lundi 4 août 2025

JURIShebdo Immobilier n° 621 du 17 novembre 2015

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Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux loi de 1948 : Quand la vétusté imputable au bailleur empêche le locataire d’entretenir les lieux
Baux d’habitation : Reprise pour habiter une pièce voisine du logement du bailleur
Baux commerciaux : Confusion entre le bailleur et le sous-locataire.
Droit direct du sous-locataire à l’égard du bailleur
Copropriété : Répartition obligatoire des tantièmes
Vente d’immeubles : Droit de préemption de la SAFER. Renonciation à la vente
Droit de propriété : Éboulement de terrain. Responsabilité pour défaut d’entretien
– 4 – Au Parlement –
A l’Assemblée : impôts locaux / Fusion CSG – impôt sur le revenu /
Logements sociaux ; l’État reprend la main
Au Sénat : territoires ruraux / Prévention des risques / Gens du voyage / Adaptation de la société au vieillissement
– 5 – Réglementation –
Droit de saisine de l’administration par voie électronique
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Agenda –
Liste des pièces pouvant être demandées à un candidat locataire
– 8 – Rencontre –
Sylvia Pinel et Christian Eckert présentent le PTZ applicable en 2016

jugé>Un bailleur de locaux d’habitation peutreprendre une pièce louée, même s’il habitelui-même déjà l’immeuble (CA Paris,6novembre2015, p.2).répondu>En matière d’équipement électriques, ilest possible d’obtenir des attestations partranches de travaux (voir p.6).présenté>Sylvia Pinel et Christian Eckert ont présen- le 9novembre les modalités du nouveauPTZ. La réforme, présentée par amendementdu Gouvernement au projet de loi definances, a été adoptée le 12novembre parles députés (p.8).publié>La liste des pièces justificatives qui peu-vent être demandées à un candidat locataireou à la caution, en application de la loiAlur, a été publiée par décret du6novembre (p.7).>Un décret du 5novembre2015 met enœuvre le droit de saisir l’administration par voieélectronique. Les ministres ont ensuite publiéune liste d’exceptions à ce principe. Elles sontsoit permanentes, soit temporaires (p.5).programmé>L’État envisage une “profonde réforme de laredevance pour création de bureaux” (p.4).débattu>Les sénateurs ont adopté le 28octobre en2electure le projet de loi relatif à l’adapta-tion de la société au vieillissement (p.5)chiffré>Après les annonces du Gouvernement le9novembre, le nombre de bénéficiaires du PTZdevrait passer de 48000 en 2014 à 120000 en2016, selon le Crédit Foncier (p.8).Les députés votent la réforme du PTZLe Gouvernement a annoncé par la voix conjointe de laministre du logement et du secrétaire d’État au budget la réfor-me du prêt à taux zéro (p.8). En simplifiant ses modalités d’at-tribution, le Gouvernement prévoit d’en augmenter l’attrait.Selon le Crédit Foncier, le volume des prêts distribués devraitplus que doubler. Voici de quoi remonter le moral des profes-sionnels du logement. Si les ventes repartent à la hausse, comme entémoignent les statistiques de ventes publiées par la FPI pour le 3etrimestre, elles sont surtout portées par les ventes aux investisseurs.Soutenir la demande des accédants à la propriété devrait donc per-mettre de relancer également ce segment du marché. D’ailleurs, unbouquet d’approbations a accueilli cette annonce.L’Assemblée nationale a aussitôt adopté la mesure dans le cadredes articles non rattachés. Un amendement n°1154 a été présen- par Christian Eckert le 12novembre. La rapporteure, ValérieRabault, a fait part de son soutien. Daniel Goldberg a approuvécette réouverture complète du PTZ, tout en observant que le dis-positif est trop changeant et aurait besoin de stabilité. Le mêmedéputé redoute par ailleurs un effet inflationniste du dispositif etil demande pour le combattre une charte d’engagement signéepar les professionnels pour que les prix soient maîtrisés. Il consi-dère enfin qu’il faut travailler à la sécurisation des accédants.Pour les Républicains, Marie-Christine Dalloz a aussi fait part deses critiques sur la modification trop fréquente des critères d’at-tribution du prêt. L’amendement a été adopté.La production réglementaire de la semaine se traduit par la publi-cation d’un texte très attendu des professionnels de la transactionlocative en matière de logement: le décret qui fixe la liste des piècesque le bailleur, ou son mandataire, peut demander au candidatlocataire et la liste de celles qu’il peut demander à la caution. La loiAlur a renversé le principe: au lieu de fixer une liste de pièces inter-dites, la loi (art. 22-2 de la loi de 1989) dresse désormais une listelimitative de documents que le bailleur peut exiger. Rappelons quela violation de cette disposition est passible d’une amende adminis-trative de 3000euros pour une personne physique et de 15000pour une personne morale (p.7).Un autre texte mérite attention d’un point de vue très pratique: undécret du 5novembre2015 concerne le droit de saisir l’administra-tion par voie électronique. Il est décliné pour chaque ministèreconcerné par un texte spécifique. Ainsi un autre décret du mêmejour fixe la liste des demandes qui font exception au principe enmatière d’urbanisme. La plupart sont temporaires. C’est le cas desdemandes de permis de construire, de permis de démolir, de certifi-cat d’urbanisme ou de permis d’aménager. Jusqu’au 7novembre2016, il n’est donc pas possible de procéder à la demande par voieélectronique, mais après cette date, cette faculté sera ouverte. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 62117 NOVEMBRE 2015ISSN1622-141916EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux loi de 1948: Quand la vétusté imputable au bailleur empêchele locataire d’entretenir les lieuxBaux d’habitation: Reprise pour habiter une pièce voisine du loge-ment du bailleurBaux commerciaux: Confusion entre le bailleur et le sous-locataire.Droit direct du sous-locataire à l’égard du bailleurCopropriété: Répartition obligatoire des tantièmesVente d’immeubles: Droit de préemption de la SAFER. Renoncia-tion à la venteDroit de propriété: Éboulement de terrain. Responsabilité pourdéfaut d’entretien- 4 -Au Parlement-A l’Assemblée: impôts locaux / Fusion CSG - impôt sur le revenu /Logements sociaux; l’État reprend la mainAu Sénat: territoires ruraux / Prévention des risques / Gens du voyage /Adaptation de la société au vieillissement- 5 -Réglementation-Droit de saisine de l’administration par voie électronique - 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Agenda-Liste des pièces pouvant être demandées à un candidat locataire- 8 -Rencontre-Sylvia Pinel et Christian Eckert présentent le PTZ applicable en 2016SOMMAIREEDITORIALAu SIMI du 2 au 4décembre, retrouvez-nous stand F103.Venez découvrir le numéro2de Construire la ville
