mercredi 2 juillet 2025

JURIShebdo Immobilier n° 546 du 28 janvier 2014

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Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
VEFA : Faute du notaire lors de la constitution d’une garantie intrinsèque
Baux commerciaux : Refus de renouvellement d’un bail justifié pour des travaux illicites / Requalification d’un contrat de prestations de services en bail commercial
– 3 – Analyse –
Point d’actualité fiscale avec le cabinet d’avocats Herbert Smith
– 4-5 – Réglementation –
– 4-5 – A l’Assemblée –
Vote en 2e lecture du projet de loi ALUR
– 5 – En bref –
Une nouvelle SCPI pour Paref
– 6 – Marché –
Pour la FNAIM, le marché Immobilier baisse mais ne s’effondre pas
– 7 – Nominations – Agenda –
– 8 – Rencontre –
Les vœux de la ministre du logement : Cécile Duflot défend une politique de l’offre

JUGÉ>La Cour de cassation a rendu le 15jan-vier dernier un arrêt relatif à la garantieintrinsèque dans un contrat de VEFA. Ilconcerne l’appréciation de la condition definancement de l’immeuble qui doit êtreassuré à hauteur de 75%. Une somme cor-respondant à la valeur du terrain qui a étéremise au vendeur, ne peut plus être consi-dérée comme investie dans l’opération oudisponible pour la financer (p.2).AFFIRMÉ>Selon Florence Lerat, nouveau chef dubureau B1 à la direction de la législation fis-cale et qui intervenait lors du club pierreorganisé par Herbert Smith, le régime fiscaldes SIIC bénéficie d’une grande stabilité(voir p.3).NOMMÉ>Bernard Larrouturou est nommé directeurgénéral du CEREMA (p.7).CHIFFRÉ>L’IRL du 4etrimestre 2013 est en haussede +0,69% sur un an (p.7).SOUHAITÉ>La ministre du logement a présenté le21janvier à la presse des vœux très poli-tiques (p.8). Elle a vigoureusement défenduune politique de l’offre, contestantl’efficacité des mesures mises en place parses prédécesseurs, qui visaient au contraireà soutenir la demande.Cécile Duflot récuse tout recul sur la miseen place de la GUL et entend démontrer,qu’il est possible de créer de nouveauxdroits.La ministre veut aussi mettre fin à l’inflationdes prix des logements. Elle a égalementindiqué lors des débats en 2electure de laloi ALUR que son objectif était de faire bais-ser les loyers (lire p.6).Un contrat requalifié en bailcommercialUne intéressante décision de la cour d’appel de Paris a requa-lifié un contrat de prestation de services en bail commercial. Cetarrêt rendu le 14janvier2014 considère que les clauses quiavaient été prévues au contrat avaient pour objet de contourner lestatut des baux commerciaux. Il s’agissait d’un contrat accordant lamise à disposition d’un local brut de décoffrage mais pour lequel leprestataire de services se réservait le droit de déplacer l’enseigne surun autre emplacement du centre commercial, pour une surface éven-tuellement supérieure ou inférieure, mais aux conditions équiva-lentes de redevance. La cour d’appel a considéré que cette clause quipermet de façon unilatérale de faire obstacle à la stabilité du local etd’en réduire la superficie, alors que l’aménagement du local brut dedécoffrage incombait à la seule enseigne, avait exclusivement pourobjet de contourner le statut des baux commerciaux (lire p. 2).Cet arrêt assure donc la protection du commerçant, à l’encontredu prestataire, requalifié de bailleur, qui souhaitait conserver uneliberté d’affectation des enseignes dans son centre commercial.On peut le rattacher à une jurisprudence concernant les baux déro-gatoires. Les tribunaux admettent qu’un contrat de location échap-pe au statut lorsque l’occupation n’est autorisée qu’à raison de cir-constances exceptionnelles et dont le terme est marqué par d’autrescauses que la seule volonté des parties. Dans l’arrêt de la courd’appel de Paris, aucun élément ne semblait se rattacher à un élé-ment extérieur à la volonté des parties.Dans un autre arrêt rendu par la même cour d’appel, le 15jan-vier 2014, les juges ont validé le congé adressé par un bailleur à sonlocataire. A cette occasion, le bailleur refusaient tant le renouvelle-ment du bail que le versement d’une indemnité d’éviction au motifque le preneur avait engagé des travaux sans autorisation. Le local,qui était à usage de restaurant, avait nécessité des travaux, mais lepreneur les avait effectués sans recueillir l’accord du bailleur, sanssolliciter une autorisation de l’assemblée des copropriétaires et sansen informer la mairie, son accord étant nécessaire, s’agissant duremplacement d’une terrasse bâchée par une verrière fermée. Surle fondement de l’article L 145-17 du code de commerce, le bailleurvoit donc son refus de renouvellement de bail validé.Si le preneur a le droit d’aménager les locaux qui lui sont loués, enco-re faut-il qu’il respecte les autorisations administratives et de la copro-priété pour les engager et, le cas échéant, celle du bailleur, suivant letype de travaux et les exigences du bail. Cet arrêt montre qu’à défaut,le preneur prend le risque de perdre son droit au bail. BDJURIShheebbddooLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 54628 JANVIER2014ISSN1622-141914EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-VEFA: Faute du notaire lors de la constitution d’une garantie intrin-sèqueBaux commerciaux: Refus de renouvellement d’un bail justifié pourdes travaux illicites / Requalification d’un contrat de prestations de ser-vices en bail commercial- 3 -Analyse-Point d’actualité fiscale avec le cabinet d’avocats Herbert Smith- 4-5 -Réglementation-- 4-5 -A l’Assemblée-Vote en 2electure du projet de loi ALUR- 5 -En bref-Une nouvelle SCPI pour Paref- 6 -Marché -Pour la FNAIM, le marché Immobilier baisse mais ne s’effondre pas- 7 -Nominations - Agenda-- 8 -Rencontre-Les vœux de la ministre du logement: Cécile Duflot défend une politiquede l’offreSOMMÀIREEDITORIÀL
