lundi 23 juin 2025

ns36 – 28 juin 2011

AccueilAnciens numérosns36 - 28 juin 2011
– 2 Au Parlement
Le projet de loi de finances rectificative pour 2011 adopté par les deux chambres
– 12 Débat
L’urbanisme commercial en devenir : le droit de la concurrence s’invite au débat
– 12 Jurisprudence
HLM : droit au maintien dans les lieux contesté
Baux commerciaux : condition d’immatriculation
Droit de passage : autorité de la chose jugée
– 16 Rencontre – En bref
Kalliopé, jeune cabinet d’avocats parisien
Accord APAGL – région Basse-Normandie Les contrats de développement territorial

MAJORÉ>>Le droit de partage qui devait être doubléen passant de 1,1% à 2,2%, a été à nou-veau majoré par les sénateurs qui ont sou-haité porter ce taux à 2,5%.>>La réduction d’ISF pour enfants à charge aété doublée, passant de 150€ à 300euros.MODIFIÉ>>Le régime de la redevance pour créationde bureaux en Ile-de-France a été modifiépar les députés et retouché par les séna-teurs. L’objectif est, sans remettre en causel’augmentation des recettes recherchée parle nouveau barème, d’atténuer ses effets demanière temporaire et éviter ainsi le bloca-ge de projets d’aménagement.RETOQUÉ>>Un amendement qui visait à reporter ladate limite de transformation des SCPI enOPCI avec fiscalité allégée a été voté àl’Assemblée mais supprimé par les sénateurs.ABANDONNÉE>>La taxation des résidences secondairesdes non-résidents prévue par le PLF au motifqu’ils bénéficient des équipements publicsdu pays, a été abandonnée sur la demandeinsistante des sénateurs représentant lesFrançais de l’étranger.CONCLU>>Un accord avec l’APAGL et la région Bas-se Normandie pour la prise en charge de laGRL des bailleurs, en vue de favoriser lelogement des jeunes de moins de 30 ans(voir page14).ASUIVRE>>Les “Expressions libres sur l’immobilier”organisées le 30juin à la Maison de la CFE-CGC sur le statut des négociateurs immobi-liers (voir p.5).JUGÉ>>Le bailleur HLM peut donner congé aupreneur qui possède dans la même commu-ne un logement dont il peut reprendre ladisposition a jugé la Cour de cassation (arrêtdu 16juin 2011 p.13).>>Le preneur qui ne procède pas à la réacti-vation de son inscription au RCS dans ledélai qui lui est imparti par le juge peut voirson droit au renouvellement contesté (p.13).Pourquoi réformer la fiscalité dupatrimoine?La réforme de la fiscalité du patrimoine votée le 14juin àl’Assemblée et le 24juin au Sénat met un terme au bouclier fis-cal tout en réformant l’ISF. Les taux d’imposition sont réduits etlimités à deux (0,25 et 0,5%) et la première tranche est suppri-mée, le seuil d’imposition passant à 1,3million d’euros. Mais le Gou-vernement n’a pas voulu aller au terme des ambitions initiales duprésident de la République en abrogeant totalement l’ISF. Selon leministre du budget, l’objectif recherché par la suppression de la pre-mière tranche est de compenser les effets de la forte hausse des prixde l’immobilier. L’opposition a critiqué cette analyse en indiquantque l’ISF était un impôt moderne et dynamique et que cela abou-tissait à se priver d’une recette croissante.Certains sénateurs, Jean Arthuis notamment, ont exprimé leurdéception que le Gouvernement n’ait pas jugé bon d’aller au termede sa volonté de réforme en adoptant le triptyque (suppression dubouclier fiscal, de l’ISF et création d’une nouvelle tranche de l’impôtsur le revenu). L’ensemble y eut gagné en simplicité et en justice fis-cale. Pour François Baroin, le débat ne devait pas porter sur la réfor-me de l’imposition des revenus mais être cantonné à celle du patri-moine… Le calendrier électoral n’est sans doute pas totalementétranger aux modalités de la réforme. Il est certain que, pour les300000 contribuables qui échappent à l’ISF par le relèvement duseuil de l’impôt, c’est une bonne nouvelle. Pour les autres rede-vables, la réforme leur est a priori bénéfique puisque les taux bais-sent. Dans le cas ils bénéficiaient du bouclier fiscal, l’impact estplus aléatoire, Gilles Carrez estimant qu’ils paient alors davantagemais les élus de l’opposition dénonçant ces calculs. Quant àl’équilibre global de la réforme, François Baroin a affirmé qu’il étaitassuré par les autres mesures de majoration d’imposition sur lesdroits de donation et autres suppressions de baisses de droits liéesà l’âge du donateur. L’équilibre général paraît toutefois un peuincertain. Il est par exemple partiellement assuré par une rentréeprévue de recettes liées à la cellule de régularisation des exilés fis-caux, mais il ne s’agit pas d’une recette pérenne. Il est certain entout cas que la réduction des déficits n’était pas la priorité.Le texte du projet de loi de finances rectificative est passé de 23 à 62articles lors de son examen à l’Assemblée et des sujets assez variés ontdonc été abordés, de la transformation des SCPI en OPCI (article reje- au Sénat) à la création, finalement abandonnée, d’une taxe sur lesrésidences secondaires des non-résidents, en passant par la modifica-tion de la redevance pour création de bureaux en Ile-de-France.L’augmentation de tarif issue d’un précédent PLF ayant bloqué cer-taines opérations, des assouplissements étaient demandés par cer-tains élus; ils sont en passe d’obtenir gain de cause. À suivre. BDJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO Spécial 3628JUIN2011ISSN1622-141911EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Au Parlement-Le projet de loi de finances rectificative pour 2011 adopté par les deux chambres- 12 -Débat-L’urbanisme commercial en devenir: le droit de la concurrence s’invite au débat- 12 -Jurisprudence-HLM : droit au maintien dans les lieux contesté / Baux commerciaux : conditiond’immatriculation / Droit de passage : autorité de la chose jugée- 16 -Rencontre - En bref-Kalliopé, jeune cabinet d’avocats parisienAccord APAGL - région Basse-Normandie Les contrats de développement territorialSOMMAIREEDITORIALNuméro spécial: la formede la fiscalité du patrimoine
28juin20112JURIShheebbddooimmobilierDDÉÉBBAATTSSLes députés ont abordé le 6juin le projet deloi de finances rectificative pour 2011 quicomporte la réforme de la fiscalité du patri-moine.Christine Lagardeexplique que ce projets’inscrit dans le cadre du redressement desfinances publiques.François Baroinexpose que le Gouverne-ment souhaite un ISF “plus juste est mieuxadapté aux réalités économiques” (JO ANdéb. 7juin, p.3663). Son seuil d’entrée est“décalé par rapport à l’évolution des prix del’immobilier au cours de ces dix dernièresannées, ce qui a fait entrer artificiellementdes contribuables qui n’ont jamais quittéleur résidence principale”. Il ajoute que lanature et le degré d’imposition sont décon-nectés du rendement des actifs et enfin queles modalités déclaratives sont trop pesanteset perçues comme inquisitoriales.François Baroin présente la suppression dubouclier fiscal et l’instauration d’un plafon-nement sur la taxe foncière en fonction durevenu.500000 ménages exclus de l’ISFIl précise que le seuil d’entrée de l’ISF seraitfixé dès cette année à 1,3million d’euros (aulieu de 800000euros) ce qui permettra defaire sortir de l’assiette 300000 contribuableset évitera à 200000 autres ménages, juste endessous du seuil, d’y entrer.François Baroin ajoute que le système estaussi plus simple avec un taux de 0,25%pour les patrimoines de 1,3 à 3millionsd’euros avec suppression de la déclaration,le patrimoine étant porté sur la déclarationde revenu et le paiement de l’impôt étantjoint à celui de l’impôt sur le revenu.Au-delà de 3millions d’euros (30000foyers), le taux serait de 0,5% avec maintiende la déclaration spécifique ISF.Il est prévu un dispositif de décote, l’unpour les patrimoines entre 1,3 et 1,4millionet l’autre pour ceux entre 3millions et3,2millions.Le financement de la réforme doit être assu- par une imposition plus importante surles donations et successions des hauts patri-moines, une contribution des non-résidentset l’instauration de dispositifs pour luttercontre l’évasion fiscale internationale.Sur les successions:- hausse de 5 points des tarifs des deux der-nières tranches du barème des successions etdonations en ligne directe et des donationsentre époux et titulaires de PACS.- Suppression des réductions de droits dedonation accordés en fonction de l’âge desdonataires (concernant les donations dépas-sant l’abattement de 159000euros).- Passage de 6 à 10 ans du délai de rappeldes donations (le raccourcissement à 6 ansdatant de 2006).Sur l’évasion fiscale:- taxation des résidences secondaires desnon-résidents,- introduction d’une exit tax sur les plus-values latentes,- contrôle des schémas d’optimisation fisca-le comme les situations “des non-rési-dents échappent à l’ISF en plaçant leursbiens dans une SCI criblée de dettes”.Parmi les autres mesures évoquées, leministre du budget cite la création d’unecontribution pour l’aide juridique pour lefinancement de la garde à vue.Justice fiscaleLe rapporteur général, Gilles Carrez, rappel-le que l’ISF créé en 1989 avait repris le barè-me de 2002 tout en créant un dispositif deplafonnement. Ce plafonnement Rocard asubsisté, il représente 300 à 400millionsd’euros chaque année et le bouclier de 600 à700millions.Il justifie par ailleurs le relèvement du seuilde l’ISF par une question de justice fiscalecar la hausse des prix de l’immobilier a faitentrer dans l’ISF des contribuables du seulfait de la valorisation de leur résidence prin-cipale.Il ajoute que dans les premières tranches del’ISF, 10% des contribuables bénéficient duplafonnement alors que dans les dernièrestranches (plus de 16millions d’euros), 77%des contribuables bénéficient des deux dis-positifs de plafonnement et du bouclier.