samedi 17 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 723 du 22 mai 2018

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 723 du 22 mai 2018
Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Baux d’habitation : Résiliation pour défaut de paiement, compensation, solidarité
Baux commerciaux : Interruption de la procédure de résiliation du bail en cas de redressement judiciaire du locataire
Vente : Vice du consentement portant sur la faculté de louer le bien acquis
Contrat d’entreprise : Garanties de paiement en cas de crédit-bail
– 4 – Au Parlement –
Au Sénat : Compétence eau et assainissement. Une proposition de loi votée par les sénateurs
– 4-5 – Notaires de France –
20 propositions des notaires de France pour dynamiser le territoire
Présentation des propositions avant le 114e congrès des notaires à Cannes du 27 au 30 mai
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Agenda –
– 8 – Actualité –
Création de Télérecours citoyens / Lettre recommandée électronique
Les architectes se mobilisent contre la loi Elan
Baisse des ventes de logements neufs
Le Crédit immobilier en Europe

jugé>L’acquéreur d’un bien loué peut obtenirl’annulation de la vente pour erreur,si le bien ne peut finalement pas être louépour des raisons réglementaires (Civ. 3e,3mai2018, p.2).>La solidaritépour le paiement des loyersne s’étend pas au règlement des indemnitésd’occupation (CA Paris, 3mai2018, p.2).>La procédure collective d’un preneur inter-rompt la procédure en résiliation du bailcommercial (CA Paris, 4 mai 2018, p.2).répondu>La direction générale des entreprises vamener une étude sur la vacance commerciale(p.6).>Dans le cadre de la réforme de la copro-priétéprévue par le projet de loi Elan, uneréflexion va être menée sur la situation desgroupes d’habitation construits par l’arméeaméricaine, relevant actuellement de lacopropriété (p.6).publié>Un décret du 9mai2018 précise lesconditions de mise en œuvre de la lettrerecommandée électronique(p.8).chiffré>Les ventes de logements neufs ont baissé de -10,2% au 1ertrimestre 2018, selon la FPI (p.8).>1230000 cartes d’identité professionnelleont été demandées pour le secteur du BTP,selon le ministre du travail (p.8).nommé>Pascal Berteaudest nommé directeurgénéral du Cerema (p.7).reporté>La date limite de déclaration de l’IFIestreportée au 15juin (p. 8).Demain le territoire…Comme de coutume, le congrès des notaires allie réflexions glo-bales sur l’évolution de la société et propositions techniquesd’amélioration des règles juridiques. Le thème retenu par le 114econgrès qui s’ouvre ce 27mai à Cannes, “Demain le territoire” estvaste. Il embrasse par exemple le champ du droit rural et préconi-se de déroger au bail rural pour le bail conclu entre un syndicat decopropriétaires qui confie sa terrasse à un exploitant pour y faire del’agriculture urbaine. Il vise aussi le droit de l’urbanisme en apportantsa contribution aux propositions de lutte contre les recours abusifs: ilsuggère que le pétitionnaire soit informé d’une demande d’aide juri-dictionnelle, qui a pour effet de retarder le recours et qui pourrait per-turber la fixation à dix mois du délai programmé dans le cadre de laloi Elan pour régler un contentieux de l’urbanisme.Il prend à bras-le-corps la question de la rénovation énergétique etpréconise la création d’une servitude légale permettant à un proprié-taire d’isoler son bâtiment par l’extérieur, quitte à empiéter sur le ter-rain de son voisin. Nul doute que cette proposition suscitera de vivesdiscussions à Cannes entre les défenseurs du droit de propriété (quipeuvent compter sur l’appui du Conseil constitutionnel) et ceux quimettent en avant l’impérieuse nécessité de la transition écologique.Un équilibre devra être trouvé entre ces deux objectifs pour que leConseil valide une telle proposition.Plusieurs propositions de ce congrès s’intéressent aussi à la forêt, parexemple pour reconnaître la spécificité d’un bail forestier ou pour faci-liter le regroupement des petites parcelles forestières. À cet effet, etconsidérant que la valeur d’une petite parcelle est souvent inférieureaux frais de mutation, l’instauration d’un droit de délaissement estune piste intéressante. Sa gestion serait confiée à un organisme nou-veau également investi des divers droits de préemption portant sur lesventes de parcelles forestières.Le notariat est ici favorable à une intervention plus soutenue de l’Étatlorsqu’il préconise une fusion des Safer et du contrôle des structuresagricoles. Il tend aussi à renforcer le droit de l’exploitant et donc dupreneur face au bailleur afin de conforter l’activité professionnelle del’agriculteur. L’élargissement de la substitution de bénéficiaire du droitde préemption va également dans ce sens. La création d’un contratd’ordre public pour l’installation de panneaux solaires sur un loge-ment est inspirée d’une volonté de protection du consommateur.Le président du Conseil supérieur du notariat, Didier Coiffard, se plai-sait à rappeler que le congrès des notaires est bien souvent une sour-ce d’inspiration du législateur (réforme des libéralités, Pacs et loi Pinelsur les baux commerciaux doivent beaucoup à la plume des notaires).Si les vingt propositions des notaires de ce 114econgrès étaient adop-tées, alors un ton plus interventionniste serait donné à la législation.Un tournant à rebours d’un libéralisme triomphant et de ses excèsserait alors engagé. Les analyses des orateurs, de Joël de Rosnay àEmmanuel Todd n’en trouveront que plus de sel… Bon congrès! BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 72322 MAI 2018ISSN1622-141918EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux d’habitation: Résiliation pour défaut de paiement, compensa-tion, solidaritéBaux commerciaux: Interruption de la procédure de résiliation dubail en cas de redressement judiciaire du locataireVente: Vice du consentement portant sur la faculté de louer le bienacquisContrat d’entreprise: Garanties de paiement en cas de crédit-bail- 4 -Au Parlement-Au Sénat: Compétence eau et assainissement. Une proposition de loivotée par les sénateurs- 4-5 -Notaires de France-20 propositions des notaires de France pour dynamiser le territoirePrésentation des propositions avant le 114e congrès des notaires àCannes du 27 au 30mai- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Agenda-- 8 -Actualité-Création de Télérecours citoyens / Lettre recommandée électroniqueLes architectes se mobilisent contre la loi ElanBaisse des ventes de logements neufsLe Crédit immobilier en EuropeSOMMAIREEDITORIAL
