lundi 4 août 2025

JURIShebdo Immobilier n° 590 du 17 février 2015

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Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : À la fin du bail dérogatoire / Suspension rétroactive de la clause résolutoire / Clause résolutoire pour défaut
d’exploitation
Usage des locaux : Sanction d’une transformation irrégulière
Vente : Obligation de délivrance
Hypothèques : Renouvellement d’inscription
– 4 – Au Parlement –
Politique de la ville / Attribution des logements / Environnement et construction
Simplification du droit : réformer le droit des contrats par ordonnance
Exposition aux ondes électromagnétiques / Loi Macron
– 5 – Marché –
L’UMF prévoit une légère hausse des ventes de maisons en 2015
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Agenda – Au fil du JO –
Obligation de construction de logements sociaux
Fiscalité en Corse
– 8 – Rencontre –
Logement : les promoteurs voient l’horizon s’éclaircir

Le bail de 9 ans qui suit un bail dérogatoire,lorsque le preneur est resté dans les lieux etlaissé en possession, est censé contenir lesmêmes clauses que le bail initial. Si le baildérogatoire comportait une clause d’indexa-tion, le bail de 9 ans est réputé comporter unemême clause (CA Paris, 5février2015, p.2).Le juge peut suspendre les effets de laclause résolutoiretant que la résiliation dubail n’a pas été constatée par une décisionpassée en force de chose jugée (CA Paris,5février2015, p.2).Si le bail transfère au locataire l’obligationd’obtenir l’autorisation de transformer un loge-ment en commerce, cela n’exonère pas lebailleur de sa responsabilité à l’égard du syndi-cat des copropriétaires qui demande une remiseen état des lieux conforme au règlement (p.3).Si un arrêté de délégation est irrégulier,un refus de permis de construire pris surcette base est entaché de nullité et le péti-tionnaire dispose d’un permis tacite (p.6).La superposition d’une aire de mise en valeurde l’architecture et du patrimoine et d’un siteclassé suppose l’instruction de ces deux procé-dures. Il est envisagé d’autoriser de privilégierl’application d’une des deux procédures (p.6).Un décret du 2février2015 reporte sur lebailleur l’obligation de pose du détecteur defuméedans les locaux d’habitation (p.7).La réforme du droit des contratsaura lieupar ordonnance en application de la loi desimplification du droit dans le domaine dela justice et des affaires intérieures (p.4).Thierry Repentinest nommé inspecteurgénéral de l’administration du développe-ment durable (p.7).Des signes positifs sur le marchéLes signes positifs pour le marché du logement se multi-plient. Tant les promoteurs que les constructeurs de maisonsindividuelles adoptent un ton positif pour décrire la situationde ce début d’année (voir p.5 pour les constructeurs de mai-sons individuelles et p.8 pour les promoteurs). Les acquéreursretrouvent le chemin des bureaux de vente et les mesuresannoncées par le Premier ministre fin août dernier paraissent lesavoir convaincus de revenir vers le logement. Certes les profes-sionnels soulignent que ce nouvel état d’esprit ne pourra perdu-rer que si les outils de soutien au secteur ne sont pas remis encause (APL accession notamment), mais le ton est résolumentnouveau. Les professionnels indiquent par ailleurs des difficultésde délai dans la délivrance des permis de construire. En dépit dela volonté des pouvoirs publics de les réduire, l’UMF estime queces délais se sont allongés d’un mois, sous l’effet notamment deconsultations qui ne sont pas prévues par les textes. Cet allonge-ment des délais est d’autant plus étonnant que la baisse desdemandes de permis de construire liée à la conjoncture dégradéeaurait logiquement dû permettre aux services instructeurs detraiter les dossiers avec une célérité accrue…Dans les récents débats parlementaires on notera, même si letexte fait moins de bruit que la loi Macron, l’adoption par lesdéputés en dernière lecture du projet de loi de simplification dudroit et des procédures dans le domaine de la justice et desaffaires intérieures. Son article3 comporte une habilitation duGouvernement à réformer par ordonnance le droit des contratset des obligations. Répugnant à se dessaisir de leurs prérogatives,les sénateurs avaient supprimé l’article, mais les députés l’ontrétabli dans la version définitive de la loi. Ainsi que le signalaitJean-Pierre Sueur au Sénat, c’est un cinquième du code civil quidoit être modifié par ordonnance !Dans la jurisprudence, on lira avec intérêt un arrêt de la courd’appel de Paris du 29janvier 2015 relatif à la transformationirrégulière d’un logement en surface commerciale (à usage derestaurant). Le bail prévoyait l’obligation pour le locataire d’ob-tenir toutes les autorisations nécessaires à l’exploitation des lieuxloués. La cour d’appel indique que cette clause ne saurait exoné-rer le bailleur de son obligation d’effectuer les diligences requisespour obtenir l’autorisation de changements d’affectation delieux (p. 3). Le bailleur est donc responsable, tant vis-à-vis de lacommune que du syndicat des copropriétaires, d’un changementirrégulier d’usage du lot dont il est copropriétaire. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 59017 FÉVRIER2015ISSN1622-141915EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: À la fin du bail dérogatoire / Suspensionrétroactive de la clause résolutoire / Clause résolutoire pour défautd’exploitationUsage des locaux: Sanction d’une transformation irrégulièreVente: Obligation de délivranceHypothèques: Renouvellement d’inscription- 4 -Au Parlement-Politique de la ville / Attribution des logements / Environnement etconstructionSimplification du droit: réformer le droit des contrats par ordonnanceExposition aux ondes électromagnétiques / Loi Macron- 5 -Marché-L’UMF prévoit une légère hausse des ventes de maisons en 2015- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Agenda - Au fil du JO-Obligation de construction de logements sociauxFiscalité en Corse- 8 -Rencontre-Logement: les promoteurs voient l’horizon s’éclaircirSOMMAIREEDITORIAL
