■ Jurisprudence récente p. 2 à 3
Vices cachés
✓ Mérule : le vendeur de mauvaise foi doit réparer tous les désordres, même s’il en ignore l’ampleur
Loi Carrez
✓ Les juges du fond face à la réduction de prix pour moindre mesure
Loi Hoguet
✓ Clause pénale d’un mandat pour vendre
Baux d’habitation
✓ La notion d’abandon de domicile
Prescription acquisitive
✓ Quand le locataire veut devenir propriétaire
Expertise
✓ L’expert doit remplir personnellement sa mission
■ Au parlement p. 4, 5
✓ Le Parlement poursuit ses travaux sur la loi de finances
✓ Niches fiscales et impôt minimum
■ Réponses ministérielles p. 6
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées
■ En bref p. 4,7
✓ Au fil du J.O.
✓ Nominations
✓ Prévenir les intoxications par le monoxyde de carbone
✓ Le contentieux du DALO
■ Textes p. 8
✓ Le délai de traitement des permis par les ABF
✓ La loi sur le RSA est parue
■ Actualité p. 8
✓ le plan de relance du Président de la République.
9décembre 2008 page 2 JURIS h h e e b b d d o o immobilier • • A A C C T T U U A A L L I I T T E E A A C C T T U U A A L L I I T T E E D D E E L L A A J J U U R R I I S S P P R R U U D D E E N N C C E E Vices cachés ■ Mérule: le vendeur de mauvaise foi doit réparer tous les désordres, même s’il en ignore l’ampleur (Cass. Civ., 3 e , 19novembre 2008, n°1148 FS- P+B, cassation partielle) Ayant découvert la présence de mérule dans l’immeuble qu’ils venaient d’acquérir, les époux B.avaient assigné leurs vendeurs, les épouxM., sur le fondement de la garantie des vices cachés. Les vendeurs leur avaient opposé la clause d’exclusion de garantie. La cour d’appel avait accueilli la demande des acquéreurs, mais limité le montant de la réparation. Les époux B.ont formé pourvoi. « Attendu qu’ayant […] relevé que la structu- re du plancher était menacé par l’attaque de champignons, lesquels étaient suffisamment développés pour que M.M. ne puisse y voir une simple vétusté […] et qu’en 1996 M.M.avait mis en place des poutres de sou- tien et de renforcement à côté des solives infestées, la cour d’appel, qui a souveraine- ment retenu que de telles dégradations ne pouvaient, même pour des profanes, ne pas induire la présence de mérule, en a déduit […] que les époux M.étaient de mauvaise foi […]; Vu les articles1643 et1645 du code civil; Attendu que pour limiter la condamnation des vendeurs aux frais de remise en état du plancher en bois du deuxième étage, l’arrêt retient qu’en ce qui concerne les atteintes du mérule dans les autres zones […] aucun élé- ment du dossier ne permet de retenir que les époux M.avaient lors de la vente connaissan- ce de ces vices, qu’eu égard à leur qualité de profanes en matière de construction, il ne peut être déduit de la seule connaissance de l’état des anciennes solives du plancher du deuxième étage que d’autres éléments ris- quaient d’être atteints par le mérule […] de sorte qu’il convient de faire application de la clause de non garantie; Qu’en statuant ainsi, alors que la connais- sance de la présence de mérule dans l’immeuble obligeait le vendeur de mauvaise foi à réparer tous les désordres imputables à ce vice , la cour d’appel a violé les textes susvisés ». Observations de Jurishebdo : Dans les zones à risque (Bretagne, Normandie), les profes- sionnels seront bien avisés de faire réaliser un état parasitaire poussé, sans quoi ils pour- raient se voir reprocher un « manquement à leur devoir de conseil », dès lors que «la contamination parasitaire est courante » dans la région (CA Rennes, 4décembre 2003, n°03/02003). Les diagnostiqueurs eux-mêmes sont priés d’être vigilants et curieux, comme le prescrit la norme Afnor XP P03 200 (CA Rennes, 15juin 2006, n°05/638). Pour le simple profane, il reste difficile de déceler ce dangereux champignon lignivore, les pièces d’habitation pouvant sembler saines. Pour paralyser la clause d’exonération, il faut donc trouver dans l’histoire du vendeur l’occasion de la découverte de l’infestation: générale- ment, des travaux. Feront preuve de sa mau- vaise foi les mesures prises pour dissimuler le vice, tels qu’une isolation en laine de verre (CA Douai, 14mai 2007, n°06/00422) ou, comme en l’espèce, des poutres de soutien. Mais la présente affaire pose une question subsidiaire: le fait que les vendeurs n’aient pas mesuré l’ampleur de la contamination est-il de nature à limiter la réparation due? Autrement dit, les juges peuvent-ils se baser sur le degré de connaissance du vice pour moduler la condamnation? La Cour de cassa- tion censure ici les juges d’appel. La gravité du cas mérule n’autorise aucun régime de faveur: dès lors que le vendeur connaissait les vices de la chose, il est tenu de tous les dommages et intérêts envers l'acheteur (art 1645 du CC). Pas de mauvaise foi « partiel- le », pas d’application partielle de la clause de garantie, et donc pas de proportionnalité entre la surface sciemment dissimulée et l’engagement à indemnisation. Loi Carrez ■ Les juges du fond face à la réduc- tion de prix pour moindre mesure (Cass. Civ., 3 e , 19novembre 2008, n°1143 FS- P+B, cassation) Les époux R.avaient assigné en diminution de prix leurs vendeurs, les consorts S.La cour d’appel avait accueilli leur demande, mais les vendeurs ont contesté la méthode de calcul de la réduction: « Vu l'article 455 du code de procédure civile; Attendu que pour accueillir la demande des époux R.l'arrêt retient qu'ayant voulu acquérir au prix de 632100 € un immeuble en copropriété avec 211m 2 habitables, ceux- ci sont fondés à se prévaloir d'un déficit égal à 37,66m 2 , soit, pour une valeur au mètre carré de 2995,73 € , une diminution propor- tionnelle du prix égale à 112819 € ; Qu'en statuant ainsi, sans répondre aux conclusions des consorts S.qui soutenaient que la