22mai20182JURIShebdoimmobilierllBAUXDHABITATION- BAUXCOMMERCIAUX- VENTEBaux d'habitationRésiliation pour défaut de paie-ment, compensation, solidarité(CA Paris, Pôle 4, ch. 3, 3mai2018,n°15/15199)En première instance, le juge avait refusé lademande de résiliation du bail présentéepar le bailleur pour défaut de paiement etcondamné le bailleur à payer une sommepour préjudice de jouissance tout en lecondamnant à effectuer des travaux. Or lacour d'appel infirme la décision.L’arrêt se fonde sur l'article 1184 ancien ducode civil et sur la loi de 1989:« Au terme des dispositions de l'article 7 dela loi du 6juillet 1989, le locataire est tenude payer le loyer et les charges récupérablesaux termes convenus et il appartient aulocataire de justifier du paiement, en appli-cation des dispositions de l'article 1315 ducode civil. En l'espèce […] Monsieur O. et Madame R.ne se sont pas acquittés ponctuellement etaux termes convenus des loyers leur incom-bant […] L'arriéré locatif s'élève à la sommede 10642 […].Ces manquements réitérés à l'obligation laplus importante imposée au locataire - lepaiement des loyers et charges aux termesconvenus - constituent une faute contrac-tuelle suffisamment grave pour justifier leprononcé de la résiliation judiciaire du bail,alors même que la dette locative ne cessede s'accroître.»Le bail comportait une clause pénale impo-sant une indemnité conventionnelle d'occu-pation égale à 2 fois le loyer quotidien encas de déchéance du droit d'occupation. Lacour d'appel refuse d'en faire application:« Cette clause pénale présente un caractèremanifestement excessifcompte tenu dupréjudice subi par le bailleur du fait de l'oc-cupation abusive des lieux qu'elle doit com-penser.C'est pourquoi l'indemnité d'occupationsera fixée au montant du loyer indexé, aug-menté des charges qui auraient été dues sile bail n'avait point été résilié.»La cour limite par ailleurs l'application de laclause de solidaritéà l'égard du conjointayant quitté les lieux après le divorce deslocataires. Le contrat prévoyait une solidari- « pour l’exécution de toutes les obliga-tions résultant du présent contrat». La couren déduit:« Il résulte de cette stipulation expresse desolidarité qui ne vise pas les indemnitésd'occupation, qui, par définition, sont duesaprès résiliation du bail, que Madame R., ensa qualité de copreneur, doit être tenue soli-dairement de la dette locative dans sesmontants échus postérieurement à sondépart du domicile conjugal mais non à larésiliation du bail, au titre des indemnitésd'occupation.»Par ailleurs la cour condamne le bailleurpourpréjudice de jouissance:« Il ressort du rapport d'expertise de Mon-sieur K. que des désordres ont affecté lachambre du logement occupé par MonsieurO. et que ces désordres trouvent leur origi-ne dans le mauvais état de la façade, unphénomène de pont thermique en façadeet une mauvaise circulation d'air dans l'ap-partement, la porte de la chambre étantinsuffisamment détalonnée.»La cour applique une réfaction de loyer de20%; elle condamne le locataire à payerl'arriéré de loyer de 10642 mais la com-pense en partie avec une somme de 6512incombant au bailleur à titre du préjudicede jouissance.Observations:Il est de jurisprudenceconstante que le preneur ne peut se dis-penser du paiement du loyer en invoquantun défaut d'exécution par le bailleur deson obligation de faire des travaux (Civ. 3e,14novembre 1991). Mais le juge peutcompenser une dette de loyer avec unesomme correspondant à un préjudice dejouissance lié à des travaux qui auraient être effectués, comme le montre la présen-te affaire.S'agissant de clause de solidarité, en princi-pe, les deux colocataires restent tenus soli-dairement du paiement du loyer, mêmeen cas de départ effectif de l'un d'eux suiteà un congé (Civ. 3e, 8 nov. 1995, 1er fév.2005). Mais celui qui donne congé n'estpas tenu du paiement pour la période detacite reconduction (Civ. 3e, 12juillet 2000).La clause de solidarité étant d'interpréta-tion stricte, si elle porte sur le loyer, elle nes'étend pas à l'indemnité d'occupation, ceque confirme ici la cour d'appel. (cf. aussiCiv. 3e, 5mai 2004).A retenir:La solidarité pour le paiementdes loyers ne s'étend pas au règlement desindemnités d'occupation.VenteVice du consentement portantsur la faculté de louer le bienacquis(Civ. 3e, 3mai2018, n°422, FS-P+B, cassationpartielle, pourvoi n°17-11132)Un appartement de 13,49m2loué avait étévendu à une SCI. Mais quelques mois plustard, le service de l'hygiène de la communeavait informé l'acquéreur que la pièce prin-cipale faisant moins de 9m2, contrairementà la réglementation, il devait cesser touteoccupation. L'acquéreur avait alors recher-ché la responsabilité les vendeurs, du notai-re, de l'agence et de la banque pour obte-nir annulation de la vente et du prêt.Les vendeurs et l'agence critiquaient l'arrêtd'appel qui avait annulé la vente. Mais ladécision est sur ce point confirmée:« Mais attendu qu'ayant souverainementrelevé qu'il résultait de l'acte authentiquede vente que le bien vendu était loué etqu'en se portant acquéreur du logement, laSCI entendait disposer de la pleine proprié- du bien comprenant la possibilité de lemettre en location, qu'il s'agissait d'unequalité essentielle de la chose venduequiétait entrée dans le champ contractuel etqui avait été déterminante de son consen-tement, qu'elle n'avait pas la qualité deprofessionnel de l'immobilier et que sonerreur sur cette qualité essentielle du loge-ment était excusable, la cour d'appel, qui a,à bon droit, fait application des dispositionsdu règlement sanitaire départemental, nonincompatibles avec celles du décret du30janvier 2002 qui ne l'a pas abrogé et plusrigoureuses que celles-ci, a pu en déduireque le consentement de la SCI avait été viciéet que la vente devait être annulée ».La Cour de cassation confirme aussi l'arrêtJURISPRUDENCEBaux commerciaux: interrup-tion de la procédure de résiliationpour redressement judiciaire dulocataireUn locataire avait obtenu du juge desdélais de paiement pour régler un arriéréde loyers. Au cours de la procédure d’ap-pel, le bailleur demandait à la cour deconstater l'interruption d'instance en rai-son du jugement de dressement judiciairedu preneur intervenu entre-temps. Lacour fait droit à cette demande :« En application de l'article 369 du code deprocédure civile, l'instance est interrompuepar l'effet du jugement qui prononce lerèglement ou la liquidation judiciaire dansles causes il emporte assistance ou des-saisissement du débiteur, […] il convientdonc de constater l'interruption de l'instan-ce et en conséquence de radier l'affaire ».L'affaire peut être réinscrite au rôle parintervention volontaire des organes de laprocédure collective ou par l’une des par-ties. (CA Paris, Pôle 1, ch. 8, 4mai2018,n°16/20092).
