mercredi 30 juillet 2025

JURIShebdo Immobilier n° 752 du 11 février 2019

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Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Assurance dommages-ouvrage : Condition de la réception tacite
Étendue de la garantie de l’assureur
Architecte : Décès de l’architecte. Transmission de sa Responsabilité aux héritiers ?
Construction de maison individuelle : Résiliation unilatérale du contrat. Droit de rétractation
Locations de tourisme : Obligations imposées aux plates-formes
Urbanisme : Démolition d’office irrégulière. Procédure d’indemnisation
– 4 – Au Parlement –
La loi justice à l’Assemblée
– 5 – Marchés –
Marché de l’investissement : consolidation en 2019
Vente de foncier en hausse pour l’EPF d’Ile-de-France
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Commission supérieur de codification : pérennisée
Proposition de loi sur les immeubles abandonnés
– 8 – Au Parlement –
La loi Pacte au Sénat
Construction de logements / Biodiversité

jugé>La réceptiontacite peut intervenir mêmesi l’immeuble n’est pas achevé (Civ. 3e,30janvier 2019, p.2).>Un contrat d’assurancepeut limiter la garan-tie en se référant à un procédé spécifiqued’aménagement qui constitue l’activité mêmedu constructeur (Civ. 3e, 30janvier 2019, p.2).>Les héritiers de l’architectepeuvent être tenusdes conséquences de l’exécution du contrat parle de cujus (Civ. 3e, 30janvier 2019, p.3).>Faute de notification d’un avenant au contratde construction, le délai de rétractationnecourt pas (Civ. 3e, 30janvier 2019, p.3).>La Cour de cassation rejette une demandede QPC portant sur l’article L 324-2-1 ducode du tourisme, posée par Airbnb(Civ. 3e,31janvier 2019, p.3).répondu>Le Gouvernement ne prévoit pas a prioritde réformer la réglementation acoustiquemais la question pourrait être abordée dansle cadre de la refonte du CCH (voir p.6).dénoncé>Le “scandale de la décennale est dénon- par les sénateurs qui évoquent le problè-me de défaillance des assurances situéeshors de la zone d’influence des directiveseuropéennes. Les sénateurs invitent leministre à trouver une solution (p.8).programmé>Le projet de loi Pacte comporte une habi-litation à légiférer par ordonnance pourréformer le droit des sûretéset notammentles sûretés réelles immobilières (p.8).formulé>Préférez “bâti immobilier modélisé” àbuilding information management”, préco-nise la Commission d’enrichissement de lalangue française. (p.7).Le contrôle des meublésde tourismeLa Cour de cassation était saisie d’une question prioritaire deconstitutionnalité par deux sociétés (Airbnb France et WinduGMBH) dans des termes identiques. Les sociétés contestaient laconstitutionnalité de l’article L 324-2-1 du code du tourisme quiédicte des obligations spécifiques à l’encontre des intermédiaires demeublés de tourisme : informer le loueur de ses obligations dedéclaration ou d’autorisation préalables, recueillir une déclarationsur l’honneur attestant du respect de ces obligations, faire appa-raître le numéro de déclaration du logement, veiller à ce que lelogement ne soit pas loué plus de 120 jours par an et informer lacommune, à sa demande, du logement loué au-delà de 120 jourspar an. Mais la Cour de cassation refuse de transmettre la questionau Conseil constitutionnel (p. 3).La décision commence par donner une précision de procédure. Lajuridiction saisie avait reformulé la question du demandeur. La Courde cassation précise que le juge n’a pas à modifier l’objet et la por-tée de la question. L’arrêt considère que la Cour est saisie et se pro-nonce sur le renvoi de la QPC telle qu’elle a été soulevée dans lemémoire distinct produit devant la juridiction qui la lui a transmise.Les juges du fond sont donc invités à ne pas faire trop de zèle!Sur le fond, la décision rappelle les objectifs qui ont conduit le légis-lateur à édicter des contraintes envers les intermédiaires; luttecontre la pénurie de logements locatifs, régulation des dysfonc-tionnements du marché et elle admet qu’il s’agit d’objectifs d’inté-rêt général. Mais elle observe qu'il n’existe pas de rupture caracté-risée de l’égalité devant les charges publiques car ces contraintess’imposent à toute personne qui se livre, contre rémunération, à lamise en location d’un tel logement, par une activité d‘entremise oude négociation ou par la mise à disposition d’une plateforme numé-rique. En cette matière, la législation n’est pas encore stabilisée; laCour de cassation a récemment (lire Jurishebdo du 28janvier) trans-mis au Conseil constitutionnel une QPC concernant la constitution-nalité des articles L 651-4, L 651-6 et L 651-7 du CCH accordant auxagents du service communal le droit de visiter des logements, sansautorisation judiciaire. Le Conseil n’a pas encore publié la date desa réponse.Le Conseil constitutionnel est par ailleurs saisi d’une autre question,qui vise les baux d’habitation et qui porte sur l’article 22 al. 7 de laloi du 6juillet 1989. Cet alinéa sanctionne le bailleur qui ne restituepas le dépôt de garantie dans le délai légal en lui infligeant unesanction de 10% du loyer mensuel pour chaque période mensuellecommencée en retard. Le Conseil constitutionnel doit rendre sadécision ce 12février. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 75211 FEVRIER 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Assurance dommages-ouvrage: Condition de la réception taciteÉtendue de la garantie de l’assureurArchitecte: Décès de l’architecte. Transmission de sa Responsabilitéaux héritiers?Construction de maison individuelle: Résiliation unilatérale ducontrat. Droit de rétractationLocations de tourisme: Obligations imposées aux plates-formesUrbanisme: Démolition d’office irrégulière. Procédure d’indemnisa-tion- 4 -Au Parlement-La loi justice à l’Assemblée- 5 -Marchés-Marché de l’investissement: consolidation en 2019Vente de foncier en hausse pour l’EPF d’Ile-de-France- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Commission supérieur de codification: pérenniséeProposition de loi sur les immeubles abandonnés- 8 -Au Parlement-La loi Pacte au SénatConstruction de logements / BiodiversitéSOMMAIREEDITORIAL
11 février 20192JURIShebdoimmobilierllASSURANCE- ARCHITECTEAssurance dommages-ouvragesConditions de la réception tacite(Civ. 3e, 30janvier 2019, n°50, FS-P+B+I, cas-sation, pourvoi n°18-10197)Un maître d'ouvrage avait commandé destravaux de terrassement et de gros-oeuvrepour relier deux bâtiments. Il avait engagéla responsabilité de l'entreprise en raison dedésordres. La cour d'appel avait jugé que « la récep-tion tacite par l’entrée dans les lieux ou laprise de possession et le paiement du prixdes travaux de construction de l’ouvrageexige la preuve que le maître de l’ouvrage aaffirmé sa volonté non équivoque de lerecevoir » et considéré que les conditions deréception tacite n'étaient pas réunies carrien ne permettait d'affirmer qu'en payantla dernière facture de l'entreprise, le maîtred'ouvrage avait, de manière non équi-voque, accepté les travaux de gros-oeuvre.Cette décision est cassée au visa de l'article1792-6 du code civil:« Qu’en statuant ainsi, alors que l’achève-ment de la totalité de l’ouvrage n’est pasune condition de la prise de possession d’unlot et de sa réception et que le paiement del’intégralité des travaux d’un lot et sa prisede possession par le maître de l’ouvragevalent présomption de réception tacite, lacour d’appel a violé le texte susvisé ».Observations:Faute de réception expres-se, les juges sont conduits à apprécier si lemaître d'ouvrage a pu accepter les travauxde façon tacite, ce qui fait courir les délaisde garantie. La Cour de cassation a déjàjugé que la prise de possession des lieux nesuffit pas à caractériser une volonté nonéquivoque d'accepter les travaux (Civ. 3e,4octobre 1989). Par ailleurs le fait depayer intégralement les travaux ne peutcaractériser la réception tacite (Civ. 3e,30septembre 1998). À l’inverse si le maîtred'ouvrage prend possession des ouvrageset les accepte sans réserve, n'en contestantque le prix, la réception est caractérisée(Civ. 3e, 16juillet 1987).Dans cette nouvelle affaire, il y avait paie-ment intégral des travaux et prise de pos-session. La Cour de cassation juge que celavaut présomption de réception tacite,même si les travaux ne sont pas achevés.Cet arrêt conforte une jurisprudence anté-rieure qui avait jugé qu'ajoute à la loi unecondition qu'elle ne comporte pas l'arrêtqui affirme que la réception ne peut inter-venir qu'une fois l'immeuble achevé (Civ.3e, 11février 1998).A retenir:La réception tacite peut interve-nir même si l'ouvrage n'est pas achevé.Étendue de la garantie de l'assu-reur(Civ. 3e, 30janvier 2019, n°52, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°17-31121)Une entreprise était assurée au titre de l'ac-tivité « contractant général, unique loca-teur d’ouvrage avec le maître de l’ouvrage,dans le cadre de l’aménagement decombles et greniers selon le procédé Har-nois, assumant la maîtrise d’œuvre deconception et d’exécution et tout ou partiede l’exécution des travaux ». À la suite d'in-filtrations d'eaux pluviales sur une maisonpour laquelle elle avait effectué des travauxde surélévation avec aménagement descombles, l'entreprise avait assigné son assu-reur en garantie.Or la cour d'appel avait rejeté le recours aumotif que les parties avaient entendu limi-ter la garantie au cas du recours au procédéHarnois. L'auteur du pourvoi estimait quecette limitation, en subordonnant la garan-tie au recours à ce procédé qui constituaitune modalité particulière de l'activitéd'aménagement de combles, faisait échecaux règles d'ordre public sur l'assurance deresponsabilité obligatoire en matière deconstruction. Mais la Cour de cassation n'apas retenu cet argument: « Mais attendu qu’ayant relevé que le pro-cédé Harnois permettait d’aménager lescombles et d’effectuer une surélévation dela toiture afin de rendre utilisable l’espaceexistant entre la couverture et les plafondsconsidéré a priori comme perdu par sup-pression d’une multitude des barres de fer-mettes en bois ou métalliques, créant unvolume libre à toute circulation et accessibleà toute forme d’aménagement, la surfacesupplémentaire ainsi constituée pouvantêtre aménagée en pièces d’habitation, lacour d’appel a exactement retenu qu’auregard de la réalisation de ce type de tra-vaux, conformément à des techniques par-ticulières nécessitant des compétences spé-cifiques que l’entrepreneur était supposédétenir à