réduction correspondant à la moindre mesure devait se calculer sur le prix diminué de la valeur du local sur rue utilisé comme garage par le vendeur, la cour d'appel n'a pas satisfait aux exigences du texte susvisé ». La Cour de cassation renvoie l’affaire. Observations de Jurishebdo : Dans un arrêt du début d’année, la Cour de Cassation a précisé que « dans le cas de vente de lots de copropriété pour un prix fixé globalement, la réduction correspondant à la moindre mesu- re se calcule sur le prix diminué de la valeur des biens et lots exclus du champ d'application de l'article 46 de la loi du 10juillet 1965 » (Civ., 3 e , 16janvier 2008). Sans reprendre ici les termes de son arrêt de principe, la 3e chambre réaffirme qu’elle n’a pas offert là aux juges une simple alternative, et, à tout le moins, qu’elle exige une motiva- tion en cas de non-application de la métho- de prescrite. Sur le fond, le problème réside dans la valeur différenciée des surfaces: en l’espèce, les mètres carrés de garage ne valaient pas autant que ceux d'habitation. Cette cassation « procédurale » témoigne- rait-elle d’une hésitation de la haute cour à exposer systématiquement les juges du fond à la difficile question de l’évaluation des sur- faces exclues? Loi Hoguet ■ Clause pénale d’un mandat pour vendre (CA Paris, 2 e Ch.B., 13novembre 2008, n°07/20815) En février2005, les époux B.avaient signé un mandat pour la vente de leur bien avec la société P, agence immobilière. En juin, celle-ci leur avait annoncé avoir trouvé un acqué- reur. Les vendeurs ne s’étaient plus manifes- tés, malgré les relances, et l’acquéreur avait déclaré ne pas vouloir donner suite à son projet d’acquisition. L’agence ayant décou- vert que les vendeurs avaient dissimulé une importante hypothèque, cause de leur silen- ce, elle les avait assignés en réparation et obtenu leur condamnation à 50000 € , som- me forfaitaire prévue au mandat. Les époux B.ont interjeté appel. « Considérant […] que le mandat […] pré- voyait, en cas de non-respect de ses obliga- tions par le mandant, le paiement au profit du mandataire, en vertu des articles1142 et1152 du code civil, d’une indemnité com- pensatrice forfaitaire égale au montant de la Pages réalisées par Hélène Lécot ▲
9décembre 2008 page 3 JURIS h h e e b b d d o o immobilier • • A A C C T T U U A A L L I I T T E E D D E E L L A A J J U U R R I I S S P P R R U U D D E E N N C C E E Baux d’habitation ■ Abandon de domicile (Cass. Civ. 3 e , 26 nov. 2008, n°1176, FS- P+B+R+I, cassation) La loi de 1989 permet la poursuite du bail d’habitation au profit de personnes qu’elle désigne, en cas d’abandon de domicile du ■ L’expert doit remplir personnelle- ment sa mission L’article 233 du code de procédure civile prévoit que “Le technicien, investi de ses pouvoirs par le juge en raison de sa qualifi- cation, doit remplir personnellement la mis- s ion qui lui est confiée”. Un juge avait désigné un expert et l’avait ensuite autorisé à s’adjoindre un sapiteur géomètre. Une cour d’appel avait considéré qu’il n’était plus possible d’invoquer la nulli- té de l’expertise après avoir déposé des conclusions sur le fond (cf. art. 112 du CPC). Mais la Cour de cassation censure la déci- sion au visa de l’article 233: “En statuant ainsi, sans rechercher si l’expert avait personnellement rempli la mission qui lui avait été confiée alors que les actes effectués en méconnaissance de l’obligation lui incombant d’accomplir personnellement sa mis- sion ne peuvent valoir opérations d’expertise , la cour d’appel n’a pas donné de base légale à sa décision au regard de ce texte”. (Cass. Civ. 3 e , 26 nov. 2008, n°1181, FS-P+B, cassation). Une décision qui rappelle le caractère per- sonnel de l’exécution par l’expert de sa mis- sion. capion trentenaire. Sa demande est rejetée au motif que le fait que la succession soit restée vacante n’avait pu modifier le carac- tère précaire de la possession, solution que confirme la Cour de cassation: “Mais attendu qu'un tiers, successible ou personne publique, gardant la propriété des biens immeubles faisant partie d'une succession vacante, nonobstant son indé- termination, la cour d'appel a retenu à bon droit que le fait que la succession de M me L. soit restée vacante depuis son décès en 1965 n’a pu modifier le caractère précaire de la possession de M.F”. Le pourvoi est rejeté. Observations de Jurishebdo : le locataire prétendait avoir possédé à titre de proprié- taire, notamment au motif qu’il avait payé la taxe foncière et effectué des travaux sur le bien. Mais la cour d’appel avait retenu que la possession était précaire. L’article 2236 du code civil prévoit que celui qui possède pour autre ne prescrit jamais. C’est le cas notamment du fermier et de l’usufruitier. Lorsque le détenteur entre dans les lieux, il reconnaît le droit d’autrui, ce qui lui interdit de prescrire (Paris, 3mars 1998, RDImm. 1998, 192). Dans la mesure où celui qui prescrit reconnaît être locatai- re, il est un détenteur au sens de l’article 2236 et il ne peut donc pas prescrire ● rémunération prévue au mandat; Que l’article 1152 du code civil permet au juge de modérer le montant de la clause pénale s’il estime excessive; qu’en l’espèce, une clause pénale de 50000 € sanctionnant le comportement des mandants dans une transaction de 1000000 € net vendeur est exagérée et disproportionnée si l’on compa- re le montant de cette peine conventionnel- lement fixée avec celui du préjudice effecti- vement subi; Que la société P.ne bénéficiait d’aucune exclusivité; que, précisément en raison de cette absence d’exclusivité, la société P.a fait preuve d’une grande diligence pour trouver un acheteur […]; Qu’il n’en reste pas moins que les peines et soins de cette agence et l’énergie qu’elle a