la valeur locative. Mais elle accor-de l’application de l’indexation des loyersen fonction de l’indice du coût de laconstruction.OObbsseerrvvaattiioonnss:L’application de la révisiontriennale relève de dispositions d’ordrepublic. Cette règle est bien établie(exemple Cass. Com. 12avril 1995, Bull.Civ. III, n°103). La cour d’appel de Paris enfait ici une application.Rappelons qu’elle est cependant limitée à lavariation de l’ICC, sauf lorsque le bailleurétablit la preuve d’une variation des fac-teurs locaux de commercialité ayant entraî- par elle-même une variation de plus de10% de la valeur locative. En l’espèce, cettecondition n’était pas remplie.
Rédigé par Hélène Lécot, ce nouveau Hors-Série de JurishebdoImmobilier dresse un panorama des règles qui gouvernent laresponsabilité des agents immobiliers, tant sur le plan civil quepénal.Ce hors-série aborde les questions d’obligation de moyen etd’obligation de résultat, ou celle du partage des responsabilités.Il contient de nombreuses références de jurisprudence.Un outil résolument pratiqueau service - des professionnels de l’immobilier- de leurs clients- et de leurs conseils.14décembre 20107JURIShheebbddooimmobilierVVIIEENNTTDDEEPPAARRAAÎÎTTRREELLAARREESSPPOONNSSAABBIILLIITTÉÉDDEELLAAGGEENNTTIIMMMMOOBBIILLIIEERRUn nouveau numéro hors-sériede Jurishebdo ImmobilierEEXXTTRRAAIITTDDUUSSOOMMMMAAIIRREEResponsabilité civileL’agent mandataire, entre moyens et résultatL’agent conseil, ou la création d’une éthiqueL’agent rédacteur, l’exigence du juristeResponsabilité pénaleLe client est aussi un consommateur Une question de compétenceNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:29%de réductionpour les abonnés deJURIShheebbddooimmobilierBULLETINDECOMMANDE«RESPONSABILITÉDELAGENTIMMOBILIER»OUI, je souhaite commander le numéro hors-série de JURIShebdo ImmobilierLa responsabilité de l’agent immobilierau prix de 69euros TTCou de 49euros (tarif spécial pour les abonnés)(dont 2,1% de TVA) soit 29% de réduction.Ci-joint mon chèque de 69 ou de 49 à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès réception de mon paiement avec l’envoi du Hors SérieJe payerai à réception de factureÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi NS33UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE6949 TTC pour les abonnésFormat A564 pagesParution: décembre2010Frais de port offertsLLAA RREESSPPOONNSSAABBIILLIITTÉÉ DDEE LLAAGGEENNTT IIMMMMOOBBIILLIIEERRHHOORRSS SSÉÉRRIIEE NN°°77 -- DDÉÉCCEEMMBBRREE 22001100RREESSPPOONNSSAABBIILLIITTÉÉ CCIIVVIILLEE,, PPÉÉNNAALLEE…Il fut un temps l’exercice de la profes-sion d’agent immobilierétait porté par un ventléger. Ce temps est révo-lu. Modifiée à de mul-tiples reprises, la loiHoguet a resserré autourde lui l’étau formalisteet pénal. De son côté, lajurisprudence s’efforcede dessiner, sur le plancivil, le portrait del’agent honnêtehomme…Puisant sa force dansle lien de confiance par-ticulier qui unit le man-dant à son mandataire,le devoir de conseil nedevrait exister qu’àl’égard du mandant.Mais telle n’est pasl’opinion de la jurispru-dence, qui l’appliqueégalement vis-à-vis dutiers cocontractant
EETTUUDDEESSd'hiver. « Les prix de Courchevel ou de Val-d'Isère n'ont rien à envier à ceux de Nice etil nous faut régler cette question ». Il annon-ce donc « je propose que nous mettionsd'accord, dans le cadre de la loi de financesrectificative, pour lancer un nouveau zona-ge» (p.8523). En dépit de l'avis défavorabledu ministre, l'amendement 444 a été voté(p.8525).Jean-Yves Le Bouillonnecpropose de pla-fonner les ressources permettant d'obtenir leprêt (amendement n°605), mais il n'a pas étésuivi (rejet p.8526).Signalons le vote d'un amendement, surproposition de Gilles Carrez(n°447), quivise à permettre à l'emprunteur, lorsque letotal des périodes de remboursement estinférieur ou égal à 8 ans, de demander deréduire le montant du prêt, au maximum demoitié. Quant à l'amendement n°448, égale-ment voté, il vise à réduire le montant duprêt pour les logements anciens les moinsperformants du point de vue énergétique.Même succès pour l'amendement n°449 quia pour objet de mettre en place deuxbarèmes distincts, l'un pour l'ancien etl'autre pour le neuf.Le tarif des prêts complémen-tairesCharles de Coursona proposé, pour éviterque les conditions de souscription des prêtscomplémentaires soient trop coûteuses, quene soient autorisés à délivrer les prêts com-plémentaires que les établissements s'étantengagés à ne pas dépasser des marges maxi-males. Mais il a retiré son amendement(n°532), Gilles Carrez ayant indiqué que cet-te question devait être traitée dans lesconventions entre l'établissement de créditet l'Etat ou la société de gestion du fonds degarantie à l'accession sociale (p.8528) etl'article 56 a été voté.Yanick Paternottea proposé (amendementn°516) d'autoriser une sortie anticipée duPERP pour permettre l'acquisition ou laremise en état d'une résidence