mercredi 30 juillet 2025

JURIShebdo Immobilier n° 593 du 10 mars 2015

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Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Expulsion abusiv e? / Succession de baux dérogatoires : requalification en bail statutaire rejetée
Fiscalité : Demande de dégrèvement de taxe foncière : le contribuable seul peut agir / Taxe sur les bureaux
Marchand de biens : transfert du patrimoine professionnel vers le patrimoine privé
Indemnité versée à un bailleur lors d’un bail à construction : plus-value ou loyer ?
TVA: un professionnel ne peut ignorer l’obligation de déclaration
– 4 – Au Sénat –
Amiante dans les logements sociaux / Instruction des permis de construire
Représentation des territoires / Débat logement au Sénat
– 4-5 – Analyse –
Stratégie patrimoniale : l’analyse de King & Spalding
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 5 -7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Un décret sur la procédure intégrée pour le logement
– 8 – Interview –
Pierre-Luc Vogel (président du Conseil supérieur du notariat) : “Nous ne lâcherons rien”.

Alors qu’un locataire de locaux commer-ciaux invoquait une expulsion abusive et unchangement de serrures par le bailleur, lacour d’appel de Paris n’a pas retenu le carac-tère abusif de l’expulsion au motif que lesfaits étaient antérieurs au jugement quiordonnait l’expulsion (CA Paris, 26février2015).La loi Alur a supprimé la faculté pour lescolotis de maintenir les règles de lotisse-ment après un délai de dix ans. Le ministèredu logement en précise la portée (voir p.6).Un décret du 25février 2015 a précisé lesmodalités de mise en œuvre de la procédu-re intégrée pour le logement, en applicationde l’ordonnance du 3octobre 2013 (p.5).Les modalités de déclaration et de paie-ment des cotisations à la CGLLS ont étépubliées par arrêté du 11février 2015 (p.7).Sophie Duval est nommée directriceadjointe du cabinet de Sylvia Pinel.Les sénateurs ont débattu de la politiquedu logement le 5février. Sylvia Pinel aannoncé la prochaine parution d’un décretsur la prévention des expulsions locatives.Les notaires réitèrent leurs critiques à l’en-contre du projet de loi Macron voté à l’Assem-blée et ont préparé une série d’amendementspour obtenir sa modification lors du vote parles sénateurs puis en 2electure par l’Assem-blée. Lire p.8 l’interview de Pierre-Luc Vogel,président du Conseil supérieur du notariat.32,87milliards d’euros: c’est le montantrecord de capitalisation atteint par les SCPIStatistiques et confusionLa semaine passée a été marquée par une curieuse polémiquerelative aux statistiques de construction de logements. Alors que lesprofessionnels déploraient la baisse du volume de la production àun niveau inférieur à 300000 logements, le ministère a reconnu queces chiffres étaient erronés et devaient être redressés de… 20%.L’administration a présenté une nouvelle méthode statistique pourestimer le volume de construction. Alors que la méthode précédentereposait sur une collectedes informations, la nouvelle proviendra d’uncalculà l’aide d’un modèle statistique. La collecte était soumise à desdélais et à des aléas; elle a souffert également d’une “instabilité […]entre2007 et2011 suite à la réforme du droit des sols”. Les écarts desaisie peuvent représenter jusqu’à 40000 logements par an. Le modè-le statistique sera basé sur des travaux de modélisation, des enquêtesannuelles et des sources fiscales. Les écarts ne sont pas de mêmeampleur suivant qu’on analyse les autorisations de construire et lesmises en chantier. Pour les autorisations de construire, les écarts sontmoindres. Avec le nouveau système, la crise de 2009 est plus marquéeet le rebond de 2012 est de moindre ampleur. Pour les mises en chan-tiers, la reprise après la crise de 2008-2009 est plus rapide. La baisse demises en chantier entre 2013 et 2014 est à peine plus marquée (de-10,3% à -11,3%). C’est de 2012 à 2014 que l’écart entre les deuxméthodes est le plus accentué. Pour 2014, le nouveau régime évalueles mises en chantier à 356000 logements, soit 58000 de plus qu’avecla méthode antérieure.Tout ceci est de nature à donner l’impression que la réalité est meilleu-re que ce qui était redouté, mais contribue surtout à semer la confu-sion. Les données sont-elles fiables? Quelle est la portée des mesuresqui sont prises pour orienter le marché dans telle ou telle direction?Une succession de baux dérogatoires peut-elle être requalifiée enbail commercial? Sur le principe, la réponse est positive. En pratique, ilrevient au locataire, de prouver la fraude à ses droits. Dans une affairerécemment tranchée par la cour d’appel de Paris, il y avait une succes-sion de quatre baux de deux ans portant sur le même local avec le mêmebailleur. Mais le locataire était à chaque fois une société différente…dont les associés étaient très proches. La cour d’appel n’a pas considérécomme certain le fait que le bailleur connaissait la permanence de diri-geants de fait des sociétés et le caractère fictif des différentes sociétésexploitées. Le doute a permis au bailleur d’obtenir confirmation de lavalidité des baux successifs (lire p.2 l’arrêt du 25février 2015).Lors d’une acquisition immobilière, vaut-il mieux acquérir directementl’immeuble ou acheter la société qui le détient? Cette question simplerecèle des implications multiples, tant fiscales, juridiques que d’environ-nement, comme en témoigne le cabinet King et Spalding (lire p.5). BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 59310MARS 2015ISSN1622-141915EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Expulsion abusive? / Succession de baux déro-gatoires: requalification en bail statutaire rejetéeFiscalité: Demande de dégrèvement de taxe foncière : le contri-buable seul peut agir / Taxe sur les bureauxMarchand de biens: transfert du patrimoine professionnel vers lepatrimoine privéIndemnité versée à un bailleur lors d’un bail à construction: plus-valueou loyer?TVA: un professionnel ne peut ignorer l’obligation de déclaration- 4 -Au Sénat-Amiante dans les logements sociaux / Instruction des permis de construireReprésentation des territoires / Débat logement au Sénat- 4-5 -Analyse-Stratégie patrimoniale: l’analyse de King & Spalding- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 5 -7 -Nominations - Au fil du J.O.-Un décret sur la procédure intégrée pour le logement- 8 -Interview-Pierre-Luc Vogel (président du Conseil supérieur du notariat): “Nous ne lâcherons rien”.SOMMAIREEDITORIAL