28janvier 20142JURIShheebbddooimmobilier••VVEEFFAA-- BBAAUUXXCCOOMMMMEERRCCIIAAUUXXVEFAFaute du notaire lors de laconstitution d’une garantie intrin-sèque(Cass. Civ. 3e, 15janvier 2014, FS-P+B, rejet,pourvoi n°11-28701)En raison d’un défaut de livraisons desappartements vendus en l’état futurd’achèvement, les acquéreurs avaient assi-gné les notaires en paiement d’indemnités.L’arrêt d’appel avait admis que les notairesavaient commis des fautes dans la constitu-tion d’une garantie intrinsèqued’achèvement en relation de causalitédirecte avec le préjudice subi par chacun desacquéreurs et par le syndicat des coproprié-taires.La Cour de cassation confirme la décision:“Mais attendu qu’ayant, par motifspropres, constaté que le contrat de promo-tion immobilière conclu par les époux M.,stipulant que la somme représentant lavaleur des terrains leur serait remise sur lespremiers acomptes de 35% versés par lesacquéreurs, avait été versée le 7juin 2005aux minutes de M. F., associé de M. P. dansune société civile professionnelle, relevéque M. P. avait par acte reçu le 11août2005, constaté l’existence d’une garantieintrinsèque en prenant en compte cettesomme comme fonds propres, alors que,par l’effet de la clause de promotionimmobilière permettant son verse-mentaux époux M. avant l’achèvementde l’immeuble, cette somme ne pou-vait être considérée comme investiedans l’opération ou disponible pour lafinancer, et que M. F. avait authentifiél’ensemble des actes de vente sans vérifierl’exactitude des mentions de l’acte du11août 2005, la cour d’appel, qui ne s’estpas fondée sur une obligation des vendeursde verser cette somme sur un compte spé-cial, ni sur une dissociation entre le vendeuret le promoteur, a pu en déduire, […] queles notaires avaient commis une faute enrelation de causalité directe avec le préjudi-ce subi par les acquéreurs et le syndicat descopropriétaires et les condamner à leur ver-ser diverses sommes;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé. Lepourvoi est rejeté.Observations:Le CCH autorise la constitu-tion d’une garantie soit par une garantiebancaire (art. R 261-17) soit par“l'existence de conditions propres àl'opération”. Pour cette garantie intrin-sèque, il faut remplir l’une ou l’autre desdeux situations suivantes (art. R 261-18):1. L’immeuble est hors d’eau et non grevéd’hypothèque2 Les trois conditions suivantes sont réunies:- achèvement des fondations,- financement de l’immeuble assuré à hau-teur de 75%- ouverture d’un compte unique propre àl’opération.Le litige portait ici sur l’appréciation de laseconde condition. La garantie intrinsèqueest autorisée si le financement est assuré à75% par les fonds propres du vendeurdéjà investis dans l’opération ou dispo-nibles pour la financer, par le prix desventes déjà conclues et les crédits confirmésdes banques.Or une somme de 686000 représentant lavaleur du terrain avait en l’espèce étéconsidérée comme non disponible car elleavait été remise au vendeur : la courd’appel avait jugé, approuvée par la Courde cassation, que le contrat de promotionimmobilière prévoyant que la somme de686000 serait remise par le notaire sur lespremiers acomptes de 35% versés par lesacquéreurs, que la somme correspondant àla valeur du terrain et que la clause per-mettant son versement aux époux avantachèvement avait pour conséquence que lavaleur du terrain ne pouvait plus être consi-dérée comme investie dans l’opération oudisponible pour la financer. L’article R 261-18 n’était donc plus respecté.Baux commerciauxRefus de renouvellement justifiépour travaux illicites(CA Paris, pôle 5, ch 3, 15janvier 2014,n°11/03381)Un bailleur de locaux à usage de restaurantrefusait le renouvellement du bail de sonlocataire et le versement d’une indemnitéau motif que celui-ci avait effectué des tra-vaux sur les parties communes sans autori-sation de la copropriété et de la ville deParis. Cette demande est validée par lesmotifs suivants:“Il est établi que suivant même procès-ver-bal du 20mars 2008, l’assemblée généralede la copropriété, après avoir constatél’absence de plan et de devis descriptif duprojet de couverture de la terrasse, a confiéau conseil syndical le soin de donner à cedossier les suites qu’il jugera opportunes,que la SFPG [locataire] a édifié, en rem-placement de la terrasse bâchée quiexistait, une verrière fermée en cou-verture de terrasse, malgré une miseen demeure de faire cesser les travaux,que tant la SFPG que la SCI de Félin[bailleur] ont été condamnées en appel àdéposer cette véranda, sous astreinte, cequi a finalement été réalisé par la ville deParis qui a obtenu en référé la condamna-tion de la SFPG à remplacer cette terrassefermée par une terrasse ouverte, conformeaux autorisations administratives.La SCI de Féline qui avait fait valoir que cestravaux avaient été réalisés sans son accorda néanmoins été condamnée en sa qualitéde propriétaire responsable des agisse-ments de la locataire à l’égard de la copro-priété, à déposer la véranda sous astreintequ’elle indique avoir payée, en raison duretard apporté par la locataire à l’exécution.Elle justifie ainsi d’un motif à la fois gra-ve et légitime de s’opposer au renou-vellement du bail sans indemnité enraison du comportement de la locatai-requi s’est affranchie délibérément de sesobligations tant vis-à-vis de la copropriétéque de la ville de Paris que de la bailleressequi a supporté les conséquences de ce com-portement”.Observations:Cet arrêt fournit donc unexemple de la faculté pour le bailleur delocaux commerciaux de refuser le renou-vellement du bail sans indemnité en cas demotif grave et légitime (application del’article L 145-17 du code de commerce). Lajurisprudence l’admet pour des motifs telsque retard de paiement (Cass. Civ 3e, 8 oct.1997) transformation des lieux sans autori-sation (Civ. 3e, 23janvier 1980) ou défautd’exploitation (Cass. Com. 11 oct. 1993).Dans l’arrêt rapporté, c’est la réalisation detravaux sans accord de la copropriété etsans autorisation administrative qui a justi-fié le refus de renouvellement sans indem-nité. Le bailleur invoquait également l’annexionde caves par le locataire, mais ce motif n’apas été retenu faute de preuve suffisante.Requalification d’un contrat deprestation de services en bail com-mercial(CA Paris, pôle 1, ch 1, 14janvier 2014,n°12/17423)Un contrat de prestations de services avaitété conclu le 24mai 2000 donnant à la SARLDukan de Nitya la jouissance d’une bou-tique à usage commercial pour la vente desarticles de marque Nitya, moyennant le ver-sement d’une redevance de 20% du chiffred’affaires pour une durée indéterminée. Lasociété VR Services avait notifié enmars2011 son intention de résilier lecontrat au 4janvier 2012. Dukan de Nityaavait engagé une action pour obtenir laJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE
requalification du contrat en bail commer-cial. Une sentence arbitrale avait jugé lademande prescrite, mais la cour d’appeladmet au contraire le bien-fondé de lademande de requalification:“Considérant que le contrat liant les partiesprévoit la mise à disposition de l’Enseigned’un emplacement brut de décoffrageet comporte une clause de mobilité[…]ainsi libellée. “Il est expressément convenuentre les parties que le Prestataire de ser-vices se réserve le droit à tout moment, àson entière discrétion et, dans l’intérêt duconcept d’Outlet shopping”, de déplacerl’enseigne sur un autre emplacement ausein de “La Vallée Shopping village” qu’ilsoit d’une surface éventuellement supé-rieure ou inférieure mais en tout état decause aux conditions équivalentes de rede-vance” […].Considérant qu’une telle clause qui per-met de façon unilatérale de faire obs-tacle à la stabilité du local et d’enréduire la superficie alors qu’elle concer-ne un local clos et couvert “brut de décof-frage” dont l’aménagement incombe à laseule enseigne, a exclusivement pour objetde contourner le statut des baux commer-ciaux;Considérant par ailleurs que la clientèle dela Vallée Village est constituée par celle desenseignes qui y sont présentes; que Dun-kan de Nitya démontre les nombreusesattestations qu’elle produit disposer d’uneclientèle propre;Considérant encore que si Dunkan de Nityane peut pratiquer aucun solde, ne peutvendre que des articles et produits issus descollections des saisons précédentes de lamarque Nitya dont elle ne peut fixer libre-ment le prix [… si]“le marchandisage,l’offre, la décoration, l’ameublement etd‘une manière générale le fonctionnementau quotidien de l’exploitation del’Enseigne” doivent respecter les termes duManuel Opérationnel, de sorte qu’elle setrouve soumise à une discipline stricte, iln’en demeure pas moins qu’assumant seu-le les risques de son exploitation, disposantde son propre personnel, bénéficiant d’unservice de caisse et payant ses charges (élec-tricité, assurances…), les contraintes quipèsent sur elle ne sont pas incompatiblesavec le libre exercice de son exploitation”.La cour relève par ailleurs que la clauserecettes n’est pas incompatible avec le sta-tut des baux commerciaux et conclut:“Considérant qu’au vu de l’ensemble de ceséléments, le contrat de prestations de ser-vices réciproques du 24mai 2000 présentetoutes les caractéristiques d’un bail com-28janvier 20143JURIShheebbddooimmobilier••JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEEAANNAALLYYSSEELe 30eclub pierre était consacré ce 23 jan-vier à l’actualité fiscale, en présence de Flo-rence Lerat, nouveau chef du Bureau B1 àla direction de la législation fiscale. Jean-Luc Calisti (Herbert Smith) observe en pré-ambule que la loi de finances pour 2014ne comporte pas de mesure nouvelle struc-turante pour la fiscalité immobilière.Concernant la mesure de limitation de ladéductibilité des intérêts d’empruntentre entreprises liées(art. 22 de la loide finances pour 2014), Florence Lerat enexplique la motivation. L’article 212 1 b duCGI prévoit en effet une non-déductibilitédes intérêts d’emprunt dus à une entrepri-se liée si les intérêts ne sont pas soumis àune imposition minimale au niveau duprêteur.La mesure trouve sa source dans uneréflexion engagée par l’OCDE: constatantque certaines Etats n’ont plus aucuneappréhension des bénéfices de certainesentreprises, il s’agit de se coordonner pouréviter les non-impositions.La mesure de l’article 22 s’inspire duconstat que lorsqu’une opération entredeux entreprises liées donne lieu pour lasociété débitrice à une charge déductible,mais qu’en face une société créancière per-çoit des dividendes non imposables, il y aune double non-imposition qui justifie quela déduction des intérêts ne soit plus pos-sible.Exemple. Soit une société implantée auxBermudes et détentrice à 75% d’une SNCnon soumise à l’IS. Lorsque la SNC consentun prêt à une autre société, les intérêts quilui sont versés ne sont pas déductibles. Lesintérêts versés à la SNC ne sont pas déduc-tibles car la société détentrice est soumiseà un régime fiscal privilégié (IS inférieur à8,33%). Jean-Luc Calisti observe quel’associé minoritaire a intérêt à observer lestatut de l’associé majoritaire car cela adonc une incidence sur le régime dedéductibilité des intérêts.Concernant les évolutions du régimeSIIC, Florence Lerat indique surtout que cerégime bénéficie surtout d’unegrandestabilité. Cela s’explique par les conclu-sions du rapport préparé par Jean-JacquesQueyranne qui a estimé que le régime SIICavait permis la structuration d’un pand’activité qui permet un mode de finance-ment en capitaux propres, au lieu d’unrecours à la dette.Elle ajoute que si la loi a augmenté lesobligations de distribution (95% desbénéfices issus de la location d’immeubleau lieu de 85%, 60% des plus-values decession au lieu de 50 %), elle a par ailleurspérennisé l’exonération de contributionsur les revenus distribués.À propos de l’aménagement de la retenueà la source sur les distributions au profit decertains organismes de placement collectif(OPC) étrangers, Jérôme Le Berre (HerbertSmith) explique qu’elle répond à unecondamnation de la France par la Cour dejustice des communautés européennepour discrimination: la législation françaiseexonérant les organismes implantés enFrance mais soumettant à retenue à lasource les OPC étrangers. L’administrationfiscale a précisé que, pour bénéficier del’exonération, les OPC étrangers doiventprésenter des caractéristiques similaires àun OPC de droit français visé à l’article 119bis 2 du CGI. S’agissant de la décision du Conseil consti-tutionnel qui a invalidé les mesures intro-duites par les parlementaires sur la répres-sion des abus de droit, Jean-Luc Calisti rap-pelle que le texte visait par exemple àremplacer la notion de but “exclusivementfiscal” d’une opération par celle de but“principalement fiscal”. Censurant le dis-positif, le Conseil constitutionnel indiqueles critères qui devront être mis en œuvresi une nouvelle mesure était adoptée.Il faut d’une part que la loi soit intelligibleet d’autre part qu’elle ne présente pas uncaractère trop général et imprécis. Point d’actualité fiscale avec Hebert Smithmercial, peu important par ailleurs qu’il aitété conclu pour une durée indéterminée,avec faculté pour chacune des parties derésilier le contrat moyennant le respect d’unpréavis de 10 mois, cette clause ayant pourobjet de contourner les dispositions d’ordrepublic du statut des baux commerciaux;Qu’en conséquence, le contrat ayant étéconclu faussement intitulé “contrat de pres-tations de services réciproques” et lesclauses de mobilité et de durée ayant étéstipulées dans le but de faire obstacle aubénéfice du statut des baux commerciaux,l’existenced’une simulation et d’unefraude sont établies, ainsi l’action enrequalification du contrat en bail commer-cial est recevable et fondé”.En conséquence, la cour juge que le congénon motivé est contraire à l’article L 145-9du code de commerce et donc nul. Les
