vendredi 18 juillet 2025

JURIShebdo Immobilier n° 583 du 9 décembre 2014

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 583 du 9 décembre 2014
Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Dénégation du droit au statut : une immatriculation tardive
Contrat d’entreprise : Nécessaire respect du contrat
Contrat de construction : Faute du garant dans la mise en œuvre de la garantie d’achèvement… mais rejet d’un autre recours contre le garant
Assurance dommages ouvrage : Dommages esthétiques
– 4 – Au Parlement –
Au Sénat : Simplification de la vie des entreprises / Logements étudiants / Instruction des permis de construire
A l’Assemblée : PLF 2015, taxe de séjour / Censi-Bouvard
– 5 – En bref –
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du JO –
– 8 – Actualité –
Mission numérique du bâtiment / Convention Etat – UESL
Lutte contre les insectes xylophages / Matériaux écologiquement performants / Cotisation à la CGLLS
Une étude de l’Aspim sur les OPCI

Garantie d’achèvement: le garant d’unconstructeur qui laisse délibérément péri-mer un permis de construire commet unefautede nature à engager sa responsabilitéà l’égard de l’acquéreur (Civ. 3e, 26 nov.2014, p.2).Un bailleur peut se prévaloir du défaut d’im-matriculation de son locataire pour contesterson droit au statut, sans avoir à adresser de miseen demeure de faire cesser cette irrégularité (CAParis, 26novembre 2014, p.2).Pour favoriser la mixité sociale dans leparc public de logements, le Gouvernementa souhaité durcir les conditions d’applica-tion du supplément de loyer de solidarité(voir p.6).Un nouvel arrêté doit fixer les conditionsdelocation des terrainsdans les campingset parcs résidentiels de loisirs (p.6).Les modalités de calcul de la cotisationadditionnelle à la CGLLS ont été fixées pararrêté du 24novembre (p.8).La fixation du zonage par le préfet dessecteurs visés par la lutte contre les insectesxylophagesa été assouplie par arrêté du28novembre (p. 8).À la suite de la remise du rapport de Ber-trand Delcambre, “ambassadeur du numé-rique dans le bâtiment”, la ministre du loge-ment entend mettre en place un “plan detransition numérique du bâtiment” (p.8).Une convention entre l’État et l’UESLAction Logement a été conclue le27novembre2014 (p.8).Montée en puissance des OPCIL’ASPIM vient de publier une intéressante étude sur les orga-nismes de placement collectif immobilier (lire p.8) réalisée parl’IEIF et IPD. Elle confirme que les OPCI pour “investisseurs qua-lifiés” ou institutionnels se sont développés les premiers maiselle montre également que les OPCI “grand public” commen-cent à prendre leur essor. Cela témoigne au total d’une montéeen puissance de cet outil d’épargne. Le volume des OPCI, qui attei-gnait 33milliards d’euros d’actifs gérés fin 2013, atteint un chiffredésormais supérieur à celui des SCPI (30milliards). Si ce volume estencore loin derrière celui des SIIC (94milliards), il montre la placedésormais prise par ce nouvel outil sur le marché de l’épargneimmobilière. L’étude constate par ailleurs que si l’incitation fiscalede l’article 210 E du CGI, qui visait à favoriser l’externalisation demurs détenus par des entreprises utilisatrices a “servi de rampe delancement à l’OPCI”, son extinction fin 2011 n’a pas empêché lapoursuite de la croissance de l’OPCI. Les OPCI grand public sontencore minoritaires (1,29 milliard d’euros d’actifs bruts fin 2013)mais leur croissance a été sensible: +39% en un an. C’est donc autotal un succès pour ce produit d’épargne qui n’a pas encore dix anspuisqu’il a été créé en 2007.Un point de vigilance sur l’amiante. La ministre du logement aannoncé le 4décembre un plan de recherche et de développementsur l’amiante dans le bâtiment (p.8). Il se situe dans la ligne du rap-port qui avait été présenté au Sénat le 21octobre par la commissiondes affaires sociales. La secrétaire d’État chargée des personnesâgées, Ségolène Neuville avait déjà indiqué que le Gouvernementpréparait une feuille de route interministérielle sur l’amiante. Lesaxes de travail évoqués concernaient notamment la professionnali-sation des acteurs de la filière amiante, l’amélioration des méthodesde repérage de l’amiante et la mise en place d’outils de cartogra-phie (lire Jurishebdo du 25novembre). Sylvia Pinel ajoute qu’il s’agitde “développer des technologies fiables pour réduire les coûts etdélais de détection et de traitement de l’amiante, lors des travauxde rénovation des bâtiments”. Les professionnels doivent donc s’at-tendre à des modifications des règles dans ce secteur, dans un sensnaturellement plus contraignant.A noter enfin deux importants arrêts de la Cour de cassation du26 novembre 2014 sur la responsabilité du garant dans la mise enœuvre de la garantie d’achèvement. Les deux arrêts se font face etdoivent être considérés ensemble. Dans un cas, le garant avait faitpreuve de vigilance par exemple en alertant le notaire des difficul-tés du constructeur; sa responsabilité a été écartée. Mais dansl’autre cas, il avait délibérément laissé se périmer le permis deconstruire et sa responsabilité a été reconnue à l’encontre de l’ac-quéreur. C’est donc un appel à une attitude active pour le garantque lance la Cour de cassation.BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 5839DECEMBRE 2014ISSN1622-141915EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Dénégation du droit au statut: une immatricu-lation tardiveContrat d’entreprise: Nécessaire respect du contratContrat de construction: Faute du garant dans la mise en œuvre dela garantie d’achèvement… mais rejet d’un autre recours contre legarantAssurance dommages ouvrage: Dommages esthétiques- 4 -Au Parlement-Au Sénat: Simplification de la vie des entreprises / Logements étu-diants / Instruction des permis de construireA l’Assemblée: PLF 2015, taxe de séjour / Censi-Bouvard- 5 -En bref-- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du JO-- 8 -Actualité-Mission numérique du bâtiment / Convention Etat - UESLLutte contre les insectes xylophages / Matériaux écologiquement perfor-mants / Cotisation à la CGLLSUne étude de l’Aspim sur les OPCISOMMAIREEDITORIAL
