dimanche 18 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 651 du 19 juillet 2016

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Au sommaire:

Ce numéro comporte deux dossiers principauxc: l’un consacré à la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté de la création, à l’architecture et au patrimoine ; l’autre au débat sur la loi Égalité et citoyenneté
– 2 – Législation –
La loi sur l’architecture du 7 juillet 2016
– Liberté de création artistique
– Archéologie préventive
– Monuments historiques
– Sites patrimoniaux remarquables
– Recours à l’architecte
– Habilitation à légiférer par ordonnances
– Majoration de droits à construire
– 4 – A l’Assemblée –
Le projet de loi Égalité et citoyenneté à l’Assemblée
– Répondre à la tentation du repli / Casser les ghettos
– Attribution des logements sociaux
– Refus de logements / Commissions d’attribution
– Loyer et financement / Quota de logements sociaux
– Recours abusif / CNTGI
– 7 – Nominations – Au fil du JO –
Calcul des APL / DALO: un avis du Conseil d’État
Légion d’honneur / IRL

publié>La loi sur l’architecture a été publiée le8juillet (notre dossier p.2). Ce texte- réforme le régime de l’archéologie préventive,- refond le régime de protection du patri-moine historique en créant les sites patrimo-niaux remarquables,- favorise le recours à l’architecte,- accorde de nouvelles majorations de droitsà construire.débattu>Le projet de loi relatif à l’égalité et à lacitoyenneté a été débattu à l’Assemblée à par-tir du 27juin. Il vise à répondre à la tentationdu repli sur soi”, à “casser les ghettos” et àrevenir sur la “ségrégation organisée” depuisla Seconde guerre mondiale” (p.4 à6).- Le texte réforme le mode d’attribution deslogements sociaux pour permettre auxménages les plus précaires d’être logés endehors des QPV.- Il amorce une réforme de la politique decalcul des loyers pour dissocier le mode definancement de la construction du niveaudu loyer.- Il modifie le régime du SLS.- Il renforce les sanctions à l’encontre descommunes qui n’ont pas atteint les seuilsobligatoires de logements sociaux.- Le texte contient aussi des mesures de lut-te contre les recours abusifs et réforme leconseil national de la transaction et de lagestion immobilière (CNTGI).chiffré>Le décret qui fixe les modalités de dégres-sivités des APLau-delà d’un certain montantde revenus, a été publié (p.7).>0%: c’est l’évolution de l’IRL au 2etri-mestre 2016 (p.8).nommé>Philippe Van de Maeleest nommé direc-teur général de l’établissement publicd’aménagement de Paris Saclay (p. 7).honorés>François Bertière, Christian Terrassoux,Thierry Lajoie, François Mazuyeret VincentRenard font partie des personnes nomméesou promues au titre de la promotion du14juillet de la Légion d’honneur (p.8).Architecture: la loi publiéeLa loi relative à la liberté de la création, à l’architecture et aupatrimoine a été publiée le 8juillet. Elle commence par afficher unobjectif de liberté. Son article 1erproclame que la création artis-tique est libre. De nombreux articles sont consacrés au cinéma ouà l’enseignement artistiques mais on s’intéressera ici à l’architectu-re et à l’urbanisme. Au-delà de l’analyse par articles (lire p.3) nousvous proposons quelques remarques plus générales sur ce texte.Le Parlement légifère dans les moindres détails. Un exemple. L’articleL 151-19 du code de l’urbanisme est modifié pour préciser le champ dela protection des sites que peut mettre en place le règlement du PLU(art. 105, 5ede la loi nouvelle). L’article n’est pas modifié sur le fond,mais sa formulation est plus détaillée: l’objectif de préservation estcomplété par un objectif de conservation et de restauration. Les élé-ments visés sont non seulement délimités, mais encore identifiés etlocalisés.L’impression touffue qui se dégage des textes ne doit pas échapperaux parlementaires qui sont aussi le plus souvent élus locaux. Elle lesconduit à mettre en place de plus en plus de dispositifs dérogatoirespour échapper au maquis des textes. Ainsi l’article 88 autorise les col-lectivités publiques à s’affranchir des règles d’urbanisme pour construi-re des équipements publics ou des logements sociaux. La dérogationest en principe prévue pour 7 ans, elle suppose que les résultats àatteindre que prévoient les règles d'urbanisme soient remplacés pardes “objectifs similaires”. C’est au fond reconnaître que la rédactiondes textes devient un obstacle à l’atteinte des objectifs sous-jacents, cequi est un aveu de faiblesse. La logique voudrait que la dérogation soitprogressivement étendue, dans le temps et en faveur d’autres acteurs:si l’objectif recherché est atteint, pourquoi en écarter un acteur privé,au seul motif de son statut?La loi a affirme sa volonté de favoriser la création architecturale. Celase traduit par une obligation renforcée de faire appel aux compé-tences de l’architecte, par exemple dans un lotissement (art. 81), par ladiminution à 150m2du seuil d’intervention obligatoire de l’architecte(art. 82) ou encore par un bonus de constructibilité accordées aux pro-jets qui présentent un “intérêt public” par leur “création architectu-rale” (art. 105).Le dispositif de protection des monuments historiques et des centreshistoriques est refondu. Les zones de protection du patrimoine archi-tectural et urbain, issues de la loi du 7janvier 1983 et étendues au pay-sage en 1993 ainsi que les aires de mise en valeur du patrimoine(AVAP), créées par la loi du 12juillet 2010, font place aux sites patri-moniaux remarquables. La protection du nouveau site est assurée parun plan de sauvegarde et de mise en valeur ou, à défaut, par un plande valorisation de l'architecture et du patrimoine. La loi nouvelleréforme aussi le régime de l’archéologie préventive. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 65119 JUILLET 2016ISSN1622-141916EANNEEL’ESSENTIEL..immobilierCe numéro comporte deux dossiers principaux: l’un consacré à la loidu 7juillet2016 relative à la liberté de la création, à l’architecture etau patrimoine ; l’autre au débat sur la loi Égalité et citoyenneté- 2 -Législation-La loi sur l’architecture du 7juillet2016- Liberté de création artistique- Archéologie préventive- Monuments historiques- Sites patrimoniaux remarquables- Recours à l’architecte- Habilitation à légiférer par ordonnances- Majoration de droits à construire- 4 -A l’Assemblée-Le projet de loi Égalité et citoyenneté à l’Assemblée- Répondre à la tentation du repli / Casser les ghettos- Attribution des logements sociaux- Refus de logements / Commissions d’attribution- Loyer et financement / Quota de logements sociaux- Recours abusif / CNTGI- 7 -Nominations - Au fil du JO-Calcul des APL / DALO: un avis du Conseil d’ÉtatLégion d’honneur / IRLSOMMAIREEDITORIALNotre prochain numéro sera unnuméro spécial jurisprudence
