mardi 13 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 689 du 10 juillet 2017

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Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Droit de préemption urbain : Renonciation à la préemption
Vente : Garantie des vices cachés. Pollution par hydrocarbures
Responsabilité des constructeurs : Obligation de l’assureur dommages-ouvrage
Rénovation tertiaire : L’application du décret du 9mai 2017 est suspendue
Urbanisme : Recours contre les permis de construire des logements
– 4 – A l’Assemblée –
Le Premier ministre confirme le recentrage de l’ISF sur l’immobilier
– 4 – Actualité –
Chute des investissements en bureaux
L’encadrement des loyers respecté à 62%
Les foncières en tête des performances des placements
– 5 – Analyse –
Guillaume Daudré (notaire à Paris) : Usage des locaux d’habitation : l’accessoire ne suit pas toujours le principal
– 6 – Rencontre –
Une étude de l’ORIE : le cotravail, évolution ou révolution?
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
– 8 – Rencontre –
La FNAIM lance un nouvel observatoire des loyers


jugé>Lorsqu’un garagiste vend l’immeuble danslequel il a exploité son garage, il ne peutignorer la pollution par hydrocarbures quipeut s’y trouver. Il ne peut donc s’exonérerde la garantie des vices cachés portant surcette pollution (Civ. 3e, 29juin2017, p.2).>L’assureur dommages ouvrage doit préfi-nancer les travaux de nature à remédier effi-cacement aux désordres (Cass. Civ. 3e,29juin2017, p.2).chiffré>La proportion d’annonces de location quirespectent de l’encadrement des loyers à Pariset à Lille est de 62%, selon la CLCV (p.4).suspendu>Le Conseil d’État a suspendu l’applicationdu décret du 9mai2017 sur la rénovationdes bâtiments tertiaires (p.3).analysé>Guillaume Daudré, notaire à Paris, nousdonne son analyse de l’arrêt du Conseil d’Étatdu 22juin2017 sur l’article L631-7 du CCHsur l’usage des locaux d’habitation: l’acces-soire ne suit pas toujours le principal (p.5).confirmé>Le Premier ministre a confirmé, lors de sadéclaration de politique générale devant lesdéputés le 4juillet, que l’ISF serait recentrésur l’immobilier. Il a par ailleurs annoncéles grandes lignes de réforme pour les loge-ments (p.4).comparé>L’IEIF a comparé les performances (TRI)des placements sur 20 ans. Les foncièresarrivent en tête du classement (p. 5).lancé>OSLO, c’est le nom du nouvel observatoi-re des loyers d’habitation que vient de lan-cer la FNAIM (p.8).Du bureau intelligent…à l’intelligence de l’occupantLe cotravail (ou coworking), “révolution ou évolution du mar-ché des bureaux” : le thème choisi par l’ORIE pour sa soirée esti-vale ce 4juillet aurait pu sembler technique ou d’ampleur res-treinte (p. 6). Les espaces occupés par ce type de solutions restentlimités eu égard au parc de bureaux d’Ile-de-France (moins de 1%).Pourtant, l’expérience de ceux qui proposent ces formules de bureauxpartagés nous dit quelque chose de l’évolution du monde du travailqui se trame. En voici quelques indices. Clément Alteresco (Bureaux àPartager) constate que le numérique transforme le rapport au travail.Philippe Morel (Nextdoor) observe que si les utilisateurs viennentd’abord pour une qualité de services, ils restent en raison de la quali- de relations humaines qu’ils tissent dans leur lieu de travail. Les uti-lisateurs recherchent incontestablement une nouvelle manière de tra-vailler, plus souple, plus libre mais surtout qui permet de nouer descontacts. Certes, c’est la révolution des techniques de communicationqui permet de transporter avec soi son bureau, mais Stéphanie Auxen-fants (Multiburo) ajoute que le caractère pratique du virtuel ne sauraitremplacer la rencontre directe.L’analyse du rendement au m2est aussi bousculée par le mode d’oc-cupation. Les entreprises de prestations de services raisonnent ici ennombre de clients et non plus en nombre de m2loués. Elles valorisentleur activité comme les plateformes internet valorisent leur nombred’utilisateurs. Le modèle économique des bureaux évolue mais permetaussi de retrouver un usage à des surfaces qui étaient en mal d’occu-pants. Cette perspective est aussi de nature à intéresser les collectivitésterritoriales qui peuvent par ce moyen tenter de dynamiser desespaces délaissés. La dimension sociale peut aussi trouver à s’exprimerquand des locaux sont proposés en partage à des chômeurs à un tarifmodique (Solid’Office).Le mouvement semble faire tache d’huile, puisqu’il n’est plus réservéà de petites structures mais que certains grands utilisateurs en adop-tent les codes pour revoir leur manière d’occuper leurs espaces debureaux. Les surfaces commerciales sont aussi concernées puisque desespaces dédiés aux commerces, comme les agences bancaires ou descafés, se lancent dans une offre de bureaux partagés.Le cotravail répond donc à de multiples attentes et peut-être en pre-mier à celle de davantage de joie au travail. Il y a une évolution par-ticulièrement intéressante qui montre que la conception des espacesde travail ne saurait se réduire à la seule perspective de rentabilité.Pour résumer d’un mot la révolution qui est en gestation, on repren-dra la formule de Meka Brunel, selon laquelle on passe du bureauintelligent à l’intelligence des occupants de ces bureaux. Si on nemesure pas encore clairement les multiples incidences qui découlentde cette révolution, on ne peut que se réjouir que l’homme s’en trou-ve placé au centre. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 68910 JUILLET 2017ISSN1622-141917EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Droit de préemption urbain: Renonciation à la préemptionVente: Garantie des vices cachés. Pollution par hydrocarburesResponsabilité des constructeurs: Obligation de l’assureur dom-mages-ouvrageRénovation tertiaire: L’application du décret du 9mai2017 est sus-pendueUrbanisme: Recours contre les permis de construire des logements- 4 -A l’Assemblée-Le Premier ministre confirme le recentrage de l’ISF sur l’immobilier- 4 -Actualité-Chute des investissements en bureauxL’encadrement des loyers respecté à 62%Les foncières en tête des performances des placements- 5 -Analyse-Guillaume Daudré (notaire à Paris): Usage des locaux d’habitation: l’ac-cessoire ne suit pas toujours le principal- 6 -Rencontre -Une étude de l’ORIE: le cotravail, évolution ou révolution?- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-- 8 -Rencontre-La FNAIM lance un nouvel observatoire des loyersSOMMAIREEDITORIAL