(p.3668).Les contribuables ayant un patrimoine de 8à 16millions paient en moyenne31600euros, ils vont payer 50000euros.Ceux de la dernière tranche vont passer de64000à 211000 euros.Les contribuables qui ne bénéficiaient pasdu bouclier verront en revanche, leur impo-sition diminuer. La réforme va donc pénali-ser ceux qui recouraient à l’optimisation fis-cale et va supprimer le caractère confiscatoi-re pour ceux qui n’y recouraient pas.À partir du taux marginal de 1,80%, le tauxréel d’imposition actuel est de 0,22% aprèsbouclier et plafonnement, il va passer à0,5%.S’agissant du passage de 6 à 10 ans du délaide rapport, le rapporteur général indiqueque la commission a prévu un dispositif delissage: pour les personnes ayant effectuéune donation depuis 6 à 10 ans.Il évoque aussi l’augmentation des droits departage, l’imposition systématique des donsmanuels et l’augmentation de 20 à 25% desdroits de succession sur les très gros contratsd’assurance-vie (p.3670).L’ISF ancré dans le droit fiscalLe président de la commission des finances,Jérôme Cahuzac, observe que l’ISF n’est passupprimé, contrairement aux objectifs duPrésident de la République et qu’il est“désormais ancré dans notre droit fiscal”(p.3670).Il annonce que la loi sera déférée au Conseilconstitutionnel car il indique qu’il revientaux lois de finances le soin d’affecter les sur-plus éventuels de recettes fiscales, or, ce pro-jet de loi de finances rectificative prévoit deles affecter au financement de la réforme. Ilestime par ailleurs que le produit de l’ISF2011 est sous-estimé.Il ironise sur la suppression du bouclier fis-cal, présenté par Eric Woerth lors de sa créa-tion comme un symbole de justice fiscale. lls’étonne aussi que la mesure visant à fairepasser de 6 à 10 ans le délai de reprise sur lesdonations permette de rapporter 450mil-lions alors que le chemin inverse était pré-senté à l’époque comme ne coûtant que40millions (p.3673).Réforme non financée?À l’occasion de la défense d’une motion derejet préalable, Pierre-Alain Muetobserveque l’ISF avec un peu plus de 4milliardsd’euros, est peu de chose comparée à la taxefoncière, qui rapporte 14milliards.Il défend la “modernité” de l’ISF et souligneque si l’Allemagne l’a supprimé c’est parceque la Cour constitutionnelle a demandé àHelmut Kohl de réviser les valeurs sur les-quelles était fondé cet impôt qui étaitarchaïque, comme notre taxe foncièreAA LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEDDÉÉBBAATTSSLa réforme de la fiscalité du patrimoine à l’AssembléeLes députés ont voté le projet de loi de finances rectificative pour 2011 qui abroge le bouclier fiscal et réforme l’ISF en abaissantses taux et en supprimant la première tranche du barème. En compensation, la loi alourdit certaines taxations du patrimoinelors de sa transmission.
(p.3674) et il ajoute que l’Allemagne sedemande s’il ne faudrait pas rétablir unimpôt sur le patrimoine…Il indique aussi que dans la premièretranche du barème de l’ISF, un seul contri-buable sur 1000 bénéficiait du bouclier fis-cal. Les 999 autres vont donc avoir uncadeau fiscal.Il estime qu’il faudrait par ailleurs fusionnerl’impôt sur le revenu et la CSG.Christian Eckardajoute qu’il manque1,2milliard pour financer la réforme(p.3678).La motion de rejet a été repoussée (p.3680).Patrimoine médian:110000eurosDans la discussion générale, Henri Emma-nuelliindique que la réforme réduit de moi-tié le nombre de contribuables à l’ISF: de562000 assujettis actuellement, ils ne serontplus que 262000 après la réforme (p.3690) etil dénonce un cadeau aux riches.François de Rugyconteste aussi l’idée que laréforme serait juste car elle exonère d’impôtjusqu’à 1,3million alors que le patrimoinemédian des Français est de 110000euros(p.3692).Charles de Coursonau contraire estime quela réforme est juste mais il ajoute qu’il faudraaller plus loin en le supprimant. Selon ledéputé du Nouveau Centre, l’ISF est dégres-sif pour les grandes fortunes. Sur 333000foyers imposables à la tranche maximale del’IR, 223200 ne sont pas redevables de l’ISF.Mais il alerte ses collègues en indiquant quesi le nouveau barème de l’ISF ne comportepas de plafonnement, il risque d’être censu- par le Conseil constitutionnel(p.3693).Il pronostique par ailleurs une réduction duvolume des donations avec la mesure desuppression des réductions de droit liées àl’âge, ce qui va faire chuter le volume desrecettes fiscales.Il propose la création d’une tranche supplé-mentaire à l’impôt sur le revenu.Aurore Filippettiestime que l’ISF n’est pasconfiscatoire car le patrimoine des ménagesest de 9200milliards dont seulement940milliards servent de base à l’ISF. Le pro-duit de l’ISF est de 4,1% soit 0,5% du total.Jean-Claude Sandrierconsidère que le Gou-vernement favorise les revenus du patrimoi-ne au détriment de ceux du travail.Philippe Vigier(Nouveau Centre) indiqueque son groupe est favorable à une imposi-tion des revenus issus du capital au régimede droit commun, c’est-à-dire à celui del’impôt sur le revenu (p.3698), en suppri-mant les impositions à taux forfaitaire.Michel Bouvardinsiste sur le caractère ver-tueux de la réforme, par exemple car elle vataxer la transmission du patrimoine, plusque sa détention.Selon Jean-Pierre Galligand, certains contri-buables vont perdre à la réforme. Ce sontceux qui bénéficiaient du bouclier fiscal sansêtre à l’ISF. Ceux qui paient une part impor-tante d’impôts locaux par rapport à leursrevenus. Si la taxe foncière est inférieure à50% de leurs revenus, ils perdent le bouclierfiscal et sont perdants. Si la taxe foncièredépasse 50%, son montant va être plafonnéà ce niveau mais avec les autres impôts aux-quels ils sont assujettis (prélèvementssociaux…), ils vont aussi être perdants(p.3700).Il ajoute que la réforme est d’autant plusintéressante que le contribuable disposed’un gros patrimoine.Françoise Brangetsoutient au contraire laréforme, jugeant par exemple que le main-tien de l’ISF tel qu’il existe coûte plus qu’ilne rapporte.Nouvelle réduction pourenfantsParmi les critiques de Christian Eckert, sou-lignons l’amendement adopté par la com-mission, que le député juge mesquin: le pas-sage de la réduction pour les contribuablesayant des enfants de 150 à 300euros.Michel Diefenbacherévoque la situation dela moitié des 14500 contribuables qui bénéfi-cient du bouclier fiscal et qui ont un revenuannuel inférieur à 3500euros. Ils vontperdre le bénéfice du boulier sans profiter del’allégement d’ISF dont ils ne sont pas rede-vables. Il plaide pour une réforme desvaleurs locatives.Quant à Hervé Mariton, il se demande sil’actualisation du barème proposé par laréforme ne va pas être rapidement dépasséepar la hausse des prix de l’immobilier(p.3703). Il critique par ailleurs le nouveausystème d’imposition dès le premier euro. Ilestime enfin que la suppression des mesuresd’âge pour les donations est un peu brutale.Arlette Grosskostapprouve la faculté intro-duite de payer l’ISF par mensualité à comp-ter de 2013.Jean-François Lamoursoutient l’idée de sor-tir la résidence principale de l’assiette del’ISF.Thierry Carcenaccite le rapport du Conseildes prélèvements obligatoires de 2009 selonlequel “la fiscalisation du patrimoine n’estpas nécessairement incompatible avecl’efficacité économique”. Yves Censiapprou-ve la réforme, tout en regrettant que la ques-tion des biens professionnels n’ait pas étésuffisamment traitée.Yves Vandewalleapprouve la création duplafonnement du montant de la taxe fonciè-re. Enfin, Louis Giscard d’Estaingévoquenotamment la nécessité que la réforme,s’agissant de l’allongement du délai dereprise de 6 à 10 ans, ne comporte pas derétroactivité.Dans la 2eséance du 7juin, François Baroinrépond à l’opposition que “la hausse desimpôts, même “pudiquement habillée parl’idée de réhabiliter l’impôt” n’est pas unesolution crédible pour notre pays” (JO ANdéb. 8juin, p.3766) et il ajoute que le Gou-vernement privilégie la réduction de ladépense plutôt que l’augmentation des pré-lèvements obligatoires.Répondant à Charles de Courson, leministre se dit défavorable à l’idée de créerune nouvelle tranche d’impôt sur le revenunotamment car les contribuables quiseraient concernés ne sont que pour les deuxtiers, non assujettis à l’ISF, mais il s’engage àmettre en place un groupe de travail, pour laloi de finances 2012 sur la problématiqued’une contribution sur les revenus excep-tionnels.Nouveau barème de l’ISFL’article 1erfixe le nouveau barème de l’ISF.Yves Patternotte défend l’idée de sortir larésidence principale de l’assiette de l’impôt(p.3771).Un débat a eu lieu sur l’opportunité de sou-mettre les œuvres d’art à la taxation à l’ISF.Différents députés ont défendu des amende-ments de suppression de l’article, qui ont étérepoussés, mais Gilles Carrez a souligné àcette occasion que la réforme de l’ISF étaitaussi destinée à favoriser la détentiond’entreprises de taille intermédiaire (ETI) car28juin20113JURIShheebbddooimmobilierAA LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEDDÉÉBBAATTSSTaxer le flux plus que le stock l’occasion d’une question orale deJean-Marc Ayrault, François Fillon aindiqué aux députés que la réformede la fiscalité du patrimoine s’inscrivaitdans un effort de rapprochement despays de la zone euro et del’Allemagne (JO AN déb. 8juin,p.3755).>François Baroin ajoute, répondant àGilles Carrez, que la réforme a écartél’idée de taxer les biens professionnels,les œuvres d’art et l’assurance-vie.L’imposition qui portait sur le stock,portera davantage sur le flux.(JO AN déb. 8juin, p.3758).