9décembre 20142JURIShebdoimmobilier••BAUXCOMMERCIAUX- CONSTRUCTIONBaux commerciauxDénégation du droit au statut:une immatriculation tardive(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 26 nov. 2014,n°13/00085)Un bailleur avait fait signifier un congé le7avril2011 à la société locataire, comportantdénégation du droit au statut. Or le locatai-re estimait que le bailleur aurait dû faire pré-céder sa demande de la mise en demeureexigée par l’article L 145-17 du code de com-merce. Ayant transféré son siège social, lasociété avait modifié son inscription au RCSet soutenait qu’elle se trouvait donc réguliè-rement immatriculée à la date de prise d’ef-fet du congé soit à la date d’expiration dubail. Le bailleur estimait au contraire quel’immatriculation était tardive. La cour d’ap-pel valide la position du bailleur :“Considérant que le tribunal a justementrappelé qu’il résulte de l’article L 145-1 ducode de commerce que les dispositions dustatut des baux commerciaux s‘appliquentaux baux des immeubles ou locaux dans les-quels un fonds est exploité à la conditionque ce fonds appartienne notamment à uncommerçant immatriculé au registre ducommerce et des sociétés; que, s’agissantd’une condition de fond de l’application dustatut propre aux fonds commerciaux, cettecondition d’immatriculation doit être rem-plie à la date de signification du congé ou àla date de renouvellement, et qu’uneimmatriculation postérieure est inopéran-te; qu’il est constant que l’immatriculationdoit être effectuée au RCS dont dépendentles lieux loués;Considérant qu’il a, par des motifs perti-nents, rappelé que le congé étant fondé surl’impossibilité pour le preneur de se préva-loir du statut des baux commerciauxet nonsur le motif grave et légitime de refus derenouvellement tenant à l’inexécutiond’une obligation contractuelle, écarté lemoyen de nullité tiré de l’absence de miseen demeure d’avoir à faire cesser l’infrac-tion conformément à l’article L 145-17 ducode de commerce”.A la date du congé, la société étant imma-triculée au RCS de Créteil alors que les lieuxloués étaient situés à Paris, la conditiond’immatriculation n’est pas remplie “l’im-matriculation au RCS de Paris effectuée le6juin 2011 est tardive et n’emporte aucuneffet rétroactif sur la situation d’immatricu-lation au jour de délivrance du congé”. Lacour valide donc le congé du 7avril2011 etordonne l’expulsion du locataire sansindemnité d’éviction.Observations:L’article L 145-17 du code decommerce impose au bailleur qui refuse lerenouvellement du bail sans indemnitéd’éviction de justifier d’un motif grave etlégitime, notamment pour inexécutiond’une obligation, d’adresser au locataireune mise en demeure d’avoir à faire cesserl’infraction. Mais il a déjà été jugé que cettemise en demeure ne concerne pas la déné-gation du droit au renouvellement, fautede remplir les conditions pour bénéficier dudroit au statut (CA Paris, 3 déc. 1999). Demême, il a été admis que le bailleur n’a pasà adresser une mise en demeure préalablesi le refus de renouvellement est fondé surle défaut d’inscription au RCS d’un localsecondaire (CA Paris, 18 oct. 1991). L’arrêtrapporté confirme la solution.Contrat d’entrepriseNécessaire respect du contrat(Cass. Civ. 3e, 26 nov. 2014, ° 1406, FS-P+B,cassation, pourvoi n°13-24888)Une société civile de construction venteavait confié le lot voirie et réseaux divers àune société M. pour deux opérations. Celle-ci avait assigné la société civile en paiementde solde de ces marchés.La cour d’appel avait condamné la société civi-le à verser une somme au titre du solde dûaprès exécution des travaux en retenant“qu’est produit un décompte définitif reçu le23avril 2009 par la société M. et que le maîtrede l’ouvrage a repris cette notification à soncompte dans son courrier du 13octobre2009”. Cette décision est cassée au visa de l’ar-ticle 11134 du code civil:“Attendu […] qu’en statuant ainsi, sansconstater que le maître de l’ouvrage avaitlui-même notifié à l’entrepreneur ledécompte général définitifconformémentaux prescriptions du cahier des clausesadministratives générales, la cour d’appel aviolé le texte susvisé”.Observations:La société chargée du lotVRD réclamait une somme de109577euros. La cour d’appel avait limitéla somme à payer à 22392euros. Le pour-voi avait relevé que d’après le CGAG, àdéfaut de notification par le maître del’ouvrage lui-même du décompte définitifdu montant des travaux, le mémoire défi-nitif de l’entrepreneur est considéré com-me accepté par le maître de l’ouvrage,après mise en demeure restée infructueusependant 15 jours.Mais la cour d’appel avait rejeté le mémoi-re définitif de l’entreprise au motif que ledécompte général définitif adressé parl’entreprise avait été repris à son comptedans un courrier du 13octobre 2009. Or,indiquait le pourvoi, la cour n’avait pasconstaté que, conformément au contrat, lemaître d’ouvrage avait lui-même notifié ledécompte définitif. Cet argument aemporté la cassation: faute d’avoir respec-té cette exigence contractuelle, le maîtred’ouvrage ne pouvait considérer que l’en-treprise avait accepté le décompte.Contrat de constructionFaute du garant dans la mise enœuvre de la garantie d’achève-ment…(Cass. Civ. 3e, 26 nov. 2014, n°1404, FP+B+I,rejet, pourvoi n°13-25534)Une SCI avait vendu un appartement enl’état futur d’achèvement et le couple d’ac-quéreur avait versé 30% du prix. La SCIayant été mise en liquidation judiciaire, legarant avait informé l’acquéreur de l’im-possibilité de poursuivre l’achèvement destravaux dans le cadre de la garantie d‘achè-vement, la société n’ayant plus d’activité etle permis de construire étant périmé. L’ac-quéreur avait alors assigné le garant enindemnisation. La cour d’appel avaitcondamné le garant à verser des dom-mages-intérêts et la Cour de cassationconfirme la décision:“Mais attendu qu’ayant relevé que la socié-té CIC aurait dû mettre en œuvre la garan-tie d’achèvement dès qu’elle avait connais-sance de la défaillance de la SCI, au plustard le 8août 2008, qu’elle n’avait réponduà aucun des courriers adressés postérieure-ment par le notaire, n’avait entrepris aucu-ne démarche pour tenter de mettre enœuvre la garantie d’achèvement et avaitainsi délibérément laiss[é] périmer le per-mis de construire, la cour d’appel a pu rete-nir […] que la société CIC avait commis unefauteen refusant de mettre en œuvre lagarantie d’achèvement quand elle pouvaitet devait le faire et causé aux époux G. unpréjudice en ne leur permettant pas de ren-trer en possession du bien;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé”.Le pourvoi est rejeté.Observations:La cour d’appel avaitcondamné le garant à verser 85725eurosde dommage intérêts au titre du préjudicematériel et 10000euros pour le préjudicemoral. Elle avait constaté, sur la base decourriers adressés aux acquéreurs, que legarant connaissait la défaillance de la SCI.JURISPRUDENCE