10juillet20172PRÉEMPTION- VENTE- RESPONSABILITÉDroit de préemption urbainRenonciation à la préemption(Civ. 3e, 9 juin 2017, 761, FS-P+B+I, cassa-tion partielle, pourvoi n°16-14622)Une communauté d'agglomération avaitpréempté un appartement. Les partiesétant en désaccord, le juge avait fixé le prixen 2014. La communauté d'agglomérationavait fait appel puis avait renoncé à exercerson droit et s'était désistée de son action.La Cour de cassation juge d'abord que lacommunauté d'agglomération est irrece-vable à opposer une exception d'incompé-tence car les exceptions doivent, à peined'irrecevabilité, être soulevées simultané-ment et avant toute défense au fond ou finde non-recevoir (art. 74 du code de procé-dure civile) ; « il en est ainsi, alors même queles règles invoquées au soutien de l'excep-tion sont d'ordre public ».La cour d'appel avait ensuite considéré quela communauté d'agglomération ne pou-vait plus renoncer à acquérir car elle avaitlaissé passer un délai de deux mois après lejugement fixant le prix. L'arrêt est cassé:« Vu l'article L 213-7 du code de l'urbanis-me;Attendu que, pour condamner la commu-nauté d'agglomération à payer des dom-mages-intérêts aux consorts S., l'arrêtretient que, celle-ci s'étant désistée de sonaction et par conséquent de sa procédured'appel, la date de la fixation judiciaire duprix est celle de la décision du premier jugeet qu'en conséquence la renonciation, quiest intervenue plus de deux mois après, esttardive;Qu'en statuant ainsi, alors qu'à la date àlaquelle la communauté d'agglomération arenoncé à la préemption, l'instance d'appelétait toujours en cours de sorte que le juge-ment n'était pas devenu définitif, la courd'appel a violé le texte susvisé;Par ces motifs: casse».Observations:Lorsque le juge fixe l'indem-nité d'expropriation, les parties disposentd'un délai de deux mois pour accepter leprix. Leur silence pendant deux mois vautaccord (art. L 213-7). En conséquence, unepartie ne peut plus refuser le prix si elle alaissé passer le délai de deux mois. Larenonciation doit être manifestée expres-sément dans le délai de deux mois qui suitla décision du juge (JOAN 24 oct. 1988,p.3009).Mais en cas d'appel, la Cour de cassationindique que l'instance est toujours encours, le jugement n'est donc pas définitif.La règle demeure si une partie renonce àson appel.Une partie peut donc toujours renoncer àl'acquisition. L'arrêt ne précise pas jusqu'àquand. Sans doute faut-il considérer, sousréserve d'interprétation, que lorsque l'ex-propriant renonce à son appel, la décisiondevient définitive et que le délai court àcompter de cette date.La cour d'appel avait condamné l'expro-priant à verser 7500euros à titre de dom-mages-intérêts pour indemniser le préjudi-ce subi par les vendeurs, mais cettecondamnation est donc annulée.VenteGarantie des vices cachés. Pollu-tion par hydrocarbures(Civ. 3e, 29juin2017, n°763, FS-P+B+R+I,rejet, pourvoi n°16-18087)Une SCI avait acquis le rez-de-chaussée d'unimmeuble ayant été exploité par un garageautomobile, en vue de l'affecter à l'habita-tion. Ayant découvert des métaux lourdsprovenant de cuves enterrées, rendant ladépollution nécessaire, la SCI avait assignéles vendeurs en garantie des vices cachés. Lacour d'appel avait condamné les acquéreursà indemnisation, in solidum avec l'agentimmobilier. La Cour de cassation confirme ladécision:« Attendu […] qu'ayant retenu à bon droitqu'en sa qualité de dernier exploitant dugarage précédemment exploité par sonpère, M.C. ne pouvait ignorer les vicesaffectant les locaux et que l'existence descuves enterrées qui se sont avérées fuyardesn'avait été révélée à l'acquéreur que posté-rieurement à la vente, la cour d'appel,appréciant souverainement la portée durapport d'expertise, en a exactementdéduit que le vendeur ne pouvait pas seprévaloir de la clause de non-garantie desvices cachés ».La Cour de cassation confirme la responsa-bilité de l'agent immobilier tout en écartantcelle des notaires:« Mais attendu qu'ayant relevé, que ni levendeur, ni l'agent immobilier n'avaientinformé les notaires de la présence de cuvesenterrées sous le garage et retenu qu'aucu-ne faute ne pouvait leur être reprochée surl'existence du vice de pollution, la courd'appel a légalement justifié sa décision dece chef; […]Mais attendu qu'ayant relevé que la sociétéA. avait admis avoir eu connaissance de laprésence des cuves enterrées et qu'elle n'enavait pas informé l'acquéreur et les notairesinstrumentaires, la cour d'appel, qui a pu endéduire que l'agent immobilier était tenu àréparation, a légalement justifié sa décisionde ce chef;Par ces motifs: rejette ».Observations:Cet arrêt confirme la sévéri- de la garantie des vices cachés à l'en-contre du vendeur professionnel. Celui-ciest présumé connaître les vices de la chose,ce qui lui interdit de s'en exonérer. La Courde cassation a même reconnu la responsa-bilité en qualité de professionnel de laconstruction immobilière à un vendeur quiavait par le passé dirigé une entreprise,mais avait cessé son activité professionnelledepuis de nombreuses années (Civ. 3e,26avril 2006).Ce nouvel arrêt reconnaît par ailleurs laresponsabilité de l'agent immobilier car ilétait démontré qu'il avait connaissance duvice. À l’inverse, le notaire en est déchargépour un motif inverse: il n'avait pasconnaissance du vice.A retenir:Une pollution par hydrocarburesne peut être ignorée du garagiste quivend un immeuble dans lequel il a exploitéle garage. Il ne peut donc s'exonérer de lagarantie des vices cachés portant sur lapollution.Responsabilité des constructeursObligations de l'assureur dom-mages-ouvrage(Civ. 3e, 29juin2017, n°760, FS-P+B+R+I, cas-sation partielle, pourvoi n°16-19634)Un immeuble situé dans le Calvados avaitété réceptionné en octobre1986. Enaoût1996, le syndicat des copropriétairesavait déclaré des désordres sur les garde-corps en chêne des balcons. L'assureur avaitaccepté de les prendre en charge et ilsavaient donné lieu à des travaux de repriseen 2001. Mais en 2007 le syndicat avaitadressé une nouvelle déclaration de sinistreà l'assureur. Celui-ci avait invoqué la pres-cription. La cour d'appel avait rejeté lademande d'indemnisation du syndicat maissa décision est censurée.L'arrêt d'appel avait relevé que le désordresur le bois provenait d'un champignonapparu dans l'ouest de la France en 2005-2008 qui faisant perdre toute résistancemécanique aux garde-corps et que « lesinistre trouvait sa source dans le bois d'ori-gine et non dans ceux mis en œuvreen1999 et2000, » et en conséquence que ladégradation des garde-corps constatés enJURISPRUDENCE