principale.Mais il n'a pas été suivi (p.8554).François Scelliera proposé de permettrel'usage d'un PLS dans le cadre du disposi-tif d'aide à l'investissement locatif ordinai-re. Mais l'amendement (n°761) a étérepoussé (p.8559). Gilles Carrez a indiquéà cette occasion qu’il ne fallait pas mixerles dispositifs: incitations fiscales pour leprivé (comme le Scellier) et les finance-ments HLM et la TVA à 5,5% pour le loge-ment locatif social. Il ajoute que le Scellierintermédiaire représente plus de 30% del'ensemble des opérations Scellier.Le débat a ensuite porté, pour l'article 58, surles avantages fiscaux consentis aux investis-sements outre-mer. Défendant un amende-ment n°458, Gaël Yannoindique que l'outremer veut bien supporter le coup de rabotdes niches fiscales de 10%, mais non uneréduction de 25%. François Baroin expliquenotamment que, même après la réduction,les produits de défiscalisation outre mer res-tent très attractifs et qu'il s'est beaucoupimpliqué pour sortir le logement social durabot des 10%. Mais l'amendement a étévoté contre l'avis du ministre (p.8564).Charles de Coursonsouhaitait que soitréduit l'avantage fiscal pour le logementoutre mer, en soulignant qu'il faudrait queles rapporteurs spéciaux enquêtent poursavoir à qui profite financement l'avantageet pour éviter que l'avantage soit « capté parla rente foncière » mais il a finalement retiréson amendement (n°536).Gilles Carreza obtenu le vote d'un amende-ment n°574, concernant le rabotage desniches, à propos du Scellier intermédiaire.Le rabotage de 10% conduit en cas de pour-suite de la location, à réduire l'avantagecomplémentaire, fixé à 2% du prix du loge-ment à un montant de 1,8%, ramené à 1%compte tenu de la règle d'arrondi à l'unitéinférieure. L'amendement fixe le taux à 6%par période de trois ans au lieu de 2% paran (voté p.8567).Mesures transitoires ScellierS'agissant des mesures transitoires, unamendement 459 autorise le passage desactes authentiques jusqu'au 31mars 2011.François Scellierexplique que le dispositifreste inchangé; l'application du taux de 25%n'est pas prorogée au-delà du 31décembre2010, mais la date butoir de réitération paracte authentiqueest reportée de trois mois(p.8567). L'article 58 a été voté.Après l'article 58, Gilles Carreza soutenuavec succès l'amendement n°785 qui réduitle plafonnement global des niches fiscalesà 18000euros et à 6% du revenu imposable(n°460, voté p.8568).En fin de débat, le ministre a demandé uneseconde délibération, pour revenir sur cer-tains des amendements votés par les dépu-tés. Cela concerne par exemple le budget duFISAC qui avait été augmenté, mais aussil'amendement 444 qui avait aligné les quoti-tés du PTZ +applicables aux zones B1, B2 etC pour les logements neufs Il indique que,dans les territoires qui bénéficieraient d'une14décembre 20108JURIShheebbddooimmobilierLLEEPPRROOJJEETTDDEELLOOIIDDEEFFIINNAANNCCEESSAAUUPPAARRLLEEMMEENNTTLogementLa hausse des prix n’est pasgénérale en EuropeÀ l’occasion des Entretiens de l’Anah, le9décembre, une étude du Crédoc aprésenté des chiffres particulièrementinstructifs sur le logement.Si certaines tendances sont déjà bienconnues, d’autres sont plus étonnantes.On sait en effet par exemple que lenombre de personnes par foyer diminueet que le taux de propriétaires a tendan-ce à augmenter. Ce taux augmente avecles revenus. Mais on découvre aussi quedans les franges les plus pauvres de lapopulation, ce taux a diminué.Par ailleurs, le taux d’effort progresseénormément et celui des locatairesdépasse celui des propriétaires (il aencore plus augmenté chez les loca-taires du secteur libre).Plus étonnant: on constate que la qua-lité des logements n’a pas suivi cettehausse du taux d’effort. On se trouveaujourd’hui en France en deçà de lamoyenne européenne.Les publics qui sont les plus concernéspar les défauts de qualité du logementsont les jeunes, les ménages les pluspauvres et les ménages monoparentaux.Autre élément important, l’analyse meten lumière le fait que si les prix ont trèsfortement augmenté en Europe, cen’est pas le cas de tous les pays et enparticulier de l’Allemagne. Celas’explique d’une part du fait de laaugmentation du niveau d'aide, cela auraitconduit a « sursolvabiliser » les accédants,avec un risque d'inflation spéculative desprix. Même sort pour l'amendement n°638qui visait à réduire de 8% à 4% les frais degestion perçus par l'Etat pour la taxed'enlèvement des ordures ménagères.Les députés, y compris le rapporteur géné-ral, Gilles Carrez, ont fait part de leur désap-probation face au nombre des mesuresremises en cause par cette seconde délibéra-tion.Henri Emmanuellirend même hommage aurapporteur général et déplore que le Gou-vernement ne respecte pas davantage sontravail. Le Nouveau centre n'a pas participéau vote ; les textes portant sur la secondedélibération ont été adoptés par un voteunique.L'ensemble du projet de loi a ensuite étévoté (p.8605).