certaines ont été vendues à des groupesétrangers parce que les actionnaires minori-taires familiaux ne pouvaient pas payer unISF confiscatoire (p.3784).François de Rugy a proposé de rétablir unbarème plus progressif pour l’ISF, mais sonamendement (n°84) a été repoussé.Il a été proposé par Guy Chambefort derevenir sur l’exonération, à hauteur des troisquarts, dont bénéficient les bois et forêts (art.885 H du CGI). Cet amendement (n°484) aété rejeté, après que Gilles Carrez eut rappe- que le débat avait déjà eu lieu en 1984, àl’époque de l’IGF et on s’était renducompte qu’il était absurde d’inclure lesterres agricoles et les forêts dans l’IGF carleur rendement est faible, d’où leur exonéra-tion à hauteur de 75%. Charles de Coursonrappelle que les loyers sont plafonnés et quele rendement est de 1,1 à 1,2% brut et quesupprimer l’abattement pousserait les pro-priétaires à vendre (p.3794).Un débat a ensuite eu lieu sur la taxation desœuvres d’art, mais les amendements onttous été rejetés, y compris le n°1543 qui vou-lait soumettre à taxation les œuvres d’artsauf celles que les propriétaires s’engagent àmettre à disposition du public (p.3808).Poursuite des débats le 8juin sur le thèmedes mécanismes permettant de réduire l’ISFen cas d’investissement dans les PME. Denombreux amendements ont été repoussés.Par ailleurs, Apeleto Albert Likuvalu propo-se de plafonner l’abattement de 30% appli-cable aux résidences principales à300000euros(amendement n°283). JérômeCahuzac ajoute qu’actuellement, plus la rési-dence principale a une valeur importante,plus l’avantage fiscal est conséquent. GillesCarrez rappelle que l’abattement consentisur la résidence principale a été mis en placeà la suite d’une décision de la Cour de cas-sation qui avait relevé qu’un bien immobi-lier a moins de valeur lorsqu’il est occupéque lorsqu’il est libre. Il ajoute que le groupede réflexion sur cette réforme et le ministreavaient préféré maintenir l‘imposition de larésidence principale, avec abattement, touten supprimant la première tranche du barè-me (JO AN déb. 9juin, p.3856). Il indiqueaussi que l’exonération de la résidence prin-cipale aurait créé une inéquité entre Paris etla province, car les prix de l’immobilier ysont très différents. Cet argument est égale-ment repris par François Baroin qui ajouteque le groupe avait aussi envisagé de porterl’abattement à 50%.L’amendement a été rejeté (p.3858).Abattement sur la taxe foncièreRépondant à une critique de Jean-PierreBrard sur la taxation de la résidence princi-pale, Gilles Carrez annonce que l’article 14propose la mise en place, comme pour lataxe d’habitation, d’un plafonnement del’impôt foncier pour ceux pour lesquels ilreprésente une charge fiscale excessive(p.3862).Certains députés ont développé des cri-tiques sur le mécanisme retenu d’un barèmed’imposition dès le premier euro, au lieud’un barème par tranches, comme dans lesystème actuel. Christian Eckert indique parexemple qu’il se demande combien decontribuables vont déclarer des patrimoinesd’une valeur comprise entre 1,25 et 1,29mil-lion d’euros. En ajoutant: il est absurded’être en situation, à quelques euros près, derentrer dans l’ISF et de devoir acquitter unimpôt qui avoisine les 1500euros (p.3863).L’amendement n°35 proposant un barèmepar tranches a été retiré.Chantal Brunel a proposé (amendementn°19) de limiter la hausse du seuil d’entréedans l’ISF à 1million d’euros, au lieu de1,3million, mais elle n’a pas été suivie (rejet,p.3879).Jérôme Cahuzac ironise sur l’exemple pris28juin20114JURIShheebbddooimmobilierAA LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEDDÉÉBBAATTSSAgir pour les copropriétésdégradées>Répondant à une question orale deFrancis Vercamer sur les difficultés ren-contrées par les copropriétés, le secré-taire d’Etat aux transports, ThierryMariani, a rappelé que la loi de 2009avait créé une procédure d’alerte pourrésoudre les difficultés le plus en amontpossible et que le Gouvernement avaitlancé le programme de rénovation desquartiers anciens dégradés, ce quimobilisait 380millions d’euros pour 25villes.Dans les pistes qui seront évoquées parla mission confiée à Dominique Braye,figure la question de l’obligation deconstituer des provisions pour tra-vaux.(JO AN déb. 9juin, p.3820).Logement indigne outre-mer>Les députés ont examiné le 9juin en2electure la proposition de loi relativeaux quartiers d’habitat informel et à lalutte contre l’habitat indigne outre-mer.Marie-Luce Penchard rappelle qu’ils’agit de lutter contre le développe-ment de la construction informelle etinsalubre qui touche une constructionsur deux dans les DOM.Le dispositif permettra d’instituer uneaide financière compensatoire pour lesoccupants dont le logement devra êtredémoli ou exproprié. La finalité est defaciliter l’intégration de la lutte contrel’habitat insalubre et indigne dans lecadre des opérations d’aménagementen tenant compte de la réalité desconstructions érigées sur le terraind’autrui. Les droits du propriétaire fon-cier sont préservés.La ministre cite aussi l’article 16 qui per-mettra, sur l’ensemble du territoirenational, de mieux gérer les situationsd’abandon manifeste des parcelles (JOAN déb. 10juin, p.3956). Cela consisteen une simplification de la phase admi-nistrative de l’expropriation.Serge Letchimy, qui évoquel’importance de l’habitat informel dansle monde (un milliard d’habitantsconcernés), indique que nous avonsfranchi un premier pas: “accorder undroit en cas de perte de jouissance dedomicile”. Cela concerne dans notrepays, selon le député, 200000 per-sonnes. Il déplore par ailleurs la lenteurdes opérations de résorption del’habitat insalubre. Le texte a été limitépar le Sénat dans son champd’application aux départements etrégion d’outre-mer. Le député espèrequ’il sera ensuite étendu à l’ensembledu territoire national (p.3957).Jean-Yves Le Bouillonnec indique que cetexte ne fait que reconnaître une réalitéqui n’existe que dans certains territoireset qui se situe en dehors du droit de lapropriété, de la location ou de la sous-location. Il s’agit aussi d’un texte decombat contre l’habitat insalubre etindigne.Tous les articles ont été votés sansamendement et à l’unanimité.(JO AN déb. 10juin, p.3965).Valeur nette taxable dupatrimoineTarif applicable1300000 et<30000000,25%30000000,50%Valeur nette taxabledu patrimoineRéduction du montantde l’imposition1300000 et<140000024500 (7 x 0,25% P)3000000 et<3200000120000 (7,5 x 0,50% P)P est la valeur nette taxable du patrimoineNouveau barème d’ISFRégime de lissage
par Gilles Carrez et qui citait le cas d’uncouple du Perreux ayant acquis en 1997 unappartement de 300000euros. Il indique quesi cet appartement l’a fait entrer dans l’ISF,cela ne représente qu’un impôt de 300eurospar an.La proposition de créer une 3etranche pourles patrimoines de 16millions d’euros etplus (amendement n°345, défendu par Ape-leto Albert Likuvalu) a été rejetée (p.3886).Majoration de l’abattementpour enfantsLes débats se sont poursuivis dans la 1eséance du 10juin par un amendement quivise à actualiser le montant de l’abattementpour enfant. Hervé Mariton explique que cemontant n’a pas été réévalué depuis 1988.Le montant est donc majoré de 150 à300euros et il est de plus élargi aux enfantsmajeurs poursuivant leurs études et auxautres personnes à charge. Le députéindique que cela répond à la situation descontribuables qui sont un peu au-dessus duseuil pour un patrimoine d’environ 1,4mil-lion d’euros. Gilles Carrez ajoute que celarépond aussi à la critique de ceux qui obser-vent que les personnes vivant ensemblemais séparément bénéficient chacun duseuil d’imposition (il a reçu à ce sujet denombreux courriers).L’amendement a été voté, le ministre s’enremettant à la sagesse de l’Assemblée.L’article 1era été voté avec des amendementsrédactionnels.Le débat a ensuite porté sur le dispositif deréduction d’ISF pour investissement dansles PME.Il a été proposé (amendement n°1419 défen-du par Christian Eckert) d’aligner le taux deréduction d’impôt (50%) sur celui du régi-me Madelin (25%), mais l’amendement aété rejeté.En revanche a été adopté l’amendementn°1235 défendu par Olivier Carré et quiconcerne le cas des contribuables ayantinvesti dans le dispositif ISF-PME et tenusde vendre leurs actions. Ils sont aujourd'huiobligés, pour continuer à bénéficier desavantages initiaux, de réinvestir un montantidentique. L’amendement leur permet del’investir que le montant net, après impôt.Ensuite, Gilles Carrez a fait voterl’amendement n°1247 qui vise à généraliserl’auto-liquidationde l’impôt. ChristianEckert fait observer que cela évitera d’avoirà envoyer des chèques de remboursementd’impôt… en période électorale.L’article 2majore de 5 points les deux der-nières tranches du barème des droits de suc-cession (voir tableau).Il a été voté sans amendement.L’article 3porte de 6 à 10 ans ledélai dereprise des donations.Jérôme Cahuzac a proposé de supprimer ledélai de rappel (amendement n°328) ce quiaurait alourdi la fiscalité de la transmissiondu patrimoine ou, à titre d’amendement derepli, de porter le délai à 15 ans (amende-ment n°326), mais il n’a pas été suivi, pasplus sur le premier que sur le second amen-dement.François Baroin justifie la mesured’allongement à 10 ans en expliquant que laréforme allège la fiscalité sur le stock tout enl’alourdissant sur la transmission.Gilles Carrez évoque alors la question desdispositions transitoires.Si une personne a fait une donation enavril2004 et décède en mai2011, le délai de6 ans s’est écoulé et il n’a pas lieu de faire derapport de la donation. Si elle décède en sep-tembre, la loi aura été promulguée et le délaide 10 ans sera entré en vigueur. Il faudra fai-re un rapport de la donation.Il propose donc un dispositif de lissage“qui permettra, en cas de succession, debénéficier, au-delà de la sixième année caren deçà s’applique le droit en vigueur aumoment de la donation –, d’un abattementprogressif de 20 à 80%.”Ainsi, l’abattement sur la valeur des biensayant fait l’objet de la donation sera de :- 20% si la donation est passée depuis plusde six ans et moins de sept ans,- 40% si la donation est passée depuis septans et moins de huit ans;- 60% si la donation est passée depuis huitans et moins de neuf ans; et de- 80% si la donation est passée depuis neufans et moins de dix ans ou depuis dix ans.Ce système a de plus l’intérêt de continuer àinciter à effectuer des donations. Gilles Car-rez craint en effet que le passage brutal dudélai de 6 à 10 ans ne bloque les donations.En contrepartie, il propose de majorer ledroit de partage qui passerait de 1,1% à2,2%.Jérôme Cahuzac souligne à ce propos queles notaires connaissent un afflux importantde personnes qui souhaitent bénéficier dudispositif actuel avant sa modification. Ilpréconise donc d’en anticiper l’entrée envigueur à la date de son annonce. Gilles Car-rez s’y oppose, pour éviter de prendre lescontribuables par surprise. Le ministre estégalement défavorable à la rétroactivité dela mesure, mais il se prononce également28juin20115JURIShheebbddooimmobilierAA LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEDDÉÉBBAATTSSFraction de part nettetaxableTarifactuelTarif pro-poséN'excédant pas 80725%5%De 8072 à 1210910%10%De 12109 à 1593215%15%De 15932 à 55232420%20%De 552324 à 90283830%30%De 902838 à 180567735%40%Au-delà de 180567740%45%Fraction de part nettetaxableTarifactuelTarif pro-poséN'excédant pas 80725%5%De 8072 à 1593210%10%De 15932 à 3186515%15%De 31865 à 55232420%20%De 552324 à 90283830%30%De 902838 à 180567735%40%Au-delà de 180567740%45%Droits de mutationà titre gratuitTarif applicable en ligne directeTarif applicable entre époux etpartenaires de PACSÀ suivreUn groupement d’organisations, (CFE-CGC, et 4 chambres nationales syndicalesde l’immobilier CNASIM) organise le30juinune rencontre à la maison de laCFE-CGC (59, rue du Rocher, Paris VIIIe)pour des “Expressions libres surl’immobilier”. Ces organisations dénon-cent les Etats généraux des professionsimmobilières initiés par la FNAIM et UNIS.Réclamant un Grenelle de l’immobilier,elles redoutent que les propositionscontenues dans le livre blanc FNAIM-UNISrestreignent les capacités de travail desagents commerciaux.Il serait prévu une exigence de qualifica-tion différentiée entre les négociateurssalariés et les négociateurs agents com-merciaux. Ces derniers devraient disposerd’un diplôme Bac+3 et un certificatd’aptitude professionnel pour pouvoirexercer, d’où une discrimination de quali-fications, selon les organisations.