17novembre 20152BAUXDHABITATION- BAUXCOMMERCIAUXBaux d’habitation, loi de 1948Quand la vétusté imputable aubailleur empêche le locataire d’en-tretenir les lieux(Cass. Civ. 3e, 5 nov. 2015, n°1218, FS-P+B,cassation partielle, pourvoi n°14-23693)Un litige remontant à 1989 avait conduit àrequalifier un bail conclu en 1978, commerelevant de la loi de 1948. Le bailleurdemandait un rappel de loyer et le locatai-re demandait des dommages-intérêts pourpréjudice de jouissance.La Cour de cassation confirme la décisionrelative à l’entretien, mais la censure surl’indexation du loyer;“Attendu qu’ayant souverainement retenuqu’il était impossible aux locataires d’entre-tenir correctement un immeuble vétuste etqu’il ne pouvait leur être reproché le faitque ce manque d’entretien avait aggravécette vétusté alors qu’il appartenait au pro-priétaire de réaliser les travaux de nature ày remédier, la cour, d’appel […] a pu endéduire que la demande du bailleur au titredes réparations locatives n’était pas fondéeet a, par ces seuls motifs, légalement justifiésa décision”.L’arrêt est aussi validé en ce qu’il condamnele bailleur à réparer un préjudice de jouis-sance en raison de la nécessité de remplacerune chaudière vétuste et une installationélectrique.En revanche, il est censuré au visa desarticles27, 30 et31 de la loi de 1948 et dudécret du 10décembre 1948 sur le calcul duloyer :“Attendu que, pour accueillir la demandede rappel de loyer, l’arrêt retient que laclause d’indexation annuelle sur l’indice dela construction insérée dans le bail est sansaucun rapport avec le mécanisme de révi-sion du loyer prévu par l’article 32 bis de laloi du 1erseptembre 1948 en cas de modi-fication des éléments ayant servi de base àla détermination du loyer ;Qu’en statuant ainsi, alors que le loyerdevait être fixé selon les règles d’ordrepublic prévues par la loi du 1erseptembre1948 qui sont exclusives de l’applicationd’une clause d’indexation conventionnelle,la cour d’appel a violé les textes susvisés”.L’arrêt est aussi cassé pour ne pas avoir pré-cisé le nombre de pièces retenues commehabitables et permettant d’apprécier si lelogement était sous-occupé au sens de l’ar-ticle 27 de la loi de 1948.Observations:1. Sur la loi de 1948, la Courde cassation confirme que le régime decalcul du loyer, basé sur le calcul de la sur-face corrigée, en fonction d’un barèmerévisé annuellement, est exclusif d’indexa-tion. Il n’y a donc pas lieu de se référer àl’ICC, pas plus qu’à l’IRL.L’article 27 permet une majoration duloyer de 50% pour les logements insuffi-samment occupés (nombre de pièces supé-rieur de plus de deux au nombre de per-sonnes, cf. art. R 641-4 du CCH). Mais ilfaut que le juge indique le nombre depièces habitables pour que la Cour de cas-sation puisse exercer son contrôle.2. Plus généralement, s’agissant de l’obli-gation d’entretien du locataire, cet arrêtmontre qu’elle cède lorsque le logementest vétuste et que les réparations incom-bent donc au bailleur.Reprise pour habiter. Une pièceannexe au logement du bailleur(CA Paris, Pôle 1, ch. 8, 6 nov. 2015, n°14-20325)Un bail d’habitation avait été conclu le14décembre 2004. Les héritiers du bailleuravaient adressé un congé le 5juin 2013 àeffet du 7décembre 2013. La locatairecontestait le caractère meublé de la loca-tion, revendiquait l’application de la loi du6juillet 1989 et soutenait que le bénéficiai-re de la reprise ne pouvait habiter le loge-ment loué (pièce de 9 à 10m2) puisqu’ilhabitait déjà dans le même immeuble.La cour d’appel rejette ces arguments, rele-vant notamment que le congé reproduisaitl’article 15 de la loi de 1989, respectait ledélai de six mois et mentionnait le bénéfi-ciaire de la reprise et son adresse.“Considérant que la qualification du bail,meublé ou non, ne constitue pas unecontestation sérieuse dès lors que lesbailleurs ont appliqué d’eux-mêmes le statutdes baux d’habitation de la loi du 6juillet1989 revendiqué par la locataire; […]Considérant, sur le caractère sérieux dumotif de reprise tel que contesté par MmeR.,les bailleurs répliquent, sans être utilementcontredits par l’appelante, que la pièceoccupée par elle est contiguë à l’apparte-ment de M. V. ce qui lui permettra d’agran-dir celui-ci.”La cour confirme donc l’ordonnance ayantconstaté la validité du congé.Observations:Cet arrêt autorise donc lareprise pour habiter d’une pièce annexe,en faveur d’une personne habitant lemême immeuble. Dans le même sens, laCour de cassation avait admis qu’il importepeu que le bailleur dispose d’un apparte-ment libre de toute occupation dans lemême immeuble (Civ. 3e, 19mai 2004).Selon un arrêt d’appel, le fait pour lebailleur de disposer d’autres possibilités delogement, y compris à proximité de celuiobjet de la reprise et même semblant cor-respondre davantage à ses besoins ne suf-fit pas à caractériser la fraude (CA Ver-sailles, 6 nov. 1998).Baux commerciauxConfusion entre le bailleur etle locataire. Droit direct du sous-locataire à l’égard du bailleur(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 28 oct. 2015,n°12/10564)Une SCI avait conclu un bail en 1998. En2003, le locataire avait consenti une sous-location partielle à effet de 1998. En 2007,le locataire avait adressé congé au sous-locataire avec refus de renouvellement etdénégation du droit au statut pour carencedans le règlement des loyers.Lors de la procédure, le sous-locataire esti-mait qu’il bénéficiait d’un droit direct aurenouvellement du bail notamment car lebailleur avait donné son consentement à lasous-location. La cour d’appel accueille cet-te demande. Elle relève les faits suivants: unacte de délégation de paiement des loyersdus par le locataire à la SCI, une actionconjointe de la SCI et du locataire pour voirconstater la perte de la chose louée au sous-locataire, un acte par lequel le SCI indiqueau locataire qu’elle renonce à participer auxactes de sous-location qu’elle autorise.Le sous-locataire soutenait aussi que laconfusion entre les personnes de la SCI etdu locataire permettait le droit direct:“La société Viande à Gogo [sous-locataire]fait valoir que par application des disposi-tions de l’article 1234 du code civil ou enco-re celles de l’article 1300 du code civil, uneconfusion s’est opérée entre M. J. et la SCI E.dont l’intégralité des parts a été acquise parM.J au profit de la SCI J dont il est l’associéunique et le gérant, devenant propriétairede l’ensemble immobilier et bailleur de laSARL Viande à Gogo, que le bail principalliant la SCI E. à M.J., a disparu, ouvrant undroit de la SARL Viande à Gogo à l’égard dela SCI E. dans la mesure M. J.a déposéune demande de démolition totale deslieux situés XX rue Saint Denis à Aubervil-liers, écrivant par LR à la mairie d’Aubervil-liers en tant que gérant de la société E qu’iln’avait aucun locataire, ce qui constituel’aveu qu’il n’existe plus de bail principalentre la société E. et M. J.;Cet aveu suffit à établir qu’il n’existe plus debail principal liant la société E à son locatai-re principal sur le site devant être démoli;JURISPRUDENCE
