– 2 – Jurisprudence –
Vente : Condition suspensive et délai de réalisation de la vente
VEFA : Conflit sur la notion d’achèvement
Sous-traitance : Action en paiement direct exercée par le sous-traitant
Lotissement : Garantie d’achèvement
Baux commerciaux : Pas d’indexation du loyer sans clause
Administrateur de biens : Responsabilité du mandataire
Deux QPC : Nouvelles censures par le Conseil constitutionnel
– 4 – Au Parlement –
Crédit à la consommation et surendettement
Lutte contre les inondations / Immobilier de montagne
Le PLF à l’Assemblée
– 7 – Marchés –
Prix des logements en Ile-de-France et en Savoie
– 8 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Agenda –
– 8 – Rencontre –
Débat de l’ANIL : Faut-il réformer la loi de 1989 ?
4décembre 20122JURIShheebbddooimmobilier••VVEENNTTEE--SSOOUUSS--TTRRAAIITTAANNCCEE▲Vente■Condition suspensive et délai deréalisation de la vente(Cass. Civ. 3e, 21 nov. 2012, n°1396 FS-P+B,rejet, pourvoi n°11-23382)Un contrat de vente sous seing privé, signéen 2001, avait été conclu sous trois condi-tions suspensives au bénéfice exclusif desacquéreurs, la vente devant être réalisée auplus tard le 31décembre 2004. Le promet-tant étant décédé en février2005, lesacquéreurs avaient mis en demeure les héri-tiers de réaliser la vente, puis les avaientassigné en réalisation judiciaire de la vente.L’arrêt qui avait dit la vente parfaite estconfirmé par la Cour de cassation:“Mais attendu qu’ayant constaté que lavente devait être réitérée par acte authen-tique au plus tard le 31décembre 2004 etrelevé que cette date n’était pas extinc-tive mais constitutive du point dedépart à partir duquel l’une des partiespourrait obliger l’autre à s’exécuter, lacour d’appel en l’absence d’une date fixéepour la réalisation des conditions suspen-sives, a retenu à bon droit que la venteintervenue le 29octobre 2001 était parfaitedès la réalisation de ces conditions;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé”.Observations:La rédaction de la promessede vente était tout à fait claire. Elle men-tionnait que la date limite prévue pour lasignature de l’acte authentique n’était pasextinctive mais constitutive du point dedépart à partir duquel une partie pouvaitcontraindre l’autre à signer la vente. Elleindiquait également que, si le défaut deréalisation résultait du vendeur, celui-ci nepourrait pas se prévaloir à l’encontre del’acquéreur de l’expiration de la durée pré-vue pour la régularisation. Il en résultaitdonc que l’acquéreur pouvait exiger la réa-lisation de la vente, même aprèsl’expiration du délai du 31décembre 2004,y compris quelques années plus tard. Leshéritiers du vendeur soutenaient quel’acquéreur aurait dû au moins justifier dela réalisation des conditions avant le31décembre 2004, mais cet argument n’apas été retenu, la Cour de cassation rele-vant qu’aucune date n’était fixée pour laréalisation de conditions suspensives.Cet arrêt montre les difficultés qui peuventsurgir lorsque la durée de validité de lacondition suspensive n’est pas limitée dansle temps. La jurisprudence a indiqué qu’enl’absence de clause sur la durée, le jugepeut décider qu’il lui appartient de fixer letemps au-delà duquel, selon l’intention desparties, la condition serait réputée ne pluspouvoir être réalisée (cf. Civ. 3e, 4mars1975).VEFA■Conflit sur la notiond’achèvement(Cass. Civ. 3e, 21 nov. 2012, n°1398 FS-P+B,rejet, pourvoi n°11-19309)Un vendeur (SCI) réclamait le solde du prixde vente d’un appartement à des acqué-reurs, se prévalant de l’achèvement del’immeuble. La cour d’appel avait jugé sademande irrecevable car la procédure deconstatation d’achèvement de l’immeublen’avait pas été respectée, ce que confirme laCour de cassation:“Mais attendu qu’ayant relevé que l’acte devente instaurait une procédure relative à laconstatation de l’achèvement des ouvragesvendus et retenu à bon droit que la SCI nepouvait soutenir que cette clause présentaitun caractère potestatif dès lors qu’il appar-tenait à la venderesse de mettre enapplication la procédure contractuelle-ment prévue,la cour d’appel, qui, ayantconstaté que cette procédure n’avait pasété mise en œuvre, en a déduit, à bon droit,que la demande de la SCI était irrecevable,a, par ces seuls motifs, légalement justifié sadécision;Par ces motifs: rejette”.Observations:Comme le précédent, cetarrêt donne toute sa force aux clausescontractuelles. Le contrat avait prévu uneprocédure de constat de l’achèvement:transmission à l’acquéreur d’un certificatde l’architecte attestant l’achèvement ausens de l’article R 261-1 du code de laconstruction et de l’habitation, notificationà l’acquéreur d’une invitation à venirconstater l’achèvement, réalisation d’unPV. Or le vendeur soutenait que ces moda-lités étaient contraires à l’article R 261-1 duCCH. Cet argument avait été repoussé parla cour d’appel qui avait de plus relevéque, en tant que professionnel del’immobilier, la SCI ne pouvait contesterune procédure qu’elle avait acceptée. Ceraisonnement est validé.Sous-traitance■Action en paiement direct exer-cée par le sous-traitant(Cass. Civ. 3e, 21 nov. 2012, n°1395 FS-P+B,cassation partielle, pourvoi n°11-25101)Un sous-traitant avait été payé directementpar le maître d’ouvrage d’une fraction destravaux effectués. À la suite du redresse-ment judiciaire de l’entrepreneur principal,le sous-traitant avait engagé pour le soldeune action en paiement direct à l’encontredu maître d’ouvrage. L’arrêt qui l’avaitdébouté de sa demande est cassé:Vu l’article 14-1 de la loi du 31décembre1975, dans sa rédaction issue de la loi du26juillet 2005, ensemble l’article 1382 ducode civil […]Attendu que pour débouter la société Res-toyburu [sous-traitant] de sa demande enpaiement direct de dommages-intérêts,l’arrêt retient que la société Les Balcons duPic d’Anie a mis en demeure la société Fer-romonte de fournir un cautionnement ban-caire de son sous-traitant et conditionnél’agrément du paiement direct à cette justi-fication, qu’elle en a avisé la société Restoy-buru elle-même, qu’en cessant ses règle-ments au profit du sous-traitant, pour desmontants conséquents, il apparaît que lemaître de l’ouvrage a pris, à l’encontre del’entrepreneur principal, les mesures coerci-tives suffisantes pour le respect des obliga-tions légales et qu’il ne peut lui être repro-ché aucun manquement à l’obligation del’article 14-1 de la loi du 31décembre 1975,de nature à avoir fait perdre à la sociétéRestoyburu une chance de paiement;Qu’en statuant ainsi, alors qu’il appartientau maître de l’ouvrage de veiller àl’efficacité des mesures qu’il met enœuvre pour satisfaire aux obligationsmises à sa charge par l’article 14-1de laloi du 31décembre 1975, la cour d’appel aviolé les textes susvisés”.Observations:Le sous-traitant disposed’une action directe envers le maîtred’ouvrage (art. 12 de la loi de 1975). Mais ilJJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE■Décote pour baux commerciauxlors d’une expropriationDans un contentieux d’expropriationopposant une SEM (de la ville de Saint-Ouen) et un propriétaire sur l’évaluationdu bien, les immeubles étaient occupéspar bail commercial. S’agissant de ladécote à appliquer sur la valeur du bienestimé libre, la cour d’appel de Parisindique:“le premier juge relevant quel’expropriant demandait 40%,l’expropriée 10% et le commissaire duGouvernement 30%, en a justementdéduit qu’il avait lieu d’appliquer unabattement de 30%”.