jeudi 15 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 578 du 28 octobre 2014

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 578 du 28 octobre 2014
– 2 – Jurisprudence –
Baux d’habitation : Arrêté de péril et production de rapport refusée par le bailleur / Protection des locataires âgés : pas en cas de résiliation
judiciaire du bail
Baux commerciaux : Convention d’occupation précaire à la suite d’un bail de 9 ans ?
Baux ruraux : La limite de l’intervention d’un courtier
– 3 – Actualité –
Proposition de loi sur le logement social
Étude Deloitte sur les baux commerciaux
– 4-5 – Législation –
La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt a été publiée le 14 octobre
– 6-8 – Au Parlement –
La loi de transition énergétique votée le 14 octobre
Questions orales sur la réforme des professions réglementées
Le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement
Application de la loi Alur / Chèque énergie
– 7 – Nominations – Projet –
Emmanuel Macron veut relancer l’activité et lutter contre l’anémie

La protection des locataires âgés, prévuepar l’article 15 III de la loi du 6juillet 1989,qui concerne le congé en fin de bail, nes’applique pas en cas de résiliation judiciai-re du bail, a jugé la Cour de cassation (Civ.3e, 15octobre2014, p.2).La validité d’une convention d’occupationprécaire suppose un motif de précarité. Àdéfaut, la dérogation au bail commercial sta-tutaire ne peut se faire que par la conclusiond’un bail relevant de l’article L 145-5 du codede commerce (Civ. 3e, 15oct.2014, p.2).La loi du 13octobre2014 d’avenir pourl’agriculture, l’alimentation et la forêta étépubliée le 14octobre. Cette loi de 96articles réforme le droit de préemption desSAFER, transforme l’observatoire de laconsommation des espaces agricoles enobservatoire des espaces naturels, agricoleset forestier et modifie le droit de préemptionsur les ventes de parcelles boisées (p.4).Quelques articles ont été censurés par leConseil constitutionnel.Le projet de loi d’Emmanuel Macron quientend “déverrouiller” l’économie françai-se, entend non seulement réformer les pro-fessions du droit, mais aussi fluidifier lemarché immobilier en libérant le foncier eten réduisant les délais d’attribution des per-mis de construire (p.7).Le projet de loi DDADUE comporte unarticle habilitant le Gouvernement à trans-poser par ordonnance une directive Créditimmobilier de protection des consomma-teurs (p.8).Pierre-Luc Vogelest nommé président duConseil supérieur du notariat (p.8).Le sens de l’intérêt généralLe projet de loi pour l’activité que prépare le ministre de l’éco-nomie a fait l’objet d’une communication d’Emmanuel Macron enconseil des ministres et d’une conférence de presse (lire p.7) maisil n’est pas encore prêt. Le texte devrait être officiellement pré-senté en conseil des ministres en décembre. Mais le ministre en ad’ores et déjà affiché les objectifs: lutter contre l’anémie, libérer laFrance de ses blocages. Il reconnaît que les mesures qui sont envisa-gées n’auront pas d’effet immédiat, mais il revendique leur nécessité.L’état d’esprit qui anime sa présentation, c’est la lutte contre les cor-poratismes; il souhaite faire prévaloir le sens de l’intérêt général etdemande donc aux professionnels de limiter la défense de leur intérêtparticulier. Les notaires notamment sont cités dans cette présentation,le ministre soulignant par exemple l’écart entre la création d’offices etla hausse de la population. Son projet ne vise pas à remettre en causele monopole de rédaction des actes authentiques mais principalementà revoir les conditions d‘accès à la profession et le tarif des actes. Ledébat promet d’être intense. Nous verrons si cet appel à retrouver lesens de l’intérêt général est entendu.A cette occasion, le ministre a fait part de sa perception du droit, évo-quant notamment le cas d’une personne en recherche de logement.Emmanuel Macron constate que la complexité de la norme est unedes causes des blocages de la société française et il observe que cettecomplexité est assumée par les grandes sociétés ou les personnes quidisposent de moyens financiers pour s’entourer d’avocats ou dejuristes, mais la complexité devient insurmontable pour ceux qui n’ontpas accès à ces professionnels du droit.Dans l’actualité parlementaire, on signalera l’adoption dequelques mesures concernant l’immobilier, au détour de textes plusvastes dans leur champ d’application. Un projet de loi portant diversesdispositions d’adaptation au droit de l’Union européenne en matièreéconomique et financière contient un article habilitant le Gouverne-ment à transposer la directive Crédit Immobilier (voir p.7). Le projetde loi d’adaptation de la société au vieillissement contient plusieursarticles concernant le logement. Son article15 vise les résidences ser-vices et autorise le règlement de copropriété à étendre l’objet du syn-dicat à la fourniture aux occupants de services spécifiques à la person-ne (lire p.6). Dans les textes publiés, la loi sur l’agriculture du13octobre mérite attention par la diversité de ses dispositions. Notonspar exemple son article25 qui prévoit les cas dans lesquels l’observa-toire des espaces naturels, agricoles et forestiers doit être consulté ain-si que l’article 28 qui impose la réalisation d’une étude préalable auxprojets qui peuvent avoir des conséquences importantes sur l’écono-mie agricole (lire p.4). BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 57828 OCTOBRE 2014ISSN1622-141915EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux d’habitation: Arrêté de péril et production de rapport refuséepar le bailleur / Protection des locataires âgés: pas en cas de résiliationjudiciaire du bailBaux commerciaux: Convention d’occupation précaire à la suited’un bail de 9 ans?Baux ruraux: La limite de l’intervention d’un courtier- 3 -Actualité-Proposition de loi sur le logement socialÉtude Deloitte sur les baux commerciaux- 4-5 -Législation-La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt a été publiée le14octobre- 6-8 -Au Parlement-La loi de transition énergétique votée le 14octobreQuestions orales sur la réforme des professions réglementéesLe projet de loi d’adaptation de la société au vieillissementApplication de la loi Alur / Chèque énergie- 7 -Nominations - Projet-Emmanuel Macron veut relancer l’activité et lutter contre l’anémieSOMMAIREEDITORIAL