Il s’ensuit que la société Viande à Gogoréunit les conditions pour obtenir directe-ment du bailleur principal le renouvelle-ment de son bail et donc en présence d‘uncongé refus de renouvellement le paiementd’une indemnité d’éviction de la part de lasociété E. bailleresse principale”.La cour d’appel fixe alors le montant de l’in-demnité d’éviction, pour ce commerce deviande halal en gros et demi-gros. Elle jugeque la clientèle n’est pas de proximité etpourra se déplacer dans le nouvel emplace-ment du fonds et donc que le fonds esttransférable sans perte significative declientèle. L’indemnité est fixée à 300000.Observations:Lorsque les qualités debailleur et locataire se trouvent réuniesdans la même personne, il en résulte uneconfusion de droit qui éteint les créances(cf. art. 1300 du code civil). Mais cetteconfusion, au sens de l’article 1300, quientraîne la disparition du bail principal,n’entraîne pas la résiliation de la sous-loca-tion (Civ. 3e, 2 oct. 2002). Dans l’arrêt rap-porté, la cour d’appel en déduit le droit dusous-locataire à obtenir le renouvellementde son bail directement du bailleur princi-pal et à défaut, le paiement d’une indem-nité d’éviction.CopropriétéRépartition obligatoire des tan-tièmes(Cass. Civ. 3e, 5 nov. 2015, 1220, FS-P+B,rejet, pourvoi n°14-21846)Un copropriétaire avait obtenu l’annulationd’une assemblée au motif que les PV d’as-semblée justifiant de la répartition conven-tionnelle des tantièmes tels que retenuepar l’assemblée n’étaient pas des élémentsde preuve suffisants de sorte que les droitsde vote étaient fondés sur une répartitionarbitraire des tantièmes.La Cour de cassation confirme la décision:“Mais attendu qu’ayant relevé que l’étatdescriptif de division du 23mars 1965, seuldocument produit relativement à l’organi-sation de l’immeuble, définissait les diffé-rents lots le composant mais ne leur attri-buant aucune part chiffrée de tantièmes depropriétéet constaté que le syndicat se bor-nait à affirmer que les tantièmes retenuspar l’assemblée étaient ceux qui avaienttoujours été appliqués, y compris par lasociété [copropriétaire ayant engagé lerecours], la cour d’appel a retenu, à bondroit, que l’assemblée générale du14décembre 2011 devait être annulée àdéfaut de justification d’une répartition destantièmes de copropriété opposable auxcopropriétaires;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé;Par ces motifs: rejette”.Observations:La situation était inhabituel-le: l’état descriptif de division ne compor-tait pas d’attribution chiffrée de tantièmesde copropriété. Le syndicat fonctionnaitsur un simple usage. Le copropriétairerequérant avait donc obtenu l’annulationde l’assemblée ayant perpétué cet usage. Iln’invoquait pas une autre répartition, maisla fragilité juridique de la répartition prati-quée a suffi à faire annuler l’assemblée.Après cette décision, il reste au syndicat àfaire compléter l’état descriptif pour pou-voir à l’avenir fonctionner valablement.Vente d’immeubleDroit de préemption de laSAFER. Renonciation à la vente(Cass. Civ. 3e, 5 nov. 2015, n°1183, FS-P+B,rejet, pourvoi n°14-21854)Un contrat de vente avait été conclu sur desterrains agricoles. Le notaire avait adressé àla SAFER la déclaration prévue à l’article R143-9 du code rural. La SAFER avait notifiésa décision de préemption mais le vendeuravait alors renoncé à la cession. La SAFERvoulait obtenir la vente forcée mais la courd’appel avait rejeté la demande. La Cour decassation confirme la décision:“Mais attendu qu’ayant retenu à bon droitquela déclaration prévue à l’article R 143-9précité ne vaut pas offre de vente, de sorteque la notification par la SAFER de son droitde préemption n’a pas eu pour effet derendre la vente parfaite, la cour d’appel ena exactement déduit, sans modifier l’objetdu litige ni violer le principe de la contra-diction […] que la venderesse pouvait vala-blement revenir sur sa décision de vendre”.Le pourvoi est rejeté.Observations:En cas de vente d’un terrainagricole, le notaire doit informer la SAFERdes conditions de la vente projetée. L’ar-ticle R143-6 prévoit que la SAFER qui exer-ce le droit de préemption notifie au notai-re sa décision.La notification à la SAFER vaut-elle offrede vente ? Si la réponse était positive, laSAFER pourrait exiger la vente forcéepuisque son accord vaudrait vente. Mais laCour de cassation juge que cette déclara-tion ne vaut pas offre de vente. Le ven-deur peut donc valablement renoncer àvendre.Droit de propriétéÉboulement de terrain. Respon-sabilité pour défaut d’entretien(Cass. Civ. 3e, n°1216, FS-P+B+R+I, rejet, pour-voi n°14-20845)Lors de la tempête de 1999, des rocherss’étaient éboulés sur un terrain situé encontrebas. Les propriétaires de la maisonsituée en contrebas avaient assigné le pro-priétaire du fonds situé en recul des rocherset les auteurs de leurs vendeurs. La courd’appel les avait condamnés à payer auxpropriétaires de l’immeuble en contrebasdes travaux nécessaires à la consolidationde la falaise et pour privation de jouissance.Après expertise, la cour d’appel avait relevéque le terrain initial avait fait l’objet de divi-sion et de vente de la partie basse et de lapartie haute mais que la partie intermédiai-re, étaient situés la falaise et les rochers,n’avait pas été vendue. Le propriétaire ini-tial invoquait deux raisonnements pouréchapper à sa responsabilité: l’usucapion dela part de l’acquéreur et l’abandon de pro-priété. Les deux sont rejetés.“Mais attendu, d’une part, que les consortsL. ne s’étant prévalus d’aucun acte manifes-tant leur volonté de renoncer à leur droit depropriété et n’ayant invoqué les conditionsdans lesquelles la falaise aurait pu, dans cecas, devenir sans maître, le moyen est nou-veau, mélangé de fait et de droit, et partantirrecevable;Attendu, d’autre part, qu’ayant exactementretenu que seul celui qui revendique la pro-priété d’une parcelle peut invoquer la pres-cription acquisitive à son profit et relevéque, si l’éboulement était intervenu à la sui-te d’une tempête, il trouvait sa cause dansle défaut d’entretien permettant de conso-lider les lieux au fil du temps afin d’en assu-rer la stabilité et l’équilibre, la cour d’appel[…] qui n’a pas dénié aux consorts L. le droitd’abandonner leur droit de propriété sur lafalaise et ne leur a pas opposé l’autorité dela chose jugée attachée à une décision àlaquelle ils n’étaient pas partie et qui en adéduit à bon droit qu’ils étaient tenus àréparation, a légalement justifié sa déci-sion;Par ces motifs: rejette”. Observations:Sur le fond, la Cour de cas-sation confirme la responsabilité du pro-priétaire du terrain dont les rochers ont,par éboulement, causé des dégâts au pro-priétaire du fonds situé en contrebas.Pour rejeter les arguments du propriétaireresponsable, la Cour de cassation rappelle17novembre 20153PROPRIÉTÉ- VENTEJURISPRUDENCE