(CA Paris, Pôle 4, ch. 7, 22 nov. 2012,n°09/13111) doit pour cela avoir été accepté par lemaître d’ouvrage. Or la cour d’appel avaitconsidéré que le maître d’ouvrage avaitrefusé les conditions de paiement direct dusous-traitant. S’il avait néanmoins effectuéquelques paiements directs, il avait préciséqu’ils étaient effectués pour le compte del’entrepreneur principal. Cet argument n’apas suffi à écarter l’obligation du maîtred’ouvrage d’assurer le paiement direct.La Cour de cassation apprécie strictementl’obligation du maître d’ouvrage de respec-ter l’article 14-1 de la loi (mettre en demeu-re l’entrepreneur de s’acquitter de ses obli-gations pour un sous-traitant non acceptéou exiger de l’entrepreneur principal dejustifier avoir fourni une caution, pour unsous-traitant accepté); il doit s’assurer queles mesures mises en œuvre sont efficaces.À défaut, il engage sa responsabilité délic-tuelle à l’encontre du sous-traitant (cequ’explique le visa de l’article 1382) et il estdonc tenu du paiement direct.Lotissement■Garantie d’achèvement(Cass. Civ. 3e, 21 nov. 2012, n°1405 FS-P+B,rejet, pourvoi n°11-20583)Un lotisseur avait obtenu en 1991 une auto-risation de lotir et en 1992 une garantied’achèvement d’une banque. Autorisée àvendre avant achèvement des travaux pres-crits par l’autorisation de lotir, la sociétéavait vendu des lots par anticipation. En1994, le maire avait délivré un certificatmentionnant l’exécution totale des pres-criptions de l’arrêté de lotir. Or en 2000,l’association syndicale libre des coproprié-taires du lotissement avait assigné labanque, le lotisseur et la commune pourqu’ils soient condamnés à financer les tra-vaux restant à réaliser. Son action àl’encontre de la banque est rejetée, ce queconfirme la Cour de cassation:“Mais attendu qu’ayant constaté que lemarie de la commune de Vico avait délivréle 2mars 1994 un certificat mentionnantl’exécution totale des prescriptions impo-sées par l’arrêté autorisant le lotissement, lacour d’appel, […] qui a exactement déduitde ce seul motif que la garantied’achèvement accordée par la Société géné-rale était éteinte, a légalement justifié sadécision de ce chef”.L’arrêt de la Cour de cassation confirmeégalement la décision d’appel en ce qu’ellea écarté la responsabilité de la Sociétégénérale pour faute, “un mauvais contrôle,même établi, des opérations de finance-ment ne pouvant induire un lien de causali-té direct et certain avec le préjudice alléguéau titre du non-achèvement des travaux desorte que le paiement par la banque dessituations qui n’auraient pas dû l’êtreétaient nécessairement sans incidence surleur état d’avancement et le préjudice quien était résulté pour les acquéreurs”.Observations:La commune ayant délivréun certificat d’achèvement des travauximposés au lotisseur, la banque était doncfondée à considérer que sa garantied’achèvement était éteinte.L’article R 515-38 du code de l’urbanismeprévoit que “Les garanties prévues àl'article R. 315-33 prennent fin àl'achèvement des travaux.” Il résulte de cetarrêt que le cautionnement est valable jus-qu’à la délivrance du certificat par le maireconstatant l’exécution des prescriptionsimposées par l’arrêté de lotir. La banqueest donc fondée à se prévaloir de ce docu-ment quand bien même il ne correspon-drait pas à la réalité des faits sur le chan-tier.(Les textes ont été transférés aux art. R442-13 et suiv. du code de l’urbanisme,mais modifiés puisque l’article R 442-18prévoit que le lotisseur fournit, sous sa res-ponsabilité un certificat attestantl’achèvement des équipements. Sous réser-ve d’interprétation des tribunaux, il enrésulte donc que la solution pourraitdésormais être différente).Baux commerciaux■Pas d’indexation du loyer sansclause(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 21 nov. 2012,n°11/03693)Dans un contentieux concernant deux bauxcommerciaux, le locataire soutenaitqu’aucune indexation ne pouvait êtreappliquée, faute de clause en ce sens. Lacour d’appel approuve ce raisonnement:“Considérant qu’aucun des deux contratsne prévoit l’indexation du loyer et les men-tions à compléter de leur article9 “clausede révision du loyer”, pré-imprimé, sontbarrées de X majuscules; que […] la SCIJumidis ne peut prétendre àl’indexation automatique des loyers”.Le litige portait aussi sur les charges, lebailleur réclamant outre un montant forfai-taire de charges, le paiement de facturesd’eau. La cour lui donne raison, par inter-prétation du contrat:“Que le texte de l’article 7 “charges-paie-ment” du contrat du 24 octobre 2002 diffè-re de celui du contrat de bail précédent parle seul ajout des termes “des consomma-tions d’eau” pour former la phrase suivante“5% du montant du loyer seront versés enmême temps que le loyer et ceci forfaitaire-ment à l’exception des consommationsd’eau, de la taxe foncières, surprimed’assurances…”; que les locataires ne sontdès lors pas fondés à prétendre que le coûtde la consommation d’eau est déjà pris encompte, après le 1erfévrier 2003, au titre duforfait de 5%; qu’ils en doivent paiementen sus du forfait de 5% mais seulement autitre du second bail”.Observations:S’agissant de l’indexation,l’article L145-39 du code de commerce rela-tif à la révision fait indirectement référenceà l’indexation des loyers. Le principe de lafaculté d’indexer un loyer est confirmé parla jurisprudence (Civ. 3e, 2juin 1977). Maiscet arrêt rappelle que lorsque le bail neprévoit pas de clause d’indexation, le loyerne doit pas être indexé.Concernant les charges, les parties à unbail commercial peuvent convenir d’unpaiement forfaitaire, le forfait pouvantsouffrir des exceptions. La facturation étaitici forfaitaire, mais le forfait excluait lesimpôts et la facturation d'eau. Le preneurdevait donc logiquement payer la factured'eau en sus du forfait de 5 %.Administrateur de biens■Responsabilité du mandataire?(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 28 nov. 2012,n°11/04428)L’héritier d’un bailleur avait engagé unrecours envers l’administrateur de biens aumotif que celui-ci aurait signé des bauxcommerciaux sans disposer d’un pouvoirspécial, aurait commis des erreurs ensignant un bail commercial au lieu d’un bailprofessionnel et aurait conclu des baux à unloyer trop faible et sans indexation. Sonrecours est rejeté:“Considérant que le mandat donne pouvoirau mandataire de consentir des baux et deprocéder éventuellement à leur renouvelle-ment aux prix et conditions qu’il jugera àpropos; qu’en ce qui concerne les locationsse rattachant au statut des baux commer-ciaux ou ruraux, il devra être muni d’unmandat spécial; qu’à la suite de cette condi-tion, MmeP. a rédigé la mention “accordpour la signature des baux suivie de sasignature; que c’est donc par des constata-tions exactes que les premiers juges ontconsidéré que la mention manuscriteconstituait le mandat spécial exigé pour laconclusion de baux commerciaux, aucune4décembre 20123JURIShheebbddooimmobilier••LLOOTTIISSSSEEMMEENNTT--BBAAUUXXCCOOMMMMEERRCCIIAAUUXX▲JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEE stipulation n’imposant la conclusiond’un mandat spécial pour chaque bailcommercialà conclure;Considérant qu’en ce qui concerne lesgriefs tenant à l’absence des garanties quela société Elimmo gestion aurait dû exigerlors de la conclusion des baux, au mauvaischoix du régime juridique de certains bauxet à l’absence d’une clause d’indexationannuelle dans les baux, d’une part le man-dat n’a pas fait entrer précisément ces élé-ments dans son champ contractuel, pouvoirétant donné, en effet, au mandataire deconclure les baux aux conditions qu’il juge-ra à propos, d’autre part, contrairement àce qu’il soutient, il appartient à M. L.d’établir le préjudice