contre l’amendement de Gilles Carrez. Tou-tefois, les députés l’ont voté contre son avis.L’article 3 a été voté.L’article 4supprime les réductions de droitsde donation liées à l’âge du donateur.Gilles Carrez a toutefois proposé (amende-ment n°1239) de ne pas supprimer cesréductions lorsque le donateur transmet unePME en pleine propriété et à la conditionque les bénéficiaires s’engagent à conserverl’entreprise, par le biais d’un pacted’actionnaires.L’article 4 a été adopté.Après l’article 4, le rapporteur a fait adopterun amendement (n°1240) qui vise à inciter àdéclarer fiscalement les dons manuels. Il estproposé que le don soit valorisé à sa date depublicité. En revanche, s’il n’est révélé quedans le cadre de la succession, il sera valori- à sa valeur à la date de la succession.L’amendement rend obligatoire la révélationdu don dans le délai d’un mois suivant ledécès qui ouvre la succession.François Baroin a obtenu le vote d’un amen-dement (n°1547) qui renouvellel’exonération applicable aux sommesd’argent tous les dix ans, dans la limite de30000euros. Elle n’était jusqu’à présentapplicable qu’une seule fois. Par ailleurs, lalimite d’âge est supprimée (article 4 ter nou-veau).Lors de la 2eséance du 10juin, un articleadditionnel a été voté pour augmenter letaux d’imposition sur les contratsd’assurance-vie, de façon parallèle à ce qui aété fait sur les donations.Le taux d’imposition, qui est de 20%, estmajoré à 25% (amendement n°1241).Un amendement sur les OPCIOlivier Carré a soutenu avec succès unamendement (n°1243) pour reporter la datebutoir permettant aux SCPI de se transfor-mer en OPCI. Cette date serait fixée au30juin2013 (délai prévu à l’article L.214-84-2 du code monétaire et financier).L’article 5concerne les pactes d’actionnairesdits Dutreil permettant l’exonération d’ISF àhauteur des trois quarts de la valeur desparts ou actions, sous réserve d’un engage-ment collectif de conservation d’une duréede 6 ans.Il a été voté.Puis a été adopté un amendement concer-nant le financement du logement socialoutre-mer (n°1561 du Gouvernement). Ilvise à maintenir à 40000euros ou 15% durevenu imposable le plafond d’imputationapplicable à la seule réduction d’impôt men-tionnée à l’article 199 undecies C du CGI(logements sociaux). Le plafond de36000euros ou 13% du revenu net impo-sable resterait applicable aux autres réduc-tions d’impôt pour investissement outre-mer.L’article 6vise les trusts. Gilles Carrezexplique que l’article vise à réintroduirel’ensemble des biens dans le champ de l’ISFet des droits de mutation.Lors de la 3eséance du 10juin, les débats sesont poursuivis sur l’article 6 surl’imposition des sociétés. Tous les amende-ments de l’opposition ont été repoussés.L’article 7concerne une taxe sur les entre-prises pétrolières. Après le vote de plusieursarticles visant des sujets divers commel’intéressement, les députés ont examiné lesarticles relatifs à l’équilibre des ressources etdes charges. À cette occasion sur l’article 10,François Baroin a indiqué qu’une grandepartie des services du ministère del’intérieur devait être relogée dans le 12earrondissement avec un bail de 11 ans. Cebail ne doit pas dépasser la norme de400euros le m2, norme que l’Etat doit appli-quer et que le ministre propose de faireadopter pour le Conseil d’Etat. À l’occasiondu vote de l’amendement n°1572, leministre précise que le Conseil d’Etat doitquitter le Louvre des entreprises pours’installer rue de Richelieu. Le bail deslocaux actuels a été résilié de façon anticipéecar il ne répondait plus aux normes. Le nou-veau loyer rue de Richelieu sera de 395€. Lebail comporte une option d’achat.Les modalités de fin du bouclierfiscalL’article 13organise les modalitésd’abrogation du bouclier fiscal, qui doitfonctionner pour la dernière fois en 2011pour le plafonnement des impositions por-tant sur les revenus de 2010, puis en 2012 parimputation sur la cotisation d’ISF. ChristianEckert attaque le débat en constatant que sicela s’explique par une volonté de ne pasadopter de disposition rétroactive, la sup-pression de la 1e tranche a bien une portéerétroactive.Charles de Courson approuve ce dispositifcar il n’était pas possible d’abroger le bou-clier fiscal de façon brutale.Jérôme Cahuzac soutient alors un amende-ment (n°436 et438) pour modifier le calculdu revenu fiscal de référence, mais il n‘a pasété suivi.Divers amendements proposant la suppres-sion immédiate du bouclier fiscal (parexemple n°253 défendu par Sandrine Maze-tier) n’ont pas été adoptés.L’article 13 a été voté avec amendementsrédactionnels.Modification de la redevancesur les bureaux en Ile-de-FranceLors du débat sur l’article 14, Yves Vande-waelle s’est fait l’écho des préoccupationsdes professionnels relatifs à la redevance surles bureaux et il demande (amendementn°1254) un lissage de la hausse. Il observeen particulier que le zonage est sans lienavec la qualité de la desserte.Le député indique que “ces redevances met-tent localement en péril le marché del’immobilier d’entreprise, soit en rompantl’équilibre économique des opérations engrande couronne, les loyers sont plus baset donc l’impact de la redevance d’autantplus fort […], soit en bloquant les néces-saires travaux de rénovation du parc parceque leur rentabilité devient insuffisante. Plusles loyers sont bas, plus l’impact de la rede-vance est fort.” Il redoute une paralysie del’immobilier d’entreprise dans certains sec-teurs comme la vallée de la Seine yvelinoiseou Saint-Quentin-en-Yvelines. Il propose deredéfinir le zonage et de calculer la redevan-ce en pourcentage du montant du loyer.L’article 14concerne en réalité un autre sujet,celui duplafonnement de la taxe foncièreen fonction du revenu. René Dosière estimeque le Gouvernement, en mettant en placede dispositif, montre peu d’empressement àmodifier le calcul des valeurs locatives.Charles de Courson relève que ce plafonne-ment à 50% du revenu de référence vaconcerner 10000 personnes pour 7millionsd’euros, soit 700euros par personne. Il s’agitde commerçants ou de professionnels indé-pendants qui ont fait une mauvaise année.28juin20116JURIShheebbddooimmobilierAA LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEDDÉÉBBAATTSSTarif en par m2TarifZonesIIIIIIBureaux34421486Locaux commer-ciaux1207530Locaux de stocka-ge523213Tarif pour la redevance pourcréation de bureauxen Ile-de-France