en ce qu'il avait condamné les vendeurs àrembourser à la SCI la taxe foncière, lescharges de copropriété et jugé que le notai-re devait garantir cette condamnation.« Attendu qu'ayant prononcé l'annulationde la vente, la cour d'appel en a exactementdéduit que M.et MmeG. [vendeurs] devaientêtre condamnés à rembourser les sommesversées par la SCI et qu'ils ne pouvaientobtenir la restitution des loyers perçus parcelle-ci dès lors que son erreur était excu-sable et qu'elle n'était pas de mauvaise foi ».En revanche, l'arrêt est censuré sur la garan-tie du notaire et de l'agence à propos duremboursement du prix de vente.« Vu l'article 1382, devenu 1240 du codecivil;Attendu que, pour condamner in solidumla SCP notariale et la société S. à garantir àM.et MmeG. de leur condamnation à rem-bourser le prix de vente à la SCI, l'arrêtretient que la gravité des manquements dunotaire et de l'agent immobilier à leur obli-gation de conseil, sans lesquels la SCI ne seserait pas portée acquéreur du logement,les oblige à réparer son préjudice et àgarantir les vendeurs de l'ensemble descondamnations mises à sa charge;Qu'en statuant ainsi, alors qu'en cas d'an-nulation de la vente, la restitution du prixperçu à laquelle le vendeur est condamné,en contrepartie de la restitution de la chosepar l'acquéreur, ne constitue pas un préju-dice indemnisable, la cour d'appel a violé letexte susvisé ».Observations:La Cour de cassation admetdonc l'annulation de la vente pour erreurde l'acheteur portant sur la surface dubien vendu. La difficulté venait de ce quela surface du bien ne respectait pas leminimum de surface requis par le règle-ment sanitaire départemental qui étaitplus strict que les exigences du décret surle logement décent (30décembre 2002).L'arrêt admet que la faculté de louerconstituait pour l'acquéreur un élémentdéterminant de son consentement et doncque sa remise en cause était constitutived'une erreur.Il incombe à l'acquéreur de prouver quel'erreur a été déterminante de son consen-tement (Civ. 1e, 26janvier 1972). Certaineserreurs sont considérées comme inexcu-sables. En voici un exemple, s'agissant del'erreur invoquée cette fois par le vendeur,la Cour de cassation a jugé que le vendeurne pouvait ignorer que les terrains vendusse trouvaient à proximité d'une métropolerégionale, dans une zone privilégiée etdeviendraient constructibles à terme (Civ.3e, 8octobre 2014).Il résulte par ailleurs de ce nouvel arrêt,s'agissant de la garantie auquel le notairepeut être condamné, qu'elle ne peut pasporter sur le remboursement du prix, quine constitue par un préjudice indemni-sable, mais qu'elle peut porter sur lessommes telles que la taxe foncière ou lescharges de copropriété.A retenir:L'acquéreur d'un bien loué peutobtenir l'annulation de la vente pourerreur si le bien ne peut finalement pasêtre loué pour des raisons réglementaires.Contrat d'entrepriseGaranties de paiement en cas decrédit-bail(Civ. 3e, 3mai2018, n°425, FS-P+B+R+I, cassa-tion partielle, pourvoi n°17-16332)Une entreprise qui avait réalisé des travauxde charpente pour une société J., laquelleavait conclu un contrat de crédit-bail, avaitassigné la société J. et ses crédit-bailleurs enpaiement.L'arrêt d'appel qui avait notamment rejetéla demande de garantie de paiementcontre les crédit-bailleurs est cassé:« Vu l'article 1799-1 du code civil;Attendu que, pour rejeter la demande degarantie de paiement formée par l'entre-preneur contre les sociétés N. […], créditbailleurs, l'arrêt retient que, le concoursfinancier de ces sociétés étant constitutifd'opérations de crédit, il y a lieu de consta-ter que la société JCB aéro a bien eu recoursà un crédit spécifique, au sens de l'article1799-1 du code civil, pour le financementde son projet et que les fonds avaient étéversés directement par ces dernières entreles mains de l'entrepreneur et que les dis-positions de ce texte ne prévoient pas lapossibilité d'exiger un tel cautionnementsous astreinte pour l'entrepreneur, lequeln'a au demeurant pas adressé la mise endemeure prévue à son troisième alinéapour revendiquer le paiement des travauxexécutés;Qu'en statuant ainsi, alors que le crédit-bailleur, maître de l'ouvrage, tenu de four-nir la garantie de paiement de l'article1799-1 du code civil, n'avait pas eu recoursà un crédit spécifique pour financer les tra-vaux, la cour d'appel a violé le texte susvisé;Par ces motifs: casse »Observations:En application de l'article1799-1 du code civil, le maître de l'ouvragequi conclut un marché de travaux, au-delàd'un certain seuil, est tenu de fournir une22mai20183JURIShebdoimmobilierllCONTRATDENTREPRISEJURISPRUDENCEAUSÉNATgarantie de paiement à l'entrepreneur. S'ilrecourt à un crédit spécifique pour lefinancement des travaux, l'établissementde crédit ne peut verser le prêt à une per-sonne autre que l'entreprise tant que cel-le-ci n'est pas payée. S'il n'y a pas de créditspécifique, le paiement est garanti par uncautionnement solidaire (banque, assuran-ce…). Pour le cas du crédit-bail, la Cour decassation indique que c'est le crédit-bailleur en tant que maître d'ouvrage quiest tenu de fournir la garantie de paie-ment.N'ayant pas eu recours à un crédit spéci-fique pour financer les travaux, il étaittenu de fournir la garantie de paiement.L'entrepreneur pouvait donc faire jouer lagarantie à son égard. Compétence eau et assainisse-mentLes sénateurs ont examiné le 17 avril auSénat une proposition de loi relative autransfert des compétences eau et assainisse-ment aux communautés de communes. Laministre Jacqueline Gourault rappelle que laloi a, en 2015, imposé le transfert de la com-pétence eau et assainissement aux intercom-munalités à titre obligatoire à compter de2020. Au 1eroctobre 2017, 20% des commu-nautés de communes avaient fait le transfertde la compétence eau et 70% de la compé-tence assainissement. Pour les communau-tés d‘agglomération, des proportions sontrespectivement de 51% et 80%.Se fondant sur les résultats d’un groupe detravail avec des parlementaires, la ministrepréconise d’admettre une possible déroga-tion à l’obligation de transfert jusqu’à 2026.La décision de ne pas transférer devra êtreprise avant le 1erjuillet 2019. Elle concerneles communes de montage ou des zonesrurales.Mais François Bonhomme, rapporteur, esti-me que la proposition n’est pas acceptable,notamment car elle maintient le principe del’obligation de transfert, en reportant sa datelimite au 1erjanvier 2026.La proposition de loi a été votée avec notam-ment un article additionnel qui permet auxcommunes qui conservent la compétenceeau et assainissement de demeurer éligiblesaux aides de certains organismes comme lesagences de l’eau.(JO Sénat déb. 17avril 2018).Le 17mai, une commission mixte paritaire aété constituée.