que les éventuellesfautes de gestion de la société Eilmmo ges-tion lui auraient causé; qu’en l’espèce, s’ilinvoque la délivrance d’un commande-ment de payer à un des locataires et le pla-cement en redressement judiciaire de celui-ci ou la conclusion de baux d’apparencecommerciale alors qu’ils auraient dus êtrequalifiés de baux professionnels, il ne justi-fie à aucun moment la nature et l’étenduedu préjudice qu’il en aurait subi”.Le recours relatif au prix des loyers est éga-lement écarté, le bailleur n’ayant jamaiseffectué de remarques en recevant lescontrats.Observations:Le mandataire qui entendsigner un bail commercial au nom dubailleur doit disposer d’un pouvoir spécial.En effet, le bail commercial, en raison desdroits qu’il confère au preneur, n’est pasconsidéré comme un acte d’administrationmais un acte de disposition. La courd’appel précise que ce pouvoir spécial, quipeut résulter d’une clause manuscrite,n’est pas nécessairement limité à un bailmais peut s’étendre à plusieurs baux por-tant sur un immeuble.S’agissant du montant du loyer, la jurispru-dence a déjà admis que le gérant est res-ponsable vis-à-vis de son mandant s’il aconclu, au nom de ce dernier, des bauxpour des baux commerciaux moyennantdes loyers très inférieurs à la valeur locati-ve réelle (CA Paris, 5mars 1993, Adm.mai1994, 45) ou Civ. 3e, 13mai 2009, Bull.Civ. III, n°103). La cour ici ne l’a pas admis.4décembre 20124JURIShheebbddooimmobilier••JJUURRIISSPPRRUUDDEENNCCEECCOONNSSEEIILLCCOONNSSTTIITTUUTTIIOONNNNEELL❘◗White & Case(Brice Engel) aconseillé Klépierre dans la cession dedeux galeries commerciales (Dijon etMulhouse-Illzach) pour plus de 150millions d’euros.ActeursDeux QPC fondées sur le principe departicipationDeux nouvelles décisions du23novembre2012 du Conseil constitution-nel sont fondées sur l’application du principede participation.➠Saisi par les associations France NatureEnvironnement et Agir pour les paysages, leConseil constitutionnel censure l'article L120-1 du code de l'environnement.Cet article institue les modalités de mise enœuvre du principe de participation instituépar l'article 7 de la Charte del'environnement, pour permettre au publicde formuler des observations sur les projetsde texte ayant des incidences surl'environnement. Or le Conseil constitution-nel indique que cet article limite la participa-tion aux seules décisions réglementairesde l’État et de ses établissementspublics, mais qu'aucune loi n'assure la miseen œuvre de ce principe à l'égard de leursdécisions non réglementaires qui peuventavoir une incidence directe et significativesur l'environnement. En conséquence, il jugel'article L 120-1 al. 1erdu code del'environnement (ainsi que l'ensemble del'article) contraire à la Constitution. Cettedécision prend effet au 1erseptembre 2013.Les associations critiquaient en même tempsl'article L 581-9 du code de l'environnementsur l'installation de bâches comportant dela publicitéet sur l'installation de dispo-sitifs de publicité lumineuse, mais leurrecours sur cet article est rejeté. S'agissantdes bâches par exemple, la décision considè-re que le législateur pouvait estimer que lesautorisations d'installation ne constituentpas des décisions ayant une incidence surl'environnement.(Décision n°2012-282 QPC du23novembre2012, J.O. du 24 nov. p.18543).➠Censure des modalités de classement etde déclassement des sites.Un requérant contestait la validité desarticles L 341-3 et L 241-13 du code del'environnement. Le premier fixe la procédu-re de classement d'un monument naturel oud'un site et le second prévoit celle de déclas-sement total ou partiel.L'argument tiré de la violation du droit depropriété est écarté, mais celui tiré de laméconnaissance de la charte del'environnement a entraîné la censure.Le Conseil constitutionnel juge que le classe-ment et le déclassement de monumentsnaturels ou de sites constituent des décisionspubliques ayant des incidences surl'environnement mais que les articles incrimi-nés n'assurent pas la mise en œuvre du prin-cipe de participation du public àl'élaboration des décisions en cause contrai-rement à l'article 7 de la Charte del'environnement. La décision prend effet au1erseptembre 2013.(Décision n°2012-283 QPC du23novembre2012, J.O. du 24 nov. p.18547).AAUUPPAARRLLEEMMEENNTTAu Sénat■Crédit à la consommation etsurendettementLes sénateurs ont débattu le 19novembre del’application de la loi Lagarde du 1erjuillet2010 réformant le crédit à la consommation.Le président de la commission pour lecontrôle de l’application des lois, DavidAssouline, indique que le Parlement devraitdans les prochains mois réexaminer cer-taines dispositions de cette loi (JO Sénat 20nov. p.4840). Muguette Dini, rapporteur,souligne les progrès enregistrés grâce àl’application de la loi en matièred’encadrement de la publicité ou de forma-tion des contrats par exemple.Pour le surendettement, la crise a fait aug-menter de 6% le nombre de dossiersentre2010 et2011 pour atteindre 232000, cequi porte le nombre de procédures en coursà 746000 dossiers (p.4842). Muguette Dinirappelle que la loi autorise désormais lescommissions de surendettement à effacer lesintérêts ou rééchelonner la dette, sans procé-dure judiciaire.Muguette Dini propose d’une partd’interdire le démarchage commercial pourun crédit renouvelable et d’autre part la pro-position dans toute publicité de lots promo-tionnels ou de remise de prix liée àl’acceptation d’une offre de crédit.Réformer la procédure de traitement dusurendettementElle demande également un renforcementde la vérification de la solvabilité del’emprunteur.Il est proposé de modifier la procédure detraitement de surendettement. Exemples demesures demandées:- Eviter que ne soient réclamés au débiteur àl’issue des mesures de redressement desintérêts ayant couru entre la date d’arrêt dupassif et la mise en œuvre des mesuresd’apurement.- Porter à 18 mois la durée maximale de sus-pension des mesures d’exécution après ladéclaration de recevabilité (au lieu d’un an),- Fixer un délai pour la négociation du planconventionnel.- Permettre au juge d’autoriser le paiementdu loyer et des charges (ou mensualités deprêt immobilier) malgré la décision de rece-vabilité ou d’ouverture d’une procédure deredressement personnel. En effet, actuelle-ment des ménages peuvent être expulsésparce que la commission de surendettementinterdit le paiement des dettes dans l’attente 4décembre 20125JURIShheebbddooimmobilier••AAUUSSÉÉNNAATTDDÉÉBBAATTSSde ses décisions (p.4843).S’agissant de la création d’un registre natio-nal des crédits aux particuliers(fichier posi-tif), Muguette Dini estime que son ampleurdevrait être restreinte notamment auxencours dépassant 200euros. Elle souligneles inconvénients du régime proposé: soncoût et la protection des données person-nelles. La sénatrice annonce le dépôt d’uneproposition de loi pour modifier la loiLagarde.Alain Fouché soutient l’idée de créer unfichier positif. Gérard Le Cam estime que laloi Lagarde est insuffisante. Il propose parexemple une réforme du taux de l’usure.Joël Guerriau approuve aussi le projet d’unfichier positif ; pour son financement, il pré-conise de faire payer les banques qui leconsulteraient.Benoît Hamon, ministre chargé de laconsommation, indique que l’accueil despersonnes surendettées est une priorité(p.4853): dès lors qu’il y a plus de 1000 dos-siers par an, un guichet de la Banque deFrance doit être maintenu. Il entend parailleurs maintenir les effectifs des DGCCRF.Il annonce un projet de loi sur la consom-mation au premier semestre 2013 qui com-portera l’action de groupe. Le ministre sou-haite aussi renforcer les moyens d’actions dela DGCCRF en leur donnant des moyens desanction administrative. Le ministre se pro-nonce pour le découplage des cartes de paie-ment et de fidélité. Benoît Hamon indiquepar ailleurs réfléchir à la mise en œuvre dufichier positif (p.4855); il estime qu’il seraitun pas vers une plus grande responsabilisa-tion des prêteurs. La Commission nationaleconsultative des droits de l’homme sera sai-sie, ainsi que la CNIL.