dimanche 1 juin 2025

JURIShebdo Immobilier n° 747 du 24 décembre 2018

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 747 du 24 décembre 2018
Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Action en résiliation. Formalités du commandement
/ Bail prolongé plus de 12 ans : fixation du loyer à la valeur locative
Droit de propriété : Action en bornage : impossible en cas de limite naturelle
Urbanisme : Autorisation d’urbanisme et défrichement
Vente d’immeubles : VEFA : résolution pour inexécution
Contrat de résidence : Résiliation d’un contrat
– 4 – Actualité –
Parlementaires en mission / Réinventons nos coeurs de ville
– 5 – Interview –
Éric Allouche (ERA) : “il faut faire évoluer le statut d’agent commercial”
– 6 – Au Parlement –
Le projet de loi justice voté à l’Assemblée
Proposition de loi sur le logement
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Barème des rémunérations saisissables
– 8 – Au Parlement –
Retour du PLF à l’Assemblée
Financement de la sécurité sociale
Projet : réforme des pourvois en cassation

jugé>Le bail commercial qui se prolonge pen-dant plus de 12 ans échappe au plafonne-ment rappelle la cour d’appel de Paris (12déc. 2018, p.2).>L’action en bornage ne peut être exercéesi les fonds sont séparés par une limite natu-relle (Civ. 3e, 13 déc. 2018, p.2).déclaré>“Il faut faire évoluer le statut d’agent com-mercial” indique le directeur exécutif duréseau Era, Éric Allouche (lire son interviewp.5).publié>Le barème des rémunérations saisissable aété publié (p.7).>L’ICC du 3etrimestre 2018 est en haussede +3,77% en un an (p.5).missionnés>Les députés Mickaël Nogal et GuillaumeVuilletet sont investis d’une mission, l’un surles agences immobilières, et l’autre sur l’ha-bitat indigne (p.4).projeté>Le régime des pourvois en cassation pour-rait faire l’objet d’une réforme (p.8).>Les travaux de changements de fenêtresreviennent dans le champ du crédit d’impôtde transition énergétique (p.8).nommé>Frédéric Sanchezest nommé président duFonds national des aides à la pierre (p.7).débattu>Le projet de loi sur la réforme de la justi-ce a été voté par les députés mais il suscitede vives réactions. La CMP n’a pu parvenirà un accord et les avocats appellent à mani-fester pour s’opposer au texte (p.6).Voisinage et procédureUn arrêt de la Cour de cassation relatif au bornage rappelleque lorsque les terrains sont séparés par une limite naturelle,l’action au bornage ne peut être exercée. La jurisprudenceavait déjà formulé cette règle pour des propriétés séparéespar un cours d’eau. Elle le réaffirme pour des terrains séparéspar une falaise. Les contentieux de voisinage sont sourceinépuisable de jurisprudence. Un facteur de simplification procé-durale pourrait venir, lorsque la réforme sera parvenue à son ter-me, de l’adoption de la loi sur la justice (p.5). C’est un exempleproposé par le député Jean Terlier précisément dans le domainedes conflits de voisinage. Il relève que l’action en bornage relèvedu tribunal d’instance mais que l’action en revendication de pro-priété suppose de saisir le tribunal de grande instance. Avec laprochaine fusion du TI et du TGI dans un nouveau tribunal judi-ciaire, l’erreur de saisine du justiciable qui ne maîtriserait pas cet-te distinction aurait moins de conséquence néfaste pour l’obten-tion rapide d’une décision. Une autre réforme pourrait aussi avoirdes conséquences pratiques importantes en matière de procédure,c'est celle du pourvoi en cassation. La garde des sceaux a installéle 20décembre une commission de réflexion sur les pourvois encassation, sous la présidence de l’ancien ministre de la justice,Henri Nallet. L’idée d’un filtrage des pourvois est évoquée.Le statut des agents commerciaux reste un sujet de préoccupa-tion pour les agences immobilières et le réseau ERA formule despropositions pour le faire évoluer. Le directeur exécutif du réseausouligne que ce statut est utile car il correspond bien à la situationde l’agence immobilière elle-même: sa rémunération est forte-ment dépendante de la réalisation de la transaction. Mais l’exi-gence d’indépendance entre l’agent immobilier et l’agent com-mercial est parfois excessive et peu susciter des risques de requali-fication. ERA propose donc de faire évoluer le statut des agentscommerciaux, pour le cas particulier du secteur immobilier.Il reste à en convaincre les parlementaires et à trouver le bon vec-teur législatif. Une piste pourrait venir du Sénat. En effet, certainssénateurs qui se sont émus de la censure, pour des raisons de for-me, d’une vingtaine d’articles de la loi Élan par le Conseil consti-tutionnel, ont répliqué en rédigeant une proposition de loi relativeau logement qui reprend ces articles. Dans l’immédiat, le calen-drier législatif est bousculé par les annonces du pouvoir exécutifqui cherche à calmer en urgence les revendications sociales, ce quiimpose d’ajuster le projet de loi de finances pour 2019 avant la finde l’année. La trêve de Noël sera donc la bienvenue et nous voussouhaitons donc un très joyeux Noël. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 74724 DECEMBRE 2018ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Action en résiliation. Formalités du commande-ment / Bail prolongé plus de 12 ans: fixation du loyer à la valeur loca-tiveDroit de propriété: Action en bornage: impossible en cas de limitenaturelleUrbanisme: Autorisation d’urbanisme et défrichementVente d’immeubles: VEFA: résolution pour inexécutionContrat de résidence : Résiliation d’un contrat- 4 -Actualité-Parlementaires en mission / Réinventons nos cœurs de ville- 5 -Interview-Éric Allouche (ERA): “il faut faire évoluer le statut d’agent commercial”- 6 -Au Parlement-Le projet de loi justice voté à l’AssembléeProposition de loi sur le logement- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Barème des rémunérations saisissables- 8 -Au Parlement-Retour du PLF à l’AssembléeFinancement de la sécurité socialeProjet: réforme des pourvois en cassationSOMMAIREEDITORIALLa rédaction de Jurishebdovous souhaite un très joyeux Noël