28octobre 20142JURIShebdoimmobilier••BAUXDHABITATION- BAUXCOMMERCIAUXBaux d’habitationArrêté de péril et production derapport refusée par le bailleur(Cass. Civ. 3e, 15 oct. 2014, n°1239, FS-P+B,cassation, pourvoi n°13-10332)Les locataires d’un logement comportantdeux balcons frappés d’un arrêté de péril,avaient assigné leur bailleur en suspensiondu paiement des loyers depuis leur entréedans les lieux jusqu’au premier jour suivantl’envoi de la notification ou l’affichage del’arrêté de mainlevée et en remboursementdes loyers versés. L’arrêt qui avait rejeté leurdemande est cassé:“Attendu que pour rejeter la demande despreneurs tendant à ce qu’il soit enjoint à M.O. [bailleur] de produire les rapports d’ex-pertise judiciaires relatifs aux balcons, lacour d’appel retient qu’en droit, en l’absen-ce d’incident de communication de pièces,au sens de l’article 133 du code de procédu-re civile, les conclusions sur le fond se bor-nant à alléguer un défaut de communica-tion de pièces sont inopérantes et qu’enl’espèce, MmeO. et M. E. [locataires] n’ontjamais saisi le conseiller de la mise en étatpour que le rapport de M. C et celui de M.C-G. soient versés aux débats;Qu’en statuant ainsi, alors que dans les pro-cédures comportant une mise en état, unedemande de production de pièces forméeconformément aux dispositions desarticles138 et suivants du code de procédu-re civile peut être présentée devant la juri-diction de jugement par une partie qui n’ena pas saisi le jugeou le conseiller de la miseen état, la cour d’appel a violé les textes sus-visés [articles 11 et 139 du code de procédu-re civil, ensemble l’article 771 du mêmecode]”.Observations:La Cour de cassation n’a sta-tué sur le fond de cette affaire. Selon lesfaits relatés par la cour d’appel, les loca-taires n’avaient pas eu accès aux rapportsd’expertise relatifs aux balcons, car ilsn’étaient transmis qu’aux copropriétaires.Les locataires avaient donc vécu pendantdeux ans dans un appartement dont lesbalcons risquaient de s’effondrer, sansmesure de sécurité. Ils demandaient doncla communication de ces rapports. Or lacour d’appel avait refusé au motif que lesconclusions sur le fond se bornant àdemander une communication de piècessont inopérantes. C’est sur ce point quel’arrêt est cassé.L’article 133 du CPC prévoit que “Si la com-munication des pièces n'est pas faite, ilpeut être demandé, sans forme, au juged'enjoindre cette communication.” L’ar-ticle 138 permet à une partie de demandercommunication d’une pièce relative à unacte dont elle n’a pas été partie (commeen l’espèce puisque le demandeur, locatai-re, n’était pas copropriétaire). La Cour decassation a précisé dans l’avis du 28mai2014 (voir encadré) que cette demandepeut être faite par une partie qui n’en apas saisi le juge. Cette demande, ainsi quele précise l’article 139, peut être faite sansforme. En conséquence, le locataire étaitfondé à demander la production du rap-port d’expertise.Protection des locataires âgés:pas en cas de résiliation judiciaire(Cass. Civ. 3e, 15 oct. 2014, n°1241, FS-P+B,rejet, pourvoi n°13-16990)Un bailleur avait assigné sa locataire en rési-liation du bail pour défaut de paiement desloyers. Or la locataire soutenait à l’appui desa critique de cette décision que le jugeaurait dû tenir compte de la protection despersonnes âgées prévue par l’article 15 III dela loi de 1989, la locataire étant âgée deplus de 70 ans et disposant de ressourcesinférieures à une fois et demie le montantdu SMIC. L’argument est rejeté par la Courde cassation qui confirme la décision:“Mais attendu d’une part que les disposi-tions de l’article 15 III de la loi du 6juillet1989 ne s’appliquant pas en cas de résilia-tion judiciaire du bail pour manquement dulocataire à ses obligations, la cour d’appel,qui a relevé un manquement de MmeJ. à sonobligation de payer le loyer a souveraine-ment retenu, sans être tenue de répondre àdes conclusions que ses constatations ren-daient inopérantes, que ce manquementjustifiait la résiliation du bail aux torts de lalocataire;Attendu, d’autre part, que la cour d’appel n’afait qu’user du pouvoir discrétionnaire qu’el-le tient de l’article 1244-1 du code civil enrefusant d’accorder des délais de paiement;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé;Par ces motifs: rejette”.Observations:L’article 15 III de la loi du6juillet 1989 prévoit que “Le bailleur nepeut s'opposer au renouvellement ducontrat en donnant congé” aux personnesâgées de plus de 70 ans et disposant deressources inférieures à 1,5 SMIC (le textemodifié par la loi Alur comporte un seuilplus d’âge plus bas, fixé à 65 ans, et ren-voie à un décret le soin de déterminer lemontant du seuil de ressources). Lorsque lelocataire respecte les conditions d’âge etde ressources prévues par la loi, le bailleurne peut pas lui donner congé en fin debail, sauf à offrir un relogement. Mais cetarticle ne concerne pas la résiliation judi-ciaire du bail. La Cour de cassation admetdonc la faculté pour le juge de résilier lebail (ici pour défaut de paiement du loyer)sans que le bailleur ait l’obligation de pro-poser un relogement.A retenir:La protection des locataires âgésne s’applique pas en cas de résiliation judi-ciaire du bail pour manquement du loca-taire à ses obligations.Baux commerciauxConvention d’occupation précai-re à la suite d’un bail de 9 ans?(Cass. Civ. 3e, 15 oct. 2014, n°1234, FS-P+B,rejet, pourvoi n°13-20085)Bailleur et locataire s’étaient mis d’accordpour résilier un bail commercial et conclureun pour deux ans et pour les mêmes locauxun bail de deux ans expirant fin 2007. Or,après avoir informé le bailleur par courrierdu 16mai 2007 qu’il engageait des travauxde dépollution qui ne pourraient être ache-vés le 31décembre 2007, la locataire avaitdonné congé par lettre recommandée du8juillet 2008, pour le 31décembre 2008.Mais le bailleur contestait la validité ducongé et demandait le paiement des loyerspostérieurs à cette date.La cour d’appel avait admis cette demandeet la Cour de cassation confirme la décision:“Mais attendu qu’ayant retenu à bon droitqu’en l’absence d’un motif de précarité, laconvention du 18mai 2006 faisant suite àun bail commercial résilié d’un communaccord avant son terme, ne pouvait dérogerau statut que par application des disposi-tions de l’article L 145-5 du code de com-merce, la cour d’appel qui a constaté queselon offre de la société CPE du 16mai 2007acceptée par la SCI le 24mai 2007, les par-JURISPRUDENCEProcédureDans les procédures comportant une miseen état, unedemande de production depiècesformée conformément aux disposi-tions des articles 138 et suivants du codede procédure civile peut être présentéedevant la juridiction de jugementpar unepartie qui n’en a pas saisi le jugeou leconseiller de la mise en état”.Avis rendu par la cour de cassation le 28mai 2014.(Civ. 2e, n°9026, FS-D, pourvoi n° 13-10332)