■Lutte contre les inondationsLors d’un débat sur les inondations le 19novembre, le rapporteur de la missiond’information sur les inondations dans leVar, Pierre-Yves Collombat, préconise decréer systématiquement des comités de sui-vi post-inondation et d’améliorer le systèmede prévention (JO Sénat déb. 20 nov.p.4858). Il indique que le régime des catas-trophes naturelles représente en moyenneannuelle 530millions d’eurosd’indemnisation et 775millions d’euros decotisation. Il préconise pour améliorer lasituation des collectivités de rendre automa-tique le remboursement anticipé de la TVApour les travaux de reconstruction.Il regrette l’absence de politique de préven-tion, qui se traduit notamment par beau-coup d’interdit (avec les PRRI) alors que lesPays-Bas au contraire privilégientl’aménagement et l’entretien.Alors que la tendance de la jurisprudenceest un glissement de la responsabilité desparticuliers (propriétaire riverains notam-ment) vers les collectivités; il estime qu’ilfaudrait définir le niveau légal de protectiondû par la collectivité (p.4859).Ronan Dantec, reprenant les propos du pré-fet de la région Rhône-Alpes, Jean-FrançoisCarenco, relève la “bêtise absolue” d’avoirconstruit dans la vallée du Var (p.4865). Ilpropose le transfert des compétencesd’urbanisme au niveau intercommunal, lerenforcement des SCOT et l’obligation pourles documents d’urbanisme d’être en confor-mité avec les plans de prévention desrisques d’inondation (PPRI).Urbanisme et inondationLa ministre de l’écologie Delphine Bathojuge urgent de redéfinir une politique deprévention des risques (p.4870). Elleindique que la Commission mixte inonda-tion prévoit notamment dans ses axes prio-ritaires de réduire la vulnérabilité lors durenouvellement urbain, d’améliorer laconnaissance et de se préparer à la crise viaune planification.S’agissant de l’urbanisme, elle souhaitequ’en application de la loi du 12juillet 2010(Grenelle II) la possibilité d’élaborer pardécret les règles régissant les plans de pré-vention des risques aboutisse d’ici le 1ersemestre 2012 (p.4872).Elle indique que plus de 8000 communessont couvertes par un PPRI approuvé.■Vers un plan de rénovation del’immobilier de montagneLe sénateur Ancré Vairette interroge laministre du tourisme sur la nécessaire réno-vation de l’immobilier de loisirs en mon-tagne, il chiffre à 20% ou 40% la part du parcqui est obsolète. Sylvia Pinel lui répondqu’un plan de réhabilitation de l’immobilierde loisirs est en cours de finalisation. Il feral’objet d’une concertation au cours du 1er tri-mestre 2013 (JO Sénat déb. 21 nov. p.4902).A l’Assemblée■Le PLFLors du débat à l’Assemblée du budget del’écologie le 9novembre, le rapporteur MarcGoua estime indispensable d’inciter davan-tage les ménages à réaliser des travauxd’amélioration de la performance énergé-tique dans leurs logements (JO AN déb. 10nov. p.4987); il propose de prolonger l’éco-prêt jusqu’à fin 2015, de relever à 45 000euros le plafond de ressources des ménagescumulant l’éco-prêt et le CIDD oud’autoriser la réalisation des travaux de per-formance énergétique éligible au CIDD surune période de 2 ans.La ministre répond travailler au renforce-ment des dispositifs de soutien à la rénova-tion thermiques des logements (p.5021).Un amendement présenté par la ministre(n°478) a été adopté pour compléterl’augmentation de 30 à 40% du créditd’impôt pour les travaux effectués sur leslogements à proximité des zones indus-trielles où s’appliquent les PPRT. Il fixe à25% la participation prise en charge parsubvention (p.5034).➠Budget logementCécile Duflot indique que les financementsconsacrés au logement et à l’égalité des terri-toires seront de 9,8milliards d’euros en 2013(JO AN déb. 13 nov. p.5044). Elle indiqueune hausse des aides à la pierre de 11% grâ-ce à la mobilisation des partenaires sociauxgérant le 1% logement, évoquant la signatu-re le 12novembre d’une lettre d’engagementavec Action Logement.La ministre affirme la nécessité de revalori-ser les aides personnelles au logement sur labase de l’indice de référence des loyers.Le financement du plan national de rénova-tion urbaine sera assuré pour la période2013-2015. Michèle Bonneton approuvel’effort en matière de logement très socialavec 33000 PLAI et 69000 PLUS. NicolasSansu observe que les financements ne sontpas pérennes puisque 590millions viennentde la vente des quotas de gaz à effet de serreet de la ponction sur Action Logement pour1milliard d’euros (p.5046) et annonce que leFront de gauche s’abstiendra. Annick Lepe-tit se félicite du soutien apporté à l’Anah,Arnaud Richard approuve la hausse des cré-dits consacrés à l’hébergement d’urgence.Un amendement (n°437) a été voté pourélargir le champ d’intervention du Fondsnational d’accompagnement vers et dans lelogement (FNAVDL) aux personnes ayantdes difficultés d’accès au logement, alorsque ce champ était limité à celles reconnuesprioritaires par la commission de médiation(p.5050).➠Nouvelle taxe sur les mutations?Daniel Goldberg a ensuite proposé de créerune contribution de solidarité urbaine pourles ventes d’immeubles dont le prix dépas-se 8250€ le m2en Ile-de-France. Mais Jérô-me Cahuzac s’y est opposé notamment car 4décembre 20126JURIShheebbddooimmobilier••AALL’’AASSSSEEMMBBLLÉÉEEDDÉÉBBAATTSScela aggraverait la ségrégation dans l’habitatet nuirait à la fluidité du marché. Le sénateura donc retiré son amendement (n°392).Christophe Caresche a proposé de permettreaux communes qui ne sont pas concernéespar la taxe sur les logements vacantsd’assujettir les logements vacantsà la taxed’habitation. Cet amendement (n°66), sous-amendé, a été adopté (p.5053).Mathieu Hanotin a proposé un autre dispo-sitif pour augmenter les droits de mutationsur les ventes de logements les plus chers(amendement n°450 fixant une taxe de 1 à10% du prix de vente selon le prix s’ildépasse 1million d’euros). Il l’a finalementretiré à la demande du ministre (p.5054).S’agissant de la mission égalité des terri-toires, la ministre indique que le chef del’État a décidé la mise en place d’un Hautconseil des territoires et qu’il est envisagé lacréation d’un Commissariat général àl’égalité des territoires (p.5056).➠Vers une hausse des droits de mutationLe 13novembre, le député Razzy Hammadipropose (amendement n°487) de créer uncoefficient additionnel aux taux applicablesaux droits de mutation pour les départe-ments de Paris et de la petite couronne, pourles mutations dépassant 10000€ le m2 ou1,5million d’euros (JO AN déb. 14 nov.p.5181). Le rapporteur spécial Pascal Terras-se préfère une hausse générale du plafonddes droits de mutation (amendement ulté-rieur). L’amendement a finalement été retiréà la demande de la ministre MaryliseLebranchu, la ministre s’engageant à ce quela question soit étudiée d’ici la 2electure oulors du PLF rectificative (p.5183).