mercredi 10 septembre 2025

304 – 19 février 2008

AccueilAnciens numéros304 - 19 février 2008
■ Jurisprudence récente p. 2 à 4
Copropriété
✓ Le juge doit procéder à une nouvelle répartition des charges quand il annule une clause du règlement

Promesse de vente
✓ Refus de restitution de l’indemnité d’immobilisation par l’agence
✓ Promesse consentie sur un bien situé en France par une indivision étrangère

Vice du consentement
✓ Dol : il appartient au seul acquéreur grugé de choisir de réclamer l’annulation de la vente
✓ Désordre d’humidité dissimulé à l’acquéreur : quel fondement pour l’indemnisation ?

Baux commerciaux
✓ Révision triennale : quand la valeur locative est inférieure au plafond de l’ICC

Bâtiments menaçant ruine
✓ Simplification de la procédure
✓ Distinguer la procédure de péril des pouvoirs de police du maire

■ Au parlement p. 5, 10
✓ La loi sur le pouvoir d’achat
Assainissement et permis de construire
✓ Extension du droit de préemption des SAFER

■ Actualite p. 7
✓ Le nouvel IRL est publié

■ Réponses ministérielles p. 8
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées

■ En bref p. 7,9,10
✓ Au fil du J.O., nominations
✓ Bibliographie
✓ Christine Boutin saisit la HALDE
✓ Tarif de la TLE

■ Analyse p. 6
✓ Véronique Rehbach (avocat, BMS’) :
« L’ICC n’est pas encore enterré ».


JURISPRUDENCERECENTEp.2à4CopropriétéLejugedoitprocéderàunenou-vellerépartitiondeschargesquandilannuleuneclausedurèglementPromessedeventeRefusderestitutiondel’indemnitéd’immobilisationparl’agencePromesseconsentiesurunbiensituéenFranceparuneindivisionétrangèreViceduconsentementDol:ilappartientauseulacqué-reurgrugédechoisirderéclamerl’annulationdelaventeDésordred’humiditédissimuléàl’acquéreur:quelfondementpourl’indemnisation?BauxcommerciauxRévisiontriennale:quandlavaleurloca-tiveestinférieureauplafonddel’ICCBâtimentsmenaçantruineSimplificationdelaprocédureDistinguerlaprocéduredepérildespouvoirsdepolicedumaireAUPARLEMENTp.5,10Laloisurlepouvoird’achatAssainissementetpermisdeconstruireExtensiondudroitdepréemptiondesSAFERACTUALITEp.7LenouvelIRLestpubliéREPONSESMINISTERIELLESp.8Letableauhebdomadairesynthé-tiquedesdernièresréponsespubliéesENBREFp.7,9,10AufilduJ.O.,nominationsBibliographieChristineBoutinsaisitlaHALDETarifdelaTLERévisiontriennale:nouvelarrêtLaCourdecassationarenduunnouvelarrêtsurlarévisiontriennale.DansunlitigequiconcernaitleslocauxducaféBataclan,etoùl’articleL145-38danssarédactionissuedelaloiMurcefde2001étaitapplicable,laquestionconcernaitlafixationduloyeralorsquelavaleurlocativesesituaitentreleloyerappliquécontractuelle-mentetlavaleurquiauraitrésultédel’applicationdel’indiceducoûtdelaconstruction.Lespartiesn’invoquaientpasdemodifica-tiondesfacteurslocauxdecommercialité.LaCourdecassationindiquequ’ilfautappliquerlavaleurlocative(lirepage4).Lepre-neurobtientainsiunloyerquiestinférieuràceluiquiauraitrésultédel’applicationdel’indiceInseeducoûtdelaconstruction.ValériePécresse,ministredel’enseignementsupérieuretChristineBoutin,ministredulogement,ontreçule15févrierlerapportpréparéparJean-PaulAnciauxsurlelogementétu-diant.Lerapportprécédent,dumêmedéputé,préconisaitlaconstructionde5000logementsétudiantsparanetde7000réhabi-litationsannuelles.Lesrésultatssurlapériode2004-2007ontétéendeçàdecesobjectifspuisqu’ilsontatteinten3ans6300pourlesconstructionset17500pourlesréhabilitations.ValériePécresseindiquequesionrecense154000chambresencitésuniversitaires,lesbesoinsnonsatisfaitssontestimésà40000.Au-delàdesnécessaireseffortsdeconstructionetderénovation,elleaaffirméqu’ilfallait“envisagerdenouvellesformesdelogementétudiant”,encitantlacolocationetlelogementintergénérationnel.Mais,admetlaministre,lacolocationsupposeun“liendeconfiance”.Elleannoncedoncsurcesujetlacréationd’ungroupedetravaildanslebutdemettreaupointunbailspécifiquepourlacolocation.Lerapportsou-ligneàceproposque“lanécessitédeplusieursbauxnonsolidairesconstitueactuellementunfreinqu’ilconvientdelever”.Pourl’Ile-de-France,ValériePécresseprévoitd’organiseravantl’étéuneconféren-cesurlelogementétudiant.QuantàChristineBoutin,ellevaécrireauxpréfetspourleurdeman-derd’autoriserdesfinancementsdelogementsétudiantspardesPLUSalorsqu’ilsnelesontjusqu’àprésentquepardesPLS.Elleseditparailleursfavorableàlapropositiondefaciliterledéveloppementdulogementintergénérationneletprécisequecelaferapartiedesonprojetdeloiprévupourleprintempsprochain.Quantàlacolo-cation,ellen’est“pasopposéeàréfléchiràsonextension”etajoute:“ilfautquelemondeHLMenvisagecettefacultédanssaproprecul-ture”.Celaferaaussipartieduprojetdeloiduprintemps.Lecadrejuridiquedelacolocationn’estpasencorearrêtémaislavolontépolitiquedelafavoriserestaffirmée.ChristineBoutinconfirmedoncsonprojetdeloipourlelogementauprintemps,mêmesilechampqu’ildoitcouvrirn’estpasencorearrêté.BertrandDesjuzeurJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frEDITONUMERO 30419FEVRIER 2008ISSN1622-14198EANNEEAU SOMMAIRE..immobilierANALYSE p.6 Véronique Rehbach (avocat,BMS’):«L’ICC n’est pas encoreenterré».JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Ber-trand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit A participé à ce numéro: Hélène Lécot JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARLde presse au capital de 10000euros constituée en août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Action-naires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0209 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnementpour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoine
19février 2008page2JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEECopropriétéLe juge a l’obligation de procé-der à une nouvelle répartition descharges lorsqu’il annule la clausedu règlement de copropriété(Cass. Civ., 3e, 30janvier 2008, n°85, FS-P +B,cassation partielle)Le syndicat des copropriétaires de la rési-dence E.avait assigné la SCIS., propriétairede lots à usage d’archives et commercial, enpaiement d’un arriéré de charges de chauf-fage collectif. En appel, la cour avait rejetéla demande et déclaré non écrite la clausedu règlement de copropriété relative à larépartition de ces charges. Le syndicat s’estpourvu en cassation. La Cour de cassationcensure la décision d’appel:« Vu l’article 43 de la loi du 10juillet 1965;Attendu quelorsque le juge, en applica-tion de l’alinéa premier du présent article,répute non écrite une clause relative àla répartition des charges, il procède àleur nouvelle répartition; […]Attendu que pour rejeter la demande etdéclarer non écrite la clause du règlementde copropriété relative à la répartition descharges de chauffage collectif fondée sur ledouble de la surface du lot, l’arrêt retientque la répartition de charges, pour être lici-te, doit être faite en fonction de l’utilitéque présente le service collectif pour le lotconsidéré; que si la répartition en fonctiondes surfaces peut être admise, encore faut-il qu’elle corresponde au critère légal; qu’àsupposer que tel soit le cas, la quote-partde charge en fonction du double de la sur-face du local ne correspond pas au critèrelégal;Qu’en statuant ainsi, sans procéder àune nouvelle répartition des charges,la cour d’appel a violé le textesusvisé».L’affaire est renvoyée.Observations de Jurishebdo: La notiond’utilité pour la répartition des charges deservices collectifs et d’équipements com-muns a été consacrée par la loi SRU, et elletrouve à s’appliquer aux charges de chauf-fage collectif. Différents critères peuventêtre retenus: surface de chauffe, volumechauffé, coefficient de déperdition calori-fique, tantièmes de copropriété… L’objectifétant d’aboutir à la solution la plus justepour l’ensemble des copropriétaires. A cetégard, l’ajout, par la loi SRU, d’un dernieralinéa à l’article 10 de la loi du 10juillet1965, imposant aux règlements de copro-priété d’indiquer les éléments pris encompte et la méthode de calcul de la répar-tition des charges, facilite leur contestationéventuelle, et leur contrôle par le juge. Laprésente décision vient en outre préciserque si le juge est habilité par la loi de 1965à procéder à une nouvelle répartition lors-qu’il invalide une clause, il ne s’agit pas d’une simple possibilité, mais d’une obliga-tion. Cette solution est au demeurantlogique: dans une décision du 22juin 2005(Civ., 3e, 04-12659) la Cour de cassationavait jugé que la clause censurée était cen-sée n’avoir jamais existé: l’annulation étantrétroactive, l’absence de remplacemententraînerait un vide peu souhaitable dansle règlement de copropriété.Promesse de vente1. Refus de restitution del’indemnité d’immobilisation parl’agence séquestre(CA Paris, 2eCh.B., 24janvier 2008,n°06/14256)Par compromis du 6décembre 2004, M.M.et MelleC.avaient acheté un bien immobi-lier sous condition suspensive de prêt.N’ayant pu obtenir ce prêt, ceux-ci avaientréclamé la restitution de l’indemnitéd’immobilisation à l’agence mandataire, ceque cette dernière leur avait refusé.Condamnée en première instance, elle ainterjeté appel.« Considérant […] que la condition suspen-sive n’ayant pas été réalisée dans le délaiprévu, et ce, sans que M.M. et MelleC.aient commis la moindre négligencedans leur tentative d’obtenir leur prêt, cha-cune des parties devait retrouver sa pleineet entière liberté sans indemnité de part etd’autre, ainsi que le prévoyait le compro-mis de vente;Que, dans ces conditions, la résistance de[l’agence] à restituer à M.M. et MelleC.la somme séquestrée à titred’indemnité d’immobilisation consti-tue une faute ouvrant droit àl’allocation de dommages-intérêtsenfaveur de M.M.et MelleC.;Qu’en cause d’appel, [l’agence]réitèretémérairement sa demandede voirM.M. et MelleC.condamnés à lui payer seshonoraires; que, pourtant, le premier jugelui a rappelé les termes de l’article 6alinéa6 de la loi du 2janvier 1970 ainsi queceux du décret du 20juillet 1972;Qu’au surplus, le compromis de vente […]prévoyait expressément et sans la moindreambiguïté que la rémunération de[l’agence] serait à la seule charge du ven-deur; qu’en s’obstinant à réclamer le paie-ment de ses honoraires à M.M. et à MelleC.,la [SARL] fait preuve d’une mauvaisefoi caractérisée».Le jugement est confirmé.Observations de Jurishebdo: Lorsque lasignature se fait en présence d’un profes-sionnel bénéficiant d’une garantie financiè-re, tel qu’un notaire ou un agent immobi-lier, l'indemnité d’immobilisation est"séquestrée" entre leurs mains jusqu’à réa-lisation de la vente. En cas de litige, lenotaire ou l’agent « bloquent » la sommele temps nécessaire, soit qu’un accordamiable entre les parties soit trouvé, soitqu’une décision de justice désigne la partiebénéficiaire. En l’espèce, l’agence désignéeséquestre avait cru pouvoir conserver lasomme en garantie du paiement de seshonoraires. Cette séquestration prolongéeétait inacceptable, d’une part parce que ledifférend ne concernait pas le lien contrac-tuel acheteur/vendeur, mais celui de man-dant/mandataire qui la liait au vendeur,d’autre part, parce qu’aucune incertitudene planait plus sur le projet de vente,échoué. L’agence n’avait dès lors aucundroit légal à rémunération, en applicationde l’article 6 de la loi du 2janvier 1970. Sielle bénéficiait néanmoins d’un mandatexclusif lui ouvrant droit à des honoraires,c’est contre son seul mandant qu’elle sedevait d’engager des poursuites.2. Promesse consentie sur un biensitué en France par une indivisionétrangère(CA Paris, 2eCh.B., 31janvier 2008,n°07/07146)Par acte sous seing privé conclu le 30juin2000, par l’entremise de l’agenceC., lesconsorts M.avaient promis de vendre àM.B. une chambre dans un immeuble àParis. M.RabahM., seul résidant en France,avait reçu tout pouvoir pour représenter lespromettants de l’indivision familialedemeurant en Algérie. La promesse pré-voyait une levée d’option au 4juillet 2000.Débouté en première instance de sademande de réalisation forcée de la vente,M.B. a interjeté appel.