14décembre 20109JURIShheebbddooimmobilierDDÉÉBBAATTIntégrer l'OCPI dans des produits retraiteIntégrer l’OPCI dans des produits retraite,c’est l’une des idées développées par lesintervenants lors du 7eforum de l’OPCI orga-nisé ce 24novembre par IPD pour laquellese dégage un certain consensus.Effets de la conjonctureL’impact de la conjoncture se traduit dans laperformance des fonds. Selon Christian deKérangal(IPD), les performances des fondsqui recourent à l'effet de levier sont plusfortes en période de hausse des marchés,mais plus faibles en période de baisse.Pour Jacqueline Faisant(BNP Paribas REIM),il faut rester simple et que les gens com-prennent ce qu'on fait avec leur épargne.D'autre part, elle estime qu'il ne faut pasoublier les performances des actifs. Il y a eudes baisses de valeur (en encore plus, lors-qu'il y a eu recours à un effet de levier) maisl'application des normes IFRS a accrul'impact de la baisse. Invoquant ce retour surles actifs, elle estime qu’il ne faut pas oublierle lien entre les performances des fonds etcelles des actifs.Au 1eroctobre 2010, on recensait 90 OPCIselon PriceWaterHouseCoopers, mais uni-quement des SPPICAV. Seuls 6 OPCI grandpublic ont été créés. L'encours était de 7mil-liards d'euros fin 2009.Du point de vue de l'évolution réglementai-re, la directive OPCVM 4 prévoit la publica-tion d'un document d'information clé. LaFrance souhaite qu'il soit applicable auxOPCI.La directive AIFM qui a été adoptée par leParlement européen va accroître lescontraintes des sociétés de gestion. Il fautprévoir une déclinaison nationale de ce tex-te à l'horizon 2012.Succès auprès des institutionnelsJean-Marc Coly(UFG) souligne que la pre-mière performance des OPCI c'est leur succèsauprès des institutionnels. Si ce succès àcertes été aidé par le régime fiscal del'article 210 E, celui-ci n’est pas seul en cause.Le principal facteur est l’adaptabilité du pro-duit. L'enjeu actuel de l’OPCI, c'est d'une part deconsolider l'outil auprès des institutionnelset d'autre part de séduire les particuliers.Les performances des OPCI ont répondu auxattentes des investisseurs institutionnels. Analysant ces attentes, Jean-Marc Coly sou-ligne par exemple qu'ils ne souhaitent pasd'actifs diversifiés mais marquent une préfé-rence pour des actifs très spécialisés.Pour l'avenir, Jean-Marc Coly considère quele marché ne pousse pas à créer des OPCIvalue added opportunistes mais il estime enrevanche que l'OPCI peut être un outiladapté à des investisseurs étrangers pourinvestir en France ou à des Français pourinvestir à l'étranger.Quant à la vente à l'étranger d'OPCI créésen France, la réflexion passe par la créationd'un passeport européen mais qui n'est pasaujourd'hui d'actualité.Il regrette par ailleurs qu'il n'ait pas été pos-sible d'intégrer l'OPCI dans un produit deretraite.Quant aux particuliers, ils ne cherchent quedes produits sans risque. Et veulent desoutils purs alors que l'AMF impose un mini-mum de produits liquides.Jean-Marc Coly estime que, les marchésimmobiliers et financiers étant à un pointbas, c'est le bon moment pour lancer unproduit mixte, financier et immobilier.L'UFG prévoit donc de lancer des FPI quiseraient des produits immobiliers à 90% ou95% avec une liquidité aménagée. Cesfonds, qui doivent être lancés en 2011,auront bien des ressemblances avec les SCPI.En conclusion, Jean-Marc Coly considère quel'adaptabilité du produit a répondu auxattentes et a permis de distribuer de la per-formance.Laurent Fléchet(Ciloger) reconnaît que lacréation des OPCI grand public en2007et2008 a été difficile, mais qu'ils démarrenten 2010.La crise de 2008 a changé l'approche des ins-titutionnels. Mais les cycles ne sont pas for-cément les mêmes pour les institutionnels etles particuliers.Cilgoer a collecté pour les deux fonds OPCI,5millions d'euros en 2009 et 20millions en2010.Frédéric Bôl(Viveris Reim) indique que songroupe a obtenu deux agréments pour lelancement de deux OPCI grand public. Ilestime que l'OPCI a toute sa place dansl'épargne salariale et l'épargne retraite etqu'il faut intégrer l'OPCI dans des véhiculesde long terme.Question de liquiditéSur la question de la liquidité, JacquelineFaisantobserve qu'il est possible de l'assureravec un fonds d'un milliard d'euros maisque c'est différent avec un fonds de 20mil-lions. La liquidité est possible, mais on nepeut pas l'assurer de la même manière quepour les OPCVM.Frédéric Bôlestime qu'il ne faut pas associerdans un même fonds des particuliers et desinstitutionnels. Jacqueline Faisantajoute quequand un institutionnel veut sortir du fonds,cela peut le déstabiliser, mais de façon géné-rale, on arrive à sortir de façon intelligente.Jean-Marc Colyestime qu'il faut être vigilantpour que l'OPCI n'affecte pas l'image de laSCPI et n'en tarisse pas la collecte, sauf si ontransforme les SCPI en OPCI, ce qu'il estimesouhaitable.moindre pression démographique enAllemagne, mais aussi, selon l’étude,d’une protection plus forte des loca-taires. Outre-Rhin en effet, les loca-taires bénéficient de mécanismesd’encadrement des hausses de loyers.Le bailleur qui veut augmenter le loyerdoit le justifier en fonction de travauxet de hausse de la valeur d’usage dulogement. L’encadrement, dénommé“miroir des loyers” s’applique y comprisen cas de changement de locataire,contrairement à la situation actuelle dudroit français.Etude Crédoc - Entretiens de l’Anah déc. 2010Évolution des prix de l’immobilier dans quelques pays de l’OCDEIndice 1 en 1995