ties étaient convenues que la durée de lapremière période triennale du bail devenucommercial par l’effet du maintien du pre-neur dans les lieux au-delà du terme fixé aubail dérogatoire expirait le 31décembre2009, en a exactement déduit que la socié-té locataire était redevable des loyers pos-térieurs au 31décembre 2008;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé;[…] Par ces motifs: rejette”.Observations:Lorsque les parties enten-dent éviter le bail statutaire, elles peuventrecourir au bail dérogatoire régi par l’ar-ticle L 145-5 du code de commerce àcondition qu’il ne dépasse pas une duréede 3 ans (durée portée de 2 à 3 ans par laloi du 18juin2014).Elles peuvent aussi conclure une conventiond’occupation précaire, qui échappe auxrègles statutaires et au bail dérogatoire.Mais la jurisprudence n’admet cette échap-patoire que si les parties peuvent invoquerun motif de précarité et si ce motif est exté-rieur à leur volonté. Cet arrêt le confirme.La loi du 18juin2014 a d’ailleurs consacrécette jurisprudence puisque le nouvelarticle L 145-5-1 prévoit que : “n'est passoumise au présent chapitre la conventiond'occupation précaire qui se caractérise,quelle que soit sa durée, par le fait que l'oc-cupation des lieux n'est autorisée qu'à rai-son de circonstances particulières indépen-dantes de la seule volonté des parties.”L’arrêt en déduit les conséquences: le pre-neur étant resté dans les lieux au-delà duterme contractuel, le bail s’est transforméen bail de 9 ans. Le locataire doit doncpoursuivre le paiement des loyers, jusqu'àla fin de la période triennale.Baux rurauxLa limite de l’intervention d’uncourtier(Cass. Civ. 3e, 15 oct. 2014, n°1232, FS-P+B,cassation, pourvoi n°12-28767)Une SCI avait engagé des pourparlers avecune société civile agricole pour la locationd’un bâtiment destiné au stockage de vin,par l’intermédiaire d’un courtier. Celui-ciavait adressé aux parties un fax précisantque la SCI donnait en location des lieux à laSCA pour trois ans à compter du 15sep-tembre 2008. Or la locataire, qui avait payéles loyers jusqu’au 31mars 2009, avait don-né congé avec effet au 30avril 2009. La SCIavait alors assigné la SCA en paiement desloyers échus et à échoir jusqu’à la fin dubail.La cour d’appel avait dit réputé écrit le bail28octobre 20143JURIShebdoimmobilier••BAUXACTUALITÉProposition de loi sur le loge-ment socialColette Giudicelli a déposé une proposi-tion de loi visant à modifier les conditionsd’attribution des logements sociaux afinde promouvoir la mobilité au sein du parclocatif social (n°13 du 13octobre2014).La sénatrice (UMP des Alpes-Maritimes)propose de modifier le CCH pour indiquerque le fait d’être propriétaire d’un loge-ment constitue un motif de refus d’attri-bution d’un logement locatif social.Par ailleurs, si une enquête d’occupationsociale faisait apparaître qu’un locataire estpropriétaire d’un logement, cela entraîne-rait la perte du droit au maintien dans leslieux à l’issue d’un délai de trois ans.concluentre la SCI et la SCA au motif quele courtier était “habilité à garantir nonseulement toute transaction concernant lavente de vin, mais également toute presta-tion annexe, comme la disposition de bâti-ments viticoles, ce que n’exclut nullementl’article 1erde la loi n°49-1652 du31décembre 1949. Cette décision est cas-sée au visa de cet article:Attendu […] qu’en statuant ainsi, alors quel’usage selon lequel la lettre de confirma-tion établie par un courtier vaut contratécrit ne s’applique qu’aux transactionsentre producteurs et négociants, qualitédont ne disposait pas la SCI bailleresse, lacour d’appel a violé le texte susvisé […];Par ces motifs: casse”.Observations:L’article 1erla loi du31décembre 1949 indique que “Sontconsidérés comme courtiers en vins et spi-ritueux, dits "de campagne", les courtiersqui, dans les régions de production, etmoyennant une rémunération de courta-ge, mettent en rapport les producteurs ouvendeurs de vins, spiritueux et dérivés,avec les négociants.” S’agissant du cour-tier, sa mission ne concernant que les rap-ports entre négociant et producteur, ellene pouvait pas concerner le bail conclupar une SCI qui n’avait pas cette qualité.La Cour de cassation statue indirectementsur l’étendue du pouvoir du courtier en seréférant à la seule qualité du bailleur: fau-te d’être producteur, ce bailleur ne pou-vait être engagé par le courtier.Par ailleurs, l’article 1714 du code civilindique que : “on peut louer ou par écritou verbalement, sauf, en ce qui concer-ne les biens ruraux, application desrègles particulières aux baux à ferme età métayage.” En matière de bauxruraux, il est donc nécessaire de recourirà un bail écrit. Pour atteindre l’objectif de réno-vation énergétiqueLes fédérations Pact Arim et Habitat etDéveloppement se félicitent du vote de laloi de transition énergétique et notam-ment de l’objectif de rénover énergétique-ment 500000 logements par an. Mais ellesobservent que les objectifs du programmeHabiter Mieux ne s’élèvent qu’à 45000logements pour 2015. Elles demandentdonc que des ressources soient dégagéespour permettre à l’Anah de financer larénovation de 100000 logements par anpour les ménages modestes.(Communiqué du 21octobre2014).Étude Deloitte sur les baux com-merciauxLa nouvelle livraison de l’étude Deloitte surles baux commerciaux montre que la situa-tion du marché, avec des taux de vacanceimportants, reste favorable aux locataires.La durée moyenne d’engagement fermes’allonge. Elle progresse de 12% et atteint4,5 années. Par ailleurs, l’adoption du bailclassique 3/6/9 régresse: pour la premièrefois, le volume de ces baux passe sous la bar-re des 50%. Cela signifie que les baux sontdavantage personnalisés pour les locataires.Deloitte indique que les renégociationstémoignent dans certains secteurs defortes pressions à la baisse, notamment la2ecouronne où des baisses de loyers rené-gociées sont de l’ordre de 20%, contre 10ou 15% pour les autres secteurs.Deloitte se livre à une prospective liée àl’entrée en vigueur de la loi Pinel. “Onpeut anticiper de nouvelles modalités derépartition des charges, qui vont vraisem-blablement amener bailleur et preneur àrenégocier leurs loyers, avec un risque cer-tain pour les bailleurs”.(Étude publiée le 21 oct. 2014).❘◗Le cabinet King and Spalding(BenoîtMarcilhacy et Alexandre Couturier, asso-ciés) a conseillé Tamweelview EuropeanHoldings dans la vente de l’hôtel Mariottdes Champs-Elysées, pour un montant de344 M€. L’acquéreur, Kai Yuan HoldingsLimited, était assisté par Deloitte, le cabi-net Taj, le cabinet K&L Gateset l’étude LeBreton & Associés.❘◗Le cabinet Lefèvre Pelletier & Associésrejoint l’Alliance internationalede 4 cabi-nets d’avocats: Nabarro (Royaume-Uni),GSK Stockmann + Kollegen (Allemagne),Nunziante Magrone (Italie) et RocaJunyent (Espagne). L’ensemble regroupeprès de 1000 avocats dans 31 bureauximplantés dans 10 pays.Acteurs