la date de la souscription de soncontrat d’assurance, les parties avaiententendu limiter la garantie de l’assureur ensorte que le recours au procédé Harnoiscontenu dans la clause relative à l’objet ducontrat ne constituait pas une simple moda-lité d’exécution de l’activité déclarée, maiscette activité elle-même ».Le pourvoi est rejeté.Observations:L'entreprise avait bien sous-crit un contrat d'assurance mais celui-ci fai-sait explicitement référence à un procédéparticulier (Harnois) d'aménagement pourlequel elle se prévalait d'une licence. Or,en l'espèce, elle ne prouvait pas avoir misen œuvre ce procédé particulier. L'assuran-ce avait donc dénié sa garantie. La Cour decassation valide sa position restrictive sansy voir d'entorse aux règles d'ordre publicsur l'étendue de l'assurance de responsabi-lité obligatoire.Le constructeur a l'obligation de s'assurer(art. L 111-28 du CCH). Le contrat d'assu-rance doit comporter des garanties équiva-lentes à celles des clauses types du codedes assurances (art. L 111-39 du CCH). Maisil a été jugé que si le contrat d'assurancede responsabilité obligatoire que doitsouscrire le constructeur ne peut compor-ter des clauses et exclusions autres quecelles prévues par l'annexe I de l'article A243-1 du code des assurances, la garantiede l'assureur ne couvre que le secteur d'ac-tivité professionnelle déclarée par leconstructeur (Civ. 1e, 28octobre 1997).D'où l'importance de la clause qui décritl'activité déclarée. Il a été censuré parexemple une clause excluant la garantie encas de recours à des matériaux ou des pro-cédés non traditionnels (Civ. 1e, 7juillet1993, n°91-10071). Le présent arrêt valideune référence à un procédé spécifique.A retenir:Un contrat d'assurance peutlimiter la garantie en se référant à un pro-cédé spécifique d'aménagement quiconstitue l'activité même du constructeur.ArchitecteDécès de l'architecte. Transmis-sion de sa responsabilité aux héri-tiers?(Civ. 3e, 30janvier 2019, n°54, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°18-10941)Pour la consolidation de sa maison, uncouple avait fait appel à un architecte. Enraison de désordres, le couple avait fait dési-gner un expert. Mais à la suite du décès del'architecte, le couple avait assigné ses ayantdroits pour que les opérations d'expertiseleur soient déclarées opposables. Les héri-tiers contestaient la décision, mais la Courde cassation la confirme:« Mais attendu qu’ayant relevé que, si lecontrat de louage d’ouvrage avait été dis-sous par la mort de l’architecte, il avait étéexécuté par Roger Y. avant son décès et quecelui-ci avait été attrait à l’instance pourrépondre des conséquences dommageablesJURISPRUDENCE
de son exécution, la cour d’appel a retenu àbon droit que les consorts Y. en étaienttenus en raison de la transmission des obli-gations du de cujus;D’où il suit que le moyen n’est pas fondé ».Observations:Le contrat de louage d'ou-vrage est dissous par la mort de l'architec-te. Telle est la règle de l'article 1795 ducode civil. Mais l'article 724 prévoit que leshéritiers désignés par la loi sont saisis deplein droit des biens, droits et actions dudéfunt (c'est l'adage "le mort saisit le vif").La transmission aux héritiers du passif dudéfunt ne se limite pas aux dettes desommes d'argent mais s'étend à certainesobligations de faire comme des obligationsde délivrance et de garantie (Civ. 1e, 5mai1987). Le présent arrêt confirme cetterègle.L'auteur du pourvoi soutenait que l'actionétait exclusivement attachée à la personnede l'architecte. Cet argument n'a pas étéadmis par la Cour de cassation qui se réfè-re à l'article 1795. Le contrat était bien dis-sous du fait de la mort de l'architecte maisles conséquences de son exécution subsis-taient et incombaient donc aux héritiers.A retenir:Les héritiers de l'architecte peu-vent être tenus des conséquences de l'exé-cution du contrat par le de cujus.Construction de maison indivi-duelleRésiliation unilatérale ducontrat. Droit de rétractation(Civ. 3e, 30janvier 2019, n°55, FS-P+B+R+I,rejet pourvoi n°17-25952)Mécontents de la réalisation de leur mai-son, des maîtres d'ouvrage avaient pris pos-session de l'immeuble contre le gré duconstructeur en octobre2009, avant l'expi-ration du délai contractuel reporté par ave-nant de 9 mois à 25 mois. Puis, ils avaientrésilié unilatéralement leur contrat et assi-gné le constructeur en indemnisation. L'ar-rêt d'appel avait rejeté leur demande d'an-nulation de l'avenant et les avait condam-nés à payer des pénalités. La Cour de cassa-tion confirme la décision:1. Sur le défaut de notification de l'avenant« Mais attendu, d’une part, que la sanctiondu défaut de notification d’un avenantmodifiant un des éléments visés à l’article L.231-2 du CCH n’est ni la nullité ni l’inoppo-sabilité de cet avenant; que, dans ce cas, ledélai de rétractation ouvert par l’article L.271-1 du même code n’a pas commencé àcourir; qu’ayant relevé que M. et MmeT. nesollicitaient que la nullité de l’avenant pro-rogeant le délai d’exécution des travaux, lacour d’appel n’était pas tenue de procéderà une recherche inopérante ».2. Sur la résiliation unilatérale« Attendu, d’autre part, qu’ayant retenuque M. et MmeT. avaient pris possession del’immeuble contre le gré du