déployée ne sauraient être indemnisées par une somme équivalen- te à celle qu’elle aurait perçue si l’opération s’était réalisée ; qu’en raison du prix proposé du bien en cause […]il convient de retenir, aux lieu et place de la somme de 50000 € , celle de 20000 € ». Observations de Jurishebdo : L'article 78 du décret du 20juillet 1972 permet de prévoir au mandat qu’une somme sera due au manda- taire « même si l'opération est conçue sans les soins de l'intermédiaire ». La jurisprudence en a admis l’efficacité lorsque la vente s’est conclue en fraude des droits de l’agence (Civ. 3 e , 5avril 1995, n°93/17544). Mais si, comme en l’espèce, il n’y a pas eu vente, la situation s’avère bien différente. En effet, dans ce cas, la 1r e chambre a pu refuser de mettre en œuvre une clause indemnitaire, sur le fonde- ment de l’article 6 de la loi de 1970 (Civ, 1 re , 28mars 2000, n°97/12737). Les juges sem- blaient dès lors conditionner l’efficacité de la clause au droit à commission, c’est-à-dire la réussite de la vente. En l’espèce néanmoins, c’est bien sûr le fondement du mandat que la cour d’appel accorde l’indemnité, la référence à la faute et à l’article 1152 CC dans le man- dat autorisant la qualification de clause péna- le, et partant la révision. ● H.L locataire. Cet arrêt indique que le place- ment en maison de retraite est consti- tutif d’abandon de domicile , contraire- ment à ce qu’avait jugé la cour d’appel: “Vu l’article 14 de la loi du 6juillet 1989, […] Attendu que pour rejeter la demande en continuation du bail, l’arrêt retient que […] qu'il est ainsi établi que l'hospitalisation de M me D. a été motivée par la nécessité de lui prodiguer des soins qui, en raison de son âge et de son état de santé, ne pouvaient l'être à son domicile, et non par la nécessité de lui faire subir une intervention chirurgicale urgente, que le placement de M me D. en maison de retraite est intervenu à l'issue d'un séjour hospitalier de plus de quatre mois, que ce placement, qui suppose une procédure préalable d'admission, ne peut être consi- déré comme un événement brutal et imprévisible; Qu'en statuant ainsi, alors que le place- ment définitif d'un locataire en mai- son de retraite imposé à une des per- sonnes mentionnées à l'article 14 de la loi du 6juillet 1989 constitue un aban- don du domicile au sens de cet article , la cour d'appel a violé le texte susvisé”. Observations de Jurishebdo : La Cour de cas- sation avait indiqué en 2004 que l’abandon de domicile suppose un départ brusque et imprévisible (Civ. 3 e , 26 oct. 2004. Revue Administrer, mai2005). Différents arrêts ont refusé d’admettre l’abandon lorsque le départ est préparé. Un arrêt par exemple, l’a refusé pour un départ volontaire en maison de retraite qui n’est ni brusque ni imprévi- sible (Bordeaux 26 fév. 1987 cité dans le code des baux Litec p.135). Ici c’est le critère du départ définitif qui est mentionné. En revanche, celui de la bruta- lité du départ n’est pas évoqué. Il faudra suivre l’évolution de la jurisprudence pour savoir si ce critère reste requis, ce qui ne semble pas le cas à la lecture de cet arrêt. Prescription acquisitive ■ Quand le locataire veut devenir propriétaire (Cass. Civ. 3 e , 26 nov. 2008, n°1182, FS-P+B, rejet) Un bailleur étant décédé en 1965, son loca- taire avait en 2003 assigné l’administrateur provisoire de la succession pour se voir déclarer propriétaire de la maison par usu- ▲
9décembre 2008 page 4 JURIS h h e e b b d d o o immobilier • • L L E E B B U U D D G G E E T T A A U U P P A A R R L L E E M M E E N N T T B B R R E E V V E E S S ➠ ➠ Nouveau président à la FFC Gérard Lebesgue , professionnel de la région Aquitaine, a été élu président de la Fédération Française des Constructeurs de maisons individuelles (FFC). Il succède à Maurice Penaruiz , qui reste président d ’honneur. ➠ ➠ CSTB: Carole Le Gall a été nommée directrice du Centre scientifique et tech- nique du bâtiment. (Elle était précédem- ment à l’Ademe). ➠ ➠ Jean-Louis Borloo a indiqué que le décret sur le contrat de performance énergétique serait publié d’ici la fin de l’année (Les Echos, 1 er décembre). ➠ ➠ Jean-Pierre Caroff a été reconduit le 26novembre et pour 2 ans à la présidence de la Fédération nationale des Offices publics de l’habitat. ➠ ➠ Aurélia Cormier , avocat, rejoint le cabinet d’avocats AZAN Avocats Asso- ciés pour s’occuper des questions de valo- risation du domaine public, de développe- ment durable, de contrats publics, d’urbanisme et d’aménagement. Elle était assistante parlementaire puis conseillère parlementaire dans le cabinet d’Eric Woerth. ❑ Le PLF au Sénat Dans sa présentation du budget au Sénat, Eric Woerth indique en citant le Grenelle de l’environnement que les PLF promeut “un verdissement général de notre fiscalité” (JO Sénat 21 nov. p.7237). Christine Lagarde ajoute à ce sujet que le PTZ pour les travaux représente une aide substantielle qu’elle chiffre à 8500euros pour un emprunt de 28500euros sur 10 ans qui aurait été contracté au taux de 5,40%. Ce prêt est limi- té à 30000euros et à 300euros par m 2 (p.7240). Le crédit d’impôt pour intérêts d’emprunt et le PTZ pour l’accession doivent être majorés pour les bâtiments répondant à la norme BBC. La ministre évoque aussi les mesures adoptées par les députés comme le plafonnement global des niches fiscales (pla- fond de 10% du revenu majoré de 25000euros), la transformation du régime du Malraux et du LMP pour que les mon- tants concernés ne viennent plus en déduc- tion du revenu imposable, mais fassent l’objet d’une réduction d’impôt (p.7241). À propos du bouclier fiscal, Jean Arthuis se repend de l’avoir voté (p.7245), car “la crise l’a rendu obsolète” et car il “fonctionne comme un amplificateur des effets des niches