24décembre 20182JURIShebdoimmobilierllBAUXCOMMERCIAUX- PROPRIÉTÉBaux commerciauxAction en résiliation. Formalitésdu commandement(CA Paris, Pôle 1, ch. 3, 12décembre2018,n°18/10301)Un locataire invoquait en appel la nullité del'assignation qui avait conduit son bailleur àobtenir en référé le constat de la résiliationdu bail. Il se fondait sur les formalitésrequises par les articles655 et suivants ducode de procédure civile. Mais la cour d'ap-pel rejette sa demande:« L'assignation a été délivrée à l'encontrede la SARL C. le 12février2018. La significa-tion indique que l'huissier a vérifié que ledomicile était certain par la présence d'uneenseigne et la confirmation faite par le voi-sinage. Elle précise que les formalités del'avis de passage et de l'envoi de la copie del'acte par courrier du 13février2018 ont étérespectées, mentions qui font foi jusqu'àinscription de faux.Si la SARL C. justifie que ses locaux ont faitl'objet d'un sinistre par incendie le 16jan-vier 2018, pour autant son adresse n'avaitpas pour autant changé, et elle ne justifiepas que son bailleur ait été informé d'untransfert de son siège pour ce motif ouqu'elle ait fait le nécessaire auprès des ser-vices postaux pour que son courrier soitadressé au domicile de son représentant outout autre lieu.Il s'ensuit que la nullité invoquée de l'assi-gnation et de l'ordonnance de référé n'estpas fondée ».La cour rejette également les demandes dedélais de paiement, le locataire n'ayant passaisi le juge dans le délai d'un mois suivantl'envoi du commandement et, son établis-sement restant fermé, ne justifiant pas com-ment assurer le respect d'un échéancier.Observations:Le locataire échoue àdémontrer la nullité de l'assignation. L'in-occupation des locaux en raison de l'incen-die pouvait expliquer son absence àl'époque de la délivrance de l'acte mais ilavait négligé de faire suivre son courrier,ou d'indiquer une autre adresse à sonbailleur. Celui-ci était donc fondé à pour-suivre la délivrance des actes aux lieuxloués.Dans un autre arrêt relatif aux formalitésrequises selon les articles656 et suiv. duCPC, la Cour de cassation a précisé quelorsque l'huissier remet copie d'un acte enmairie, le dépôt d'un avis de passage etl'envoi d'une lettre simple sont exigés àpeine de nullité, ainsi que la mention deces formalités dans l'original de l'acte (Civ.2e, 10février 1975).Bail prolongé plus de 12 ans:fixation du loyer à la valeur locative(CA Paris, Pôle 5, ch. 3, 12décembre2018,n°17/05014)Un bailleur et un locataire étaient en litigesur le montant du loyer de renouvellementdu bail, portant sur un local commercial àFontainebleau. La cour d'appel juge que,par l'effet de la prolongation du bail pen-dant plus de 12 ans, le plafonnement duloyer n'est pas applicable:« La cour constate que le bail a été conclupour une durée de 9 années à compter du1eroctobre 1991; qu'il a été donné congépar acte d'huissier en date du 21janvier2004 pour le 3janvier 2004. Il s'ensuit quelebail s'est poursuivi par tacite prolongationpendant plus de 12 ans de sorte que leloyer doit être fixé à la valeur locative parapplication de l'alinéa 3 de l'article L 145-34du code de commerce ».Un autre point de litige visait la TVA. Lelocataire soutenait que le bail ne mention-nant pas l'assujettissement à la TVA, le loyerdevait être considéré comme incluant laTVA qui n'est pas due en sus. Le bailleurrétorquait que le locataire avait payé pen-dant plusieurs années la TVA sans la contes-ter. La cour rejette l'argument du preneur;« Le bail ne comporte aucune stipulationrelative à la TVA. La SCI L. justifie avoir optéauprès de l'administration fiscale en 1999pour l'assujettissement du bail (loyer etcharges) à la TVA. […]Le bail est soumis au statut des baux com-merciaux. […] La TVA s'applique donc auloyer et charges du bail en sa totalité ».Observations:1. Sur le loyer de renouvel-lement. Si le bail à renouveler a duré plusde 12 ans par l'effet de sa tacite prolonga-tion, il échappe au plafonnement (art. L145-34 al. 3 du code de commerce). LaCour de cassation, à propos d'une deman-de de QPC, a fait observer que cette règlen'opère à l'évidence aucune discriminationentre les preneurs à bail commercial qui,tous, peuvent demander à l'expiration deleur bail d'une durée contractuelle de 9ans, son renouvellement et ainsi ne paslaisser le bail se proroger tacitement plusde 12 ans (Cass. Civ. 5 oct. 2010).Il incombe donc au locataire d'être vigilantet de demander le renouvellement de sonbail avant l'échéance de 12 ans, afin debénéficier, le cas échéant du plafonne-ment du loyer.2. Sur l'assujettissement du bail à la TVA, lajurisprudence est souvent plus stricte quele présent arrêt. il a été jugé que cet assu-jettissement doit être prévu par le bail,que le loyer y soit assujetti dès l'origine ouque le bailleur se réserve la faculté d'opterpour ce régime en cours de contrat (Paris,28mai 2003). Ou encore; si les impôts,comme accessoires du loyer sont, pour lesprestations de location, compris dans l'as-siette de calcul de TVA, ladite taxe dont lesbailleurs sont légalement redevables nepeut être répercutée par ceux-ci que si lebail le prévoit expressément (Paris 14avril2010). Un autre arrêt toutefois, plussouple, indique que le preneur est rede-vable de la TVA lorsque le bail stipule qu'ilest tenu de rembourser au bailleur tous lesimpôts, contributions, patentes, taxes etautres relatifs au commerce exploité (Civ.3e, 17janvier 1979).A retenir:Le bail qui s'est tacitement pro-longé plus de 12 ans échappe au plafonne-ment.Droit de propriétéAction en bornage: impossibleen cas de limite naturelle(Civ. 3e, 13décembre2018, n°1091 FS-P+B+I,rejet, pourvoi n°17-31270)Des propriétaires avaient engagé uneaction en bornage mais la cour d'appelavait rejeté leur demande au motif qu'il n'yavait pas lieu à bornage car les fondsétaient séparés par une falaise, constituantune limite naturelle infranchissable sansmoyen technique approprié.La Cour de cassation valide cette décision:« Mais attendu qu’ayant retenu à bon droitque l’action en bornage ne peut être exer-cée lorsque des fonds sont séparés par unelimite naturelle et constaté que la parcelle [...] était séparée des parcelles [...] parune falaise dessinant une limite non seule-ment naturelle mais encore infranchissablesans moyens techniques appropriés, la courd’appel en a exactement déduit que l’ac-tion n’était pas fondée ».Le pourvoi est rejeté.Observations:En l'espèce, la cour d'appelJURISPRUDENCE 3,12 millions d’euros: c’est lemontant que la Française des jeuxdoit verser à la Fondation dupatrimoine.