19février 2008page3JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE« Considérant que, par acte dressé parM.Z., notaire à Boghni (Algérie), […] MmeA., veuveM., M.Hassène M.etM.Mohamed M.ont donné mandat spé-cialà M.Rabah M.de vendre le bien liti-gieux, de sorte que la promesse de ventedu 30juin 2000 engage tous les indivi-saires; […]Considérant que la promesse stipule que« le bénéficiaire devra manifester sa volon- d’acquérir dans le délai imparti, soit partout écrit qu’il remettra entre les mains dupromettant ou du mandataire, écrit qui luivaudra quittance, soit par lettre recomman-dée avec accusé de réception, le cachet dela poste faisant foi »; […]Que la lettre datée du 3juillet 2000 parlaquelle M.B. prétend avoir levé l’optionentre les mains du mandataire n’est revê-tue d’aucune mention de l’agence C.quivaudrait quittance au sens de la clausecontractuelle; [...]Considérant que les actes sous seing privé,par lesquels M.Rabah M.a « donné sonaccord » pour proroger la promesse de ven-te [et] les lettres échangées par les notairesaux fins de constitution du dossier [...]n’établissent pas que les consorts M.aientrenoncé à se prévaloir de l’absence delevée d’option laquelle ne peut résulterque d’actes non équivoques».Le jugement est confirmé.Observations de Jurishebdo: Lorsqu’unbien a été acquis en France par un résidentétranger dont la famille est restée domici-liée dans le pays d’origine, la vente peutrencontrer des difficultés, notammentlorsque le propriétaire est décédé sans quel’héritage soit régulièrement réglé selon ledroit du pays d’origine. Les notaires doi-vent dans ce cas contacter les conjoints,descendants, frères ou sœurs susceptiblesd’être concernés par l’indivision ainsi créée,dresser des actes de notoriété et, lorsquec’est possible, établir pouvoir au profit d’unmembre de la famille présent en Francepour signer les actes et assister aux rendez-vous. Les délais de correspondance peuventêtre longs. Ces démarches compliquent lapréparation de l’acte définitif. Une consé-quence dans cette affaire a étél’impossibilité de sauver une levée d’option,irrégulière au regard de la clause qui avaitété prévue, par un acte de renonciation àl’absence de levée d’option qui exigeait derecueillir l’accord de tous les indivisaires, ycompris ceux résidant à l’étranger.DolIl appartient au seul acquéreurgrugé de choisir de réclamerl’annulation de la vente(CA Paris, 2eCh.B., 24janvier 2008,n°07/12844)Par acte authentique signé le 5décembre2001, M.et MmeD. avaient acquis unappartement dans un immeuble en copro-priété. Découvrant que des travaux plusimportants qu’ils ne pensaient devaientêtre entrepris dans les parties communes,et privatives leur appartenant, et quel’appartement était vendu avec une cavedont l’existence ne leur avait pas été men-tionnée, les vendeurs sont assignés leurvenderesse, la société J.Condamnée enpremière instance, la société a forméappel, sollicitant d’elle-même l’annulationde la vente.« Considérant […] qu’en raison del’évolution du marché immobilier depuis lasignature du compromis […], la sociétéJ.demande subsidiairement à la Cour deprononcer la nullité de la vente et sollicited’être condamnée à rembourser à M.etMmeD. le prix de ladite vente, les diversfrais d’acte ainsi que le montant de leurpréjudice;Qu’une telle demande ne peut qu’êtrerejetée, seuls les acquéreurs grugésayant le choix entre une action enannulation de la vente ou une actionen réparation du préjudice que leuront occasionnés les agissements deleurs vendeurs; qu’en l’espèce, M.etMmeD. demandent à la Cour de confirmerla décision entreprise en ce qu’elle acondamné la société J.à les indemniser deleur préjudice matériel; qu’ils ne deman-dent plus en cause d’appel l’annulation dela vente ».Observations de Jurishebdo: L’article 1117du code civil dispose explicitement que lesconventions contractées par erreur, violen-ce ou dol donnent « lieu à une action ennullité ou en rescision ». La logique ducode civil est que le vice du consentementjustifie la disparition du contrat. Mais cettesolution n’est pas toujours à même desatisfaire la partie victime, qui peut préfé-rer conserver le bien, lorsqu’il s’agit d’unevente. En matière de vices cachés, cettealternative est expressément prévue par lecode civil (article1644). La possibilité derenoncer à l’annulation est ici appliquéedans un cas de dol manifeste, la courreconnaissant en outre à l’acheteur le droitde changer d’avis entre la première instan-ce et l’appel. Et c’est bien la sanction laplus sévère pour le vendeur plus préoccupépar la récupération du bien que par lemontant de l’indemnisation qu’il pourraitêtre condamné à verser…Vice du consentementImportant désordre d’humiditédissimulé à l’acquéreur: quel fon-dement pour l’indemnisation?(CA Paris, 2eCh.B., 31janvier 2008,n°05/22085)En 1995, M.et MmeV. avaient acquis unappartement en l’état de futur achève-ment. Le logement présentant desdésordres liés à une humidité excessive, etles acquéreurs avaient obtenu la condam-nation du vendeur à les indemniser ducoût de pose de deux extracteurs élec-triques. En 1999, les époux V.revendaientl’appartement à MmeD. La nouvelle pro-priétaire ayant subi les mêmes désordres,celle-ci a assigné les époux V.en paiementde dommages-intérêts, sur le fondementde l’article 1147. En première instance, sademande était rejetée et elle a interjetéappel, sur le fondement des vices cachés.« Considérant qu’en vertu de l’article 563NCPC, les parties peuvent soumettre à laCour des moyens nouveaux au soutien deleurs prétentions et qu’aux termes del’article 565 du même code, les préten-tions ne sont pas nouvelles dès lorsqu’elles tendent aux mêmes fins quecelles soumises au premier juge,même si leur fondement juridique estdifférent;Considérant qu’il importe peu, au regardde ces règles, que MmeD. ait fondé ses pré-tentions devant le premier juge sur les dis-positions de l’article 1147 du code civil etnon sur celles de l’article 1641 du mêmecode, dès lors qu’elle peut, sans exercerpour autant un cumul d’actions, modi-fier en cause d’appel les moyens fondantses prétentions;Qu’il s’en suit que ses demandes sont rece-vables ».Observations de Jurishebdo: Certaines juri-dictions adoptent une conception strictede ce que sont les « mêmes fins » dePages réalisées par Hélène Lécot
19février 2008page4JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE DDEE LLAA JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEERévision triennaleLa valeur locative inférieure auplafond de l’ICC(Cass. Civ. 3e, 6 fév. 2008, n°117, FS-P +B +I,rejet)Le bailleur de locaux commerciaux, pourun bail conclu en 1981, avait sollicité unerévision triennale et demandé que le prixsoit fixé à la valeur résultant del’application de l’ICC. Or la cour d’appelavait fixé le loyer à un montant inférieur,estimant qu’il fallait retenir la valeur locati-ve.La Cour de cassation confirme cette déci-sion:“Attendu que les consorts H. [bailleurs]font grief de les débouter de leur deman-de en fixation du loyer révisé en fonctionde la variation de l’indice du coût de laconstruction, […]Mais attendu qu'ayant constaté qu'aucunemodification matérielle des facteurs locauxde commercialité ayant entraîné une varia-tion de plus de dix pour cent de la valeurlocative n'était démontrée ni alléguée, lacour d'appel a exactement retenu que leloyer révisé devait être fixé à la valeurlocative dès lors que celle-ci se situaitentre le loyer en cours et le plafondrésultant de la variation de l'indice du coûtde la constructionD'où il suit que le moyen n'est pas fondé”.Observations de Jurishebdo: la questionde la révision triennale continue de susciterdes débats. La question portait ici sur le cas la valeur locative se trouve entre leloyer pratiqué et le prix qui résulterait del’application de l’indice INSEE du coût de laconstruction. L’hypothèse est donc quel’ICC augmente plus vite que la valeur loca-tive.Le litige relevait de la rédaction de l’articleL 145-38 issue de la loi Murcef du11décembre 2001.Le bailleur n’invoquait pas de modificationdes facteurs locaux de commercialité, et ilsoutenait que l’article L 145-38 imposaitdans ces conditions d’appliquer la variationde l’ICC. Mais la cour d’appel et la Cour decassation ne l’ont pas suivi. Il en résulteque si la valeur locative se situe dans unefourchette entre le loyer pratiqué et le prixplafond résultant de la variation indiciaire,il faut appliquer la valeur locative.Le preneur obtient ainsi