22mai20184JURIShebdoimmobilierllNOTAIRESDEFRANCERENCONTRE“Demain le territoire”: tel est le thèmechoisi par les notaires de France pour leur114econgrès à Cannes du 27 au 30mai. Lesnotaires présentaient en avant-première ce16mai leurs 20 propositions. EmmanuelClerget, président du congrès, souligneque ces propositions visent à dessiner leterritoire de demain. Le congrès accueillerades personnalités comme, par exemple,Pierre Rabhi, Corinne Lepage, EmmanuelTodd et la garde des Sceaux, Nicole Bellou-bet.Le congrès s’intéressera d’abord à l’agricul-ture. Qui sera demain propriétaire de laterre? Comment l’exploiter? Le congrèsproposera des pistes de rénovation desoutils comme la Safer. Le thème de l’énergie abordera celui de laforêt qui occupe 30% du territoire, maisest mal exploitée. D’où des propositionsd’amélioration des outils qui visent à éviterle morcellement des terres. Il aborderaensuite le thème de l’énergie sous ledouble aspect des droits de celui qui meten place sur son toit des panneaux photo-voltaïques ou, sur son terrain, deséoliennes. La ville sera au cœur de la 3ecommissionsous son aspect ville compacte et sonaspect ville étendue. Objectif: lutter contrel’artificialisation des terres et redynamiserles centres-villes.Enfin le congrès abordera le thème dufinancement avec la fiscalité de la transi-tion énergétique et écologique.Antoine Bouquemont, rapporteur généraldu congrès, présente les 20 propositions.Demain l’agriculture1. Évolution de la définition de l’activitéagricole.Les outils du droit de l’agriculture quiremontent à la deuxième guerre mondia-le, ont été conçus pour faciliter la produc-tion agricole. Or les enjeux d’aujourd’huisont différents, ils sont davantage orientéssur l’agro-écologie. Le congrès proposedonc de changer la définition de l’activitéagricole qui est devenue multifonctionnel-le. L’article L 311-1 du code rural seraitmodifié pour tenir compte d’activités com-me le tourisme à la ferme, ou l’agricultureenvironnementale. L’ouverture à l'exercicede ces nouvelles activités serait subordon-née à l’inscription sur le registre des activi-tés agricoles. Ce registre, de création récen-te, a actuellement peu d’utilité.2. Création d’un GFA dédié à la protectiondu territoire rural.Le capital social d’un groupement foncieragricole est actuellement réservé aux per-sonnes physiques ou à certaines personnesmorales (Safer, SCPI, assurances) et sonobjet est limité au portage du foncier enagriculture. Il est proposé de les ouvrir.L'objet social du GFA serait élargi à ladétention de biens autres que liés à la pro-duction agricole, Il pourrait s’agir defermes abandonnées ou de terrains sur les-quels sont implantés des moyens de pro-duction d’énergie renouvelable. L’ouvertu-re du capital aux personnes morales per-mettrait d’attirer des investisseurs.Le GFA devait remplir trois conditionscumulatives:- conclure un bail de 30 ans,- insérer dans le bail des clauses environne-mentales,- exclure pour le bailleur la faculté de rési-lier le bail pour cause d’urbanisme.3. Élargissement des bénéficiaires de lasubrogation dans l’exercice du droit depréemption du fermier.Pour faciliter le financement des exploita-tions, il est proposé que la subrogation nesoit pas limitée au cadre familial mais àtoute personne s’engageant à préserver àlong terme l’usage agricole des terres etde l’environnement.4. Libéralisation encadrée de la cessibilitédes baux soumis au statut du fermage.Les entreprises agricoles ayant besoin de sedévelopper, les notaires proposent de reve-nir sur le principe d’incessibilité des bauxruraux. Il s’agit de reconnaître le caractèrepatrimonial du pas-de-porte, mais en enca-drant le montant des pas-de-porte et desloyers. Ils pourraient être limités à 30% dela valeur des terres. La cession serait subor-donnée à l'agrément du bailleur ou, àdéfaut, à celui du tribunal paritaire desbaux ruraux.5. Transformation des modes de régulationde l’appropriation et de l’usage des terresagricoles.Les notaires proposent de fusionner lesSafer et le contrôle des structures et ainside regrouper les outils de contrôle de lapropriété et de l’exploitation.Un organisme unique délivrerait une auto-risation d’exploitation agricole. Les critèresretenus seraient les suivants: éviter laconcentration des exploitations et la spé-culation foncière, lutter contre l'artificiali-sation des sols et faciliter la transition éner-gétique.Cette proposition permettrait de répondreaux difficultés rencontrées récemmentpour contrôler des importantes cessions deterres à des investisseurs étrangers. Ellesont échappé au contrôle lorsqu'ellesétaient faites par le biais de cession departs de sociétés.Demain l’énergie1. Simplification du regroupement fores-tier.Les notaires proposent de fusionner les dif-férents cas de droit de préférence ou depréemption sur les ventes de forêts et deles confier à un organisme unique.En parallèle, il serait créé un droit dedélaissement des petites parcelles, dont lagestion serait également confiée à cetorganisme unique. Ce droit permettrait derépondre au problème de l’abandon desparcelles issues de succession non réglées.Cet organisme serait financé par les pou-voirs publics et par les reventes de parcellesissues du droit de délaissement. Sa gestionserait paritaire. L'organisme serait aussichargé de la gestion des biens sansmaîtres, aujourd'hui pris en charge par lescommunes.2. Création d’un fonds de garantie pour ledémantèlement des éoliennes.Le développement des éoliennes estactuellement freiné par l’absence degarantie sur le financement de leurdémantèlement ultérieur. D’où l’idée de legarantir, ce qui serait de nature à rassurertout à la fois les riverains et le bailleur desterrains. Le financement de la garantieserait assuré par les exploitants. Mutualisé,il devrait être réduit.3. Refonte de l’usufruit des bois et forêts.Qui, du nu-propriétaire ou de l’usufruitierdoit payer les frais de certains travaux?Comment répartir le produit d’une coupe?Les réponses étant incertaines, il est propo- de les préciser dans les textes, insérés20 propositions des notaires de France pour dynamiser le territoire