(Arrêté du 13décembre 2018,J.O. du 15 déc. 26).Chiffres
avait relevé que sous l'action en bornagese dissimulait une action en revendicationde propriété liée à l'intérêt financierconstituant en la location du terrain surlequel avait été implantée une grandeantenne au bord de la falaise. L'action enbornage est prévue par l'article 646 ducode civil et permet à tout propriétaired'obliger son voisin au bornage de leurspropriétés contiguës. Mais la jurisprudencea depuis longtemps indiqué que l'actionne peut être exercée alors que les fondssont séparés par une limite naturelle, com-me un ruisseau (Civ. 3e, 11décembre 1901).Elle le confirme dans cette nouvelle déci-sion à propos d'une falaise. Rappelons parailleurs que l'action en bornage est distinc-te de l'action en revendication de proprié-té. Il en résulte que l'accord des parties surla délimitation des fonds n'implique pas àlui seul leur accord sur la propriété des par-celles litigieuses (Civ. 3e, 27novembre2002).A retenir:L'action en bornage ne peutêtre exercée si les fonds sont séparés parune limite naturelle.UrbanismeAutorisation d'urbanisme et dedéfrichement(CE, 5eet 6echambres, n°400311,413655,société Clairsienne, 17décembre2018)Une association avait exercé un recoursd'une part contre l'autorisation accordée àdeux sociétés (F et C) de construire à Cibou-re un ensemble de logements et de com-merces et d'autre part contre les deux auto-risations de défrichement qui lui étaientassociées, accordées à l'une d'entre elles(société F). S'agissant du permis de construi-re, le tribunal administratif l'avait annulépar une décision rendue en premier et der-nier ressort. Le tribunal avait par ailleursannulé les autorisations de défrichement.Mais son jugement était ici susceptible d'ap-pel. La CAA avait annulé le jugement etrejeté la demande d'annulation des autori-sations de défrichement.Devant le Conseil d’État, il se posait d'abordla question de la recevabilité du recours dela société F contre la décision du TA quiavait annulé les autorisations de défriche-ment. Le Conseil d’État approuve la courd'appel d'avoir admis la recevabilité de l'ap-pel. Il juge que l'autorisation de construireétait subordonnée à l'autorisation de défri-chement et que celle-ci doit être préalable(art. L 425-6 du code de l'urbanisme). L'arrêtindique que, si la société F était seule titu-laire des autorisations de défrichement, ladélivrance de ces autorisations condition-nait celle du permis de construire sollicitépar la société C, qu'ainsi l'annulation par leTA des autorisations de défrichement préju-diciait aux droits de la société C, par suite, laCAA de Bordeaux n'avait pas commis d'er-reur de droit en regardant comme rece-vable l'appel de la société dirigé contre lejugement annulant les autorisations dedéfrichement.Le juge avait ensuite considéré que le pré-fet avait dispensé le projet d'étude d'impacten se fondant sur le fait que le terrain d'as-siette était situé en site inscrit et en zone deprotection du patrimoine architectural etpaysager. Le Conseil d’État valide égale-ment cet argument.La décision d'autorisation de défrichementcomportait en contrepartie une obligationde contribuer au financement d'opérationde reboisement par le versement d'uneindemnité au Fonds stratégique de la forêtet du bois. Décision également validée, fon-dée sur l'article L 341-6 du code forestier.Le TA avait annulé le permis de construirepar suite de l'annulation de l'autorisationde défrichement. Celle-ci étant annulée, lefondement de l'annulation du permis étaitremis en cause. Mais, jugeant l'affaire aufond, le Conseil d’État valide l'annulationdu permis de construire faute d'étude d'im-pact et en raison du défaut de respect de laZPPAUP.L'opération nécessitait de défricher 3,5ha.« Considérant qu’en retenant qu’une étuded’impact aurait être réalisée en applica-tion des articles L. 122-1 et R. 122-3 du codede l’environnement au vu de l’artificialisa-tion de la majeure partie du terrain d’as-siette, de son exposition au risque sismiqueet de son inclusion dans le périmètre d’unsite inscrit et d’une ZPPAUP, de la présenced’espèces hygrophiles au-delà de la ripisylvequi suggère d’importantes quantités d’eaupouvant constituer une zone humide, del’augmentation du trafic routier d’environmille véhicules par jour et des nuisancessonores associées qui résulteraient du pro-jet, le tribunal n’a pas commis d’erreur dedroit ».Le recours est donc rejeté et l'autorisationd'urbanisme reste annulée.Observations:Cette décision montre la dif-ficulté de coordination entre une autorisa-tion d'urbanisme et une autorisation dedéfrichement. Il illustre diverses règles.- L'autorisation de défrichement doit êtreobtenue avant l'autorisation d'urbanisme(art. L 425-6 du code de l'urbanisme).- L'autorisation de défrichement peut êtresubordonnée à la réalisation de compensa-tion. Il peut s'agir de financement directd'activité de reboisement ou de contribu-tion au Fonds stratégique de la forêt et dubois, comme en l'espèce (art. L 341-6 ducode forestier).