l’application d’unloyer inférieur à celui qui aurait résulté del’application de l’indice.Autrement dit, l’absence de référence à lavaleur locative qu’a prévue la loi Murcefen 2001 ne s’applique pas dans l’hypothèse la valeur locative est comprise entre leloyer pratiqué et le prix résultant de l’ICC.Pour l’anecdote, précisons que le litigeconcernait en l’espèce le Bataclan à ParisXIe.Bâtiments menaçant ruineSimplification de la procédure(Conseil d’Etat, 30 nov. 2007, n°297525)La ville de Marseille contestait l’annulationpar le tribunal administratif de Marseilled’un arrêté prononçant l’insalubrité d’unimmeuble. Le Conseil d’Etat annule la déci-sion du juge:“Considérant qu'un arrêté pris sur le fon-dement des dispositions précitées [art. L511-1 et L 511-2 du CCH dans leur rédac-tion antérieure à l’ordonnance du 15 déc2005] alors applicables devait mentionneravec précision les éléments constitutifs dupéril et indiquer la nature des mesures àprendre pour y mettre un terme; qu'enrevanche, le maire n'était pas tenu defixer le détail de ces mesures, dès lorsqu'elles ressortaient clairement de la des-cription des désordres; qu'en cas decontestation il appartenait au tribunaladministratif, saisi par le maire d'unedemande d'homologation de l'arrêté, dese prononcer sur la consistance exacte destravaux à effectuer; qu'ainsi en annulantl'arrêté litigieux du maire de Marseille aumotif qu'il était dépourvu de précisionssuffisantes relatives auxdits travaux, le tri-Chemin ruralLa qualification de chemin rural ne peutêtre recherchée sans la mise en cause dela commune du lieu de situation de cechemin.(Cass. Civ. 3e, 6 fév. 2008, n°116, FS-P +B, rejet)bunal administratif de Marseille a commisune erreur de droit, que la Ville de Mar-seille est fondée à demander, pour cemotif, l’annulation du jugement”;Considérant que dans sa rédaction issue del'ordonnance du 15décembre 2005, quiest entrée en vigueur le 1eroctobre 2006,l'article L.511-2 du CCH dispose quel'arrêté de péril intervient à l'issue d'uneprocédure contradictoire et que si le pro-priétaire ne réalise pas les mesures ordon-nées le maire peut, après mise en demeurenon suivie d'effet, les faire exécuterd'office aux frais de l'intéressé; quel’article 7 du décret susvisé du 8novembre2006 prévoit que si un arrêté de péril, prisavant le 1eroctobre 2006, n'a pas, à cettedate, fait l'objet d'une homologation parle tribunal administratif, il appartient aumaire, si le péril n'a pas cessé, de mettrele propriétaire en mesurede présenterdes observations sur les mesures ordon-nées, puis de fixer un délai pour leur exé-cution;Sur la demande de la Ville de Marseilletendant à l'homologation de l'arrêté du10juin 2005:Considérant que les dispositions envigueur à la date de la présente décisionne prévoient plus une homologationdes arrêtés de péril par le jugeadmi-nistratif que, par suite, il n'y a plus lieu destatuer sur la demande de la commune,qui a perdu son objet”. Le Conseil d’Etatvalide l’arrêté du maire, précisant notam-ment que la nature des mesures de répa-ration à entreprendre était précisée.Observations de Jurishebdo: la procédurerelative aux bâtiments menaçant ruine adonc été simplifiée par l’ordonnance du15décembre 2005 et le décret du8novembre 2006. L’un des aspects de cet-te simplification est la suppression del’exigence d’une homologation par le tri-bunal administratif de l’arrêté de péril dumaire.Distinguer la procédure de périldes pouvoirs de police généraledu maire(CE, 30 nov. 2007, n°294768)Un maire avait pris un arrêté de péril pourprescrire à un propriétaire de faire réaliserdes travaux de consolidation de la clôturel’article 565 NCPC, exigeant qu’elles consti-tuent la mise en œuvre d’un même droit;d’autres, au contraire, proposent uneconception plus pragmatique du problè-me, et estiment comme en l’espèce quedes fins sont identiques dès lors qu’ellesvisent au même « résultat ». La chambrecommerciale de la Cour de cassation a ain-si pu juger que l’action en nullité, qui apour effet de mettre à néant le contrat, netend pas aux mêmes fins que l’action enresponsabilité qui laisse subsister le contrat(Cass. Com., 30novembre 1999). Enl’espèce, la requérante recherchait en pre-mière instance comme en appel la répara-tion de son préjudice H.L.
19février 2008page5JURIShheebbddooimmobilierAAUU PPAARRLLEEMMEENNTTLes précisions du ministrePrésentant le texte au Sénat, ChristineBoutin explique que l’inscription dans la loide 1989 de la faculté pour un tiers de ver-ser au bailleur le dépôt de garantie, per-met d’appuyer la réforme du Loca-Pass (JOdéb. Sénat 24 janv. p.394). Le dépôt degarantie peut être versé au bailleur par le1%. Ce système repose sur le volontariatmais la convention du 21décembre 2007étend cette avance du dépôt de garantiejusqu’alors réservée à certaines catégoriesde personnes, à tous les locataires signantun bail et entrant dans un logementappartenant à un bailleur privé ou social.Lors des débats au Sénat sur la loi sur lepouvoir d’achat, Thierry Repentin avaitproposé de bloquer les loyers pour un an(amendement n°48), il a été repoussé (JOdéb. Sénat, 25 janv. p.475).A l’occasion d’un autre amendement,Christine Boutin a indiqué, à propos desmesures envisagées par le rapport Pelletiersur la rénovation des bâtiments anciens,qu’il fallait aller beaucoup plus loin, maisque “nous devons absolument éviter decréer une deuxième précarité, une précari- énergétique, qui jouerait, en quelquesorte, comme une double peine” (p.489).Garantie des loyers: obligatoireou facultative?A propos des surloyers, Christine Boutin aindiqué “un projet de décret est actuelle-ment à l’étude au Conseil d’Etat pour ren-forcer le surloyer et pour assurer unmeilleur ciblage des bénéficiaires de loge-ments HLM” (p.492). Elle a aussi déclaré“je m’engage solennellement […] à vousprésenter prochainement un texte législatifqui sera plus directement consacré aux pro-priétaires” (p.496), précisant que ce textecontiendrait des mesures sur la garantieuniverselle des risques locatifs. Il est annon- “avant la fin du 1ersemestre de l’année2008”. Mais elle ajoute que “la question desavoir si cette garantie du risque locatif uni-verselle sera obligatoire ou facultative n’estpas encore tranchée” (p.498).Thierry Repentin, en se prononçant enfaveur d’un régime obligatoire, observe àce propos que “dès lors que le paiementdes loyers sera garanti par un système,public ou privé, le propriétaire n’aura plusle loisir de refuser un locataire, il lui seraen quelque sorte imposé” (p.499). Le coûtde la garantie serait de 1 à 3% des loyers.La ministre donne son opinion “personnel-lement […] je souhaiterais que cettegarantie soit facultative. Mais dans lemême temps, il faudra que son taux soittrès faible”.Lors du débat sur le dépôt de garantie,Christine Boutin a précisé en citant l’accordconclu avec l’UESL en décembre2007, que“tout locataire peut, sur la base du volon-tariat bien évidemment, demander àbénéficier de ce Loca-Pass” (p.513).Thierry Repentin a soutenu un amende-ment pour demander que la mesure deréduction à un mois du dépôt de garantiesoit aussi applicable en cas de renouvelle-ment du bail (n°50 rectifié bis). Le texte aété rejeté, (p.515) ce qui confirme acontrario que la mesure nouvelle nes’applique qu’aux nouveaux locataires. Unbailleur n’a donc pas à rembourser unmois de dépôt de garantie lors du renou-vellement d’un bail conclu avant l’entréeen vigueur du nouveau texte.Christine Boutin explique le dispositif de la“maison à 15euros par jour”. Le taux deTVA à 5,5% s’appliquera à la vente du ter-rain, il y a dissociation du bâti et du fon-cier, l’accession est ouverte aux primo-accé-dants dont le revenu est compris entre 1 et2,5 SMIC, il y aura un guichet unique(p.516).Thierry Repentin a proposé qu’un décretde blocage des loyers puisse être pris pourtrois ans (amendement n°45). Le texte aété rejeté, la ministre expliquant qu’un telblocage pourrait avoir des conséquencestrès graves sur la fluidité du marché(p.526).Le rapporteur a présenté un amendement(n°10) qui permet aux bailleurs et prêteursde recevoir directement les allocations delogement. Cela existait pour l’APL, etl’amendement étend la possibilité auxdeux autres allocations de logement: allo-cation de logement à caractère social etallocation de logement à caractère familial(p.529).Pour les logements non décents, et si lepropriétaire ou gestionnaire en détientplus de dix et s’il s’agit d’une SEM ou del’EPINORPA, il peut