L'article 1erdonne la liste des 17 finalitésde la politique en faveur de l'agricultureet de l'alimentation(art. L1 du code rural).Ces finalités sont variées: assurer à lapopulation l'accès à une alimentation sûre,de bonne qualité et en quantité suffisante(1e) aussi bien que protéger et valoriser lesterres agricoles (17e).L'article 3crée les groupements d'intérêtéconomique et environnemental.Les articles 5et suivants modifient lesrègles applicables aux baux ruraux. Parexemple, l'article 10modifie l'article L 418-3 du code rural relatif aux baux cessibles etprévoit qu'à défaut de congé délivré paracte extrajudiciaire dix-huit mois au moinsavant son terme, le bail est renouvelé pourune période de neuf ans. Jusqu'à présent,le renouvellement avait lieu pour 5 ans aumoins.L'article 21habilite le Gouvernement àlégiférer par ordonnance pour modifier lecode rural, notamment pour le mettre encohérence avec le droit communautaire.Observatoire des espaces natu-rels, agricoles et forestiersL'article 25transforme l'observatoire de laconsommation des espaces agricoles. Sonobjet, défini par l'article L 112-1 du coderural, était jusqu'à présent « d'élaborer desoutils pertinents pour mesurer le change-ment de destination des espaces agricoleset d'homologuer des indicateurs d'évolu-tion ». La loi nouvelle change le nom del'observatoire. Il devient « L'observatoiredes espaces naturels, agricoles et fores-tiers». Sa mission relative aux outils demesure est donc étendue aux espacesnaturels et forestiers. La même extensionest apportée à l'homologation des indica-teurs d'évolution. La loi nouvelle prévoitpar ailleurs une coopération avec lesobservatoires régionaux des espaces natu-rels, agricoles et forestiers.Une extension parallèle de compétence estprévue pour les commissions départemen-tales de la consommation des espaces agri-coles qui deviennent des commissionsdépartementales de la préservation desespaces naturels, agricoles et forestiers(art. L 112-1-1).Ce nouvel article fixe les conditions danslesquelles doit être consultée la commis-sion départementale.Avis facultatif- Elle peut être consultée pour toute ques-tion relative à la réduction des surfacesnaturelles, forestières et agricoles.- Elle émet un avis sur l'opportunité de cer-taines procédures ou autorisations d'urba-nisme (fixées par le code de l'urbanisme).- Elle peut demander à être consultée surtout autre projet ou document d'aména-gement ou d'urbanisme, sauf les projetsde PLU de communes dans le périmètred'un SCOT approuvé après le 13octobre2013.Consultation obligatoire- Si un projet ou document d'aménage-ment ou d'urbanisme a pour conséquenceune réduction de surfaces affectées à desproductions bénéficiant d'un signe d'iden-tification de la qualité et de l'origine, ledirecteur de l'Institut national de la qualitéet de l'origine participe avec voix délibéra-tive à la réunion de la commission au coursde laquelle le projet est examiné.Avis conforme- Si un projet d'élaboration, de modifica-tion ou de révision d'un PLU, d'un docu-ment d'urbanisme ou d'une carte commu-nale a pour conséquence une réductionsubstantielle des surfaces affectées à desproductions bénéficiant d'une appellationd'origine protégée ou une atteinte sub-stantielle aux conditions de production del'appellation, l'Etat saisit la commission duprojet. Il ne peut être adopté qu'avec avisconforme de la commission.- Si l’État n'a pas considéré comme sub-stantielle la réduction de surfaces pour desterres à vignes classées en AOC et que lacommission a rendu un avis défavorable,l'autorité qui approuve le projet doit don-ner les motifs pour lesquels elle ne suit pasl'avis.La commission doit faire tous les 5 ans uninventaire des friches qui pourraient êtreréhabilitées en vue d'un usage agricole ouforestier (art. L 112-1-1 modifié).Le même article modifie l'article L 122-1-5du code de l'urbanisme qui concerne leDOCOB (document d'orientation et d'ob-28octobre 20144JURIShebdoimmobilier••LOISURLAGRICULTURELÉGISLATIONLa loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt a été publiée le 14octobre Cette loi de 96 articles comporte une série de dispositions importantes:création de l’Observatoire des espaces naturels, agricoles et forestiers,institution d’une obligation de réaliser une étude préalable pour lesprojets ayant des conséquences sur l’économie agricole ou réforme dudroit de préemption des SAFER.jectifs) du SCOT. Il précise l'objectif à fixerconcernant la consommation économe del'espace et de lutte contre l'étalementurbain: il décrit pour chaque secteur géo-graphique, les objectifs qui lui sont propres.Le 6ede l'article 25 modifie l'article L 123-1-5 du code de l'urbanisme pour assouplir lesconditions d'autorisations de transforma-tion des bâtiments dans les zones agricolesou naturelles. Le règlement peut désignerdes bâtiments qui peuvent faire l'objet dechangement de destination, si le change-ment ne compromet pas l'activité agricoleou la qualité paysagère du site. En zoneagricole, le changement suppose l'avisconforme de la commission, et en zonenaturelle, l'avis conforme de la commissionde la nature, des paysages et des sites.Par ailleurs, en zone agricole ou naturelle,les bâtiments d'habitation peuvent fairel'objet d'extension si elle ne comprometpas l'activité agricole ou la qualité paysa-gère du site.Pour la consultation de la commission,s'agissant d'un projet de révision d'unecarte communale, il ne lui est soumis ques'il a pour conséquence une réduction dessurfaces des secteurs où les constructionsne sont pas admises (art. L 124-2 modifiédu code de l'urbanisme) alors que précé-demment, la consultation était requiseplus largement en cas de réduction de sur-faces agricoles.Le même article 25 (VIII) modifie certainsarticles de la loi ALUR.Par exemple, l'article 135 est complétépour indiquer que l'annulation ou ladéclaration d'illégalité d'un PLU (ou autredocument d'urbanisme) intervenant aprèsle 31 décembre 2015 qui a pour effet deremettre en vigueur le document immé-diatement antérieur, peut remettre envigueur le POS immédiatement antérieur.L'article 27vise l'enquête publique pour ladétermination des zones de réglementa-tion des boisements.Étude préalable aux travauxL'article 28crée un nouvel article L 112-1-3dans le code rural pour imposer une étudepréalable aux projets de travaux ou d'ou-vrage pouvant avoir des conséquencesnégatives importantes sur l'économie agri-cole :« Les projets de travaux, d'ouvrages oud'aménagements publics et privés qui, parleur nature, leurs dimensions ou leur loca-lisation, sont susceptibles d'avoir desconséquences négatives importantes sur