- L'artificialisation de la majeure partied'un terrain de 3,5 hectares peut justifier laréalisation d'une étude d'impact (art. L122-1 du code de l'environnement). L'ap-préciation étant laissée à l'appréciationsouveraine du juge, sous réserve d'uncontrôle de dénaturation.Vente d'immeublesVente en l'état futur d'achève-ment. Résolution pour inexécution(CA Paris, Pôle 4, ch. 1, 30novembre 2018,n°16/05348)Une société avait conclu des contrats devente (VEFA) en vue de la construction d'unvillage de vacances en Indre-et-Loire. Laquasi-totalité des appels de fonds avaientété réglés mais la société avait fait l'objetd'une procédure collective.Le litige comportait de nombreux aspects.Outre la question de la prescription, onretiendra les aspects de la résolution ducontrat, de ses conséquences sur le contratde prêt puis sur la responsabilité du notaireet de l'architecte.1. Sur la prescription, la cour d'appel admetd'abord que la prescription étant désormaisde 5 ans, depuis la loi de 2008, elle n'étaitpas acquise. Elle court à compter du jour l'acquéreur aurait savoir que la SCI nelivrerait pas les biens.2. La cour prononce la résolution de la vente.« Dès lors qu'il est constant que les ouvragessont demeurés inachevés après interruptiondéfinitive du chantier en mars2009, le juge-ment entrepris doit être confirmé, ainsi quele demande notamment le liquidateur de laSCI les Gaudinelles, pour avoir prononcé larésolution des ventes litigieuses pour non-respect de l'obligation de délivrance. […]La résolution entraînant la disparition rétro-active du contrat de vente, celui-ci est censén'avoir jamais été conclu, alors que la loi dis-pose que l'offre de prêt est toujours accep-tée sous la condition résolutoire de la non-conclusion de contrat pour lequel le prêt estdemandé.3. Tous les contrats de prêt accessoires auxventes immobilières litigieuses seront doncrésolusde plein droit, dans la mesure les24décembre 20183JURIShebdoimmobilierllURBANISME- VENTEJURISPRUDENCE
24décembre 20184JURIShebdoimmobilierllappelants le demandent. […]En raison de l'effet rétroactif attaché à l'an-nulation de la vente, celle-ci était réputéen'avoir jamais été conclue, de sorte quedoit être appliquée l'annulation de pleindroit prévue par la loi.Pour chaque contrat de prêt annulé et autitre des restitutions, l'emprunteur doitrembourser le capital prêté dans la mesure il a été versé, sous déduction des intérêtset frais afférents au seul contrat de prêt.Toutefois, les primes ou cotisations d'assu-rance payées par l'emprunteur en raison deson adhésion à un contrat d'assuranceautre que le contrat de prêt et que le prê-teur n'a pas conservées ne sont pas resti-tuables par celui-ci. C'est pourquoi le prê-teur ne doit pas les restituer ».4. La cour reconnaît ensuite la responsabi-lité du notairepour ne pas avoir suffisam-ment vérifié la garantie d'achèvement. Ils'agissait d'une garantie intrinsèque insuffi-samment justifiée, notamment car l'assiet-te foncière était acquise par un bail àconstruction qui prévoyait sa résolution aucas de manquement du preneur à son obli-gation d'achever les travaux dans un cer-tain délai (art. R 261-18 du CCH). Le finan-cement de la SCI était en partie assuré parun prêt à court terme consenti par unagent de change.5. Par ailleurs, la cour reconnaît en partie laresponsabilité de l'architectepour avoirdélivré des attestations relatives à l'étatd'avancement des lots privatifs, qui étaientsurévaluées, ces attestations ayant détermi- la remise des fonds par les acquéreurs,ceux-ci ayant été trompés sur l'état d'avan-cement de la construction.Observations:Voici donc un exemple derésolution d'une série de contrats de venteen l'état futur d'achèvement pour non-respect de l'obligation de délivrance. Ladécision est fondée sur la règle généraledu code civil suivant laquelle « Si le ven-deur manque à faire la délivrance dans letemps convenu entre les parties, l'acqué-reur pourra, à son choix, demander larésolution de la vente, ou sa mise en pos-session, si le retard ne vient que du fait duvendeur»(art. 1610). L'arrêt prononce enconséquence la résolution des contrats deprêts contractés pour le financement duprix d'achat et reconnaît la responsabilité:- du notaire pour ne pas avoir vérifié suffi-samment la réalité de la garantie intrin-sèque,- de l'architecte pour avoir délivré abusive-ment des attestations d'avancement destravaux.ACTUALITÉJURISPRUDENCE❘◗Le cabinet d’avocats Racine(CarolSantoni) a conseillé le fonds Real I.Slors de la cession d’un immeuble de3000m2à Paris, rue de Provence, àDTZ Investors pour le compte d’un ins-titutionnel. DTZ Investors étaitconseillé par Clifford ChanceavecFrançois Bonteilpour les aspects juri-diques et Alexandre Lagarriguepourles aspects fiscaux.❘◗Sofidy a été cédé à Tikehau Capital.Dans cette opération, Sofidy et sesactionnaires étaient conseillés par lecabinet Paul Hastingsavec OlivierDeren(aspects corporate et contrac-tuels) et Stéphane Henry (droit social).Le cabinet Cleary Gottlieb(Pierre-YvesChabert pour les aspects corporate)conseillait Tikehau Capital.❘◗Clifford Chance(François Bonteilsurles aspects juridiques et AlexandreLagarriguepour la fiscalité) a conseilléAEW Ciloger pour acquérir l’immeublede bureaux Thiers Lafayette à Lyon Part-Dieu (13800 m2).