17novembre 20154Impôts locauxRépondant à une question orale de Christi-ne Pires Beaune, sur l’imposition au titre desimpôts locaux de nombreuses personnesqui en étaient exonérées, le secrétaire d’Étatau budget indique qu’un amendement doitrelever les seuils à partir desquels les retrai-tés, veufs, ou personnes handicapées peu-vent bénéficier d’exonération d’impôtslocaux (JO AN déb. 21 oct. p.8413).Concentration de l’IROlivier Dassault interpelle le Gouverne-ment sur la concentration de l’impôt sur lerevenu. Christian Eckert lui répond que sien aujourd’hui 10% des Français paient67,4% de l’IR, en 2011, les 10% les plusriches en payaient 72% (p.8417).Maires bâtisseursSylvia Pinel a indiqué aux députés que pourfaire émerger des projets d’aménagement etde logement, l’État allait signer des contratsd’intérêt national dans les six mois à venirdans 15 territoires d’intérêt national. Pouraccompagner les élus, l’État versera uneaide aux maires bâtisseurs et “va engagerune profonde réforme de la redevance pourcréation de bureaux (JO AN déb. 21 oct.p.8421). Fusion CSG-IRLors du débat sur le projet de loi de finance-ment de la sécurité sociale, Bernard Accoyerévoque l’article 15 et indique que “la trans-formation de la CSG en impôt que prévoitcet article est prémonitoire de sa fusion avecA L’ASSEMBLÉEDÉBATSque la prescription acquisitive (usucapion)ne peut être invoquée que par celui quiprétend être devenu propriétaire. Enconséquence, il n’est pas possible à celuiqui cherche à écarter sa responsabilité deprétendre qu'un autre est devenu proprié-taire par usucapion.Quant à la renonciation au droit de pro-priété, la cour d’appel l’avait écartée aumotif qu’un bien ne peut être dévolu àl’État que si le propriétaire est décédé sanshéritier ou est décédé avec des héritiersayant renoncé à la succession.La Cour d’appel écarte le moyen pour unmotif de procédure.A retenir:Seul le bénéficiaire de la pres-cription acquisitive peut l’invoquer à sonprofit. l’impôt sur le revenu à laquelle le Gouver-nement rêve (JO AN déb. 21 oct. p.8447).Cet article vise à répondre à la condamna-tion de la France par la Cour de justice del’Union européenne (arrêt de Ruyter) surl’imposition des non-résidents de certainsrevenus. Frédéric Lefevre estime que le dis-positif proposé conserve une fragilité car iltraite de manière différente l’imposition desnon-résidents suivant qu’ils sont en Europeou hors d’Europe. Mais Christian Eckertconteste cette analyse et l’article a été voté(p.8595). L’ensemble du projet de loi a étévoté le 27octobre (JO déb. 28 oct. p.8739).Logements sociaux: l’Étatreprend la mainSylvain Berrios reproche au Gouvernementde s’attaquer aux maires qui ont choisi depréserver leur cadre de vie en proposant deslogements sociaux à taille humaine.Sylvia Pinel lui répond que le Gouverne-ment a fait de la mixité sociale une de sespriorités et reproche à sa ville de Saint-Maur-des-Fossés de n’avoir que 7% de loge-ment sociaux. La ministre dénonce la déci-sion du maire de ne pas transmettre la décla-ration d’intention d’aliéner portant sur lavente de logements communaux vacants.C’est pourquoi, dans 36 communes dévoi-lées le 26octobre, l’État a souhaité reprendrela main et délivrer les permis de construire,préempter les terrains communaux et mobi-liser le parc privé (JO AN déb. 28 oct.p.8731).Au SénatTerritoires ruraux Bernard Delcros présente au Sénat le22octobre une proposition de loi visant àinstaurer les contrats territoriaux de déve-loppement rural. Coauteur de la proposi-tion de loi, il explique qu’il s’agit de mettre àdisposition de ces territoires un outil decontractualisation avec l’État. Car ce qui estaujourd'hui possible pour des quartiersurbains sensibles ne l’est pas pour les terri-toires ruraux. Annick Billon ajoute que lafragmentation des mesures d’aide fait obs-tacle à toute vision stratégique du dévelop-pement rural (JO Sénat déb. 23 oct. p.9830).La proposition instaure des contrats territo-riaux de développement rural, signés entrel’État et les pôles d’équilibre territoriaux etruraux. Une approche partenariale doit per-mettre de mutualiser les ressources, avec unrecours aux fonds structurels européens.Sylvia Pinel confirme que le dispositif s’ins-pire des contrats de ville issus de la loi du21février 2014. La ministre souscrit à unepolitique d’aménagement du territoire quiassure un juste équilibre entre le développe-ment urbain et le nécessaire renouveau de laruralité mais exprime des divergences surles solutions proposées: lourdeur du dispo-sitif, mécanisme supplémentaire dans unpaysage institutionnel en pleine mutation(p.9832).Elle évoque un panel de mesures commel’élargissement du PTZ dans l’ancien à toutela zone C à partir de janvier2016. Le Gou-vernement travaille par ailleurs à une réfor-me du zonage des zones de revitalisationrurale, à partir de deux critères: revenu parhabitant et densité. De plus, les nouveauxschémas d’aménagement de développe-ment durable et d’égalité des territoires,issus de la loi NOTRe, permettront d’articu-ler les dynamiques métropolitaines au sou-tien au rural. Le Gouvernement est doncdéfavorableà ce texte.L’article 2définit les territoires ruraux endifficulté. L’article 3permet la signature decontrats territoriaux de développementrural, qui participent à la politique de cohé-sion territoriale et rurale. L’ensemble du tex-te a été voté (p.9848).Prévention des risquesLes sénateurs ont examiné le 26octobre leprojet de loi d’adaptation au droit del’Union Européenne dans le domaine de laprévention des risques.Parmi ses nombreuses dispositions, citons letitreV qui, explique le secrétaire d’État AlainVidalies, permet de clarifier les procéduresde déclaration de bénéfice d’antériorité pourles installations classées pour la protectionde l’environnement (JO Sénat déb. 27 oct.p.9881).Le Gouvernement a proposé un amende-ment pour sécuriser des grands projets(contournement Ouest de Strasbourg et parcéolien au large de Saint-Brieuc) qui ont obte-nu une déclaration d’utilité publique avantl’entrée en vigueur de l’ordonnance du17août 2015 qui généralise l’expérimenta-tion prévue par l’ordonnance du12juin2017 (regroupement des autorisa-tions au titre de la police de l’eau et des