28janvier 20144JURIShheebbddooimmobilier••Les députés ont voté le 16janvier en 2elec-ture le projet de loi pour l’accès au logementet un urbanisme rénové, à l’issue de troisjours de débats.Mardi 14janvier, en introduction des débats,Cécile Duflot reconnaît que l’année 2013 aété une année difficile pour la constructionet donc pour le logement. Mais elle considè-re qu’à 330000 logements environ, ce résul-tat n’est pas très loin de la moyenne annuel-le sur 20 ans de 346000 logements. Plutôtque de tabler sur la mise en place d’un avan-tage fiscal à effet rapide, le Gouvernementsouhaite s’inscrire dans la durée par uneaction de relance qualitative. Il s’agit deconstruire mieux et moins cher.La ministre se félicite par ailleurs de la haus-se de 14% du nombre de logements sociauxagréés en 2013, à 117000 logements.Cécile Duflot souligne la volontéd’accompagnement des ménages les plusfragiles qu’inspire le projet de loi: préven-tion des expulsions, allongement de la trêvehivernale (du 1ernovembre au 31mars).La ministre défend la création de la GULindiquant que l’actuelle caution est injuste.La GUL “c’est un projet d’émancipation.C’est permettre à chaque locataire de rem-placer la caution par une garantie publique;c’est permettre à chaque propriétaire desavoir qu’il peut accéder à une vraie sécuri-té si le locataire fait défaut.” Quant au risqueque certains locataires ne paient plus leurloyer, il s’agit d’un “pur fantasme” car cen’est pas parce qu’on est couvert par la Sécu-rité sociale qu’on va chez le médecin, c’estparce qu’on est malade. Elle précise que laGUL ne jouera que jusqu’à hauteur d’un cer-tain plafond de loyer, le loyer médian. Si lebailleur loue cher, il aura un reste à chargeen cas d’impayé. Le bailleur qui fait le choixde loger des précaires ou des chômeurs seramieux indemnisé.Quant à l’encadrement des loyers il a pourobjet de réguler les abus du marché.LLAALLOOIIAALLUURR ÀÀLLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEAAUUPPAARRLLEEMMEENNTTVote en 2e lecture du projet de loi ALURLes députés ont voté le 16janvier le projet de loi ALUR en 2e lecture. Le texte est maintenant renvoyé au Sénat.Voici notre synthèse des débats sur la discussion générale et les premiers articles du texte qui concernent la réforme de la loi du6juillet 1989.locaux étant réoccupés, la cour désigne unexpert pour déterminer le montant del’indemnité d’éviction.Observations:Cet arrêt est très intéressantcar il sanctionne les parties pour avoir concluun contrat qui était destiné à éluder le sta-tut des baux commerciaux. Le contrat men-tionnait des spécificités qui avaient vocationà écarter le statut des baux commerciaux:obligations du preneur de respecter unmanuel opérationnel, clause de mobilitéimposant au preneur de quitter les lieux surdemande du bailleur. Mais la cour considèreque l’organisation de l’instabilité de la situa-tion du preneur avait précisément poureffet d’écarter le statut des baux commer-ciaux. Elle est donc annulée.Le statut des baux commerciaux compor-tant de nombreuses dispositions d’ordrepublic, certains accords tentent parfois d’yéchapper. Mais si la fraude est démontrée,comme en l’espèce, le juge peut redonnerau contrat son exacte qualification et lereplacer dans le cadre du statut. La ques-tion est donc de savoir si la spécificité del’accord conclu entre les parties permet dele placer hors du champ du statut. La courd’appel a ici écarté cet argument, en rele-vant plusieurs éléments : - la clause recette ne fait pas échec àl’application du statut (pour un exemple, CAParis, 21 sept. 2005, AJDI 2005, 837); - en dépit des contraintes prévues par lecontrat,le preneur avait le libre exercice deson exploitation ;- la “clause de mobilité” avait pour objetde contourner le statut ;- même constat pour la durée indéterminée.De façon générale, la jurisprudence admetque les parties se placent hors du champd’application du statut en concluant alorsune convention d’occupation précaire.Mais il faut pour cela que la cause de laprécarité soit extérieure à la volonté desparties. C’est le cas par exemple pour uneperspective d’expropriation (Civ.3e,12janvier 2007) ou un projetd’aménagement (Civ. 3e, 16 fév. 2000). LaCour de cassation a ainsi indiqué dans uneaffaire où une succession de baux précairesavait été requalifiée en bail commercialpour un local situé entre deux salles decinéma pour la vente de boissons et deconfiserie que “la convention d'occupationprécaire se caractérise, quelle que soit sadurée, par le fait que l'occupation deslieux n'est autorisée qu'à raison de circons-tances exceptionnelles et pour une duréedont le terme est marqué par d'autrescauses que la seule volonté des parties.(Civ. 3e, 19 nov. 2003, n°02-15887). Baisse de moitié des honorairesPour les honoraires de location, il faut éviterla “double peine” qui aboutit à ce que desloyers élevés correspondent aussi à deshonoraires élevés pour le locataire. Laministre souhaite que le montant global fac-turé au locataire diminue de moitié.Le Conseil national de la transaction et de lagestion immobilière portera la voix de laprofession “sans verser dans la créationd’un ordre”. Cela permettra de lutter contrela minorité des “braconniers de la profes-sion” qui dégrade la réputation de tous.Pour le PLU intercommunal, la ministreindique que cela ne remet pas en cause lacompétence des maires de délivrer les auto-risations d’urbanisme.Le rapporteur Daniel Goldberg évoquel’encadrement des loyers, qui est organisécomme un miroir du marché locatif. Le pré-fet déterminera un loyer de référence sur labase des données de l’observatoire desloyers et le bailleur qui souhaite s’en écarterde plus de 20% devra le justifier. Pour laGUL, il précise que le bailleur sera indemni-sé à hauteur du loyer de référence. Lebailleur sera pris en charge par un centreagréé privé qui pourra proposer des garan-ties complémentaires et fera jouer les filetsde sécurité vis-à-vis du locataire.