2007 sept ans après les travaux de repriseétait la nécessaire continuité des désordresles ayant affectés en 1996 et en conséquen-ce « que n'était pas rapportée la preuved'une insuffisance ou d'une inefficacité destravaux financés par l'assureur dommages-ouvrage ». Cette décision est cassée:« Qu'en statuant ainsi, alors qu'il incombe àl'assureur dommages-ouvrages, tenu d'uneobligation de préfinancer les travaux denature à remédier efficacement auxdésordres, de rapporter la preuve de l'ab-sence de lien de causalité entre son inter-vention et le dommage, la cour d'appel, quia inversé la charge de la preuve, a violé [l'ar-ticle 1315, devenu 1353, du code civil] ».Observations:Cet arrêt apporte une solu-tion favorable au maître de l'ouvrage,bénéficiant de l'assurance dommages-ouvrage. Elle réaffirme l'obligation pourl'assureur de préfinancer les travaux pourremédier efficacement aux désordres. Ellecontient une règle de preuve: la charge dela preuve qu'il n'existe aucun lien entrel'intervention de l'assureur et le dommageincombe à l'assureur.Le pourvoi faisait valoir que l'assureurdommages-ouvrage est tenu d'une obliga-tion de résultat de préfinancer les travauxde nature à remédier efficacement auxdésordres. Si un sinistre de même natureaffecte les mêmes parties d'ouvrage, l'assu-reur doit prouver l'absence de faute ou delien de causalité entre son intervention etle dommage. Sans reprendre le termed'obligation de résultat, la Cour de cassa-tion en reprend la conséquence: la preuvepèse sur l'assureur.A retenir:L'assureur dommages-ouvragesdoit préfinancer les travaux de nature àremédier efficacement aux désordres.Rénovation tertiaireL’application du décret du9mai2017 est suspendue(CE, ord. référé, 28juin 2017, n°411578)Plusieurs associations professionnellesavaient engagé un recours en référé devantle Conseil d’État à l'encontre du décret du9mai2017 imposant des obligations de réa-liser des travaux d'amélioration de l'efficaci- énergétique des bâtiments tertiaires, enraison notamment - du court délai fixé entre la parution dudécret et le 1erjuillet 2017 date fixée pourproduire le plan de travaux et le rapportd'étude énergétique,- de l'inégalité de traitement entre les bâti-ments visés par le décret et ceux qui en sontexclus alors que tous relèvent du secteurtertiaire.Le Conseil d’État observe que l'article R 131-42 du CCH impose la réalisation, dans lesbâtiments visés (bureaux, hôtels, com-merces, établissements d'enseignement etbâtiments administratifs, de plus de 2000m2), de réaliser une étude énergétique etun plan de travaux et que l'article R 131-46impose aux propriétaires ou aux bailleurs etpreneurs de transmettre avant le 1erjuillet2017 ces documents à un organisme à dési-gner par arrêté. Par ailleurs, l'arrêté qui doitfixer le contenu des études énergétiquesn'a pas été publié et l'organisme auquel ilfaut transmettre les documents n'a pas étédésigné.Le Conseil d’État en conclut:« qu'il est avéré, à la date de la présenteordonnance, et dès lors que n'a pas été prisl'arrêté prévu à l'article R. 131-50, que ledélai fixé par l'article R. 131-46 du CCH estimpossible à respecter[…] que si la mécon-naissance de ce délai n'est pas assortie desanctions administratives ou pénales, ellerisque, notamment, de porter atteinte aubon déroulement des transactions immobi-lières engagées à compter du 1erjuillet2017 […]qu'il y a lieu, dès à présent, de suspendrel'exécution du décret attaqué en tant qu'ilcomporte, à l'article R. 131-46 du CCH nou-vellement créé, les mots "avant le 1erjuillet2017," ».Observations:Le Conseil d’État doit seprononcer ultérieurement sur les autrespoints du décret mais son application estdonc d'ores et déjà suspendue.UrbanismeRecours contre les permis deconstruire des logements(CE, 10eet 9echambres réunies, 19juin2017,n°394677)Une association de riverains du XXearron-dissement contestait la décision par laquel-le le maire de Paris avait accordé un permisde construire un ensemble immobilier de 6niveaux pour 32 logements sociaux, uncentre d'hébergement d'urgence de 71places et une crèche de 66 berceaux.Le tribunal administratif avait rejeté sademande. L'association ayant saisi la couradministrative d'appel mais celle-ci avaitrenvoyé l'affaire au Conseil d’État en appli-cation de l'article R 811-1-1 du code de jus-tice administrative.Le Conseil d’État valide cette interprétationde cet article qui a supprimé de façon tem-poraire (du 1erdécembre 2013 au1erdécembre 2018) le double degré de juri-diction pour les recours dirigés contre lespermis de construire des bâtiments d'habi-tation.L'arrêt précise que pour l'application de cetarticle « dans le cas la construction estdestinée à différents usages, doit êtreregardé comme un bâtiment à usage prin-cipal d'habitation celui dont plus de la moi-tié de la surface de plancher est destinée àl'habitation. […] Dès lors qu'un centre d'hé-bergement d'urgence constitue un bâti-ment à usage principal d'habitation au sensdes dispositions citées au point2 de l'articleR 811-1-1 du code de justice administrative,le projet immobilier autorisé par le permisde construire en litige, dont 83% de la sur-face de plancher est destinée à l'habitation,doit être regardé comme étant usageprincipal d'habitation" au sens de ces dis-positions. »Le Conseil d’État statue aussi sur les condi-tions d'application de l'article L600-5-1 ducode de l'urbanisme qui autorise le juge àinviter l'administration à régulariser le viceentachant la légalité du permis. Toutefois,l'auteur du recours peut contester cettedécision avant dire droit.Le Conseil d’État précise que: « à compterde la délivrance du permis modificatif envue de régulariser le vice relevé, dans lecadre du sursis à statuer prononcé par lejugement avant dire droit, les conclusionsdirigées contre ce jugement en tant qu'ilmet en œuvre les pouvoirs que le juge tientde l'article L. 600-5-1 du code de l'urbanis-me sont privées d'objet ».Observations:On retiendra deux points decet arrêt.1. Suppression du double degré de juridic-tionL'article R 811-1-1 du code de justice admi-nistrative comporte une mesure temporai-re jusqu'à décembre2018 d'accélérationdes contentieux relatifs aux permis deconstruire des logements dans les zones s'applique la taxe sur les logementsvacants. La mesure concerne les immeublesà usage principal d'habitation. Le critère àretenir pour apprécier le caractère princi-pal est donc la surface. Si le logementexcède 50 %, la règle temporaire s'ap-plique. Par ailleurs, un centre d'héberge-ment est considéré comme du logement.2 Régularisation des vices de procédure10juillet20173RÉNOVATION- URBANISMEJURISPRUDENCE