Cette loi du 7juillet2016 comporte 119articles répartis en 4 titres. Le premier estrelatif à la liberté de création artistique, le2evise le patrimoine culturel et la promo-tion de l'architecture. Le troisième titrecomporte des habilitations à légiférer parordonnances et le dernier des dispositionstransitoires.1. Liberté de création artistiqueLes premiers articles affichent des principesde liberté: liberté de création artistique etliberté de diffusion de la création artis-tique. L’article 1erénonce ainsi sobrement“La création artistique est libre”.L'article 3expose les nombreux objectifsde la politique en faveur de la créationartistiqueen 21 points.Le Gouvernement doit préparer un rapportsur l'opportunité d'instituer une obligationde consacrer 1 % du coût des travauxpublics au soutien de projets artistiques etculturels dans l'espace public (art. 6).2. Patrimoine culturelLe chapitreII réforme le régime des biensarchéologiques et les instruments de lapolice scientifique archéologique. Archéologie préventiveL'article 70modifie de nombreux articlesdu code du patrimoine sur l'archéologie. Ilcomplète l'article L 510-1 définissant leséléments du patrimoine archéologique eny ajoutant les biens. Il renforce le rôle del’État (art. L 522-1) en le chargeant d'unservice public de l'archéologie préventive.A l'article L 522-2, le délaide 21 jours entrela réception du dossier par l'administrationet la notification des prescriptions defouille, est porté à un mois.Jusqu'à présent, les services d'archéologiedes collectivités territoriales de diagnosticou de fouille devaient faire l'objet d'unagrément. Cette procédure est remplacéepar une habilitationdont l'article L 522-8détaille les conditions de délivrance. Le ser-vice peut effectuer des fouilles sur le terri-toire de la régionet, sur autorisation dupréfet, en dehors de ce territoire.Pour la réalisation des fouilles, la nouvellerédaction de l'article L 523-8confie à l’Étatla maîtrise scientifique des opérations,même si la réalisation des travaux incombetoujours à la personne projetant d'exécu-ter les travaux ayant donné lieu à prescrip-tion.La fouille peut être effectuée par unopé-rateur privé, sous réserve d'agrément. Lapersonne qui reçoit une prescription defouille, assortie d'un cahier des chargesscientifique, doit solliciter un ou plusieursopérateurs. L'opérateur remet une offrequi comporte le projet scientifique d'inter-vention, les conditions de sa mise enœuvre et le prix.Avant de choisir l'opérateur, la personnetransmet les offres à l’État, qui vérifie leuradéquation aux prescriptions.Le contratentre la personne et l'opérateurfixe les opérations à mettre en œuvre, ledélai et le prix. Le projet scientifiquefaitpartie intégrante du contrat. La mise enœuvre du contrat est soumise à une auto-risation de fouille de l’État. Si, du fait del'opérateur, les travaux ne sont pas enga-gés dans un délai de 6 mois suivant la déli-vrance de l'autorisation, l’État en prononcele retrait. Si, du fait de l'opérateur, les tra-vaux de terrain ne sont pas achevés dansles 12 mois de la délivrance de l'autorisa-tion, le délai peut être prorogé une fois de18 mois.Le même article réforme le régime de pro-priété du patrimoine archéologique. Déro-geant à l'article 552 du code civil pour lesterrains acquis après la loi du 17janvier2001, il accorde à l’État la propriété desbiens archéologiques immobiliers mis aujour par les opérations archéologiques (art.L 541-1 du code du patrimoine). Le régimedes biens archéologiques mobiliers figureaux articles L 514-4 et suivants. Pour les ter-rains acquis après la loi du 7juillet2016,ces biens sont présumés appartenir à l’État.L'article 71institue d'une part un conseilnational de la recherche archéologiqueetd'autre part des commissions territorialesde la recherche archéologique(art. L 545-1et 2 du code du patrimoine).Le chapitreIII qui entend « valoriser les ter-ritoires par la modernisation du droit dupatrimoine et la promotion de la qualitéarchitecturale » fixe la mission de la Com-mission nationale du patrimoine et de l'ar-chitecture(art. L 611-1) puis des commis-sions régionales du patrimoine et de l'ar-chitecture. Les commissions régionales sontconsultées pour la création des documentsd'urbanisme institués pour protéger lepatrimoine (art. L 611-2).Monuments historiquesL'article 75modifie le régime des abordsdes monuments historiques(art. L 621-30).Jusqu'à présent, le texte prévoyait une dis-tance de protection de 500 mètres autourdu bâtiment. Le nouveau texte est plussouple puisqu'il prévoit que le périmètreest déterminé par l'autorité administrativeet que, en l'absence de périmètre délimité,le périmètre de protection est de 500mètres.Le périmètre est fixé par l'administrationsur proposition de l'ABF, après enquêtepublique et consultation du propriétaire.La décision est prise par l'administrationaprès avis de la commission régionale dupatrimoine et de l'architecture si le péri-mètre ne dépasse pas 500 mètres. S'ildépasse 500m, la décision est prise pardécret en Conseil d’État, après avis de lacommission nationale du patrimoine et del'architecture.L'article L 631-32 qui vise les travaux modi-fiant l'aspect extérieur d'un immeuble pro-tégé au titre des abordsest modifié. Il pré-voit une autorisation préalable; l'autorisa-tion peut être assortie de prescriptions siles travaux sont susceptibles de porteratteint à la conservation d'un monumenthistorique.L'article L 621-34 est relatif aux domainesnationaux ainsi définis: « ensemblesimmobiliers présentant un lien exception-nel avec l'histoire de la Nation et dontl’État est, au moins pour partie, propriétai-re ». Leur liste sera fixée par décret.En cas de cession d'une partie d'un domai-ne national appartenant à une autre per-sonne que l’État ou d'un établissementpublic, l’État peut exercer un droit de pré-emption (art. L 621-39). Sites patrimoniaux remarquablesLes sites patrimoniaux remarquablessontrégis par les articles L 631-1 et suivants. Ils'agit des « villes, villages ou quartiersdont la conservation, la restauration, laréhabilitation ou la mise en valeur présen-te, au point de vue historique, architectu-ral, archéologique, artistique ou paysager,un intérêt public ». Le classement a lecaractère d'une servitude d'utilitépublique. Il est effectué par décision du19juillet 20162ARCHITECTURELEGISLATIONLa loi du 7juillet2016 relative à la liberté de la création, à l'architecture et au patrimoine a été publiée au J.O du 8juillet. La pro-motion de l’architecture, but recherché par le titreII et les mesures d’urbanisme retiendront principalement notre attention. Laloi refond le dispositif de protection des centres historiques sous l’appellation plus vaste de sites patrimoniaux remarquables.La loi sur l’architecture publiée le 8 juillet