10 mars 20152BAUXCOMMERCIAUXBaux commerciauxExpulsion abusive?(CA Paris, Pôle 4, ch. 8, 26 fév. 2015,n°14/03169)Un bailleur de locaux commerciaux avaitengagé une procédure aux fins de constatde la résiliation du bail après avoir adresséun commandement de payer visant la clau-se résolutoire. En première instance, le jugeavait admis que la procédure diligentée parle bailleur était abusive. Le locataire esti-mait que le bailleur en faisant changer lesserrures le 21décembre2011 l’avait empê-ché de poursuivre le déménagement. Lacour d’appel relève que l’ordonnance du13mars 2012 avait été signifiée au locataireà son ancienne adresse ainsi qu’à la nouvel-le, et elle infirme la décision de premièreinstance:“Considérant […] qu’il ne peut […] êtreretenu que la société SATA [bailleur] avaitrepris possession des lieux avant l’ordon-nance de référé du 13mars 2012 qui ordon-ne précisément l’expulsion de la sociétéSPM à défaut de libération volontaire deslieux,sauf à modifier ce qui a déjà été jugé;qu’il n’y a pas lieu dès lors d’examiner l’ar-gumentation développée sur les événe-ments du mois de décembre2011;Qu’en exécution de l’ordonnance du13mars 2012, les lieux loués à la sociétéSPM devaient être restitués au bailleur,notamment en lui remettant les clés à l’is-sue d’un état des lieux; que la circonstanceque la société SPM ait loué un nouveaulocal et n’occupait plus les lieux ne suffit pasà démontrer que les lieux avaient été resti-tués;Que faute de démontrer qu’elle a fait lenécessaire pour restituer les lieux aubailleur,celui-ci a été contraint de recourir àun huissier pour procéder régulièrement àson expulsion et reprendre possession des-dits lieux;Que le jugement qui a déclaré que la pro-cédure d’expulsion était abusive et sansobjet sera infirmé”.Observations:Le locataire peut tenter dedémontrer que le bailleur a agi de mauvai-se foi dans la procédure d’expulsion. Maisen principe, la bonne ou mauvaise foi dubailleur est indifférente au constat dumanquement à l’obligation visée par laclause résolutoire (en ce sens comm. sousart. L 145-41 du code de commerce in codedes baux Dalloz p.942).Il a été jugé que la mauvaise foi dubailleur pour des motifs étrangers à la déli-vrance du commandement ne peut êtreprise en compte (Civ. 3e, 13 nov. 1997).Un arrêt (Civ. 3e, 28 sept. 2005) a puadmettre la décision d’une cour d’appelrelevant qu’un bailleur (de logementssociaux) qui fait procéder à l’expulsiond’un ancien locataire alors que celui-ciavait saisi le juge de l’exécution d’unedemande de sursis à exécution, et déduirede ce que l’expulsion a été pratiquée pen-dant le cours du délibéré, sans que le jugede l’exécution ait été avisé de sa date parle bailleur lors de l’audience des plaidoiriesà laquelle il a comparu, l’existence d’unefaute ouvrant droit à réparation.L’arrêt rapporté est dans le sens de larigueur. La mauvaise foi du bailleur n’estpas admise et le changement de serrurespar le bailleur n’est pas considéré commeétabli en raison de l’autorité de la chosejugée du jugement qui ordonnait l’expul-sion (mars2012) après la date des faitscontestés (décembre2011).Succession de baux déroga-toires: requalification en bailstatutaire rejetée(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 25 fév. 2015,n°13/12473)Un locataire demandait la requalificationde son bail dérogatoire en bail statutaire aumotif qu’une succession de baux portantsur les mêmes locaux avait pour seul butd’éluder l’application du statut. Des bauxde deux ans avaient été signés en jan-vier2004, 2006 et 2008 et un dernier dedécembre2009 à décembre2011. Mais lacour d’appel refuse la requalification:“Cette succession de baux dérogatoiresconcerne les mêmes locaux commerciaux[…] à Aubervilliers; les baux successifs ontduré chacun en moyenne deux années,périodes au terme desquelles les sociétéslocataires ont été soit dissoutes soit radiéesdu registre du commerce.Ces sociétés qui se sont succédé dans leslieux n’avaient ni le même gérant de droitni les mêmes associés; la société KidsFashion prétend que précisément ces diffé-rentes conclusions de sociétés n’étaient réa-lisées que dans le dessein pour les bailleursde pouvoir conclure une succession debaux dérogatoires à des sociétés en appa-rence différentes mais constituées en faitdes mêmes personnes, à savoir les époux W.et leur fils, de façon à échapper au statutdes baux commerciaux.” La cour écarte l’at-testation d’un cabinet d’audit, au motif quece n’était pas une société d’expertise comp-table; elle écarte les témoignages des asso-ciés en raison de leur lien avec des diri-geants de la société et conclut:“En l’état de ces éléments, il n’est donc pasétabli avec la certitude suffisante que lesbailleurs connaissaient les dirigeants de faitdes différentes sociétés et qu’en connais-sance de la permanence de mêmes diri-geants de fait, de l’identité du fonds decommerce et du caractère fictif des diffé-rentes sociétés qui l’ont exploité, ils ont eux-mêmes encouragé cette création de socié-tés ayant statutairement des gérants et desassociés différents dans le seul but d’éluderles dispositions de l’article L 145-5 du codede commerce, et le statut des baux com-merciaux”.La cour refuse donc la requalification enbail statutaire et ordonne l’expulsion.Observations:En cas de succession debaux dérogatoires portant sur les mêmeslocaux, et entre les mêmes parties, le pre-neur peut obtenir la requalification en bailde 9 ans. En l’espèce, les baux avaient étéconclus avec des sociétés différentes. Lajurisprudence a pu admettre que des bauxconsentis en alternance au locataire et àdes tiers, agissant comme prête-noms, apour but de faire échec au statut (Civ. 3e, 9fév. 1994). Ici la cour d’appel ne l’a pasadmis.FiscalitéDemande de dégrèvement detaxe foncière(CE, 8esous-section, 10 déc. 2014, n°367588)La société Suforem demandait la déchargede taxe foncière pour des locaux auxquelsla société Natiocrédimur avait été assujettie.Le tribunal avait rejeté sa demande et leConseil d’État refuse d’admettre le pourvoi:Le jugement avait considéré que la sociétéSuforem “n'était pas le redevable légal dela taxe, elle ne pouvait réclamer le dégrè-vement des impositions litigieuses au titrede l’inexploitation des locaux”. Le moyentiré de la violation de l’article 1389-1 du CGIn’est pas admis.JURISPRUDENCETaxe foncièreUne cour administrative d’appel avaitretenu le caractère démontable d’aména-gements pour en conclure qu’ils ne fai-saient pas corps avec l’immeuble. Elleavait jugé que ces aménagements nerelevaient pas de la catégorie des bienspassibles de la taxe foncière au motifqu’ils ne faisaient pas corps avec le bâti-ment.Le Conseil d’Etat refuse d’admettre lepourvoi.(CE, 3 déc. 2014, 9esous-section, n°377163)