L’arrêt relevait aussi que le garant ne pou-vait tout à la fois invoquer la péremptiondu permis de construire tout en n’ayantcommis aucun acte pour mettre en œuvresa garantie d’achèvement. La cour de cas-sation confirme donc la responsabilité dugarant.Il résulte d’un arrêt plus ancien que lapéremption du permis de construire pour-rait être invoquée pour permettre la libéra-tion du garant (Civ. 3e, 29 janv. 1997). Danscet arrêt, le moyen critiquant la condamna-tion du garant, tiré de la péremption dupermis avait été jugé irrecevable car lapéremption du permis était intervenuepostérieurement à l’arrêt d’appel.Il ressort nettement de ce nouvel arrêt,que si le garant laisse délibérément péri-mer le permis, comme en l’espèce, il enga-ge sa responsabilité: cette faute ouvredroit à réparation au profit de l’acquéreur.… mais rejet d’un autre recourscontre le garant(Cass. Civ. 3e, 26 nov. 2014, n°1403, FP+B,rejet, pourvoi n°13-22863)Un deuxième arrêt a été rendu le mêmejour sur un recours analogue. Mais cettefois, la Cour de cassation a validé le rejet durecours de l’acquéreur contre le garant. LaSCI de construction était placée en liquida-tion judiciaire. L’acquéreur avait fait valoirque la déclaration d’ouverture de chantieravait été effectuée mais que les travauxn’avaient jamais commencé et que lesdémarches pour mettre en œuvre la garan-tie extrinsèque d’achèvement et récupérerles sommes engagées étaient restées vaines.Ses demandes formulées, tant à l’encontredu garant, qu’envers la banque pour obte-nir des délais dans le remboursement duprêt, sont rejetées: “Mais attendu qu’ayant relevé que M. M.[acquéreur] ne pouvait reprocher à la socié-té CIC [garant] de l’avoir laissé signer lecontrat le 27mars 2008 puisque à cettedate, elle pouvait estimer que le chantierallait régulièrement démarrer compte tenudes informations reçues de l’architecte etdu délai énoncé par ce dernier concernantla poursuite des travaux de démolition de lastation service, que les différentesdemandes postérieures à cette date forma-lisées par la société CIC auprès de la SCIdémontraient que cette banque avait prisles mesures de suivi utiles et fait preuve devigilance dans le suivi du chantier et avaitprévenu le notaire lorsqu’il lui était apparuque le chantier risquait de ne pas se pour-suivre, qu’elle avait, par lettre du 8août2008, informé le notaire chargé de régulari-ser les actes d’acquisition que les travaux deconstruction ne paraissaient pas avoir com-mencé et l’avait incité à faire preuve de laplus grande prudence lors de la conclusionde nouvelles ventes, la cour d’appel a purejeter les demandes;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé;Par ces motifs: rejette”.Observations:Dans cette affaire, la courd’appel avait relevé l’attitude du garantface aux difficultés du constructeur; il avait- laissé signer le contrat lorsqu’il pensaitque le chantier allait régulièrement démar-rer compte tenu des informations reçuesde l’architecte.À l’inverse, il avait- fait preuve de “ténacité et de vigilancedans le suivi du chantier”,- prévenu le notaire lorsqu’il pensait que lechantier devenait problématique et ris-quait de ne pas se poursuivre,- porté plainte pour une autre opérationgérée par la même personne pour uneautre SCI,- invité le notaire à la prudence pourd’autres opérations.A la lumière de ces deux arrêts, on consta-te que c’est l’attitude du garant qui estdéterminante pour apprécier s’il a ou nonengagé sa responsabilité à l’égard de l’ac-quéreur: une attitude active de surveillan-ce du chantier et de mise en garde dunotaire en cas de difficulté lui permetd’échapper à sa responsabilité; une attitu-de passive au contraire, en dépit designaux alertant des difficultés, engage saresponsabilité.Assurance dommages ouvragesDommages esthétiques, (Cass. Civ. 3e, 26 nov. 2014, n°1402, FS-P+B,rejet, pourvoi n°13-22067, rejet)Un couple avait fait construire une maisonindividuelle. Le constructeur (société GuyGérard) avait sous-traité le lot couverture àM. T. qui avait fait appel à la société Ardosapour la fourniture des ardoises. Aprèsréception sans réserve en 2001, le coupleavait assigné le constructeur, l’entreprisechargée de la toiture et son fournisseur ain-si que l’assureur dommages ouvrages enindemnisation du préjudice. La cour d’appelavait condamné le constructeur, l’entrepriseT. et le fournisseur des ardoises à payer12941 de dommages-intérêts. Le recoursposait divers problèmes. La Cour de cassa-tion rejette tous les moyens et notammentceux relatifs à la qualification des recours:“Attendu qu’ayant retenu, à bon droit, quele sous-traitant engageant sa responsabilitévis-à-vis du maître de l’ouvrage sur le fon-dement délictuel, le fournisseur de ce sous-traitant devait répondre de ses actes sur lemême fondement et relevé que le désordreétait limité à la décoloration des ardoises,laquelle n’avait qu’une incidence esthé-tique et qu’il n’existait aucun dommagesusceptible de porter atteinte à la destina-tion de l’ouvrage, mais que le maître del’ouvrage était en droit d’attendre duconstructeur la mise en place d’éléments decouverture dont le coloris reste stable pen-dant un délai suffisant, la cour d’appel a puen déduire que la société Ardosa avait man-qué à son obligation de délivranceenlivrant à M. T. des ardoises non conformesaux prévisions contractuelles et que M. etMmeL. pouvaient rechercher directement saresponsabilité”.La Cour statue ensuite sur la nature durecours du constructeur à l’encontre du four-nisseur: “Mais attendu qu’ayant exactementretenu que la société Guy Gérard [construc-teur] disposait d’une action contractuelledirecte contre la société Ardosa, fournisseurde son sous-traitant et vendeur intermédiai-re, la cour d’appel, qui a relevé que lesardoises livrées étaient non conformes auxcaractéristiques attendues, a pu en déduireque la société Ardosa devait sa garantie;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé”.Sur le fond, la Cour rejette également lesarguments du pourvoi. Voici l’un des atten-dus: “Attendu qu’ayant relevé que lecontrat d’assurance stipulait qu’étaientexclues de la garantie les modifications d’as-pect, de caractère esthétique, relatives,notamment à la couleur et à la forme, lacour d’appel, qui en a exactement déduit[…] que le sinistre résultant d’une modifica-tion d’aspect de caractère esthétique, lagarantie de la société Axa n’ait pas acquise,a légalement justifié sa décision”.Observations:Plusieurs solutions à retenirde cet arrêt.- Le recours entre le maître de l’ouvrage etle sous-traitant est de nature délictuelle. Enconséquence, le recours du maître de l’ou-vrage envers le fournisseur du sous-traitantest également de nature délictuelle.- Le recours entre le constructeur et lefournisseur du sous-traitant est qualifiéd’action contractuelle directe.- Une modification d’aspect de la couleur desardoises relève d’un dommage esthétiquequi n’est pas couvert pas l’assurance domma-ge ouvrage, mais qui peut justifier un recoursau titre de l’obligation de délivrance. 9décembre 20143JURIShebdoimmobilier••CONSTRUCTION- ASSURANCEJURISPRUDENCE