17février 20152JURIShebdoimmobilier••BAUXCOMMERCIAUXBaux commerciauxA la fin du bail dérogatoire(CA Paris, Pôle 4, ch. 3, 5février 2015,n°13/08581)Les parties étaient en désaccord sur la situa-tion juridique à l’échéance d’un bail déro-gatoire. Le bailleur soutenait que la claused’indexation du bail dérogatoire devaits’appliquer pour le bail commercial ayantsuccédé au bail dérogatoire. Le preneursoutenait au contraire que le bail verbalayant pris la suite du bail dérogatoire nepouvait comporter de clause d’indexation.La cour d’appel tranche en faveur dubailleur:“Considérant que si les parties peuvent, lorsde l’entrée dans les lieux du preneur, déro-ger aux dispositions du statut des bauxcommerciaux à la condition que le bail soitconclu pour une durée au plus égale à deuxans, il s’opère, dès lors qu’à l’expiration decette durée, le preneur reste et est laissé enpossession, un nouveau bail dont l’effet estréglé par les dispositions de ce statut;Considérant quece nouveau bail, faute derédaction d’un nouvel écrit, comportera lesmêmes clauses et conditions que le précé-dent, pour peu qu’elles ne soient pascontraires au statut des baux commerciaux;Considérant que les parties sont implicite-ment convenues que le loyer payé à la finde la période de deux années continueraitd’être réglé;Considérant toutefois que la clause d’in-dexation automatique prévue au bail initialétant maintenue, les consorts R. [bailleur]sont fondés à s’en prévaloir, à défaut d’yavoir renoncé de façon non équivoque;Considérant que la somme correspondant àune indexation automatique ne nécessitepas une demande préalable pour être due,à la différence d’une demande en révision,qui ressortit à la compétence du juge desloyers commerciaux;Considérant que la société V. est dès lorsredevable des sommes dues sur cinqannées au titre de l’indexation automa-tiquedes loyers”.Observations:Cet arrêt qualifie très nette-ment la situation juridique des partieslorsque le locataire est laissé en possessionà l’issue du bail dérogatoire. Il se produitun bail dont l’effet est régi par le statut, enapplication de l’article L 145-5 du code decommerce (l’article actuel issu de la loi du18juin 2014 prévoit un délai d’un mois àcompter de l’échéance). La cour en déduitque les clauses de ce bail sont les mêmesque celles du bail initial. En conséquence, sile bail initial comportait une clause d’in-dexation, le bail de 9 ans qui suit est censécomporter une indexation. (Dans le mêmesens: CA Paris, 16janvier 1990).Suspension rétroactive de laclause résolutoire(CA Paris, Pôle 1, ch. 2, 5février 2015,n°13/11521)Deux sociétés bailleresses avaient concludeux baux avec une société portant sur deslocaux distincts en 2003 et en 2004. Les 20et 22février 2013 les bailleurs avaient déli-vré un commandement de payer visant laclause résolutoire. Le 29mars2013, lesbailleurs avaient assigné le locataire pourvoir constater l’acquisition de la clauserésolutoire.Le juge des référés avait constaté que laclause était acquise et que le bail était rési-lié de plein droit. Or le locataire demandaitla suspension de la résiliation. La cour d’ap-pel fait droit à sa demande:“Considérant que l’article L 145-41 du codede commerce prévoit que les juges saisisd’une demande présentée dans les formeset conditions prévues aux articles1244-1 à1244-3 du code civil peuvent, en accordantdes délais, suspendre la réalisation et leseffets de la clause de résiliation, lorsque larésiliation n’est pas constatée ou prononcéepar une décision de justice ayant acquisl’autorité de la chose jugée et que la clauserésolutoire ne joue pas si le locataire se libè-re dans les conditions fixées par le juge;Qu’il découle de cette disposition légaleque la cour d’appel, saisie d’un appel contreune ordonnance de référé ayant constaté larésiliation de plein droit d’un bail commer-cial par le jeu d’une clause résolutoire, peut,même rétroactivement, accorder des délaiset suspendre la réalisation et les effets decette clause, la connaissance du litige dévo-lue aux juges d’appel s’étendant aux faitssurvenus au cours de l’instance d’appel etdepuis la décision de première instance;Considérant qu’en l’espèce la société Elie etla société Fryd ont, chacune pour ce qui laconcerne, fait délivrer à la société Les Ate-liers du Spectacle un commandement depayer des loyers et charges dans un délaid’un mois à compter de cet acte extrajudi-ciaire, sous peine de résiliation du bail parl’effet de la clause résolutoire qui y est sti-pulée;Que certes les paiements ne sont pas inter-venus dans ce délai, mais que la société LesAteliers du Spectacle justifie avoir ultérieu-rement réglé les sommes visées aux com-mandements, de sorte qu’il convient desuspendre les effets des clauses résolu-toires pendant deux années à compter del’expiration du délai d’un mois imparti parchaque commandement et de constaterque ces clauses n’ont pas joué en raison dupaiement, avant l’expiration de ces délais,des sommes visées dans les actes des20février 2013 et 22février 2013”.Observations:Le mécanisme de la clauserésolutoire est régi par l’article L 145-41 ducode de commerce. Après l’envoi du com-mandement par le bailleur, le locataire dis-pose d’un délai d’un mois pour demanderdes délais de paiement. En conséquence,s’il laisse passer ce délai, le juge ne peutque constater la résolution du bail. Le juge,après en avoir vérifié les conditions, doitappliquer la clause (Civ. 3e, 16 oct. 1984).Toutefois, il est admis que le preneur peutobtenir des délais, même après le délaid’un mois, tant que la résiliation n’est pasconstatée par une décision passée en forcede chose jugée (Civ. 3e, 7janvier 1998). Lademande peut être formée pour la premiè-re fois en appel (Civ. 3e, 20 déc. 1994). Il aaussi été admis que la cour d’appel peutoctroyer rétroactivement des délais d’exé-cution de travaux aux locataire (Civ. 3e, 7avril 20110). Le présent arrêt le confirmepour l’hypothèse du délai de paiement.Clause résolutoire pour défautd’exploitation(CA Paris, 5février 2015, Pôle 5, ch. 9, n°14-21865)Se fondant un défaut d’exploitation dufonds de commerce, un bailleur avait saisi lejuge des référés. Celui-ci avait rendu unordonnance le 7février 2014 signifiée le26février 2014 laissant au locataire un délaide 5 mois pour procéder à l’exploitation dufonds. Le 28juillet 2014 un constat d’huis-sier attestait l’absence d’exploitation et lebailleur avait notifié le 29juillet 2014 sonintention de se prévaloir de la clause réso-lutoire. Or le 31juillet 2015, le tribunal decommerce de Paris avait ouvert une procé-dure de liquidation judiciaire simplifiée. Leliquidateur estimait que la clause ne pou-vait être acquise que 8 jours après notifica-tion de la LR de mise en demeure, confor-mément à la décision du président du TGI etqu’elle n’était donc pas acquise avant lejugement d’ouverture.La cour donne raison au liquidateur:“Sur l’acquisition de la clause résolutoire dubailLa cour considère que la clause résolutoiren’a pu se trouver acquise avant le5août2014, soit postérieul’ouver-ture de la procédure collective (31juilletJURISPRUDENCE