10juillet20174Encadrement des loyers à ParisLe préfet de Paris a signé le 21juin2017un arrêté fixant les plafonds de loyersapplicables à compter du 1eraoût 2017.Cet arrêté se superpose avec la limitationannuelle des loyers de l’article 18 de la loidu 6juillet 1989. Il vise les locations videset les meublés.Les loyers de référence applicables à Parissont visibles sur le site:http://www.drihl.ile-de-france.developpe-ment-durable.gouv.fr/le-dispositif-d-enca-drement-des-loyers-a-paris-a3564.html.ACTUALITÉACTUALITÉÉdouard Philippe a présenté le 4juillet sadéclaration de politique générale devant lesdéputés. Voici ses orientations en matière defiscalité et d'immobilier.Taxe d'habitationEn matière fiscale, le Premier ministre aconfirmé la réforme de la taxe d'habitationqui doit, d'ici 5 ans, permettre de « rendre dupouvoir d'achat à l'immense majorité de nosconcitoyens ». Cette taxe étant nécessaire aubudget des collectivités territoriales, saréforme sera débattue lors de la conférencenationale des territoires qui doit se tenir dèsla mi-juillet.Aides au logementAu titre de la remise en ordre des financespubliques, le Premier ministre a évoqué lesaides au logement, observant que nousdépensons deux fois plus que nos voisins,sans plus d'efficacité.ISF et fiscalité de l'épargneEn matière fiscale, le taux d'impôt sur lessociétés doit être réduit, de 33,1/3 % actuel-lement, à 25 % d'ici 2022. La trajectoire deréduction de l'imposition sera fixée dans laprochaine loi de finances.La réforme de l'ISF, qui vise à réorienterl'épargne des ménages vers le financementdes entreprises, consistera en un resserre-ment de son champ d'application sur l'im-mobilier. La réforme sera votée dans le cadrede la loi de finances pour 2018, en vue d'uneapplication en 2019.Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé lamise en place d'un taux de prélèvementunique sur les revenus de l'épargne, à untaux de l'ordre de 30 %.Construction de logementsS'agissant du logement, Édouard Philippe aannoncé une série de mesures pour en favo-riser la construction. Elles consistent en unesimplification des procédures, une accéléra-tion de la délivrance des permis de construi-re, une sanction des recours abusifs et untransfert des autorisations d'urbanisme versles intercommunalités (afin que les décisionsde construction soient prises à l'échelle desbassins de vie).Enfin, il est prévu, d'ici 10 ans, de supprimerles passoires thermiques.A L’ASSEMBLÉEAUPARLEMENTLe Premier ministre confirme le recentragede l’ISF sur l’immobilierChute des investissements enbureaux Les statistiques Immostat font état d’unechute des investissements en bureaux au1ersemestre 2017. Avec 7milliards d’eurosinvestis en Ile-de-France, le recul est de -40% par rapport au 1ersemestre 2016.Toutefois, BNP Paribas relative la baissed’activité en observant que plus de 50transactions de plus de 40millions d’eurossont en cours de négociation et que leseuil des 30milliards d’euros devrait ànouveau être franchi en 2017.La demande placée est en légère progres-sion ; +4% à 1,2million de m2. Les écartsgéographiques sont très prononcés: si laDéfense recule de -56%, la Première cou-ronne progresse de 95%.BNP Paribas table sur un volume placéentre 2,5 et 2,6millions de m2pour l’en-semble de l’année. Le taux de vacance sestabilise à 6,6% au 1ersemestre maisl’offre de bureaux en cours de construc-tion est en hausse à 1250000m2pour l’en-semble de l’Île de France.(Communiqué du 6juillet 2017).L’encadrement des loyers respec- à 62%La CLCV a réalisé une enquête sur l’appli-cation de l’encadrement des loyers à Pariset à Lille. Il en résulte que la réglementa-tion est respectée en moyenne à 61% àParis et à 63% à Lille. Le taux de confor-mité est supérieur pour les locations nues(64%), moindre pour les locations meu-blées (59%). Le taux varie fortement sui-vant les sites internet. Les plus respectueuxde la réglementation sont Locare (100%)et Foncia (86%) tandis que les moins res-pectueux sont Le bon coin (50%) et Pap(49%).Le taux de conformité est plus élevé pourles grands logements que pour les petitslogements, il est supérieur lorsque le bienest loué par une agence (73%) que lors-qu’il est loué directement par le bailleur(50%). La CLCV observe que le taux derespect de la réglementation n’a pas pro-gressé en 2017 par rapport à 2016 et craintqu’un plafond soit atteint.La CLCV demande que soit pérennisé l’en-cadrement et que soit interdit tout com-plément de loyer pour les petits logements(moins de 14m2).(Étude publiée le 6juillet 2017)reproduction interdite sans autorisation❘◗Le département immobilier de Bersay& associésse renforce avec l’arrivée deCyrille Gogny-Goubert(associé) etAlexis Le Bas.ActeursL'article L605-1 du code de l'urbanismepermet au pétitionnaire d'obtenir, encours de contentieux, une régularisationdes vices de procédure. Le juge sursoit àstatuer en laissant un délai pour régulari-ser. Mais l'auteur du recours peut contes-ter sa décision. Toutefois, si le permis estrégularisé, son recours est sur ce point pri- d'objet, il doit donc être rejeté. Informations sur les prix de ven-te des biens immobiliersLes notaires de France ont ouvert un nou-veau site internet https://immobilier.statis-tiques.notaires.frde restitution des prix de l’immobilier.Il résulte de l’entrée en vigueur de la loidu 28mars2011 (modernisation des pro-fessions juridiques) mais dont le décretd’application avait tardé à paraître en rai-son de l’entrée en vigueur de la directivedu 13juin2013. Les textes d’applicationsont donc le décret du 28juillet2016 etdes arrêtés du 30septembre2016.Le nouveau dispositif se présente en deuxsites :-immobilier.notaires.frpour les particuliers- immobilier.statistiques.notaires.frpourles professionnels.Le conseil supérieur du notariat préciseque l’alimentation de la base est obliga-toire et qu’elle donne lieu à un honorairede formalité de 15,60 HT(Communiqué du 6juillet 2017).