17novembre 20155AUSÉNATRÉGLEMENTATION❘◗Le cabinet d’avocats Jones Day(Carol Khoury) a conseillé CBRE Glo-bal Investment Partners lors de l’acqui-sition d’un portefeuille de 12 actifslogistiques auprès de Logi HoldingsSub SARL, conseillé par De PardieuBrocas Maffei. PwC(Bruno Lunghi)intervenait sur les aspects fiscaux.❘◗Alexandre Couturierrejoint le grou-pe immobilier du cabinet CliffordChanceen tant qu'associé.Acteursautres décisions environnementalesrequises pour un même projet). Mais lessénateurs ne l’ont pas suivi (rejet de l’amen-dement n°12 p.9911). L’ensemble du projetde loi a été voté (p.9913).Installations illicites de gens duvoyageRépondant à Chantal Deseyne, le secrétaired’État chargé des affaires européennes, Har-lem Désir, explique que le projet de loi adop- en première lecture à l’Assemblée en juinaide les élus confrontés aux stationnementsillégaux. Le texte prévoit que la mise endemeure initiale du préfet continue de s’ap-pliquer pendant un délai de 7 jours, que ledélai laissé au tribunal administratif pourstatuer sur un recours contre une mise endemeure sera fixé à 48heures au lieu de72heures et que le propriétaire, dans unecommune de moins de 5000 habitants,pourra demander au préfet de mettre endemeure les occupants d‘évacuer les lieuxoccupés illicitement (JO déb. Sénat, 28 oct.p.9945).Adaptation de la société auvieillissementLes sénateurs ont abordé le 28octobre leprojet de loi, déjà voté par l’Assemblée endeuxième lecture, relatif à l’adaptation de lasociété au vieillissement.Laurence Rossignol, secrétaire d’État char-gée de la famille, indique qu’il s’agit de“permettre que les enjeux liés au vieillisse-ment irriguent progressivement l’ensembledes politiques publiques”.S’agissant des EHPAD, elle rappelle que lesdéputés ont voté la réforme de leur finance-ment. Pour les résidences services, le Sénat aproposé une définition des résidencesseniors, l’Assemblée l’a complétée par uncadre normatif pour les résidences services(JO Sénat déb. 29 oct. p.10022).L’article 11définit les résidences autonomie.Jean-Claude Réquier explique que cet articlerénove le cadre légal des logements foyerspour personnes âgées en créant la catégoriedes résidences autonomie. Il a été voté(p.10045).L’article 15modifie les articles41-1 à 41-5 dela loi du 10juillet 1965 sur la copropriété. Ilautorise le règlement à étendre l’objet dusyndicat à la fourniture aux résidents de ser-vices spécifiques qui ne peuvent être indivi-dualisés. Les décisions de création ou desuppression de ces services sont votées à lamajorité de l’article 26. L’article 41-7 crée unconseil des résidents. L’article 15 a été voté(p.10046).L’article 15 bis Ainsère dans le CCH lesarticles L 631-13 à 16 consacrés aux rési-dences services.Il réglemente également le bail d’un loge-ment situé dans une résidence services.Dominique Watrin critique la faculté d’insé-rer dans le bail une clause de résolution deplein droit en cas d’impayé des services(amendement n°19). Laurence Rossignolindique qu’il s’agit d’une extension auximpayés de services de la clause résolutoireprévue dans la loi de 1989 pour les loyers etles charges. L’amendement n’a pas été adop- et l’article a été voté.L’article 16 terpermet aux commissionsd’attributionsd’attribuer des logementssociaux hors contingent d’État, aux per-sonnes en perte d’autonomie. Un amende-ment n°44 vise à orienter, dans le contingentpréfectoral accordé au titre du DALO, leslogements adaptés en priorité aux per-sonnes âgées. Il a été voté, ainsi que l’article(p.10050).Le texte comporte aussi des dispositions degouvernance. Ainsi, par exemple, l’article 54ter crée des maisons départementales del’autonomie.L’article 2comporte en annexe un rapportdéfinissant les objectifs de la politiqued’adaptation de la société au vieillissementde la population. Dominique Watrindemande une évaluation du dispositif pro-posé pour l’adaptation des logements: il estprévu d’adapter 80000 logements d’ici 2017,mais le sénateur estime que 800000 loge-ments sont concernés par cette politique(p.10146). L’article 2 a été voté, ainsi quel’ensemble du projet de loi (p.10149). Droit de saisine de l'administra-tion par voie électroniqueL’ordonnance du 8décembre 2005 (codifiéepar ordonnance du 23 oct. 2015) prévoit ledroit pour l’administré de saisir l’administra-tion par voie électronique. Un décret du5novembre2015 en fixe les modalités. Pour pouvoir mettre ce droit en œuvre, ledemandeur doit d'abord s'identifier (art. 2).L'administration informe le public des téléser-vices qu'elle met en place (art. 3). L'article 5fixe le contenu de l'accusé de réception quiest adressé au demandeur. S'il s'agit d'unedemande, la réponse précise le délai au-delàduquel, elle peut faire l'objet d'une décisionimplicite.- pour une décision implicite d'acceptation:l'accusé de réception précise que le deman-deur peut obtenir une attestation - pour une décision implicite de rejet: l'accuséde réception mentionne les délais et voies derecours.L'accusé de réceptionest instantané ouenvoyé au plus tard dans les 7 jours de laréception de l'envoi de l'intéressé.Si la demande est incomplète, l'administra-tion indique à l'intéressé les pièces man-quantes. Le délai ne court qu'à la réceptiondes pièces manquantes (art. 8).(Décret n°2015-1404 du 5novembre2015 rela-tif au droit des usagers de saisir l'administrationpar voie électronique, J.O. du 6 nov. p.20708).Ce décret fait l'objet d'une série d'exceptions,qui sont établies par les ministres concernés.Voici à titre d’exemples celles qui ont étéfixées par le ministère du logement. Certainessont définitives, d’autres sont temporaires. Onretiendra celles qui sont temporaires quivisent les demandes les plus fréquentes:Exceptions jusqu'au 7 novembre 2017- Demande de subvention et de paiement auprès del'ANAH- Demande de conventionnement auprès de l'ANAHExceptions jusqu'au 7 novembre 2016- Autorisation de construire, modifier ou aménagerun ERP (accessibilité et sécurité incendie) - Dossier spécifique permettant de vérifier la confor-mité des ERP aux règles d'accessibilité et de sécuritécontre l'incendie et la panique - Autorisation de dérogation aux règles d'accessibilitédes ERP- Demande de dérogation aux règles d'accessibilitéapplicables aux bâtiments d'habitation collectifs lors-qu'ils font l'objet de travaux et aux