ministre de la culture, après avis de laCommission nationale du patrimoine et del'architecture et enquête publique sur pro-position ou après accord de l'autorité com-pétente en matière de PLU.Un plan de sauvegarde et de mise envaleur(PSMV) peut être établi sur tout oupartie du site patrimonial remarquable.Sur les parties du site patrimonial remar-quable non couvertes par un PSMV, unplan de valorisation de l'architecture et dupatrimoine est établi.Dès lors qu'un site est classé comme sitepatrimonial remarquable, il est instituéune commission locale du site patrimonialremarquable.Le contenu du plan de valorisation de l'ar-chitecture et du patrimoine est fixé à l'ar-ticle L 631-4. Il est arrêté par l'organe déli-bérant compétent en matière de PLU.Dans le périmètre du site, les travauxmodifiant l'état des parties extérieures desimmeubles bâtis ou non bâtis sont soumisà autorisation préalable. Le PC, le permisde démolir, d'aménager, l'absence d'oppo-sition à déclaration préalable tient lieud'autorisation de travaux, si l'ABF a donnéson accord (art. L 632-2-1). Son silence vautaccord. L'article L 633-1 comporte unerègle fiscale.L'article 77rassemble des dispositionspénales.Recours à l’architecteL'article 78crée un labelpour les« immeubles, les ensembles architecturaux,les ouvrages d'art et les aménagements,parmi les réalisations de moins de cent ansd'âge, dont la conception présente unintérêt architectural ou techniquesuffisant ».Le même article prévoit l'apposition dunom de l'architectesur le bâtiment, ainsique la date d'achèvement de l'ouvrage(art. L 650-2). Par ailleurs, le nom de l'archi-tecte est affiché sur le terrain avec l'autori-sation d'urbanisme (art. L 650-3).Pour les constructions publiques, l'article79concerne le choix de l'auteur d'uneœuvre à insérer dans une construction afind'accélérer le choix de l'auteur et à favori-ser la diversité des œuvres et des artistes(art. L 1616-1 modifié du CGCT).L'article 80est relatif aux plateformes terri-toriales de la rénovation énergétique. Ilajoute que ces plateformes recommandentle recours au conseil architectural délivrépar les conseils d'architecture, d'urbanismeet de l'environnement (CAUE).L'article 81impose, pour les demandes depermis d'aménager un lotissement, derecourir aux compétences nécessaires enmatière d'architecture, d'urbanisme et depaysage. Au-delà d'un seuil à fixer pardécret, le recours à l'architecte est obliga-toire.L'article 82modifie le seuil de recours obli-gatoire à l'architecteen le fixant à 150m2(seuil fixé par décret et au maximum à150m2). L'article L 431-3 est donc modifié.L'article 83incite à l'organisation deconcours d'architecture pour la passationdes marchés de maîtrise d'œuvre.L'article 84conforte la mission des CAUEen élargissant leur intervention aux projetsnon seulement de construction mais derénovation et de lotissement.L'article 85remplace le code des devoirsprofessionnels des architectes par un codede déontologie.Il prévoit l'examen par leconseil régional de l'ordre d'une demandede vérification émise par les services ins-tructeurs de l'autorisation d'urbanisme s'ilssoupçonnent que le projet a été signé parune personne non inscrite au tableau del'ordre ou par une personne qui n'a pascontribué à l'élaboration du projet.Les articles 86 et 87concernent les conseilsrégionaux de l'ordre des architectes.L'article 88autorise, à titre expérimentalpour 7 ans, la dérogation aux règles d'ur-banismeen faveur de l’État, les collectivi-tés territoriales et les organismes HLM,pour construire des équipements publicsou des logements sociaux. Cela supposeque des résultats à atteindre similairessoient substitués aux objectifs sous-jacentsdes règles. Un décret est prévu.Une autre dérogation, également pour 7ans, est prévue pour d'autres projets sou-mis à permis de construire, dans les limitesdes opérations d'intérêt national (art. L132-1 du code de l'urbanisme).L'article 89encourage indirectement aurecours à l'architecte en autorisant l'autori- compétente en matière de délivrancedes permis de construire à réduire le délaid'instructionsi le projet objet de lademande a été établi par un architecte.L'article 91concerne les marchés publics. Ilprévoit que pour l'exécution d'un marchépublic global figure l'obligation d'identi-fier une équipe de maîtrise d'œuvre char-gée de la conception de l'ouvrage et dusuivi de sa réalisation.L'article 92est relatif à l'outre mer.3. HabilitationsLe titreIII comporte des habilitationsàlégiférer par ordonnances. Exemples:- pour l'archéologie,- pour les monuments historiques et lessites patrimoniaux remarquables (art. 95).4. Dispositions diversesLe titre IV rassemble les dispositionsdiverses transitoires.L'article 100prévoit que les servitudes insti-tuées pour les sites inscrits classés ne sontpas applicables aux monuments histo-riques (art. L 341-1- nouveau du code del'environnement).L'article 105modifie une série de textes ducode de l'urbanisme.Dans les objectifs que doivent rechercherles collectivités publiques en matière d'ur-banisme, la protection du patrimoinebâtiremarquable fait place à une formulationà la fois plus détaillée et plus large visantla protection, la conservation et la restau-ration du patrimoine culturel (art. L 101-2modifié).L'article L 111-16 interdit aux PLU de pros-crire l'usage de dispositifs favorisant leséconomies d'énergiequi affecteraient l'as-pect extérieur de l'immeuble. Mais l'articlesuivant y déroge pour les secteurs proté-gés(secteurs sauvegardés, AVAP…). Cetarticle L 111-17 est modifié pour tenircompte de la création des sites patrimo-niaux