28octobre 20145JURIShebdoimmobilier••LOISURLAGRICULTUREl'économie agricole font l'objet d'une étu-de préalable comprenant au minimumune description du projet, une analyse del'état initial de l'économie agricole du ter-ritoire concerné, l'étude des effets du pro-jet sur celle-ci, les mesures envisagées pouréviter et réduire les effets négatifsnotables du projet ainsi que des mesuresde compensation collective visant à conso-lider l'économie agricole du territoire. »L'article, qui sera précisé par décret,indique que l'étude et les mesures de com-pensation sont prises en charge par lemaître d'ouvrage.Réforme des SAFERL'article 29réforme les SAFER.Leur mission est fixée à l'article L 141-1 ducode rural. Les différentes facettes de leursactions sont réorganisées. La première estdésormais la protection des espaces agri-coles, naturels et forestiers, priorité danslaquelle est mentionné la consolidationdes exploitations agricoles.Sont ensuite mentionnées la diversité despaysages, le développement durable desterritoires ruraux et la transparence dumarché foncierLes SAFER doivent apporter leur appui auxcommissions départementale de préserva-tion des espaces naturels, agricoles etforestiers.Le droit de préemption des SAFER est élar-gi. Le nouvel article L 141-1-1 du coderural prévoit désormais une obligationd'information de la SAFER par le notairedes conditions de vente des biens que laSAFER peut préempter ou des parts ouactions de sociétés portant sur ces biens.L'obligation d'information vaut aussi pourles cessions d'usufruit ou de nue-propriété.En cas de vente en violation de l'obligationd'information, la SAFER peut dans les 6 moisde la publication de la vente ou, à défaut depublication, dans les 6 mois de la date àlaquelle la vente lui est connue, demanderau TGI d'annuler la vente ou de la déclareracquéreur en lieu et place du tiers.L'article L 141-1-1 du code rural III institueune amende administrative pouvantatteindre 2 % du montant de la transac-tion, lorsque l'obligation de d'informationde la SAFER n'a pas été respectée.L'article L 141-6 prévoit les conditionsd'agrément des SAFER.L'article L 143-1 du code rural relatif audroit de préemption de la SAFER est modi-fié. Il intègre la faculté de préempter l'usu-fruit ou la nue-propriété des biens viséspar le droit de préemption. Mais elles nepeuvent préempter la nue-propriété qui sielles en détiennent l'usufruit ou si ellespeuvent l'acquérir concomitamment ou sila durée de l'usufruit restant à courir nedépasse pas deux ans.Le titreV de la loi est relatif à la forêt.L'article 66ratifie l'ordonnance du 26jan-vier2012 relative à la partie législative ducode forestier.L'article 67réécrit l'article L 112-1 du codeforestier qui donne la liste des 5 objectifsreconnus d'intérêt général: - protection et mise en valeur des bois etforêts,- conservation des ressources génétiques etde la biodiversité forestières,- protection de la ressource en eau et de laqualité de l'air,- protection et fixation des sols,- fixation du dioxyde de carbone par lesbois et forêts.L'article L 121-2-2 définit le programmenational de la forêt et du bois qui fixe lesorientations de la politique forestière pourdix ans et qui est décliné dans des pro-grammes régionaux de la forêt et du bois.Droit de préemptionL'article 69concerne notamment les droitsde préemption applicables en cas de ventede parcelles boisées.Il modifie l'article L 331-19 relatif auxventes de parcelles boisées de moins de 4hectares. Le texte antérieur prévoyait soitune obligation de notifier aux proprié-taires voisins le prix et les conditions de lavente, soit de rendre publics le prix et lesconditions de la vente par voie d'afficha-ge. Le nouveau texte adopte comme prin-cipe la règle de notification et admet parexception l'affichage en cas de notifica-tions égale ou supérieure à dix.L'article 69 crée un droit de préemptionau profit des communes en cas de vented'une propriété classée en bois et forêtsde moins de 4 hectares (sans limite de sur-face si le vendeur est une personnepublique). Le droit de préemption supposeque la commune soit propriétaire d'uneparcelle boisée contiguë.Un autre droit de préemptionest crééau profit de l’État (art. L 331-23).Un droit de préférenceest par ailleursinstitué au profit de la commune (art. L331-24) pour les propriétés de bois demoins de 4 hectares. Ce droit s'appliquesans qu'il soit nécessaire que la communesoit propriétaire d'une parcelle boiséecontiguë.L'article 72vise les biens sans maîtresetmodifie les critères de définitions de cesbiens (art. L 1123-1 du CGPPP), par réfé-rence au défaut de paiement de la taxefoncière. Il distingue désormais le cas de lataxe foncière sur la propriété bâtie de cellesur la propriété non bâtie. L'article L 1123-4 nouveau fixe les modalités d'incorpora-tion de ces biens dans le domaine de lacommune et, à défaut, de l’État.Le titreVI concerne l'outre-mer.(Loi n°2014-1170 du 13octobre2014 d'ave-nir pour l'agriculture, l'alimentation et laforêt, J.O. du 14 oct. 2014, p.16601).LÉGISLATIONCensure partielle du ConseilconstitutionnelLe Conseil constitutionnel a censuré cer-tains articles de la loi sur l'agriculture. Ànoter la censure partielle de l'article L 143-1 du code rural relatif au droit de pré-emption de la SAFER. La loi avait prévu lafaculté d'exercer le droit de préemptionsur la nue-propriété d'un bien dans 4 cas:- si la SAFER détient déjà l'usufruit,- lorsqu'elle et en mesure de l'acquérirconcomitamment,- lorsque la durée de l'usufruit restant àcourir ne dépasse pas deux ans,- soit dans le but de la rétrocéder, dans ledélai maximal de 5 ans, à l'usufruitier deces biens.Le Conseil estime que si les trois premierscas sont suffisamment encadrés, le der-nier, eu égard à l'incidence de la durée dedétention de la nue-propriété sur lavaleur de celle-ci et en l'absence degarantie légale faisant obstacle à ce queles SAFER conservent la nue-propriété desbiens au-delà du délai de 5 ans prévu parle texte, la faculté donnée aux SAFERd'exercer le droit de préemption sur lanue-propriété dans le but de la rétrocé-der à l'usufruitier porte aux conditionsd'exercice du droit de propriété uneatteinte disproportionnée. Ce 4ecas estdonc jugé contraire à la Constitution.(Décision n°2014-701 DC du 9octobre2014,J.O. du 14 oct. p.16656).1er décret d’applicationUn premier décret d’application de la loid'avenir pour l'agriculture (art. 3) a étépublié au même JO. Ce texte fixe la procé-dure de reconnaissance des GIEE, les critèrespris en compte pour l'évaluation du projet,le suivi de résultat. Les GIEE accompagnentles agriculteurs qui s'engagent à mettre enœuvre un projet de modification des pra-tiques pour la gestion de leur système deproduction visant une performance écono-mique, environnementale et sociale.(Décret n°2014-1173 du 13octobre2014relatif au groupement d'intérêt économiqueet environnemental, J.O. du 14 oct. p.16707).