Le député se demande si la mesure est vrai-ment nécessaire.Gilles Carrez a fait voter deux amende-ments. Le n°1248 qui crée un seuil de reve-nu fiscal de référence et le n°1249 qui exclutdu dispositif les assujettis à l’ISF.L’amendement n°1250, également adoptéintroduit un “plafonnement à taux gelé”pour que ce ne soit pas le budget de l’Etatqui prenne en charge les dégrèvements dusà des hausses de taxe foncière décidées parles collectivités locales. Enfin, l’amendement1251 intègre dans le calcul les taxes spécialesd’équipement. L’article 14 a été voté.L’amendement 1252, vise à rétablirl’exonération de taxe foncière dont bénéfi-cient les propriétés des régions qui avait étéfortuitement abrogée par la loi de financespour 2011. Il a été voté.Revenant sur la question des taxes sur lesbureaux, Gilles Carrez reconnaît que lahausse a été de 40% du fait de l’actualisationdes valeurs qui n’avait pas été faite depuis10 ans. Il suggère que la hausse soit lissée surtrois ans.Guy Malherbe soutient cette proposition, ensuggérant que soit également revue la défi-nition des aires urbaines.Yves Vandewaelle cite l’exemple de la ZACde Mantes Innovaparc, en face du Val-Four- (commune de Buchelay) la réforme afait passer la redevance de 0 à 214euros lem2, soit “l’équivalent de la charge foncièrevendue par l’aménageur, l’établissementpublic d’aménagement Mantois SeineAval!”. L’opération est donc bloquée.Gilles Carrez indique que le préfet de larégion Ile-de-France (M.Canepa) a été saisiet qu’il va constituer un groupe de travailsur le zonage.L’amendement a été adopté avec sous-amendement n°1532 qui étend la durée dulissage pour les communes dont le change-ment de zonage est de deux catégories etavec le sous-amendement n°1541 qui pré-voit, explique Philippe Vigier, “au-delàd’une période de trois années, une secondepériode de façon à avoir une augmentationacceptable”.En conclusion sur ce point, le rapporteurgénéral a indiqué: il vaut mieux débloquerles opérations, quitte à avoir une recette unpeu moins importante, et cette recette mon-tera ensuite en régime.L’article qui a été voté est le n°14 quater(voir encadré page précédente).L’article 15vise à apporter un assouplisse-ment au régime de détention des biens pro-fessionnels au titre de l’ISF.François Baroin explique que l’article propo-se que la condition tenant au seuil minimumde 25% des droits financiers et des droits devote attachés au titre, qui est actuellementcumulative, devienne alternative. Il propose,dans l’amendement n°1584, d’apprécier ceseuil de 25% au regard des seuls droits devote détenus par le contribuable.L’amendement a été voté ainsi que l’article.L’article 16a été voté en l’état. Selon l’exposédes motifs, il s’agissait de limiter les possibi-lités d’optimisation de l’ISF dont sont rede-vables les contribuables non-résidents enexcluant les créances qu’ils détiennent dansles sociétés à prépondérance immobilière dela valorisation de leurs parts dans cesmêmes sociétés.L’article 17vise à instituer une taxation desrésidences secondaires des non-résidents.Gilles Carrez a obtenu le vote d’un amende-ment (n°1255) qui prévoit que la taxe nepourra pas s’appliquer dès lors que le non-résident tire plus de la moitié de ses revenusde sources françaises (au lieu de 75% com-me cela était prévu dans le texte du Gouver-nement).Cette taxe, dont l’objectif est de faire partici-per les contribuables qui n’ont pas leurdomicile fiscal en France au financement desservices publics nationaux dont ils bénéfi-cient directement ou indirectement au titre28juin20117JURIShheebbddooimmobilierAA LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEDDÉÉBBAATTSSModification de la redevance pour création de bureauxen Ile-de-France>La rédaction actuelle de l’article L 520-3donne un tarif de basepour les bureauxpuis un abattement à effectuer de 65%pour les locaux commerciaux et de 85%pour les locaux de stockage. La rédactionproposée effectue directement le calcul(voir tableau page précédente) mais abou-tit au même résultat, arrondi à l’euro.>Les surfaces de référencesont modi-fiées. Jusqu’à présent, il est fait usage dela “surface utile de plancher prévue pourla construction”. Désormais, il doit êtrefait référence à la surface deconstructionprévue à l’article L.331-10” du code de l’urbanisme. Cet articleconcerne la taxe d’aménagement. Cettesurface s’entend “de la somme des sur-faces de plancher closes et couvertes,sous une hauteur de plafond supérieureà 1,80 mètre, calculée à partir du nuintérieur des façades du bâtiment,déduction faite des vides et des trémies.”>Les surfaces de stationnement quiétaient intégrées dans le champd’application de la redevance par l’articleL 520-7, en seraient désormais expressé-ment exclues. Par ailleurs, à l’article L520-1 qui définit le champ d’applicationde la redevance, ne figurent plus lesannexes.>Le nouveau dispositif prévoit un méca-nisme de lissagepour les communesqui perdent leur éligibilité soit au titrede la dotation de solidarité urbaine(DSU), soit au titre du bénéfice du fondsde solidarité des communes de la régiond’Ile-de-France. La 1eannée suivant laperte de leur éligibilité, elles ont droit àun abattement des 3/4 del’augmentation de la redevance liée à laperte d’éligibilité. La 2eannée,l’abattement est de moitié et la 3eannée, l’abattement est d’un quart.>Le texte voté prévoit aussi un mécanis-me de lissage temporaire de la hausse dela redevance, soit sur 3 ans, soit, si lahausse a été plus brutale, sur 6 ans.Lissage sur 6 ansLe lissage sur 6 ans, plus avantageux,concerne deux situations- Pour les locaux de bureaux dans descommunes qui étaient éligibles à la DSUsuivant le système avant la réforme de2010 et qui sont désormais dans la 1ecir-conscription, il est prévu un abattementde2011 à2015. L’abattement est dégres-sif. Il est de 5/6e, la 1eannée, puis des2/3, de la moitié, du tiers et enfin d’1/6ela dernière année.- Le même régime s’applique pour lesbureaux situés dans des communes quine relevaient pas de la redevance dans lerégime précédent mais qui sont en 2ecir-conscription dans le régime de 2010.Le lissage sur 3 ansconcerne un nombreplus divers de situations:- pour les bureaux situés dans les 10e, 11e18e, 19eet 20earrondissements, le lissageest pratiqué sur une durée plus courte. Ildoit s’appliquer de2011 à2013. Il est des3/4 la 1eannée, de moitié la seconde etd’1/4 la 3eannée.- pour les communes qui étaient dans la2ecirconscription dans le régime ancienet qui sont passées dans la 1ecirconscrip-tion dans le régime de 2010, le lissageest également appliqué entre2011et2013.