remarquables.L'article L 151-19 est précisé pour indiquerque les éléments que le règlement du PLUpeut non seulement délimiter lesimmeubles, monuments, sites à protéger,mais plus exactement les identifier, locali-ser et délimiter. Quant aux immeublesvisés, le nouveau texte précise qu’il s'agitdes immeubles bâtis et non bâtis. Le butest d'assurer non seulement leur préserva-tion mais aussi leur conservation ou leurrestauration.Majoration de droits à construireL'article L 151-29 prévoit des adaptationsaux règles de majoration de droit àconstruireprévues par l'article L 151-28.Les majorations sont plus contraintes dansles secteurs protégés. La référence aux sec-teurs sauvegardés et AVAP est remplacéepar une référence aux sites patrimoniauxremarquables. Il est ajouté un article L 151-29-1 qui permet d'ajouter un complémentde droits à construire. Il est accordé, pardécision motivée de l'autorité délivrantl'autorisation de construire, en faveur desconstructions présentant un intérêt publicdu point de vue de la qualité, de l'innova-tion ou de la création architecturale. Lamajorationest limitée à 5 %.Deux types de dérogations sont prévus:- pour les constructions de logements loca-tifs sociauxet pour les constructions exem-19juillet 20163ARCHITECTURELEGISLATION
19juillet 20164C’est au ministre de la ville qu’est revenul’honneur de commencer la présentationaux députés du projet de loi “loi relatif àl’égalité et à la citoyenneté” le 27juin.Patrick Kanner constate que la Républiques’est essoufflée. Pour lui redonner de lavigueur, il faut une action déterminée del’État, c’est le volet égalité; il faut aussi unengagement des citoyens, c’est le voletcitoyenneté. L’égalité passe par une luttecontre la ghettoïsation, par une politiquevolontariste de mixité sociale par le loge-ment (titreII). Le texte aborde aussi la luttecontre la discrimination (titreIII “pour l’éga-lité réelle”). Le titreIer s’intitule “citoyenne- et émancipation des jeunes”.Répondre à la tentation du repliLe titreII, explique Emmanuelle Cosse, viseà répondre à la tentation du repli et del’entre-soi. Il faut “réaliser un nouveau pasvers la construction d’une société plus inclu-sive, plaçant l’habitat abordable au cœur deson projet de développement.” La ministreprésente sa vision du logement social: “il nedoit pas rassembler qu’un seul type depopulation […] il doit tenir l’impératif dudroit au logement opposable et de la mixitésociale”. Elle ajoute que “la production d’unlogement abordable, en « social » commedans le privé, est donc la clé pour sortir de lacrise du logement”. Le projet de loi vise àagir sur la bonne répartition spatiale deslogements sociaux et, pour le parc existant, àrevoir les politiques d’attribution des loge-ments sociaux et des politiques de loyer.Ainsi, 25% des attributions réalisées horsdes quartiers prioritaires de la politique dela ville (QPV) devront être destinées aux25% de ménages les plus pauvres.La ministre veut “ouvrir tous les quartiers àtous les ménages”. Il s’agit de s’accorderlocalement sur la définition d’objectifs dediversification des publics accueillis pourrépondre aux besoins de mixité sociale. Lesattributions doivent aussi être faites avecplus de transparence. Pour atteindre cesobjectifs, les bailleurs sociaux auront plus deliberté dans la mise en place de leur poli-tique de loyers. Le supplément de loyer desolidarité (SLS) sera renforcé, des moyenssupplémentaires seront accordés pourimposer des programmes de logementssociaux.Casser les ghettosPhilippe Bies, rapporteur, souligne que lesmesures proposées vont dans le sens de laloi Alur, de la loi de mobilisation du foncierpublic et de la loi de programmation pour laville. La mesure principale “vise à mieuxcasser les ghettos” ; pour ce faire, lesbailleurs sociaux devront consacrer aumoins 25% des attributions de logementshors des quartiers fragiles aux demandeursles plus pauvres. Pour la conforter, la com-mission a prévu que dans les QPV s’appli-quera un plafond de 50% d’attributions auxdemandeurs du 1er quartile.La ségrégation a été organiséeDéfendant une motion de rejet préalable,Sylvain Berrios déplore que le Gouverne-ment renonce à simplifier le secteur du loge-ment social et érige les maires en ennemis.Plutôt que de contraindre, il préconise delibérer la construction de logements.Emmanuelle Cosse répond vivement enaffirmant que sa loi s’attaque à un non dit dela République: “depuis la Seconde guerremondiale, des politiques d’aménagement etde logement ont organisé dans notre paysdes politiques de ségrégation spatiale et ter-ritoriale”. S’en prenant aux maires qui refu-sent de construire, elle précise que si toutesles communes carencées et déficitairesrépondaient à leur obligation d’ici 2025, celase traduirait par la construction de 750000logements sociaux. La motion de rejet a étérepoussée.Dans la discussion générale, André Chas-saigne approuve le renforcement des sanc-tions à l’encontre de communes ne respec-tant pas leurs obligations de construction delogements sociaux, mais il se dit réservé surla hausse du SLS et le durcissement de laperte du droit au maintien dans les lieux, cequi risque de porter atteinte au modèleHLM français.Julien Dive considère qu’il manque à ce tex-EGALITÉETCITOYENNETÉALASSEMBLÉELe projet de loi égalité et citoyenneté à l’AssembléeC’est un texte très politique qui a été présenté par trois ministres: le ministre de laville, la ministre du logement puis la secrétaire d’État à l’égalité réelle. Le volet loge-ment est principalement consacré aux logements du secteur public.plairesdu point de vue énergétique ouenvironnemental: la majoration peutaffecter le volume constructible ou lesrègles de gabarit.