Observations:L’article 1389 du CGI permetd’obtenir un dégrèvement de taxe fonciè-re pour inexploitation de l’immeuble. Maisl’article 1389 indique que “les propriétairespeuvent obtenir le dégrèvement en cas devacance”. Il résulte de cet arrêt qu’ilrevient au contribuable de former lademande. En conséquence, le locataire àqui le bailleur demande le paiement de lataxe foncière ne peut pas lui-même pré-senter la demande de dégrèvement.Marchand de biens: transfert dupatrimoine professionnel vers lepatrimoine privé(CE, 3esous-section, 28novembre2014,n°370566)Un marchand de biens, qui avait exercé sonactivité jusqu’à fin 2003, s’était vu notifierun redressement en matière de BIC en rai-son du transfert de biens immobiliers dustock vers son patrimoine privé.Le Conseil d’État confirme le redressementdans son principe:“Considérant, en premier lieu, qu'aprèsavoir relevé que M. A. avait acquis lesimmeubles litigieux en qualité de marchandde biens, qu'il n'avait jamais cessé de sous-crire des déclarations de résultats à raisonde cette activité, qu'il avait demandé aucentre des impôts de garder son inscriptionle temps nécessaire à la réalisation desstocks immobiliers, même après sa radiationdu registre du commerce en 1992, qu'ils'était toujours prévalu de la qualité demarchand de biens jusqu'au contrôle opérépar l'administration et qu'il avait imputéchaque année les déficits provenant de cet-te activité sur son revenu global, la couradministrative d'appel de Marseille a pu[…] juger que M. D. avait ainsi créé lui-même l'apparence de la qualité de mar-chand de biens et en déduire que l'admi-nistration fiscale était en droit d'établirl'impôt conformément aux apparencesqu'il avait ainsi lui-même créées, sansrechercher si les critères posés par le 1° du Ide l'article 35 du CGI étaient en l'espèceremplis”.Le contribuable indiquait que le bien liti-gieux était sa résidence principale. Mais l’ar-rêt relève que le contribuable ne prouvaitpas que l’achat de la totalité de l’ensembleimmobilier n’avait pas été fait dans l’inten-tion de la revente, puisque l’acquisitionavait été faite en qualité de marchand debiens. En revanche, l’arrêt est annulé sur lecalcul de l’imposition, la cour n’ayant pasrépondu au moyen tiré du mode de calculselon lequel les éléments du stock, qui sontconservés pour un usage personnel, doiventêtre évalués au prix de revient. L’affaire estrenvoyée à la CAA de Marseille.Observations:Lorsqu’un marchand debiens professionnel effectue des opéra-tions, celles-ci sont présumées se rattacherà son activité commerciale. Mais il peutprouver le contraire en démontrant quel’immeuble vendu faisait partie de sonpatrimoine privé et non de son stockimmobilier (CE 17mai 1995, n°133008).C’est le cas pour une résidence principale;ici, le Conseil d’État ne l’a pas admis car lecontribuable n’a pu prouver que la totalitéde l’ensemble n’était pas acquise dans l’in-tention de la revente.Si le marchand de biens avait arrêté sonactivité, il avait toutefois “créé l’apparencede la qualité de marchand de biens”. LeConseil d’État estime ces éléments suffi-sants pour que l’administration le qualifiede marchand de biens.Indemnité versée à un bailleurlors d’un bail à construction: plus-value ou loyer?(CE, 8eet 3esous-sections, 3décembre2014,n°371101)Une SCI avait acquis un ensemble immobi-lier à usage industriel comportant trois bâti-ments commerciaux et un terrain pourreconstruire après démolition, desimmeubles commerciaux ou des bureaux.Elle avait conclu un bail à construction de 35ans et mis à charge du preneur les frais dedémolition et la réalisation de nouveauxbâtiments. Elle avait perçu du preneur uneindemnité de 896000euros au titre dutransfert de propriété des bâtiments exis-tants. La SCI avait déclaré en tant que plusvalue, l’écart entre cette indemnité de896000euros et la valeur d’acquisition. Orl’administration soutenait qu’il s’agissaitd’un supplément de loyer imposable com-me revenu foncier.L’arrêt qui avait refusé la qualification derevenu foncier est annulé:“Considérant qu'aux termes de l'article 33bis du CGI: " Sous réserve des dispositionsde l'article 151 quater, les loyers et presta-tions de toute nature qui constituent le prixd'un bail à construction passé dans lesconditions prévues par les articles L 251-1 àL 251-8 du CCH, ont le caractère de revenusfonciersau sens de l'article 14 "; que, pourdéterminer si l'indemnité versée au bailleurd'un bail à construction, à raison du trans-fert au preneur de la propriété de bâti-ments existants, est un revenu foncier ou unproduit de cession, ou relève pour partie del'une ou de l'autre de ces catégories, il y alieu de tenir compte non seulement desclauses du bail et du montant de l'indemni-té stipulée, mais aussi du niveau normal duloyer correspondant à l'ensemble immobi-lier en litige, ainsi que des avantages éven-tuels offerts par le propriétaire bailleur, ensus du droit de jouissance qui découle ducontrat de bail;Considérant que la cour administratived'appel de Nantes a jugé que l'indemnitéversée à la société 3J Vif Argent constituaitle prix de cession des bâtiments lui apparte-nant et ne pouvait, par suite, être qualifiéede supplément de loyer imposable dans lacatégorie des revenus fonciers; qu'il résultede ce qui vient d'être dit que la cour, avantd'écarter ainsi la qualification de revenu10 mars 20153FISCALITÉJURISPRUDENCETVA: un professionnel ne peutignorer l’obligation de déclara-tionLors d’un litige entre une SCI et l’adminis-tration portant sur un rappel de TVA, lacour administrative d’appel de Paris avaitjugé que “l’administration avait apportéla preuve de ce que [la SCI] avait sciem-ment minoré la TVA due au titre de lacession d’un immeuble, [en se fondant]sur ce qu’elle ne pouvait ignorer son obli-gation de déclarer la TVA collectée sur latotalité du prix de vente de l’immeubleetsur la circonstance que ses associés sontdes professionnels de la construction etde la promotion immobilière”.Refusant d’admettre le pourvoi, le Conseild’État confirme donc la décision.(CE, 28 nov. 2014, 3esous-section, n°377647)Taxe sur les bureauxUn contribuable contestait son assujettis-sement à la taxe sur les bureaux en Ile-de-France. La cour administrative d’appel deVersailles avait jugé que “la dispositiondes locaux à usage de bureaux résulte del’achèvement des constructions”. Lecontribuable faisait valoir que “les travauxd’électricité, de maçonnerie et de peinturen’étaient pas achevés” et que “le restau-rant d’entreprise et le poste de garden’étaient pas encore livrés”. Le Conseild’État refuse d’admettre le pourvoi.(CE, 3 déc. 2014, 9esous-section, n°378029)L’article 231 ter du CGI assujettit à la taxe surles bureaux le propriétaire qui “dispose au1erjanvier de l'année d'imposition, d'un localtaxable”. Il faut tenir compte de l’achève-ment de la construction mais cet arrêt valideun assujettissement pour un immeuble dontcertains travaux ne sont pas terminés etdont une fraction n’est pas livrée.