22mai20185JURIShebdoimmobilierllreproduction interdite sans autorisationdans le code forestier (plutôt que dans lecode civil) et d’autoriser la fixation derègles régionales.4. Création d’un contrat d’ordre publicd’installation d'énergie renouvelable pourles particuliers.Cette proposition relève du droit de laconsommation et répond aux arnaquesdont sont souvent victimes les particuliersqui veulent installer sur leur maison despanneaux photovoltaïques. Les notairesproposent de créer un contrat d’ordrepublic comportant une garantie de pro-duction minimale d'énergie, une garantiede raccordement au réseau et une obliga-tion d’assurance. Il serait le cas échéantinséré dans le contrat de VEFA ou deconstruction de maison individuelle.5. Mise en place d’un bail forestier.Ce bail forestier serait un ajustement dubail de droit commun ou du bail emphy-téotique pour permettre à un propriétairede confier la gestion de sa forêt à un pro-fessionnel. Ce bail d'une durée compriseentre 18 et 99 ans imposerait le transfertau preneur des obligations de gestiondurable.Son loyer serait fixé librement (paiementpériodique du bailleur lors de la coupe, ennuméraire ou en nature) et le bailleurconserverait le droit de chasse et de pro-menade.Demain la ville1. Dérogation au statut du fermage pourl’agriculture urbaine.La conclusion d’un accord entre un syndi-cat des copropriétaires et l’utilisateur de latoiture de l’immeuble pour y faire del’agriculture urbaine impose actuellementde recourir au bail rural. Cela représenteun frein pour le développement de cetteactivité. Il est proposé d’autoriser d’y déro-ger pour la location d’un immeuble enzone urbaine.2. Libéralisation du foncier dans les lotisse-ments.Les notaires reviennent sur le problème dela pérennité des règles contenues dans lescahiers de charges de lotissement. Ils pro-posent de réécrire l’article L 442-9 du codede l’urbanisme afin de faciliter la caducitédes règles des lotissements et permettreplus aisément la densification des grandesparcelles.3. Création d’une servitude légale pourl’isolation par l’extérieur.Constatant que l’isolation thermique parl’extérieur est souvent le mode le plus effi-cace d’isolation mais qu’elle est freinée parle nécessaire respect du droit de propriétédu voisin, les notaires préconisent d’insti-tuer une servitude légale permettant l’iso-lation par l'extérieur. Ils considèrent quecette atteinte au droit de propriété, quiserait assortie d’une indemnisation, estproportionnée au but poursuivi.4. Amélioration de la prévention des recourscontre les autorisations d’urbanisme.Le projet de loi Elan comporte des mesuresvisant à lutter contre les recours abusifs. Ilest ainsi prévu de réduire à 10 mois ladurée de la procédure. Mais la réalisationde cet objectif risque de se heurter à deuxdifficultés: en cas de demande d’aide juri-dictionnelle et en cas de désaccord entrel’assureur et l’assuré sur les frais de la pro-cédure. Ces situations suspendent lerecours. Les notaires demandent que lebénéficiaire de l’autorisation en soit infor- (réécriture de l’article R 600-1 du codede l’urbanisme).5. Reconnaissance d’un urbanisme tridi-mensionnelDéplorant que la France soit actuellementincapable de gérer un urbanisme à troisdimensions, alors que le cadastre en 3Dexiste déjà dans certains pays du Nord, lesnotaires proposent la création d’uncadastre en 3D et une incitation pour lescollectivités à la mise en place d’un urba-nisme en 3D.Demain le financement1. Clarification et aménagement de la fis-calité des pas-de-porte en agriculture.La patrimonialisation du pas-de-porte enagriculture a été reconnue mais sa fiscalitéreste incertaine. L’administration fiscaletaxe généralement la somme comme unsupplément de loyer, lors de son encaisse-ment, à titre de revenu foncier, mais elleconsidère parfois qu'il s'agit d'une indem-nité compensant la dépréciation du bienloué. Lorsqu'il s'agit d'un supplément deloyer, il est proposé d’étaler son impositionsur la durée du bail.Il est aussi proposé de définir les conditionsde définition d'un cas particulier de dépré-ciation, justifiant la non-imposition: sousconditions (bail de 30 ans, comportant desclauses environnementales et interdisantau bailleur de résilier le bail pour caused’urbanisme), la cession ne serait pastaxable.2. Instauration d’un crédit d’impôt pour larénovation énergétique lors de l’acquisi-tion d’un logement.Il s’agit d’inciter à la rénovation énergé-tique d’un logement lors de son acquisi-tion. Un crédit d’impôt de 60% du coûtdes travaux serait institué si les travaux derénovation globale sont faits dans un délaide 2 ans suivant l’acquisition.3. Création d’une réserve pour investisse-ment et aléas en agriculture.Les deux mécanismes actuels permettantaux agriculteurs de constituer des réserves(déduction pour investissement et déduc-tion pour aléas) sont ponctuels et difficilesà appliquer. Les notaires proposent doncde les supprimer et de les remplacer par laconstitution d’une réserve bénéficiantd’une imposition forfaitaire à prix réduit.4. Promotion de l’obligation réelle envi-ronnementale (ORE) par un régime fiscalde faveur.Instituée par acte notarié pour favoriser labiodiversité, cette ORE est trop méconnue.Pour la rendre plus attractive, les notairesproposent que la contrepartie qui estaccordée en échange de la création del’ORE soit défiscalisée.5. Alignement de l’exonération des bauxruraux à long terme sur celle du pacteDutreil et mise en place d’une fiscalité inci-tative pour le portage.Le régime fiscal du couple bail à long ter-me et GFA est concurrencé par le régimeDutreil qui donne droit à une exonérationà hauteur de 75%, sans limitation demontant. En revanche, le régime du bail àlong terme avec GFA ne bénéficie d’exoné-ration de 75% que sous un plafond (au-delà l’exonération est limitée à 50%). Il est proposé d’aligner les deux régimes.Par ailleurs, les notaires proposent uneexonération de droits de mutation à titregratuit pour les personnes qui s'engagentdans un portage foncier vertueux (bail de30 ans, avec clauses environnementales etsans faculté de résiliation du bailleur pourcause d’urbanisme).NOTAIRESDEFRANCERENCONTRE