14décembre 201010JURIShheebbddooimmobilierDans un contexte économique qui demeu-re volatil et face à un marché immobilier les transactions sont plus difficiles àfinaliser, tous les outils permettant de ras-surer les acteurs sont les bienvenus. A cetégard, l'assurance titre, technique maîtri-sée par les intervenants anglo-saxons maisméconnue en France, peut fournir uneréassurance utile et efficace dans sa formeadaptée au marché hexagonal.En effet, un attrait majeur de cette solu-tion est d’offrir une protection complé-mentaire tant à l’acheteur immobilier qu'àla banque qui le finance contred’éventuelles pertes ultérieures provo-quées par des risques qui existaient aumoment de la finalisation de l’opération.Utilisée judicieusement, l’assurance titrepeut permettre de finaliser des dossiersqui, a défaut, seraient reportés ou aban-donnés.1. Des besoins de protection réelsmais sous-estimésDans le cadre d’une opération immobiliè-re, il est fréquent qu’à l’issue de l’audit quiprécède l’acquisition d’un actif, un risquejuridique significatif afférent à sa propriétésoit identifié. Parfois, le problème est déjàconnu du vendeur, qui pourra le divulgueralors même qu’un audit ne sera pas forcé-ment réalisé (pour des raisons de coût oude délai): il pourra s’agir d’une servitudede hauteur ou de vue non respectée, d’unusage du bien non conforme à sa destina-tion, de documents d’urbanisme incom-plets, d’un bornage contesté, etc.Ces risques juridiques, qui peuventse cumuler, n’invalident certes pasla validité intrinsèque des titres depropriété détenus par le vendeur,mais les rendent imparfaits etpeuvent ainsi retarder la cessionenvisagée (occasionnant une per-te d’opportunité pour les parties)ou encore impacter le prix del’actif. Quant à la résolution préalable deces écueils, si elle est parfois possible, samise en œuvre est souvent complexe, oné-reuse et lente. Ceci est pénalisant dans lecadre d’une cession ou du remboursementin fine des lignes de crédit souscrites anté-rieurement par le vendeur du bien, maisplus encore si un refinancement doit inter-venir. Confronté au « mur de la dette », lepropriétaire peut se retrouver acculé etcontraint de céder ou de le refinancer dansdes conditions désavantageuses.Ce danger est réel car un acquéreur dili-gent et prudent ne voudra pas surpayer unbien dont les titres de propriété sont viciés.Et s’il accepte néanmoins d’acheter, ilimposera une décote sur le prixd’acquisition ou des protectionsspécifiques pour combler les pertesfutures éventuelles (sommesséquestrées, clauses de réparation,garanties, etc.). Pour sa part, labanque voudra sécuriser son créditet aura par ailleurs ses proprescontraintes de refinancement (parexemple, par voie de titrisation oude sous-participation). Elle aug-mentera donc ses exigences deprotection et de rémunération, en com-pensation des défauts qui auront été iden-tifiés sur les titres de propriété du bienfinancé.Face à cette double pression, le propriétai-re de l’actif, s’il parvient à conclure la ven-te, sera pénalisé par ces protections éten-dues et ne percevra qu’un prix de cessionréduit (dont une partie pourra même êtreindisponible jusqu’à la prescription durisque latent concerné). Que peut-il fairealors pour se protéger, voire accroître sonattractivité en tant que contrepartie etcible éventuelle de recours si les défautsévoqués se matérialisaient?2. Une technique de protectionencore méconnue mais perti-nenteL’assurance titre peut apporter unesolution efficace aux risques décrits.Tout d’abord, sa mise en place libèrele vendeur de toute obligationlatente à l’issue de la transaction, luipermet de limiter les demandes deréduction de prix et le dispense deséquestrer des fonds. Ensuite, l’acquéreur ala certitude que lorsque le risque identifiécomme étant latent se matérialisera, ilaura les moyens de se défendre(l’assurance titre prend en charge les fraisjuridiques), mais aussi la possibilité d’êtreremboursé pour la perte subie dès lors queL’assurance titre, outil anglo-saxon encore méconnu en France peut avoir uneutilité notamment dans un contexte de marché difficile. Elise Klein Wassink etPierre Tallot, joignant leurs compétences de courtier en assurances etd’avocat nous en présentent les atouts.L’assurance titre permet de sécuriser la transaction et donc de la concluredans de meilleures conditions de prix ou de délai.AANNAALLYYSSEEL’analyse de Elise Klein Wassink, juriste, courtier en assurances, Title Protection Europe Sarlde Pierre Tallot, avocat associé du cabinet Taylor Wessing.L’assurance titre: une protection complémentaire etefficace pour vos transactions immobilièresUn proprié-taireconfrontéau mur dela dette…le problème ne peut pas être résolu et luiimpose des décaissements (indemnisationde tiers, travaux de mise en conformité,etc.). Le simple fait que le risque se réalisepermet d’activer la couverture del’assurance titre et l’assuré n’a pas besoinde prouver une faute d’un tiers.Cette assurance peut être souscrite parl’intermédiaire d’un courtier spécialisémoyennant le paiement d’une primeunique qui procurera à ses bénéfi-ciaires une couverture durant tout ledélai de prescription. Elle suivra lebien en cas de cessions successives, lecas échéant, et son coût se compareavantageusement à celui des garan-ties bancaires: s’il dépend bien sûrde la tarification calculée pourchaque opération, son impact sur lecoût global d’acquisition et de finan-cement de celle-ci est somme touteraisonnable et ressort, à titre indicatif,entre 30 et 80 points de base.Ces avantages compétitifs expliquent quecette couverture soit couramment utiliséedans les pays anglo-saxons et en Europe del’Est. Il est donc paradoxal qu’elle ne trouvepas une place plus importante dans les opé-rations immobilières françaises, alors mêmequ’elle couvre des risques juridiques quisont certes latents mais peuvent s’avérerimportants et exposer la responsabilité desspécialistes (évaluateurs, notaires, avocats,etc.) qui interviennent dans ces opérations.En réponse, le recours à l’assurance titredoit bien sûr être anticipé et ajusté auregard des modalités spécifiques propre àchaque transaction. L’opération envisagéesera conclue dans les délais prévus, tandisque le risque de perte financière sera trans-féré sur le bilan de l’assureur jusqu’à sonexpiration ou son indemnisation, sécurisantainsi toutes les parties concernées. Dès lorsque ces problèmes juridiques (certes péri-phériques et latents, mais néanmoins réels)sont couverts, le vendeur, l’acquéreur et lebanquier peuvent se concentrer sur leurspréoccupations essentielles.Mieux connue du marché immobilier fran-çais, l’assurance titre pourrait contribuer àaccroître son attractivité, sa fluidité et sasécurité au profit de tous les acteurs, qu’ilssoient nationaux ou internationaux. E.K.W. et P.T.Des atoutspourles deuxpartiesElise Klein WassinkPierre Tallot