- pour les constructions de logementsintermédiaires: la majoration vise soitl'emprise au sol, soit la hauteur. L'article L 152-5 autorise l'octroi de déro-gation aux règles d'urbanisme pour favo-riser l'isolationdes constructions. Il estcomplété pour préciser n'est pas appli-cable aux secteurs protégés.L'article L 152-6 permet des dérogations auxrègles de d'urbanisme pour favoriser lesconstructions de logements. Il est complétépour autoriser un complément de droits àconstruire, dans la limite de 5 %pour lesconstructions présentant un intérêt publicdu point de vue de la qualité et de l'innova-tion ou de la création architecturale.Sites patrimoniaux remarquablesLes articles L 313-1 et suivants sont entière-ment réécrits afin d'accueillir les nouvellesdispositions sur les sites patrimoniauxremarquables.L'article L 313-1 est consacré au plan desauvegarde et de mise en valeur. Ce PSMVpeut être établi sur tout ou partie du sitepatrimonial remarquable. Sur le périmètrequ'il recouvre, il tient lieu de PLU. L'articlefixe ses modalités d'adoption.Il peut comporter l'indication d'immeublesdont la démolition est interdite ou dont ladémolition ou la modification peut êtreimposée à l'occasion d'opérations d'amé-nagement publiques ou privées.Le PSMV doit être compatible avec le pro-jet d'aménagement et de développementdurables (PADD) du PLU, lorsqu'il existe.Les articles 110et suivants comportent lesdispositions transitoires.En application de l'article 112, les secteurssauvegardés, les ZPPAUP et les AVAP créésavant la loi nouvelle deviennent de pleindroit des sites patrimoniaux remarquables.Les PSMV en vigueur deviennent appli-cables dans le périmètre du site.Le règlement de l'AVAP ou de la ZPPAUPcontinue de produire ses effets jusqu'à ceque s'y substitue un PSMV ou plan de valori-sation de l'architecture et du patrimoine.Les demandes de permis ou les déclara-tions préalables et les demandes d'autori-sation de travaux déposés avant la publi-cation de la loi nouvelle sont instruitesconformément aux textes dans leur rédac-tion antérieure.(Loi n°2016-925 du 7juillet2016 relative à laliberté de la création, à l'architecture et aupatrimoine, J.O. du 8juillet, n°1).ARCHITECTURE
te l’esprit d’entreprendre.Michel Piron regrette que le texte manque defil conducteur et observe que de nombreuxarticles n’ont aucun caractère normatif. Ilsouligne la difficulté de certaines proposi-tions, comme celle de François Pupponid’interdire aux bailleurs sociaux d’accorderplus de 50% de logements aux populationsdu 1erquartile dans les QPV. Il approuvel’idée de faire venir les ménages pauvresdans les quartiers aisés et dans l’ensemble, letitre sur le logement mais redoute une sur-enchère de dispositions en raison du “pro-phétisme” des deux autres titres.Gilda Hobert estime que pour parvenir àune réelle mixité sociale, il faut que les loge-ments du parc privé s’ouvrent à tous, à desprix abordables. Michèle Tabarot juge inutile de renforcer lessanctions contre les communes par exempleLeCannet, qui a été inondé est déjà urbani- à 95%. Pourtant 39% des logements réa-lisés sont des logements sociaux, mais lacommune est soumise à une des pénalitésles plus élevées de France. Il faudrait agirsur le flux et non sur le stock.En réponse, la ministre du logement rappel-le, s’agissant des politiques de loyer HLM,que les loyers sont figés par blocs car liés aufinancement de la construction. Il s’agit depermettre, mais uniquement pour les nou-veaux locataires, d’intervertir un loyer bas etun loyer plus élevé et à loyer globalconstant. Elle renvoie Michèle Tabarot, mai-re duCannet à ses propres responsabilitésde maire.Discussion par articlesLes premiers articles sont relatifs à la réservecivique puis au service civique. Des thèmestrès divers sont débattus: du drapeau et del’uniforme à l’école (le 29juin), à l’éducation,à la liberté d’enseignement (art. 14 bis et sui-vants) en passant par les contrôles d’identi-té. Le 30juin, poursuite des débats sur l’ac-cueil des gens du voyage avec l’adoption del’article 33 undeciesqui reprend dans ce pro-jet de loi les dispositions de la proposition deloi Raimbourg relative au statut, à l’accueilet à l’habitat des gens du voyageadoptée le9juin dernier. Les articles suivants (33 duo-decies et 33 terdecies et 33 quaterdecies)concernant aussi les gens du voyage. Ce der-nier article fixe le rôle des communes dansl’accueil des gens du voyage et la mise enplace du schéma départemental. Cesarticles, et l’article 33 quindecies, ont étévotés.Retour sur les discussions sur la liberté d’en-seignement (avec le vote de l’article 14deciesqui fait passer les écoles hors contratd’un régime déclaratif à un régime d’autori-sation préalable), puis l’article 15 bis Arela-tif au parrainage civil.Attribution des logementssociauxLe titreII consacré au logement a été abordédans la 2e séance du 30juin avec l’article 20.Emmanuelle Cosse explique son objectif:réintroduire de la mixité sociale dans lesquartierspar la politique d’attribution deslogements sociaux. Le premier dispositif estde fixer un objectif de 25% de logementssociaux attribués aux plus modestes dansles quartiers hors QPV. Le second est lacréation obligatoire d’une commission d’at-tribution dans les QPV. Elle désignera lescandidats au logement en QPV. Par ailleurs,les conférences intercommunales pourrontfixer un objectif quantifié d’attribution enfaveur des ménages qui n’appartiennent pasau premier quartile.Laurent Grandguillaume a suggéré (amen-dement n°398) de mettre en place l’anony-misation des demandes de logement. Maisla ministre estime inopportun de la rendreobligatoire et il a retiré l’amendement.Sylvain Berrios a obtenu le vote de l’amen-dement n°368 qui oblige le bailleur social àtenir compte du droit aux APL dans le calculdes ressources du ménage.Lors de la 3eséance, un autre amendement(n°369) précise le mode de calcul du tauxd’effort. Le vote d’un amendement (n°839) à Marcel Rogemont, permet, en Ile-de-France de calculer les quartiles de revenusau niveau régional, et non au niveau de l’EP-CI.Emmanuelle Cosse a fait voter divers amen-dements: le n°1375 supprime le plafondd’attribution de logements sociaux auxménages les plus pauvres dans les QPV etdans les communes 40% de la popula-tion vit en QPV, car cela instaurait une dis-crimination indirecte au seul motif des res-sources insuffisantes des ménages. Mêmeraisonnement pour le n°1376.L’amendement n°1589, voté, prévoit quedans les QPV, un objectif d’attribution deslogements aux personnes autres que du 1erquartile, est fixé. Par défaut, il est de 50%.DALO: objectif et utopieAudrey Linkenheld a proposé de compléterla composition des commissions de média-tion du DALO. Son amendement (n°1446) aété voté. Pour le relogement, l’amendementn°1231 de Brigitte Alain inclut la procédured’attribution d’office et la réquisition avecattributaire dans les moyens de relogementdu préfet lorsque son contingent n’est passuffisant pour reloger les personnes priori-taires. Elle a aussi proposé d’affecter l’as-treinte au demandeur et non au fonds natio-nal d’accompagnement vers et dans