10 mars 20154Amiante dans les logementssociauxDominique Estrosi Sassonne interpelle laministre du logement sur le coût de désa-miantage des logements sociaux, évalué à2,3milliards d’euros par an selon l’USH, et lerenforcement de la réglementation surl’amiante. Christian Eckert lui répond qu’unnouveau prêt de la Caisse des dépôts dédiéaux travaux de traitement de l’amiante a étécréé et que son taux est inférieur à celui dulivret A. Les prêts sont plafonnés à 10000€ parlogement. Par ailleurs, 20millions d’eurossont mobilisés pour soutenir la recherche enmatière de détection et d’extraction robotiséede l’amiante (JO Sénat déb. 4 fév. p.1110).Instruction des permis deconstruireMichel Houel critique le désengagement del’État dans l’instruction des permis deconstruire, alors que les petites communesn’ont pas les moyens d’assurer correctementce service. Christian Eckert répond que la loiAlur réserve à compter du 1erjuillet 2015 lamise à disposition des services de l’État pourinstruire les permis aux communes compé-tentes appartenant à des EPCI de moins de10000 habitants ou, si l’EPCI est compétent enmatière d’urbanisme, aux EPCI de moins de10000 habitants.Citant l’instruction du 3septembre 2014, ilrappelle que les communes ne peuvent pasconfier à des prestataires privésle servicepublic administratif qu’est l’instruction d’unpermis, et qu’il convient de privilégier lamutualisation au niveau intercommunal.(JO Sénat débats, 4 fév. p.1112).Représentation des territoires Les sénateurs ont adopté le 3février, contrel’avis du Gouvernement, une proposition deloi constitutionnelle tendant à “assurer unereprésentation équilibrée des territoires”. Ellevise à inscrire dans la Constitution la nécessi-té d’une prise en compte équitable des terri-toires en fixant un seuil limite de représenta-tion des élus par rapport à la population. (JOSénat, déb. 4 fév. p.1158).Débat logement au Sénat Lors d’un débat organisé au Sénat le 5février,Jean-Claude Lenoir lance des critiques sur laloi Alur “la loi Alur a sclérosé le marché toutsimplement parce que la confiance n’est pluslà” (JO Sénat déb. 6 fév. p.1230). Il ajoute queles 46milliards d’euros que coûte la politiquedu logement a des effets inflationnistesnotamment en majorant les loyers par l’aideapportée à la location. François Fortassin jugeau contraire qu’il faut avoir le courage de trai-ter le sujet de l’encadrement des loyers. DavidRachline observe que le communautarismequi menace notre société est dû aux politiquesdu logement. Il propose que l’action publiqueen matière de logement soit menée prioritai-rement en faveur des Français (p.1232). JoëlGuerriau déplore que, pour la première foisdepuis 17 ans, on soit passé sous la barre des300000 logements construits par an; il regret-te la volte-face du Premier ministre sur l’enca-drement des loyers qui devait s’appliquerdans 27 agglomérations.Des aides inflationnistesPhilippe Dallier cite aussi le rapport conjointdu Conseil général de l’environnement et dudéveloppement durable, de l’IGAS et de l’IGF, qui considère que l’objectif de 500000logements est excessif et devait plutôt être de332000 logements. Le sénateur juge aussi qu'ilest temps de revoir notre système d’aides per-sonnelles, aux effets inflationnistes, pour qu’ilsoit plus efficace et plus juste.Claude Dilain observe que la chute de la pro-duction de logements n’est pas imputable auGouvernement socialiste car elle date de 2010AUSÉNATDÉBATSfoncier, devait s'assurer que cette indemni-té, relative à des constructions existantesacquises par le bailleur aux fins de lesdétruire, ne constituait pas l'un des élé-ments du prix du bail à construction; que,notamment, elle n'a recherché ni si le loyerdu bail était d'un niveau normal, ni si l'in-demnité en cause rémunérait un avantageoffert par le propriétaire bailleur, en sus dudroit de jouissance prévu par ce bail; qu'el-le a ainsi commis une erreur de droit“.Observations:Le Conseil d’État indique lescritères à retenir pour déterminer si lasomme perçue par le bailleur à construc-tion doit être qualifiée de revenu foncierou de prix de cession.Il faut notamment rechercher si le loyercorrespond à un niveau normal. On peuten déduire que si le loyer est à un niveaunormal, la somme encaissée s’apparente àun prix de cession alors que si le loyer estinférieur au niveau normal, la sommeencaissée correspond au loyer réduit etdoit logiquement être qualifiée de revenufoncier. (p.1235) et qu’en regard du nombre d’habi-tants, la production de constructions nou-velles n’est pas en retard par rapport à lamoyenne européenne. Il invite les maires àprendre leurs responsabilités pour construiredes logements sociaux. Aline Archambaudconteste que la loi Alur fasse ralentir laconstruction alors que ses décrets sont encoredans les tiroirs.Michel Le Scouarnec considère que les poli-tiques ségrégatives du logement ont organiséles ghettos de la République (p.1238). Jean-François Mayet suggère que les organismesHLM vendent une fraction de leur patrimoine.Charte de prévention des expulsionsLa ministre du logement répond qu’il estindispensable que la confiance revienne dansle secteur du logement. Elle constate que leschiffres de construction de 2014 ne sont pas siéloignés que cela de ceux de 2009. De plus ona construit plus de logements dans les zonestendues qu’entre 2007 et 2012. Certainesmesures n’ont pas encore produit leurs effets.5 priorités sont en œuvre: favoriser l’acces-sion à la propriété, simplifier les règles deconstruction, soutenir la construction deslogements sociaux, renforcer la mobilisationdu foncier et rénover les logements.La ministre souligne que la Commissionnationale de l’aménagement, de l’urbanismeet du foncier (CNAUF) a donné un coup d’ac-célérateur à la mobilisation des terrains del’État pour la construction de logementssociaux.Pour la loi Alur, qui nécessite 177 décrets, laministre affirme que les deux tiers des textesrelatifs à la partie logement auront été prisd’ici le printemps.L’encadrement des loyers se heurte à des dif-ficultés techniques, la ministre invite les col-lectivités à installer des observatoires pourrécolter les données. La GUL a été recentréedans un dispositif efficace et plus économe enfonds publics.Quant aux réformes de l’APL, elle indiqueque des groupes de travail dans les deuxassemblées se sont saisis de cette questionmais qu’il faut trouver des mesures équili-brées.En matière d’expulsion, les procéduresconcernant les ménages prioritaires en matiè-re de droit au logement seront suspenduestant que les préfets n’auront pas proposé derelogement (p.1244). Un décret concernantune charte de prévention des expulsions serapublié.