de leur propriété et ce, à proportion de leurscapacités contributives. En contrepartie, letexte prévoit la suppression de la taxationforfaitaire à l’impôt sur le revenu prévue àl’article 164 C du CGI et assise sur la valeurlocative réelle des habitations dont dispo-sent ces mêmes contribuables.L’article 17 a été voté.Un débat a eu leu sur le régime del’imposition forfaitaire par le prélèvementlibératoire. Philippe Vigier souligne qu’ilexiste un gros écart entre la taxation dontpeut bénéficier le contribuable par ce prélè-vement libératoire (31,3%) et la dernièretranche du barème de l’impôt sur le revenuqui est, avec les prélèvements sociaux de53,3%. Il propose en conséquence (amende-ment n°1484) de soumettre l’ensemble desrevenus du capital (dividendes, placementsà revenu fixe, plus-values de cession survaleurs mobilières et plus-values immobi-lières) au régime de droit commun, à savoirle barème de l’impôt sur le revenu. Sonamendement a été repoussé mais Charles deCourson a souligné que cela posait un pro-blème de fond, évoquant une question dejustice fiscale lorsque certains revenus dupatrimoine sont au barème (comme les reve-nus fonciers) alors que les autres ne le sontpas (plus-values immobilières, plus-valuesmobilières et dividendes).Olivier Carré a proposé (amendementn°1462) de libérer du foncier constructibleen changeant le régime de taxation des plus-values immobilières pour éviter d’inciter lespersonnes à garder le plus longtemps pos-sibles les terrains constructibles, mais il l’afinalement retiré.Michel Piron a proposé de créer une tranchesupplémentaire à l’impôt sur le revenu à46% pour le revenudépassant 150000eurospar part (amendement n°2). Charles deCourson propose de façon similaire unetranche à 45% (amendement n°1499), com-me l’ont fait les Allemands. Il suggère enparallèle de relever progressivement le tauxdu prélèvement forfaitaire libératoire. Maisle ministre, à 5heures du matin, a indiquéque cette proposition ne relevait pas ducadre de la loi de finances rectificative. Il pré-fère par ailleurs réfléchir à la création d’une“contribution exceptionnelle sur les reve-nus” et il annonce la création d’un groupe detravail pour l’étudier. L’amendement a doncété retiré par Michel Piron et le débat sur cepoint renvoyé au projet de loi de financespour 2012. Charles de Courson a maintenu lesien, qui a été rejeté.Un autre amendement a été voté (n°1467)concernant l‘investissement dans les PME.Signalons également un amendement deCharles de Courson (n°1480) qui vise lesversements effectués dans le cadre de lISF-PME. Il propose que le plafond des verse-ments ne s’applique pas aux souscriptionsau capital des entreprises solidaires du sec-teur immobilier répondant à certainesconditions: agrément des pouvoirs publics,exercice de l’activité sur l’ensemble du terri-toire national, absence de distribution desdividendes, loyers en pratique inférieurs auprix du marché. Cela permettrait, ajoute le28juin20118JURIShheebbddooimmobilierAA LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEDDÉÉBBAATTSSNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERésere auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierBULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscriptionà JURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement(41 numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés audroit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1% de TVA aulieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTns 36UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREdéputé, que les avantages fiscaux profitentaux personnes défavorisées qui bénéficientdes logements. Il a été adopté.À suivi un débat sur l’article 18qui crée uneexit tax pour les contribuables transférantleur domicile hors de France. Il a été votéavec quelques amendements.Signalons enfin l’article 20qui crée unecontribution de 35eurospour les personnesqui engagent des procédures civiles pri-vées. La mesure a été critiquée, notammentpar Aurore Filippetti qui juge inacceptablede créer un tel forfait par procédure pourtous les actes de la vie courante, ce qui remeten cause le principe de l’égalité dans l’accèsau droit. L’article 20 a été voté avec amende-ments rédactionnels.L’article 21qui traite des tarifs d’électricitéaété voté avec un amendement de MichelDiefenbacher s’agissant de la répercussionsur les consommateurs de la contributionpour le service public de l’électricité. LeGouvernement devra respecter les proposi-tions de la CRE.Un nouveau Fonds logementFrançois Baroin a aussi fait adopter unamendement n°1566 (devenu article24)crée un Fonds national d’accompagnementvers et dans le logement.Il sera géré par la CGLLS.Il doit financer des actionsd’accompagnement personnalisé de per-sonnes reconnues prioritaires et auxquellesun logement doit être attribué en urgence.Complété par l’amendement n°1566, cetarticle prévoit que le fonds sera alimenté parle produit des astreintes dues par l’État autitre de la mise en œuvre du droit au loge-ment opposable.Le débat s’est achevé à 6h40.Le 14juin lors des explications de vote, Pier-re-Alain Muet a notamment critiqué le faitqu'en 2012, le montant du bouclier fiscalsera déduit du montant de l’ISF au lieu dedonner lieu à un chèque de remboursement.Par la voix de Charles de Courson, le Nou-veau Centre se réjouit de la suppression dubouclier fiscal qui a été votée à l’unanimité.Il regrette toutefois que le Gouvernementn’ait pas souhaité créer une nouvelle tranched’impôt sur le revenu.Jérôme Chartier approuve la réforme,notamment car elle permet de réduire letaux d’imposition dans une période lestaux des emprunts d’Etat ont fortementdiminué. L’ensemble du texte a été voté.