➠Moyens du FISACJoël Giraud critique quant à lui la réductiondes moyens du FISAC (p.5191). Le rappor-teur Thomas Thévenoud reconnaît que lebudget du FISAC est passé de 60millions en2008 à 42 millions en 2012, qui plus est avec unélargissement de ses critères d’intervention.Jérôme Cahuzac reconnaît qu’il y a 1600 dos-siers en souffrance mais il propose de redéfi-nir ces critères pour les réorienter vers lescommunes en difficulté souvent dans les ter-ritoires ruraux (p.5195). Les amendements(n°105 et621) ont été rejetés.A l’article 66, qui concerne la garantie del’État accordée au Crédit Immobilier deFrance, Jean-Louis Dumont apporte sonsoutien à la mission des 2500 agents de cetétablissement qui n’a jamais démérité et n’ajamais perdu de vue le cœur de son métier,sa mission sociale (p.5205).Gilles Carrez souligne le risque que l’arrêtd’activité du CIF ne fasse chuter l’accessionsociale à la propriété, ajoutant que le CIFjoue un rôle indispensable avec sa structuredécentralisée et il préconise le recours à lanotion de service d’intérêt économiquegénéral (SIEG) pour en maintenir l’activité.Mais Jérôme Cahuzac indique que le problè-me est que le modèle du CIF n’est plusviable car il n’a pas de dépôts, prête à longterme sur des financements à court terme. Ilconclut que la seule solution est l’extinction(p.5208). Jean-Louis Dumont estime qu’uneautre solution aurait pu être trouvée maisque l’administration en a décidé autrement.Charles de Courson conteste aussi l’idée quela banque soit en sinistre. Il préconise decréer une structure de cantonnement et derecréer une banque adossée à la Banque pos-tale.L’article 66 qui accorde la garantie de l’État,avec perspective d’extinction a été voté.A l’occasion d’un amendement n°719 sur lebudget du patrimoine immobilier de l’État,Charles de Courson se réjouit du vote d’unarticle qui facilite la cession des immeublessitués dans les forêts domaniales (JO AN 15nov. p.5237).Denis Baupin propose un amendement(n°438) pour étendre le champ d’applicationde l’éco-PTZ, mais il l’a retiré (p.5247).En revanche, il a obtenu le vote del’amendement n°440 relatif au créditd’impôt développement durablepourautoriser d’étaler les travaux d’efficacitéénergétique sur deux ans alors qu’ils doi-vent actuellement être faits en un an (votep.5250).➠Réforme du plafonnement globalA l’article 56qui réforme le plafonnementdes niches fiscales, Charles de Courson faitobserver que la baisse du plafond global à10000euros (au lieu de 18000 €), est altéréecar il ne concernera que 9 niches fiscales aulieu de 17. Par ailleurs, les niches SOFICA etMalraux en seront exclues, comme les inves-tissements outre mer, ce qui rend le disposi-tif illisible (p.5268). L’article a été amendé,concernant par exemple le dispositif Made-lin (amendement n°328).➠Le Censi-Bouvard prorogéLe 15novembre, le Gouvernement a propo-sé de proroger de 4 ans le dispositif Censi-Bouvard (vote de l’amendement 574, JO AN16 nov. p.5300).➠Le dispositif Duflot amendéL’article 57comporte le dispositif Duflot.Isabelle Le Callennec souhaite son élargisse-ment aux zones B2 et C. Le Gouvernementse dit favorable à rendre les communes de lazone B2 éligibles pendant une durée tran-sitoire de 6 moisjusqu’au 30juin2013.L’amendement en ce sens (n°427) a été voté(p.5308) avec un sous-amendement préci-sant que le logement doit avoir fait l’objetd’une demande de permis de construire jus-qu’au 30juin2013. Le vote de l’amendementn°752 autorise par ailleurs l’avantage fiscalsur deux acquisitions, dans la respect duplafond global de 300000€, mais BenoistApparu estime que le dispositif proposén’est pas suffisant pour doper le marché.Jérôme Cahuzac a ensuite proposé la créa-tion d’un régime Duflot pour les DOMavecun avantage fiscal majoré de 18 à 29% (votede l’amendement n°654 p.5312), l’article 57a été voté.Le ministre a accepté un amendement(n°428) de Christophe Caresche qui assureune transition entre le dispositif Scellier etle nouveau régime Duflot. Il faut que laréservation soit enregistrée devant notaireou au service des impôts le31décembre2012 au plus tard et que l’acteauthentique soit signé le 31mars2013 auplus tard (vote, p.5318).➠Taxe foncière sur le foncier non bâtiL’article 58renforce la majoration de la taxefoncière sur le foncier non bâti avec unemajoration d’office de 25% de la valeur loca-tive cadastrale et de 5euros d’office à partirde 2014, 10euros à partir de 2016 dans leszones de plus de 200000 habitants où existeun déséquilibre entre l’offre et la demandede logements. Michel Piron a proposé delaisser aux collectivités la faculté de modulercette majoration, mais son amendement aété rejeté (n°346) et l’article voté (p.5320).➠Taxe sur les friches commercialesL’article 59concerne la taxe sur les frichescommerciales. Il réduit de 5 ans à 2 ans ledélai de vacance au terme duquel la taxationpourra s’appliquer. Il a été voté en l’état.Alexis Bachelay a proposé (amendementn°486) de majorer de 30%le taux maximaldu droit de mutationautorisé pour lesdépartements. Christian Eckert a soulignéque cela risquait de bloquer le marchéimmobilier et le député l’a retiré (p.5339).Daniel Goldberg a obtenu contre l’avis duministre qui a indiqué qu’il demanderait surce point une seconde délibération, le vote del’amendement n°387 qui vise à permettreaux communes d’exonérer les logementsfinancés en PLAI ou PLUS de la participa-tion pour le financement de l’assainissementcollectif. (p.5343). À suivre. ● Premier constat du marché du logement,selon les notaires d’Ile-de-France: la chutedu volume des transactions se confirme.Au 3e trimestre 2012, le nombre de ventesa baissé de -20% par rapport au 3etrimestre 2011. Thierry Delesalle, notaire àParis, rappelle que le mois de janvier a étéexceptionnel en raison de la réforme desplus-values et a provoqué un doublementde l’activité au cours de ce mois.Les prix des logements anciens résistentencore puisque, pour l’Ile-de-France, ils ontaugmenté de +1, 4% par rapport au 2etrimestre 2012, mais il s’agit tempèreThierry Delesalle, d’une hausse cyclique àcette période de l’année. Sur un an, lesprix sont quasiment stables, à -0, 2% (parrapport au 3etrimestre 2011).À Paris, le prix des appartements anciensse maintient au-dessus de 8000€: au 3etrimestre 2012, le prix moyen a atteint8440€ le m2, mais observe Olivier Savary,notaire à Montléry, la crise a stabilisé lesprix qui n’ont augmenté que de +0, 8%en un an. Les notaires constatent que leprix des bons produits ne fléchit pas maisque les biens présentant des défauts netrouvent plus d’acquéreurs. Selon la cham-bre des notaires, la courbe des prix devraitrester stable.Dans les arrondissements parisiens, les évo-lutions les plus notables sont les hausses de+4,9% en un an pour le 3earrondissement(+4% pour le 6e) mais une baisse de-4,1% pour le 5e.En petite couronne, les volumes de vented’appartements anciens sont en chute de-20%, les Hauts de Seine résistant mieux(-12%) que la Seine-Saint-Denis (-27%). Levolume des appartements neufs recule de-24%. Les prix sont en hausse sur letrimestre (+1,9%), mais stables sur un an(+0,3%). Pour les maisons anciennes, levolume des ventes s’est contracté de -19%et les prix ont reculé de -1,8% en un an.En grande couronne, le volume des ventesa baissé de -22% pour les appartementsanciens et de -20% pour les appartementsneufs avec une chute remarquable pourl’Essonne (-39%). Les prix des apparte-ments anciens augmentent légèrement surle trimestre (+1,4%) mais restent en recul(-1,0%) sur l’année.Pour les maisons en grande couronne, levolume des ventes se rétracte de -23% pourl’ancien et de -21% pour le neuf. Commepour les appartements, le prix des maisonsanciennes augmente sur le trimestre(+1,3%), mais recule en un an (-0,9%). Desécarts sensibles de prix sont constatés