constructeuravant la date du délai contractuel de livrai-son puis rompu unilatéralement le contrat,la cour d’appel […] a pu en déduire queM. et MmeT. ne pouvaient réclamer despénalités de retard et a légalement justifiésa décision ».3. Sur les pénalités« Mais attendu qu’ayant relevé que l’article28 du contrat prévoyait, en cas de résiliationunilatérale par le maître d’ouvrage sur lefondement de l’article 1794 du code civil,une indemnité de 10 % calculée sur le soldedu contrat et retenu qu’à la date de résilia-tion, ce solde permettait le calcul de lapénalité, la cour d’appel, qui a constaté queM. et MmeT. contestaient toute créance dece chef de la société Cmagic, n’invoquaientpas la connexité d’éventuelles créances réci-proques et ne réclamaient pas de compen-sation, a pu les condamner à payer au liqui-dateur de la société Cmagic la somme liti-gieuse ».Le pourvoi est rejeté.Observations:L'arrêt est donc favorableau constructeur (qui était en liquidation)mais la formulation laisse entendre que lesmaîtres d'ouvrage auraient pu autrementprésenter leurs demandes. Sur les pénalitéspar exemple, l'arrêt fait application de laclause contractuelle mais relève in fine quele client aurait pu invoquer en compensa-tion des créances réciproques.La décision montre aussi le risque, pour leclient, de prendre possession de l'im-meuble, contre l'avis du constructeur,avant la date prévue pour la livraison. Enl'espèce, l'arrêt en déduit l'impossibilité deréclamer une indemnité de retard.S'agissant enfin de la validité de l'avenantet du droit de rétractation, la jurispruden-ce a déjà statué sur le cas voisin de l'écartentre une promesse de vente et l'acteauthentique. La difficulté est de savoir s'ilfaut rouvrir un droit de rétractation en casde modification du contrat initial. Il peut yavoir droit à ouvrir un nouveau délai derétractation en cas de "modification sub-stantielle". La Cour de cassation a refusél'ouverture d'un nouveau délai pour le casd'une vente d'une maison dans un secteurconstructible alors que le certificat d'urba-nisme obtenu plus tard mentionnait uneparcelle non constructible, car l'acquéreurdestinait le bien à usage d'habitation (Civ.3e, 26septembre 2007, n°06-17187).Pour le contrat de construction, le présentarrêt indique les sanctions de l'absence denotification de l'avenant; le délai derétractation ne court pas. Il ne s'agit ni dela nullité ni de l'inopposabilité de l'ave-nant. Mais l'auteur du pourvoi n'avait pasinvoqué cet argument.A retenir:Faute de notification d'un ave-nant au contrat de construction, le délaide rétractation ne court pas.Locations de tourismeObligations imposées aux plate-formes(Civ. 3e, 31janvier 2019, n°153, FS-DP+B+I,non-lieu à renvoi, n°18-40042)Une société gérant une plateforme numé-rique de mise en location de logement pourde courtes durées était en litige avec la villede Paris. La mairie lui enjoignait de mettreen ligne le numéro d'enregistrement dedéclaration préalable auprès de la commu-ne et, à défaut, lui interdisait de publierl'annonce. La société avait posé une ques-tion préalable de constitutionnalité portantsur l'article L 324-2-1 du code du tourisme.Jugeant la question sans caractère sérieux,la Cour de cassation refuse de la renvoyerau Conseil constitutionnel:« Et attendu que [la question posée] ne pré-sente pas un caractère sérieux dès lors queles obligations prévues par l'article L 324-2-1 du code du tourisme sontjustifiées par unmotif d'intérêt général, la lutte contre lapénurie de logements destinés à la locationet la régulation des dysfonctionnements dumarché, qu'elles s'imposent à toute person-ne qui se livre ou prête son concours contrerémunération, par une activité d'entremiseou de négociation ou par la mise à disposi-tion d'une plateforme numérique, à la miseen location d'un logement soumis à l'articleL 324-1-1 du même code et aux articles L631-7 et suivants du CCH et qu'elles sont enlien direct avec son activité, de sorte qu'iln'en résulte pas de rupture caractérisée del'égalité devant les charges publiques;D'où il suit qu'il n'a pas lieu de la renvoyerau Conseil constitutionnel ».11 février 20193JURIShebdoimmobilierllMAISONINDIVIDUELLE- LOCATIONTOURISTIQUEJURISPRUDENCE
11 février 20194JURIShebdoimmobilierllObservations:La Cour de cassation jugedonc indirectement que l'article L 324-2-1du code du tourisme est conforme à laConstitution.Les exigences imposées aux plateformesde mise en relation des propriétaires etdes touristes sont de plus en plus lourdes.Mais ces obligations poursuivent un butd'intérêt général que rappelle la Cour decassation et elles sont identiques pour tousceux qui exercent cette activité. Il n'y adonc pas de rupture d'égalité devant lescharges publiques.Une décision identique a été fournie à lasociété Airbnb France qui avait posé lamême question (n°18-40043).A retenir:La Cour de cassation rejette uneQPC portant sur l'article L 324-2-1 du codedu tourisme. UrbanismeDémolition d'office irrégulière.Procédure d'indemnisation(CE, 5eet 6echambres, 4février 2019,n°417407)Un maire avait enjoint le 25mai 2009 à unpropriétaire de démolir l'annexe d'uneconstruction lui appartenant et le 16juin2009 en avait démoli d'office une partie. Orle propriétaire avait obtenu