9décembre 20144JURIShebdoimmobilier••Les sénateurs ont poursuivi le 5novembrel’examen du projet de loi de simplificationde la vie des entreprises.Information des salariés en casde cession de l’entrepriseL’article 12 Aintroduit en commission visaità supprimer le droit d’information dessalariés en cas de cession de l’entreprise.Défendant un amendement de suppressionde l’article, Thani Mohamed Soilihi rappelleque ce droit a été créé par la loi du 31juillet2014 sur l’économie sociale et solidaire.Thierry Mandon indique que la simplifica-tion n’est pas la déréglementation et qu'il estde “très mauvaise méthode que les textes desimplification se traduisent en textes d’éra-dication de droits nouveaux” (JO Sénat déb.6 nov. p.7804). Le rapporteur André Rei-chardt a au contraire soutenu que ce nou-veau droit était intrinsèquement inefficacepour atteindre l’objectif recherché et qu’ilétait par exemple néfaste que de la publicitésoit faite sur un projet de cession. PhilippeBas, qualifiant la mesure de “toxique”,observe que le législateur n’a pas à favoriserun mode de reprise par rapport à un autre.Il signale qu’en 2013, sur 5200 cessions d’en-treprises, les trois quarts (3900) ont été descessions à un nouvel entrepreneur et unquart ont été des reprises internes (p.7806).L’amendement de suppression (n°51) a étérepoussé et l’article 12 A a été voté (p.7811).L’article 12comporte une habilitation duGouvernement à légiférer par ordonnancesur le droit des sociétés. Il a été voté. Lesarticles suivants visent diverses dispositionsdu droit des sociétés.En matière fiscale, l’article 17dont l’exposédes motifs précisait qu’il vise à “supprimerune obligation déclarative en matière deTVA pesant actuellement sur les entreprisesqui affectent aux besoins de leur activité unbien mobilier ou immobilier qu’elles ontconstruit, extrait, transformé, acheté ouimporté”, a été voté (p.7829).L’article 27habilite le Gouvernement à sim-plifier par ordonnance ledroit de la com-mande publique. Le vote d’un amende-ment (n°77) y ajoute notamment la clarifica-tion “des autorisations d’occupation despropriétés des personnes publiques et leurrapport avec le droit de la commandepublique (vote p.7836).L’article 31 bis Anouveau, introduit en com-mission, visait à rétablir l’article 2422 ducode civil relatif au dispositif d’hypothèquerechargeablemais à destination des seulesentreprises. Thierry Mandon souhaitait sup-primer l’article 31 bis A car le mécanismed’hypothèque rechargeable a été abrogé parla loi du 17mars 2014 (art. 46) au motif qu’ilprésente un risque excessif d’endettementpour l’emprunteur. André Reichardt sou-ligne que le rétablissement ne vise que lesprofessionnels et l’amendement du Gouver-nement (n°105) a été repoussé et l’articlevoté (p.7846).L’article 31 biscomporte une autre mesured’habilitationvisant le secteur du tourismeet notamment:- la simplification des procédures de miseaux normes et d’urbanisme pour les équipe-ments et aménagements touristiques,- la suppression de l’obligation déclarativepour les établissements d’hébergementorganisant des activités sportives annexes àl’hébergement (ce point a été étendu paramendement),- la simplification de la procédure de classe-ment des stations de tourisme et d’organisa-tion des offices de tourisme.Démarchage et VEFAA l’article 34, Philippe Dallier a proposéd’exclure la vente des biens immobiliers dela loi Hamon en ce qu’elle a prévu un délaide rétractation de 14 jours (amendementn°7) pour le démarchage. Le sénateurindique que pour les contrats de VEFAconclus dans les bulles de vente, l’acquéreurdisposerait d’un droit de rétractation de 14jours au moment de la remise des clés.Thierry Mandon répond que les contratsconclus hors établissement sont ceux qui“ne sont conclus ni dans une agence immo-bilière ni dans une bulle de vente”. Leconsommateur peut se rétracter dans undélai de 14 jours et le professionnel ne peutrecevoir aucun paiement avant un délai de 7jours à compter de la conclusion du contrat(pour un contrat conclu hors agence et horsbulle de vente). Philippe Dallier a retiré sonamendement au profit de celui défendu parle secrétaire d’État (n°16). Ce texte, voté,précise que “lorsque le contrat préliminaireAUSÉNATDÉBATSSimplification de la vie des entreprisesImmobilier d'entrepriseL’ordonnance relative à la procédureintégrée pour l’immobilier d’entreprise,du 17juillet 2014 a fait l’objet d‘unpro-jet de loi de ratification. Le texte a étéprésenté en conseil des ministres le20novembre et déposé à l’Assembléenationale. Rappelons que le texte, entréen vigueur le 1erseptembre 2014, vise àréduire les délais d’instruction desgrands projets d’immobilier d’entreprise.ayant pour objet l’acquisition ou le transfertd’un bien immobilier est précédé d’uncontrat préliminaire prévu à l’article L 261-15 du CCH ou d’une promesse synallagma-tique ou unilatérale de vente, conclus horsétablissement, le délai de rétractation court àcompter de la conclusion de ce contrat préli-minaire ou de cette promesse”.Pour les contrats ayant pour objet laconstruction de biens immobiliers, le délaide rétractation court à compter de leurconclusion”.Thierry Mandon a obtenu le vote de l’amen-dement 87 qui complète l’article L 121-21 ducode de la consommation pour les ventes àdistance par la mention “le consommateurpeut exercer son droit de rétractation àcompter de la conclusion du contrat”. Ilpeut donc se rétracter sans attendre la récep-tion du bien. (vote p.7854). L’ensemble duprojet de loi a été adopté (p.7859).Logement étudiantRépondant à une question de Claude Kern,Thierry Braillard, secrétaire d’État chargédes sports, indique au Sénat qu’après 8500places créées auprès des CROUS en 2013, ildevrait y avoir 8130 places livréesen 2014dont 2241 constructions et 4071 réhabilita-tions, hors logements HLM (JO Sénat déb. 7nov. p.7902).Quant à la cautionlocativeétudiante(CLÉ),il indique que le dispositif a été généralisé àtout le territoire depuis la rentrée 2014. Finseptembre2014, plus de 5000 demandesavaient été déposées et 2658 cautions attri-buées (p.7906). Les loyers couverts sont pla-fonnés à 500euros en province et 600eurosen Ile-de-France (plafonds majorés de 60%pour un couple). Les étudiants cotisent àhauteur de 1,5% du montant du loyer men-suel avec un plafond de 9 euros en Ile-de-France, 10,5 € à Paris et 7,5 € en province.En réponse à Marie-Noëlle Lienemann, il