tant àla baisse (-20,7% à L’Isle-Adam ou -16,5% àChatou) qu’à la hausse (+16,3% à Satrou-ville ou +6,1% à Draveil).Quelles perspectives?La chambre des notaires constate quecomme seuls les biens de bonne qualité sevendent, les stocks de bien ayant desdéfauts gonflent. Il en résulte un effet surles statistiques de prix qui augmentent. Ledélai de vente moyen est passé de 2 moiset 2 semaines il y a deux ans à 4 mois et 1semaine. Mais le gonflement des stocks n’apas encore assez d’impact pour influer surle comportement des vendeurs.La réforme des plus-values sur lesterrains à bâtir: un effet perversEn revanche, les notaires soulignent que laperspective de réforme de taxation desplus-values sur les terrains à bâtir àcompter du 1erjanvier 2013 (suppressiondes abattements pour durée de détention)et à compter de 2015 (taxation au barèmede l’IR), qui était prévue pour inciter lespropriétaires à vendre leurs terrains al’effet inverse. Olivier Savary constate queles propriétaires qui subiraient une taxa-tion sur la vente, vont attendre une nou-velle réforme de la taxation avant de ven-dre leurs terrains. Les notaires sont plusparticulièrement inquiets de cette attitudeen grande couronne.4décembre 20127JURIShheebbddooimmobilier••PPRRIIXXDDEESSLLOOGGEEMMEENNTTSSMMAARRCCÉÉEn Ile-de-France: transactions en chute, prix stablesMassifsAppartementsMaisonsanciensneufsanciennesAravis44246311497540Mont Blanc426771856000003 Vallées42445762656490Haute Tarentaise38526527323000Chablais32685916300000Maurienne26175544200000Les prix en SavoieLes prix en Ile-de-Francedes appartements anciensNotaires de France - PervalBase Bien - Notaires Paris - Ile-de-FrancePrix en € par m2(appartements) ou prix global(maisons anciennes)Prix au 3etrim. 2012ÉvolutionannuelleParis8440€+0,8 %Hauts-de-Seine5450€+0,7 %Seine-Saint-Denis3330€-0,5%Val-de-Marne4340€-0,1%Petite couronne4480€+0,3 %Seine-et-Marne2770€-0,8%Yvelines3910€-0,4%Essonne2790€-1,6%Val d’Oise2850€-1,4%Grande couronne3140€-1,0%Ile-de-France5590€+0,3 %StatistiquesLe décret d’application de la loi du28mars2011 qui impose aux notaires derecueillir les données relatives aux transac-tions et de les restituer au public est atten-du pour les prochaines semaines, a préciséChristian Bénasse, président de la chambredes notaires de Paris.Le marché des SavoieLes notaires de Savoie soulignentl‘importance de la présence des acquéreursétrangers dans certaines stations. Ainsi àMorzine par exemple on a constaté il y aquelques années que 78% des acquéreursétaient Anglais et ils sont encore présents à50% actuellement. Les acquéreurs anglo-saxons sont toutefois sensibles à la dimen-sion économique de l’opération et pensentà la revente dès l’achat. L’instabilité fiscalepourrait donc impacter le marché.Quelques exemples de prix. Pour lesappartements anciens, le prix moyen estde 4356€ à Avoriaz, et de 4711€ àMorzine. Dans le massif du Mont Blanc,Chamonix est à 5049€ etMegève à6000€. Dans le massif des Aravis, les prixsont de 5333€ à La Clusaz. Pour la Mauri-enne, Valloire est à 4028€. Aux Arcs(Haute Tarentaise), les appartementsanciens se vendent à 3125€ et à 3289€ àLaPlagne. Pour les Trois vallées, Courchev-el est à 7200€ (et même 11170€ àCourchevel 1850).Les notaires constatent de façon généraleque le marché Immobilier de la montagnesemble avoir plutôt bien résisté à lamorosité générale.S’agissant de l’évolution des prix, pour lesappartements anciens, plusieurs massifssont orientés à la baisse, parfois de façonmodérée: -2,9% en un an dans les TroisVallées, ou -2,3% dans les Aravis ou -2,7% en Maurienne, parfois de façon plusmarquée comme dans le massif du Chabais(-8,7%). En revanche, le Mont Blanc est enlégère hausse (+1,0%) et la Tarentaise unpeu plus fortement (+2,7%)À noter toutefois que les écarts de prix sur5 ans sont très variables d’une station àl’autre. Si à Courchevel, les prix ont reculéen 5 ans de -24,2%, ils ont grimpé sur lamême période de +25,3% à Valloire.Pour les chalets, l’évolution annuelle des prixest légèrement négative en Haute Tarentaise(-0,7%), elle est positive ailleurs: de +2,6%dans les Trois Vallées et Mont Blanc, un peuplus forte dans le Chablais (+5,7%), ou trèsforte en Maurienne (+15,9%). 4décembre 20128JURIShheebbddooimmobilier••RRÉÉPPOONNSSEESSMMIINNIISSTTÉÉRRIIEELLLLEESSRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations6nov. 2012ANp.6297n°5003Marie-Jo Zimmer-mann,UMP, MosellePermis de construiretacite. Durée de validitéEcologieEn cas de contestation d'un permis de construire, son délai de validité est sus-pendu jusqu'au prononcé d'une décision juridictionnelle irrévocable (art. R424-19 du code de l'urbanisme). Cette règle issue du décret du 31 juillet 2006s'applique au permis tacite s'il était en cours de validité au 3 août 2006. Ledélai de validité recommence à courir à la date de lecture du jugement oude l'arrêt devenu irrévocable.6nov. 2012ANp.6297n°5004Pierre Morel-A-L'HuissierUMP, LozèreNotion d'emprise au solEcologieL'emprise au sol est la projection verticale de la construction tous débords etsurplombs inclus (art. R 420-1 du code de l'urbanisme). Les terrasses de plain-pied au niveau du sol ne constituent pas d'emprise au sol si aucun élémentne dépasse du sol.6nov. 2012ANp.6301n°2167Philippe Duron,SRC, CalvadosSituation du promoteurFinaxiomeLogementLa société Finaxiome a été placée en redressement judiciaire. Le 1er aout2012 le TGI d'Amiens a autorisé sa reprise par la société Novalis (groupe Pier-reval) qui s'est engagée à achever les chantiers interrompus. Mais les intérêtsintercalaires des prêts ne seront pas remboursés.6nov. 2012ANp.6302n°4703Pierre Morel-A-L'Huissier,UMP, LozèreBilan du DPE sur lesannonces immobilièresLogementLa majorité des annonces est à présent en confor-mité avec l'obligation de mentionner le DPE.Cette règle a contribué à la connaissance du dis-positif et à la prise en compte des consommationsénergétiques dans l'achat ou la location des biens.Une étude de l'ADEMEindique que 37 % despersonnes jugent le DPEimportant en 2012(30 % en 2010).8nov. 2012Sénatp.2538n°622Hervé Maurey,UDI, EureComplexité des normesélectriquesLogementLes logements neufs doivent respecter la norme desinstallations électriques NFC 15-100 en vigueur. Pourrationaliser les coûts de construction, une réflexionest en cours pour distinguer les dispositions relevantde la sécurité et celles relevant du confort d'usage. Encas de vente des logements de plus de 15 ans, undiagnostic de l'installation électrique est obligatoiremais non les travaux. Mais dans la majorité des cas,des travaux de mise en sécurité sont effectués.Le sénateur évoquaitl'inutilité de l'installationde prises de TV dans leschambres.8nov. 2012Sénat, p.2540n°1629Jean-LouisMasson,NI, MosellePose irrégulière defenêtres de toitLogementUne infraction au code de l'urbanisme est un délit, qui se prescrit en 3 ans. Ledélai commence à courir à compter de l'achèvement des travaux. Mais tout actede poursuite, comme un PV d'infraction interrompt le délai de prescription.13nov. 2012ANp.6464n°7512Dominique Tian,UMP, Bouches-du-RhôneRecours obligatoire àl'architecteCultureLes résultats de la mission confiée aux inspections générales du ministère dela culture et au ministère du logement sont attendus pour le 1ertrimestre2013. Le décret du 7 mai 2012 relatif à la dispense de recours à l'architecteconduit, dans de nombreux cas, à élever le seuil de dispense de 20 m2,actuellement fixé à 170m2. Abaisser le seuil à 150m2permettrait de remplirl'objectif de neutralité poursuivi par la réforme des surfaces.13nov. 