❘◗LPA-CGR(Alexae Fournier-de Faÿsurles aspects de financement) a assistéBarings Real Estate pour l’acquisitiondu portefeuille “Pasco” rassemblant90000m2d’entrepôts logistiques àSavigny-le-Temple et Réau.Acteursreproduction interdite sans autorisationAGENDA24 janvier 2019(8h15 - 14 h,Paris, 8e). “2019-2020. L’immobi-lier dans un monde de fractureCroissance, valorisation,liqui-dité: quelles perspectives pourl’immobilier? Une matinée pros-pective organisée par l’IEIFTél: 0144826373.Courriel: elisabeth.folliard@ieif.frRésiliation d’un contrat de rési-denceUne association gérant un logement foyerdemandait la résiliation du contrat concluavec un résident pour défaut de paie-ment de redevances. La cour d’appel refuse de constater la rési-liation du contrat par application de laclause résolutoire au motif que le résidentn’avait pas réceptionné la lettre recom-mandée avec AR et n’avait pas été la reti-rer à la Poste.L’arrêt indique qu'en l’absence de remiseeffective à son destinataire, la clause n’apu produire ses effets.Cependant, la cour juge que le défaut depaiement constitue un manquement gra-ve à l’obligation première du résident quijustifie que la résiliation du contrat derésidence soit prononcée.Quant aux délais de paiement, la courjuge ne pouvoir en accorder, faute pour lerésident de les avoir sollicités et au motifque si l’article 24 V de la loi du 6juillet1989 permet au juge d’accorder d’officedes délais de paiement, cette règle n’estpas applicable aux contrats de résidences.(CA Paris, Pôle 4, ch. 4, 27novembre2018,n°16/24553)Rappelons que la garantie intrinsèque aété supprimée pour les biens à usage d'ha-bitation ou mixtes, par le décret du25mars 2016. Frais de saisieLe montant maximum des frais bancairesafférents à une saisie administrative à tiersdétenteur notifiée par un comptablepublic et perçu par les établissements decrédit est fixé à 100TTC. (Décret n°2018-1118 du 10 déc. 2018, J.O. du 12,. 22). Parlementaires en missionDeux députés ont été chargés d’une mis-sion temporaire. La mission de MickaëlNogala pour objet les évolutions dumodèle des agences immobilières; cellede Guillaume Vuilletetvise la formulationde propositions permettant de lutter effi-cacement contre l'habitat indigne.(Décret du 10 décembre 2018, J.O. du 11décembre, 43 et 44).Transformation de bureaux enlogementsAfin d’inciter à la transformation desbureaux en logements, Paris Ile-deFranceCaptiale Économique et la Maison de l’ar-chitecture en Ile-de-France lancent un prixinternational de la transformation debureaux en logements. Dossiers àremettre d’ici le 1erfévrier àinscription@bureaux-logements.com. Laremise des prix aura lieu le 16 mai 2019. Réinventons nos cœurs de villePour accompagner les collectivités dans leprogramme “action cœur de ville”, lesministres Jacqueline Gourault, Julien Denor-mandie et Sébastien Lecornu ont lancé unappel projets “réinventons nos cœurs de vil-le” à l’attention de 222 territoires du pro-gramme Action Cœur de Ville. La liste desvilles retenues sera arrêtée en mars. Unerencontre sur l’innovation urbaine aura lieule 19mars2019 à la Cité de l’architecture àlaquelle les 222 maires seront conviés.(Communiqué du 17décembre 2018).
24décembre 20185JURIShebdoimmobilierllIndices de loyers ICC: l’indice du coût de laconstruction du 3etrimestre 2018s’établit à 1733. il en résulte unehausse de +3,77% en un an+7,77 % en 3 ans et de+15,38 % en 9 ans. ILC: l’indice des loyers commer-ciaux du 3etrimestre est de 113,45,soit une variation de +2,41% en un an+4,68 % en 3 ans et de+12,09 % en 9 ans. ILAT: Quant à l’indice des loyers desactivités tertiaires, il atteint 112,74, soitune progression de +2,16% en un an+4,41 % en 3 ans et de+12,90 % en 9 ans.(Publications Insee du 19décembre2018).ChiffresDIRECTEUREXÉCUTIFD’ERAEric Allouche: ”Il faut faire évoluerle statut d’agent commercial”Le directeur exécutif du réseau Era se félicite de la protection du titre d’agent immo-bilier par la loi Elan, mais il estime qu’il faut aller plus loin dans l’organisation de laprofession, notamment en réformant le statut d’agent commercial.INTERVIEW>La loi Élan vient protéger le titred’agent immobilier. Un point positif?E.A.: “Un certain nombre de profession-nels utilisent des appellations un peu “exo-tiques” comme celle de “chasseur d’appar-tements”. Cela introduit des confusionspréjudiciables tant pour le consommateurque le professionnel. La protection qu’as-sure désormais la loi du titre d’agentimmobilier est un beau succès pour le pré-sident de la FNAIM, Jean-Marc Torrollion,et pour notre profession. Il va falloir com-muniquer pour le faire savoir.”>Quel regard portez-vous sur le rôle duCNTGI?E.A.: “Ce conseil ne doit pas être unechambre d’enregistrement. Il doit être uneinstance de dialogue et d’échanges ainsiqu’un organe de contrôle et de proposi-tions.Je pense par exemple au statut des agentscommerciaux. Il s’agit d’un excellent statutcar il correspond à la réalité du métier: demême que le chiffre d’affaires de l’agentimmobilier dépend du nombre de sesventes, la rémunération du négociateur estliée à la réalisation de la transaction. Maisil faut le faire évoluer car il est régi par laloi de 1991 qui s’applique à tous les agentscommerciaux. Or le métier de négociateurrelève aussi des exigences particulières dela loi Hoguet. L’agent commercial ne peutdonc pas être totalement indépendantpuisqu’il est tout de même sous la respon-sabilité de l’agent immobilier dont il est lepréposé à travers l’attestation qui lui per-met d’exercer.”>Vous souhaiteriez donc un statut spéci-fique de l’agent commercial?E.A.: “Il serait en effet plus clair d’avoirun statut qui reconnaisse la spécificité del’agent commercial dans l’immobilier etcela éviterait certains risques de requalifi-cation. Il faut donner de la cohérence à cestatut, par exemple pour permettre àl’agent commercial qui le souhaite expres-sément, d’appliquer les méthodes del’agent immobilier qu’il représente, sansque cela remette en question son indépen-dance.”