l'annulation dela décision et demandait une indemnité de220000euros en réparation de son préjudi-ce. La cour administrative d'appel avaitconfirmé le rejet de sa demande, prononcéen première instance.Elle avait jugé que la demande était irrece-vable au motif que, en raison de l'illégalitéde l'arrêté ayant fait l'objet de l'exécutiond'office, elle aurait être précédée d'uneréclamation ayant fait naître une décisionde l'administration.Le Conseil d’État annule cet arrêt en se fon-dant sur l'article R 421-1 du code de justiceadministrative dans sa version alors appli-cable:« Sauf en matière de travaux publics, la juri-diction ne peut être saisie que par voie derecours formé contre une décision, et ce,dans les deux mois à partir de la notifica-tion ou de la publication de la décisionattaquée ».Or le Conseil d’État juge que « L’actionengagée par les consorts A. devant le tribu-nal administratif tendait à la réparation despréjudices qu’ils estiment avoir subis du faitde travaux de démolition exécutés d’officepar l’administration sur leur propriété. Detels travaux revêtant le caractère de tra-Suite des débats sur la loi justice à l’Assem-blée le 16janvier. L’article 5confie au notai-re, au lieu du juge d’instance, l’établissementd’un acte de notoriété constatant la posses-sion d’état en matière de filiation. Il a étévoté.(AN débats, 16janvier2019, 2eséance).Rôle accru des CAFL’article 6prévoit à titre expérimental deconfirmer aux caisses d’allocations fami-liales (CAF) la tâche de réviser les pensionsalimentaires. Il a suscité de vifs débats, Sté-phane Peu soulignant par exemple que lesCAF ont déjà un rôle accru avec la révisiondes APL tous les trois mois et non plus unefois par an. L’article a été voté le 17janvier.Même vote pour l’article 7qui supprimel’intervention du juge pour homologuer lesmodifications du régime matrimonial et quiconfie cette tâche au notaire.Les articles suivants concernent le droit de lafamille.L’article 10 ter Aqui permet aux huissiersd’accéder aux boîtes aux lettres suivant lesmêmes règles que les facteurs, a été voté.L’article 13tend à dématérialiser les petitslitiges. Ugo Bernalicis émet des critiquesnotamment en ce que cela remet en cause lecaractère public des audiences.Jean Terlier répond que l’objectif est simple-ment de permettre la tenue de procès sansaudience mais uniquement à la demandedes parties. L’amendement de suppression(n°723) a été rejeté.Répondant à Jean-Philippe Nilor, la rappor-teure, Lætitia Avia précise que la procéduredématérialisée ne pourra se tenir qu’à l’ini-tiative des parties et si elles en sont expres-sément d’accord. Si une partie changed’avis, le juge pourra décider de revenir àune procédure physique.Nicole Belloubet ajoute que, pour des litigesde moins de 5000€, cette procédure dématé-rialisée permettra aux parties d’éviter derenoncer à une procédure. L’article 13 a étévoté.Les injonctions de payerL’article 14organisent un traitement déma-térialisé des requêtes en injonction de payerpar un TGI à compétence nationale. Laministre explique que 470000 injonctions depayer sont délivrées chaque année dont 4%font l’objet d’opposition. La délivrance desinjonctions sera centralisée dans la juridic-tion spécialisée. Mais s’il y a opposition, onreviendra au tribunal territorialement com-pétent et au contradictoire.Antoine Savignat indique que la procédurepourra par exemple servir à un bailleur pourobtenir paiement d’un loyer mais qu’il estutile que le litige soit traité localement car lejuge pourra plus aisément repérer si lademande émane d’un marchand de som-meil.Philippe Latombe propose (amendementn°623) que le traitement des oppositionsA L’ASSEMBLÉEDÉBATSLa loi justice à l’AssembléeLes députés ont adapté la loi sur la justice le 23janvier. Le texte suscite des critiquesde fond sur le rôle du juge. Restriction de ses missions et possible déshumanisationde la procédure judiciaire.reproduction interdite sans autorisationJURISPRUDENCEvaux publics, la demande devait être regar-dée comme présentée « en matière de tra-vaux publics » au sens des dispositions pré-citées ».Observations:Le maire avait agi sur lefondement de l'article L511-1 du CCH rela-tif aux édifices menaçant ruine. Mais laprocédure avait été jugée irrégulière. Or,l'article R421-1 du CJA, alors applicable,prévoit que la juridiction ne peut être sai-sie que par recours contre une décision,sauf en matière de travaux publics.Selon cet arrêt, l'action présentée en répa-ration des préjudices résultant de la démo-lition exécutée par l'administration sur lapropriété du demandeur doit être regar-dée comme présentée "en matière de tra-vaux publics". Il n'y a pas lieu en consé-quence d'exiger que l'action soit précédéed'une réclamation faisant naître une déci-sion de l'administration.Précisons que l'article R 421-1 du CJA a étémodifié par décret du 2novembre 2016.La nouvelle rédaction a supprimé l'excep-tion relative aux travaux publics et ajouteque si l'action tend au paiement d'unesomme d'argent "elle n'est recevablequ'après l'intervention de la décision prisepar l'administration sur une demandepréalablement formée devant elle". Leprésent arrêt est donc d'une portée limitéeaux requêtes enregistrées avant le 1erjan-vier 2017.