2014) entraînant un changement d’étatpuisque la liquidation judiciaire [a] poureffet de dessaisir le débiteur de ses droits etactions sur tout son patrimoine.Sur la cession de fonds de commerce[…]Certes l’extrait Kbis de la société La Poisson-nerie du Vernet dressé par le tribunal decommerce fait état de la mention “cessa-tion d’activité” mais il ressort de la procé-dure que la maladie a contraint l’exploitantà cesser son activité à titre temporaire et ilétait conforme à ses obligations pour celui-ci de le faire savoir aux tiers, d‘autant que letype d’activité n’a pas changé, la réputationde son propriétaire n’a pas été entachée etque les cessations temporaires d’activité surde courtes périodes n’impliquent pas enelle-même la disparition de la clientèle dèslors que ces interruptions n’ont pas affectél’achalandage attaché au fonds”.La cour constate que la clause résolutoiren’était pas acquise à l‘ouverture de la pro-cédure collective et confirme l’ordonnanceayant autorisé la vente du fonds.Observations:Dans cette affaire mettantégalement en jeu une clause résolutoire, lebailleur voulait se prévaloir du défaut d’ex-ploitation du fonds. Il résulte de cette déci-sion que lorsque le bailleur veut se préva-loir du défaut d’exploitation par le locatai-re à l’issue du délai que lui a laissé le juge,il doit scrupuleusement respecter le délaiimparti au locataire pour reprendre l’ex-ploitation: ici 5 mois plus 8 jours après laLR envoyée pour s’en prévaloir. Si la procé-dure collective est ouverte dans l’intervalle,il est trop tard pour constater la résiliationdu bail.Quant au défaut d’exploitation, la couradmet avec souplesse qu’il peut être justi-fié par une raison de santé. La Cour de cas-sation a pu être plus stricte en refusantd’admettre que le défaut d’exploitationpour ennui de santé soit constitutif d’uncas de force majeure pour le locataire (Civ.3e, 18 oct. 2005).Usage des locauxSanction d’une transformationirrégulière(CA Paris, 29janvier2015, Pôle 1, ch. 2, n°13-20018)Un bail de 1957 portant sur une boutiqueen rez-de-chaussée et un appartement dedeux pièces au premier étage, avait étérenouvelé en 2009, avec autorisation don-née au preneur d’effectuer tous travauxd’aménagement de la boutique et notam-ment du 1erétage destiné à devenir une sal-le de restaurant. Or, en 2013, le syndicat descopropriétaires avait assigné bailleur etlocataire pour les voir condamner à cessertoute activité commerciale dans le local dupremier étage. Le tribunal avait condamnéles deux contractants à mettre un terme àl’exploitation commerciale et à réaffecterles lieux à usage d’habitation dans un délaide 4 mois sous astreinte de 300euros parjour de retard. Le tribunal avait de pluscondamné le bailleur à une amende civilede 5000 pour avoir procédé à un change-ment d’usage sans autorisation de la mairiede Paris, laquelle autorisation était subor-donnée au paiement d’une compensationfinancière.La cour d‘appel confirme la décision:“Considérant que M. B. [bailleur] n’est pasfondé à se retrancher derrière les termes dubaildu 28septembre 2009 pour soutenirqu’il appartenait à la locataire d’obtenir“toutes autorisations dont administrativesqui seraient nécessaires pour l’exploitationdes locaux louéset ce sans jamais pouvoirengager la responsabilité du bailleur à cesujet” alors qu’il lui appartenait, et à luiseul, d’effectuer les diligences requises pourobtenir l’autorisation de changement d’af-fectation des lieux sous réserve de verserune compensation financière ce qu’il s’estrefusé de faire et de pouvoir saisir valable-ment la copropriété d’une demande d’au-torisation avant d’effectuer les travaux”.La cour confirme le caractère illicite dutrouble à l’égard du syndicat des coproprié-taires et confirme la condamnation dubailleur et du locataire.Observations:C’est ici le syndicat descopropriétaires qui avait pris l’initiativepour obtenir le respect des conditionsd’usage du lot prévues par le règlement decopropriété et de l’interdiction de transfor-mer en local commercial un lot à destina-tion de logement, en application de l’ar-ticle L 631-7 du CCH. On remarquera quel’arrêt écarte l’application d’une clause dubail qui voulait faire porter sur le locataireles contraintes des autorisations adminis-tratives de transformation du local. Il nesuffit donc pas au bailleur de prévoir parcontrat une décharge de responsabilitépour échapper à une condamnation.VenteObligation de délivrance(Cass. Civ. 3e, 28janvier2015, n°108, FS-P+B+R, rejet, pourvoi n°13-19945)À la suite de la vente d’une maison indivi-duelle, les acquéreurs avaient constatéqu’elle n’était pas raccordée au réseaupublic d’assainissement. Ils avaient assignéleur vendeur pour obtenir réparation dupréjudice. Le vendeur avait appelé l’agenceen garantie. La cour d’appel avait condam-né l’acquéreur et écarté la responsabilité del’agence. La Cour de cassation confirme ladécision:“Mais attendu qu’ayant relevé que l’im-meuble avait été vendu comme étant rac-cordé au réseau public d’assainissementetconstaté que le raccordement n’était pasconforme aux stipulations contractuelles, lacour d’appel […] en a exactement déduitque les vendeurs avaient manqué à leurobligation de délivrance; […]Attendu qu’ayant relevé que les vendeursn’avaient pas signalé à l’agent immobilierl’existence d’un dispositif individuel d’as-sainissementet retenu que celui-ci n’avaitpas dès lors à vérifier le mode d’évacuationdes eaux usées, la cour d’appel […] a léga-lement justifié sa décision en rejetant lesdemandes des vendeurs à l’encontre de lasociété Dol immobilier et de son assureur”.Le pourvoi est rejeté.Observations:Le bâtiment disposait d’unefosse septique dont le trop-plein était rac-cordé au réseau d’évacuation des eaux plu-viales. Or le contrat mentionnait que lamaison était raccordée au réseau publicd’assainissement, ce qui était donc inexact.La cour d’appel en avait déduit que le ven-deur avait manqué à son obligation dedélivrance et l’avait condamné à indemni-ser l’acquéreur du préjudice subi (mau-vaises odeurs et frais de raccordement). Ceraisonnement est donc validé par la Courde cassation. Quant à la responsabilité del’agence, la cour d’appel l’avait écartée aumotif que le vendeur n’avait pas informél’agence de l’existence d’un dispositif indi-viduel d’assainissement. Ce simple motif adonc suffi à écarter la responsabilité dumandataire.HypothèquesRenouvellement d’inscription (Cass. Civ. 3e, 28janvier2015, n°107, FS-P+B,rejet, pourvoi n°13-24040)Un immeuble avait été vendu par adjudica-tion. La banque avait inscrit une hypo-thèque se périmant le 18août 2008. Lecommissaire à l’exécution du plan avaitdemandé au juge-commissaire l’autorisa-tion de répartir les sommes dont il disposaitau profit des créanciers. La banque criti-quait la décision d’appel qui avait constatéque la banque n’ayant pas renouvelé son17février 20153JURIShebdoimmobilier••USAGEDESLOCAUX- VENTEJURISPRUDENCE