>C’est un sujet à transmettre au députéMickaël Nogal, investi d’une mission survotre profession…E.A.: “En effet. Il faut aussi aller au-delàde la seule protection du titre et veiller aurespect des obligations de formation descollaborateurs; il faudrait également réflé-chir à encadrer l’activité territoriale du col-laborateur: un agent immobilier ne peutsatisfaire efficacement le client qui l’a man-daté que sur une zone identifiée qu’ilconnaît. Quelle est la cohérence d’un agentimmobilier qui a des collaborateurs quiagissent pour son compte à l’autre bout dela France? Si un agent commercial est lais- à lui-même le client est lésé. Aux États-Unis, les négociateurs sont généralementindépendants mais ils agissent toujourssous le couvert d’un professionnel situédans leur zone d’activité, ce qui donne unecohérence. En France, il faut aussi que leclient puisse bénéficier des compétencesd’un agent immobilier local car l’agentcommercial ne peut légalement lui délivreraucun conseil juridique ni rédiger aucunacte. La situation est donc embrouillée,lèse le consommateur et crée une concur-rence déloyale qui devrait être éclaircie.”>Estimez-vous que la loi Élan permet unmeilleur équilibre des relations loca-tives?E.A.: “La loi Duflot avait déséquilibré lesrelations locatives, la loi Élan atteint unmeilleur équilibre. Tout ce qui va dans lesens d’une suppression de lourdeurs (com-me la clause manuscrite de la caution) ouapporte de la souplesse (le bail numérique)va dans le bon sens. Mais le plafonnementdes loyers est une aberration car il n’estpas une solution répondant au problème etne tient pas compte de la réalité du mar-ché: si un bailleur ne peut plus avoir unerentabilité suffisante, iln‘investira plus. On nepeut pallier à l’insuffi-sance de l’offre par desmesures qui, de fait, larestreigne. Il faut être incitatif et non coer-citif.ll faudrait voir comment promouvoir l’in-vestissement immobilier en zone tendues,et le CNTGI pourrait prendre part à cetteréflexion. Si la rentabilité est insuffisanteparce que le bailleur accepte un loyer pla-fonné, pourquoi ne pas lui accorder unavantage fiscal en contrepartie ?”>L’incitation fiscale pour l’achat de loge-ments anciens à rénover dans le centre-ville va dans ce sens?E.A.: “C’est un bon dispositif qui va dansle sens de l’incitation. De façon plus géné-rale, plus que des mesures ponctuelles,c’est un état d’esprit qu’il convient d’adop-ter à l’égard de celui qui est pourvoyeur delogements: il faut faire preuve d’empathieà son égard.”>La copropriété va être réformée parordonnance. Qu’en attendez-vous?E.A.: “La mise en place de règles diffé-rentes selon la taille des syndicats decopropriétaires peut par exemple être unebonne piste de réforme, pour éviter la lour-deur de gestion des petites copropriétés.
24décembre 20186JURIShebdoimmobilierllSuite des débats sur la loi justice le22novembre avec l’article 14qui concerneles injonctions de payer. Antoine Savignatcritique le choix de créer une juridictionnationale pour les ordonnances d’injonc-tion de payer. Ugo Bernalicis demande lasuppression de l’article critiquant aussil’idée de faire traiter les injonctions de façonsemi-automatique et la faculté de rendreune décision sans audience (amendementn°135). Nicole Belloubet rétorque que laprocédure est déjà sans audience puisque lejuge se limite à examiner la demande ducréancier, sans audition des parties. Le butde l’article est de centraliser dans un lieuunique le traitement de cette procédure noncontradictoire. Mais si une partie conteste,la procédure sera rapatriée dans une juridic-tion de proximité. S’il s’agit simplement dedemander des délais de paiement, cettedemande sera traitée par la juridictionALASSEMBLÉEDÉBATSLoi justice votée à l’AssembléeLa loi sur la réforme de la justice suscite de vifs débats. Si elle a été adoptée par lesdéputés, la commission mixte paritaire n’est pas parvenue à un accord. Les avocatsappellent à manifester pour obtenir une modification du texte.Mais il faut éviter de multiplier les stratesd’organisation. Je suis par ailleurs opposéau recours aux ordonnances car cela nousprive de débats.”>Faut-il aller vers un ordre profession-nel?E.A.: “Peu importe le nom, mais il faut sedoter d’une organisation permettant d’in-tervenir efficacement. Avec le code dedéontologie, nous disposons d’un outiltrès précieux. Il faut le mettre en œuvre etappliquer des sanctions. Il en résultera unbénéfice tant pour le consommateur que leprofessionnel.”>Le rapprochement des syndicats pro-fessionnels est-il une piste à explorer?E.A.: “Cette idée va dans le bon sens. LaFNAIM a un rôle majeur à ce sujet avec lesautres organisations comme le SNPI etl’UNIS. Je pense qu’il est utile de transcen-der le côté employeur et employé pouraller vers une organisation puissante.Étant très attaché au dialogue, je suisconvaincu qu’il ne faut pas avoir peur deporter des projets communs car nousavons des intérêts communs”.Proposition de loi logementJean-Pierre Grand a déposé au Sénat uneproposition portant diverses dispositionsrelatives au logement et à l’urbanisme. Ilreprend tous les articles de la loi Elan quiont été censurés par le Conseil constitu-tionnel pour des raisons de pure forme(voir Jurishebdo du 19novembre). Le textecontient 18 articles (proposition n°136 du16novembre 2018).nationale. Les amendements de suppres-sion ont été rejetés et l’article 14 a été voté.L’article 15, explique Élise Fajgeles, autorisele Gouvernement à légiférer par ordonnancepour simplifier les procédures d’urgence.Ilvise aussi à traiter ces procédures de façondématérialisée. Il a été voté.Publicité des jugementsL’article 16vise les mesures de protectionjudiciaire, l’article 17concerne les tutelles.Ils ont été votés. Les articles suivantsconcernent le droit de la famille.L’article 19tend à rendre gratuitement dis-ponibles les décisions de justice pour tous.Jean-Michel Mis s’en félicite tout en souli-gnant la nécessaire protection des donnéespersonnelles. Il a été complété par le vote del’amendement n°1425 qui prévoit d’occul-ter également le nom des magistrats qui ontrendu la décision, pour éviter le profilagedes décisions en fonction de la personnalitédu magistrat. Vote avec avis favorable de laministre. L’article 19 a été adopté.Pierre Morel à l’Huissier a proposé le réta-blissement de l’article 19 quaterintroduitpar le Sénat qui donnait compétence aux tri-bunaux de commerce pour traiter des litigesrelatifs aux baux commerciaux si les partiesrelèvent de la compétence habituelle de cestribunaux. Mais il n’a pas été suivi, l’articleest resté supprimé.