22mai20186JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations1ermai 2018ANn°888Annie VidalLa REM, Seine-MaritimeCSG sur les revenusfonciersÉconomieLa loi de financement de la sécurité sociale pour 2018 n'a pas fait évoluer lesrègles d'application du taux réduit de CSG. Il n'apparaît pas opportun decréer de nouvelles mesures dérogatoires en faveur de bénéficiaires derevenus locatifs. Cela porterait atteinte au principe d'égalité de traitementet de neutralité des prélèvements sociaux entre les différentes catégories derevenu du capital.1ermai 2018ANn°3748Jean-Luc Reizer,Les Républicains,Haut-RhinDivergence entre letaux voté et le taux fig-urant sur l'avis d'imposi-tion de taxe foncièreÉcologieLes taux de taxe foncière sont votés chaque année parles communes, les EPCI et les départements. La fixa-tion des taux doit respecter des règles de liaison entreles taux des autres impôts locaux. Des cas de fusion oude scission de communes peuvent donner lieu à desharmonisations de taux dans la limite de 12 ans.Sur le cas précis, la réponseinvite à un contact directavec la direction départe-mentale des financespubliques pour obtenirune réponse.1ermai 2018ANn°3918Romain Grau,La REM, Pyrénées-OrientalesVacance commercialeÉconomiePour remédier à la vacance commerciale, le Gouvernement a lancé le plan"Action cœur de ville" qui vise à conforter l'attractivité des villes moyennes.222 villes sont sélectionnées.Une étude va être menéepar la directiongénérale des entreprises pour observer la vacance commerciale dans la durée.1ermai 2018ANn°5841Julien Aubert,Les Républicains,VaucluseContrôle des certificatsd'économie d'énergie(CEE)ÉcologieEn 2015, le mode de délivrance des CEE a été modifié en standardisant lesdocuments de demande et en instituant un contrôle a posteriori. Les con-trôles sont pour moitié non conformes mais ils recouvrent un large panel desituations et ils sont ciblés sur celles les plus susceptibles d'être non con-formes. Un contrôle systématiqueest mis en œuvre pour les isolations deréseaux d'eau chaude. Pour l'isolation des combles, les signataires d'unecharte s'engagent à faire contrôler 5 à 10% des chantiersréalisés pour desménages en situation de précarité énergétique.1ermai 2018ANn°5894Alain Perea,La REM, AudeExonération de TFPBpour les terrains Natura2000ÉcologieLes signataires de contrats Natura 2000 peuventbénéficier d'exonération de taxe foncière sur lespropriétés non bâties. L'exonération est compen-sée pour les communes à hauteur de 22,39% parl’État. Les réflexions sur cette compensation sepoursuivent pour trouver un équilibre entre l'inci-tation au développement de ces contrats et lapréservation des budgets des petites communes.Le député déplore quela compensationaccordée par l’État auxcommunes fasse partiedes variables d'ajuste-ment des aides de l’Étataux communes.3mai2018Sénatn°3399Christine Herzog,NI, MoselleSuccessions vacantes.Service des domainesAction et comptespublicsLa succession est réputée vacante si personne ne seprésente pour réclamer la succession ou lorsque leshéritiers ont renoncé à la succession ou n'ont pasopté de matière expresse ou tacite. La curatelle estconfiée à l'autorité administrative charge dudomaine par ordonnance du président du TGI. Leservice des domainespeut contester la décisionpour cause d'irrégularité formelle mais il ne peutpas refuser d'être curateur de la succession.Texte de référence: art.809 et suivants du codecivil.3mai2018Sénatn°3456FranckMenonville,RDSE, MeuseVente de logementsconstruits par l'arméeaméricaine soumis à lacopropriétéCohésion des territoiresUne réflexion pour réformer le régime de lacopropriété est en cours. Elle concerne notam-ment la situation des groupes d'habitation con-struits après la seconde guerre mondiale sur uneseule parcelle et relevant de la loi de 1965.Leur situation pourra être examinée.Le sénateur souligne queces maisons relèvent de lacopropriété mais n'ont pasde syndics; il est impossiblede fournir les documentsexigés pour la vente (art. L721-2 et 3 du CCH).10mai 2018Sénatn°3398Christine Herzog,NI, MoselleFonctionnement deTélérecoursJusticeSi les caractéristiques de certains mémoires ou pièces font obstacle à leurtransmission par voie électronique, ils sont accompagnés de copies en nom-bre égal à celui des autres parties, augmenté de deux (art. R 414-3 du CJA).Le caractère volumineux d'un rapport d'expertise peut justifier une trans-mission par support matériel. L'inventaire des pièces transmis par voie élec-tronique doit en faire mention.10mai 2018Sénatn°2653Pascal Allizard,Les Républicains,CalvadosRisques des compteursLinkyÉcologieUne étude de l'ANFR et de l'INERIS sur le compteur Linky montre une exposi-tion spécifique liée à l'usage du courant porteur en ligne très faible. Lesondes sont inférieures aux plafonds des normes sanitaires, analogues à cellesd'un téléviseur. Quant aux incendies liés aux compteurs électriques, ils sontindépendants de la nature du compteur.10mai 2018Sénatn°1471Françoise Férat,UC, MarneEaux pluvialesÉcologieLes collectivités peuvent fixer des prescriptions pour limiter les rejets d'eauxpluviales issues du domaine privé dans le réseau public (art. L 1331-1 du codede la santé publique). Elles peuvent le faire au titre de la compétence assai-nissement, de la compétence urbanisme ou de la compétence gestion desmilieux aquatiques et prévention des inondations. Un rapport sur la maîtrisedes eaux pluviales, prévu par la loi du 30décembre 2017, doit être prochai-nement remis par le Gouvernement.