fiscales […]. Cet aspect pervers du dis- positif est devenu injustifiable et, à mes yeux, insupportable”. Alain Lambert se livre une critique des ressources humaines de l’administration: “leur rôle consiste à empê- cher, jamais à aider” (p.7259). Serge Dassault se réjouit que Jean Arthuis ait proposé de supprimer l’ISF avec le bouclier fiscal (p.7262). Contrôle des niches? Dans la discussion par articles, Bernard Vera a proposé un dispositif visant à limiter la défis- calisation des investissements outre-mer (n°I- 174), mais il a été rejeté (JO Sénat, 22novembre, p.7292). Jean-Pierre Fourcade a souligné une incohé- rence: un article vient d’être voté dans la loi de programmation des finances publiques selon lequel toute création d’une niche fisca- le sera gagée par la suppression d’une autre et il est proposé la création d’une nouvelle niche en faveur du codéveloppement (p.7310). Jean Arthuis était du même avis et l’article 2 ter qui créait ce nouveau crédit d’impôt a été supprimé (amendement I-151, voté p.7311). Nicole Bricq (PS) a obtenu, contre l’avis du Gouvernement, le vote de l’amendement n° I-90 qui restreint le champ de la TVA à 5,5% pour l’achat de logement dans les zones de rénovation urbaine à la primo-accession et en réduisant le plafond de ressources (p.7317). Un amendement d’Alain Lambert visait à prévoir explicitement que les baux à construction conclus dans le cadre du Pass- foncier peuvent bénéficier de l’exonération de taxe départementale de publicité foncière (I-233). Il l’a finalement retiré, Christine Lagarde ayant expressément affirmé que cette exonération s’applique à l’ensemble de ces baux y compris ceux conclus dans le cadre du Pass-foncier (p.7331). ❑ A l’Assemblée: plafonnement des niches fiscales Gilles Carrez explique qu’il est plus juste de transformer le Malraux de réduction d’assiette en réduction d’impôt (JO AN 18 nov. p.7398). C’est l’objet de l’amendement n°440 qui a été voté (p.7405) avec plusieurs amendements. Le n°600 porte sur l’exigence de déclaration d’utilité publique. Il limite l’obligation de déclaration d’utilité publique aux seuls tra- vaux d’opérations de restauration immobiliè- re prenant place dans les secteurs sauvegar- dés non encore dotés de PSMV ou en ZPPAUP. Le n°601 complète la liste des dépenses déductibles des revenus fonciers des bailleurs, dans le cadre du régime Malraux. L’amendement n°604 porte de 3 à 4 ans le délai pendant lequel on peut bénéficier du dispositif de réduction d’impôt. Le plafonne- ment annuel étant de 100000 € , cela per- mettra d’aller jusqu’à 400000 € , explique Gilles Carrez (p.7401). Il a été voté. Un sous- amendement n°607 assouplit la durée exi- gée pour la réalisation des travaux, en cas par exemple de découvertes fortuites. Un autre sous-amendement n°599 étend aux ventes d’immeubles à rénover le disposi- tif prévu pour les VEFA qui existe pour le sec- teur sauvegardé. Il a été voté (p.7402). Après l’article 42 , Gilles Carrez a évoqué la question des monuments historiques . Il est proposé (amendement n°441, qui a été voté) d’une part un plafonnement des dépenses déductibles à hauteur de 200000 € pour les monuments non ouverts au public et d’autre part, pour tous les monuments his- toriques, qu’ils soient ou non ouverts au public, de subordonner le bénéfice de l’avantage fiscal à un engagement de conservation du monument pendant 15 ans à compter de son acquisition (p.7405). Le Gouvernement souhaitait ne pas instaurer de plafonnement à 200000 € , mais son sous- amendement (n°650) a été rejeté (p.7409). L’article 43 concerne les investissements outre-mer . Yves Jégo, secrétaire d’Etat char- gé de l’outre mer, indique que le plafonne- ment va concerner seulement 1200 per- sonnes sur les 40000 qui investissent avec défiscalisation outre-mer (p.7417). L’article prévoit un plafond à 15% des revenus ou un plafond de 40000 € . Il a été voté (p.7420). L’article 44 concerne le régime du loueur en meublé professionnel . Yves Censi explique que le texte modifie en profondeur l’intégralité du statut du loueur en meublé, qu’il soit professionnel ou non (p.7420). Christine Lagarde explique que la réforme a pour objectif de rapprocher le régime fiscal des activés de locations meu- blées de celui des locations nues, la seule pré- sence de meubles ne justifiant pas une diffé- rence de traitement (30% pour le micro-fon- cier et 71% pour le régime micro-entre- prises). Mais les contribuables offrant des prestations annexes ne seront pas concernée; ils conti- nueront à relever du régime BIC, avec pour le régime des mircro-entreprises un seuil de Le Parlement poursuit ses travaux sur la loi de finances
9décembre 2008 page 5 JURIS h h e e b b d d o o immobilier • • L L E E B B U U D D G G E E T T A A U U P P A A R R L L E E M M E E N N T T 80000euros et un abattement de 71%. La ministre vise expressément les gîtes ruraux, les meublés de tourisme classés et les chambres d’hôtes (p.7422). Gilles Carrez a obtenu le vote de l’amendement n°445 sur la notion de loueur professionnel . Le rapporteur explique que: “un loueur sera considéré comme professionnel s’il tire de la location de meublés au moins 50% de ses revenus professionnels ou assimilé”. La ministre s’est par ailleurs engagée à envisager le cas des VEFA pour lesquels des contrats ont été signés par exemple en novembre2007, pour éviter que le nouveau régime leur soit appli- cable (p.7424). Gilles Carrez a obtenu le vote d’un amende- ment n°446 concernant le régime des loueurs en meublé non professionnels. Il vise à supprimer la faculté de reporter le défi- cit sur les autres revenus dans la limite de 10700euros, comme cela se pratique pour les locations vides. (p.7424). L’imputation sur le revenu global qui était prévue dans