continuer à percevoirl’allocation s’il s’engage par convention àrendre le logement décent (p.530).André Lardeux a proposé de supprimer desdélais accordés aux locataires dans les pro-cédures d’expulsion (amendement n°12).Mais il a accepté de le retirer, la ministreayant rappelé son projet de garantie uni-verselle des risques locatifs (p.532) et pré-cisé qu’une mission était confiée à SabineBaïetto-Beysson (Anah) et M.Béguin(Generali). Le projet de loi a été voté(p.558).A l’AssembléeChristine Boutin confirme que la mesurede réforme de l’indexation des loyerss’applique sans qu’il soit nécessaire designer un avenant au bail (JO AN déb. 1erfév. p.669). L’ensemble du texte a été voté(p.670).d’un terrain dont le risqued’effondrementconstituait un périlimminent. Mais par un 2earrêté il avait misen demeure cette personne de débarras-serla parcelle des constructions de fortu-ne et baraquement encombrés.Le Conseil d’Etat annule le 2earrêté:“Considérant que les pouvoirs de policegénérale reconnus au maire par les dispo-sitions de l’article L.2212-2 du CGCT sontdistincts des pouvoirs qui lui sontconférés dans le cadre des procéduresde péril régies par les articles L 511-1 à L511-4 du CCH, ne relèvent pas des mêmesprocédures et n’ont pas la même portée,que la commune de Combs-la-Ville n’estdès lors pas fondée à soutenir que l’arrêtédu 27juillet 2005, qui ne pouvait êtrelégalement pris sur le fondement des dis-positions des articles L 511-1 et L 511-2 duCCH, trouverait son fondement légal danscelles de l’article L 2212-2 du CGCT”.Observations de Jurishebdo: un risqued’effondrement constitue bien un dangerrelevant de la procédure des bâtimentsmenaçant ruine (art. L 511-1 et suivants duCCH), mais non l’encombrement d’un ter-rain qui relève des pouvoirs de policegénérale du maire.Précisons que le jugement a été annulépour une raison de procédure; le tribunalayant méconnu le principe du contradic-toire en ne communiquant pas le mémoirede la commune au requérant.La loi sur le pouvoir d’achat lors des débats parlementairesNous revenons sur les débats parlementaires qui éclairent les objectifsdu législateur et annoncent la suite des projets.
19février 2008page6JURIShheebbddooimmobilierLe 20décembre 2007, un protocoled’accord, valant accord national interpro-fessionnel, relatif à la création etl’application de l’indice des loyers commer-ciaux (ILC) a été adopté par les locatairescommerçants du monde de la distribution,représentés par la Fédération PROCOSd’une part, ainsi que les propriétairesbailleurs représentés par la Fédération dessociétés immobilières et foncières (FSIF) etl’Union nationale de la propriété immobi-lière (UNPI) d’autre part, sous l’égide duConseil National des Centres Commerciaux(CNCC). Un nouvel indice qui, avant mêmesa mise en application, est déjà sourced’interrogationspour les professionnelset rédacteurs de baux commerciauxAux termes de ce protocole, les partiessignataires ont convenu de substituer àl’indice trimestriel du coût de la construc-tion (ICC), l’indice des loyers commerciaux(ILC), qui intègre l’indice des prix à laconsommation (IPC) à hauteur de 50%,l’indice du coût de la construction (ICC) àhauteur de 25% et l’indice du chiffred’affaires du commerce de détailen valeur (ICAV) à hauteur de25%. Ce protocole vise à la fois àlimiter les importantes augmenta-tions de loyers subies par les loca-taires au cours des huit dernièresannées, mais également à prémunirles bailleurs d’une révision du loyeret de sa fixation à la valeur locative,chaque fois que, par le jeu de laclause d’échelle mobile, le loyer se trouveaugmenté de plus de 25% depuis laconclusion du bail (articles L.145-39 et R145-22 du code de commerce).Une application limitée à cer-tains bauxL’article 2 du protocole prévoit une applica-tion de ce nouvel indice aux baux commer-ciaux en cours, dont il est prévu qu’ilsferont l’objet de la signature d’un avenantavec prise d’effet au 1erjanvier 2008, ainsiqu’aux nouveaux baux commerciaux, àpartir de la date de publication de l’indiceT3 de l’ICC.La publication de l’ILC, annoncée aux envi-rons du 15janvier 2008, n’est toujours pasintervenue à ce jour, mais devrait paraîtredans les jours à venir, avec le modèled’avenant type proposé pour la mise enplace de l’ILC.Rappelons également que l’ILC ne concer-ne, à ce jour, que l’immobilier com-mercial(boutiques, centres commerciaux)ainsi que l’immobilier hôtelier et de restau-ration, à l’exclusion de l’immobilier debureau, des actifs d’entrepôts logistiqueset des parcs d’activités, qui restent doncsoumis à l’indice INSEE du coût de laconstruction.Cela étant, force est de constater que lacréation de ce nouvel indice, avant mêmesa mise en application, est déjà sourced’interrogations pour les professionnels etrédacteurs de baux commerciaux, auregard notamment de sa compatibilitéavec les dispositions de l’article L.112-2 duCode monétaire et financier.Un indice illicite?L’article précité dispose, en effet, que:« Dans les dispositions statutaires ouconventionnelles, est interdite toute clauseprévoyant des indexations fondéessur le salaire minimum de croissan-ce, sur le niveau général des prix oudes salaires ou sur les prix des biens,produits ou services n'ayant pas derelation directe avec l'objet du sta-tut ou de la convention ou avecl'activité de l'une des parties. Estréputée en relation directe avecl'objet d'une convention relative àun immeuble bâti toute clause prévoyantune indexation sur la variation de l'indicenational du coût de la construction publiépar l'Institut national des statistiques et desétudes économiques. »De manière constante, la jurisprudence aainsi rappelé l’interdiction des clausesd’indexation fondées sur le niveau généraldes prix, de gros et de détail. Le juge a ain-si sanctionné le recours à un indice illicite,au regard de l’article précité, par la nullitéde la clause, réputée non écrite.Il en résulte qu’à ce jour, la réécriture, àl’initiative du législateur, du texted’ordre public que constitue l’articleL.112-2 du code monétaire et finan-cier s’impose en vue de permettre la miseen œuvre, en toute sécurité juridique, deVéronique Rehbach analyse l’accord visant à mettre en oeuvreun nouvel indice pour l’indexation des baux commerciaux etestime qu’il impose une intervention du législateur.BBAAUUXX CCOOMMMMEERRCCIIAAUUXXAAVVOOCCAATTSSL’analyse de Véronique Rehbach, avocat, BMS, sociétéd’avocats.Baux commerciaux: l’ICC n’est pas encore enterrél’ILC par les locataires et leurs bailleurs.Jusque-là, la prudence risque de conduiregrand nombre de professionnels à conti-nuer de recourir à l’ICC, dans l’attente de lamodification des textes légaux, qui permet-tra de garantir l’application de l’ILC sans ris-quer d’encourir une éventuelle remise encause de sa validité par le juge.On soulignera, à cet égard, que le protoco-le d’accord du 20décembre a prévu la miseen place, à compter du mois de jan-vier2008, d’un comité paritaire de suivi del’ILC afin de «traiter les problèmes y affé-rant et les ajustements qui pourraient résul-ter de l’ordre public ».A supposer, comme l’annonce le déléguégénéral de la Fédération des sociétésimmobilières et foncières (FSIF), que lamodification législative requise en vue depermettre aux acteurs économiquesd’utiliser l’ILC intervienne prochainementdans le cadre d’un projet de loi de natureéconomique, les professionnels devrontalors jongler, en matière de baux, entreplusieurs indices:- l’indice de référence des loyers (IRL) pourles baux d’habitation,- l’indice des loyers commerciaux (ILC) pourles locaux commerciaux,- l’indice INSEE du coût de la construction(ICC) pour les bureaux, entrepôts logis-tiques et parcs d’activités.En tout état de cause, pour l’heure,l’application de l’ILC, outre qu’elle pose unproblème d’articulation avec les disposi-tions législatives actuellement en vigueur,est dépourvue de tout caractère impé-ratif, l’accord national interprofessionneldu 20décembre dernier se limitant à pré-voir que son application sera « recomman-dée » par les parties signataires à sesmembres.A l’évidence, la mise en place de l’ILC n’estpas achevée, et l’ICC pas encore enterré.V.R.La mise enœuvre del’ILC suppo-se uneréécriturede l’articleL 112-2Le cabinet d’avocats Mayer Browna nommé un nouvel associé, Chris-tophe Dugué, précédemment chezShearman & Sterling LLP. Il devient res-ponsable du département “arbitrageet contentieux”.Mayer Brown compte plus de 1800avocats dans le monde dont 67 à Paris.