11 février 20195JURIShebdoimmobilierllLOIJUSTICEMarché de l’investissement:consolidation en 2019Avec 33milliards d’euros investis en 2018,le marché de l’investissement d’immobilierd’entreprise en France occupe la 3eplaceen Europe. Bien qu’en recul de -10%, leRoyaume-Uni conserve sa place denuméro1 avec 66milliards. L’Allemagnefigure en 2eplace avec 61,5milliards.En France, le secteur du bureau est prédo-minant: il occupe 23milliards d’euros (enhausse de 15%). L’Ile-de-France représentel’essentiel du marché (près de 20milliards),dont près de la moitié pour Paris (9,5mil-liards).BNP Paribas Real Estate souligne un appé-tit croissant pour les actifs non-core. Lestaux restent bas à 3,25% à Paris QCA et3,8% en première couronne.En régions, la croissance de l’investisse-ment en bureau atteint un tiers à 3 mil-liards d’euros. Le premier marché régionalest celui de Lyon (1milliard) suivi de Lille(500millions).Le 2esecteur d’investissement est celui ducommerce. Avec 4,4milliards d’euros, ilprogresse de 10%, dont un quart pour lecentre-ville parisien. Les taux de rende-MARCHÉSconcernant les délais de paiement et lesautres motifs soient traités de la mêmemanière: par la juridiction territoriale et nonpar la nouvelle juridiction nationale(contrairement à ce que prévoyait le texteinitial). Il a été voté avec accord de laministre et l’article 14 a été adopté.(AN débats, 17janvier2019, 1eséance).L’article 19, adopté en l’état, est relatif à lapublicité des décisions de justice. L’article 21facilite le recours à des magis-trats honoraires dans les juridictions admi-nistratives. Voté.Les articles 26et suivants concernent la pro-cédure pénale.(AN débats, 17janvier2019, 2eséance).Le nouveau tribunal judiciaireL’article 53prévoit la fusion des TI et desTGI dans un tribunal judiciaire. PhilippeGosselin redoute que cette mesure à termefasse disparaître des points d’accès à la jus-tice. De même, Jeanine Dubié estime quecette réforme se traduira inévitablement parune réforme de la carte judiciaire. LætitiaAvia conteste cette analyse et rétorque quela fusion permettra une meilleure lisibilitédu système. Il n’y aura plus à se demanders’il faut saisir le TI ou le TGI. Par ailleurs, laloi institue un juge du contentieux de la pro-tection qui gérera les tutelles, les baux, lesurendettement.La garde des sceaux réaffirme qu’elle ne fer-mera aucun tribunal.Les juges du contentieux de la protectiongéreront dans les actuels TI les contentieuxdes tutelles, baux d’habitation, crédit à laconsommation, surendettement et, selon lesterritoires, les contentieux familiaux post-divorce. Ensuite, la loi nouvelle simplifie lemode de saisine des juridictions et permet-tra d’y procéder par voie numérique. Enfin,dans chaque tribunal il y aura un accueilphysique unique du justiciable. Le TGIdeviendra le tribunal judiciaire et le TIdeviendra le tribunal de proximité.Enfin, dans les départements qui ont plu-sieurs TGI, il sera expérimenté une spéciali-sation des tribunaux, pour les contentieuxcomplexes de faible volume. Elle pourraporter par exemple sur les contentieux liésaux banques, aux effets de commerce, à l’en-vironnement, aux transports et aux droitsd’enregistrement. Jean-Philippe Nilor suggère de revenir àment prime sont en baisse pouvantatteindre 2,5%. Dans les retail-parks, ilssont autour de 4,5%Le secteur logistique occupe 2,5milliardsd’euros avec 8 opérations de plus de100millions d’euros. Ce marché est soute-nu par la croissance du commerce en ligne(+15% en 2018). Les taux de rendementsont en baisse à 4,75%.BNP Paribas Real Estate souligne parailleurs un intérêt croissant pour le secteurrésidentiel et une forte reprise de l’investis-sement dans le secteur hôtelier (1,6mil-liard en 2018) qui a quasiment doublé enun an.Pour 2019, Laurent Boucher (président deBNP Paribas Real Estate Advisory France)estime que le marché devrait se situer àenviron 30milliards, en consolidation parrapport au pic de l’an dernier.(Communiqué du 4février 2019).Ventes de foncier en hausse pourl’EPF d’Ile-de-FranceLe nombre de logements générés par lavente de foncier par l’établissement publicfoncier d’Ile-de-France a atteint 7140 loge-ments en 2018. Un volume record, en pro-gression de 10% par rapport à 2017 (6300logements). La part de logements sociauxest de 42%.Les acquisitions sont également en hausse;atteignant 440millions d’euros (+20%).Les secteurs prioritaires sont les sites des vil-lages olympiques de 2024 et les opérationsde requalification des quartiers anciensdégradés de Clichy, Grigny et, pour 2019,de Mantes-la-Jolie. Le président de l’EPF,Geoffroy Didier souligne vouloir luttercontre la spéculation immobilière autourdes gares du grand Paris et sauver d’im-menses copropriétés dégradées.(Communiqué du 1erfévrier 2019).l’appellation de tribunal de première instan-ce, mais son amendement (n°686) a été reje-té. L’article 53 a été voté.Même vote pour les articles suivants.L’article 55habilite le Gouvernement à légi-férer par ordonnance pour tirer les consé-quences de la réorganisation judiciairevisant à fusionner les tribunaux d’instance etde grande instance. Il a été voté.Les articles de la loi organique ont ensuiteété rapidement votés.(AN débats, 17janvier2019, 3eséance).Explications de vote le 23janvier; Jean Ter-lier (LaREM) approuve l’évolution du textesur les injonctions de payer : les oppositionsqu’elles portent sur le fond ou sur les délaisde paiement feront l’objet d’un débat contra-dictoire devant le tribunal territorialementcompétent. Philippe Gosselin redoute unedisparition de certains tribunaux.Cécile Untermaier se dit favorable à la créa-tion du guichet unique, mais craint que laréorganisation judiciaire se fasse désormaissans les parlementaires. Elle regrette l’absen-ce de dispositions permettant de faciliterl’exécution des jugements.L’ensemble du texte de loi a été voté, ainsique la loi organique.(AN débats, 23janvier2019, 1eséance).❘◗Clifford Chancea conseillé AEW lorsde la cession à Liberty Management dela SAS Spazio détenant 36500 m2debureaux à Nanterre.François Bonteils’occupait des aspectsjuridiques et Alexandre Lagarrigue desaspects fiscaux.❘◗A Nantes, Nicolas Palosrejoint ledépartement fiscal du cabinet CornetVincent Ségurel, comme avocat direc-teur.Acteurs