bâtiments exis-tants sont créés des logements par changementde destination - Demande d'approbation d'un Ad'AP couplée à unedemande d'autorisation de construire, modifier ouaménager un ERP- Autorisation de travaux sur un IGH (accessibilité etsécurité) - Déclaration attestant l'achèvement et la conformitédes travaux - Déclaration d'ouverture de chantier - Déclaration préalable pour construction travaux ins-tallation et aménagement non soumis à permis com-prenant ou non des démolitions - Déclaration préalable pour lotissement ou autresdivisions foncières non soumis à permis d'aménager - Déclaration préalable pour constructions et travauxnon soumis à permis de construire portant sur unemaison individuelle ou ses annexes - Demande de modification d'un permis délivré encours de validité - Demande de permis de démolir - Demande de transfert de permis délivré en cours devalidité - Demande de certificat d'urbanisme - Demande de PC pour une maison individuelle ouses annexes - Demande de PC comprenant ou non des démoli-tions - Demande de permis d'aménager comprenant ounon des constructions ou des démolitions.(Décret n°2015-1426 du 5 nov., J.O. du 6 p.20763)
17novembre 20156RÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations29oct. 2015Sénatp.2541n°14344Jean-LouisMasson,NI, MosellePlantations en limite depropriété. Calcul de ladistance de mitoyen-netéJusticeL'article 671 prévoit une distance de deux mètresentre la limite de propriété et les plantations. LaCour de cassation a précisé que la distance se cal-cule entre la limite de propriété et l'axe médiandes troncs des arbres (Civ. 3e, 1eravril 2009).La distance minimale estrégie d'abord par lesusages locaux et, àdéfaut, par le code civil.29oct. 2015Sénat, p.2542 12882Jean-LouisMassonNI, MosellePlantations en limite depropriété. Présence d'unchemin. JusticeEn cas de présence d'un chemin communal entre les deux propriétés, l'article671 doit également être respecté. La distance légale doit comprendre lalargeur du chemin séparatif.29oct. 2015Sénatp.2543n°13914Jean-JacquesLozach,PS, CreuseRevitalisation des cen-tres bourgsLogementLe commissariat général à l'égalité des territoires(CGET) a lancé avec l'Anah une expérimentationpour donner aux collectivités territoriales des outilsde revitalisation des centres bourgs. 54 territoiresont été sélectionnés. Mais les candidats non retenuspeuvent bénéficier de l'animation nationale quisera organisée avec les communes lauréates.Des instructions doiventêtre données aux préfetsen novembre2015, pré-cise la réponse.3nov. 2015ANp.8082n°20802Jean Grellier,SRC, Deux-SèvresÉquipements élec-triques. Faculté d'attes-tations successives.ÉcologieLe décret du 14décembre 1972 impose la délivrance d'une attestation de con-formité des installations électriques aux règlements de sécurité, en cas de nou-velles installations ou d’installations entièrement rénovées. L'attestation, établiepar l'installateur, est ensuite soumise au visa du Comité national pour la sécuritédes usagers de l'électricité (Consuel) qui fait des contrôles sur échantillons.Pour les locaux professionnels, une attestation peut être établie pour lesseuls locaux dont l'utilisation est avérée et dont les travaux sont achevés. Lemaître d’ouvrage doit s’engager à établir une autre attestation de confor-mité dès la fin des travaux. Pour les logements, une attestation peut êtreétablie si les travaux sont achevés pour un ensemble de pièces permettant lajouissance normale du logement. Il est donc bien possible d'obtenir desattestations par tranches de travaux.3nov. 2015ANp.8083n°71984Charles-AngeGinesty,Les Républicains,Alpes-MaritimesPPR AvalanchesÉcologieUn projet de guide méthodologique plan deprévention des risques avalanches prévoit l'inté-gration de zones d'aléa maximum vraisemblable(AMV), dites zones jaunes dans la carte des PPR. Ils'agit de zones pouvant être atteintes par desavalanches exceptionnelles. La seule mesure d'in-terdiction dans ces zones porte sur les nouveauxERP avec hébergement qui n'intégreraient pas dezones de confinement sécurisées.Le sénateur évoquait lerisque que les élusvoient leur responsabil-ité aggravée.3nov. 2015ANp.9088n°61754Damien Abad,Les Républicains,AinMise en place du signeRGELogementPour faciliter la mise en place des entreprisesreconnues garantes de l'environnement, desmesures de simplification ont été prises (simplifi-cation administrative, rationalisation desaudits…). Ce sont 45000 entreprises qui sont titu-laires du signe de qualité RGE. 85 % sont des trèspetites entreprises. Elles sont identifiables sur lesite www.renovationinformation.service.gouv.fr Le député souhaitait larenégociation des datesd'entrée en vigueur del'éco-conditionnalité.3nov. 2015ANp.8089 66010LaurentGrandguillaume,SRC, Côte-d'OrRégularisation decharges locativesLogementLa loi Alur a réduit les délais de régularisation de charges: si elle n'a pas étéeffectuée avant le 31décembre de l'année suivant l'année celle de leur exigi-bilité, le locataire peut demander un paiement par douzième. De plus, àcompter du 1erseptembre 2015, le locataire peut demander la transmissionpar voie dématérialisée du récapitulatif des charges. Quant à la prescription,elle a été réduite de 5 à 3 ans.3nov. 2015ANp.8090n°72674Joaquim Pueyo;SRC, OrneCopropriété. AssuranceobligatoireLogementLa loi Alur a imposé une assurance pour le copro-priétaire occupant, non-occupant et pour le syndicat.Certains assureurs proposent des forfaits facultatifspour les copropriétaires non-occupants, dans lecadre d’un contrat assurant la copropriété. Celarépond à l'obligation légale. A défaut, il revient àchaque copropriétaire de s'assurer individuellement.L’obligation légale fig-ure à l’article 9-1 de laloi du 10juillet 1965.3nov. 2015ANp.8091n°76471Frédéric Lefebvre,Les Républicains,Français établishors de France Mise en œuvre desAd'APLogementL'ordonnance du 26septembre 2014 a imposé aux ERP de déposer un agen-da d'accessibilité programmée avant le 27septembre 2015. 80 % des ERPsont concernés par le plan de travaux d'une durée de 3 ans.Les ERP des catégories 1 à 4 peuvent demander une période de 3 ans supplé-mentaires pour des patrimoines complexes. Les ERP de catégorie 5 égale-ment en cas de contraintes financières ou techniques avérées.3nov. 2015AN, p.8092n°81183Lionel Tardy,Les Républicains,Haute-SavoieTransposition de direc-tivesLogementUne directive reste à transposer dans le domaine du logement: la directivedu 26février 2114 sur les ascenseurs et les composants de sécurité pourascenseurs. Elle doit être transposée d'ici le 19avril 2016.À nos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.