17février 20154JURIShebdoimmobilier••Politique de la villeMyriam El Khomri, secrétaire d’État chargéede la politique de la ville indique à Jean-Claude Mathis que la liste des 1500 quartiersprioritaires en métropole et outre mer a étéétablie par décret fin décembre 2014. Dans lemême temps, le nouveau programme natio-nal de renouvellement urbain comporte 200quartiers d’intérêt national auquel il fautajouter 200 projets d’intérêt régional. Le nou-veau PNRU sera distribué à la fois sous for-me de subventions et de prêts; les prêts cor-respondant à 40% des ressources. (JO ANdéb. 28 janv. p.346).Attribution des logementsUne circulaire doit préciser les modalités d’at-tribution des logements sociaux pour conci-lier l’impératif relevant du droit à se loger desDROITDESCONTRATS- LOIMACRONAUPARLEMENTpersonnes en difficulté avec la lutte contre laconcentration des populations les plus dému-nies dans certains secteurs du parc social.Réponse de Myriam El Khomri à ChristianHutin (JO AN déb. 28janvier, p.349).Environnement et construction Michèle Bonneton fait part de son inquiétu-de sur le projet de modifier le droit de l’en-vironnement par ordonnance, en ce que laréforme pourrait remettre en cause l’objectifde protection de l’environnement. Laministre de l’écologie, Ségolène Royal, seveut rassurante, acceptant l’idée qu’unamendement affirme que la modernisationdu droit ne doit pas se faire au prix d’unedestruction de l’environnement. Elle ajoutetoutefois qu’il est impératif de raccourcir lesdélais de construction et d’équiper le payssans en rabattre sur la protection de l’envi-ronnement (JO AN déb. 29 janv. p.450).Simplification du droit: modi-fier le droit des contratsLe projet de loi de modernisation et de sim-plification du droit dans les domaines de lajustice et des affaires intérieures a été exami-né par le Sénat le 22 janvier. Le point centraldu désaccord avec les députés concerne l’ar-ticle 3. Jean-Jacques Hyest explique notam-ment son opposition à ce que le droit descontrats et des obligations soit réformé parordonnance (JO Sénat déb. 23janvier,p.645). Jean-Pierre Sueur reconnaît que cetarticle permettra de réformer un cinquièmedu code civil par ordonnance, ce qui est sansprécédent (p.648).Le secrétaire d’État André Vallini regrette dene pas avoir convaincu les sénateurs sur cepoint et l’article est resté supprimé.Ce texte a ensuite été débattu en dernièrelecture par les députés le 28janvier.Christiane Taubira rappelle l’importantarticle3 qui porte sur le droit des contrats. Laministre souligne que ce droit de 1804 a étémodifié par une jurisprudence abondante,parfois fluctuante, ce qui pose un problèmede prévisibilité. Il est donc demandé unehabilitation pour modifier le droit descontrats par ordonnance. Elle s’engage à pré-senter aux parlementaires en amont l’avant-projet de textes (JO AN déb. 29 janv. p.458).Marc Dolez observe que le champ de l’habi-litation est très large. Cécile Untermaier esti-me qu’après de très nombreux rapports, leprojet de réforme du droit des contrats ettrès abouti (p.461). Le texte comporte aussiune réforme du tribunal des conflits.Christiane Taubira souligne aussi que le droitdes contrats vise à conserver l’influence dudroit continental tout en tenant compte dudroit européen. Le texte maintient le principede la bonne foi, veille à la protection du plusvulnérable grâce à l’intervention du jugemais introduit des dispositions nouvelles surla violence économique ou l’interdiction desclauses abusives (p.467). L’amendement(n°1) de suppression de l’article 3 a été rejeté.L’ensemble du projet de loi a été voté.Exposition aux ondes électro-magnétiquesUne proposition de loi relative à l’expositionaux ondes électromagnétiques est revenueen débat à l’Assemblée le 29janvier.Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée dunumérique, explique que le texte vise à ins-taurer une plus grande transparence dansl’installation des antennes, à améliorer laconcertation avec les riverains. Rapporteure,Laurence Abeille souligne qu’il existe uneforte demande pour qu’une procéduretransparente de concertation lors de l’im-plantation des antennes relais se mette enplace et que le principe de sobriété appliquéaux ondes électromagnétiques soit enfineffectif (JO AN déb. 30janvier, p.524).L’article 1erfixe le principe de la sobriétédans l’exposition du public aux champsélectromagnétiqueset renvoie à un décret lesoin de fixer des valeurs limites d’expositiondu public. Il a été voté (p.544)L‘article 4prévoit une obligation d’informa-tion du fabricant sur le débit d’absorption.En fin de débat, Lionel Tardy a indiqué quele texte aurait un caractère anxiogène.L’ensemble du texte a été voté (p.552).Loi Macron Les députés ont poursuivi le 27janvier ladiscussion du projet de loi pour la croissan-ce et l’activité et l’égalité des chances écono-miques. Les premiers articles concernent letransport. Les articles suivants relatifs aucommerce ont été examinés le 30janvier.Avant l’article 10, Jean-Frédéric Poisson aproposé de définir légalement le régime desexploitations commerciales dans les galeriesdes centres commerciaux, et les exclureexpressément du statut du bail commercial.hypothèque dans le délai légal, sa créanceavait perdu son caractère privilégié. Labanque soutenait que le versement du prixd’adjudication au compte de la Caisse desdépôts dispensait le créancier hypothécairedu renouvellement d’inscription de l’hypo-thèque, mais cet argument est rejeté:“Mais attendu qu’ayant relevé que le tribu-nal n’avait pas affecté une quote-part duprix de cession aux créanciers inscrits sur cetimmeuble qui n’était pas compris dans leplan et exactement retenu que le verse-ment à la Caisse des dépôts et consigna-tions du prix de la vente n’équivalait pas àla consignation prévue par l’article 2456,alinéa3, du code civil, la cour d’appel en adéduit à bon droit que, la banque n’ayantpas renouvelé l’inscription de son hypo-thèque avant la péremption, le solde de sacréance ne pouvait pas être admis à titreprivilégié”. Le pourvoi est donc rejeté.Observations:L’article 2435 du code civilprévoit une obligation de renouveler l’ins-cription hypothécaire pour qu’elle conser-ve sa validité. En cas de réalisation dugage (comme ici en cas de vente par adju-dication), le renouvellement est obligatoi-re jusqu’au paiement ou à la consignationdu prix. Dans cette affaire, le prix avait étéversé à la Caisse de dépôts. La banque enavait déduit qu’il n’était plus nécessaire derenouveler l’inscription. La Cour de cassa-tion juge que dans la mesure où le jugen’avait pas affecté une quote-part du prixaux créanciers inscrits, ce versement à laCaisse des dépôts ne valait pas consigna-tion. La conséquence est nette: le ban-quier ne pouvait plus présenter sa créanceque comme créancier chirographaire.