11 février 20196JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations15janv. 2019ANn°1622Laurence Vane-unebrock-MialonLaREM, AllierAides à la rénovationCohésion des territoiresL'Etat a mis en place diverses aides à la rénovation comme le dispositif “Louerabordable”. La loi Elan a étendu le bénéfice de la déduction fiscale aux locationsde logements en zone C si le bailleur fait des travaux subventionnés par l'Anahet que la convention avec l'agence porte sur une location sociale ou très socialepour 9 ans. La déduction est de 50% des revenus bruts et le plafond de déficitimputable pour les contribuables utilisant le dispositif "Louer abordable" passede 10700 à 15300. La mesure s'applique depuis le 1erjanvier 2019.15janv. 2019ANn°10180Gilles Lurton,Les RépublicainsIlle-et-VilaineIsolation acoustiqueCohésion des territoiresLa réglementation acoustique dans les logementsrésulte de l'arrêté du 30juin 1999. Cette régle-mentation minimale peut être dépassée dans lecadre de labels. Il est peu opportun de renforcerla réglementation dans un contexte de simplifica-tion. Mais dans le cadre de la refonte du CCH parordonnance, des discussions auront lieu avec lesprofessionnels pour fixer les niveaux d'exigencesd'isolation acoustique.Le député estimait insuff-isant le niveau actuel d'exi-gence réglementaire pourl'acoustique.15janv. 2019ANn°13285Guy Teissier,Les Républicains,Bouches-du-RhôneCession des biens de l'Etat. Droit de prioritéCohésion des territoiresLa cession d'un bien de l'Etat n'ouvre le droit depriorité au profit des communes et EPCI titulairesdu droit de préemption urbain que si la désaffec-tation à l'utilisation du service public a été con-sacrée et son déclassement prononcé. La cessiond'un bien à une autre personne publique n'estdonc pas soumise au droit de priorité.Réf. de textes: lecturecombinée des articles L240-1 et L 240 -2 ducode de l'urbanisme.15janv. 2019ANn°13857Émilie Bonnivard,Les Républicains,SavoieAnnulation des docu-ments d'urbanismeCohésion des territoiresLa loi permet d'éviter les effets négatifs de l'annulation d'un document d'ur-banisme: le juge peut surseoir à statuer pour permettre à la commune derégulariser si l'illégalité est régularisable. Le juge peut aussi prononcer uneannulation partielle. Ce mécanisme est utilisable pour toute disposition divisi-ble. Par ailleurs l'omission d'une formalité obligatoire n'entraîne l'annulationdu document que si cette irrégularité a eu une influence sur le sens de ladécision.17janv. 2019Sénatn°4833Serge BabaryLes Républicains,Indre-et-LoireSuppression du PTZ enzone ruraleEconomieLe PTZ est prorogé en zone A et B1 pour encourager la production de loge-ments en zones tendues. En zones B2 et C pour 2018 et 2019, le PTZ y a étéconservé mais avec une quotité de prêt réduite à 20%. Dans ces zones, l'en-jeu est davantage la remise sur le marché de logements rénovés. C'estpourquoi le Gouvernement a introduit un nouveau dispositif d'aide à l'in-vestissement locatif dans les centres-villes dégradés ou dans les communes enORT.17janv. 2019Sénatn°7232Annick Billon,UC, VendéePermis de faireCohésion des territoiresLa première ordonnance du 30octobre 2018 favorisant les projets de con-struction et l'innovation doit être suivie d'une deuxième ordonnanceréécrivant le CCH. Elle permet de mettre en œuvre des projets de construc-tion par des résultats équivalents aux dispositions constructives auxquelles ilest dérogé. Mais les solutions d'effet équivalent ne peuvent en aucun casaboutir à une baisse de la performance que l'application de la réglementa-tion en vigueur permet d'atteindre. Il n'y aura donc pas de baisse de la qual-ité de performance énergétique. De plus, la non-performance énergétiquepeut être motif d'impropriété à destination. Le contrôle prévu par l'ordon-nance est aussi renforcé par rapport au droit commun. Le projet reste soumisau contrôle régalien des règles de construction. Enfin, le processus estsécurisé par les régimes d'assurance.17janv. 2019Sénatn°7630Jean-Louis Mas-son,NI, MoselleConséquence du défautde déclaration d'ouver-ture de chantierCohésion des territoiresLors de l’ouverture du chantier, le bénéficiaire dupermis doit adresser au maire une déclarationd'ouverture de chantier. Le maire transmet unexemplaire à l'autorité qui a délivré le permis etau préfet. Le code de l'urbanisme ne prévoit pasde sanction en cas de défaut de déclaration. Cettedéclaration permet à l'administration de con-naître le début du chantier, de contrôler lestravaux par les droits de visite et de communica-tion (art. L 461-1 du code de l'urbanisme).Le sénateur déploraitl’absence fréquente dedépôt de telles déclara-tions.22janv. 2019ANn°13431Jean-ChristopheLagarde,UDI, Seine-Saint-DenisAvenir du CEREMAÉcologieLe Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilitéet l'aménagement (Cerema) créé en 2014 participe aux efforts de réductiondes dépenses publiques. La subvention dont il bénéficie en 2018 est quasi-ment stable (-0,6%). Le Gouvernement privilégie une relation partenarialeentre la future Agence nationale de cohésion des territoires et le Ceremaavec un conventionnement pluriannuel.