17novembre 20157NOMINATIONSAGENDAOrganismes publics Paris-Saclay: Philippe Van de Maele,représentant l’État au titre de l’urbanismeest nommé PDG de l'Établissement publicde Paris-Saclay. Arnaud Jullian (budget) etRoger Genet (recherche) sont nommésadministrateurs, représentant l’État. Sontnommés comme:- Personnalités: Gilles Bloch (Fondation decoopération scientifique du « CampusParis-Saclay »), Pierre Veltz (PDG de l'Éta-blissement public de Paris-Saclay), ValérieMasson-Delmotte (CEA), Sylvie Retailleau(Université d'Orsay).- Entreprises: Jean-Luc Beylat (pôle decompétitivité « system@tics »), BernardSalha (EDF), Claire Martin (Renault) etMuriel Pénicaud (Business France).(Décrets des 4 et 5novembre2015, J.O. du 5nov. p.20675 et du 6 nov. p.20770). Conseil d'orientation pour la préventiondes risques naturels majeurs: ChristianKert, député, est nommé président.(Arrêté du 23octobre 2015, J.O. du 3 nov.p.20541). Conseil national de l'habitat: sont nom-més au CNH: 1. Elus: Audrey Linkenheld(députée), Daniel Dubois (sénateur) etJean-François Macaire (Association desrégions de France).2. Constructeurs, gestionnaires…: Alexan-dra François-Cuxac (Fédération des promo-teurs immobiliers de France), RémyGuilleux (Caisse centrale de la mutualitésociale agricole) et Jérôme Coffinet.3. Usagers: Romain Biessy (CSF).(Arrêté du 26octobre 2015, J.O. du 7 nov.p.20846).Tarifs bancairesUn décret confie au comité consultatif dusecteur financier la mise en place et la ges-tion d'un comparatif public en ligne destarifs bancaires.(Décret n°2015-1432 du 5 nov. 2015 portantmodification de l'art. D. 614-1 du code moné-taire et financier, J.O. du 7 nov. p.20816)SEM agrééesLes SEM agréées doivent transmettrechaque année un compte rendu de l'activi- concernée par l'agrément. La transmis-sion est faite par la même plate-forme quepour les HLM: l'application Harmonia.(Arrêté du 30octobre 2015 désignant la pla-te-forme informatique mentionnée à l'articleR. 481-14 du CCH, J.O. du 7 nov. p.20833).Pièces justificatives pour lesbaux d’habitationEn application de la loi Alur, un décret du5novembre fixe la liste limitative despièces qui peuvent être demandées par lebailleur à un candidat à la location. Ellesne concernent pas les demandes d'attribu-tion de logements sociaux.Elle comporte 4 rubriques. Une deuxièmeliste est applicable pour les demandes depièces à la caution, elle contient 526 novembre 2015(La Défense).Le séminaire Robert Auzelleremettra le prix national artur-bain.fr2015 à 16h30. Six opéra-tions ont été sélectionnées surle thème Pour un espace publicheureux, mis en valeur par lalumière et les arts”.www.arturbain.fr. Tél. 0140813673.Le regard des professionnelssur les 50 ans d’application dustatut de la copropriété est lethème retenu par la ChambreNationale des Experts en Copro-priété pour son colloque du11 décembre 2015à Paris (Cerclede l’Union Interalliée)Tél. CNEC: 0144746840. info@la-cnec.org.AU FIL DU J.O.rubriques(voir tableau).Les pièces peuvent être des copies. Ellesdoivent être rédigées ou traduites enlangue française et les montants convertisen euros. Sur demande du bailleur, lesdocuments orignaux doivent être présen-tés.CatégoriesListe de pièces exigibles du candidat locataireListe de pièces exigibles de la cautionPièced'identitéavec photoet signature1 pièce- Carte d’identité- Passeport- Permis de conduire- Titre de séjourPersonne physique: 1 pièce- Carte d’identité- Passeport- Permis de conduirePersonne morale: 2 pièces- Extrait K bis, statuts ou autre piècejustifiant l’existence de la personne- Justificatif d’identité du représentantUn justifica-tif de domi-cile- 3 quittances de loyer ou attestation du pré-cédent bailleur que locataire est à jour deses obligations- Attestation de domicile délivré par la CCAS- Attestation sur l’honneur d’un hébergeant- Dernier avis de taxe foncière ou titre depropriété de la résidence principale- Dernière quittance de loyer- Facture d’eau, gaz ou électricité- Attestation d’assurance logement- Dernier avis de taxe foncière ou titrede propriété de la résidence principaleUn ou plu-sieurs docu-ments attes-tant desactivitésprofession-nelles- Contrat de travail ou de stage, ou attesta-tion de l’employeur- Extrait K bis (entreprise commerciale)- Extrait D1 (artisan)- Copie du certificat INSEE (travailleur indé-pendant)- Copie de carte professionnelle (prof. libérale)- Autre pièce (autres professionnels)- Carte d’étudiant ou certificat de scolarité- Idem (sauf étudiants, non mention-nés)Un ou plu-sieurs docu-ments attes-tant les res-sources- Avis d’imposition (dernier ou avant dernier)- 3 derniers bulletins de salaires- Justificatif de versement d’indemnité de stage- 2 derniers bilans ou attestation de res-sources délivrée par un comptable (prof. nonsalariés)- Justificatif de versement d’indemnité,retraite…- Attestation de simulation pour les aides aulogement- Avis d’attribution de bourse (étudiants)- Titre de propriété d’un immeuble ou taxefoncière- Justificatif de revenus fonciers, rentes via-gères ou revenus de capitaux mobiliers- Avis d’imposition (dernier)- Titre de propriété d’un bien ou taxefoncière- 3 derniers bulletins de salaires- 2 derniers bilans ou attestation deressources délivrée par un comptable(prof. non salariés)- Justificatif de versement d’indemni-té, retraite…- Justificatif de revenus fonciers,rentes viagères ou revenus de capitauxmobiliersPièces pouvant être demandées au candidat locataire et à la caution> Les baux d’habitation après la loi Alur.La 2eédition du guide Lexis Nexis rédigépar Philippe Pelletier et Sidonie Fraîche-Dupeyrat (LPA) est parue; elle tient comp-te des mesures nouvelles issues de la loiMacron. 200 pages. 29 euros.> Les OPCI: régime juridique. Un ouvragepratique sur cet outil qui est parvenu “àmaturité législative”. Ce guide à jour de ladirective AIFM est rédigé par ÉmilieCapron (cabinet Lacourte Raquin Tatar).178 pages. 32euros. Revue Banque.BIBLIOGRAPHIE(Décret n°2015-1437 du 5novembre 2015 fixant la liste des pièces justificatives pouvant êtredemandées au candidat à la location et à sa caution, J.O. du 7 nov. p.20832).