10juillet20175L’utilisation exclusivement professionnellede locaux à usage mixte ne respecte pasles dispositions de l’article L. 631-7 du codede la construction et de l’habitation.Un arrêt rendu le 22juin2017 (n° 16-17-946) donne une parfaite illustration de larigueur avec laquelle la Cour de cassationconstate et sanctionne la méconnaissancedes dispositions protectrices des locaux àusage d’habitation.Des locataires demandent, sur le fonde-ment de l’article L. 631-7 du CCH, la nullitéd’un bail professionnel conclu en 2012 surun appartement parisien de 460m² dontils rapportent la preuve qu’il était, au1erjanvier 1970, affecté partiellement àusage d’habitation. Les bailleurs leur opposent qu’àcette date l’affectation profes-sionnelle était largement majori-taire (83% des surfaces) et que,l’accessoire suivant le principal, lelocal loué devait être réputé pro-fessionnel pour le tout.En première instance comme enappel et en cassation, les jugesvont estimer que l’importance res-pective des surfaces consacrées à l’usaged’habitation et à l’usage professionnel estindifférente et que, à défaut pour lesbailleurs de justifier de l’existence d’uneautorisation de changement d’usage, lebail encourt une nullité globale, pour latotalité de ces dispositions.Si l’arrêt retentit comme un appel à la vigi-lance, la solution ne surprend pas.D’une part, elle respecte la lettre du textede l’article L. 631-7 qui ne pose aucunecondition relative à la surface destinée àl’usage d’habitation. D’autre part, elle est conforme à la doctri-ne exprimée par la circulaire 2006-19UHC/DH2 du 22mars 2006 aux termes delaquelle « un local unique qui, à la date deréférence est à usagemixte (une partie desmètres carrés à usaged’habitation et le resteà usage autre que d’ha-bitation) est à considé-rer selon cette réparti-tion, pour partie à usa-ge d’habitation et pourpartie à un autreusage ».On peut également citer une décision simi-laire dans une affaire seulement « unepetite partie des locaux » loués était initia-lement à usage d’habitation (Cass. 3eciv. 22janv. 2014, 12-19494). La proportion des surfaces existant au1erjanvier 1970 doit donc être respectée, cequi ne va pas sans poser quelques difficul-tés.En effet, nombre de locaux mixtesont pu être redistribués ou reconfi-gurés en fonction du développe-ment de l’activité professionnelle,sans perdre pour autant leur caractè-re d’habitation. Et, pour certainespièces du logement, par exemple lesalon de la famille qui sert de salled’attente, il faut espérer que lespreuves de la situation existante en 1970soient exemptes de toute ambiguïté.Au-delà de la question de l’usage mixte,on retiendra de l’arrêt du 22juin2017 queles conventions conclues en violation desdispositions de l’article L. 631-7 sont frap-pées d’une nullité totale alors même queles surfaces irrégulièrement affectées àd’autres fins que l’habitation sont minori-taires. Dit autrement, l’étendue de la nullité nedépend pas de l’ampleur de la transforma-tion. Ainsi toute violation de l’article L.631-7, même modeste, est susceptibled’entraîner l’annulation du contrat dansson ensemble.G. D. Guillaume Daudré présente son analyse de l’arrêt rendu le 22juin2017 par laCour de cassation sur l’usage des locaux lorsque le local est originairement àusage mixte.ANALYSEL’analyse de Guillaume Daudré (notaire à Paris)Usage des locaux d’habitation: l’accessoire ne suit pastoujours le principalLe risqued’unenullitétotale dubailBibliographie: Changements d’usage des locaux d’habitation. Les réformes de l’article L. 631-7 du CCH,G. Daudré et P. Wallut, préface H. Périnet-Marquet - Lexis Nexis, 2ème éd. 2016ACTUALITÉ Taux de l’usurePour les prêts immobiliers, le tauxde l'usure est fixé, à compter du1erjuillet 2017 à: Prêts à taux fixe: - prêts d'une durée inférieure à 10ans: 3,12%,- prêts de 10 ans et moins de 20ans: 3,09%,- prêts de 20 ans et plus: 3,25%. Prêts à taux variable: 2,83%. Prêts-relais: 3,33%.(Avis du 28juin 2017, J.O. du 29, n°96) Taux de l'intérêt légalPour le second semestre 2017, le tauxde l'intérêt légal est fixé: Pour les créances des personnesphysiques n'agissant pas pour desbesoins professionnels: à 3,94%; Pour tous les autres cas: à 0,90%.(Arrêté du 26juin 2017, J.O. du30juin, n°23).ChiffresLes foncières en tête des perfor-mances des placementsSelon l’étude réalisée par l’IEIF, les fon-cières arrivent en tête des performancessur 20 ans. De 1996 à 2016, le taux de ren-tabilité interne affiche 13,5% pour lesfoncières, devant le logement à Paris(10,3%). Les SCPI (8,0%) ont un TRI unpeu inférieur aux bureaux (8,7%)L’IEIF ajoute que si les foncières ont lameilleure rémunération, elles ont aussi lavolatilité la plus forte.(Étude publiée le 3juillet 2017).Source IEIFÉvolution du commerceLe CNCC qui a créé le groupe de travail“retail révolution”, a choisi quatre théma-tiques de travail: “transition numérique etses nouveaux usages” (avec Élise Masurel,Klépierre et Olivier Badot, ESCP), “Omni-canalité” (Anne-Lise Glauser, PwC etAntoine Lemarchand, Nature et Décou-vertes), “Mixités spatiales et fonction-nelles” (Ludovic Castillo, Altarea Commer-ce et Jean-Paul Viguier, architecte) et“Nouveaux enjeux d’entreprenariat etd’investissement (Antoine Frey, Frey etValérie Renaudin, Paris-Dauphine).(Communiqué du 4juillet2017).Le TRI de 1996 à 2016
“Coworking et immobilier de bureaux en Ile-de-France: révolution ou évolution?” Com-mençons par une précision de vocabulaire.Le thème choisi par l’observatoire régionalde l’immobilier d’entreprise avait adopté leterme anglais, mais sous l’impulsion de MekaBrunel, faisant allusion à son passé dans unegrande banque québécoise, nous utiliseronscelui de cotravail.Le secteur est en pleine effervescence aupoint qu’Alain Béchade, qui présentait lesrésultats de l’étude ce 4juillet avec Domi-nique Duban, soulignait que le paysage avaitchangé au cours de la réalisation de l’étude.En 2010, il n’y avait que 10 espaces de cotra-vail en Ile-de-France; en 2017 le volume estpassé à 265.L’étude brosse un tableau de la diversité desoffres. Elle se compose d’enseignes dédiéescomme Wework, certaines sont proposéespar des grands opérateurs (Nextdoor pourBouygues ou Blue Office pour Nexity…). Cer-taines se présentent comme une occupationtemporaire pour optimiser des espacesvacants avant leur restructuration (commeBureaux à partager). D’autres enfin émanentd’autres types d’acteurs qui introduisent