le loge-ment (FNADVL), mais la ministre rappelleque cette astreinte vise à faire pression sudl’État, ce qui n’empêche pas le bénéficiairedu DALO de faire un recours indemnitaire.Il y a eu 1500 recours en ce sens en 2015 etles juges accordent une indemnité dans 85%des recours (total de 2millions d’euros).L’amendement (n°1234) a été retiré.Michel Piron rappelle joliment que “leDALO était à la fois un objectif et une uto-pie” et que le problème de fond de l’Ile-de-France est de concentrer dans une régionaussi petite des emplois qui entraînent unedemande de logements qu’on ne peut passatisfaire.L’article 20, amendé, a été voté.L’article 20 bisa été adopté en l’état. Il modi-fie l’article L 302-1 du CCH afin d’élargirl’objet du PLH non seulement à la construc-tion de logements mais à leur mobilisation.Il ajoute la référence aux logements conven-tionnés avec l’ANAH ou issus d’un disposi-tif d’intermédiation locative.Refus de logementMême vote pour l’article 20 terqui complèteL 441-2-2 du CCH relatif au refus d’attribu-tion d’un logement social. Il ajoute un motifde refus lorsque le demandeur est proprié-taire d’un logement “susceptible de générerdes revenus suffisants pour accéder à unlogement privé”.Adopté également l’article 20 quaterrelatif àParis, Lyon et Marseille. Il permet au conseilmunicipal de fixer une liste de relogementsprioritaires pour attribution par le maire delogements pour cause de péril, catastrophe,rénovation…L’article 21a fait l’objet de quelques amen-dements par exemple le n°1093 qui prévoitde rendre obligatoire le pouvoir de substitu-tion du préfet en cas de manquement de19juillet 20165EGALITÉETCITOYENNETÉALASSEMBLÉE
l’association foncière logement à son obliga-tion d’attribution d’une part de logementsaux personnes à reloger d’urgence (modifi-cation de l’article L313-35). L’article a étévoté.Commissions d’attributionL’article 22traite de la création de commis-sions d‘attribution des logementspar unEPCI. Même vote.L’article 23traite de la situation des per-sonnes devant bénéficier d’un relogementdans une opération de renouvellementurbain. Il prévoit l’enregistrement d’officedes demandes par le bailleur dans le systè-me national d’enregistrement. Voté.L’article 24concerne le système decotationde la demande de logements. Jean-Luc Lau-rent plaide, mais sans succès (rejet del’amendement 1501) pour le recours àl’usage de location “voulue” plus que delocation choisie”. L’article a été voté.L’article 25est relatif au répertoire du parclocatif social. Emmanuelle Cosse voulaitrecentrer l’objet de ce répertoire et en extrai-re les logements foyers, contrairement à l’ex-tension adoptée par la loi du 29juillet 2015.mais son amendement (n°1381) a été rejeté.L’article étendant la liste des destinatairesdes résultats de l’enquête relative à l’occu-pation des logements sociaux, Sylvain Ber-rios demande d’y ajouter les maires, mais ila retiré son amendement (n°134) au profitde celui analogue de François Pupponi(n°946) qui a été voté ainsi que l’article.L’article 25 bisintroduit à l’article L 442-3-5 duCCH une obligation pour le locataire d’occu-per les locaux 8 mois par an. Il édicte uneinterdiction de sous-louer ou de céder le bail.La ministre a fait adopter l’amendementn°1591 qui remplace la résiliation de pleindroit du bail par une résiliation judiciaire.Le vote de l’article 26 Adonne droit auxenquêteurs de l’INSEE d’accéder aux partiescommunes des immeubles d’habitation(amendement n°1162).L’article 26réforme la politique de gestiondes loyers. La ministre en explique le senspar un exemple: soit un bailleur disposantd’un bâtiment de 200 logements PLAI, sanspouvoir introduire de mixité sur les loyers,et qu’il a par ailleurs des programmes PLUSou PLS. Il pourra pratiquer des hausses deloyer lors de la relocation et avec une masseconstante de loyer. Audrey Linkenheld a obtenu le vote del’amendement n°1437 selon lequel toutgroupe gérant plus de 100000 logementsdoit définir, avant de conclure une conven-tion d’utilité sociale (CUS), un cadre straté-gique commun aux sociétés qui le consti-tuent. Même succès pour le n°1435 qui ajou-te au contenu des CUS les démarches parti-cipatives qu’elles mettent en place. AudreyLinkenheld a par ailleurs retiré un amende-ment (n°1444) qui visait à autoriser unemajoration de loyer au-delà de l’IRL, dans lalimite de 3%, et l’article 26 a été adopté.Loyer et financementJean-Luc Laurent se réjouit de la réformeengagée qui consiste à déconnecter le mon-tant du loyer du type de financement dulogementet il propose un rapport pour allervers une progressivité du loyer en fonctionde la capacité contributive du locataire. Sonamendement (n°1502) a été voté en dépitdes réserves de la ministre.Pascale Cherki critique fermement l’article27qui réforme le régime du supplément deloyer de solidarité(SLS). La ministre endéfend le bien-fondé, avec l’exemple d’unménage avec un enfant qui gagne plus de7500euros, il est envisageable qu'il laisse saplace et se loge dans le privé. Elle proposeque le seuil de déclenchement de l’obliga-tion de quitter les lieux soit fixé à 150% duplafond PLS. Il est prévu un délai de 3 ansavant l’application du surloyer, pour tenircompte notamment de communes qui achè-tent des logements privés, dans le cadre devente à la découpe.François Pupponi accuse la ville de Parisd’envoyer les populations les plus fragilesdans les hôtels sociaux des périphéries,louant par exemple le Formule 1 de Sarcellespour loger 30 réfugiés évacués de la capitale.La ministre précise que le seuil de déclen-chement du surloyer reste fixé à 120% duplafond de ressources; mais le texte modifiele seuil au-delà duquel le droit au maintienest perdu et l’ampleur du surloyer.Le rapporteur Philippe Bien ajoute qu’unménage avec un enfant perdra son droit aumaintien dans les lieux s’il atteint 150% duplafond PLS, soit 88000euros, alors qu’ac-tuellement les plafonds est de 200%, mais ils’apprécie selon le type de logement, PLAI,PLUS ou PLS.L’amendement n°365 de suppression del’article 27 a été rejeté.Suite des débats le 1erjuillet sur l’article 27.Pascal Cherki conteste la faculté accordée aubailleur qui acquière un immeuble occupéde donner congé au locataire au motif qu’ildépasse les plafonds de ressources. Le rap-porteur Philippe Bies souligne toutefois quel’article prévoit une exonération de SLS pen-dant 3 ans. Le même député a demandé(amendement