Le nouvel IRL est publiéLe nouvel indice qui sert de référence àl’indexation des loyers d’habitation estparu.L’INSEE l’a rendu public le 14février.L’indice, de base 100 au 4etrimestre1998, s’élève à 114,30 au 4etrimestre2007 (voir tableau ci-dessous). La hausseannuelle est de 1,36%.Le calendrier de publication de l’IRL estle suivant:- 1ertrimestre: 15avril- 2etrimestre: 15juillet- 3etrimestre: 15octobre- 4etrimestre: 15janvier suivant.L’INSEE précise que l’IRL d’un trimestreest calculé comme la moyenne annuellede l’indice des prix du dernier mois dutrimestre.Difficulté pratiqueIl faut toutefois signaler une difficultéd’application du nouvel indice en raisonde sa date de parution.L’indice précédent était publié troismois plus tard que le calendrier annon- pour le nouvel IRL. Pour une indexa-tion pratiquée le 15février, il était doncfréquent de recourir à l’indice du 3etri-mestre de l’année précédente. Enconséquence, pour l’indexation à prati-quer au 15 février, si l’indice contractuelde référence est celui du 3etrimestre, ily a lieu de pratiquer une hausse de1,11% et non de 1,36%.Cette solution nous parait la plusconforme à la loi mais on lira avec inté-rêt les précisions de l’administration surcette interprétation.Jean-Michel Guérin, directeur généraldes Editions de Particulier à Particulier,dénonce quant à lui “la confusion laplus totale” de la réforme et s’étonneque l’INSEE ait publié l’indice depuis2002 en invoquant la faculté desbailleurs “d’exercer leur droit à révisionsur la période légale”. Il estime quel’INSEE confond prescription et applica-tion de la loi au contrat et fait à justetitre observer que la loi du 8février2008 n’est pas rétroactive… On ne voitpas en effet comment un bailleur quiaurait négligé d’indexer un loyer pen-dant quelques années pourrait utiliseraujourd’hui le nouvel indice pour calcu-ler le rattrapage d’indexation, car ceserait lui donner une application rétro-active…Publication de la loiLa loi n°2008-111 du 8février 2008 surle pouvoir d'achat a été publiée au J.O.du 9février 2008 (p.2433).Rappelons qu’elle comporte troisarticles relatifs aux baux d’habitation:- Article9: réforme de l'indexation desloyers- Article10: réduction à un mois dudépôt de garantie- Article11: généralisation du verse-ment au bailleur des allocations loge-ment (voir notre numéro302).19février 2008page7JURIShheebbddooimmobilierAnnée1ertrimestre2etrimestre3etrimestre4etrimestreIndiceVariationIndiceVariationIndiceVariationIndiceVariation2002---105,611,75%2003106,171,78%106,611,84%107,061,87%107,491,78%2004107,801,54%108,281,57%108,721,55%109,201,59%2005109,641,71%110,081,66%110,571,70%111,011,66%2006111,471,67%111,981,73%112,431,68%112,771,59%2007113,071,44%113,371,24%113,681,11%114,301,36%AACCTTUUAALLIITTEEAACCTTEEUURRSSL’indice de référence des loyers au 14février 2008Source: InseeAttention au bornageLes géomètres experts rappellent lanécessité, depuis le 1eroctobre 2007, deprocéder à un bornage dès le 1er déta-chement de lot, en raison de la nouvelledéfinition du lotissement qui résulte dela réforme de l’urbanisme.L’article L 111-5-3 du code de l’urbanismeprévoit d’ailleurs la faculté pour le béné-ficiaire de la promesse de vente d’endemander la nullité jusqu’à la signaturede l’acte authentique, si la promessen’est pas accompagnée d’un bornage.Le groupe Piera a été certifié NFlogement, démarche HQE.Il bénéficie par exemple, pour le pro-gramme la Villa La Torse à Aix-en-Pro-vence, d’un toit végétal, d’une pompe àchaleur réversible et d’un système derécupération des eaux pluviales.Pitch Promotionvient de livrer unensemble de 61 appartements et 3 mai-sons à Montrouge (Hauts-de-Seine).BibliographieLa forme urbaine et l’enjeu de laqualitéTel est le titre d’une étude réalisée sous ladirection de Xavier Prigent, à la demandede l’Ordre des géomètres experts. XavierPrigent est géomètre à Rennes et prési-dent de la commission nationale urbanis-me de l’OGE.On trouve par exemple dans cette étudeune évolution de la forme urbaine aucours de l’histoire avec de nombreuxexemples comme la Cité-jardin à Reims, lequartier des États-Unis à Lyon, l’habitatpavillonnaire des années 1930 avec lequartier de la Touche à Rennes ou, pourun grand ensemble, celui de la cité deChaoué à Allones, près duMans.En synthèse, on trouve des recommanda-tions d’aménagement. Exemples: veiller àla hiérarchisation des voies pour favoriserla lisibilité, veiller à la “couture urbaine”des futurs quartiers au réseau existant.Pour les îlots, leur configuration ne doitpas bloquer la configuration du quartier.100m de façade apparaissent comme unmaximum. Quant au bâti, il est préconiséde proposer une architecture spécifiquepour donner au quartier son identité. Pourle rapport entre espaces public et privés, ilest demandé de traiter la limite entre lesdeux de façon homogène.Pour des quartiers d’habitat pavillonnaire,l’objectif serait de tendre vers des densitésmoyennes de 20 à 25 logements par hec-tare; pour des quartiers comportant habi-tat individuel et collectif, l’objectif seraitde 30 à 35 logements.Un outil d’analyse pour déterminer les élé-ments à prendre en compte dans laconception des opérationsd’aménagement afin de tendre vers unobjectif de qualité.Ouvrage en vente au Certuà Lyon.Tél. 047274595996 pages, 30euros.