le tex- te initial du PLF est donc supprimée, avec avis favorable de Christine Lagarde. Gilles Carrez a proposé, pour les loueurs en meublé non - professionnels , d’accorder un avantage fiscal à ceux qui orienteraient leur investissement vers les résidences pour personnes âgées ou pour étudiants ou vers les résidences de tourisme. Il s’agirait d’une réduction d’impôt de 5% plafonnée à 25000euros (amendement 447, voté p.7426). Michel Bouvard a demandé d’étendre le système aux logements rénovés ou acquis pour l’être (n°629), mais il n’a pas été suivi. ✓ Impôt minimum? Didier Migaud a proposé d’instaurer un impôt minimum alternatif, mais il n’a pas convaincu (rejet de l’amendement n°572, p.7433). Gilles Carrez a alors présenté le mécanisme du plafonnement global des niches fiscales (amendement 448). Il consis- te à limiter le total de certaines réductions d’impôt à un montant qui additionne une valeur absolue, 25000euros et un pour- centage du revenu, 10% . Pour un couple qui gagne 250000euros, son impôt devrait être de 76000 € . Avec le plafonnement glo- bal des niches, il aura droit au maximum à une réduction de 25000 € , valeur absolue, plus 10% du revenu, soit au total 50000 € . Il devra donc payer 26000 € d’impôt (exemple cité p.7433). Toutefois, Didier Migaud a fait observer (p.7438) que le plafonnement serait sans effet pour un contribuable qui bénéficie du bouclier fiscal. Il a suggéré que la majoration d’impôt résultant du plafonnement global des niches ne soit pas prise en compte dans le calcul du bouclier fiscal. Mais sa proposi- tion (sous-amendement n°637) n’a pas été adoptée (p.7439). Un amendement (n°481) visait à remplacer le régime de l’amortissement Robien-Bor- loo par un dispositif de réduction d’impôt. Mais il a été retiré, la ministre s’engageant à l’étudier lors de l’examen de la loi sur le loge- ment (JO AN déb. 19 nov. 2008, p.7480). Michel Bouvard a ensuite proposé divers amendements pour améliorer le régime de l’investissement en zone de revitalisation rurale (ZRR). Certains ont reçu l’appui de Christine Lagarde et ils ont été votés (p.7487): - le n°559 qui proroge de 2 ans le dispositif de réduction d’impôt du tourisme jusqu’en 2012, - le 547 qui allonge la durée d’étalement de la réduction d’impôt tourisme acquisition, de 5 à 6 ans et - le n°564 qui remplace l’exigence de date d’achèvement des logements fixée au 1 er janvier 1989, par une ancienneté du bâti- ment de 15 ans. ✓ L’éco PTZ À l’article 45 qui crée l’ éco-prêt à taux zéro, un amendement n°488 a ajouté les travaux de ventilation à la liste des travaux qui feront partie du prêt (adopté, p.7495). Il en est de même, mais contre l’avis du Gouvernement, de l’amendement n°477, qui vise les dépenses d’assainissement individuel (p.7496). Un amendement du Gouverne- ment a modifié le régime prévu de l’éco-PTZ pour le rendre compatible avec le crédit d’impôt développement durable. Christine Lagarde explique que “le crédit d’impôt s’appliquera sur la part des dépenses éligibles à ce crédit, la part restante et tous autres tra- vaux étant éligibles à l’éco-PTZ” (amende- ment 654, voté p.7497). Toutefois, cette faculté de cumul a été limitée aux ménages sous condition de ressources au titre du PTZ (vote du sous-amendement n°656 de Gilles Carrez). Enfin, un amendement n°451 voté (p.7498) modifie la durée de rembourse- ment du prêt en fonction des ressources du ménage emprunteur. L’article 46 est celui qui subordonne l’octroi du PTZ à la justification du respect d’exigence de performance énergétique. Il a Anru : Christine Boutin a affirmé aux dépu- tés que le plan de rénovation urbaine serait financé, grâce aux négociations menées à bien avec le 1%. S’agissant de l’Anru, “ 12milliards sont engagés. Ces 12milliards seront versés.” (JO AN déb. 19 nov. p.7480). été adopté avec modifications rédaction- nelles (p.7504). Les articles 47 et 48 qui exi- gent aussi de justifier du respect de ces exi- gences pour les logements relevant du crédit d’impôt TEPA ou pour l’investissement locatif avec avantage fiscal, ont été votés sans modi- fication (p.7505). Didier Migaud a proposé de modifier le cal- cul du bouclier fiscal pour ajouter dans le revenu qui sert de référence les sommes qui en ont été retranchées au titre de l’investissement Robien. Gilles Carrez a rap- pelé que la question était réglée pour le Mal- raux qui est devenu une réduction d’impôt. Mais il a proposé de renvoyer le débat à plus tard. L’amendement (n°573) a été repoussé (p.7511). Les députés ont voté avec modification l’article 49 qui autorise les collectivités locales à exonérer de taxe foncière les logements économes en énergie. Selon l’amendement n°475 (voté p.7512), l’exonération pourrait jouer pour les logements construits à partir d’aujourd’hui qui dépassent les normes de performance énergétique et, pour les loge- ments anciens, “à ceux construits avant l’application de la réglementation” de 1988- 1989. L’article 50 qui étend au bailleur le crédit d’impôt développement durable , a été voté sans modification (p.7514). La réévaluation des bases des valeurs loca- tives pour le calcul des impôts locaux a été fixée à 1,025 pour le foncier bâti et industriel et à 1,015 pour le foncier non bâti (amende- ment n°457, voté p.7519). Un article concerne le financement des ZAC : l’amendement n°458 autorise les communes à demander aux promoteurs qui réalisent la ZAC une contribution pour les équipements publics, ou, en l’absence d’équipements publics, de maintenir la TLE. Les communes pourront choisir entre participation et TLE, indique Marc Laffineur en soutenant l’amendement qui a été voté (p.7521). Le plafond de la taxe spéciale d’équipement pour l’EPF de Normandie a par ailleurs été augmenté (amendement n°459). Christine Lagarde s’est félicitée des avancées du PLF en matière de justice fiscale, grâce au plafonnement des niches fiscales (JO AN déb. 20 nov. p.7553). L’ensemble du texte a été voté le 19novembre (p.7556). ●