n°382) que la règle nouvellene s’applique que pour les immeublesconventionnés après la loi nouvelle, mais iln’a pas été suivi. L’article a été voté.Même vote pour l’article 28relatif auxconventions d’utilité sociale.L’article 28 bisinstitue une procédure ren-forcée de contrôle de l’État en cas de cessionde plus de la moitié du patrimoine d’unorganisme HLM. Il a été voté. Même votepour l’article 28 terqui ajoute de nouvellesfacultés de délégations au maire concer-nant certaines demandes d’autorisationd’urbanisme.Le vote de l’amendement n°1441 introduitune définition de la sous-occupationquisera codifiée à l’article L 621-2 du CCH.Les articles suivants concernent la représen-tation des organisations de locataires auxorganismes HLM. L’article 28 sexiesvise lefinancement de ces associations.L’article 28 septiesprévoit un régime déro-gatoire à l’action de groupe, pour le secteurlocatif social en supprimant des conditionsde représentation et d’agrément. GérardMénuel, critiquant cette réforme, indiqueque des associations ad hoc pourront ainsiêtre créées uniquement pour l’introductiond’une action de groupe. Mais l’article a étévoté.Quota de logements sociauxLe PLH est l’objet de l’article 29. Il visenotamment, indique Audrey Linkenheld, àfavoriser la concertation. Michel Piron aproposé (amendement n°1333) d’assouplirle décompte de logements locatifs sociauxpour y ajouter dans certains cas les loge-ments en accession à la propriété, mais il n’apas été suivi.Le débat s’est longuement poursuivi sur lecalcul des logements sociaux au titre de l’ar-ticle 55 de la loi SRU. L’article 29 a été voté.Même vote pour l’article 30qui majore lessanctions en cas de non-respect par les com-munes de ces obligations en matière deconstructions de logements sociaux.L’article 31aggrave la sanction financière19juillet 20166EGALITÉETCITOYENNETÉALASSEMBLÉE(suite p. 8)
19juillet 20167NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSENBREFAdministration centraleMinistère de l’environnement: BrigitteThorinest nommée déléguée ministérielle àl'accessibilité ; Vincent Montrieuxest nom- sous-directeur des affaires juridiques del'environnement et de l'urbanisme.(Arrêté du 28 juin et du 4juillet 2016 , J.O.du 6juillet, n°52 et53).MagistratureTGI: Marie-Christine Vannierest nom-mée présidente du tribunal de premièreinstance de Saint-Pierre-et-Miquelon.(Décret du 4juillet 2016, J.O. du 6juillet,n°64).Conseil d’État: Nathalie Escautest nom-mée conseillère d’État. Florian RousseletLaurent Domingosont nommés maîtresdes requêtes au Conseil d’État.(Décrets du 7juillet 2016, J.O. du 8juillet,n°48 et J.O. du 9juillet, n°43).Tribunal administratif: Didier Mésognonest nommé président du TA d'Amiens. (Arrê- du 4juillet 2016, J.O. du 9juillet, n°69).Organismes publicsParis Saclay: Philippe Van de Maeleestnommé directeur général de l'Établisse-ment public d'aménagement de Paris-Saclay. (Arrêté du 4juillet 2016, J.O. du7juillet, n°65).Conventions collectivesImmobilier: il est envisagé l'extensionde l’avenant n°70 du 29février 2016 por-tant modification des dispositions de l'ar-ticle 39.(Avis publié au J.O. du 9juillet, n°82).Expulsions locativesUn traitement de données à caractère per-sonnel relatif à la prévention et à la ges-tion des procédures d'expulsions locativesdénommé « EXPLOC» a été créé par arrê- du 23juin 2016.Ces informations, conservées pendant 4ans après la clôture du dossier, sont desti-nées aux agents chargés de la préventiondes expulsions dans les préfectures, lessous-préfectures et les directions départe-mentales interministérielles.(J.O. du 5juillet 2016, n°30).Observatoire des loyersL'extension du périmètre géographiqued'observation accordée à l'associationObservatoire des loyers de l'agglomérationparisienne au titre de son agrément d'ob-servatoire local des loyers a été délivréepar arrêté du 29juin 2016. Le texte fixe enannexe la liste des communes concernéespar l'extension de compétence.(J.O. du 8juillet, n°25).DALOLe Conseil d’État a rendu un avis sur l'ap-plication de la règle selon laquelle lorsquele bénéficiaire du DALO refuse une offrede logement qui lui est faite alors qu'il aété reconnu prioritaire au titre du droit aulogement, il perd son droit. Le Conseild’État indique que le bailleur auquel ledemandeur est désigné doit l'informer,dans son offre de logement, que l'offre luiest faite au titre du DALO et qu’il doit atti-rer son attention sur le fait qu'en cas derefus, il risque de perdre le bénéfice de ladécision de la commission de médiation.(Avis n°398546 du 1erjuillet 2016, J.O. du 10juillet, n°31).Modification des règles de calculdes APLCette modification issue de l'article 140 dela loi de finances pour 2016 vise à mieuxtenir compte de la capacité financière desallocataires. Elle prévoit la dégressivité desallocationslorsque le loyer est supérieur àun certain seuil.La dégressivité s'applique à partir d'unseuil fixé par arrêté et jusqu'à ce que lemontant de l'allocation devienne nul. Lepremier seuil est le plafond de prise encompte du loyer éligible (art. R 351-17-3). Ilest affecté d'un coefficient qui varie sui-vant la zone géographique (art. R 351-17-2du CCH).Le second seuil est calculé à partir dumême plafond et affecté d'un 2ecoeffi-cient.La règle est également applicable aux allo-cations de logement.La réforme entre en vigueur le 1erjuillet2016.Les coefficients à appliquer aux seuilsdéclenchant la mise en œuvre de ladégressivité de l'APL et des allocations delogement ont été fixés par arrêté du5juillet (voir tableau).(Décret n°2016-923 du 5juillet 2016 relatifaux aides personnelles au logement, J.O. du7juillet, n°28 et arrêté du 5juillet 2016,même JO, n°30).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi651UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.Zonesgéographiques1erplafond2eplafondZone I3,44Zone II25,3,1Zone III2,53,1Coefficients de calcul du seuilde dégressivité de l’APLExpulsions locativesÀ l’issue du premier comité de pilotage le12juillet du plan national de préventiondes expulsions locatives, la ministre dulogement a indiqué ses priorités: amélio-ration du fonctionnement des CCAPEX,généralisation d’antennes de préventiondes expulsions dans les ADIL, meilleurearticulation des procédures de préventiondu surendettement et des expulsions,mobilisation du parc privé pour favoriserl’accès au logement des plus précaires.(Communiqué du 13juillet2016).