Également rapporteur, Audrey Linkenheld,soutient la création, souhaitée par les séna-teurs, d’un groupement d’intérêt publicassociant l’État, l’USH et les associationsd’élus locaux. Les missions de la nouvelleAgence nationale de contrôle du logementsocial, dont la création a a été décidée en 1electure, ont été précisées en commission.S’agissant de la faculté pour les élus des’opposer au transfert à l’intercommunalitéde la compétence urbanisme; la rapporteureindique la décision de la commission:remonter la faculté de s’y opposer avec unemajorité des deux tiers des communesreprésentant la moitié de la population, oude la moitié des communes représentant lesdeux tiers de la population.François Brottes rappelle que le texte prévoitd’imposer une procédure de révision auxzones définies depuis plus de neuf ans com-me «à urbaniser»; il indique que le textepermet, dans les communes non couvertes
28janvier 20145JURIShheebbddooimmobilier••LLAALLOOIIAALLUURR ÀÀLLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEBBRRÈÈVVEESSNouveau président de l’APIC Philippe Taboret, Directeur généraladjoint de CAFPI, a été élu le9janvier président del’Association Professionnelle desIntermédiaires en Crédits. Il suc-cède à Maurice Assouline.Nouvelle SCPI de PAREF PAREF Gestionvient de lancer unenouvelle SCPI “Novapierre Alle-magne”. Il s’agit de la premièreSCPI investie en Allemange, princi-palement en immobilier de commerce.L’objectif de collecte est fixé à20millions d’euros pour 2014. Elles’adresse tant aux institutionnelsqu’aux particuliers. Internos Glo-bal Investorsest chargée de lasélection des actifs. Le rendementvisé est de 6%.Les revenus et les plus-valuesseront imposables en Allemagne parun taux d’IS de 15,825%, mais lesrevenus et plus-values de sourceallemande seront exonérés d’IR etde prélèvements sociaux en France.par un document d’urbanisme, de déroger àla règle de la constructibilité limitée.Défendant une motion de rejet préalable,Benoist Apparu rappelle que les trois annéesoù le volume de la construction de loge-ments a atteint des records (2007, 2008 et2011), sont celles du mandat de Nicolas Sar-kozy. Il ajoute que le texte comporte 320pages, auquel il faudra ajouter une centainede décrets, totalement contraire à l’objectifde simplification des normes.Quelle efficacité pour la GUL?Sur la GUL, l’ancien ministre considèrequ’elle ne sera pas plus efficace que la GRLcar le bailleur aura toujours intérêt à choisirun salarié en CDI plutôt qu’un précaireassuré par la GUL. Il reconnaît toutefois quesi le recouvrement des impayés est assurépar le Trésor public, le risque d’impayé estassez limité.Enfin, il indique que la régulation du mar-ché va faire fuir les investisseurs et soulignel’erreur de raisonnement: ce sont les prixqui ont augmenté de 10% par an alors queles loyers ont augmenté deux fois moinsvite, le blocage des loyers va donc aggraverla dégradation de la rentabilité.La motion de rejet préalable a été rejetée.Dans la discussion générale, Michèle Bonne-ton soutient l’encadrement des loyers etl’amélioration du DALO. Mais elle suggèrede réduire à deux ans (au lieu de trois) ledélai autorisé pour permettre un ajustementdes charges locatives.Olivier Falorni approuve l’idée de la GULmais constate qu'elle bute sur un problèmede financement. Il préconise un mécanismeavec un contrat socle et un établissementpublic. Pour les comptes des syndics, ilannonce un amendement visant à fixer à 10lots le seuil autorisant une dérogation àl’obligation de compte séparé.Jacqueline Maquet se félicite notamment dumeilleur encadrement des ventes à la décou-pe.Jean-Marie Tetard approuve les mesuresvisant à lutter contre les marchands de som-meil et la création d’un registre des coproprié-tés. Mais il souligne les imperfections de laGUL, par exemple sa limitation au montantdu loyer médian et à une indemnisation de 18mois de loyer. Il déplore aussi les mesures quivont déséquilibrer les rapports locatifs.Michel Piron considère que notre payssouffre de trop de centralisme et il soutient lacréation du PLU intercommunal. S’agissantde la GUL il s’interroge: comment mutualisersans déresponsabiliser? Il suggère de com-mencer par expérimenter le dispositif.André Chassaigne estime qu’il faut accorderdavantage de droits aux locataires car lepouvoir des bailleurs dans les zones tenduesest “si étendu qu’il confine à l’absurde”. Ilannonce des amendements pour luttercontre les congés frauduleux. Il juge lemécanisme d’encadrement des loyers insuf-fisant et redoute une hausse générale desloyers au niveau du loyer médian majoré. Ledéputé est extrêmement négatif notammentsur la GUL, il juge le dispositif “indécent” enraison des reculs de la ministre, notammentcar elle a perdu son caractère universel.Il demande aussi la suppression des expul-sions l’hiver pour les personnes entrées parvoie de fait.Lionel Tardy critique aussi la GUL qui coû-tera 500millions d’euros au budget de l’État,mais aussi la réforme des rapports locatifsqui aboutit à un retour de la loi de 1948.Dans la 2eséance du 14janvier, Martial Sad-dier demande pourquoi imposer un bailtype. Jean-Claude Mathis estime quel’encadrement des loyers va provoquer unedégradation du parc locatif, Gilles Lurtonsouligne les difficultés d’application du dis-positif.Des loyers plafonnés, nonadministrésEn réponse, la ministre indique à Jean-Clau-de Mathis que l’envolée des loyers n’a paspermis de développer l’offre de logements.Cécile Duflot indique à Benoist Apparu queles dispositifs qu’il avait mis en place étaientcoûteux pour les finances publiques etavaient provoqué une augmentation signifi-cative des prix de l’immobilier. La haussedes prix a provoqué des comportementsspéculatifs. Elle conteste l’analyse selonlaquelle l’encadrement des loyers serait unloyer administré. Il s’agit au contraire d’undispositif de marché mais avec un loyer pla-fonné.Pour la fixation du loyer exceptionnel, elleprécise que cela pourra s’appliquer parexemple pour un appartement avec terrassede 50m2et jacuzzi mais non pour un loge-ment simplement ensoleillé. Elle défend lemécanisme de la GUL, qui sera automa-tique.Dans la discussion par article, Dino Cinieriestime à l’article 1erque la réforme des bauxest un mauvais signal adressé aux investis-seurs. De nombreux amendements