17février 20155JURIShebdoimmobilier••MARCHÉAUPARLEMENTL’UMF prévoit une légère hausse des ventes de maisons en 2015Si le marché de la maison individuelle as’est contracté en 2014, des signes encou-rageants de reprise se manifestent début2015.Il y a un an, l’Union des Maison Françaises,prévoyait une baisse de -5% du marchéen 2014. Selon les chiffres présentés parl’UMF ce 12février, le marché s’est contrac-té de -4%, ce qui est donc très proche deses prévisions.Il a eu 99000 ventes de maisons neuves en2014 contre 102600 ventes en 2013.Mais l’analyse des ventes par mois montreque le volume des quatre derniers mois està un niveau identique à celui de 2013.Pour le président de l’UMF, Christian Louis-Victor, le point bas du marché a donc étéatteint.En 2014, deux régions ont progressé, leNord (+8%) et l’Ile-de-France (+9%). Enrevanche, le grand bassin parisien est enbaisse (-4%). La Bretagne qui fut ces der-nières années en progression est en replide -2%. Les régions qui ont le plus souf-fert sont PACA (-11%), l’Ouest (-13%), etsurtout le Languedoc (-17%).La région Centre-Est est en recul de -6%,l’UMF observe que la politique urbainerestrictive de la communauté urbaine deLyon qui favorise les logements collectifs, aprovoqué un développement de laconstruction de maisons dans l’Ain.Le groupé en moindre reculIl y a eu 126800 maisons mises en chantieren 2014 (baisse de -19% par rapport à2013). Une analyse de l’évolution des misesen chantier sur dix ans montre qu’elles ontfortement chuté: de -36,4%. Le recul estparticulièrement sévère pour le secteur dif-fus (-42,8%) mais moins net pour le sec-teur groupé (-10,3%). Cette baisse s’est accompagnée d’une évo-lution de la configuration des projets: alorsqu’en 2004, en secteur diffus, des maisonsde 160m2en moyenne étaient édifiées surdes parcelles de 1200m2, en 2014, ce sontdes maisons de 100m2qui sont construitessur des parcelles de 600m2. Christian Louis-Victor explique qu’ilconseille à ses adhérents de se tournerdavantage vers le groupé (les maisons sontde l’ordre de 90m2pour 300m2de ter-rains) qui est plus dynamique même si lescoûts sont plus élevés. En effet, lescontraintes sont plus fortes en termes denormes d’accessibilité, mais aussi d’acous-tique et le foncier est plus cher car plusproche du centre des agglomérations.Des signes positifsL’UMF observent que les contacts commer-ciaux sont meilleurs. Les annonces du Gou-vernement de la fin de l’été 2014 ont euun effet positif sur la resolvabilisation desacquéreurs et ont convaincu les acheteursque le logement était à nouveau une prio-rité des pouvoirs publics.L’UMF observe que 25% des terrains sontissus de donations ou de successions, cequi souligne indirectement l’intérêt de lamesure d’incitation fiscale aux donationsde terrains en vue de la construction delogements, qui a été adoptée lors de ladernière loi de finances.Un mois de plus pour les PCCependant, des blocages subsistent.Au-delà du renouvellement des équipesmunicipales, l’UMF indique que les délaisd’instruction des permis de construire sesont allongés. Pourtant le volume des dos-siers à instruire a baissé. Les services procè-dent à des consultations plus nombreuses,y compris certaines qui ne sont pas prévuespar les textes (consultation d’architectes,d’urbanistes…). L’UMF estime qu’il fautmaintenant un mois de plus pour obtenirun permis. La pratique se traduit par unedemande de pièces complémentaires, for-mulées à l’extrémité du délai d’instruction.Perspectives pour 2015L’année qui s’ouvre devrait permettre unvolume de vente identique à celui de 2014ou en légère progression de +2%. Maispour cela, il faut que le PTZ soit stabilisé etque l’APL accession ne soit pas remise encause.Réagissant à la publication du rapport duCGEDD, l’UMF dénonce le procès fait àl’accession à la propriété qui serait un fac-teur accélérateur du chômage. Citant lecas de l’Allemagne, Christian Louis Victorobserve qu’en Bavière le taux de proprié-taire est élevé mais que le taux de chôma-ge est faible.En conclusion, l’UMF estime nécessaire queles mesures prises par les pouvoirs publicsne soient pas trop chaotiques de façon àpermettre aux professionnels de lisser leuractivité sur le long terme. L’Union des Maisons Françaises observe des signes encourageants sur le mar-chémême si les délais d’obtention des permis de construire sont en hausse.Mais son amendement (n°1443) jugé tropstrict par rapport à la solution jurispruden-tielle a été rejeté (JO AN 3janvier2015,p.641).Un amendement présenté par Jean-PierreBrottes (n°1681) a été voté avec amende-ments pour assouplir les conditions dans les-quelles un commerçant franchisé peut chan-ger de réseau et redevenir indépendant.Gilles Savary a proposé (amendementn°2440) de créer un nouveau document, leschéma d’orientation stratégique du déve-loppement commercial dans le département,qui serait élaboré par les CDAC de façon àharmoniser les dispositions des SCOT rela-tives à l’urbanisme commercial, mais il l’aretiré ( p.651).Julien Aubert souhaitait que le député de lacirconscription concernée siège à la CDACmais il n’a pas été suivi (rejet de l’amende-ment n°2139). Il a proposé que la créationdes surfaces commerciales dépassant1000m2soit soumise à autorisation préfec-torale mais sans plus de succès (rejet del’amendement n°2138).L’article 10vise à autoriser le ministre ou lepréfet à consulter l’Autorité de la concur-rence sur les projets de SCOT, de PLU ouPLUI. Il a été adopté (p. 660).L’article 10 terabroge le dernier alinéa del’article L 425-4 du code de l’urbanisme. Cetalinéa prévoit l’inccessibilité et l’intransmis-sibilité du permis de construire valant auto-risation d’exploitation commerciale. Unamendement a procédé à la même suppres-sion dans le code de commerce (amende-ment n°1946, vote p.673).L’article 11vise l’intervention de l’Autoritéde la concurrence pour éviter les positionsdominantes.L’article 12concerne les professions régle-mentées. Le rapporteur Richard Ferrandexplique qu’il s’agit de faciliter l’installationde nouveaux professionnels, et de rebaserles prix et des tarifs, qui n’ont pas été révi-sés depuis plusieurs décennies. Il ajoute:“au cours de la dernière décennie, lenombre de transactions n’a cessé de croître,en volume comme en valeur alors que lenombre de professionnels n’a cessé de dimi-nuer” (p.694). Le sujet a suscité de longsdébats. Véronique Louwagie évoque lerisque de déserts juridiques (p.698), BrunoLe Maire le risque de financiarisation de laprofession de notaire (p.699). Julien Aubertredoute d’apparition d’hypermarchés dudroit au détriment de la qualité. A suivre.