2012ANp.6473n°1672Jean-PierreDecool,App. UMPRemplacer les dépôts degarantie par un fondsde placement ?LogementCréer un fonds de placement des dépôts degarantie constituerait une modification sub-stantielle du système actuel et il convient d'enmesurer les avantages et les inconvénients. Uneanalyse sera menée dans le cadre du projet de loicadre sur le logement.La ministre confirme parailleurs son intention decréer un nouveaumécanisme d’enca-drement des loyersd’habitation.13nov. 2012ANp.6474n°1812Marie-JoZimmermann,UMP, MoselleReconstruction d'unbâtiment détruit. Facultéd'agrandissement ?LogementL'article L 111-3 du code de l'urbanisme permet la construction à l'identiqued'un bâtiment détruire ou démoli depuis moins de 10 ans s'il a été édifiérégulièrement, sauf si le PLU en dispose autrement. Les prescriptions du PLUpermettent une extension mesurée des constructions existantes. Elle est pos-sible dans le cadre d'une même demande de permis.15nov. 2012Sénatp.2603n°533Jean-Pierre Sueur,SRC, LoiretCréation d'un fondstravaux dans les copro-priétésLogementLa constitution d'un fonds travaux n'est pas obliga-toire. Le syndic doit simplement au moins tous les troisans soumettre à l'assemblée la décision de constitu-tion des provisions spéciales pour travaux. Le Gou-vernement n'est pas favorable à l'instaurationobligatoire d'un fonds travaux sans votedel'assemblée. Pourrait être prévue la constitution d'unfonds travaux pour les copropriétaires qui le souhait-ent pour une durée limitée et prévoyant que lessommes sont acquises au lot et non au copropriétaire.Ces mesures serontexaminées dans le cadrede la loi sur le logementdu printemps prochain,conclut la réponse.15nov. 2012Sénatp.2607n°1897Jean-LouisMasson,NI, MoselleTaxe d'aménagementEcologieLa mention du principe de la taxe d'aménagement dans le permis deconstruire n'est pas prévue par la loi ; le titulaire du permis ne peut doncrefuser de s'en acquitter. Lorsqu'après délivrance de l'autorisation, les servicesde l'Etat calculent les impositions, le bénéficiaire est informé par lettre dessommes à payer. Si les collectivités territoriales délivrent les autorisations,elles transmettent aux services de l'Etat dans le département les donnéesnécessaires à l'établissement de la taxe, dans le délai d'un mois.À nos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.▲▲ 4décembre 20129JURIShheebbddooimmobilier••NNOOMMIINNAATTIIOONNSSDDIISSTTIINNCCTTIIOONNSSCabinets ministériels➠PME, économie numérique: EmilieCariouest nommée conseillère juridiqueet fiscale au cabinet de la ministre délé-guée auprès de Fleur Pellerin. (Arrêté du14novembre2012, J.O. du 20 nov. @)Administration centrale✓Développement durable: Jean-PaulAlbertini(Cour des comptes) est nommédélégué interministériel au dévelop-pement durable, en remplacement deDominique Dron. Il est par ailleurs nommécommissaire général au développementdurable au ministère de l'écologie. Il étaitprécédemment conseiller spécial au cabi-net de Delphine Batho. (Décrets du15novembre 2012, J.O. du 16 nov. @ et arrê-té du 15 nov. J.O. du 17 nov, @).Magistrature✓Tribunaux de grande instance: YannickGressot est nommé président du TGI deSoissons et Marie-Paule Lugbull de celuid’Argentan. (Décret du 16novembre2012,J.O. du 18, @).✓Conseil d’État: Philippe Combettes,Renaud Jaune, Vincent Montrieux etBénédicte Vassallo-Pasquet sont nommésmaîtres des requêtes. (Arrêté du13novembre2012, J.O. du 23 nov. @).Organismes publics✓Conseil national consultatif des per-sonnes handicapées: Martine Carillon-Couvreurest nommée présidente. Michè-le Baron, présidente de la Fédération fran-çaise des associations d'infirmes moteurscérébraux (FFAIMC), est nommée vice-pré-sidente. (Arrêtés du 6novembre2012, J.O.du 16 nov. p.18117).✓Commission nationale de concertation:sont nommés membres titulaires à la CNC:- bailleurs: Alain Cacheux (Fédérationnationale des OPH) et Nathalie Palladit-cheff (Caisse des dépôts);- l'ordonnance du 31mai 2012 qui étend àMayotte l'application du code del'urbanisme,➠L'article 34étend l'application de la loi du6juillet 1989 surles baux d'habitation àla Nouvelle-Calédonie, sauf certains articles.Technique■Opérations standardiséesd'économies d'énergieUn arrêté du 31octobre 2012 définit 23nouvelles fiches d'opérations standardiséesd'économie d'énergie et il modifie 30 fichesexistantes (sur les 248 fiches en vigueur). 2sont supprimées.Exemples de fiches nouvelles:- Lampe à LED pour l'éclairaged'accentuation- Passage d'un réseau de chaleur en bassetempératureExemples de fiches révisées:- Programme d'intermittence pour un chauf-fage collectif- Optimiseur de relance en chauffage collectif- Rééquilibrage d'une installation collective dechauffage à eau chaude du secteur résidentiel- Ventilation mécanique modulée propor-tionnelle dans un bâtiment de grande taille- Raccordement d'un bâtiment tertiaire à unréseau de chaleur alimenté par des énergiesrenouvelables ou de récupération(J.O. du 14 nov. 2012, p.17979).Sont nommés ou promus dans l’ordrenational du mérite.✦Justice - Officier: ChristianeFéral-Schuhl, batonnière de l'ordredes avocats de Paris, MartineJodeau et Denis Piveteau,conseillers d'Etat.Chevalier: Nicolas Lerègle, avocatà Paris, Agnès Mouillard,conseillère à la Cour de cassation.✦Logement - Officier: BernardBrillet, inspecteur général auconseil général de l'environnementet du développement durable.Chevaliers: Claude Mathis, direc-teur général d'une société immobi-lière, Christophe Robert, déléguégénéral adjoint d'une fondationpour le logement des personnesdéfavorisées, Eric Verrax, vice-président d'une fédération de pro-motion immobilière.✦Ecologie. Commandeur: JacquesRougier, président de section auconseil général de l'environnementet du développement durable.(Décrets du 14novembre2012, JO du15 nov. 2012, p.18032).AAUUFFIILLDDUUJJ..OO..Retrouvez JurisHebdoau SIMIsur le standHall Havane AF 1035-7décembre 2012à la Porte MaillotSIMI- gestionnaires: Étienne Ginot (UNIS) etJean-François Buet (FNAIM);- locataires: Elodie Fumet (CSF);- Pour leurs actions dans le domaine dulogement: Lionel Le Borgne (UNAF) etThierry Bert (USH). (Arrêté du 26octobre2012, J.O. du 14 nov. p.18008).Sociétés immobilières outre merChantal Mirailles est nommée administra-teur de la Société immobilière de laMartinique(arr. du 26 oct. J.O. du 15 nov.p.18074); Pascal Rothé est nommé admi-nistrateur de la Société Immobilière deGuadeloupe(arr. du 14 sept. JO du 20nov. p.18295); Philippe Laycuras est nom-mé administrateur de la Société immobi-lière de Mayotte(arr. du 12 nov. JO du23 nov. p.18470).✓ACSÉUn décret du 13novembre étend la compé-tence de L’Agence nationale pour la cohé-sion sociale et l'égalité des chances à cer-tains territoires d'outre-mer: transfert decompétences de gestion jusqu'à présentexercées par le secrétariat général du comi-té interministériel des villes à l'ACSé.(Décret n°2012-1261 du 13novembre2012,J.O. du 15 nov. p.18071).✓INRAPNicolas Vuillier, président de l'Union natio-nale des producteurs de granulats ainsique d’autres personnes sont nommésadministrateurs de l’Institut national derecherches archéologiques préventives.(arr.du 21 nov. 2012, J.O. du 25 nov. p.18587).