del’opposition ont été repoussés, par exempleun amendement n°19 qui tendait à suppri-mer l’obligation d’indiquer dans le baill’adresse du bailleur. Isabelle Attard a pro-posé de supprimer le dépôt de garantie,mais elle n’a pas été suivie (rejet del’amendement n°441). À propos d’un amen-dement n°41 de Jean-Marie Tetard, le rap-porteur précise que la faculté de contestationde la surface du logement loué est ouvertependant toute la durée du bail mais, si ellen’est pas faite immédiatement, elle ne pro-duit effet qu’à compter de la demande. Larétroactivité n’est possible que si la demandea lieu dans les 6 mois.S’agissant des diagnostics, Jean-Marie Tetarda obtenu le vote de l’amendement n°282 quisupprime l’obligation de diagnostic gaz.Dino Cinieri a proposé de prévoir des péna-lités en cas de retard dans le paiement duloyer, mais son amendement (n°165) a étérejeté.Le rapporteur a en revanche obtenu le vote del’amendement n°649 qui prévoit, lorsque larédaction de l’état des lieux est assurée par untiers (huissier notamment) distinct de celui quieffectue les autres prestations, de partager ceshonoraires entre bailleur et locataire.Un amendement n°650 voté, prévoitl’indication de la charge des honoraires,dans le bail plutôt que dans le mandat.Adoption aussi de l’amendement n°665relatif aux délais de mise en œuvre de laclause résolutoire.Quant à la colocation, Jean-Louis Gagnaire asoutenu avec succès l’amendement n°500qui diminue la durée pendant laquelle uncolocataire est solidaire des autres coloca-
taires une fois qu’il est sorti du bail, en fai-sant passer ce délai d’un an à 6 mois.L’article 1erété voté.Le 15janvier, l’article 1erbis Arelatif à laremise d’un rapport sur le logement décent,a été voté en l’état.L’article suivant (1erbis B) concerne lesdétecteurs de fumée. Daniel Goldberg pro-pose de limiter la responsabilité du bailleurà l’installation initiale du détecteur aumoment de la location, mais il reviendra aulocataire d’en assurer l’entretien. Le texteprécise les modalités d’installation pour leslocaux déjà occupés (vote des amendementsn°639, 736, et 737).L’article 2vise notamment à encadrer lesventes à la découpe. Il a été voté avecamendement. Alain Chassaigne a obtenu levote de l’amendement n°386 qui imposepar ailleurs au bailleur, lorsqu’il donnecongé, de justifier du caractère réel etsérieux de la décision de reprise (complé-ment de l’article 15 de la loi de 1989).Le dispositif visant à éviter que le bailleurpuisse donner congé dès lors qu’une procé-dure d’insalubrité a été engagée, a été préci-sé (amendement 640). Il s’appliquera à tousles motifs de congé (JO AN Déb. 16 janv.p.509).Un amendement n°188 a complété la modi-fication prévue de l’article 10 de la loi du31décembre 1975. Le texte vise à autoriserla commune à se substituer au locataire quirenonce à acquérir son logement. Il est pré-cisé que la commune paie le prix de ventedans les 6 mois après la décision d’acquérirou la décision de la juridiction. Marie-Chris-tine Dalloz s’insurge, sans succès, contrecette mesure qui institue une sorte de “post-préemption”, dispositif dont elle doute de laconformité à la Constitution (p. 511).L’article 2 a été voté.Baisse des loyers de 25 %L’article 3vise à encadrer les loyers. MichelPiron réaffirme que le dispositif va per-mettre aux locataires fortunés d’obtenir desbaisses de loyer alors que les plus modestesvont être confrontés à des bailleurs qui vontvouloir augmenter un loyer pour rejoindrela médiane (p.513).La ministre conteste cette argumentation,notamment car le statut de locataire estdirectement corrélé au niveau de ressourcesdes ménages: plus on est riche, plus on estpropriétaire. Sur l’impact de la mesure, laministre précise que pour l’Ile-de-France,nous estimons que 25 à 30% des loyers bais-seront de manière significative, sans doute28janvier 20146JURIShheebbddooimmobilier••ÀÀLLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEMMAARRCCHHÉÉPour la FNAIM, le marché immobilier baisse mais ne s’effondre pasMalgré les difficultés économiques, le marché immobilier baisse mais ne s’effondre pas,selon la FNAIM qui tenait ce 14janvier 2014 une conférence de presse conjointe avecFrançois Gagnon, président d’ERA France & Europe et Philippe Taboret, directeur généraladjoint de CAFPI. Le président de la FNAIM, Jean-François Buet, reconnaît que 2013 futune année difficile pour l’immobilier en raison de la mauvaise conjoncture économique,d’une fiscalité en hausse, du projet de loi ALUR et du niveau très bas de confiance desménages… Pour 2013, la FNAIM estime le nombre de ventes dans l’ancien, appartementset maisons confondus à 668000 soit une baisse de -5,1% par rapport à 2012 sur toute laFrance, dont -4,8% en province et -6,6% en Ile-de-France. La Champagne-Ardenne,l’Alsace, le Languedoc-Roussillon et la Normandie sont les régions dans lesquelles lestransactions baissent le plus fortement... La baisse des ventes s’associe à la baisse des prixcomme le montre ce tableau.Prix des logements en France en 2013FranceProvinceIle-de-FranceÉvolution annuelle-2,9%-3,0%-2,5%Prix moyens2499/m23298/m22106/m2Prix des appartements-3,5%-3,8%-3,0%Prix des maisons-2,5%-2,6%-1,8%Cette baisse générale s’explique par la faiblesse de l’offre; vendeurs potentiels renonçantà leurs projets par la crainte de l’avenir et des plus-values, la production insuffisante delogements neufs. Le manque de confiance fait aussi diminuer la demande, surtout desprimo-accédants. La baisse parallèle de l’offre et de la demande ne provoque pas unechute massive des prix mais plutôt un ajustement variable suivant les régions. Seuls leCentre (+1,3%) et les Pays de Loire (-0,1%) font exception dans la baisse générale del’hexagone qui comprend de grands écarts suivant les régions et les métropoles régio-nales. Dans l’ouest et le sud, la baisse du prix de vente des résidences secondaires estimportante. Par exemple en région PACA, la baisse des prix est de -5,9% pour les appar-tements et de -2,9% pour les maisons.ERA présente l’immobilier résidentiel en Europe et montre dans son panorama que laFrance fait partie des 5 marchés qui sont en repli, Paris reste l’une des capitales les pluschères et que bien des Européens voudraient vivre les conditions françaises dans leurpropre pays.Des taux historiquement basPour CAFPI, le bilan de l’année 2013 est meilleur que prévu, avec le record absolu