9décembre 20145JURIShebdoimmobilier••BRÈVESManifestation des archi-tectesLes architectes manifesteront le22janvierà Paris contre le pro-jet de loi Macron avec les autresprofessions libérales de l’Una-pl. Marie-Françoise Manière,président de l’UNSFA s’inquiètepar exemple de l’éviction desarchitectes dans la rénovation,dans le projet de loi sur latransition énergétique.(Communiqué du 27 nov. 2014).L’ARC se transforme enfédérationL’Association des responsablesde copropriété ARC, se transfor-me en fédération. Elle continue-ra à animer le réseau des ARCrégionales (11 actuellement) quipourront adhérer à l’ARC(Communiqué du 27 nov. 2014).Fédération HypothécaireEuropéenneBruno Delettré, directeur géné-ral de Crédit Foncier Immobilier,est nommé président de la Fédé-ration Hypothécaire Européenne.Il succède à Antonio José Gonzá-lez Béjar(Banco Bilbao VizcayaArgentaria).(Communiqué du 3 déc. 2014).Réforme du notariat: ERAévoque la transactionLe président du réseau ERA rap-pelle que s’il s’agit de redon-ner du pouvoir d’achat auxménages, les agents immobiliersont déjà été mis à contributionpar la loi Alur qui a plafonnéles honoraires de location etforfaitisé les honoraires de syn-dic. Or le projet de loi Macronne paraît pas évoquer le rôle desnotaires dans la transactionimmobilière, alors qu’ils effec-tuent de l’ordre de 15 à 20% destransactions. François Gagnonestime qu’il ne serait pas équi-table de faire l’impasse sur cetaspect de la réforme “il fautaller au bout du rééquilibrage “.(Communiqué du 3 déc. 2014).❘◗L’État (Agence Publique pour l’Immo-bilier de la Justice) a conclu un contratde partenariat pour la réhabilitation dela maison d’arrêt de Paris La Santé. Lecontrat vise à financer, concevoir etreconstruire la prison de la Santé puis àassurer son entretien. L’investissement estde 160millions d’euros. Le contrat a étésigné par Quartier Santé, société de pro-jet détenue par des filiales des groupes3i, Vinci et GDF Suez.Jeantet Associés(Philippe Malléa)conseillait l’APIJ; Gideconseillait Gep-sa (exploitant de l’établissement péni-tentiaire), avec Thomas Courtel; Allen& Overy(Romaric Lazergeset RodCork) assistait Quartier Santé et Den-tons(Jean-Marc Allixet Marc Fornac-ciari) accompagnait Natixis et lesbanques chargées du financement.❘◗Coblence & associés(Ludovic Dorès)a conseillé le groupe Softimat sur lacession de la société Hoche TriompheFinance à la société Immobilière Galli(Groupe Zodiac Aerospace). Le ces-sionnaire était conseillé par Bredin Prat(Sébastien Prat).Acteursannonce la parution prochaine d’un décretd’application de la loi Alur pour fixer lerégime juridique des nouvelles résidencesuniversitaires, régime dérogatoire au droitcommun, pour fixer la durée des bauxnotamment.Instruction des permis deconstruireÉlisabeth Lamure demande à la ministre dulogement s’il était possible d’assouplir lalégislation pour permettre à une communede faire appel à des opérateurs privés pourassurer l’instruction de dossiers relevant dudroit des sols.Sylvia Pinel rappelle qu’une commune nepeut pas confier l’instruction des actes d’ur-banisme à des prestataires privés (cf. ins-truction du 3 sept. 2014). Une communepeut toutefois faire appel à un prestataireprivé pour des missions délimitées dès lorsque celles-ci ne sont pas constitutives del’instruction et que le prestataire n’est pasintéressé aux projets qu’il sera amené à exa-miner dans ce cadre. La ministre invite lescommunes à privilégier la mutualisation del’ingénierie au niveau intercommunal.(JO Sénat déb. 19 nov. p.8375).A L’ASSEMBLÉETerritoires ruraux et logements Lors d’un débat sur le thème “ruralité ethyper-ruralité: restaurer l’égalité républicai-ne”, au Sénat le 18novembre, la ministre dulogement a déclaré “je crois à l’intelligencedes territoires” (…).Plus concrètement, elle a évoqué l’expéri-mentation visant à permettre la rénovationdes centres bourgs. 40millions d’eurosseront consacrés aux 50 centres bourgs rete-nus dans ce cadre (JO Sénat déb. 19 nov.p.8399). L’ANAH réservera une ligne de200millions d’euros sur 6 ans pour l’amélio-ration de l’habitat privé. Le projet de revita-lisation donnera lieu à signature de deuxconventions avec le préfet, l’une fixant lecadre des actions d’ingénierie, l’autre celuides cofinancements.A l’AssembléeLe PLFLes députés ont examiné le 14novembre lasuite du PLF 2015. Taxe de séjourChristian Eckert présente l’amendementn°464 visant à rénover le dispositif de lataxe de séjour, tout en préservant le librechoix des communes. La réforme consiste àprévoir soit le régime actuel de taxation à lanuitée, soit d’adopter un forfait en fonctiondu taux de remplissage fixé par la collectivi-té. Le texte renforce aussi l’efficacité durecouvrement en instituant une procédurede taxation d’office. Enfin le barème estactualisé par la création d’une nouvelletranche réservée aux palaces (JO AN déb. 15nov. p.8279). Le texte prévoit aussi un méca-nisme pour collecter la taxe auprès des pla-teformes internet dédiées aux locations decourte durée.Il a été modifié afin de prévoir une exemp-tion de la taxe pour les mineurs (sous-amen-dement n° 669) et pour simplifier le régimedes abattements, en créant un seul abatte-ment pouvant aller de 10 à 50% (n° 671) eten transférant à l’État la gestion de la taxe(n°858). L’amendement n°464 a été adopté(p.8734).Censi-BouvardEva Sas préconise de remettre en cause ledispositif Censi-Bouvard. Elle a toutefoisretiré l’amendement (n°584), le secrétaired’État au budget s’engageant à rappeler auxservices du ministère du logement qu'unrapport sur ce sujet doit être remis au Parle-ment d’ici la fin de l’année (p.8744).En revanche, le crédit d’impôt au titre des tra-vaux de prévention des risques technolo-giques a été prorogé de 3 ans, jusqu’au31décembre 2017, tout en modifiant les moda-lités de calcul (amendement n°661). À suivre.