Nicole Bricqsuspecte la sincérité del'équilibre de la réforme car une partie desrecettes est constituée de ressources nonpérennes provenant de la cellule de régula-risation fiscale. Elle estime par ailleurs quel'ISF est un impôt juste car déclaratif. Ellepréconise, pour l'améliorer, d'en élargirl'assiette.Fabienne Kellersoutient la création d’unetranche supplémentaire d’impôt sur le reve-nu notamment car les écarts de revenus ontfortement augmenté.Robert del Picchia, en tant que sénateurreprésentant les Français hors de France,demande la suppression de l'article qui ainstitué une taxe sur les résidences secon-daires des non-résidents. Ce logement per-met à ces Français de conserver un lien avecleur pays.Jean-Jacques Jégouobserve que, du fait dudécalage d'année de la suppression du bou-clier fiscal, la réforme ne sera pas équilibréeen 2011 mais coûtera 200millions.François Rebsamencritique aussi l'absenced'équilibre de la réforme.François Fortassinestime qu'il faudraitréformer les bases des valeurs locativescadastrales.François Baroin répond que l'allégement dela fiscalité sur le stock de patrimoine estcompensé par son aggravation sur le flux.L'article 1erqui modifie le régime de l'ISF.Mireille Schurch a défendu l'amendement(n°59) de suppression de l'article, l'ISF netouchant, explique Yvon Collin, que 2% descontribuables. Cet amendement a étérepoussé.Une série d'amendements a ensuite proposé- sans succès - de majorer les taux de l'ISF,comme l'amendement n°60 défendu parThierry Foucaud.Une nouvelle tranche à l’IR?Jean Arthuis a (amendement n°51) expliquéqu'il n'adhérait pas à cette réforme et qu'ilpréconisait la suppression conjointe de l'ISFet du bouclier fiscal. Il critique la réformed'abord parce qu'elle n'est pas équilibréefinancièrement mais aussi parce que la Fran-ce est le seul à conserver ce type d'impôt.Un autre amendement (n°109) défendu parAlain Fouché vise à assujettir les œuvresd'art à l'ISF.Yvon Collin suggère de limiter à300000euros l'abattement de 30% appli-cable sur la résidence principale (amende-ment n°210) ou encore de créer une 3etranche dans le barème de l'ISF, à 0,75% au-delà de 16millions d'euros (n°211).28juin20119JURIShheebbddooimmobilierAAUUSSÉÉNNAATTDDÉÉBBAATTSSLe PLF rectificative au SénatLes sénateurs ont abordé le 21juin l'examen du projet de loi definances rectificative voté par les députés. De nombreux articles ont étéadoptés sans modifications.François Baroinse félicite que le texte adop-té soit le fruit d'un travail collectif. Il justifiela réforme de la fiscalité du patrimoinenotamment par la forte hausse des prix del'immobilier, la baisse des taux de rende-ment réels des actifs. Il ajoute que les moda-lités déclaratives seront moins inquisito-riales. La réforme se présente par une sup-pression du bouclier fiscal et du plafonne-ment de l'ISF. L'imputation obligatoire dubouclier sur l'ISF interviendra, sur décisionde l'Assemblée, dès 2011 et le bouclier serasupprimé dès 2012. Pour éviter que le barè-me de l'ISF soit confiscatoire, il est revu. Lapremière tranche (800000 1300000euros)est supprimée. Le seuil est donc, dès cetteannée, fixé à 1,3million d'euros, ce qui per-met de faire sortir 300000 contribuables duchamp d'application de l'ISF. Entre 1,3 et3millions, les modalités de déclaration sontsimplifiées et le taux abaissé à 0,25%. Au-delà de 3millions (30000 contribuables), letaux est réduit à 0,5%. Une décote est pré-vue pour les patrimoines compris entre 1,3et 1,4million ou entre 3 et 3,2millionsd'euros.Cet abaissement de la fiscalité sur le stock depatrimoine est financé, explique le ministre,par un alourdissement de la fiscalité sur leflux de patrimoine. Une majoration de la fis-calité est prévue pour les donations et suc-cessions des hauts patrimoines, sur unecontribution des non-résidents et surl’instauration de plusieurs dispositifs de lut-te contre l’évasion fiscale internationale.Il ajoute que, sur amendement voté àl'Assemblée, le dispositif autorisant les donsfamiliaux de 30000euros en exonération dedroits, qui n'était possible qu'une seule fois,devient réalisable tous les dix ans. Le délaide rappel des donations est porté de 6 à 10ans.Vers une contribution excep-tionnellePar ailleurs, il se dit ouvert à une suppres-sion de la taxe sur les résidences secondairespour les non-résidents, qui a été adoptée àl'Assemblée. Il évoque également le disposi-tif visant à « mettre un terme aux situationsdans lesquelles des non-résidents échappentà l’ISF en plaçant leurs biens immobiliersdans une SCI criblée de dettes ».François Baroin confirme son intention demettre en place, d'ici la fin du mois de juillet,un groupe de travailpour réfléchir à la créa-tion d'une contribution exceptionnelle surles revenus, mais il n'est pas favorable à lacréation d'une nouvelle tranched'imposition de l'impôt sur le revenu.Le rapporteur général, Philippe Marini,observe que de 23 articles au départ, le textesorti de l'Assemblée en comporte 62. Ilapprouve le principe de la réforme de la fis-calité du patrimoine. Son cadre étant bienprécisé, il n'a pas lieu de proposer desréformes sur la fiscalité des revenus.François Marcen revanche critique la poli-tique de diminution des recettes fiscales. Ildéplore qu'on « continue à privilégier 0,01%des ménages et on fait délibérément le choixde la rente ». Il cite le rapport de 2011 duConseil des prélèvements obligatoires selonlequel le nombre des départs de France decontribuables assujettis à l'ISF n'a pas dimi-nué.Aymeri de Montesquiouapprouve la sup-pression du bouclier fiscal mais regrette quela réforme de l'ISF ne soit pas allée jusqu'à sasuppression. Il regrette « le manqued’ampleur de la réforme, qui aurait êtreune réforme d’ensemble de la fiscalité fran-çaise ».Charles Guéné, qui soutient la réforme,indique que les plus gros patrimoinesdépassant 16millions d'euros, qui bénéfi-ciaient du bouclier fiscal, paient aujourd’hui0,22% en moyenne. Ils paieront demain0,5% avec le texte proposé.Pour compenser la suppression envisagéede la taxe sur les résidences secondaires desnon-résidents, il propose une atténuation dulissage proposé par l’Assemblée Nationalepour le retour de six à dix ans de la périodede donation, ainsi qu’une majoration sup-plémentaire des droits de partages.François Zocchettoexprime des doutes surl'équilibre budgétaire de la réforme. Il sou-haite, rappelant le triptyque de réforme, lasuppression totale de l'ISF et la créationd'une tranche supplémentaire à l'impôt surle revenu. Il propose en plus la majorationde 1% des droits de mutation.
Philippe Marini demande à Jean Arthuis deretirer son amendement, la réforme propo-sée étant prématurée…, demande confirméepar le ministre. Quant au plafonnement del'abattement sur la résidence principale,François Baroin n'y est pas favorable car « ilserait discriminatoire dans les zones lemarché immobilier est très tendu, en parti-culier à Paris » et que « la justification del’abattement tient à la nature non spéculati-ve de la résidence principale. »Jean Arthuis a néanmoins maintenul'amendement, qui a été rejeté.Tous les autres amendements ont été retirésou repoussés et l'article 1era été voté en l'état.Nicole Bricq a proposé (amendement n°144)de réduire le montant du plafond global desniches fiscales à 15000euros au lieu de18000euros actuellement. Mais elle n'a pasété suivie.L'article 1er bispermet une simplificationdes mesures de déclaration de l'ISF à proposdes redevables qui bénéficient de l'ISF-PME,qui disposeront « d’un délai complémentai-re de production des preuves de leur décla-ration d’investissement, conformément auxnouvelles modalités déclaratives mises enœuvre » ainsi que l'explique Philippe Mari-ni. L'article a été voté.L'article 1er terqui selon Nicole Bricq est« un article de convenance pour quelquesinvestisseurs » permet, selon le rapporteurgénéral, aux contribuables qui ont vendu lesparts des sociétés dont ils avaient pris unengagement de conservation de procéder auremploi des sommes, pour leur valeur netted'impôts payés sur le prix de cession.L'article a été adopté en l'état.L'article 1er quaterqui vise les modalitésd'abrogation du bouclier fiscal a été votésans modification.L'article 2majore les droits de mutation àtitre gratuitsur les deux dernières tranchesdu barème. Il a aussi été adopté sans chan-gement.L'article 3allonge à 10 ans le délai de rappeldes donations avec un dispositif de lissageélaboré par les députés. Or Philippe Marini,anticipant la suppression de la taxe sur lesrésidences secondaires des non-résidents,indique qu'il va falloir trouver 176millionsde recettes supplémentaires.Il propose de modifier le système de lissageet d'augmenter de 1,1% à 2,5% (au lieu dutaux de 2,2% proposé par les députés) ledroit de partage(amendement n°223).L'amendement, appuyé par le ministre, a étévoté, ainsi que l'article.En conséquence, à titre d'exemplel'abattement de 20% qui devait jouer pourles donations entres 6 et 7 ans est remplacépar un taux de 10%. Les autres taux ont aus-si été réduits de moitié.L'article 4vise les réductions de droit sur lesdonations liées à l'âge.Philippe Dominati rappelle que ce dispositifest une incitation à accélérer la transmissiondes patrimoines et il propose son maintienpour les seules donations en pleine proprié- (amendement n°168). Philippe Marini s'yoppose car la suppression de la réductionvise à financer l'équilibre de la réforme etPhilippe Dominati l'a retiré. L'article a doncété adopté.S'agissant de l'article 4 bis, qui concerne ladéclaration des dons manuels, le rapporteurgénéral a fait adopter un amendement (n°1)qui fixe à 15000euros le seuil à partir duquelle don manuel doit être déclaré suivant lesnouvelles modalités; en deçà de15000euros, les modalités nouvelless'appliqueront. L'article a ensuite été voté.Ainsi que l'article 4 ter.