28octobre 20146JURIShebdoimmobilier••Les députés ont examiné le titreIII de la loirelative à la transition énergétique pour lacroissance verte le 10octobre. Ce titre estconsacré aux transports (articles 9A et sui-vants).L’article 10fixe des objectifs de déploiementde points de recharge des véhicules élec-triques.Un amendement défendu par Philippe Plis-son (n°2509 rectifié) a été adopté pour préci-ser les conditions de mise en œuvre de l’obli-gation d’installation de places de stationne-ment pour vélos. Elle sera applicable:- pour les bâtiments industriels dont le per-mis de construire est déposé après le 1erjan-vier 2016, - pour les bâtiments accueillant un servicepublic, un ensemble commercial ou un ciné-ma, si le permis de construire est déposéaprès le 1erjanvier 2017.Quant à l’obligation d’installer des bornesde recharge pour les véhicules électriques,sa date de mise en œuvre a été fixée au1erjanvier 2016 (date de dépôt des permis deconstruire) par amendement n°2168.L’article 10 a été adopté.Germinal Peiro a défendu trois amende-ments relatifs à la servitude de marchepiedpermettant un passage des piétons le longdes cours d’eau (n°2262, 2260 et2261). Cestextes précisent que la servitude est réservéeaux piétons, que son étendue (en principede 3,25m), peut être fixée par l’autoritéadministrative à la demande d’une collecti-vité locale et, enfin, que les itinéraires ins-crits dans les plans départementaux des iti-néraires de promenade peuvent les emprun-ter. Les trois amendements ont été votés.Dans la 3eséance du 10octobre, les députésont examiné le titreIV visant à lutter contreles gaspillages et à promouvoir l’économiecirculaire. Les titres suivants concernentl’énergie.A noter l’article 60qui institue le chèqueénergie.(art. L 124-1 nouveau du code del’énergie). Il s’agit d’un titre spécial de paie-ment permettant aux ménages sous condi-tion de ressources, d’acquitter une part desdépenses d’énergie sur leur logement ou destravaux d’amélioration de la qualité envi-ronnementale ou de maîtrise de la consom-mation d’énergie. Cécile Duflot a proposéun amendement n°2239 pour permettredans ce cadre l’auto-rénovation des loge-ments, c’est-à-dire la réalisation des travauxpar les habitants, mais elle l’a retiré.Quelques amendements ont été adoptés,par exemple pour permettre l’utilisation duchèque énergie dans un logement foyer(n°2563). L’article 60 a été voté.Le vote solennel sur l’ensemble du texte a eulieu le 14octobre. Le projet a été transmis auSénat.Au SénatProfessions réglementéesInterrogé par Jacques Kossowski au Sénat le10septembre, le ministre de l’économieindique que “le principal problème de laFrance, est l’anémie” Notre devoir ajoute-t-ilest de traquer partout où elle est possible,l’activité (JO Sénat déb. 11 sept. p.6175).A l’AssembléeAdaptation au vieillissementLes députés ont poursuivi le 10septembre ladiscussion sur le projet de loi d’adaptationde la société au vieillissement.À partir de l’article 11figurent des disposi-tions sur l’habitat collectif des personnesâgées.Michèle Delaunay a obtenu le vote d’unamendement (n°635) qui demande un rap-port au Gouvernement sur le développe-ment d’une offre d’hébergement temporairepour les personnes en situation de perted’autonomie (JO Sénat 11 sept. p.6204).L’article 14élargit le répertoire des loge-ments locatifs des bailleurs sociaux auxlogements foyer set aux centres d’héberge-ment et de réinsertion sociale.L’article 15concerne les résidences services.Il modifie l’article 14-1 de la loi du 10juillet1965 pour permettre à un règlement decopropriété d’étendre l’objet du syndicatàla fourniture aux occupants de services spé-cifiques à la personne dont les catégoriessont précisées par décret. La secrétaired’État Laurence Rossignol explique qu’ils’agit de mettre de l’ordre dans les rési-dences-services en opérant une distinctionentre les services spécifiques individuali-ACTUALITÉPARLEMENTAIREAUPARLEMENTTransition énergétiqueLa loi de transition énergétique a été adoptée le 14octobre par les députés.sables et ceux qui ne le sont pas, catégoriesqui seront définies par décret (p.6205).Le même article organise la participationdes résidents, en créant un conseil des rési-dentsréuni par le syndic, avant la tenue desassemblées de copropriétaires. Un amende-ment a été voté (n°488) défendu par Marti-ne Pinville et visant à mieux définir la déro-gation permettant aux résidences services àla fois de gérer des services collectifs de larésidence et de fournir des services à la per-sonne aux résidents, à la condition d’activi-té exclusive. L’article 15 a été adopté(p.6206).Un amendement 551, présenté par FannyDombre Coste, vise à ce que dans les pro-chaines conventions d’utilité sociale (CUS),conclues entre les organismes HLM et l’Etat,il soit prévu un volet spécifique concernantla qualité du service rendu aux locataires lesplus âgés, mais elle l’a retiré.L’article 15 bisprévoit la remise d’un rap-port sur le logement en cohabitation inter-générationnelle. Il a été voté (p.6212).L’article 17fait entrer les associations de per-sonnes âgées dans les commissions pourl’accessibilité(vote p.6213).La suite des articles a été examinée le 11sep-tembre. L’ensemble du projet de loi a étévoté le 17septembre (JO AN déb. 18 sept.p.6442).Impôt sur le revenuLe secrétaire d’État au budget, ChristianEckert explique à Laurent Grandguillaumel’objectif poursuivi par la réforme de l’impôtsur le revenu: suppression de la tranche à5,5% couplée avec un renforcement de ladécote. (JO AN, Déb. 18 sept. p.6427).Professions réglementéesRémi Delatte estime que le ministre de l’éco-nomie s’en prend aux professions réglemen-tées “avec une rare violence”, stigmatisantla volonté de “détruire ce qui fonctionneencore en France”. Emmanuel Macronrépond que “nous ne ferons pas de réformecontre les professions réglementées, nous laferons avec elles”. (JO AN déb. 18 sept.p.6432).Sur le même sujet, Philippe Gosselin vient ausecours des notaires: “ce n’est pas une pro-fession protégée, mais une profession quiprotège!” Emmanuel Macron répond qu’ilfaut débloquer l’activité et que “le conserva-tisme absolu ne saurait pas non plus être unesuite page8