La crise présente des aspects nouveaux.On connaissait celui de la division desappartements en petits logements louésà des ménages nombreux. Or l'ADIL deSeine-Saint-Denis, représentée parSéverine Marsaleix, indique que cephénomène s'étend désormais auxmaisons individuelles.Colas Durrleman(ministère del'écologie) réfute la fatalité : « non laFrance n'est pas condamnée à la crisedu logement » et le haut fonctionnairede citer par exemple le récent vote dela proposition de loi sur l'insalubrité oula réforme de l'accession à la propriétéqui doit rentrer en vigueur en janvierprochain.Alain Régnier(délégué interministérielpour l'hébergement des sans-abri)indique que le parc est de grande qua-lité par rapport à ce qu'il était à l’issuede la deuxième guerre mondiale. Maisles situations sont très contrastées sui-vant les territoires. Il y a eu de grosefforts de la collectivité nationale quis'est par exemple manifestée par leplan de cohésion sociale mais en Ile-de-France, les acteurs sont éclatés, et ontdu mal à travailler ensemble.Isabelle Rougier(ANAH) constate undouble phénomène: d'une part la qua-lité des logements s'améliore à longterme (ainsi la part des logements sansconfort est tombée en 15 ans de 15% à2% du parc), mais d'autre part certainsbailleurs louent des logementsdégradés à des rentabilitésextrêmement fortes.Pierre Quercyindique que laisser faire lemarché a des conséquences humaines. Ilconsidère qu'il y a un besoin de meilleureconnaissance de marchés. En Ile-de-France, il y a une absence gouvernancedu droit de l'urbanisme et de la politiquedu foncier. Il faut aussi associer le parcprivé au DALO.La rente foncièreL'observation de Claude Saddoun(CIF)n'est pas sans provoquer quelque inter-rogation: entre2000 et2007, il y a euun accroissement sans précédent dela solvabilitédes ménages sous letriple effet de la baisse des tauxd'intérêt, de l'allongement de la duréedes prêts et d'une conjoncture favor-able facilitant l'octroi des prêts. Orl'accès au logement ne s'est paspour autant amélioréet le nombrede transactions dans l'ancien n'a pasprogressé. Conclusion: « toute la solv-abilité additionnelle a été captée par lemarché ». Pourquoi? C'est parce qu'ilexiste une situation de rente foncière.Or la rareté du foncier n'est pasphysique mais administrative. Il existedes réserves foncières, y compris enproche périphérie de Paris. Mais il n'y apas d'arbitrage pour le logement dansles choix d'affectation des sols.Le cas de l'île Seguin, à quelques enca-blures de Paris, est symptomatique: lepremier projet d'aménagement, quiremonte à 14 ans, prévoyait 500000m2de logements. Le projet actuel (le 6e) neprévoit que 190000m2de logements.Quelle que soit l'injection d'argent, elleest captée par le titulaire de la rente.La grande erreur de 1984, poursuitClaude Saddoun, est d'avoir décentraliséle droit des sols: comment avoir unepolitique du logement avec 30000 lieuxde décision? La dernière politique dulogement remonte à 1961 et à Delouvrier.Si les taux montent, les prix s'ajusterontà la solvabilité des ménages.Conclusion: les politiques du logementsont pour soigner une maladiequ'elles ont créée…Pour une GRL obligatoire ?Sur la question des rapports locatifs,Chantal Coste(UNIS) rappelle qu'on nepeut pas faire supporter au propriétaireprivé ce qui doit être pris en charge lacollectivité nationale. Elle rappellel'importance de la garantie dupaiement pour le propriétaire privé etobserve que le premier inconvénient dela garantie des risques locatifs est dedéresponsabiliser le locataire.Un propos contesté par Jean-Luc Berho(UESL) selon lequel il n'y a pas de dére-sponsabilisation des locataires car le tauxde « casse » n'a été que de 2% et il estencore plus faible chez les jeunes (1,7%).Il rappelle les aspects positifs de la GRL:couverture de 80000 bailleurs, réassur-ance du risque au-delà de 28% de tauxd'effort par l'Etat et les partenaires soci-aux. Mais il affirme que les assureursn'ont pas tenu leurs engagements:alors que l'équilibre du système impo-sait une répartition de 80% de contratsGRL pour 20% de contrats GLI, 92%des contrats sont conclus pour des per-sonnes avec assurance de l'Etat.Les sénateurs viennent d'adopter unamendement pour soumettre lesassureurs à une contribution de solidar-ité, qui n'est pas la bonne solution.Ce qu'il faut, c'est aller vers une GRLobligatoire et en finir avec la cautionpersonne physique.Colas Durrlemandit aussi que l'Etat,loin de se résigner, a créé des établisse-ments publics fonciers.Catherine Aubey Berthelot(CGLLS) con-state que mener des politiquespubliques c'est opérer des choix, or leCCH ou le code de l'urbanisme ne fontpas de choix. Il faut redonner du sensaux mots et ensuite faire des choix.Pour le Scellier, Claude Saddounindiquequ'il est important d'avoir un parclocatif privé et que le Scellier, produitde marché, permet d'avoir une offre auprix du marché. Les prix sont-ils compat-ibles avec la solvabilité des locataires?Globalement, le dispositif répond auxbesoins de la classe moyenne.Pierre Quercyobserve que bien des ter-rains ne sont pas constructibles pourdes raisons administratives.Marc Pigeon(FPC) indique que nousavons besoin de l'investissement publicet de l'investissement privé.Patrick Doutreligneappelle l'Etat àréguler le marché. Le directeur généralde la Fondation Abbé Pierre n'accepte14décembre 201011JURIShheebbddooimmobilierDDÉÉBBAATTSSLa crise du logement: quoi de neuf?Un nouveau débat, sur la crise du logement, était organisé par l'ANIL à l'occasion de son assemblée généra-le, ce 1erdécembre. Quoi de neuf sur ce sujet, maintes fois analysé? Un certain consensus sur l'idée que la cri-se est de nature politique ; c'est l'analyse que fait par exemple Patrick Doutreligne pour la Fondation AbbéPierre. Moins d'accord sur l'opportunité du Scellier. Un constat unanime: le problème de la gouvernancepour régler les questions d'urbanisme, en particulier en Ile-de-France.