9décembre 2008 page 6 JURIS h h e e b b d d o o immobilier • • R R E E P P O O N N S S E E S S M M I I N N I I S S T T E E R R I I E E L L L L E E S S Références (J.O. Questions) Nom du parlementaire Thème Ministre concerné Réponse Observations 25 nov. 2008 AN p.10172 n°27482 Philippe Cochet, GDR, Paris Frais de gestion de la fis- calité locale: pour un car- actère forfaitaire Budget Les frais de gestion de la fiscalité locale com- prennent des frais de dégrèvements et de non- valeur (3,60%) et des frais d'assiette et de recouvrement (4,40% ou parfois 5,40%). Le c aractère proportionnel présente un avantage. Un caractère forfaitaire serait difficilement supportable pour les petits contribuables. La réponse conclut toute- fois à la nécessité d'une réforme de la fiscalité locale. (Frais de gestion: 5 ,2milliards d’ € , participa- tion pour dégrèvements: 13milliards d’ € en 2006). 25 nov. 2008 A N p.10185 n°17953 Aurélie Filippetti, S .R.C., Moselle Permis de construire . I dentité du demandeur Ecologie Depuis la réforme entrée en vigueur le 1 er o ctobre 2007, l'autorité compétente n'a plus la faculté de refuser l'autorisation de construire en raison d'un doute sur l'identité du propriétaire du terrain ou sur la validité de l'autorisation d'effectuer les travaux. En revanche, la construc- tion ne peut être réalisée que par le propriétaire ou par une personne mandatée par lui. La question, en m élangeant les questions de préemption et d'auto- risation de construire, doutait de l'opportunité de signer un permis à l'égard d'une personne non-propriétaire. 25 nov. 2008 AN p.10186 n°23664 François Brottes, S.R.C., Isère Installations classées : création d'un régime intermédiaire Ecologie Le ministère prévoit de créer un régime inter- médiaire entre la déclaration et l'autorisation . Le régime prévoit: l'information du public, la mise en place de prescriptions tech- niques nationales, la description par l'exploitant des mesures retenues pour respecter les prescrip- tions et une déclaration de l'exploitant de la con- formité avec la réglementation. Le préfet pourra refuser de délivrer l'autorisation d'exploiter. Ce régime s'appliquera uniquement aux petits pro- jets et aux installations hors zones sensibles. Le projet ne constitue en rien un recul en matière de sécurité et de con- trôle, assure la réponse. 25 nov. 2008 AN p.10196 n°19350 Marc Le Fur, UMP, Côtes-d'Armor Economie Crédit immobilier: régle- mentation européenne A la suite du livre blanc du 18décembre 2007 de la Commission européenne sur le crédit hypothé- caire, une étude d'impact est annoncée pour apprécier la nécessité de légiférer sur le rem- boursement anticipé, la qualité et la comparabil- ité de l'information, le prêt et l'emprunt respons- ables et les normes en matière de conseil. La phase d'études devrait se prolonger jusqu'au début 2009. 25 nov. 2008 AN p.10205 n°28704 Didier Quentin, UMP, Charente-Mar- itime Prêts viagers hypothé- caires Economie Le prêt viager hypothécaire bénéficie d'un encadrement spécifique. La loi du 4août 2005 a précisé certaines caractéristiques. Ce produit est encore « jeune » et sa diffusion est progres- sive. Il est prématuré de réfléchir à sa réforme. Le député souhaitait de nouvelles garanties pour ce prêt. 25 nov. 2008 AN p.10211 n°32579 Jean-François Chossy, UMP, Loire Logements: rembourse- ment de prêts à taux vari- able Economie Le président de la République a demandé le 29octobre 2007 aux étab- lissements de crédit de mettre en place une procédure individualisée pour les personnes rencontrant des difficultés de remboursement de prêts à taux variable. La loi du 3janvier 2008 a aussi amélioré l'information des emprunteurs à taux variable. Ces dispositions sont entrées en vigueur le 1 er octobre 2008 . La profession bancaire a pris 12 engagements pour rendre les prêts à taux variable plus sûrs. 25 nov. 2008 AN p.10243 n°14435 Jean-Pierre Kuchei- da S.R.C., Pas-de-Calais Réforme des charges locatives Logement Le ministre du logement a souhaité en septembre dernier qu'une concerta- tion relative aux frais de gardiennage soit menée au sein de la Commis- sion nationale de concertation. La réglementation concernant la récupéra- tion des charges de gardiennage va être clarifiée par un prochain décret . 25 nov. 2008 AN p.10245 n°19915 Michel Sainte Marie, S.R.C., Gironde Contrat de construction de maisons individuelle et achat de terrain Logement Le contrat de construction de maison individuelle doit préciser la désigna- tion du terrain et la mention du titre de propriété (art. L 232-2 du CCH). Le maître d'ouvrage doit donc au moment de la conclusion du con- trat de construction être propriétaire du terrain ou titulaire d'une promesse de vente devenue définitive. Il faut que le délai de rétractation dont bénéficie le maître d'ouvrage pour l'achat du terrain soit écoulé au moment où il conclut le contrat de construction. 25 nov. 2008 AN p.10247 n°25890 François Rochebloine, NC, Loire Mise aux normes des ascenseurs Logement Avec le report de la date de la 1 e échéance de travaux au 31décembre 2010, les difficultés devraient s'atténuer. Par ailleurs, dès que l'assemblée des copropriétaires a arrêté un montant de travaux au-delà duquel une mise en concurrence est obligatoire, le syndic doit présenter au moins 2 devis . Le ministère recommande aux copropriétaires de faire vérifier par un bureau d'étude compétent , les devis proposés. À nos abonnés : : le texte complet des réponses ministé- rielles peut vous être faxé ou envoyé par mél sur simple demande.