Stratégie patrimoniale10 mars 20155RÉGLEMENTATIONFaut-il préférer l’acquisition d’un immeuble en direct ou l’acquisition de la société qui ledétient?Le débat est ardu, comme en témoigne l’analyse des avocats de King & Spaldinglors d’une conférence du 5mars. Les implications de ce choix entre “asset deal” ou “sharedeal”, pour citer les termes qu’affectionnent les tenants de la terminologie anglo-saxon-ne, sont multiples. En voici un très bref aperçu au travers de la brassée de questions qui seposent.Elles sont d’abord fiscales. Le contexte est mouvant. Pascal Schmitzmentionne parexemple l’assouplissement de certaines règles applicables aux OPCI. Mais Aurélia de Virysouligne que le débat relève d’abord de l’arbitrage du vendeur. C’est à lui de décider s’ilvend l’actif ou la société. Passant en revue les divers régimes étrangers auxquels on peutrattacher l’opération, elle évoque notamment la prochaine ratification de l’avenant à laconvention fiscale franco luxembourgeoise qui remet en cause les modalités d’exonéra-tion de plus-value.Pour l’acquéreur, la situation est aussi différente suivant qu’il achète l’immeuble ou la socié-té. Ainsi par exemple, s’il acquiert la société, il récupère également la plus-value latente. Ilfaut aussi prêter attention à un éventuel litige sur la redevance pour création de bureauxdans le cas où des travaux importants n’auraient pas donné lieu à versement de redevance.On peut envisager une régularisation avec l’administration fiscale qui sera, soit menée parle vendeur avant la vente, soit menée par les deux parties et à coût partagé.Les enjeuxproprement juridiquessont également divers. S’agissant de la garantie de ladette, Pascal Schmitz rappelle que la mise en place d’un privilège pour prêteur de deniersest moins coûteuse qu’une prise d’hypothèque. Par ailleurs, la vente d’un immeuble sup-pose la fourniture d’une multitude de diagnostics, mais en pratique, lors de la vented’une société, et bien que cela ne soit pas une obligation légale, on demande égalementla production des diagnostics.L’existence de droits de préemption est aussi différente. Le droit de préemption urbain s’ap-plique en cas de vente d’immeuble, non en cas de vente de société. Pascal Schmitz évoqueégalement les possibles échanges de mails entre locataire et bailleur, celui-ci s’engageant àfaire des travaux, une obligation qui peut donc se trouver transférée à l’acquéreur.L’environnementest le troisième aspect à maîtriser en matière de vente. Joëlle Herschtelrappelle que l’obligation d’information qui pèse sur le vendeur n’est pas appréciée de lamême façon suivant qu’il est un professionnel ou non. Par ailleurs, si le terrain a abrité unétablissement classé pour la protection de l’environnement (ICPE), une information spéci-fique est à la charge du vendeur, qu’il soit ou non le dernier exploitant. Le vendeur doitdresser la liste des substances chimiques qui ont été utilisées sur le terrain. Il faut donc fai-re un diagnostic de l’état de pollution du sol, à joindre à l’acte de vente.La loi Alur a modifié cette obligation en imposant à l’acquéreur d’engager son action enrésolution de la vente ou en baisse de prix dans un délai de deux ans de la découverte de lapollution et en précisant que l’information vise la pollution qui rend le terrain impropre à sadestination. Ce qui suppose de préciser dans l’acte quelle est la destination envisagée.La loi Alur a créé des secteurs d’information sur les sols dans le périmètre desquels le vendeurdevra transmettra l’acquéreur les informations rendues publiques par l’administration. L’obli-gation d’information repose donc désormais non seulement sur le vendeur mais sur l’État. ANALYSE❘◗Daniel Wickersa été nommé associé dansle département immobilier du cabinet d’ex-pertise comptable Primexis. Le départementImmobilier est animé par Gérard Jolly. ❘◗Le cabinet d’avocats Wragge LawrenceGraham & Cose renforce avec l’arrive deJérôme Pentecosteet d’Emmanuel Paillard,spécialistes de droit public et de PPP.❘◗Le cabinet Veil Jourde(François deNavailles) a conseillé Foncière des Régionsdans son augmentation de capital.Acteurs 3,48 milliards d’euros: c’est lemontant de la collecte brute desSCPIen 2014. La collecte nette 2,93Md€) est en hausse de 16,6%. La capitalisation fin décembre2014 a atteint 32,87 Md€.Avec un taux de 5,08%, le ren-dement est à un niveau voisin de2013 (5,15%).(Source Aspim/IEIF 3 mars 2015)ChiffresTravaux d'équipement de l'habi-tation principale pour la transitionénergétique- Pour les DOM, un arrêté du 27févrieradapte les caractéristiques thermiques desmatériaux d'isolation des parois opaquespour le crédit d'impôt de l'article 200 quaterdu CGI. Exemple: l'isolation d'un mur enfaçade ou en pignon doit avoir une résistan-ce thermique supérieure à 1,5 m2K./W.- Le même texte intègre de nouveaux équi-pements dans la liste des dépenses éligiblesau crédit d'impôt. Exemples: système derecharge pour véhicules électriques, réparti-teurs électroniques placés sur les radiateurs.(J.O. du 1ermars, p.4009).Procédure intégrée pour le loge-mentUn décret du 25février a été publié enapplication de l'ordonnance du 3octobre2013. Il fixe les modalités de mise enœuvre de la procédure intégrée pour lelogement (PIL).L'article R 300-15 du code de l'urbanismedétermine l'autorité compétente pour lan-cer la procédure de mise en compatibilitédes documents d'urbanisme (SCOT, PLU…).Il s'agit principalement:- du préfet si la procédure est engagée parl’État,- du président de l'organe délibérant, sielle est engagée par une collectivité terri-toriale ou un groupement de collectivités.Il est prévu une consultation unique pouranalyser l'étude d'impact du projet, etl'analyse des incidences environnemen-tales des dispositions de mise en compati-bilité des documents d'urbanisme.L'autorité (préfet ou maire ou présidentd'EPCI notamment) transmet pour avis ledossier comportant:- la demande d'autorisation et l'étuded'impact,- le dossier de mise en compatibilité desdocuments d'urbanisme et d'adaptationdes autres documents (PPRI, PDU, PLH…mentionnés à l'article L 300-6-1).L'autorité compétente en matière d'envi-ronnement (ministre ou préfet de région)a trois mois pour émettre un avis. Cetteprocédure générale est complétée de dis-positions particulières pour les cas suivants:- mise en compatibilité d'un SCOT (art. R300-20 et R 300-21),- mise en compatibilité d'un PLU (art. R300-22 et R 300-23),- mise en compatibilité du schéma directeur dela région Ile-de-France (art. R 300-24 et suiv.).