17novembre 20158LENOUVEAUPTZPourquoi réformer le PTZ? L’accession à lapropriété est une aspiration forte des Fran-çais, indique la ministre du logement enpréambule. L’accession répond à unedemande de stabilité, de choix de cadre devie et de sécurité financière pour la retrai-te. Or le fossé se creuse entre les moins de35 ans qui ont de plus en plus de difficul-tés à accéder à la propriété et les ménagesplus âgés. De plus, l’écart d’évolution entreles prix et les revenus tend à réduire lenombre de jeunes accédants.Le Gouvernement a donc décidé de réfor-mer et de simplifier le PZT pour une duréede deux ans.Quelles modalités?Sylvia Pinel explique que la réforme consis-te à relever la quotité du prêt. Actuelle-ment, le PTZ ne peut pas financier plusd’une fraction comprise entre 18% (zoneC), 21% (zone B2) ou 26% (zone A et BI).Cette quotité est portée à 40% sur tout leterritoire.Les plafonds de ressources vont être ali-gnés sur ceux du logement intermédiaire.Enfin, le différé d’amortissement sera aumoins de 5 ans pour tous les ménages, etde 5 à 15 ans suivant les cas. Alors qu’ac-tuellement, pour les tranches 4 et 5, iln’existe pas de différé d’amortissement (ledifféré est actuellement de 14 ans pour latranche 1, de 11 ans pour la tranche 2 etde 8 ans pour la tranche 3).Le nombre de tranches est réduit de 5 à 3.La durée du prêt est allongée à 20 ans aumoins.Extension du prêt à tout le terri-toire pour l’ancienPour l’ancien, alors que le prêt est réservéaux 6000 communes de la zone C, le PTZsera étendu à tout le territoire. La conditionde réaliser 25% de travaux est maintenue.La réforme doit entrer en vigueur le1erjanvier 2016 pour une durée de deuxans. Elle sera présentée au Parlement sousforme d’amendement du Gouvernement.Son coût est estimé à 2milliards d’euros.Christian Eckert précise que la durée dedeux ans permet de donner à la réformeun caractère incitatif.Sylvia Pinel estime que cela devrait per-mettre la création de 50000 emplois.Selon Christian Eckert, le PTZ souffraitd’une excessive complexité pour lesménages, le premier avantage de la réfor-me est donc de permettre une simplifica-tion: en raison de l’alignement de la quo-tité du prêt à 40% quelles que soient leszones et qu’il s’agisse de financer un loge-ment neuf ou ancien et en raison de l’ali-gnement des plafonds de ressources surceux du logement intermédiaire.La création d’un différé d’amortissementpour les ménages des tranches les plus éle-vés est une mesure d’amélioration de lasolvabilité des accédants.S’agissant du coût de la mesure, le secrétaired’État au budget rappelle que le PTZ fonc-tionne sous forme de crédit d’impôt attribuéaux banques qui le distribuent. La réformeapplicable en 2016 n’aura donc d’impactbudgétaire qu’en 2017. De plus le coût estétalé sur 5 ans. Il est évalué à 250millionsd’euros par an et est donc compatible avecle respect de la trajectoire d’évolution desfinances publique. Le coût d’une générationde prêts actuels est de 700millions (140 Mpar an) va donc passer à 2milliards (250 Msupplémentaires par an).Ancien avec travauxPour l’ancien, l’exigence que l’acquéreurréalise des travaux à hauteur de 25% duprix d’achat permet d’inciter à la luttecontre la précarité énergétique et de sou-tenir l’activité des entreprises de la rénova-tion et en particulier les TPE. Il est préciséque le PTZ est cumulable avec l’éco-PTZ. Le PTZ va être simplifié en 2016Sylvia Pinel et Christian Eckert ont présenté le 9novembre le nouveau prêt àtaux zéro qui doit être adopté par amendement dans le PLF 2016.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Numerica Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineRENCONTREChiffres publiés par le Crédit Foncier à lasuite des annonces du Gouvernement:- 120000 ménagesdevraient bénéficier dunouveau PTZ en 2016.- 414000 ménages primo-accédants sontdevenus propriétaires via un crédit immobi-lier en 2014.- Créé en 1995, le PTZ, a été délivré en 2014à 48096 ménages, pour 1,9milliard d‘euros.(Étude publiée le 10 nov. 2015).Bouquet de réactions positives!Le SNAL salue les mesures annoncées, saprésidente, Pascale Poirot se réjouissantd’avoir été entendue (com. du 12 nov.2015). La FNAIM approuve également l’ex-tension du PTZ dans l’ancien, en permettantune remise aux normes du parc existant,sans provoquer de tension sur les prix. Maisla FNAIM tempère son propos en rappelantque les départements ont très largementmis en œuvre la souplesse qui leur a étéoctroyée en 2014 en majorant les droits demutation (communiqué du 10 nov. 2015).La FPI se réjouit que le Gouvernementagisse pour soutenir l’accession des classesmoyennes tout en estimant que lesmesures font l’impasse sur l’accession enzones très tendues (com. du 9 nov. 2015).Patrick Vandrome (UMF) salue les“mesures très positives en faveur de l’ac-cession”. 286 256351 93279 11643 378 48 096M 20102011201220132014 Le marché du PTZ(en nombre)Source: SGFGAS cité par Crédit FoncierHausse des ventes des promoteursLes ventes de logements neufs sont enhausse de +18,9% (9 mois de 2015 parrapport aux 9 mois de 2014). Le redresse-ment est porté par les ventes au détail(+28,7%) tandis que les ventes en bloccontinuent de chuter (-15,5%).Les ventes aux investisseurs sont en fortecroissance (+55,5% au 3etrimestre par rap-port au 3etrimestre 2014) avec 10906 ventestandis que les ventes en accession ne pro-gressent que de +4,7% (avec 9140 ventes).Les mises en vente sur les 9 premiers moisde l’année sont en hausse de 13,7%(71488 logements), mais la FPI soulignequ’il s’agit d’un niveau extrêmementmodéré par rapport aux volumes desannées2010 à2012.Alexandra François-Cuxac, présidente de laFPI, en déduit que les mises en vente neprogressent pas assez vite pour répondreà la demande. Elle invite les promoteurs,professionnels et élus à conjurer ensemblece risque.(Statistiques FPI publiées le 12 nov. 2015)