Le président de la chambre, Gilles Ricourde Bourgies réclame une stabilité de lalégislation car devant l’inflation débor-dante des textes, même les tribunaux ontdu mal à s’y retrouver.Mais, donnant une vision prospective à sestravaux, Gilles Ricour avait invité HuguesPérinet Marquet à s’exprimer sur le GrandParis. Son analyse est extrêmementintéressante.Un regard sur le Grand ParisLe professeur de droit relève d’abord quela question n’est pas nouvelle puisque,pour ne citer qu’eux, Haussmann et DeGaulle s’y sont employés, l’un ayant éten-du la capitale jusqu’aux boulevards desMaréchaux et l’autre ayant voulu, avecDelouvrier, mettre de l’ordre dans la ban-lieue.Mais la loi du 3 juin 2010 après les visionsdes dix grands architectes consultés, nereflète pas les grandes ambitions qui s’yétaient exprimées.Certes l’investissement programmé estpharaonique: 24 milliards d’euros, soit lamoitié de la recette de l’impôt sur lerevenu!L’article 1ern’échappe pas à la langue debois “le Grand Paris […] promeut ledéveloppement économique durable, sol-idaire et créateur d'emplois”, voire auxcontradictions: il ambitionne de réduireles déséquilibres sociaux, territoriaux, aubénéfice de… l’ensemble des territoires.De façon plus concrète, il prévoit la créa-tion du pôle de Saclay, un réseau de trans-ports performants, un réseau de fret fer-roviaire Le Havre - Paris et la constructionde 70000 logements par an.Quant aux moyens, la loi crée des institu-tions nouvelles: la société du GrandeParis et l’établissement public Paris Saclay.Ce dernier a des tâches très étendues: nonseulement en matière d’urbanisme maisaussi, touchant par exemple aux dépôtsde brevets ou à la défense del’hydrographie du plateau de Saclay.Hugues Périnet-Marquet observe qu’il vaaussi falloir articuler les compétences deces nouvelles institutions avec les collectiv-ités territoriales dont les compétencesn’ont pas été réduites pour autant.La loi comporte aussi des nouveautésjuridiques.Le contrat de développement territo-rial par exemple, est une sorte de direc-tive territoriale d’aménagement (DTA quiont par ailleurs été supprimées dans la loiGrenelle II, pour être remplacées par desdirectives non contraignantes). Mais c’estla première fois, constate le professeur dedroit, qu’on voit dans un contrat la défini-tion des objectifs d’urbanisme.Avec le contrat global, la nouveautéréside dans l’inversion de la règle tradi-tionnelle: il est d’usage de fixer la règled’urbanisme puis de construire. Or, ici, oncrée la règle d‘urbanisme en fonction duprojet. C’est-à-dire qu’on adaptel’urbanisme à la construction.Enfin, en matière fiscale, la loi crée unenouvelle taxe sur la valorisation des ter-rains situés près des nouvelles gares. PourHugues Périnet-Marquet, il n’est pasillégitime que la collectivité publiquerécupère une fraction de la plus-value quia été générée par la création des nou-velles infrastructures.La vie du propriétaireEn deuxième partie, les avocats conseils dela chambre FNAIM Paris ont donc fait untour d'horizon de la situation du proprié-taire immobilier.>De la première table ronde, il ressortincontestablement l'idée del'accroissement fort des droits deslocataires.Selon la description d'Agathe Cordelier,les incessantes retouches de la loi de 1989sur les baux d'habitation ont pour objetun renforcement des droits des locataireset la jurisprudence pousse en ce sens. Parexemple, les interprétations sur les cas depréavis réduits dont bénéficie le locatairepour quitter les lieux sont interprétéessouplement en sa faveur.En matière de baux commerciaux,14décembre 201012JURIShheebbddooimmobilierAANNAALLYYSSEESSpas que l'agent qui est consacré au Scelli-er soit plus important que celui qui estmis à disposition du logement social.Alain Régnier(délégué interministérielpour l'hébergement des sans-abri) voitcomme objectif le fait de redonner con-fiance à la population mais reconnaîtqu'il y a des blocages: quand Habitat etHumanisme veut mettre en place unPSLA pour 12 logements à Saint-Eti-enne, des pétitions le refusent, celapose un problème…Pour le DALO, Jean-Luc Berhoestimequ'il faudrait mettre à contribution leparc privé et considère qu'il faut faireattention à ce que les communes quin'ont pas construit se lavent les mainsde l'accueil des populations les plusmodestes.Il alerte aussi l'attention sur le finance-ment de l'ANRU qui pourrait l'anprochain être en cessation depaiement.Claude Saddounaffirmequ'aujourd'hui, l'investissement locatifn'est pas rentable et que la seule sortieest la plus value, mais est aléatoire. Ilmet en garde les pouvoirs publics: si onalourdit les contraintes, il y a un vrairisque de report vers d'autres investisse-ments.François Gabillajette un regard enarrière en rappelant que c'est la loiQuilliot de 1982 qui a fait tomber lenombre d'investissements de 35000à7000. Depuis, l'investissement nemarche qu'avec l'aide fiscale. Si on sup-prime le Scellier, cela fera passer la pro-duction de 40000à 15000 logements.En conclusion, le président de l'ANIL,Claude Jeannerot, demande au ministreson soutien pour achever la couverturedu territoire par le réseau des ADIL.Benoist Apparusoutient la mission desADIL en affirmant qu’elles sont« idéalement placées » pour conseillerles personnes relevant du DALO.Pour la réforme des aides à l'accession,il indique que le PTZ+ est mieux adaptéaux réalités du marché mais qu’il fauten effet éviter que le prêt soit captépar le marché. S’agissant du logementsocial, après la réforme du numérounique d'enregistrement, il indique quela prochaine étape sera le « dossierpartagé ». Il évoque enfin, pour 2011,le chantier de la réforme du droit del'urbanisme, rappelant qu'il faut “sim-plifier à tous les étages”. Regard: du propriétaire parisien au Grand ParisLa vie d’un immeuble en 2010, c’est le thème qu’avait choisi la chambreFNAIM de Paris Ile-de-France pour sa rencontre annuelle des avocatsconseils le 24novembre, balayant ainsi les problèmes juridiques quepeut rencontrer un propriétaire dans la gestion de son immeuble. C'està un regard élargi que nous convie ici la chambre FNAIM Paris, partantde la situation du propriétaire parisien isolé pour atteindre la visionurbaine de l'agglomération défendue par le projet Grand Paris.