de labaisse des taux d’intérêt en juillet2013, 2,90%. Ces taux sont toujours historiquementbas, celui de 3,10% aujourd’hui reste attractif; pour une mensualité de 1000 par moissur 20 ans, l’emprunteur de janvier2014 obtient 14387 de crédit en plus par rapport àcelui de janvier2012 où le taux était de 4,05%. Il y a eu beaucoup de renégociationsd’emprunts, le rachat de crédit représente ainsi plus de 30% de la production de prêtsen 2013. Les perspectives de 2014 sont moins bonnes avec un risque de remontée destaux de crédit et la hausse des frais de notaires… La préoccupation majeure de CAFPI estl’exclusion des primo-accédants qui ont représenté 37% des acquéreurs en 2013 contre48% en 2012. Pour CAFPI, il faut rouvrir le PTZ dans l’ancien pour permettre l’acquisitionde biens par les primo-accédants et relancer l’activité économique et l’emploi dans le ser-vice et le bâtiment.Loyers stables on en baisseSelon la FNAIM, les prix des loyers en 2013 se sont stabilisés ou ont légèrement baissé; -0,3% sur toute la France, avec -0,6% en province et +0,8% en Ile-de-France. Le loyermoyen par mois et par m2est de 10 à 12. La fourchette s’étend de l’Ile-de-France20,64/m2jusqu’à la région Centre 8,68/m2, Paris culminant à 27,92/m2. Pour un rende-ment brut qui pourrait être de 5 à 6%, le rendement net s’amenuise en fonction descharges croissantes du propriétaire.Pour 2014, la FNAIM prévoit le maintien de beaucoup d’incertitudes, l’attentisme des par-ticuliers et une frilosité des investisseurs. Le volume des transactions est évalué à la baisse à650000, et les prix dans l’ancien devraient se contracter de 3 à 4%. S.P.suite p.7Source : FNAIM
28janvier 20147JURIShheebbddooimmobilier••NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShheebbddooimmobilierÀÀ LLAASSSSEEMMBBLLÉÉEEAAGGEENNDDAAOrganismes publicsCerema: Bernard Larrouturouestnommé directeur général du Centred'études et d'expertise sur les risques,l'environnement, la mobilité etl'aménagement.(Décret du 17janvier2014, J.O. du 19janvier,p.1025).Conventions collectivesCabinets d'économistes de la construc-tion et de métreurs-vérificateurs: Il estenvisagé l'extension de l’avenant n°14 du4novembre 2013 portant sur le contrat deprofessionnalisation.(Avis publié au JO du 18janvier, p.997).Sites Natura 2000Les monts du Forez et la chaîne des Puysont été désignés comme sites Natura 2000par arrêtés du 26décembre 2013.(J.O. du 17 janv. 2014, p.843).Stations de tourismeLes communes de Concarneau (Finistère),Pornic (Loire-Atlantique), Saumur (Maine-et-Loire), Murol et Royat (Puy-de-Dôme)par décrets du 15janvier 2014 (J.O. du 17janv. p.846).GéomètresLa loi du 22mars 2012 a autorisé le géo-mètre expert à exercer sa profession enqualité de salarié. Un décret du 16janvierintègre ce nouveau statut dans le décretdu 31mai 1996.(Décret n°2014-38 du 16janvier2014 modi-BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 546UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE15 au 18 juin 2014(Marseille):le 110econgrès des notaires aurapour thème “Vie professionnelle etfamille: place au contrat”.AAUU FFIILL DDUU JJ..OO.. IRL: L’indice de référence desloyers du 4etrimestre 2013 s’élèveà 124,83, soit une variationannuelle de + 0,69 %. (JO du 17janvier 2014, p.859).Chiffres❘◗Maria Batlounirejoint l’équipeimmobilier de Baker & McKenzieetCindy Cloquetterejoint le départementfiscalité immobilière du cabinet.❘◗Sandra Fernandeset Virginie Louvi-gné (précédemment chez Baker &McKenzie) ont rejoint le départementfiscalité de Lefèvre Pelletier & associés.Elles sont spécialistes de fiscalitéimmobilière.❘◗A noter parmi les trois avocats coop-tés comme associés par CMS BureauFrancis Lefebvre, le nom de RomainMarsella, spécialisé en fiscalité directe.❘◗Gidea nommé 19 avocats counselsdans ses bureaux d’Alger, Bruxelles etParis. Figurent à Paris les noms de Ber-trand Jouanneau(département fiscal)et de Nicolas Planchot(opérations etfinancements immobiliers).❘◗AEW a obtenu de BNP Paribas et dela Société Générale un financement de248millions d’euros pour le fondsd’investissement Fondis. AEW étaitconseillé par Baker & McKenzie(Pier-re-Marie Ouchet et Fabrice Varandas). BNP Paribas et la Société Généraleétaient conseillés par De Pardieu Bro-cas Maffei(Emmanuel Fatômeet KatiaBelhiteche).Acteursfiant le règlement de la profession de géo-mètre expert et le code des devoirs profes-sionnels, J.O. du 18janvier2014, p.900).FinancementLe modèle du formulaire « demande deprêt à l'amélioration de l'habitat » a étéfixé par arrêté du 30décembre 2013 (J.O.du 14janvier, p.638).Catastrophe naturelle Un arrêté du 17janvier2014 porte recon-naissance de l'état de catastrophe naturel-le, il vise des inondations dedécembre2013.(J.O. du 18janvier, p.901).autour d’un quart de leur montant, dèsl’application de la mesure d’encadrementdes loyers” (p.514).Lionel Tardy a suggéré (amendement n°23)de retirer les loyers conventionnés de la basedes observatoires de loyers, mais il n’a pas étésuivi (rejet p.518). De nombreux autres amen-dements ont été repoussés, comme parexemple le n°481 qui voulait retirer la locali-sation de la liste des critères permettant defixer un complément de loyer exceptionnel.Daniel Fasquelle a proposé de supprimer lapartie de l’article 3 (al 56 à 58) qui étend lafaculté pour le Gouvernement de prendredes décrets d’encadrement des loyers, maisson amendement (n°76) a été rejeté (p.525)et l’article 3 a été voté.Même vote pour l’article 3 bisqui program-me un rapport sur la ”sanctuarisation” desdépôts de garantiesur un compte ouvertdans une institution financière au nom dulocataire, et pour l’article 4qui régit les loca-tions meublées. Un amendement n°396d’André Chassaigne a été voté pour préci-ser que le bailleur qui donne congé pourreprise, doit justifier du caractère réel etsérieux de sa décision de reprise (p.527).S’agissant des locations meublées de tou-risme, l’article 4 terprévoit la souscriptiond’une déclaration sur l’honneur du loueurattestant du respect de ses obligations. Il aété adopté.L’article 4 quatervoté au Sénat prévoyaitd’imposer l’affichage de la surface Carrezdans les annonces de vente. Il a été suppri-mé, à l’initiative du rapporteur, la ministre(suite p.8)