- mise en compatibilité de plus d'un docu-ment (art. R 300-27): il est procédé à uneenquête publique unique si les autoritéscompétentes ont désigné celle d'entreelles qui sera chargée de l'enquête.(Décret n°2015-218 du 25février 2015 relatifà la procédure intégrée pour le logement,J.O. du 27février, p.3779).
10 mars 20156RÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations12 février 2015Sénatp.315n°14203PatriciaSchillinger,PS, Haut RhinTarif des serruriersCommerceLa loi du 14 mars 2014 interdit aux professionnels defaire référence aux services publics dans leur commu-nication publicitaire, sauf accord de ces services. L'in-terdiction est assortie d'une amende administrativepouvant atteindre 100 000 . Mais il n'est pas envi-sagé de modifier les conditions de qualificationrequises des professions intervenant dans le dépan-nage à domicile ni de créer des tarifs réglementés.La sénatrice dénonçaitles facturations abusivespratiquées par des serru-riers et des pratiquesd’abus de faiblesse duclient.12 février 2015Sénatp.322n°13998Bernard Fournier,UMP, LoireEco-conditionnalitéEcologieL'éco-conditionnalité des aides à la rénovation (Eco-PTZ ou crédit d'impôtpour la transition énergétique) impose au bénéficiaire de faire appel à unprofessionnel du bâtiment répondant aux exigences proches de la charte“Reconnu garant de l'environnement” et fixées par les textes publiés au JOdu 18 juillet 2014. Le professionnel doit avoir suivi une formation, se soumet-tre à un audit de contrôle de réalisation sur le chantier et respecter un sys-tème de réclamation et de sanction. On compte plus de 25 000 entreprisestitulaires du signe de qualité RGE.12 février 2015Sénatp.328n°14005Roland Courteau,PS, AudeMise en place de l'eco-PTZ dans lescopropriétésLogementLa possibilité de délivrer un éco-PTZ aux syndicats de copropriétaires a étéouverte par la loi de finances pour 2011, l'article 103 de la loi du 22 mars2012. Le cadre réglementaire a été précisé par des textes publiés le 21décembre 2013. Un avenant type à la convention entre l'Etat et les établisse-ments de crédit a été approuvé par arrêté du 23 décembre 2014. La signa-ture de ces avenants est en cours, une rémunération plus importante desbanques que pour un éco-PTZ individuel a été prévue.17 février 2015ANp.1107n°61912Marie-Jo Zimmer-mannUMP, MosellePlafonnement de lataxe d'habitationBudgetLes contribuables peuvent bénéficier d'un plafonnement de leur taxe d'habitationpour la fraction de taxe qui excède 3,44 % de leur revenu fiscal de référence,diminué d'un abattement. En principe, le dégrèvement est pratiqué d'office parl'administration. Les contribuables qui auraient reçu un avis ne tenant pas comptedu plafonnement peuvent en demander le bénéfice par réclamation.17 février 2015ANp.1113n°52167Bernard RomanSRC, NordBaux commerciaux etrésidences de tourismeArtisanatPour protéger les investisseurs qui ont acquis des logements des résidencesde tourisme,la loi a interdit à l'exploitant de résilier le bail lors d'uneéchéance triennale. En cas de vacance avant la location à un nouvelexploitant, il est admis un délai d'un an avant la remise en cause de la défis-calisation. Enfin, la loi Alur a interdit, pour les locaux à usage collectif com-posé d'équipements et de services communs, qu'ils fassent l'objet d'un ou deplusieurs lots distincts vendus à un propriétaire.17 février 2015ANp.1133n°70171Annie Le Houer-ou,App. SRC, Côtes-d'ArmorMalfaçons en cas detravauxCommerceLa loi a renforcé la protection des contractants desentreprises artisanales en instaurant un contrôle deschambres de métiers. Les professionnels doivent établirun devis pour tous travaux excédant 150 (dépan-nage, réparation pour travaux de maçonnerie, menuis-erie, couverture, etc). Devis et factures doivent men-tionner les coordonnées de l'assureur ou de garant.Réf. de texte : loi du 18juin 2014 (loi Pinel).17 février 2015ANp.1184n°13174Jeanine Dubié,RRDP, Hautes-Pyrénées Taxe d'habitation en casde colocationEconomieLa taxe d'habitation est établie au nom des personnes qui ont la disposition ou lajouissance des locaux imposables. En cas d'occupation indivise, il n'y a qu'une seuleimposition. En cas de colocation, l'imposition peut être établie au nom de l'un quel-conque des occupants. L'exonération de taxe d'habitation est accordée lorsque lerevenu de chaque foyer fiscal n'excède pas la limite de l'article 1417 I du CGI. Pour leplafonnement de la taxe en fonction du revenu, le revenu à prendre en compte s'en-tend de la somme des revenus fiscauxdes personnes au nom desquelles l'impositionest établie et, s’ils excèdent la limite d’exonération, les revenus des cohabitants.17 février 2015ANp.1202n°65415Marc Le Fur,UMP, Côte d’Ar-morANRU rapport de laCour des comptes VilleLe cœur des missions historiques de l'ANRU a étéaugmenté avec les missions qui lui sont confiéesdans le cadre des programmes d'investissementd'avenir. Le commissariat général à l'investissementpeut confier des missions à un opérateur au seind'une liste de 9 organismes, dont l'ANRU. Certainescomme