(AN débats, 22novembre, 2eséance).Justice administrativeL’article 24qui vise la justice administrativepermet aux juges des référés précontractuelset contractuels de statuer en formation collé-giale. La rapporteure, Laetitia Avia, indiqueque la collégialité sera particulièrement utileen matière de contentieux complexe, notam-ment pour la commande publique. L’articlea été voté, en dépit des réserves de SébastienHuygue qui observe que le référé est uneprocédure d’urgence qui ne statue pas aufond et que la collégialité serait plus utilepour prendre une décision au fond.Les articles suivants concernent le droitpénal. L’article 26par exemple permet deporter plainte en ligne.(Débats AN, 22novembre, 3eséance).Suite des débats le 23novembre sur la pré-procédure pénale ainsi que le 3décembre.L’article 42 bisprévoit une représentationobligatoire par avocat devant le Conseild’État ou la chambre criminelle de la Courde cassation. Mais cet article a été supprimé(amendement n°1377). La garde des sceauxindique à cette occasion qu’elle va installerun groupe de travail sur le filtrage au niveaude la Cour de cassation. (Débats AN, 2eséance du 3décembre).L’article 53, examiné le 4décembre, pro-gramme la fusion des tribunaux d’instanceet de grande instance. Antoine Savignatobjecte que si la ministre affirme ne vouloirfermer aucun tribunal, en réalité, le chef dela juridiction aura toute latitude pour procé-der à la fermeture des tribunaux d’instanceà son gré. Crainte partagée par PhilippeGosselin qui redoute une disparition de lajustice de proximité. Marc le Fur critique parailleurs le regroupement des cours d’appel.Jean Lassalle supplie de ne pas fermer lacour d’appel de Pau.Répondant aux multiples inquiétudes expri-mées, la ministre affirme que la carte desTGI sera demain la même que celle d’au-jourd’hui. Elle ajoute que le regroupementdes TI et des TGI en un tribunal judiciaire netend pas à faire des économies mais vise lalisibilité. Les compétences des tribunaux deproximité seront précisées par décret. Ilscomprendront des juges des contentieux dela protection: tutelle, surendettement, crédità la consommation et baux d’habitation. LesTGI continueront à gérer les contentieux demasse (contrats, responsabilité civile, famil-le), mais quelques contentieux techniquesde faible volume seront répartis sur les TGIsuite p. 8
24décembre 20187JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSCabinets ministérielsCulture: Delphine Aboulkerest nom-mée conseillère en charge du patrimoineet de l'architecture au cabinet de FranckRiester. (Arrêté du 11décembre 2018, J.O.du 13 déc. 2018, 78).Logement: les attributions du ministrechargé de la ville et du logement ont étéprécisées par décret. Julien Denormandieest chargé des thèmes suivants: - Au titre de la ville: qualité du logementet de l'habitat et leur insertion dans le tis-su urbain, ainsi que le renouvellementurbain, politique en faveur des quartiersdéfavorisés des zones urbaines- Au titre du logement: logement social,accès au logement, relations locatives,aides au logement, réhabilitation et amé-lioration de l'habitat.(Décret n°2018-1147 du 13décembre 2018,J.O. du 14 déc. 52).Administration centraleDHUP: Jean-Baptiste Butlen est nommésous-directeur de l'aménagement durable,au sein de la direction de l'habitat, de l'ur-banisme et des paysage. (Arrêté du11décembre 2018, J.O. du 13 déc. 60).MagistratureCour de cassation: Sonia Lion, XavierSerrier, Olivier Violeau et Carine Dudit sontnommés conseillers référendaires. (Décretdu 10 décembre 2018, J.O. du 12 déc. 60).Cours d’appel: sont nommés présidentsde chambre de cour d'appel: Bruno Mar-celin (Riom) et Liliane Valko (Papeete).(Décret du 10 déc. 2018, J.O. du 12, 68).Conseil d’État: Olivier Yeznikian estnommé conseiller d’État. (Décret du 12décembre 2018, J.O. du 13 déc. 61).En régionYves-Marie Renaudest nommé secrétairegénéral pour les affaires régionales deMayotte. (Arrêté du 11décembre 2018, J.O.du 13 déc. 59).Organismes publicsANAH: Roselyne Conan, directrice géné-rale de l'Agence nationale pour l'informa-tion sur le logement, est nommée adminis-tratrice de l'ANAH. (Arrêté du 28 novembre2018, J.O. du 16 déc. 53).FNAP: Frédéric Sanchez, président deRouen Métropole Normandie, est nomméprésident du conseil d'administration duFonds national des aides à la pierre. (Arrêtédu 12 décembre 2018, J.O. du 16 déc. 54).Au fil du J.O.Antennes-relais de radiotélépho-nie mobileL’article R 421-9 du code de l'urbanisme estcomplété pour étendre le régime de ladéclaration préalable aux installationsd'antennes-relais de téléphonie mobile età leurs locaux ou installations techniques.L'extension vise les projets hors des sec-teurs protégés. Il concerne les projets dontla surface de plancher est comprise entre 5et 20 m2.(Décret n°2018-1123 du 10 déc. 2018 relatif àl'extension du régime de la déclaration préa-lable aux projets d'installation d'antennes-relais de radiotéléphonie mobile et à leurslocaux ou installations techniques au titre ducode de l'urbanisme, J.O. du 12 déc., 42) Publicité des documents admi-nistratifsDans la liste des documents qui peuventêtre rendus publics sans faire l'objet d'ano-nymisation figurent notamment les docu-ments nécessaires à l'information du publicrelatifs aux conditions d'organisation etd'exercice des professions réglementées etdes activités professionnelles soumises à laréglementation, notamment celles rela-tives à l'exercice des professions de notai-re, avocat, huissier de justice et architecte.