19février 2008page8JURIShheebbddooimmobilierRREEPPOONNSSEESS MMIINNIISSTTEERRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations31 janv. 2008Sénatp.195n°1197Annie DavidCRC, IsèrePiscines et panneauxsolairesEcologieLes règles de prospect (distances entre bâti-ments) s'appliquent aux constructions depiscines hors sol. L'installation de panneauxsolaires n'est soumise à aucune formalité àl'exception d'une déclaration préalable pourune implantation dans un site classé ou dansles secteurs sauvegardés.L'installation de pan-neaux doit aussirespecter le règlementdu PLU, s'il en existe un,précise la réponse.5février 2008ANp.1000n°3530Marie-JoZimmermann,UMP, MoselleEpandage de boues,distance des habitationsEcologieLes règles d'épandage des boues sont prévuespar les articles R 211-25 à R 211-46 du code del'environnement et l'arrêté du 8janvier 1998,fixant notamment les distances minimalesentre les lieux d'épandage et d'habitation.Il ne serait pas pertinent de prévoir des règlesspécifiques pour les sites classés.Dans un modèle delangue de bois, laréponse conclut quel'acceptation par la pop-ulation de cette voie devalorisation maintientainsi ce lien entre lesmodes rural et urbain…5février 2008ANp.1003n°7920Marie-JoZimmermann,UMP, MoselleAssainissement noncollectifEcologieLes textes réglementaires relatifs àl'assainissement non collectif sont actuelle-ment en cours de révision.Le texte en vigueur est l'arrêté du 6mai 1996relatif aux prescriptions techniques des sys-tèmes d'assainissement non collectif.Plusieurs réponses sur cethème. Voir aussi laréponse n°7195 (Mau-rice Leroy) qui fait lepoint sur la question.5février 2008ANp.1029n°3779Denis Jacquat,UMP, MosellePouvoirs du maire àl'égard des logementsinsalubresLogementLe maire peut prescrire tous travaux en matièred'hygiène publique fondés sur le règlement sani-taire départemental. Il a aussi un pouvoir depolice spéciale pour les immeubles menaçantruine. La loi DALO a mis en place deux mécan-ismes pour faciliter le recouvrement descréances publiques issues de la substitution dumaire au propriétaire défaillant: privilège immo-bilier spécial et solidarité entre propriétaires suc-cessifs d'un bien frappé d'un arrêté de police.La réponse conclut quela lutte contre l'habitatindigne suppose davan-tage la mobilisation desacteurs que la créationde nouveaux dispositifslégislatifs.5février 2008ANp.1030n°6683Laurent Hénart,UMP, Meurthe-et-MoselleCharges locativesLogementUne réflexion sera engagée en 2008, au seinde la commission nationale de concertationsur « les modalités de mise en œuvre d'uneplus grande transparencedans les rapportsentre bailleurs et locataires, afin que lepreneur s'engage en toute connaissance decause sur le coût global du logement loué ».Les modalités derécupération descharges de gardien-nagefont actuellementl'objet d'une concertationdans le cadre de la CNC(rép. n°8455, p.1030).5février 2008ANp.1030n°11431Martine Aurillac,UMP, ParisFrais de mise aux normesdes ascenseursLogementUne étudeportant sur la recherche de solu-tions permettant d'aider les propriétaires àfaibles revenus est en cours de réalisation à laDGUHC.7février 2008Sénatp.236n°1151Hubert Falco,UMP, VarForagesprivésEcologieLa loi sur l'eau du 30décembre 2006 a crééune obligation de déclaration de tout prélève-ment, puits ou forage destiné à des finsd'usage domestique de l'eau. Des décretssont en cours de préparationpour fixer lesmodalités de déclaration et de contrôle.Il existe aussi une normeAFNOR sur les foragesd'eau, parue enavril2007.7février 2008Sénatp.244n°2549Jean-Louis Masson,NI, MoselleVente d'une parcelle delotissement communal àun membre du conseilmunicipalIntérieurL'article 432-12 du code pénal réprime la prise illégale d'intérêt. Unrégime particulier est prévu pour les communes de moins de 3500 habi-tants: les élus (maires, adjoints, conseillers municipaux délégués) peuventacquérir un bien immobilier communal en vue de créer ou développerleur activité professionnelle ou une parcelle de lotissement communalpour leur habitation, à un prix fixé par les domaines et après délibérationmotivée du conseil municipal.7février 2008Sénatp.245n°2731Jean-Louis Masson,NI, MoselleNumérotationdesimmeubles des ruesIntérieurDans toutes les communes la numérotationest nécessaire, elle est faite pour la premièrefois à la charge de la commune. L'entretienest à la charge du propriétaire. Le numéro-tage est obligatoire dans les communes deplus de 2000 habitants. Le propriétaire nepeut pas s'y opposer.Le texte de référence estl'ordonnance royale du23avril 1823, toujoursen vigueur.A nos abonnés::le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
19février 2008page9JURIShheebbddooimmobilierEENN BBRREEFFNominationsCNIS: Jérôme Cornu pour la FFSA est,parmi d’autres, nommé au Conseil natio-nal de l'information statistique (arr. du23janvier 2008, J.O. du 9, p.2475).Conseil national de la consomma-tion: à noter parmi les nominations,celles de Reine-Claude Mader (CLCV)dans le collège des consommateurs etJean-Marc Samedi (FNAIM) dans le collè-ge des professionnels.(Arrêtés du 7février 2008, J.O. du 10février2008, p.2508).EquipementDominique Louis est nommé directeurdépartemental de l'équipement du Haut-Rhin (Arrêté du 28janvier 2008, J.O. du5février, @).Groupe amiante et fibresSont nommés membres du groupe detravail national «amiante et fibres», enqualité de personnes qualifiées: Marie-Annick Billon-Galland et le professeurMarcel Goldberg.Huguette Maussest nommée présiden-te du groupe de travail (Arrêté du3février 2008, J.O. du 5février, p.2233).ANRUSabine Baïetto-Beysson, directrice généra-le de l'Agence pour l'amélioration del'habitat, est nommée membre suppléan-te au conseil d'administration del'Agence nationale pour la rénovationurbaine (Arrêté du 18janvier 2008, J.O.du 5 fév. p.2233).ADEMEChantal Jouannoest nommée présiden-te du conseil d'administration del'Agence de l'environnement et de lamaîtrise de l'énergie (Décret du 7février2008, J.O. du 8 fév. p.2383).Conseil supérieur des installationsclasséesMarie Mauffret-Vallade est nomméesecrétaire générale du Conseil supérieurdes installations classées (arr. du 22juin2007, J.O. du 8février 2008, p.2384).Au fil du J.O.GazUn arrêté du 29janvier 2008 modifiantl'arrêté du 13juillet 2000 portant règle-ment de sécurité de la distribution degazcombustible par canalisations a étépublié (J.O. du 7février p.2316).1%L’arrêté du 30janvier 2008 est relatifaux frais de gestion des organismes col-lecteurs de la participation desemployeurs à l’effort de constructionmentionnés à l’article L.716-2 du coderural (J.O. du 8février p.2378).Christine Boutin saisit laHALDEA la suite d’un article de Libération(6février) dénonçant les pratiques decertains propriétaires face à des jeunesfemmes contraintes de se prostituerpour accéder à un logement, la ministredénonce cette exploitation des femmespar des propriétaires indélicats, “scanda-leuse et inacceptable”. Pour faire cesserces pratiques, Christine Boutin a deman- à la Haute autorité de lutte contre lesdiscriminations “d’engager dans lesmeilleurs délais une action significativesur le modèle des opérations qui ontpermis de mettre à jour certaines formesde discrimination”.(Communiqué du 13février 2008).NOM:PRENOM:FONCTION:SOCIETE:ADRESSE:TELEPHONE:FAX:MEL: TVA intracom.:SIGNATURE:BULLETIN D’ABONNEMENT «PRIVILEGE »20%de réduction sur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierOUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription à JURIShebdoqui m’est réservéesoit un an d’abonnement (41 numéros de la lettre + 5numéros spéciaux consacrés au droit immobilier) au prix de 599 TTC dont 2,1%de TVA au lieu de 769 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionA RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 304UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREUNE OFFREEXCEPTIONNELLERésere aux nouveaux abonnésAprès-demain: une nuitsolidaire pour le logementDéçues des propositions du Premierministre annoncées fin janvier, 28associationsorganisent le 21févrierà partir de 18heures, une “nuit solidai-re pour le logement”, place de la Répu-blique à Paris. Toutes ces associations(Secours catholique, Pact-Arim, ATDQuart-monde, France Terre d’Asile,FNARS…) exigent du Gouvernementdes mesures pour faire appliquer ledroit au logement de tous.Infos: www.logement-solidaire.over-blog.org.