28janvier 20148JURIShheebbddooimmobilier••MMIINNIISSTTÈÈRREEDDUULLOOGGEEMMEENNTTRéaffirmant son objectif de construire500000 logements par an, la ministre dulogement a toutefois reconnu qu’en 2013,nous en étions loin: 335000 logements, enbaisse de 5% par rapport à 2012. Maisl’objectif est de faire progresser laconstruction. Cécile Duflot a rappelé lesoutils mis en œuvre en 2013 : loi de mobi-lisation du foncier public, recours auxordonnances, lutte contre la précaritéénergétique, lutte contre le mal-logement.La dérégulation engagée sans limite auxÉtats-Unis sous l’impulsion de Ronald Rea-gan, a conduit à provoquerl’irresponsabilité du secteur bancaire. Oraffirme Cécile Duflot, il y a un besoin derégulation. Les écologistes sont favorablesà une troisième gauche, post-productiviste,qui invente la social-écologie. Il s’agit demodifier notre mode de production et deconsommation. Or ajoute la ministre, leGouvernement précédent a privilégié unepolitique de la demande et d’aide àl’accession à la propriété, ce qui a provo-qué l’étalement urbain.Depuis 18 mois, le Gouvernement a aucontraire développé une politique del’offre. Elle consiste à augmenter l’offre delogements. Sans céder à la politique duchiffre, il faut obtenir une relance qualita-tive de l’offre.La ministre détaille les 5 conditions;1. Mettre fin à l’inflation des prix du loge-ment. L’objectif est d’obtenir une baissedurable des prix.2. Soutenir l’emploi: un logementconstruit crée deux emplois. D’où la négo-ciation engagée sur la directive détache-ment.3. La politique de l’offre doit être une poli-tique de la transition énergétique. Cet“impératif moral” doit tout à la fois per-mettre à chacun de se loger, de préserverles terres agricoles et de lutter contre ledérèglement climatique. Mais que l’Étatfixe des objectifs ne brise pas les initiatives,tempère la ministre qui cite l’exemple del’éco-conditionnalité dans les bâtiments; ils’agit d’un puissant outil de qualité tantpour les professionnels que les particuliers.4. Simplifier, afin de permettre de construi-re plus vite, de disposer de terrains. D’oùles mesures prises par exemple pour luttercontre les recours abusifs, ou pour mettreen place par ordonnance une procédureintégrée pour les logements. L’objectif desimplification explique la mise en place desgroupes de travail pour simplifier lesnormes, pour inventer de nouvelles façonsde construire, etc. Un plan d’action seraprésenté fin février.L’objet est de réduire de 10% le coût deconstruction des logements collectifs.5. Un investissement publicclair dansl’économie.Cécile Dufot a évoqué la nécessité d’uneattention particulière au monde rural,d’où la mise en place de nouveaux indica-teurs pour mesurer la compétitivité desterritoires. Il s’agit, précise la ministre dechanger de regard. 2014 doit être l’annéede l’égalité des territoires.Autre déclinaison de l’objectif d’égalité, laministre confirme par ailleursl’établissement, avec François Lamy, duprogramme de rénovation urbaine de 2egénération.S’agissant de la garantie universelle desloyers, Cécile Duflot conteste tout recul. Laministre n’a jamais affirmé que la GULserait obligatoire. Ce qui a évolué c’est sonfinancement: au lieu d’une taxe, il estdésormais prévu un financement par lebudget général de l’État. Autre pointd’évolution, c’est le choix de limiter soneffet aux limites du loyer médian, ce quiest cohérent avec la volonté de réguler lesloyers. Mais il n’y a pas d’autre change-ment: la GUL reste universelle.Revendiquant le choix très politique qu’ellemène la ministre s’interroge: “est-ce qu’onpeut conquérir de nouveaux droits? Maisnous démontrons que c’est possible”. Sur lefond, la ministre est convaincue que la GULsera un succès en raison des grandes imper-fections de la caution actuelle: le mécanis-me est souvent mis en brèche car les cau-tions, mal rédigées, sont souvent frappéesde nullité et d’autre part, les personnesactionnées sont souvent insolvables.La GUL sera donc choisie et permettra deCécile Duflot défend une politique de l’offreÀ l’occasion de ses vœux à la presse le 21janvier, la ministre du logement a justifiél’action engagée depuis 18 mois qui s’appuie sur une politique de l’offreJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0214 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineRREENNCCOONNTTRREEfavoriser l’investissement, car elle va sécuri-ser le paiement des loyers.Quant à l’encadrement des loyers,l’objectif est de mettre en place les obser-vatoires de loyers d’ici la fin de l’année,notamment en Ile-de-France. reconnaissant que “nous nous étions un peuemballés” (p.528).L’article 5relatif aux logements convention-nés a été adopté. Vote sans modificationpour les articles 5 bis et 6.À l’article 6 terqui devait modifier l’article L631-7 du CCH, le rapporteur propose unautre dispositif qui laisse inchangé l’article L631-7 et ajoute un article L 631-7-1 A pourdéfinir un régime temporaire de change-ment d’usage permettant la location d'unlogement pour de courtes durées à uneclientèle de passage qui n’y élit pas domici-le. La commune définira les modalités desautorisations temporaires (durée et caracté-ristiques du local). La location touristiquepar un bailleur occupant de sa résidenceprincipale n’est pas soumise à autorisation.Einfin, il propose de modifier l’article L 631-9 pour assouplir le régime encadrant la pos-sibilité pour les communes de mettre en pla-ce un régime d’autorisation préalable auchangement d’usage. Dans les zonesd’urbanisation continue, l’extension pourraêtre décidée par simple délibération duconseil municipal. L’article a été voté (p.530).À l’article 6 sexies, il a été voté un amende-ment insérant un article L 631-7-B permet-tant à l’assemblée générale de la copropriétéd’autoriser les changements d’usage pourune courte durée à la majorité de l’article 25.l’article 7a été voté en l’état.L’article 7 terprogramme un rapport pourfaire le bilan du dispositif de défiscalisationCensi Bouvard. Il a été adopté.GULAvec l’article 8, les députés ont abordé lacréation de la garantie universelle desloyers. Jean Marie Tetard se réjouit que laportée de la GUL ait été réduite mais ildéplore la création d’une Agence de la GUL.Le rapporteur explique que le dispositif per-mettra de rassurer les bailleurs etd’améliorer le traitement social des impayéset d’aider les locataires de bonne foi. Il esti-me que le bailleur préférera la GUL à une“feuille de papier blanche” sur laquelle unepersonne se porte caution. À suivre.(suite de la p.7)ÀÀLLAASSSSEEMMBBLLÉÉEE