villes et territoires durables sont proches desmissions de l'ANRU. D'autres comme « internatsd'excellence » se justifient par la connaissance del'ANRU du dialogue avec les collectivités territoriales.La Cour des comptespréconisait de limiter lesactions confiées à l'AN-RU à celles liées à soncœur d'activité.19 février 2015Sénatp.398n°13478Agnès Canayer,UMP, Seine-Mar-itimeRègles d'un lotissementLogementLes règles d'urbanisme contenues dans un lotissement sont caduques après un délaide 10 ans à condition que le périmètre du lotissement soit couvert par un PLU ou undocument en tenant lieu (art. L 442-9 code de l'urb). La loi ALUR a supprimé le droitau maintien des règles du lotissement dont bénéficiaient les colotis après le délai de10 ans. Pour les lotissements qui avaient mis en œuvre ce droit, les règles ont cesséde s'appliquer depuis le 27 mars 2014. La liste des lotissements dont les règles d'ur-banisme ont été maintenues est annexée au PLU, uniquement à titre informatif.À nos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
10 mars 20157NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSAGENDACabinets ministérielsLogement: Sont nommés au cabinet deSylvia Pinel:- Sophie Duval: directrice adjointe du cabi-net, en remplacement de Claude Fleutiaux,- Maximilien Mézard: chef adjoint de cabi-net, conseiller.- Julie Lavet: conseillère parlementaire.(Arrêté du 23février 2015, J.O. du 25 fév., @).Décentralisation: Pierre Bergèsest nom-mé directeur adjoint du cabinet de Maryli-se Lebranchu. (Arrêté du 21février 2015,J.O. du 25février, @).Administration centraleDREAL: Annick Bonnevilleest nomméedirectrice régionale de l'environnement,de l'aménagement et du logement de larégion Pays de la Loire.(Arrêté du 11février 2015, J.O. du 26 fév. @).MagistratureTA: Robert Le Goffest nommé présidentdu tribunal administratif de Caen.(Arrêté du 24février 2015, J.O. du 27 fév. @).Organismes publicsMédiateur du crédit: Fabrice Pesinestnommé Médiateur national du crédit,auprès du secrétaire général des ministèreséconomiques et financiers.(Arrêté du 26 février 2015, J.O. du 28, @)Conventions collectivesEconomistes de la construction etmétreurs-vérificateurs: l'avenant n°9 du6mars 2013 à l'avenant n°4 du 20janvier1999 relatif à la prévoyancea été étendupar arrêté du 17février 2015.(J.O. du 25 fév. p.3561).Gardiens, concierges et employés d'im-meubles: l'accord 6décembre 2013 relatifaux régimes de prévoyance et de frais desantéa fait l’objet d’un arrêté d’extensiondu 17février.(J.O. du 25 fév. p.3561).Cotisations CGLLSLa déclaration et le paiement des cotisa-tions à la CGLLS ont lieu par voie électro-nique sur le site de la CGLLS.Pour 2015, les barèmes sont les suivants:- Taux de cotisation: 1,37 %.- Réduction par allocataire des allocationsde logement (ALF et ALS): 36.- Réduction par logement ou logementfoyer situé dans un quartier prioritaire dela politique de la ville: 29euros.- Réduction par logement ou logementfoyer ayant fait l'objet d'une premièremise en service en 2014: 720euros.- Cotisation due au titre de l'ANCOLS:0,06 % des loyers.Sont publiés en annexe les modalités dedéclaration. Elles doivent être remises dansles 45 jours suivant le 24février 2015.(Arrêté du 11février 2015 fixant les modali-tés de déclaration, de calcul et de paiementde la cotisation due à la Caisse de garantiedu logement locatif social (CGLLS) et de lacotisation due à l'Agence nationale decontrôle du logement social (ANCOLS), J.O.du 24 fév. 2015, p.3475).DiagnosticsLes détenteurs de sources radioactives scel-lées usagées doivent faire reprendre leursource usage périmée pour leur élimina-tion (art. R1333-52 du code de la santépublique). Ils peuvent le faire soit auprèsde leur fournisseur d'origine, soit auprèsde tout fournisseur ou de l'Agence natio-nale pour la gestion des déchets radioac-tifs (ANDRA). Le fait de conserver unesource usagée ou périmée est punid'amende (art. R 1337-14-1 du CSP).Ce texte est donc susceptible de concernerles diagnostiqueurs qui utilisent, pour ladétection du plomb dans les peintures, desoutils contenant une source radioactive.(Décret n°2015-231 du 27février 2015 relatifà la gestion des sources radioactives scelléesusagées, J.O. du 1ermars, p.4003).Tribunal des conflitsUn décret d'application de la loi du16février 2015 sur le Tribunal des conflits(art. 13) a été publié.Le nouveau texte permet à toute juridic-tion, qui est saisie d'une difficulté sérieusede compétence, et pas seulement auConseil d’État et à la Cour de cassation, desaisir le Tribunal des conflits.Autre nouveauté: la création d'une procé-dure de question préjudicielle. Lorsqu'unejuridiction est saisie d'un litige qui soulèveune question qui dépend de l'autre ordrede juridiction, elle peut elle-même saisirl'autre juridiction de cette question.« Lorsque la solution d'un litige dépendd'une question soulevant une difficultésérieuse et relevant de la compétence dela juridiction judiciaire, la juridiction admi-nistrative initialement saisie la transmet àla juridiction judiciaire compétente » (art.R 771-2 nouveau du code de justice admi-nistrative). Une procédure analogue s'ap-plique pour le cas inverse.(Décret n°2015-233 du 27février 2015 relatifau Tribunal des conflits et aux questions pré-judicielles, J.O. du 1ermars, p.4005).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 593UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE19 mars 2015(Central Seine,42 quai de la Rapée, Paris XIIe).Les étudiants du mastère Manage-ment de l’Immobilier et des Ser-vices de l’ESTP organisent uneconférence sur le thème desrisques et des opportunitéslors des évaluations immobi-lières”. Débat animé par Chris-tine Rey du Boissieu (CSN) etJean-Pierre Taravella (Kurt Sal-mon).Contact: sanaa.montandon@gmail.com.AU FIL DU J.O.