22mai20187JURIShebdoimmobilierllNOMINATIONSAGENDACabinets ministérielsAction et comptes publics: CharlotteLocquetest nommée chef adjointe decabinet de Gérald Darmanin.(Arrêté du 7mai2018, J.O. du 12mai, n°95).Administration centraleDHUP: François Adamest nommé direc-teur de l'habitat, de l'urbanisme et despaysages à la direction générale de l'amé-nagement, du logement et de la nature;en remplacement de Laurent Girometti.(Décret du 9mai2018, J.O. du 10mai, n°52).Affaires civiles: Marie-Charlotte Dalle,magistrate, est nommée sous-directrice dudroit civil à la direction des affaires civileset du sceau.(Arrêté du 7mai2018, J.O. du 10mai, n°82)Epamarne et Epafrance: Laurent Giro-mettiest nommé directeur général del'Établissement public d'aménagement deMarne-la-Vallée et de l’EPA du secteur IVde Marne-la-Vallée.(Arrêté du 9mai2018, J.O. du 10mai, n°84).PréfetsSont nommés préfets: Bertrand Gaume(Vaucluse), Frédéric Veau (Corrèze), Philip-pe Chopin (Pyrénées-Orientales), MagaliDebatte (Creuse) et Philippe Gustin(région Guadeloupe) (Décrets du9mai2018, J.O. du 10mai, n°41 à47).Organismes publicsCerema: Pascal Berteaud, ingénieurgénéral des ponts, des eaux et des forêts,fichiers en vue de fiabiliser les informationsrelatives aux locaux des bailleurs sociaux etaméliorer l'assiette de la taxe d'habitation,J.O. du 3mai, n°77).Dispense d'autorisation d'urba-nisme pour les services de rensei-gnementsPour des raisons de sûreté, un décret du9mai adapte certaines dispositions d'urba-nisme pour les constructions réalisées sur ledomaine public de l’État pour répondre àcertains besoins du ministère des armées.Il dispense de permis de construire, de per-mis d'aménager ou de démolir certainsprojets de constructions pour les orga-nismes mentionnés à l'art. R 811-1 du codede la sécurité intérieure, comme les ser-vices de renseignements ou de lutte contrele terrorisme. Il complète à cet effet l'ar-ticle R 421-8 du code de l'urbanisme.(Décret n°2018-346 du 9mai2018, J.O. du12mai, n°12).Fixation du prix de cession desterrains situés dans la zone des 50pas géométriques à MayotteLes services de l’État peuvent admettre unprix de cession avec décote pour les ter-rains situés dans la zone des 50 pas géo-métriques et inclus dans une zone classée.Ce décret augmente le plafond de la déco-te pour le porter à 95%.La décote est fixée ainsi à partir de lavaleur vénale du terrain nu:- 15%pour une occupation continuesupérieure à 10 ans, majorée de 15% partranche supplémentaire de 10 ans.- 45%pour un revenu du ménage infé-rieur au SMIC à Mayotte.- 20%pour un couple marié avec 2enfants, + 5% par personne supplémentai-re à charge.Les décotes sont cumulablesmais ne peu-vent excéder 95% de la valeur du terrainnu.(Décret n°2018-334 du 3mai2018 modifiantle décret n°2009-1105 du 9septembre 2009pris pour l'application de l'article L. 5331-6-3du code général de la propriété des per-sonnes publiques portant des dispositionsapplicables à Mayotte, J.O. du 5mai, n°17).3 juillet 2018(Paris, Maisonde la Chimie). Les 10eassises dela valorisation immobilièreorganisées par l’IFEI aurontpour thème: Algorithmes etintelligence artificielle. Révo-lution pour l’expertise?Programme: www.ifei.orgAU FIL DU J.O.Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShebdoimmobilierest nommé directeur général du Centred'études et d'expertise sur les risques, l'en-vironnement, la mobilité et l'aménage-ment.(Décret du 27avril 2018, J.O. du 2mai2018,n°27).CNAC: Sont nommés membres de laCommission nationale d'aménagementcommercial: Michel Fuzeau(inspectiongénérale des finances), Gilles Bouvelot(directeur général de l'EPF d'Ile-de-France),Noël Diricq (Cour des comptes), BenoîtJimnez(conseiller régional de la région Ile-de-France), Marie-Christine Cavecchi (pré-sidente du conseil du département du Val-d'Oise) et Anne Blanc(députée).(Décret du 3mai2018, J.O. du 5mai, n°25).Au fil du J.O.Tarifs des greffiers des tribunauxde commerceCertains tarifs sont modifiés. Exemplesd'émoluments:- Visa, cote et paraphe des livres: 2,35- Ordonnance d'injonction de payer: 10,56- Actes relatifs au référé. Enrôlement:17,60.(Arrêté du 26 avril 2018 fixant les tarifs régle-mentés des greffiers des tribunaux de com-merce, J.O. du 12mai, n°18).Monuments historiquesLa liste des immeubles protégés au titredes monuments historiques en 2017 a étépubliée au J.O. du 3mai (n°14).Délibération de la CNIL sur lagestion des locaux des bailleurssociaux pour la taxe d'habitationUn traitement automatisé d'informationsest prévu à partir des données desbailleurs sociaux pour fiabiliser les locauxdes bailleurs et améliorer l'assiette de lataxe d'habitation.La transmission des fichiers s'effectue parla plateforme Escale de la DGFiP. Ce traite-ment vise à remplacer le rapprochementmanuel des fichiers.Le traitement est validé par la CNIL mais sadélibération invite le ministère à revoir lemode de délivrance du mot de passe déli-vré aux personnes représentant lesbailleurs sociaux. Celles-ci n'ont pas la pos-sibilité de modifier le mot de passe.(Délibération n°2018-044 du 8février 2018autorisant le ministère de l'économie et desfinances à mettre en œuvre un traitementautomatisé de données à caractère person-nel ayant pour finalité l'interconnexion de
22mai20188JURIShebdoimmobilierllJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsRÉGLEMENTATION- ENBREFTélérecours citoyens est créé parle Conseil d’ÉtatCe téléservice permet à des personnes nonreprésentées par un avocat d'introduire desrequêtes, d'échanger des mémoires avec lesjuridictions et de consulter leur dossier parvoie électronique.Son adresse est la suivante :https://www.citoyens.telerecours.fr.Il a fait l’objet de trois arrêtés du 2mai2018et d’un avis de la CNIL.La CNIL observe que Télérecours doit êtredéployé d'abord par les TA de Cergy et deMelun et la section du contentieux duConseil d’État puis généralisé ennovembre2018 à toutes les juridictionsadministratives.La CNIL observe que le traitement vise àfaciliter l'accès des personnes non représen-tées par un avocat aux juridictions adminis-tratives et l'échange des documents. L'utili-sation du service est facultative mais la CNILdemande à l'administration que ce caractè-re soit clairement indiqué aux internautes.(Arrêtés du 2mai2018 relatif aux caractéris-tiques techniques du téléservice mentionné àl'article R. 414-6 du code de justice administra-tive, J.O. du 6mai 5 à 7 et délibération de laCNIL, n°2018-136 du 19avril 2018, J.O. du6mai, n°32).Lettre recommandée électroniqueTexte d'application de la loi pour une Répu-blique numérique du 7octobre 2016 (art.93-1), un décret du 9mai vise à assurer uneéquivalence entre l'envoi d'une LR électro-nique avec une LR. Les textes sont insérésdans le code des postes et des communica-tions électroniques (art. R 53-1 et suivants). Ilfixe les exigences devérification de l'identi- de l'expéditeur et du destinataire.Le prestataire de la LRE délivre à l'expédi-teur une preuve du dépôt électroniquedel'envoi et la conserve pendant au moins unan. Il informe le destinataire qu'une LRE luia été adressée et qu'il peut, dans un délaide 15 jours à compter du lendemain de l'en-voi de cette information, accepter ou non saréception.- En cas d'acceptation, le prestataire procèdeà la transmission et conserve la preuve de laréception pendant au moins un an.- En cas de refus, ou de non-réclamation, leprestataire met à disposition de l'expéditeurune preuve de refus ou de non-réclamation.Le texte entre en vigueur le 1erjanvier 2019et abroge le décret du 2février 2011.(Décret n°2018-347 du 9mai2018 relatif à lalettre recommandée électronique, J.O. du12mai, n°16).Quel bilan pour la carte d'identi- professionnelle dans le BTP?Le dispositif est opérationnel depuis le22mars2017. Fin mars2018, 100000 entre-prises avaient un compte actif dont 5000entreprises étrangères détachant des tra-vailleurs en France. Les commandes de car-te CIP BTP s'élèvent à 1230000 dont 62000pour les travailleurs détachés (en majoritéPortugal, Belgique et Espagne). Des pre-miers contrôles sur place ont été effectués.Le dispositif est efficace pour s'assurer de laconformité des emplois notamment del'emploi de travailleur détachés dans leBTP. (Réponse du ministère du travail àGuillaume Peltier, J.O. AN Q. 1ermai 2018,n°2442).RÉPONSE❘◗CMS Francis Lefebvre Avocats(PierrePopescoet Benjamin Bill) a conseilléAmundi Immobilier lors de la cessiond’un portefeuille immobilier paneuropéende 7 immeubles d’une valeur de 330mil-lions d’euros. L’acquéreur, Ares Manage-ment, était conseillé par Kirkland & Ellis.❘◗Le cabinet Ashurst LLP France (Guillau-me Aubatier) a conseillé Wework pour laprise à bail de deux nouvelles implanta-tions à Paris (8eet 15e).❘◗Parmi les 5 avocats promus “of coun-sel” du cabinet Herbert Smith Freehills,à noter le nom d’Isabelle Augais, dudépartement immobilier.ActeursDéclaration d’IFILa direction générale des financespubliques a reporté au 15juin la date limi-te de dépôt des déclarations d’impôt sur lafortune immobilière.(Communiqué du 16mai2018).Loi ELANLe ministre de la cohésion sociale, JacquesMézard, a présenté le projet de loi ELAN àla commission des affaires économiques le15mai.Les architectes se mobilisentcontre la loi ELANDifférents syndicats d’architectes (Uneap,SFA, Unsfa, DPA et Synamome) se sontregroupés pour dénoncer, dans le projetElan, la sortie de la loi MOP pour laconstruction de logements et d’équipe-ments publics par les bailleurs sociaux etleurs filiales et par les opérateurs de ZAC.Ils critiquent par exemple le fait que leprojet de loi incite les bailleurs sociaux àcréer des filiales de droit privé non sou-mises à la règle de la commande publiqueet de la loi MOP (art. 28) ou qu’il permetla prorogation des marchés de conceptionréalisation (art. 20). Les architectes esti-ment que le projet ne va pas permettre deconstruire mieux et moins cher, mais quesa seule logique est la logique financièrede la promotion immobilière privée.(Communiqué du 15mai2018).Des “livrets citoyens”Le ministère de la cohésion sociale lanceune “consultation citoyenne” sur le thèmede la ville et du territoire de demain. L’ob-jectif est de rédiger des “livrets citoyens”qui guideront les politiques publiques.Clôture le 17juillet 2018.www.contributions-villesterritoires.gouv.fr.Crédit immobilier en EuropeUne étude du Crédit foncier sur le créditimmobilier en Europe confirme que lespays du Nord sont les plus endettés: ilsreprésentent 33% des encours de créditsd’Europe alors qu’ils rassemblent 18% dela population.La France est au 8erang des encours parménage propriétaire avec une moyennede 51691euros. La moyenne européennese situe à 41557euros. Les encours de cré-dit immobilier ont progressé de +4% enun an (en 2017). La hausse est plus forte enFrance (+6%), les encours y atteignant984milliards fin 2017.(Communiqué du 15mai2018).Baisse des ventes de logementsneufsLa FPI a indiqué que les ventes de loge-ments neufs au 1ertrimestre 2018 étaienten repli de -10,2% par rapport au 1er tri-mestre 2017. Le repli est particulièrementaccentué pour les ventes en bloc (-19,3%)en raison d’une baisse conjoncturelle et dela réorganisation du secteur HLM.Les ventes au détail reculent de -9,4%,tant pour les investisseurs (-7,4%) quepour les accédants (-11,4%).Quant aux mises en vente, elles diminuentde -14% et tout particulièrement dans leszones tendues (-56% à Lyon, -50% en Ile-de-France et dans les Alpes).(Communiqué du 17 mai 2018).