17février 20156JURIShebdoimmobilier••RÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations13janvier2015ANp.183n°13878Gérald DarmaninUMP, NordÉlimination personnelledes ordures ménagèresÉcologieEn théorie, un particulier peut déposer un dossierauprès de la DREAL prouvant, par tous moyens,qu'il respecte le code l'environnement pour l'élim-ination de ses déchets. Mais le Gouvernementnesouhaite pas favoriser l'élimination des déchetspar les particuliers au-delà des biodéchets.Le député demandaitcomment un particulierpouvait prouver qu'il élimine lui-même sesdéchets.13janvier2015ANp.192n°51977Philippe Cochet,UMP, RhôneSurveillance du con-tentieux de l'urbanismepar le ministèreÉcologieLe préfet a qualité pour représenter l’État en pre-mière instance devant les TA dans les litiges d'annu-lation de permis de construire. Les contestations desPC par des tiers ne donnent généralement pas lieu àobservations de la part de l’État, mais les tribunauxpeuvent informer l’État d'un jugement. S'agissant duplan de prévention des risques d'inondation deLyon, la ministre de l'écologie est intervenue dans laprocédure d'appel pour faire prévaloir l’interpréta-tion du PPRI qui lui paraissait conforme à la loi.Le député s'étonnait de lapromptitude de la ministreà intervenir sur un simpledossier de permis deconstruire.13janvier2015ANp.245n°54805Marie-Jo Zimmer-mannUMP, MosellePermis de construire.Délégation irrégulièredu maireIntérieurLe maire peut déléguer une partie de ses fonctions mais l'arrêté de délégationdoit être publié et affiché. La simple publication en substance dans le bulletinmunicipal est insuffisante (CE 21juillet 1995). Un refus de permis de construirepris sur la base d'une délégation irrégulière est donc inopposable à l'administréqui peut bénéficier d'un permis tacite à l'écoulement des délais légaux.15janvier2015Sénatp.100n°2433Rachel Mazuir,PS, AinPollution du sol d'écolessur d'anciens sitesindustrielsÉcologieLe contrôle des sols d'établissements scolaires construits sur d'anciens sites industrielsse fait en 3 temps: examen des archives de construction et visite des lieux, prélève-ments et contrôles sur les sols à nu, contrôle de l'air intérieur. Après examen de 900établissements en 2010, une 2eliste de 1400 établissements a été établie en févri-er2013. 1025 diagnostics ont été établis et 62 établissements ont donné lieu à desmesures: excavation de terres ou amélioration de la ventilation des locaux.20janvier2015ANp.359n°70498Josette Pons,UMP, VarObligation de débrous-saillement.AgricultureLe code forestier impose au propriétaire d'un terrainsitué à moins de 200 des bois, de débroussailler sur50m autour des constructions. Cela peut donc impo-ser au propriétaire de débroussailler au-delà de salimite de propriété.Il lui appartient de financer lestravaux auxquels le propriétaire du fonds voisin nepeut s'opposer. Il n'est pas envisagé de modifier cetterègle de sécurité destinée àlutter contre l'incendie.Mesure souvent incom-prise des propriétaires,souligne la députée.20janvier2015ANp.399n°944François Brottes,SRC, IsèreTaxe foncière des bâti-ments en ruineLogementAucun texte n'exonère de taxe foncière un bâti-ment désaffecté ou dégradé. Mais les change-ments de consistance doivent être pris en compte.Si une construction ne présente plus les caractéris-tiques d'un bâtiment, elle ne peut plus êtresoumise à taxe foncière. Par ailleurs, le maire peutprescrire des travaux ou les faire effectuer d'officesi l'immeuble présente un danger pour la sécurité.Le député estimait quel'exonération de taxefoncière de bâtiment enruine était une incitationà ne pas l'entretenir.20janvier2015AN, p.409n°52891Michel Issindu,SRC, IsèreLocations meubléessaisonnièresEconomieLes locaux mis en location à titre de gîte rural, les locauxloués en meublés de tourisme et les chambres d'hôterelèvent du seuil de 82200 et de l'abattement for-faitaire de 71 %. Il n'existe pas de reconnaissance spéci-fique des gîtes ruraux. S'ils satisfont à la qualification demeublé de tourisme classé (art. D 324-2 du code dutourisme), ils relèvent du seuil de 82200 et du taux de71 %, qu'ils soient ou non classés Gîtes de France.26 questions identiquessur ce thème.20janvier2015ANp.431n°22619ArletteGrosskosst,UMP, Haut-RhinCopropriété. Rénova-tion énergétiqueLogementLe projet de loi pour la transition énergétique voté à l'Assemblée le 14octobre 2014 prévoit (art. 5) l'obligation d'isoler une façade lors d'unravalement important, sous réserve que cela soit techniquement et juridique-ment réalisable. Le but est de profiter d'un investissement important pourengager des travaux d'économie d'énergie, pour un surcoût limité.20janvier2015ANp.432n°55259Marie-Jo Zimmer-mannUMP, MoselleDemande de piècescomplémentairespourun permis de construireÉcologieL'autorité compétente peut réclamer une pièce com-plémentaire dans le délai d'un mois de la réceptionou du dépôt du dossier. S'il est incomplet, le pétition-naire a 3 mois pour fournir ces pièces. S'il ne les four-nit pas, la demande est tacitement rejetée.Texte de référence: arti-cle R 423-39 du code del'urbanisme.22janvier2015Sénatp.152n°13930Christophe BéchuUMP, Maine-et-LoireSuperposition d'une airede mise en valeur de l'archi-tecture et du patrimoine(AVAP) et d'un site classéCultureLa loi Grenelle II a créé les AVAP en remplacement des ZPPAUP. En l'absencede disposition contraire, une superposition d'une AVAP et d'un site classé estpossible. Chacune de ces servitudes d'utilité publique dispose de son régimepropre d'instruction. Il est envisagé de privilégier l'application de l'une de cesprocédures, dans le cadre du projet de loi sur l'architecture.À nos abonnés:le texte complet des réponses ministé-rielles peut vous être faxé ou envoyépar mél sur simple demande.▲▲