9décembre 20146JURIShebdoimmobilier••RÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations25nov. 2014ANp.9793n°48072Francis VercamerUDI, NordAntennes relais de télé-phonie mobileAffaires socialesLe décret du 3mai 2012 a fixé les valeurs limites d'exposition du public aux champsélectromagnétiques émis par les équipements de télécommunication. Les opéra-teurs communiquent lors de leur demande un dossier précisant les actions engagéespour que l'exposition des écoles, crèches et établissements de soin situés à moins de100 m soit la plus faible possible. Une proposition de loi sur la sobriété, la trans-parence et à la concertation en matière d'exposition aux ondes électromagnétiquesa été votée en 1electure. Un décret définirales modalités d'application du principede modération pour les établissements accueillant les personnes vulnérables.25nov. 2014ANp.n°982963722LaurentGrandguillaume,SRC, Côte-d'OrFinancement de l'INRAPCultureL'institut national de recherches archéologiquespréventives (INRAP) est investi d'une mission de ser-vices public qui ne pèse pas sur les autres opérateursarchéologiques agréés. Il est donc légitime de com-penser cette charge par une subvention annuelle.Pour 2015, le projet de loi de finances la fixe à 5 M.Le député observait que laredevance d'archéologiepréventive, qui n'a pasfourni les ressources atten-dues, est insuffisante pourfinancer l'INRAP.25nov. 2014ANp.9840n°65754Hervé Féron,SRC, Meurthe-et-MoselleChauffageEcologiePour favoriser la diminution de la consommation d'énergie, le Gouverne-ment soutient les actions de mise en place de nouvelles technologies et deprocédés innovants pour la rénovation des bâtiments. L'ADEME a lancé unappel à manifestation d'intérêt « méthodes industrielles pour la rénovationet la construction de bâtiments». Elle a aussi lancé la 2eédition de l'appel àprojet pour des « bâtiments responsables à l'horizon 2020».25nov. 2014ANp.9863n°65957Philippe Briand,UMP, Indre-et-LoireTVA bois de chauffageFinancesLe Gouvernement soutient la filière bois : création d'uncomité stratégique de la filière bois, élaboration d'unplan national de la forêt et du bois (art. 12 de la loiadoptée le 12 sept. 2014 sur la forêt). Le relèvementdu taux de TVA au 1erjanvier 2014 était indispensableaux comptes publics mais le bois dispose d'un tauxprivilégié par rapport aux autres combustibles.Le député soulignait quele taux de TVA étaitpassé de 5,5 % à 7 %puis à 10 % en 2014.25nov. 2014ANp.9899n°38377Guillaume Larrivé,UMP, YonneOccupation du domainepublicJusticeLe 109econgrès des notaires a proposé de généraliser dans le code général dela propriété des personnes publiques, l'existence de droits réels pour tout titred'occupation du domaine public, sous réserve qu'il soit compatible avec l'affec-tation des biens. Cette disposition ne paraît pas nécessaire : le CGPPP prévoitdéjà que les autorisations d'occupation temporaire du domaine public de l'Etatconfèrent en principe un droit réel sur les ouvrages concernés. Toutefois, pourréduire la complexité des contrats publics, le Gouvernement a demandé unehabilitationpour réformer par ordonnance les contrats de la commandepublique, les PPP et la législation sur la propriété des personnes publiques.25nov. 2014ANp.9915n°51280Cécile Untermaier,SRC, Saône-et-LoireAgents immobiliers,accès à la profession.JusticeIl est complexe de déterminer les critères de valida-tion des acquis de l'expérience professionnelle pourdes mandataires indépendants. Le ministère de la jus-tice recherche les critères pertinents : nombre demandats, nombre de transactions, chiffre d'affaires…Le conseil national de la transaction et de la gestionimmobilières devra donner un avis sur ce sujet.Une autre réponse(n°56264 fournie àSophie Rehfritsch) rap-pelle les modalités d’en-trée en vigueur de laréforme des conditionsd’accès en 2006.25nov. 2014ANp.9330n°21650Jacques Cresta,Pyrénées-Orien-talesSupplément de loyer desolidarité (SLS)LogementLa loi du 13 juillet 2006 a modifié le calcul du SLS. Ilest appliqué aux ménages dont les revenus dépassent20 % les plafonds d'accès au logement social. Mais lecumul loyer + SLS ne peut dépasser 25 % des revenusdu ménage. La loi du 25 mars 2009 a institué un 2eplafond, limitant le loyer + SLS à un montant par m2.Mais la loi Alur a supprimé ce 2eplafond. Par ailleurs,le SLS ne s'applique pas en ZUS et le PLH peut prévoirdes zones où le SLS ne s'applique pas.Conclusion de laréponse : le Gouverne-ment veut favoriser lavocation sociale du parcHLM et durcissant lesconditions d'applicationdu SLS.25nov. 2014ANp.9935n°60451Michel Ménard,SRC, Loire Atlan-tiqueVEFA. Protection desacquéreursLogementLa suppression de la garantie intrinsèque et l'obliga-tion de justifier d'une garantie financière d'achève-ment, prévue par l'ordonnance du 3 octobre 2013,ratifiée par la loi Alur a amélioré la protection desacquéreurs. Le Gouvernement ne souhaite pas blo-quer les projets de promotion immobilière par unencadrement trop strict. La concertation se poursuitpour la rédaction du décret d'application.De nombreuses ques-tions dans le même sens,souhaitaient un nou-veau renforcement de laprotection desacquéreurs.27nov. 2014Sénatp.2640n°11697Samia Ghali,PS, Bouches-du-RhôneRésidences mobiles deloisirsCommerce, artisanatEn complément du décret et de l'arrêté du 17 février 2014 qui instaurentnotamment un modèle-type de règlement intérieur pour les terrains de cam-ping et les parcs résidentiels de loisirs, il est prévu un nouvel arrêté. Il précise-ra les conditions de renouvellement et de modification du contrat de location.Le gestionnaire devra préciser la durée de la location, le délai de préavis et lesmodalités de revalorisation du loyer. Il sera publié avant la fin 2014.À nos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.▲▲