l'actualité a été marquée par la créationde l'ILC qui a apporté une souplesse dansle mécanisme d'indexation des loyers.Côté jurisprudence, il faut signaler la ten-dance à neutraliser les clauses quimettent à charge du preneur destravaux trop importants. Il y a unecertaine limite à la liberté contractuelle.Les baux professionnels sont les « parentspauvres de la législation » selon BernardCanciani, qui rappelle la genèse de cettelégislation spécifique, du code civil, à la loidu 4août 2008 (LME) en passant parl'article 57 A de la loi du 23décembre1986 introduit par la loi du 6juillet 1989.Sur l'étape de 2008, l'avocat relève lesquestions qui restent posées. La LME acomplété l'article 57 A pour autoriser lesparties à se placer conventionnellementsous le statut des baux commerciaux. Maisune application partielle est-elle possible?Selon les travaux préparatoires, il n'est paspossible de panacher le statut des bauxcommerciaux et celui des baux profession-nels. Une autre question est de savoir,lorsqu'on opte pour le statut des bauxcommerciaux, quel est le régime applica-ble au-delà de la durée initiale du bail, s'ilest reconduit? L'avocat évoque un argu-ment en faveur d'une réponse négative:un arrêt de la cour d'appel de Paris de1993 avait indiqué, s'agissant d'un bailconsenti avec un architecte par extensiondu régime des baux commerciaux, que lelocataire n'avait pas droit au nouvelle-ment car lors de l'expiration du bail,l'architecte n'étant pas immatriculé, iln'avait pas droit au statut.Quant à Philippe Vittu(huissier), il dresseune comparaison entre le régimed'expulsion applicable en France et auxEtats-Unis, dont il ressort que les délaissont bien plus courts outre-Atlantique. Lesexpulsions sont aussi bien plus nom-breuses aux Etats-Unis. Si on a recensé enFrance 140000 contentieux locatifs,105000 jugements d'expulsion et 50000expulsions effectives, aux Etats-Unis, il y aeu 2millions de procédure d'expulsion en2007 et leur nombre a augmenté de 10%en 2008.>Deuxième table ronde consacrée audéveloppement durable et intitulée« l'équilibre difficile entre l'écologie,l'économie et la société ».James-Alexandre Dupichotrappellel'historique du concept de développementdurable et du principe de précaution etleur introduction progressive dans le droitpositif, par exemple avec la loi Barnier en1995 ou l'introduction de la charte envi-ronnementale dans la constitution en2005. L'envahissement de ces préoccupa-tions dans le domaine strictement immo-bilier est plus récent, avec le Grenellenotamment. Sophie Soriadétaille ces inci-dences pratiques, évoquant les obligationsen matière de DPE et de bail vert. Elleindique au passage l'abondance destextes: le Grenelle II implique 201 décrets.Cette prolifération des textes est illustréeavec humour par Jean Schmidtqui enmatière fiscale évoque par exemple ledétail des instructions fiscales allantjusqu'à qualifier le poêle alsacien pouréviter qu'un équipement décoratifn'accède injustement à la dignité durégime de l'avantage fiscal.Responsabilité en hausse>Avec la troisième table ronde était abor-dée la question de l'accroissement de laresponsabilité des syndics de copropriété.Dans le domaine précis de la sécurité,François Baultdéveloppe la litanie desmotifs de responsabilités qui peuvents'abattre sur le professionnel: responsabil-ité en matière de sécurité de l'immeuble,responsabilité en tant qu'agentd'exécution des décisions du syndicat,responsabilité liée à son obligation deveiller à la conservation de l'immeuble…Soulignant l'accroissement de sa respons-abilité, il conclut qu'on ne peut tout demême pas tout lui demander et que lesresponsabilités doivent être partagées,sauf carence manifeste de sa part.Christelle Rigal-Meyerdresse le panoramades textes liés à l'obligation d'accessibilitéet souligne que la responsabilité du syndicpeut être engagée en matière civile, maisaussi en matière pénale.Claude Vaillantinsiste sur les sanctionspénales qui peuvent peser sur le syndiccomme représentant du maître d'ouvrage,évoquant les sanctions issues du code dutravail. De façon pratique, il conseille auxsyndics de toujours demander auxentreprises un devis qui comporte ladénomination de l'entreprise, un extrait Kbis, et une attestation que le travail esteffectué avec des salariés officiellementdéclarés.>Enfin, 4etable ronde consacrée àl'évolution de la jurisprudence en 2010,Jacqueline Bergelpour le secteur de latransaction souligne le formalismeinquiétantqui caractérise la jurispru-dence actuelle évoquant par exemple unarrêt de la Cour de cassation qui refuse dedonner effet à une notification adresséepar lettre recommandée avec AR à deuxépoux mais pour laquelle le courrier a étéretiré avec la signature d'un seul des con-joints. Il faut donc envoyer un courrier parépoux.Brigitte Regnaultpour la copropriété citeune série d'arrêts. Un exemple: la Cour decassation a indiqué (9juin 2010) à proposd'une clause réputée non écrite enmatière de répartition des charges qu'ildevait d'abord être constaté qu'elle étaitcontraire aux règles de la loi de 1965 ouun arrêt (11mai 2011) ayant condamnéun syndic pour des travaux engagés sansautorisation de l'assemblée générale.Enfin, pour la gérance locative, AgnèsLebatteuxsouligne qu'il y a eu une tenta-tive de question prioritaire de constitu-tionnalité concernant les clauses résolu-toires mais que la Cour de cassation a jugéque la question n'était pas nouvelle et n'adonc pas transmis au Conseil constitution-nel.Un exemple de jurisprudence en matièrede baux commerciaux: une décision (Cass.Civ, 3e, 10mars 2010) rendue en matièrede droit de repentir. On sait que lebailleur ne peut plus l'exercer si lelocataire a signifié son intention de partir.Mais si le bailleur sait que le locataire veuts'en aller, il ne peut plus, sans mauvaisefoi, exercer don droit de repentir.Conclusion: la tendance de la jurispru-dence est de protéger le locataire enplace.14décembre 201013JURIShheebbddooimmobilierAANNAALLYYSSEESSPour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilier
14décembre 201014JURIShheebbddooimmobilierEETTUUDDEEDDEELLUUMMFFEETTDDUUSSNNAALLPour la première fois, les deux fédérationsprésentaient ensemble une étude, réaliséepar leurs cabinets d’études (Adéquation etCaron Marketing) visant à mesurer le coûtglobal d’acquisition d’une maison: parcelleet coût de construction.L’étude confirme la baisse de la proportionde l’individuel aménagé dans la produc-tion de logements: entre2006 et2009, lenombre de mises en chantier a baissé de43% pour l’individuel aménagé (avec35000 mises en chantier), alors que le sec-teur de l’individuel diffus n’a baissé que de20% 96 0000 mises en chantier).La dégradation de la part de l’individuelaménagé est particulièrement marquéedans les pôles urbains. En effet, cette pro-portion est passée de 41% à 23% de2004 à 2006 pour le secteur urbain villescentre, alors que la baisse est moindredans les communes rurales: elle est passéede 34% à 26% sur la même période.Une des découvertes de l’étude, relèveLaurent Escobar, est de montrer que lessurfaces de terrain sont encore très impor-tantes dans les pôles urbains. En effet,dans ces pôles, les surfaces des terrainssont, en moyenne, de1100 à1200 m2endiffus et de 850m2en secteur aménagé.La taille des parcelles est en diminutionconstante entre2006 et2009. Dans le sec-teur diffus, la surface moyenne passe de1838 à 1498 m2. En secteur aménagé “pro-fessionnels”, la surface moyenne passe de916 à 695m2. On voit donc que les surfacesde parcelles sont plus compactes dans lecadre d’opérations aménagées par desprofessionnels: plus petites de 55% qu’endiffus et de 30% qu’en secteur aménagépar des professionnels.En comparant le budget global (prixd’acquisition du terrain et de la maison) onconstate que ce budget est en moyenneinférieur de 11000 en secteur aménagé(voir tableau).L’étude en déduit que l’individuel aména- permet de proposer des parcelles bienplus denses et économiques qu’en diffus,et donc mieux adaptées aux budgets desménages.La ruralisation rampanteAndré Caron caractérise l’évolution parune “ruralisation rampante” liée au phé-nomène de la maison individuelle, maispas seulement car il y a aussi une construc-tion plus importante de logements collec-tifs dans les zones rurales et périurbaines,depuis 6 ou 7 ans. Il y a donc un phénomè-ne de désurbanisation.Dominique Duperret (UMF) observe qu’il ya un manque de logements familiaux enzone urbaine mais qu’il est nécessaire dePour l’UMF et le SNAL: la maison doit redevenir une solution urbaineLe Syndicat National des Aménageurs et l’Union des Maisons Françaisesont présenté ce 30novembre une étude sur la production de maisonsindividuelles en secteur aménagé et diffus en France.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0214 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineRREENNCCOONNTTRREEBaisse de la partde l’individuel aménagéSource: Adéquation Caron Marketing / SNAL - UMFType de territoirePrix moyendu terrainPrix moyend’une maisonPrix global1 Urbain - villes centres1526001674003200002 Urbain - communes périphériques1170001634002804003 Communes péri-urbaines771001539002310004 Agglo. secondaires885001528002413005 Communes rurales48900138500187400Moyenne 2006-200869200146400215600Type de territoirePrix moyendu terrainPrix moyend’une maisonPrix global1 Urbain - villes centres1662001575003237002 Urbain - communes périphériques1169001503002672003 Communes péri-urbaines779001412002191004 Agglo. secondaires936001413002349005 Communes rurales49600125400175000Moyenne 2006-200870900133900204800Prix global par zonage en diffusPrix global par zonage en secteur aménagéproposer à ces familles un budget res-treint. Le lotissement peut répondre à cet-te attente. Même s’il a été longtemps fusti-gé, il permet d’avoir une consommationfoncière optimisée.Supprimer les points de blocagePour le SNAL, lorsque les communes blo-quent l’urbanisation dans leurs territoires,cela provoque un report de la constructionsur les zones périphériques. Cela se vérifienotamment à Lyon, Toulouse et Bordeaux.Pascale Poirot, qui anime par ailleurs undes groupes de travail constitué parBenoist Apparu sur la réforme del’urbanisme compte proposer des simplifi-cations pour répondre aux problèmesposés. En voici deux exemples. Si un permisd’aménager comporte un macro-lot etqu’il est nécessaire de le subdiviser, il fautredéposer une modification ce qui imposedes mois de d’instruction supplémentaires,et retarde donc d’autant l’opération.Autre exemple: il était possible, avant2007, de déposer un permis de construiredans un lotissement avant d’avoir obtenul’attestation de plateforme. Depuis 2007, sion ne produit pas dans le dossier du per-mis de construire l’attestation de platefor-me (voir art. R442-18), le permis deconstruire n’est pas délivré ce qui produitdonc un report de trois mois.Il est donc nécessaire d’opérer desréformes pour supprimer ces points de blo-cage. Mais, conclut Pascale Poirot, il y fautune volonté politique…
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