■Outre-merUne loi n°2012-1270 du 20novembre2012relative à la régulation économique outre-mer et portant diverses dispositions relativesaux outre-mer a été publiée au J.O. du21novembre (p.18329).Deux articles à noter:➠L'article 30ratifie diverses ordonnanceset notamment:- l'ordonnance du 22juillet 2011 relative àla protection et à la mise en valeur desterres agricoles dans le Département deMayotte et à Saint Martin,- l'ordonnance du 20octobre 2011 qui étendles dispositions relatives au crédit immobilieret au prêt viager hypothécaire en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française,- l'ordonnance du 26avril 2012 relative àl'application à Mayotte du CCH,- l'ordonnance du 26avril 2012 relative àl'application à Mayotte du code de com-merce et de la loi du 10juillet 1965 sur lacopropriété, 4décembre 201210JURIShheebbddooimmobilier••DDÉÉBBAATTDDEELL’’AANNIILLComment peut-on être bailleur? Tel étaitle thème choisi par l’ANIL le 28novembrepour le traditionnel débat qui clôt sonassemblée générale annuelle.Laurence Sauvage (ADIL 94) observe que leparc locatif privé est un parc refuge: ilregroupe ceux qui ne peuvent pas accéderà la propriété et ceux qui ne peuvent pasobtenir un logement social. La présidentede la Commission nationale de concerta-tion, Isabelle Massin, ajoute qu’on peutavoir toutes les lois possibles sur les rap-ports locatifs, ce n’est pas cela qui réglerale problème social. Elle suggère en termesd’outils de faire davantage appel au bail àréhabilitation notamment en zone nontendue, pour les bailleurs qui n’ont pas lesmoyens d’engager des travaux de réhabili-tation. Philippe Pelletier, président du planBâtiment Grenelle, suggère au présidentde la FNAIM, Jean-François Buet, d’installerdans chaque agence un départementsocial pour mettre en œuvre, moyennantdes honoraires divisés par deux, tous lesmécanismes d’aide au bailleur.S’agissant de l’investissement locatif, Jean-François Buet attire l’attention sur lesméfaits de la volatilité des régimes fiscaux,Isabelle Rougier (ANAH) reconnaît quel’Agence à du mal à faire émerger du loyertrès social. Pour les travaux d’efficacitéénergétique Philippe Pelletier estimequ’on n’a pas le choix, et qu’il faut aiderles gens à passer à l’acte. Évoquant le sys-tème mis en place par la loi Boutin et per-mettant au bailleur de demander une par-ticipation financière au locataire après réa-lisation de travaux d’économie d’énergiedont l’occupant profite directement, ilreconnaît que le système reste pourl’instant sur le papier. Il se prononce pourune intégration de l’élément énergétiquedans la définition de la décence et citel’exemple Anglais qui interdit à compterde 2018 la cession de biens dont le classe-ment énergétique est trop mauvais.La norme exclutSur ce point le débat se fait vif: IsabelleMassin réagit fermement en indiquantque rajouter des normes aux normesexclut du logement toute une série de per-sonnes. Elle reconnaît la légitimité desnormes en matière de santé ou de sécuritédes personnes mais considère qu’il ne fautpas aller au-delà. Alors que Philippe Pelle-tier estime qu’il était utile d’avoir interditla location des trop petits logements(décret décence de 2002), Isabelle Massinfustige l’hypocrisie totale de ces mesures.Alors que de nombreux étudiants onthabité les chambres de bonne du 6e étageavec WC sur le palier sans en mourir, iln’est plus possible aujourd’hui aux étu-diants de se loger dans Paris ! Elle conclutqu’on ne peut pas loger tout le mondedans des logements de grande qualité etqu’il faut s’interroger sur la masse desexclus.Faut-il alors réformer la loi de1989?L’ancien président de la CLCV, RobertAntony, souhaite des améliorations: inté-grer les meublés dans le champ de la loi de1989, alourdir les sanctions en cas de non-restitution du dépôt de garantie et exigerdes factures au lieu de devis pour justifierune retenue sur le dépôt…Philippe Pelletier en revanche appelle à lavigilance et se dit inquiet de l’annonced’une mise à plat de la loi de 1989 car laqualité du logement ne tient pas à la qua-lité de la règle et il invite à ne pas casserl’équilibre du texte. S’il faut modifier letexte, il pense qu’il faut régler la questiondu statut fiscal du bailleur privé, pour, encontrepartie, reconnaître définitivementau locataire qu’il est chez lui. Mais a-t-onbudgétairement les moyens de parvenir àcette solution?Isabelle Massin appuie ce conseil de pru-dence. Tant les propriétaires que lesbailleurs considèrent la loi de 1989 commedéséquilibrée… à leur désavantage. Aucu-ne partie n’a la volonté de détruirel’équilibre actuel. Missionnée par laministre, la CNC va engager une concerta-tion mais Isabelle Massin pense que laCommission ne parviendra pas à unRéformer la loi de 1989 ? Attention prudenceLa loi du 6juillet 1989 a créé un fragile équilibre des rapports locatifs. Laministre est favorable à sa réforme et l’a confirmé publiquement. Commentalors maintenir l’équilibre? Débat animé à l’ANIL ce 28novembre.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786■site internet: jurishebdo.fr■Directeur de la rédaction: BertrandDesjuzeur ■Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr ■Secrétariat: Sabine Petit ■ JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart ■ RCS Nanterre 443034624000 17■ APE 5813Z ■ Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier ■Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0214 I 80129■ Dépôt légal: à parution ■Prix de vente au numéro: 17 €TTC (16,65€HT) ■ Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 769 €TTC(753,19 €HT) ■ Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur■ Impression: Com-Copie Clamart ■Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineRREENNCCOONNTTRREEconsensus.Elle reconnaît que le décret charges estobsolète, qu’un toilettage sur l’article 17pourrait être effectué, que la question desmeublés et celle de la colocation pour-raient être intégrées dans le texte…Jean-François Buet est aussi favorable à laprudence, répondant à Isabelle Massin quiestime qu’on manque de vrais gestion-naires qui savent traiter les problèmes au-delà de la transaction locative, le présidentde la FNAIM rappelle que l’agent en tantqu’intermédiaire, peut apporter des solu-tions… mais les agences n’ont que 40%du marché.Faire baisser les loyersClôturant les débats, la ministre du loge-ment estime nécessaire de réformer la loide 1989 d’abord parce que l’article 17 nepermet pas d’avoir un vrai encadrementdes loyers et que l’objectif est de faire bais-ser les loyers dans certains secteurs.Cécile Duflot souhaite aussi que les meu-blés soient intégrés dans la loi de 1989 etelle veut aussi modifier la loi Hoguet ainsique la loi de 1965 sur la copropriété.Répondant au président de l’ANIL, ClaudeJeannerot, la ministre félicite le réseau desADIL pour le travail accompli pour la diffu-sion de l’information sur le décretd’encadrement des loyers de juillet dernieret compte beaucoup sur le réseau pour lamise en place des observatoires de loyers,mais aussi pour la prévention des expul-sions (le sujet sera abordé à la mi-décembre lors de la conférence surl’inclusion sociale) et la mise en place duguichet unique de la rénovation énergé-tique. Le plan de rénovation énergétiqueest indispensable, indique la ministre pouréviter la croissance de la précarité énergé-tique. En conclusion, elle cite le chiffre durapport du comité de suivi du DALO, ren-du public ce même jour et selon lequel onrecense en Ile-de-France 27000 deman-deurs jugés prioritaires au titre de la loiDALO et qui ne sont pas logés.Le président de la Région, Jean-PaulHuchon avait, quelques instants avant, faitpart de sa volonté de créer en Ile-de-Fran-ce une instance qui mutualise les politiquespubliques sur le logement pour l’ensemblede la région. Il souhaite par ailleurs la créa-tion d’un établissement public foncierunique pour l’Ile-de-France.Les ADIL ont de beaux jours devant elles !