9décembre 20147JURIShebdoimmobilier••NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSOrganismes publicsConseil national des tribunaux de com-merce: Frank Gentin(président du tribunalde commerce de Paris) est nommé membrede ce conseil. (Arrêté du 26novembre 2014,J.O. du 29 nov. p.19948).Conseil de la simplification pour les entre-prises: Sont nommés membres de ce conseil:Frédérique Massat, au titre des élus et Jean-Paul Bastian, au titre des entreprises. (Arrêtédu 28nov. 2014, J.O. du 29 nov. p.19944).ANRU: Sont nommés administrateurs del’Agence nationale pour la rénovationurbaine:Frédéric Paul(Union sociale pour l'habitat etStéphane Keita(Caisse des dépôts et consi-gnations);Arnaud Guigné(Trésor), représentant duministre de l'économie;Laurent Girometti(directeur de l'habitat, del'urbanisme et des paysages) et Claire Leplat(direction de l'habitat, de l'urbanisme et despaysages), représentant le ministre chargédu logement;Jean-Martin Delorme, directeur régional etinterdépartemental de l'hébergement et dulogement d'Ile-de-France, représentant leministre chargé de l'urbanisme.(Arrêtés des 21, 18 et 12novembre2014, J.O.des 25 nov. p.19709, 26 nov. p.19759 et28nov. p.19885).AFTRP: Olivier Meilland(chef du bureaudu logement, de la ville et des territoires à ladirection du budget) est nommé administra-teur de l'Agence foncière et technique de larégion parisienne représentant le secrétaired’État chargé du budget.(J.O. du 26novembre 2014, p.19759)Conventions collectivesGardiens, concierges et employés d'im-meubles: l'avenant n°84 du 23mai2014,relatif au temps partiel est étendu par arrêtédu 13novembre2014(J.O. du 25 nov. 2014, p.19711).Audit énergétiqueLes entreprises de plus de 250 personnes oudont le chiffre d’affaires dépasse 50millionsd'euros (ou le total de bilan excède 43mil-lions d'euros) doivent faire un audit énergé-tique (arr. L 233-1 du code de l'énergie). Cedécret en fixe les conditions.Il doit couvrir au moins 80 % du montantdes factures énergétiques acquittées parl'entreprise (taux ramené à 65 % si l'auditest réalisé avant le 5décembre2015).Ne sont pas auditées les activités couvertespar un système de management de l'éner-gie conforme à la norme NF EN ISO 50001-2011. Si toutes les activités sont couvertespar un système de management de l'éner-gie certifié, l'entreprise est exemptée del'obligation de réalisation de l'audit.L'audit peut être réalisé par un prestataireextérieur titulaire d'un signe de qualitérépondant à un référentiel ou par du per-sonnel interne à l’entreprise. Le rapportd'audit doit être transmis au préfet derégion.Pour un bâtiment, l'audit énergétique réali-sé entre le 4 déc. 2012 et le 26 nov. 2014,conforme au cahier des charges publié parl'Ademe, tient lieu de premier audit.(Décret n°2014-1393 du 24nov. 2014 relatif auxmodalités d'application de l'audit énergétiqueprévu par le chapitreIII du titreIII du livreII ducode de l'énergie, J.O. du 26 nov. p.19745).Un arrêté du même jour précise les condi-tions de réalisation de l'audit énergétique etnotamment les normes à respecter, il dis-tingue le cas de l'appel à un prestataireexterne de celui du personnel d'audit éner-gétique interne (annexeII).Il fixe par ailleurs:- la procédure d'échantillonnage lorsque desbâtiments similaires doivent être analysés(annexeI),- les éléments de la synthèse d'un rapportd'audit énergétique (annexeIII).(Arrêté du 24novembre2014 relatif auxmodalités d'application de l'audit énergétiqueprévu par le chapitreIII du titreIII du livreII ducode de l'énergie, J.O. du 26 nov. p.19747).Procédure fiscaleLes agents de l'administration peuventprendre copie des documents dont ils ontconnaissance dans le cadre de procédures devérification de comptabilité et d'examencontradictoire de situation fiscale personnel-le (art. L 13F du LPF). Les modalités de sécu-risation des données sont précisées par cetarrêté. Les copies sont remises sous formatPDF. À défaut, l'administration peut lesconvertir sous ce format.(Arrêté du 17nov. 2014 relatif aux modalitésde sécurisation des copies de documents élec-troniques en application de l'article L. 13F duLPF, J.O. du 27 nov. 2014, p.19797).Un nouveau prix “DILA Le droitouvertUn prix de l'innovation publique de la« DILA Le droit ouvert » vise à « récompen-ser des projets innovants, notamment desapplications, services, produits ou visualisa-tion de données juridiques, ou facilitant leurréutilisation ».(Arrêté du 31octobre 2014 relatif à la créationet à la dotation du prix de la direction de l'in-formation légale et administrative «DILA - Ledroit ouvert», J.O. 28 nov. 2014, p.19865).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 583UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.PrécisionLe nombred’articlesdu décretd’application de l’ordonnance du12mars 2014 portant réforme desprocédures collectives est de145et non de 45 comme nousl’avions indiqué dans notrearticle du 18novembre. Uneremarque dont nous a justementfait part la direction desaffaires civiles et du sceau.