28octobre 20147JURIShebdoimmobilier••NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSCabinets ministérielsAffaires européennes: Il est mis fin auxfonctions d'EmmanuelTuchscherer, direc-teur adjoint du cabinet d'Harlem Désir.(Arrêté du 9octobre2014, J.O. du 14 oct. @).Budget: Julien Alixest nomméconseiller budgétaire au cabinet de Chris-tian Eckert.(Arrêté du 9octobre2014, J.O. du 14 oct. @)Organismes publicsANAH: Sont nommés administrateurs:- Représentants de l'Etat: Laurent Giro-metti, directeur de l'habitat, de l'urbanis-me et des paysages, représentant duministre du logement et Guillaume Que-net, représentant du ministre de l'inté-rieur.- Collège des élus et représentants locaux:Gil Averouset Jean-Paul Bret. (Arrêté du1eroctobre 2014, J.O. du 16 oct. p.17190).Au fil du J.O.Zone ABCUn arrêté du 30septembre 2014 modifiel'arrêté du 1eraoût 2014 classant les com-munes en zones A/B/C (rectification d'er-reurs matérielles).(Texte d’application de l'article R. 304-1 duCCH publié au J.O. du 14 oct. p.16712).Risque d’inondationLa stratégie nationale de gestion desrisques d'inondation a été approuvée pararrêté du 7octobre2014.J.O. du 15octobre2014, p.16948).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 578UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREEmmanuel Macron veut relancer l’activité et lutter contre l’anémieLe ministre des finances, Emmanuel Macron, a présenté en conseil des ministres le 15octobreune communication sur la préparation du “projet de loi pour l’activité”. Mais le projet de loilui-même ne sera présenté en conseil des ministres qu’en décembre, en vue d’une discussionparlementaire au premier trimestre 2015.Ce texte a l’ambition de “déverrouiller l’économie française”.Au titre de l’objectif de “lever les freins à l’activité”, il est prévu de moderniser le cadre desprofessions du droit, mais aussi d’améliorer la mobilité des Français pour leur permettre de seloger à des coûts maîtrisés. Pour ces professions, la “modernisation” doit se traduire par l’ins-tallation et l’implantation facilitées, l’ouverture de l’accès au capital et une “réglementationdes tarifs reflétant davantage les coûts réels”.La loi doit prévoir la fusion des professions d’huissier de justice, de mandataire judiciaire et decommissaire-priseur judiciaire dans une “profession unique de l'exécution judiciaire”. Cesréformes doivent concrétiser les conclusions de deux missions parlementaires confiées à CécileUntermaier et à Richard Ferrand.L’objectif de favoriser la mobilité doit être atteint par la fluidité du marché immobilier. Il s’agitde lever les obstacles réglementaires qui limitent l’offre de logements neufs, en libérant lefoncier. Il est prévu aussi de réduire les délais d’attribution des permis de construire.Le textereprendra les conclusions de la mission confiée à Jean-Pierre Duport.Le projet doit par ailleurs modifier la législation sur l’ouverture dominicale des magasinsdansles zones de forte attractivité économique et touristique.Dénoncer les corporatismes, retrouver le sens de l’intérêt généralDans sa conférence de presse du 15octobre, le ministre a insisté sur la nécessité de luttercontre l’anémie dont souffre notre pays, et d’améliorer notre potentiel de croissance. Il fautstimuler l’investissement par des réformes. Emmanuel Macron ajoute que la France a troismaladies: la défiance, la complexité et les corporatismes. Il reconnaît que la France a trop denormes. la complexité est surtout le problème de celui qui n’est pas dans le droit. exemple:“la complexité de l’accès au marché du logement, on la vit bien quand on est propriétaire ouqu’on a un loyer depuis longtemps, elle peut être mortelle quand on n’accède pas au loge-ment parce que c’est des droits excessifs qui feront que celui qui a un appartement dit: c’esttrop compliqué de le louer, je prends trop de risques”.Le ministre dénonce ensuite les corporatismes qui défendent un intérêt particulier et dessituations de rente, au détriment de l’intérêt général.La solution préconisée: faire confiance, simplifier massivement et retrouver le sens de l’intérêtgénéral. Il reconnaît toutefois que les mesures préconisées ne donneront effet que dans ladurée. Il propose trois axes. Libérer, investir, travailler.Libérer. À ce titre, il faut ouvrir certains secteurs et notamment les professions du droit. Il y adans certaines professions trop de rigidités d’accès. Le ministre indique comme exemple depratiques restrictives les implantations d’offices notariaux, dont le nombre a plutôt décru,alors que la population a augmenté. S’il n’est pas prévu de revenir sur l’exclusivité de rédac-tion des actes authentiques, il faut ouvrir les conditions d’accès au notariat. Le ministre veutaussi favoriser l’interprofession entre huissiers, administrateurs et mandataires et commis-saires, et revoir le tarif.PROJETAssurance créditUn décret du 15octobre fixe les modalitésde calcul du taux annuel effectif de l'assu-rance (TAEA).Ce taux se calcule en soustrayant au TEG ducrédit incluant toute assurance proposée, leTEG du crédit sans aucune assurance.Le TAEA est accompagné de la mentiondes garanties dont il intègre le coût.(Décret n°2014-1190 du 15octobre2014relatif aux modalités de calcul du taux annueleffectif de l'assurance en matière de crédit àla consommation et de crédit immobilier, J.O.du 17 oct. p.17236).Crédit renouvelableLe contrat de crédit renouvelable est consi-déré comme inactif s'il n'a fait l'objet d'au-cune utilisation pendant un an (art. D 311-8-1 du code de la consommation).(Décret n°2014-1199 du 17octobre2014relatif à la suspension du contrat de créditrenouvelable, J.O. du 19 oct. p.17344).