9décembre 2008 page 7 JURIS h h e e b b d d o o immobilier • • E E N N B B R R E E F F Nominations Cabinets ministériels ➠ Economie : Jean-René Cougard est nom- mé conseiller au cabinet de Catherine Lagarde (arr. du 31octobre 2008, J.O. du 26 nov. @). ✓ Etablissements publics fonciers Lucien Bollotte est nommé directeur général de l'Etablissement public foncier de Normandie (arr. du 19novembre 2008, J.O. du 27 nov. p.18107). Au fil du J.O. ■ Fusion des DDE et des DDA La fusion des directions départementales de l'équipement et des directions départe- mentales de l'agriculture et de la forêt est fixée au 1 er janvier 2009 pour 47 départe- ments . (Décret n°2008-1234 du 27novembre 2008, J.O. du 29novembre, @). ✓ La Défense : le périmètre de l'opération d'intérêt national pour l'aménagement de La Défense a été délimité par arrêté du 14novembre 2008 (J.O. du 30 nov. p.18292). ✓ Réfrigération : un arrêté du 13octobre 2008 est relatif à la délivrance des attesta- tions d'aptitude prévues à l'article R.543- 106 du code de l'environnement. L'attestation de capacité concerne les pro- fessionnels qui interviennent dans les sys- tèmes et installations de réfrigération. Valable 5 ans, elle est prévue par l'article R 543-99 du code de l'environnement (J.O. du 25 nov. 2008, p.17904). ✓ Sites Natura 2000 Quelque 68 sites ont été désignés “sites Natura 2000”. Quelques exemples: tufières du Vercors, lac du Bourget, massif de la Vanoise. (Arrêtés du 17octobre 2008, J.O. du 26novembre p.17984, du 27, p.18067, du 28, p.18137 et du 29, p.18226). ✓ Archéologie préventive Divers services d'archéologie sont agréés: opérateurs départementaux (Val d'Oise, Moselle, Charente-Maritime) ou munici - paux (Communauté d'agglomération du Douaisi, cellule d'archéologie urbaine de Montbéliard, service archéologique de la ville de Noyon, atelier du patrimoine de la ville de Marseille , service municipal d'archéologie de la ville d'Eu). (Arrêtés du 29octobre 2008, J.O. du 25 nov. p.17949). ■ Prévenir les intoxications par le monoxyde de carbone De nouvelles dispositions, insérées dans le CCH, visent à prévenir les intoxications par le monoxyde de carbone (art. R 131-31 et suivants). Dans les logements qui doivent comporter un appareil de chauffage ou de production d'eau chaude ( ≤ 70kW) utili- sant un combustible solide, liquide ou gazeux, il faut les munir de dispositifs d'aération; entrée d'air permanente et évacuation à l'extérieur des produits de combustion. Dans les immeubles collectifs, les VMC raccordées à des appareils utili- sant gaz ou hydrocarbures liquéfiées doi- vent être équipées d'un système de sécuri- té collective. Ces règles sont applicables aux locaux exis- tants et sont à la charge du propriétaire (art. R 131-34). L'occupant ne doit pas entraver le bon fonctionnement de l'entrée d'air et d'évacuation (art. R 131- 35). Les nouvelles règles entrent en vigueur pour les permis de construire déposés à compter du 1 er janvier 2009. Pour l'existant, la date d'entrée en vigueur est fixée au 1erjuillet 2010. Mais s'il est constaté dans un contrôle de VMC-gaz qu'en cas d'arrêt de l'extracteur, l'évacuation des fumées par tirage naturel n'est pas assuré et que certains appareils à gaz restent en fonctionnement, un disposi- tif de sécurité est installé sans délai. (Décret n°2008-1231 du 27 nov. 2008 relatif à la prévention des intoxications par le monoxy- de de carbone, J.O. du 29 nov., p.18225). ■ Le contentieux du DALO Un nouveau décret sur le droit au loge- ment opposable précise les 3 catégories de cas dans lesquels des personnes peuvent saisir le juge au titre du DALO: - soit la commission de médiation les a reconnues comme prioritaires pour obtenir un logement et elles n'ont pas reçu d'offre, - soit la commission a pris une décision similaire pour un accueil dans une structu- re d'hébergement, - soit, en l'absence de commission, le pré- fet a été saisi et la personne n'a pas reçu d'offre de logement. ➠ Délai L'article R 441-16-1 prévoit qu'une fois que le demandeur a été reconnu prioritaire comme devant être logé d'urgence, il peut intenter un recours passé un délai de trois mois (le délai est de 6 semaines pour le cas de l'hébergement). Le nouveau décret ajoute qu'il faut engager le recours dans le délai de 4 mois qui suit. La requête doit être accompagnée de la décision de médiation. Le président du TA (ou le magistrat qu'il désigne) statue dans un délai de 2 mois à compter de sa saisine (art. L 441-2-3-1). Le juge statue au terme d'une procédure contradictoire, écrite ou orale. L'article R 778-7 précise que, à la demande du requé- rant, une association agréée peut être entendue lors de l'audience. À titre transitoire, et pour les décisions des commissions de médiation rendues avant le 1 er janvier 2009, le requérant doit saisir le juge au plus tard le 30avril 2009. (Décret n°2008-1227 du 27novembre 2008 relatif au contentieux du droit au logement opposable, J.O. du 28novembre, p.18176). Conventions collectives ➠ Géomètres-experts, topographes, pho - togrammètres, experts fonciers : - L’accord du 5juin 2008 relatif aux salaires est étendu par arrêté du 17novembre 2008 (J.O. du 25 nov. p.17952). - Il est par ailleurs envisagé l’extension de l’avenant du 24avril 2008 sur la prévoyan- ce (avis publié au J.O. du 25 nov. p.17954). ➠ Personnel des cabinets d'avocats : il est envisagé l’extension de l’avenant n°91 du 12septembre 2008 sur l 'indemnité de fin de carrière (J.O. du 25 nov. p.17953). Le nouveau “Recueil de jurisprudence ” de Jurishebdo Immobilier vient de paraître. Pour le commander, avec 20% de réduction pour les abonnés, visitez notre site internet jurishebdo.fr PARUTION LE 9DECEMBRE Près de 300 arrêts en droit immobilier