unusage de bureaux au sein de leur activité.C'est le cas de café, d’agences bancaires oumême de logements.Dressant les caractéristiques de ce cotravail,l’ORIE évoque le forfait à la carte, une com-munauté de travail dynamique, la diversitédes espaces tournés vers le bien-être, l’opti-misation de surfaces vacantes ou sous-occu-pées, une plus grande flexibilité que dans lesbureaux traditionnels.Quel modèle économique ?L’offre est en moyenne facturée de 250 à300 HT HC par mois en espace nomade(avec place attribuée ou non) et de 550 à600 par mois pour un bureau fermé. Les bureaux sont le plus souvent implantés àParis (180 sur les 265 espaces de l’Ile-de-Fran-ce). L’offre totale représente de l’ordre de100000m2. L’offre constitue moins de 1%du parc, mais elle occupe 12% de la deman-de placée pour les surfaces de plus de1000m2à Paris centre ouest en 2016 (sourceCBRE).Dominique Duban évoque les éléments quipeuvent permettre de vérifier la viabilité dumodèle économique; l’offre se localise sou-vent dans les espaces difficiles à louer (rez-de-chaussée), la tarification est variable enfonction du service, le ratio est d’une person-ne pour moins de 10m2, la gestion se fait àl’aide d’un logiciel spécifique, certaines offresse créent sur d’autres actifs (agences ban-caires par exemple). Pour un propriétaire, laformule permet de louer des espacesvacants; pour une collectivité locale, celapermet de revitaliser des secteurs en déshé-rence.Droit public, droit privéDu point de vue juridique, Alain Béchadesouligne que les difficultés viennent plus dudroit public que du droit privé. En effet lesrelations contractuelles associent un bailcommercial entre le propriétaire et la sociétéqui propose les services et un contrat deprestation de services entre la société et l’uti-lisateur des locaux. Ce contrat est soumis àTVA, il doit respecter le règlement de copro-priété. Le risque de requalification du contratde prestation de service en bail commercialsemble limité (voir toutefois, Civ. 3e, 19 nov.2016). Le droit public suscite plus de ques-tions notamment en raison des changementsde destination qu’il peut provoquer; une sur-face de commerce peut devenir espace debureaux. L’accueil de nombreux visiteurspeut influer sur la qualité d’espaces recevantdu public…En matière fiscale, la taxe pour création debureaux pourrait susciter une difficulté si unesurface commerciale devenait utilisée majori-tairement pour des espaces de cotravail, carelle pourrait justifier la soumission de la taxeau tarif du bureau et non plus du commerce.L’ORIE émet quelques préconisations pourfaciliter l’usage du cotravail (voir encadré).Quel avenir pour le cotravail?L’ORIE a exploré les diverses hypothèses.Exemples. Permettant une optimisation desespaces vacants, il pourrait contribuer auralentissement de la construction, il favorisela reconversion des immeubles obsolètes, ilpeut contribuer à un nouveau mode de pro-duction des espaces de bureaux…Dirigeant Multiburo, qui propose des centresd’affaires depuis 30 ans, Stéphanie Auxen-fans observe que la croissance du cotravails’est accélérée avec le développement destechnologies. Perçue au départ comme de10juillet20176ORIEETUDELe cotravail, évolution ou révolution?Propositions de l’ORIE1. Réduire de 5 à 2 le nombre des destinations2. Ne pas imposer un changement destinationpour des locaux don l’occupation est tempo-raire (pas plus de 3 ans)3. Faire de la destination fiscale principale ladestination unique4. Au titre de la taxe sur les bureaux, appli-quer le tarif des centres de congrès (soit celuides locaux de stockage)5. Pour le cotravail chez l’habitant, imposer lerappel de la réglementation à celui qui le pro-pose (comme pour les locations meublées tou-ristique de courte durée)6. Organiser un observatoire du cotravail (detype Immostat) moindre qualité, l’offre de bureau partagéea en réalité fait émerger une volonté nouvel-le de partage, plus que de bureaux.Pouvoir d’achat et joie de vivrePour Philippe Morel, président de Nextdoor,le but de la formule du cotravail est double:redonner du pouvoir d’achat aux entrepriseset de la joie de vivre aux collaborateurs. Il estparti de l’observation que les entreprises ontbesoin de se rencontrer et de faire vivre uneexpérience aux salariés. Nextdoor a réussi àconvaincre 4500 clients sur 9 sites.Avec Gecina, Meka Brunel observe que lesespaces collaboratifs permettent derépondre à la nécessité d’attirer des talents,ce qui invite à repenser les espaces que nouspossédons.C’est à San Francisco il a créé le premierespace de cotravail, que Clément Alteresco aappris “qu’ensemble, on est plus fort”. Lenumérique transforme le rapport au travail.Avec Bureaux à partager (50 collaborateurs),il entend accompagner cette révolution dutravail. Avec BàP.com, il propose un sited’échange d’espaces flexibles.La confrontation de deux chiffres, 5millionsde m2vacants et 800000 chômeurs, a conduitAnne Keusch (Groupama) à fonder Solid’Of-fice. Cette approche solidaire vise à la fois àredynamiser des chômeurs et à occuper desespaces vacants. Le chômeur a accès au localpour un tarif modique (15 par mois) dansdes locaux partagés (150, Champs Élysée oules Miroirs à la Défense notamment).Pour Clément Atleresco, la valeur est celle duclient final. On ne valorise pas les m2mais lesgens qui occupent les lieux. Le raisonnementest analogue à celui des sites internet qui cal-culent leur nombre d’utilisateurs pour valori-ser leur entreprise.Chez Nextdoor, dont les 46 salariés sont touschez les clients, Philippe Morel a observé quesi les clients restent dans les locaux proposésc’est qu’ils sont attachés à la qualité de rela-tions humaine qu’ils y trouvent. StéphanieAuxenfans abonde: le virtuel est pratiquemais, à un moment, revient la nécessité de sevoir. La formule permet d’associer des per-sonnes qui sont à divers stades de dévelop-pement de leur activité. Meka Brunel résumed’une formule l’évolution: on est passé del’immeuble intelligent à l’intelligence desoccupants. Elle permet d’être “libreensemble”.Alain Béchade conclut: le cotravail passe pardes mots divers (polysémie), recouvre desoccupations diverses (poly-fonctionnalités),des formes économiques et sociales diverses(polymorphisme). Si la localisation reste tradi-tionnelle, apparaît la notion de bien être autravail. Quelle sera l’ampleur du mouve-ment? La question demeure à ce jour sansréponse certaine.