28octobre 20148JURIShebdoimmobilier••ACTUALITÉJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoineréponse à la situation que nous vivons”. Ilindique que “non, nous ne remettrons pas encause les missions de service public desnotaires, oui, nous préserverons la sécuritéjuridique” (p.6436). Répondant ensuite àArnaud Richard, il réitère sa volonté de dis-cussion avec les professions concernées.Application de la loi AlurChristophe Cavard s’étonne que la loi Alur,ne soit “toujours pas appliquée” et évoquele lobbying accru de certains promoteurs.Sylvia Pinel répond que le logement est unepriorité du Gouvernement. Les conditionsde mise en œuvre de l’encadrement desloyers ne sont pas réunies, sauf à Paris. Dansles autres agglomérations, le travail a com-mencé, les observatoires son installés maisles conditions de collecte des données nesont pas réunies. La ministre encourage lescollectivités à travailler en collaborationavec les professionnels. Quant au plafonne-ment des honoraires des agents immobiliersl’entrée en vigueur du décret le 15sep-tembre va permettre une baisse des fraisincombant aux locataires de 30 à 40%. (JOAN déb. 18 sept. p.6433).Adaptation au droit de l’Unioneuropéenne et crédit immobilierLes députés ont abordé le 18septembre leprojet de loi portant diverses dispositionsd’adaptation au droit de l’Union européen-ne en matière économique et financière.Christian Eckerts explique que ce DDADUEtranspose plusieurs directives. À noter l’ar-ticle 10qui habilite le Gouvernement àtransposer par ordonnance la directive Cré-dit immobilier qui améliore l’informationdes consommateurs, introduit des règles debonne conduite pour les prêteurs en matièrede crédit immobilier et harmonise l’informa-tion publicitaire et précontractuelle et ladéfinition d’un cadre pour l’exercice de l’ac-tivité d’intermédiaire de crédit immobilier(JO AN déb. 19 sept. p.6525).Il s’agit de la directive du 4février2014.L’article 11habilite le Gouvernement àtransposer la directive sur le règlementextrajudiciaire des litiges de consommation.Il s’agit de généraliser les mécanismes derésolution amiable des litiges de consomma-teurs, dans tous les secteurs professionnels.Les consommateurs pourront s’adresser àun médiateur identifié, évitant ainsi lerecours à la justice.L’article 10 a été voté en l’état, de même quel’article 11 (p.6558). L’ensemble du projet deloi a été adopté (p.6560).Chèque énergieRépondant à une question de Patrice Car-valho, la ministre de l’écologie indique que,après avoir étendu le bénéfice des tarifssociaux de l’électricité et du gaz à 4millionsde familles supplémentaire, le chèque éner-gie créé par la loi de transition énergétiqueva généraliser cette forme de soutien auxfamilles modestes à toutes les formesd’énergie. Le crédit d’impôt permettra auxfamilles modestes de réaliser des travaux, ilsera complété par la distribution de 100000prêts à taux zéro. (JO AN déb. 8 oct. p.6783).Situation du BTPMarc-Philippe Daubresse s’inquiète de lasituation calamiteuse du bâtiment due à laréduction des dotations aux collectivitéslocales et à la loi Alur qui a détruit laconfiance. La secrétaire d’État au commerce,Carole Delga répond que le plan de soutiendu secteur du bâtiment permettra de libérerdu foncier, qu’une hausse de l’enveloppedes aides à la pierre a été décidée ainsiqu’une TVA à taux réduit pour le logementsocial et la rénovation énergétique (p.6785).Désamiantage outre-merJean-Philippe Nilor attire l’attention deGeorge Pau-Langevin sur la difficulté dedésamiantage de logements outre mer: danscertains lotissements en accession sociale,des ménages doivent désamianter un loge-ment pour 45000euros alors que l’aidepublique est limitée à 9000euros. Laministre de l’outre mer répond que les sur-coûts liés au désamiantage s’expliquentpour partie par l’absence de filière de traite-ment de l’amiante outre mer, elle réaffirmela priorité au renforcement de la luttercontre l’habitat indigne (JO AN déb. 9 oct.p.6859). AUPARLEMENTBRÈVESPierre-Luc Vogel, prési-dent du CSNNotaire à Saint Malo, Pierre-LucVogel a été élu président duConseil supérieur du notariat le22octobre2014. Pour “sortir desagressions à répétition”, ilentend dessiner le notariat dansune perspective de long terme etdans la sérénité. Il souhaite parailleurs que le service au clientait un caractère pratique et immé-diatement opérationnel. DidierCoiffard,notaire à Oyonnax, a étéélu premier vice-président.Contrat type de syndic L’ARC indique que devant l’immo-bilisme des pouvoirs publics, lesassociations (l’ARC et l’UFC QueChoisir) ont rédigé un contrattype de syndic. Ce contrat rem-porte une belle adhésion descopropriétaires et des syndicsprofessionnels. L’ARC relève queles professionnels tardent à éla-borer leur propre contrat type etque l’avis - consultatif - duConseil national de la transac-tion et de la gestion immobiliè-re, reste attendu.(Communiqué du 23octobre2014). Frais immobiliersSelon les calculs du Conseil supé-rieur du notariat, les frais liés àl’achat d’un logement ancien pourun montant moyen de 176000€,sont de 24160€. Ils se répartissentainsi:- Fiscalité: 11000€ (45%),- Frais d’agence: 8800€ (36,5%),- Rémunération du notaire: 2600€(10,8%),- Frais de dossier bancaire: 1760€ (7,2%). Marché du logementLa tendance à la baisse des prix deslogements anciens se confirme selon leCSN: au 2etrimestre 2014, les prix desmaisons sont en recul de -1,2% en unan. La baisse est plus forte en Ile-de-France (-3,3%) qu’en province (-0,8%). Pour les appartements, le reculmoyen est de -1,3%. L’écart estmoindre entre l’Ile-de-France (-1,4%)et la province (-1,1%).(Note de conjoncture d’octobre 2014).Chiffressuite de la page 6