17février 20157JURIShebdoimmobilier••NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSAGENDACabinets ministérielsVille: Au cabinet de Patrick Kanner, il estmis fin aux fonctions de Babak Amir-Tah-masseb, conseiller pour les politiques inter-ministérielles, et deFlorence Kunian,conseillère pour les politiques de vie asso-ciative. (Arrêtés des 1eret 5février2015, J.O.du 6février, @).Administration Thierry Repentinest nommé inspecteurgénéral de l'administration du développe-ment durable. (Décrets du 5février2015,J.O. du 6février, @).Écologie: Pierre Fontaineest nomméconseiller du directeur général de l'énergieet du climat, chargé de la mise en œuvredes dispositions de la loi relative à la transi-tion énergétique et la croissance verte.(Arrêté du 6février2015, J.O. du 8 fév. @).Affaires régionalesSGAR: Alain Faudonest nommé secré-taire général pour les affaires régionalesauprès du préfet de Mayotte. (Arrêté du5février2015, J.O. du 7 fév. @).MagistratureCour de cassation: Sont nommés- conseillers: Christian Remenieras, VincentVigneau et Bénédicte Farthouat-Danon;- conseillers référendaires: Françoise Jollecet Stéphanie Ala.TGI: Gérard Denardest nommé prési-dent du TGI de Bayonne. (Décrets du4février2015, J.O. du 6février, @).Conventions collectivesGéomètres-experts, géomètres-topo-graphes, photogrammètres et experts fon-ciers: l'accord du 8novembre 2013 relatif aurégime de prévoyanceet portant modifica-tion de certaines dispositions de la conven-tion collective a étendu par arrêté du 29jan-vier2015. (J.O. du 7février, p.2234).Détecteurs de fumée: report del’obligation sur le propriétaireLa loi Alur a transféré sur le propriétairel'obligation d'installer un détecteur defumée dans les lieux d'habitation. L'obliga-tion devait incomber jusqu'à présent àl'occupant.Un décret d'application de cette disposi-tion, daté du 2février, a été publié. L'articleR 129-3 du CCH est donc modifié en cesens. Il revient au propriétaire de procéderà l'installation et à l'occupant d'assurerl'entretien. Les deux obligations reviennentau propriétaire pour le cas des locationssaisonnières et aux organismes effectuantde l'intermédiation locative ou de gestionlocative sociale pour les logements foyers.(Décret n°2015-114 du 2février2015 modi-fiant l'article R. 129-13 du CCH, J.O. du4février2015, p.1667).Obligation de construction delogement sociauxLa commission nationale chargée d'exami-ner les raisons pour lesquelles une commu-ne n'a pas respecté ses obligations enmatière de construction de logementssociaux est prévue par l’article L 302-9-1-1du CCH. Elle est présidée par Philippe Gré-goire (conseiller d’État). Ses autresmembres sont:Benoist ApparuetMathieu Hanotin(députés), Daniel Duboiset DominiqueEstrosi-Sassone(sénateurs), Michel Brauni-stein(Cour des comptes), Philippe Schmit(CGEDD), un représentant de l'AMF, Hono-ré Puil(Rennes métropole),Dominique Hoorens(USH), René Dutrey(Haut Comité pour le logement des per-sonnes défavorisées), Jean-Baptiste Eyraud(Droit au logement) et Christophe Robert(Fondation abbé Pierre).(Arrêté du 20janvier2015 relatif à la composi-tion de la commission nationale prévue à l'ar-ticle L. 309-1-1 du CCH, J.O. du 4 fév. p.1669).Fiscalité en CorseL'Assemblée de Corse approuve diversesmesures et notamment:- la création d'une taxe forfaitaire régiona-le sur les résidences secondairesà usagelocatif saisonnier.- la majoration de la taxe d'habitation surles résidences secondaires dans certainescommunes.(Délibération n°14/241 AC de l'Assemblée deCorse approuvant les propositions relatives auprojet de réforme fiscale territoriale en faveurde la Corse, J.O. du 6février 2015, p.1821).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi 590UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERRE19 mars 2015(Paris, Palaisd’Iéna). Le 3econgrès de l’UNISIle-de-France aura pour thèmeALUR, alors? Parmi les interve-nants: Philippe Rezeau et Jean-Pierre Lay sur l’actualité de latransaction et de l’urbanisme,Marie-Laurence Sainturat et Vin-cent Canu sur la gestion locative.Contact: forumunis@unis-immo.fr11 au 13 mai 2015(Strasbourg):le 111econgrès des notaires aurapour thème “la sécurité juri-dique: un défi authentique”. 4commissions: 1. Sécurité authen-tique. 2. Sécurité juridique etconjugalité. 3. Sécurité juri-dique et transmission. 4. Sécuri-té juridique et vente d’immeuble.AU FIL DU J.O.❘◗Olivia Michaudet Antonia Raccatainsi que trois counsels et deux colla-boratrices ont rejoint le cabinet DLAPiperen qualité d’associées. OliviaMichaud est spécialiste de développe-ment construction; Antonia Raccatd’investissement et de financement.❘◗Olivier de la Roussière, président deVinci Immobilier, a été élu président del’Observatoire Régional de l’Immobilieren Ile-de-France (ORIE). Il succède àChristian de Kérangal.Acteurs
17février 20158JURIShebdoimmobilier••LOGEMENTSNEUFSTonalité enfin positive chez les promoteursavec la présentation ce 11février des résul-tats de la construction des logements neufsau 4etrimestre 2014. Grâce au dernier tri-mestre de l’année, les ventes ont progresséde +12,5 % par rapport au 4etrimestre 2013,permettant à la profession d’atteindre deschiffres de ventes quasiment identiques àceux de l’an dernier. Il y a eu ainsi 102819ventes de logements neufs en 2014 (-0,3%par rapport à 2013).La vente de logements ordinaires au détailprogresse de +3,0%, alors que le secteur desventes en bloc recule de -5,9% et que celuides résidences services (qui est de moindreimportance quantitative) chute de -22,2%.Le président de la FPI, François Payelle sou-ligne que les ventes de logements ordinairesau détail restent toutefois très en retrait parrapport à 2011 (-23,6%) et plus encore parrapport à 2011 (-30,7%).La part des investisseurs augmente à 50%. Sila progression de l’accession à la