9décembre 2008 page 8 JURIS h h e e b b d d o o immobilier • • A A C C T T U U A A L L I I T T E E L L E E G G I I S S L L A A T T I I O O N N Nicolas Sarkozy a placé son plan de relance présenté à Douai le 4décembre sous le signe de l'investissement. Au titre de l'investissement public, le président a évo- qué les chantiers de la rénovation ther- mique des bâtiments et l'amélioration de leur accessibilité. L'Etat va par ailleurs apporter sa garantie pour les partenariats public privé à concurrence de 10milliards d'euros. Le logement faisait partie, avec l'automobile, des deux secteurs jugés à l'épicentre de la crise. Pour le logement, Nicolas Sarkozy évoque le risque d'une nouvelle crise d'ici trois ans, si en raison de l'insuffisance de construction, on parvient à un trop grand écart entre l'offre et la demande de logements et à la formation d’une nouvelle bulle immobilière. Il a donc annoncé les mesures suivantes: - Doublement du prêt à taux zéro , - Programmation de 70000 logements supplémentaires , dès 2009 dont la moitié de logements sociaux et la moitié en loge- ments intermédiaires. Ce programme s'ajoutera aux 30000 logements qui doivent être produits en VEFA par les promoteurs. - Création d'un fonds pour compléter l'Eco-prêt, et les prêts de la Caisse des dépôts pour améliorer la qualité ther- mique des bâtiments et assurer le traite- ment de l'habitat insalubre. Ce fonds sera doté de 200millions d'euros. - Le programme de rénovation urbaine sera accéléré pour 600millions d'euros. L'Etat va verser une contribution supplé- mentaire à l'Anru de 200millions d'euros. Au total, le financement annoncé est, pour le logement de 1,8milliard d'euros en 2009-2010. ■ Assouplir le droit de l’urbanisme D'autres mesures ont été annoncées en matière d'urbanisme, afin de favoriser la construction. Le Président a indiqué que les « contraintes liées au droit de l'urbanisme seront temporairement consi- dérablement assouplies ». Il est prévu : - Une prorogation d'un an des permis de construire , pour éviter que des opéra- tions ne soient pas engagées en raison des problèmes de financement. - Les coefficients de densité pourront être relevés de 20% pour les communes qui le souhaitent. - Les constructions en mitoyenneté ou en continuité seront autorisées sur les ter- rains de taille suffisante. - Le temps laissé aux communes pour manifester leur intérêt pour les terrains publics mis en vente sera encadré. L'objectif annoncé est d'accélérer les constructions, sans bouleverser le droit de l'urbanisme et pour une durée limitée (un an). Le Président a annoncé un collectif budgé- taire pour janvier2009. Il est prévu par ailleurs un fort relèvement des seuils des marchés publics, pour facili- ter les procédures de conclusion de ces marchés. ● Le plan de relance du président de la République 1,8milliard d' € pour le logement, un droit de l'urbanisme assoupli à titre temporaire. Secteurs Permis de construire Permis de construire Maison individuelle Permis d’aménager Permis de démolir Instruc- tion Accord de l’ABF Instruc- tion Accord de l’ABF Instruc- tion Accord de l’ABF Instruc- tion Accord de l’ABF Secteurs sauvegar- dés dont le PSMV n’est pas approuvé 6 mois 4 mois 6 mois 4 mois 6 mois 4 mois 3 mois 2 mois Secteurs sauvegar- dés dont le PSMV est approuvé 4 mois 2 mois 3 mois 2 mois 4 mois 2 mois 3 mois 2 mois ZPPAUP 4 mois 2 mois 3 mois 2 mois 4 mois 2 mois 3 mois 2 mois Champ de visibilité d’un monument historique 6 mois 4 mois 6 mois 4 mois 6 mois 4 mois 3 mois 2 mois Délai de traitement des permis de construire par les ABF ■ La loi sur le RSA est parue. La loi généralisant le revenu de solidarité active et réformant les politiques d'insertion a été publiée au Journal officiel du 3décembre 2008. Cette généralisation du RSA a pour voca- tion de permettre de lutter contre la pau- vreté, d'encourager le retour à une activité professionnelle et d'aider à l'insertion sociale des bénéficiaires (article 1 er ). Son financement est assuré par les dépar- tements et par le fonds national des solida- rités actives (art. L 262-24 du code de l'action sociale et des familles). Les recettes de ce fonds sont notamment constituées d'une contribution additionnel- le aux prélèvements sociaux. Le taux de la contribution est de 1,1% . Toutefois, il sera diminué au vu de l'effet du plafonne- ment institué par la loi de finances pour 2009 sur les niches fiscales. Il s'agit du pla- fonnement « du montant cumulé de l'avantage en impôt pouvant être retiré par un contribuable de l'application de dépenses fiscales propres à l'impôt sur le revenu » (art. L 262-24 III du code de l'action sociale). Ce taux a donc en principe vocation à diminuer en fonction de l'efficacité du plafonnement des niches fiscales. L'assiette de la contribution, ainsi que ses modalités de recouvrement, sont les mêmes que celles des prélèvements sociaux exis- tants (articles L245-14 et L 245-15 du code de la sécurité sociale). Elle couvre donc les revenus fonciers, les revenus de capitaux mobiliers et les plus-values (mobilières ou immobilières). Le total des prélèvements sociaux passe donc de 11% à 12,1%. Entrée en vigueur - La contribution sur les revenus du patri- moine (art. L 245-14) s'applique aux reve- nus des années 2008 et suivantes (art. 28 de la loi nouvelle). Elle concerne donc notamment les revenus fonciers de 2008 , déclarés en 2009. (Ce qui d’ailleurs lui confère un caractère partiellement rétroactif.) - La contribution sur les produits de pla- cement (art. L 245-15) s'applique à comp- ter du 1 er janvier 2009 . Ces produits qui fonctionnent avec un prélèvement à la source seront donc imposés dès le début de l'année prochaine mais, pour les pro- duits qui concernent plusieurs exercices, seule la part des produits acquise et, le cas échéant, constatée à compter du 1 er janvier 2009 sera visée par la contribution nouvel- le (art. 28 II A 2 de la loi nouvelle). C'est le cas de l'épargne logement notamment. (Loi n°2008-1249 du 1 er décembre, J.O. du 3, p.18424). ● (Rép. Min. AN, 25 nov. 2008, p.10176, n°23576 du ministre de la culture à Philippe Vuilque. La réponse conteste qu’il y ait un allongement des délais de traitement des permis de construire avec la réforme entrée en vigueur le 1 er octobre 2007).
Vices cachés
✓ Mérule : le vendeur de mauvaise foi doit réparer tous les désordres, même s’il en ignore l’ampleur
Loi Carrez
✓ Les juges du fond face à la réduction de prix pour moindre mesure
Loi Hoguet
✓ Clause pénale d’un mandat pour vendre
Baux d’habitation
✓ La notion d’abandon de domicile
Prescription acquisitive
✓ Quand le locataire veut devenir propriétaire
Expertise
✓ L’expert doit remplir personnellement sa mission
■ Au parlement p. 4, 5
✓ Le Parlement poursuit ses travaux sur la loi de finances
✓ Niches fiscales et impôt minimum
■ Réponses ministérielles p. 6
✓ Le tableau hebdomadaire synthétique des dernières réponses publiées
■ En bref p. 4,7
✓ Au fil du J.O.
✓ Nominations
✓ Prévenir les intoxications par le monoxyde de carbone
✓ Le contentieux du DALO
■ Textes p. 8
✓ Le délai de traitement des permis par les ABF
✓ La loi sur le RSA est parue
■ Actualité p. 8
✓ le plan de relance du Président de la République.