10juillet20177NOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSINITIATIVESCabinets ministérielsEconomie: Sont nommés au cabinet deBruno Le Maire: Emmanuel Moulin(direc-teur du cabinet), Bertrand Sirven(conseiller auprès du ministre), BertrandDumont, (directeur adjoint du cabinet) etThomas Velter, (chef de cabinet). Sontnommés conseillers: Emmanuel Monnet(financement de l'économie) et ChristophePourreau (fiscalité, concurrence et consom-mation).(Arrêté du 21juin2017, J.O. du 27juin, 73).Culture: Rejoignent le cabinet de Fran-çoise Nyssen: Marc Schwartz(directeur decabinet), Laurence Tison-Vuillaume (direc-trice-adjointe), Loïc Turpin(chef de cabi-net) etJeanne Guesdon(cheffe-adjointede cabinet). (Arrêté du 21juin2017, J.O. du27juin, n°74).Ambre Cernyest nommée cheffe adjointede cabinet, conseillère parlementaire. Ellesuccède à Jeanne Guesdon. (Arrêté du27juin2017, J.O. du 1erjuillet, n°56).Personnes handicapées: VirginieMagnantest nommée directrice de cabi-net de Sophie Cluzel. (Arrêté du22juin2017, J.O. du 28juin, n°23)Intérieur: Intègrent le cabinet de GérardCollomb: Stéphane Fratacci (directeur ducabinet), Nicolas Lerner(directeur adjointet Jean-Marie Girier (chef de cabinet). Gré-goire Dulin(justice) et Simon Fetet(conseiller budgétaire, administration terri-toriale de l'Etat, modernisation et collecti-vités locales).(Arrêtés du 21juin2017, J.O. du 28juin,n°37 et J.O. du 30juin, n°61).Justice: Sont nommés au cabinet deNicole Belloubet: Mathieu Herondart(directeur du cabinet), Hélène Davo(direc-trice adjointe) et Sylvain Laval(chef decabinet). (Arrêté du 27juin2017, J.O. du30juin, n°67).PréfetsSont nommés préfets de région: Jean-LucMarx(Grand Est), Amaury de Saint-Quen-tin(Réunion) et Franck Robine(Marti-nique).Fabrice Rigoulet-Roze est nommé préfetde Charente-Maritime.(Décret du 22juin2017, J.O. du 27juin, n°38et décrets du 29juin, J.O. du 30juin, n°52à54).Organismes publicsInstitut national de l'information géo-graphique et forestière: Emmanuel Rous-selotest nommé secrétaire général.(Arrêté du 15juin2017, J.O. du 28juin,n°40).Observatoire de l'épargne réglementée:Emmanuel Charronest nommé secrétairegénéral. (Arrêté du 22juin2017, J.O. du30juin, n°83).Epareca: Sont nommés membres: Isabel-le Richard (représentante du ministre char- du commerce et de l'artisanat), Gon-tran Thüring, Dominique MocquaxetGabriel Hollander(représentants des pro-fessions commerciales et artisanales).(Arrêté du 28juin2017, J.O. du 2juillet,n°47).Affaires régionalesJean-Christophe Boursinest nommésecrétaire général pour les affaires régio-nales des Pays de la Loire.(Arrêté du 29juin2017, J.O. du 1erjuillet,n°31).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi689UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREFoncière Logement renforce sonengagement de 200millions d’En prolongeant son engagement enfaveur de la mixité sociale par le logementet de la sécurisation des retraites, FoncièreLogement va diversifier les modes d’habi-tat et développer une offre de logementslocatifs libres dans les quartiers en muta-tion. Foncière Logement doit construire12500 logements dans les quartiers priori-taires de la politique de la ville.D’ici fin 2017, Foncière Logement doitinvestir 200millions d’euros dans plus de1000 logements supplémentaires dans lesQPV.Le patrimoine de Foncière logement estactuellement de 24800 logements locatifsconventionnés.(Communiqué du 4juillet2017)AU FIL DU J.O.Erratum: Le numéro de la semainedernière relatif au marché du loge-ment présenté par Century 21 com-portait une erreur de nom: le pré-sident de Century 21 est bien Lau-rent Vimont et non, Hervé Bléry, quiest son prédécesseur. Nous prionsles intéressés et nos lecteurs debien vouloir nous en excuser.Travaux du ParlementConvoqué en session extraordinaire, le Par-lement doit notamment examiner- le projet de loi ratifiant l'ordonnancen°2017-717 du 3mai 2017 portant créa-tion de l'établissement public Paris LaDéfense- le projet de loi ratifiant les ordonnancesn°2016-1058 du 3août 2016 relative à lamodification des règles applicables à l'éva-luation environnementale des projets,plans et programmes et n°2016-1060 du3août 2016 portant réforme des procé-dures destinées à assurer l'information etla participation du publicà l'élaboration decertaines décisions susceptibles d'avoir uneincidence sur l'environnement.(Décret du 28juin2017, J.O. du 29juin, n°2).AUFILDUJ.O.