19février 2008page10JURIShheebbddooimmobilierAACCTTUUAALLIITTEE PPAARRLLEEMMEENNTTAAIIRREETaxe locale d’équipementLe barème qui actualise les valeurs debase pour le calcul de la taxe localed’équipement, les taxes assimilées et laredevance d’archéologie préventive aété publié.Il donne les valeurs forfaitaires desensembles immobiliers constituantl’assiette de ces taxes.(Circulaire du 10décembre 2007, Bull. Off.du min. écologie, 10 janv. 2008, p.190).CCHHIIFFFFRREESSContrôle des assainissementset permis de construireNathalie Kosciusko-Morizet, secrétaired’Etat à l’écologie, répondant à unequestion orale du sénateur Michel Dou-blet, reconnaît que l’impossibilité de réa-liser un contrôle sur dossier avant travauxdes installations d’assainissement noncollectif, pose un problème. Elle annonceune modification des textes pour donnerune “garantie préalable de la conformitédes projets d’installationsd’assainissement non collectif”. Un grou-pe de travail examine les modalités demise en place de ce contrôle a priori et sacoordination avec la procédured’instruction du permis de construire (JOdéb. Sénat 16 janv. p.210).A l’assembléeSuite du rapport AttaliSur le rapport Attali, Christine Lagardeindique “comme dans toute réforme, il ya le temps des experts, puis le temps de lapolitique”. A propos des chantiers concer-nant les professions réglementées, elleprécise “c’est avec les parlementaires, lesreprésentants des partenaires sociaux etles représentants des professions régle-mentées que nous mènerons ce travail”(JO AN déb. 7 fév. p.760).Rapport de Philippe SéguinLe président de la Cour des comptes aprésenté aux députés le 6février son rap-port annuel. Il évoque la gestion immobi-lière de l’Etat. Tout en soulignant les pro-grès réalisés, il évoque les lenteurs decertains projets comme la rénovation desbureaux des ministères de la place deFontenoy; l’opération ne sera boucléequ’en 2011, 20 ans après son lancementen 1992, ou l’immeuble des Bons Enfantsresté vide pendant 15 ans en raisond’une querelle entre le ministère de laculture et celui des finances. (JO AN déb.7 fév. p.768).Le rapport évoque cette année les conser-vateurs des hypothèques, qualifiés de“curiosité juridique”. “Leurs rémunéra-tions font partie des plus élevées du minis-tère des finances sans lien avec leurs res-ponsabilités véritables”. Les usagers conti-nuent à payer des tarifs élevés et le rap-port préconise une profonde réforme.Gilles Carrez, rapporteur général rappellequant à lui l’exemple du PTZ transforméde crédit budgétaire en dépenses fiscales(par création d’une économie d’impôtpour les banques), ou l’instauration de laTVA à 5,5% pour les travaux dans leslogements et conclut que “nous devonsabsolument nous astreindre à maîtriser laprolifération des dépenses fiscales” (JOAN déb. 7 fév. p.773).Vers une extension du droit depréemption des SAFERRépondant à une question d’AlfredMarie-Jeanne, Michel Barnier, ministre del’agriculture, indique qu’il “faudrait […]étendre le droit de préemption desSAFER aux transactions portant sur desdroits de propriétés pour lesquelles lanue-propriété et l’usufruit ont étédémembrés, préemption qui nes’applique pas aux transactions réaliséesdans le cadre privé ou familial”. Il annon-ce une mission d’audit confiée au Conseilgénéral de l’agriculture (JO AN déb. 6fév. p.716).Sans abriChristine Boutin indique aux députés lesprincipales conclusions du rapportd’Etienne Pinte sur les sans-abri. Enréponse, le Premier ministre a proposé lacréation d’un poste de préfet pour coor-donner les actions de terrain (JO AN déb.30 janv. p.591), mais aussi une envelop-pe de 250millions d’euros. Il a aussi évo-qué: une politique de prévention desexpulsions locatives, un plan quinquen-nal de résorption de l’habitat indigne, unsystème de garantie des risques locatifs,un plan de réhabilitation des centresd’hébergement. A propos de la loi SRU, ila indiqué que pour les communes enconstat de carence, les programmes deconstruction devraient comprendre plusde 30% de logements sociaux (p.591).AgendaLes travaux parlementaires sont inter-rompus jusqu’au 24mars 2008, pourcause d’élections municipales.Instruction fiscale loyersUne instruction fiscale du 7février 2008(5 D-1-08) a précisé les plafonds de res-sources applicables aux différentsrégimes d’investissement locatif aidé,Borloo, Robien et Besson.CatégoriesdeconstructionValeurs par m2de plancherhors œuvreHorsIle-de-FranceValeurs par m2de plancherhors œuvreIle-de-France1931022172189328431242462715 a1 à 80m23503855 b81 à 170m25125636496546767273986727399672739Valeurs pour le calcul des subven-tions pour logements locatifs aidésUne circulaire a fixé les valeurs pour le cal-cul des prêts pour la construction oul’amélioration des logements locatifs aidés.(Circulaire UHC/FB3 du 20décembre 2007relative à l'actualisation des valeurs de basepour le calcul de l'assiette des subventions etdes prêts pour la construction, l'acquisition etl'amélioration des logements locatifs aidés,Bull. off. min. écologie, 10 janv. 2008, p. 190).Valeur debaseZone 1Zones 2 et 3Collec-tifIndivi-duelCollec-tifIndivi-duelConstructionneuve1392139211611276AcquisitionAmélioration1392139210891161Logementsfoyers1392139211611161Garagesenterrés11599(coût forfaitaire)10439(coût forfaitaire)Garages ensuperstructure7887(coût forfaitaire)7192(coût forfaitaire)
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