À l'article suivant qui traite des contratsd'assurance-vie, Philippe Marini a demandéque le taux d'imposition des gros contrats(au-delà de 908000euros) soit majoré de 5points de façon parallèle à ce qui a été votépour les droits sur les donations, afin de nepas accentuer l'avantage fiscal dont bénéfi-cie l'assurance-vie (amendement n°2). Il aété voté contre l'avis du Gouvernement, ain-si que l'article.Pas de délai supplémentairepour la transformation des SCPIL'article 4 sexiestend à prolonger le délaipendant lequel les SCPI peuvent se transfor-mer en OPCI en franchise d'impôt. Dans ledroit existant, cette échéance est fixée au18avril 2012.L'article propose de reporter d'une année ledélai pour la tenue de l'assemblée généraleet de deux années pour la réalisation effecti-ve de l'opération de transformation. Or Phi-lippe Marini estime que, même si les textesd'application ont pris du temps pour êtrepubliés, ce report ne serait pas une bonnechose « car une période de près de dix anspourrait s’écouler entre la création juridiquedes OPCI et la transformation des SCPI. »Il ajoute « depuis l’origine des OPCI, il a tou-jours été dit que leur vocation était deregrouper les autres formes juridiques envue d’aboutir à plus de fluidité du marché età plus de liquidités et de mieux maîtriser lesrisques d’évaluation de ces éléments depatrimoine. »Les sénateurs ont suivi leur rapporteurgénéral et l'article a été supprimé (vote del'amendement n°4).L'article 5contient un dispositifd'assouplissement du pacte Dutreil, que lerapporteur général juge modéré en permet-tant à un nouvel arrivant de suppléerl'engagement de conservation d'un action-naire sortant. L'article a été voté en l'état.Philippe Marini a proposé ensuite la sup-pression de l'article 5 bisqui revient sur lecoup de rabot apporté dans la précédente loide finances sur l'investissement outre mer. Ildéplore qu'il soit remis en cause alors quebeaucoup d'énergie avait été déployée pourle faire adopter. Le ministre se déclare toute-fois hostile à la suppression en rappelantqu'il avait été décidé de sortir le logementsocial outre mer du dispositif du rabot surles niches fiscales. Le rapporteur s'est renduaux arguments du ministre et a retirél'amendement. En dépit de l'argumentationde Jean Arthuis qui souhaite réduire la défis-calisation outre-mer « il y aura peut-êtremoins de 4x4 outre-mer » ajoute-t-il, mais iln'a pas convaincu ses collègues etl'amendement 107 du groupe CRC qui pro-posait la réduction de l'avantage fiscal a étérepoussé. Et l'article 5 bis a été voté.L'article 6vise les trusts. Il a été voté avecquelques amendements.Les débats se sont poursuivis lors de la séan-ce suivante du 22juin.Après l'article 6, Gérard Cornu a obtenu levote d'un amendement qui concerne latransformation d'entreprises individuellesen entreprises individuelles à responsabili- limitée(EIRL). Or explique le sénateur,actuellement, « une entreprise individuellequi se transforme en EIRL doit réévaluer sonactif, notamment l'immobilier ainsi que lefonds de commerce, et elle est imposable surla plus-value de l'année de transformation. »Il propose que la transformation devienneun « non-événement » fiscal et comptable(amendement n°161).Après l'article 7 ter, Philippe Marini propose28juin201110JURIShheebbddooimmobilierAAUUSSÉÉNNAATTDDÉÉBBAATTSS
de revenir sur un oubli commis lors de laréforme de lataxe professionnelle. Unecompensation pour perte de recettes a étéprévue lors de cette réforme, pour les com-munes et les syndicats de communes dontles recettes sont budgétaires, mais il n'a pasété prévu pour les syndicats de communesdont les recettes sont fiscalisées. D'où unedistorsion de situation, au détriment de cessyndicats de communes, auquel il proposede remédier. En complément, il proposedans le même amendement, un dégrève-ment total de contribution foncière desentreprises, ou CFE, au titre des années2010et2011. Ce dégrèvement explique le rappor-teur «bénéficierait à des entreprisesmodestes et à des artisans, est destiné àannuler la fraction de CFE indûment payéepar les entreprises, compte tenu del'augmentation des taux syndicaux de lacontribution induite par la réforme de lataxe professionnelle ». Le dégrèvement estprévu à titre temporaire: intégral pour2011et2012, mais dégressif de2013 à2014.L'amendement (n°19) a été voté.Lors de la séance suivante du 23juin, lessénateurs ont poursuivi l'examen desarticles concernant les affectations budgé-taires, puis les dispositions permanentesavec l'article 13qui prévoit les modalitésd'abrogation du bouclier fiscal. Marie-Fran-ce Beaufils critique le dispositif proposé enestimant que la suppression du bouclier n'acomme objectif que de diminuer l'ISF. Elleindique que sur les 20000 bénéficiaires dubouclier fiscal, les non redevables de l'ISF sesont vus rembourser 5,5millions d'euros,soit 632euros par an par contribuable. Àl’inverse, quelques milliers de contribuablesperçoivent « 99% du bénéfice de la mesure,soit 580millions d'euros, ce qui fait unemoyenne de plus de 75000euros de restitu-tion par redevable ». Elle propose une modi-fication du texte, mais son amendement(n°83) a été repoussé et l'article 13 a été votésans changement.Taxer les logements vacants?Après l'article 13, Jean-Marc Todeschini pro-pose de doubler la taxe sur les logementsvacants en indiquant que « dans les huitagglomérations elle a été mise en place en1998, la vacance y a baissé jusqu'à cinq foisplus vite que dans les pôles urbains ne dis-posant pas de la taxe sur les logementsvacants. » Mais cet amendement (n°117) aété repoussé, Philippe Marini indiquantnotamment que l'efficacité de la mesure surla remise sur le marché de logements luiparaissant incertain.L'amendement suivant (n°116) vise le régi-me du PTZ+ et propose de recentrer sa déli-vrance sur les ménages sous condition deressources, tout en majorant son montant.Ainsi, explique Jean-Marc Todeschini « lebénéfice du PTZ+ serait réservé aux seulsménages dont les ressources sont inférieuresaux plafonds d'éligibilité à un logementsocial; le montant maximal du prêt octroyéserait également porté à hauteur de 50% ducoût total de l'opération. »Philippe Marini rappelle que le PTZ+ n'apas encore un an d'existence et qu'il est pré-maturé de le modifier à nouveau.L'amendement a été rejeté.Nicole Bricq propose (amendement n°114)d'engager la réforme des valeurs locativespour les locaux d'habitation ou (n°114) demajorer de 10% les plafonds ouvrant droit,pour les ménages, à un dégrèvement de lataxe d'habitation. Philippe Marini indiqueque la réforme est en cours mais a débutépar les locaux professionnels. Ces amende-ments ont été repoussés.L'article 14institue le nouveau plafonne-ment de la taxe foncière en fonction desrevenus. Il a été voté en l'état. Même votepour l'article 14 terqui concernel'exonération de taxe foncière d'immeubleappartenant aux régions.Redevance bureauxL'article 14 quaterréforme le régime de laredevance pour création de bureaux. Nico-le Bricq rappelle que la redevance pour créa-tion de bureaux a été entièrement rénovée.Ses tarifs, qui n'avaient pas progressé depuis1989, ont été actualisés. Elle suggère (amen-dement n°119) de revoir complètement lezonage notamment car elle considère que lenouveau zonage est défavorable aux com-munes les plus pauvres de l'est parisien. Ellepropose par ailleurs (n°217) d'introduiredeux arrondissements (le XIIeet le XIIIe)dans le dispositif de lissage de la hausse dela redevance, qui n'avaient pas été inclusdans l'amendement proposé par Gilles Car-rez à l'Assemblée. Il s’agit, ajoute la sénatri-ce, d'éviter de contrecarrer le développe-ment de la ZAC Rive Gauche. Mais ces argu-ments n'ont pas convaincu et les amende-ments ont été rejetés. Toutefois, le rappor-teur général a proposé (amendement n°242)d'affecter une partie à la région Ile-de-Fran-ce, à titre temporaire, une fraction du pro-duit de la taxe affectée à la Société du GrandParis. Sa proposition a été adoptée et l'articleainsi modifié, a été voté.Quelques articles ont ensuite été adoptésconcernant la fiscalité locale et leur gestionpar les communes.L'article 15qui concerne les conditionsd'exonération des biens professionnels autitre de l'ISF a été modifié (amendementn°12) pour supprimer les modifications quiavaient été introduites par les députés.L'article 16a été voté en l'état.Pas de taxation des résidencessecondaires des non-résidentsAvec l'article 17