propriétéest moindre, Alexandra François-Cuxac, prési-dente de l’observatoire de la FPI, souligneque le regain d’intérêt est très net de la partde l’ensemble des acquéreurs.Les mises en vente reculent de -8,9%. Eneffet, il faut un certain délai pour que lespromoteurs, constatant une hausse desventes, mettent en place de nouvelles opéra-tions. De plus, la FPI souligne qu’il existe unproblème de délai de sortie des permis deconstruire.L’offre commerciale est estimée à 89672logements fin 2014, ce qui représente 14,1mois de vente. Toutefois, le nombre de loge-ments livrés offerts à la vente progresse enun an de +5,1% à 9001 logements. Le délaid’écoulement est cependant très variabled’une région à l’autre; il est particulièrementélevé à Lille (17 mois) et en Bretagne (19mois).Les prix moyens des logements neufs ont trèspeu évolué au cours de l’année. La moyenneFrance entière est de 3932 le m2, un chiffreen légère baisse en province (-0,6% à3604), mais en petite progression en Ile-de-France (+1,4% à 4658).Mais cette modération des prix pourrait nepas durer: les prix ont progressé de +2,7%en Ile-de-France au 4etrimestre 2014 et la FPIindique qu’on commence à craindre unemontée des prix qui pourrait se poursuivre sile marché n’est pas alimenté en programmesneufs.La situation est donc porteuse d’espoir, maisla FPI lance une alerte : il existe un écart entrela volonté politique nationale qui cherche àsimplifier la réglementation et la réalité localeoù les élus ajoutent des exigences. Il en résul-te un frein sur l’instruction des permis deconstruire.Des mesures favorables en 2014Pour François Payelle, les mesures annoncéespar le Premier ministre fin août commencentà porter leurs fruits; les mesures incitativesont visé les accédants, les investisseurs et unsoutien à l’offre. Cela se traduit concrète-ment dans la fréquentation de bureaux devente.Le président de la FPI souligne tout l’intérêtde la réforme des plafonds de ressources duprêt d’accession sociale (PAS), mais aussi de laTVA à 5,5% sur les quartiers prioritaires dela politique de la ville. Il évoque égalementl’intérêt de la prolongation de deux à troisans de la durée de la validité des permis deconstruire. En matière d’offre de terrain, laFPI attend de l’État qu’il accélère la cessiondu foncier public et souhaiterait que lesventes puissent se faire directement de l’Étataux promoteurs. Autres points positifs: l’as-souplissement de l’exigence de parking pourles logements neufs (qui a été ramené à uneplace par logement si le programme est àproximité d’un mode de transports en com-mun) ou la prolongation des dispositionstransitoires de la RT 2012 qui permet de pro-longer la période où il suffit d’atteindre uneperformance de 57,5kWh/m2/an au lieu de50kWh.Les chantiers de 2015Mais pour 2015, la FPI a plusieurs chantiersengagés en matière réglementaire.Certains sont dans la loi Macron. Considérantque le volume des recours contre les permisde construire ne s’est pas tari, la FPI travailleLogement: les promoteurs voient l’horizon s’éclaircirAprès plusieurs années moroses, les promoteurs voient enfin l’horizon s’éclaircir.Grâce à un bon 4etrimestre, l’année 2014 s’est achevée avec un volume de ventequasi identique à l’an dernier. Les chantiers réglementaires restent nombreux. JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand DesjuzeurImpression: Com-Copie Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc LavoineRENCONTREà l’élaboration de proposition pour améliorerla situation. Parmi les pistes envisagées: por-ter les recours directement devant la couradministrative d’appel, simplifier le régimedes études d’impact.Un sujet important concerne l’instruction despermis de construire. La FPI serait favorable àune instruction préalable, pour éviter unesuccession de demande de pièces complé-mentaires, mais à condition que cette pré-instruction ne s’ajoute pas aux délais actuelsde l’instruction.D’autres chantiers sont programmés pour2015 : la révision des normes incendie (au 2etrimestre 2015), la simplification des normesélectriques (texte attendu au 2etrimestre2015) afin de distinguer ce qui relève de lasécurité de ce qui relève du confort, refontedes règles d’accessibilité pour les logementsneufs (2e trimestre 2015) et les établissementsneufs recevant du public (3etrimestre 2015).Le délai de rétractationUn autre point fait difficulté à propos dudélai de rétractation. En effet, d’après la loisur la consommation, le délai de rétractationde 14 jours s’applique aux ventes d’im-meubles, mais sa combinaison avec le délaide rétractation de 7 jours prévu dans le CCHn’est pas claire. Le problème pourrait êtretraité par la loi Macron, toutefois, un amen-dement qui prévoyait de porter à 14 jours ledélai de rétractation dans le CCH pour har-moniser les deux textes a été rejeté par lesdéputés.D’autres questions restent en suspens commela garantie de performance énergétique oule contrôle des salariés détachés, mais Fran-çois Payelle insiste sur la question de la gou-vernance locale. La hausse de la productionne pourra pas se faire sans un soutien desélus locaux. Il faut que l’attentisme post élec-toral cesse. Alexandra François-Cuxac ajouteque les promoteurs attendent désormais ladélivrance du permis de construire pour lan-cer la commercialisation des programmes.François Payelle ne cache pas ses réserves àl’encontre du rapport conjoint IGF, IGAS etCGDD sur la politique du logement. Il y voitun recueil de mesures pour faire baisser lesdépenses budgétaires mais non l’incarnationd’une politique du logement. De plus, il sou-ligne que ce document n’évoque que le voletdépenses (46milliards), mais sans évoquer ceque rapporte le logement (60milliards). Si oncoupe dans les dépenses, le risque est, encontrepartie, de faire chuter les recettes…