9décembre 20148JURIShebdoimmobilier••RÉGLEMENTATIONJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineCotisation à la CGLLSLes modalités de calcul de la cotisation addi-tionnelle à la CGLLS pour 2014 ont étéfixées par arrêté.- Somme forfaitaire par logementà usagelocatif: 3,5 .Pour le calcul de la part variable:- Réfactionappliquée à l'autofinancement:8 %des produits locatifs,- Tauxappliqué à l'autofinancement net:11,5 %.La cotisation est payée par voie électroniquevia le site internet de la CGLLS. Le télépaie-ment doit intervenir dans un délai de 10jours à compter du 28novembre2014.(Arrêté du 24nov. 2014 fixant les modalités decalcul et de paiement de la cotisation addition-nelle due à la Caisse de garantie du logementlocatif social, J.O. du 27 nov. 2014, p.19821).Matériaux écologiquement per-formantsIl est interdit aux PLU de proscrire l'usage dematériaux écologiquement performants. Laliste des matériaux qui ne peuvent êtreinterdits est modifiée (art. R 111-50 du codede l'urbanisme).Un décret du 27novembre supprime lesportes, portes-fenêtres et volets isolants quin'avaient pas à y figurer car les PLU n'enrestreignent pas l'usage.Il fait désormais référence, de façon généra-le, aux « bois, végétaux et matériaux bio-sourcés utilisés en façade ou en toiture».(Décret n°2014-1414 du 27novembre2014relatif à l'utilisation de certains matériaux oudispositifs prévus à l'article L. 111-6-2 du codede l'urbanisme, J.O. du 29 nov. p.19942).Lutte contre les insectes xylo-phagesLa réglementation imposait au préfet, encas de délimitation de secteurs imposant desmesures de protection contre les insectesxylophages, d'en décider l'application surl'ensemble du département.Désormais, le préfet pourra limiter l'applica-tion aux zones qu'il définit.(Décret n°2014-1427 du 28novembre2014modifiant les articles R. 112-3, R.112-4 et R.133-4 du CCH, J.O. du 30 nov. p.20017).En application de ce décret, l'arrêté du27juin 2006 est corrélativement modifié.(Arrêté du 28novembre2014 modifiant l'arrê-té du 27juin 2006 modifié relatif à l'applica-tion des articles R. 112-2 à R. 112-4 du CCH,J.O. du 30 nov. p.20017).Mission numérique du bâtiment“Ambassadeur du numérique dans le bâti-ment”, Bertrand Delcambre a remis le2décembre à la ministre du logement unrapport sur la mission numérique du bâti-ment”. Il préconise par exemple - de promouvoir l’intérêt du recours aunumérique dans le cadre du permis deconstruire ou de la certification d’ouvrage.(action 3-1);- de développer les outils adaptés à la créa-tion de maquette numérique à partir debâtiments existants (action 3.7);- de généraliser l’usage de la maquettenumérique pour la gestion de parcs de bâti-ments existants (action 3.8).Définitions: On appelle “maquette numérique” d’unouvrage, une maquette 3D qui comprendses caractéristiques géométriques (coupes,plans, élévations, etc.) et des renseignementssur la nature de tous les objets utilisés (com-position, propriétés physiques, mécaniques,comportement…).Le BIM(Building Information Modelling)est une méthode de travail basée sur la col-laboration autour d’une maquette numé-rique. Chaque acteur de la construction utili-se la maquette initialement conçue par l’ar-chitecte et il l‘alimente par de nouvellesinformations pour aboutir à un objet virtuelreprésentatif de la construction.(rapport p.11).70millions d’ pour 3 chantiersSylvia Pinel a précisé ses objectifs le4décembre en présentant une série de nou-velles mesures. 70millions d’euros doiventêtre consacrés aux trois chantiers suivants:plan de transition numérique du bâtiment,plan de recherche et de développement surl’amiantedans le bâtiment (des précisionssont annoncées pour début 2015) et un planpour la qualité de la construction et de latransition énergétique.La ministre du logement a par ailleurs évo-qué 20 mesures pour la simplification desrègles de construction, concernant les ques-tions de réglementation sismique et de sécu-rité incendie et les procédures d’urbanisme(réduction de délai pour l’obtention des per-mis de construire par exemple).(Communiqué du 4décembre 2014).Convention Etat-UESLL’UESL Action Logement et l’Etat ont conclule 27novembre2014 une convention por-tant sur l’utilisation des fonds du 1% pourla période 2015-2019. Quatre prioritéssont énoncées:- Développer le logement social et intermé-diaire;- Accompagner le parcours résidentiel etprofessionnel des salariés;- Mettre en place un nouveau dispositif desécurisation locative (remplaçant la GRL) et- Préciser les modalités de financement dunouveau plan de rénovation urbaine.ACTUALITÉÉtude OPCIL’IEIF et IPD ont réalisé une étude sur les OPCI à fin 2013 pour le compte de l’ASPIM etde l’AFG (Association Française de la gestion financière). Créé en 2007, cet outil rassem-blait 179 OPCI fin 2013. L’actif brut géré par 68 sociétés de gestion représente 33,4 mil-liards d’euros (+19% en un an) et 12,5millions de m2. Ce volume a dépassé celui desSCPI (29,96milliards d’euros) mais reste moindre que celui des SIIC (94milliards).L’étude porte sur 141 OPCI. Les actifs sont majoritairement situés en Ile-de-France(31,4% à Paris et 39,2% en région parisienne). La classe d’actifs la plus représentée estcelle des bureaux (52,2%), suivie par les commerces (21,6%). À noter que 77% desinvestissements sont réalisés par l’intermédiaire de participations immobilières. Lenombre d’actifs par OPCI est très variable. Ainsi 24% des organismes disposent de 11 à20 actifs, mais 21,9% des OPCI ne détiennent qu’un seul actif.Les OPCI ont eu recours largement au dispositif fiscal de l’article 210 E du CGI (éteint fin2011): par exemple sur la somme des capitaux investis, 24,5% l’ont été dans un véhicu-le comportant un recours à 100% au 210 E.Le niveau moyen d’endettement est de 41%.Les institutionnels (assurance et mutuelles) occupent une place prépondérante dans lesecteur (46,4% des capitaux investis).Quant à l’OPCI grand public, le rapport souligne qu'il confirme sa montée en puissance.Fin 2013, on recensait 1,29 milliard d’ investis en OPCI grand public (0,93 fin 2012). Surles 9 sociétés étudiées, 8 ont adopté le régime SPPICAV, un seul celui de la fiscalitéimmobilière (FPI). Le plus souvent, ces OPCI ont entre 11 et 20 actifs (pour 77% descapitaux investis). Les actifs sont généralement détenus de manière indirecte (85%).Les OPCI grand public sont à 75% détenus via des contrats d’assurance-vie.(Étude publiée par l’ASPIM le 4décembre 2014).