(Décret n°2018-1117 du 10 décembre 2018relatif aux catégories de documents adminis-tratifs pouvant être rendus publics sans fairel'objet d'un processus d'anonymisation, J.O.du 12 déc. 17). Secret des affairesA noter parmi les dispositions du décret du11décembre 2018, relatif à la protectiondu secret des affaires, un article relatif à lacommunication des jugements: une ver-sion non confidentielle de la décision, danslaquelle sont occultées les informationscouvertes par le secret des affaires, peutêtre remise aux tiers et mise à la disposi-tion du public sous forme électronique(art. R 153-10 du code de commerce).(Décret n°2018-1126, J.O. du 13 déc. 2018,n°13).Barème des rémunérations sai-sissablesLe nouveau barème des rémunérations sai-sissables résulte du tableau ci-contre, ilentre en vigueur le 1erjanvier 2019.Les seuils sont majorés de 1470 par per-sonne à charge.(Décret n°2018-1156 du 14décembre 2018révisant le barème des saisies et cessions desrémunérations, J.O. du 16 déc. n°8).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi747UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.Tranche de rémunéra-tionFraction saisissable3830Un vingtième>3830 et 7480Un dixième>7480 et 11150Un cinquième>11150 et 14800Un quart>14800 et 18450Un tiers>18450 et 22170Deux tiers>22170Totalité
24décembre 20188JURIShebdoimmobilierlldes départements qui en comportent plu-sieurs. La carte des cours d’appel ne sera pasmodifiée. La ministre ajoute que la proximi- est renforcée car certaines matières serontrattachées aux actuels tribunaux d’instancecomme le contentieux familial post-divorce.Jean Terlier prend l’exemple d’un conflit devoisinage: le requérant peut saisir le TI pourun bornage ou le TGI pour une revendica-tion de propriété. S’il se trompe de tribunalil risque de perdre un an de procédure alorsqu’avec le nouveau tribunal judiciaire, il évi-tera cet écueil.Philippe Gosselin observe que la liste descontentieux qui pourront être réservés à cer-tains tribunaux est importante, elle compor-te par exemple les délits du code de l’envi-ronnement ou du code de l’urbanisme.(Débats AN, 4décembre, 2eséance).Spécialisation des coursd’appelAprès de longs débats, l’article 53 a été votéle 5décembre (2e séance).L’article 54prévoit la spécialisation de coursd’appel dans 5 régions. Il a été modifié(amendement n°1316) pour revenir au texteinitial: l’expérimentation sera pratiquéedans 2 régions. L’article a été voté.(Débats AN, 4décembre, 2eséance).Le 11décembre les députés ont examiné l’ar-ticle 55qui programme une ordonnancepour fusionner les TI et les TGI. La ministreconteste tout démantèlement du servicepublic de la justice et tout autant une déshu-manisation de la justice. L’article a été voté.(Débats AN, 11décembre, 2eséance).L’ensemble du texte a été voté par 88 voixcontre 83.Le débat s’est poursuivi avec l’examen duprojet de loi organique qui vise le statut desmagistrats. Il a été voté.(Débats AN, 11décembre, 3eséance).Echec de la CMPDeux commissions mixtes paritaires se sontréunies le 13décembre sur les deux textes,mais n’ont pas pu parvenir à un accord. Enmatière civile, la question du maillage terri-torial et de la proximité des juridictions oul’extension de la tentative obligatoire derésolution amiable des litiges avant de saisirle juge ont cristallisé les oppositions entre lesdeux assemblées. Le texte est donc renvoyéà la commission des lois de l’Assembléepour une nouvelle lecture.Financement de la sécuritésocialeLors de l’examen du projet de loi de finan-cement de la sécurité sociale à l’Assembléele 26novembre, le ministre Gérald Darma-nin souligne les améliorations apportées autexte en évoquant notamment sur amende-ment de ThomasMesnier relatif à l’exonéra-tion de CSG et de CRDS sur les revenus ducapital des personnes affiliées à un régimede sécurité sociale d’un autre Etat membrede l’Union européenne.(Débats AN, 26novembre, 2eséance).Retour du PLF à l’AssembléeLes députés ont repris le 17décembre l’exa-men du projet de loi de finances pour 2019.Bruno Le Maire indique que les mesuresd’urgence qui ont été décidées (notammentl’exonération de charges et d’impôts sur uneprime, jusqu’à 1000€, versée entre le11décembre et le 31mars2019 et l’annula-tion de la hausse de la CSG pour les retraitésmodestes) représentent 10,3milliards d’eu-ros pour 2019.Le rapporteur Joël Giraud indique que laCMP n’a pu parvenir à un accord le12décembre. La commission de l’Assem-blée a proposé de modifier l’imposition desrevenus de source française pour les non-résidents, fixant un taux progressif, 20% et30%.Éric Woerth observe que les mesures annon-cées ne sont pas compensées par des baissesde dépenses publiques.(Débats AN 17décembre, 1eséance).Les députés ont supprimé un article votépar le Sénat et qui prévoyait l’extensiond’une exonération de plus-value immobilièreJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. 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Le taux serait de15% et l’aide limitée à 100 par fenêtre.(Communiqué du 18décembre 2018).Le Sénat observe que la mesure a été pro-posée d’abord par les sénateurs.en faveur du logement social aux cessionsopérées en faveur des organismes de fonciersolidaire créés par ordonnance en 2016(amendement n°847 supprimant l’article 16quater A). A été rétabli l’article 16 quinquiesqui aug-mente de 60% à 70% la part des plus-valuesqui doit être distribuée pour permettre auxSIIC debénéficier d’une exonération d’im-pôt sur les sociétés (vote de l’amendementn°848).Un nouveau débat a eu lieu sur l’ISF et l’IFI.Valérie Lacroute a proposé d’exonérer d’IFIla résidence principale, mais sans succès(rejet de l’amendement 1336), le texte relatifà l’IFI a été rétabli dans sa version initiale(amendement n°849). A suivre.(Débats AN 17décembre, 2eséance).Information fiscaleLes services de Bercy mettent en place au1erjanvier 2019 un numéro d’appel nonsurtaxé d’information pour les contri-buables sur le prélèvement à la source.Tél. 0 809 401 401(Communiqué du 17décembre 2018)suite de la p. 6EN BREF