10 mars 20158PRÉSIDENTDUCSN>Emmanuel Macron a renoncé à son sys-tème de corridor tarifaire pour les hono-raires des notaires. Qu’en pensez-vous?J.-L.V.: “Nous sommes déterminés à faireévoluer un texte qui menace la sécurité dudroit et l’équilibre économique de nos profes-sions. Depuis 2012, le chiffre d’affaires denotre profession a reculé de plus de 10% etnotre résultat de plus de 30%. Contrairementà ce qui a pu se dire, nous n’avons pas gagné:le corridor tarifaire est remplacé par un systè-me de remise qui est tout aussi dangereux.”>Quel est le système de rémunération quiest mis en place?J.-L.V.: “La loi fixe un principe et le détailde la réglementation est renvoyé à des textesréglementaires. On distinguerait trois tarifs.Pour les actes, d’après le rapporteur RichardFerrand, de moins de 100000€, le tarif seraitfixe. Pour les actes compris entre 100000€ et300000€, le tarif serait proportionnel avecune faculté de remise. Au-delà de 300000€,le tarif serait proportionnel avec un systèmede péréquation.La remise serait encadrée par un minimumet un maximum et imposerait un choix dunotaire; elle serait affichée et obligatoire-ment appliquée à tous ses clients. Il fautrevenir au bon sens: le système, trop com-plexe et dangereux, doit être abandonné.”>Quel est l’objectif de cette péréquation?J.-L.V.: “Son but serait à la fois d’aider lesoffices des secteurs les moins porteurs et definancer l’aide juridictionnelle. Or nousconsidérons que ce n’est pas au notariat definancer l’aide juridictionnelle. Alors que leministre est favorable à la transparence,nous estimons que ce mélange entre unerémunération et une taxe va contribuer àl’opacité des tarifs.”>Qu’en est-il de la liberté d’installation?J.-L.V.: “Les déclarations du ministre vontdans le sens de ce que nous souhaitons maisnon le texte adopté: le texte distingue leszones carencées dans lesquelles il y auraitune liberté d’installation et les zones pour-vues où le ministre pourrait s’opposer à l’ins-tallation d’un notaire. Or le ministre a décla-ré devant l’Assemblée nationale qu’il pour-rait y avoir une opposition du ministre de lajustice à l’installation dans les zones caren-cées et pas de liberté d’installation dans leszones pourvues. Nous estimons que l’instal-lation d’un notaire doit rester régulée, y com-pris dans les zones carencées.”>Vous contestez également le projet d’in-terprofession?J.-L.V.: “Alors que le Gouvernement sou-haite favoriser la simplification, il entendremettre en cause un décret qui ne date quede mars2014. Laissons vivre ce texte avantde le réformer! Nous souhaitons que lesprofessionnels conservent le contrôle desstructures dans lesquelles ils travaillent. Laséparation des métiers est au droit ce que laséparation des pouvoirs est au politique.Nous sommes favorables à une interdiscipli-narité, mais dans le respect des particula-rismes de chaque profession.”>Quelles sont vos propositions?J.-L.V.: “Nous avons rédigé 22 propositionsd’amendements que nous transmettons auxsénateurs. Nous revendiquons ce lobbyingqui est pratiqué en toute transparence.Nous demandons que l’Autorité de laconcurrence soit sortie du texte. D’ailleursson président a demandé un complément debudget de 7millions d’euros pour assumerses nouvelles missions. Sur 5 ans, cela repré-sente 35millions d’euros. Dans une périodede pénurie budgétaire, cela paraît exorbitantpour rédiger une carte des études notarialeset donner un avis!Pour les tarifs, nous proposons de garder unsystème redistributif afin que les honorairessur les actes plus importants contribuent aufinancement des actes facturés à un prixinférieur au prix de revient. Nous deman-dons de supprimer le financement de l’aidePierre-Luc Vogel : “Nous ne lâcherons rien”Les notaires sont déterminés à faire évoluer les dispositions de la loi Macron qui lesconcernent. S’il le faut, ils sont prêts à redescendre dans la rue. Entretien avec le pré-sident du Conseil supérieur du notariat.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineINTERVIEWjuridictionnelle. S’il faut financer l’aide juri-dictionnelle, alors toutes les professions juri-diques doivent y être soumises.”>Quel est le calendrier du texte?J.-L.V.: “Le projet de loi doit être débattu encommission spéciale le 25mars, en séancepublique le 7avril et adopté fin mai oudébut juin à l’Assemblée.”>L’intervention de l’Autorité de la concur-rence et l’omniprésence du ministre del’économie dans les débats augurent-ellesd’un changement de tutelle du notariat?J.-L.V.: “La prochaine étape serait-elle deplacer les experts-comptables sous la tutellede la chancellerie? Il faut que les professionsdu droit restent sous la tutelle du ministèrede la justice. L’Autorité de la concurrencenous connaît d’ailleurs mal, elle pensait parexemple que le notariat avait un monopolepour la rédaction des baux! Il est choquantqu’une réforme des professions juridiquessoit débattue sans l’intervention de la Gardedes sceaux.”>Le texte pourrait-il être censuré par leConseil constitutionnel?J.-L.V.: “Un point par exemple pose problè-me: il est prévu une indemnisation pour leprofessionnel qui subit un préjudice du faitde l’installation d’un nouveau notaire. Maisil est envisagé que l’indemnité soit mise à lacharge de celui qui s’installe. Or nous pen-sons qu’il revient à l’État d’assumer la res-ponsabilité financière d’une telle décision”.>Le ministre de l’économie a évoqué desmenaces de mort émanant de l’un de vosconfrères…J.-L.V.: “Cela relève sans doute davantaged’une mauvaise blague de potache. Mais j’aidemandé à la chambre régionale de Corsed’engager une procédure disciplinaire”.>Vous ne constatez aucun élément positifdans ce projet de loi?J.-L.V.: “Nous sommes d’accord avec certainsdes objectifs du projet comme l’améliorationde l’accueil des jeunes ou la révision de notretarif mais absolument pas sur les moyens pro-posés pour y parvenir, c’est le résultat de l’ab-sence de dialogue depuis le lancement de ceprojet qui a été très mal engagé.”