10juillet20178FNAIMLe cap des 900000 transactions par an aété franchi: de juin2016 à juin2017, levolume des ventes de logements anciens aaugmenté de +9,9%, a indiqué Jean-Fran-çois Buet le 5juillet. Mais il relativise laportée de la hausse en soulignant que celane représente que 2,6% du parc.La tendance des prix est à la hausse: l’aug-mentation est estimée à +4% pour l’en-semble du marché français ; +4,4% pourles appartements est +3,4% pour les mai-sons individuelles. Les prix des apparte-ments augmentent plus vite dans lesgrandes villes (hausse de +7,1% à Bor-deaux ou +5,1% à Lyon) que dans les villesmoyennes (+2,5% à Amiens). Ils baissentdans certaines villes comme à Limoges (-0,7%) ou au Havre (-2,4%).Bruno Deletré, directeur général du CréditFoncier souligne que le volume des créditsà l’habitat est en augmentation : il devraitprogresser en 2017 de +8%.Pour la première fois, la FNAIM a présentéun observatoire locatif dénommé OSLO(observatoire statistique de la location). Ildonne un éclairage sur le marché locatifpuisqu’il recense les offres de location. Cetobservatoire, qui compte déjà 250000références, permet de mesures les évolu-tions de loyer ainsi que les délais de loca-tion. Ainsi les délais de location sont de 13jours à Lille, mais de 31 jours à Bordeauxou de 53 jours à Nice.L’observatoire fournit d’autres chiffrescomme la part du parc locatif privé (parexemple 47% à Lyon, ou 53% à Nancy).Nouvel observatoireLa confrontation entre l’offre locativemesurée par OSLO et la base de donnéesdes baux en cours permet de mesurerl’évolution du marché.La FNAIM précise que le choix de créerOSLO alors qu’existe déjà l’observatoireClameur est de permettre d’aller au-delàde ce qui est déjà mesuré, afin d’apporteraux pouvoirs publics des outils de politiqueterritoriale.A Grenoble, la FNAIM a suspendu la four-niture des références à l’observatoire localdes loyers car les agents immobiliers sontdéfavorables à l’encadrement des loyers etattendent du Gouvernement qu’il préciseses intentions à cet égard.Les propositions de la FNAIMDans l’attente des précisions gouverne-mentales sur les projets de réforme, laFNAIM formule un certain nombre dedemandes.La FNAIM demande d’abord de créer unstatut du bailleur privé (voir encadré) per-mettant l’amortissement du logementlocatif. Cela permettrait une reconnaissan-ce du rôle économique joué par le bailleurtout en améliorant la rentabilité de sonplacement. Le coût fiscal de cette mesureest évalué à 5,8milliards d’euros, mais ilpourrait être en partie compensé par unesuppression des dispositifs fiscaux déroga-toires dont le coût est de 3,7milliards d’.Des mesures à fort effet de levierLe Crédit Foncier a également émis despropositions de réforme, tout en souli-gnant la nécessité de pérennité des dispo-sitifs car il faut du temps pour qu’unemesure produise ses effets. Il met l’accentsur des réformes à fort effet de levier. Unexemple caractéristique est la propositionde majorer la part garantie par l’État dansle Fonds de Garantie de l’Accession Sociale(FGAS). Cette part est actuellement limitéeà 50% et Bruno Deletré propose de laporter à 80%. Or en 2016, l’encours deprêts garantis est de 58milliards d’euros etle coût pour l’État n’est que de 23… mil-lions d’eurosIl propose aussi d’accroître le rôle de l’éco-PTZ pour faciliter la rénovation descentres-villes et des copropriétés.Réduire les droits de mutationPar ailleurs, le Crédit Foncier souligne quepour accroître la mobilité, il conviendraitde réduire le montant des droits de muta-tion qui sont parmi les plus élevés d’Euro-pe. L’exemple britannique, qui prévoit uneimposition à taux progressif pourrait êtresuivi. Il conviendrait aussi de réduire lesfrais d’hypothèque. Enfin, Bruno Deletrépréconise d’améliorer l’accès au crédit,pour les acquéreurs qui ne sont pas titu-laires d’un CDI. L’objectif peut être atteintnon seulement en assouplissant les règlesde garantie des prêts FGAS et en baissantles droits de mutation mais aussi en réfor-mant les règles du taux de l’usure.Dans la perspective d’une loi sur le loge-ment qui devrait être présentée enoctobre, Jean-François Buet attend despouvoirs publics des mesures de simplifica-tion. En voici quelques exemples :- Simplifier les formules imposées aux per-sonnes qui se portent caution d’un baild’habitation.- Simplifier les règles de congé pour venteou pour habiter.- Moderniser les décrets fixant la liste descharges et des réparations locatives.- Regrouper les diagnostics et harmoniserleur durée.- Simplifier le service d‘opposition audémarchage téléphonique.La FNAIM lance un nouvel observatoire des loyersOSLO, nouvel observatoire des loyers du parc privé, vise à améliorer laconnaissance du marché locatif.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsRENCONTRELe statut du bailleur privéLe bailleur pourrait amortir le bien loué, selonun taux d’autant plus élevé que le loyer estsocial.Base de calcul: 80% du coût d’acquisition(soit un forfait correspondant en moyenne àla valeur du bien hors foncier)Montant de l’amortissement annuel- Régime de base: 2%- Loyer intermédiaire (Pinel): 4% - Loyer social (PLS): 6% par an- Loyer très social (PLUS): 8% par anAmortissement des travaux- 100% pour les réparations d’entretien, 33%pour la rénovation énergétique (3 ans), 20 %pour l’amélioration (5 ans) ; comme pour leneuf pour l’agrandissementAutres caractéristiques:- Imputation des déficits foncierssur le revenuglobal, sans limite.- Exonération de l’impôt sur la plus-valueencas de réinvestissement du prix de vente dansun logement à loyer maîtrisé.- Comptabilisation de ces logements au titredes logements sociaux SRU(pour PLS et PLUS).ZoneType debiensDélaimédian(en jours)loyermédian()Loyermédian(/m2)LyonStudio2 pièces3 pièces4 pièces45423831440595750117116,912,811,512,0Ensemble3971713,0Péri-phérieStudio2 pièces3 pièces4 pièces6248494540051565086014,211,510,29,3Ensemble4965410,6Marché locatif à LyonSource: FNAIM - OSLO