19juillet 20168JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 Fax: 0146457786site internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: BertrandDesjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr Secrétariat: Sabine Petit JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituéeen août2002 pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro de commission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC(753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: Numerica Clamart Gestion des abonnements: logiciel Loïc Lavoineinfligée aux communes qui n’ont pas atteintles seuils de logements sociaux requis.Un amendement (n°1107) a ajouté lesdépenses de désamiantageet de démolitionaux dépenses déductibles du prélèvementSRU, dépenses liées à la réalisation de loge-ments sociaux. L’article a été voté.L’article 31 bisexclut les communes caren-cées au titre de la loi SRU de la dotation desolidarité urbaine (DSU). Il a suscité l’ire deSylvain Berrios, indiquant que cela allaitpénaliser les populations, mais il a été voté.Daniel Goldberg explique que l’article 32donne “aux communes la possibilité de défi-nir une véritable stratégie foncière et à l’Étatles moyens de constituer des observatoiresfonciers.”Rendant hommage à Edgar Pisani, il rappel-le que le foncier est le problème politique leplus significatif. L’article a été complété del’amendement n°463 qui oblige les com-munes, dans leur PLH, à définir une straté-gie foncière et il a été voté.Emmanuelle Cosse a obtenu le vote del’amendement n°1600 qui crée un nouveloutil juridique, dans la ligne des opérationsde requalification des copropriétés dégra-dées (ORCOD) et des programmes natio-naux de requalification des quartiers dégra-dés (PNRQAD). Daniel Goldberg, qui inspi-ra cette idée, souligne que cela va favoriserles conventions entre personnes publiquespour utiliser au mieux le foncier dans lesquartiers anciens dégradés.Recours abusifsLe même député a soutenu avec succèsl’amendement n°427 visant à lutter contre lerecours abusif à la procédure du sursis à sta-tuer lorsqu’un nouveau document d’urba-nisme est en cours d’élaboration. Il expliqueque le texte proposé lève ”le sursis à statuerlorsqu’une collectivité territoriale s’engagedans une réforme du PLU. C’est le PLU encours qui s’appliquerait et sa révision nepourrait pas justifier le blocage d’un pro-gramme de construction.” Mais après que lacollectivité a délibéré et fixé les grandeslignes de son programme d’aménagement,elle pourra à nouveau appliquer le sursis àstatuer.Deux autres mesures ont été approuvées parl’Assemblées pour lutter contre les recoursabusifs: le juge pourra fixer un délai au-delà duquel aucun moyen supplémentairene pourra être invoqué(n°429) et le jugepourra aussi décider la clôture du dossierlorsque le requérant tarde à transmettre lespièces (n°428).Patrick Ollier a soutenu avec succès l’amen-dement n°642 qui précise le mode de dési-gnation des délégués des communes auconseil d’administration des OPH.Par ailleurs, le délai de réalisation du planmétropolitain de l’habitat et de l’héberge-ment (PMHH) de la métropole du GrandParis (dont Patrick Ollier est président) a étéreporté à 2018 (amendement n°1000).L’article 33est un texte d’habilitation à légi-férer par ordonnances. La ministre a sollici- son complément afin d’y ajouter uneautorisation des bailleurs sociaux à gérer lesrésidences universitaires (n°1378) et de per-mettre l’harmonisation du statut de ces rési-dences (n°1379).Audrey Linkenheld émet des réserves sur lanécessité de procéder par ordonnance surl’habitat indigne, elle souligne que la loiALUR a été publiée il y a deux ans et appel-le sur ce sujet des décrets pour la déclarationde mise en location, l’autorisation de miseen location et le permis de diviser et sonamendement (n°1447) restreignant lechamp de l’habilitation a été voté.CNTGILa ministre propose la fusiondu conseilnational de la transaction et de la gestionimmobilières (CNTGI) issu de la loi Alur et lacommission de contrôle des activités de tran-saction et de gestion immobilières, ces deuxorganismes ayant des problèmes de finance-ment (amendement n°1597). La nouvelle ins-tance sera dotée de la personnalité morale etde moyens budgétaires financés par les pro-fessionnels. La ministre s’engage à ce que lesprofessionnels et les consommateurs soientreprésentés comme ils l’étaient au CNTGI. “Ilne s’agira pas d’un ordre professionnel, maisd’une autorité cohérente.” L’ordonnance serarédigée en concertation avec les membres duCNTGI et les parlementaires. L’amendementa été voté. (A suivre). ENBREFLégion d’honneurOnt été nommés ou promus au titre de laLégion d’honneur dans la promotion du14juillet.Grand Croix: Pierre Truche, premier prési-dent honoraire de la Cour de cassation.Commandeur: Pierre-Etienne Bisch, pré-fet.Justice. Officiers: Patrick Frydman, prési-dent de la CAA de Paris, DominiqueGaschard, premier président de la CA de Poi-tiers, Rémy Schwartz, président adjoint à lasection du contentieux du Conseil d’État.Chevalier: Christophe Bayard, chef dubureau du cabinet du garde des sceaux.Intérieur. Officiers: Bernard Bosson,ancien ministre, Jean Gaeremynck, présidentadjoint de section au Conseil d’État.Logement. Officiers: François Bertière,PDG de Bouygues Immobilier, Christian Ter-rassoux, président de Pitch Promotion.Chevaliers. René Dutrey, secrétaire généraldu Haut Comité pour le logement des per-sonnes défavorisées, Thierry Lajoie, prési-dent de Grand Paris Aménagement, Fran-çois Mazuyer, président de l'ordre des géo-mètres experts, Vincent Renard, conseiller àl'Institut du Développement Durable et desRelations Internationales.(Décrets du 13juillet 2016, J.O. du 14juillet).Indice de référence des loyers0,0%: l’IRL du 2etrimestre 2016s’établit à 125,25, soit un montantidentique à celui du 2etrimestre2015. (Publication INSEE du 13juillet2016). +3,5%: c’est la hausse attendue duvolume de transactions de logements dansl’ancien. Selon le Crédit Foncier, cela por-terait les ventes à 830000en 2016.Chiffres(suite de la p.6)Un kit copropriété dans le mondeLa FNAIM, le Conseil supérieur du notariatet l’Ordre des géomètres experts se sontréunis pour rédiger un “kit de la copro-priété dans le monde”.Prenant acte du nécessaire développementde la copropriété, ces trois organismes ontrédigé, à destination des Etats et aux acteursdu foncier, un ensemble qui regroupe unprojet de loi-cadre, un modèle d’Acte décla-ratif de mise en copropriété d’un immeublepar appartements, un exemple de règle-ment de copropriété et les règles de gestion,notamment financières.(Communiqué du 12juillet2016).❘◗Le cabinet d’avocats Dentonsaouvert un bureau à Rome ActeursEGALITÉETCITOYENNETÉALASSEMBLÉE