11 février 20197JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSAUSÉNATCabinets ministérielsPersonnes handicapées: Jean-Chris-tophe Canlerest nommé chef de cabinet,conseiller accompagnement des parcoursauprès de Sophie Cluzel. (Arrêté du 25jan-vier 2019, J.O. du 30janvier, n°32).Écologie: Cyril Forget est nommé direc-teur adjoint du cabinet de François deRugy, en remplacement de ThomasLesueur. (Arrêté du 29janvier 2019, J.O. du1erfévrier, n°53).Premier ministre: Nicole Da Costaestnommée conseillère technique culture etcommunication au cabinet d'Édouard Phi-lippe. (Arrêté du 1erfévrier 2019, J.O. du2février, n°42).PréfetsÉric Spitzest nommé préfet des Pyrénées-Atlantiques. (Décret du 30janvier 2019, J.O.du 31janvier, n°93).Organismes publicsAMF: la composition du collège de l'Au-torité des marchés financiers dont RobertOPHELE est le président, a été fixée par avispublié au J.O. du 29janvier 2019 (n°98).CNIL: Marie-Laure Denisest nomméeprésidente de la Commission nationale del'informatique et des libertés. Anne Debetet Christian Kert sont nommés membresde la CNIL. (Décrets du 31janvier, J.O. du1erfévrier, n°51 et52, décret du 1erfévrier,J.O. du 2février, n°40).Conventions collectivesPersonnels des huissiers de justice: il estenvisagé l'extension de l’avenant n°64 du27novembre 2018 relatif à la grille dessalaires.(Avis publié au J.O. du 2février n°98). VocabulaireVoici des exemples de termes préconiséspar la Commission d'enrichissement de lalangue française en matière d’urbanisme: (J.O. du 29janvier 2019, n°83).Commission supérieure de codi-fication: pérenniséeLe décret du 12septembre 1989 relatif à laCommission supérieure de codificationprévoyait une date d'expiration de la com-mission au 28février 2019. L'article 12-1créé en 2014 qui insérait cette échéanceest abrogé. La Commission a donc désor-mais une existence pérenne et n'est plussoumise à la règle de caducité au terme de5 ans que prévoit l'article R 133-2 du codedes relations entre le public et l'adminis-tration. En effet, cette règle ne s'appliquepas aux commissions créées par la loi, cequi est le cas de la Commission supérieurede codification (loi du 3 août 2018).(Décret n°2019-60 du 30janvier 2019, J.O.du 1erfévrier, n°1). Grand débatJean-Paul Bailly, Nadia Bellaoui, Guy Cani-vet, Isabelle Falque-Pierrotin et Pascal Per-rineau sont nommés membres du collègedes garants du grand débat national.(Décret n°2019-61 du 31janvier 2019, J.O.du 1erfévrier 2019, n°2)Catastrophe naturelle Deux arrêtés portant reconnaissance del'état de l'état de catastrophe naturelleont été publiés: - l’un du 24décembre 2018 concerne desinondations et coulées de boues en 2018,- l’autre du 26décembre 2018 vise despériodes de sécheresse de 2017.(J.O. du 30janvier 2019, n°21 et22).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi752UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.Terme recommandéÉquivalent étrangeradministrateur de bâtiimmobilier modélisé(BIM), gestionnaire debâti modéliséBIM managerbâti immobilier modéli- (BIM), bâti modélisébuilding informationmanagement (BIM)bâtiment autonomeself-sufficient buildingbâtiment intelligentsmart buildingimmotiquebuilding automationsystem,facility roboticsrenouvellement urbainurban renewalrénovation urbaineurban regenerationImmeubles abandonnésJacques Mézard a déposé au Sénat le 23 jan-vier 2019 une proposition de loi pour facili-ter l’expropriation d’immeubles en étatmanifeste d’abandon. Le sénateur considèreque la procédure actuelle qui figure dans lecode général des collectivités territoriales esttrop restrictive. Il propose de supprimer sadouble limitation au périmètre des agglo-mérations et à la réhabilitation aux fins d’ha-bitat. Le texte proposé distingue une procé-dure simplifiée pour les procédures visantl’habitat ou la constitution de réserves fon-cières pour l’habitat et une procédure dedroit commun pour les autres cas et notam-ment la valorisation d’activités écono-miques ou la construction d’équipementscollectifs. (Proposition de loi n°363).Niches fiscalesRépondant à une question de Claudine Tho-mas, le secrétaire d’État Olivier Dussoptindique que l’accumulation des niches fis-cales a conduit “au démembrement de pansentiers de notre fiscalité”. Il ajoute que nousallons travailler sur ce sujet avec deux impé-ratifs “diminuer les prélèvements obligatoiressur les ménages” et “renforcer l’égalité”.(Débats Sénat, 5février 2019).
11 février 20198JURIShebdoimmobilierllAUPARLEMENTJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0219 I 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19 HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsDÉBATSLa loi Pacte au Sénat Les sénateurs ont poursuivi le 30janvierl’examen du projet de loi relatif à la crois-sance et la transformation des entreprises.Après l’article 8 bis, le débat a porté sur l’ou-verture des commerces le dimanche. Fran-çoise Gatel par exemple propose de faciliterl’ouverture dans les centres-villes, sur initia-tive des collectivités locales. Son amende-ment (n°308) a été voté.A l’article 9qui vise l’obligation de faireappel à un commissaire aux comptes, Ber-nard Lalande propose (amendement n°101)qu’un commissaire aux comptes soit dési-gné pour vérifier les comptes des sociétéssituées outre-mer, lorsqu’elles perçoiventdes fonds publics, notamment les sociétésimmobilières et les organismes HLM. Il a étéadopté.Après les articles sur les experts-comp-tables, le débat s’est porté sur le rôle deschambres de commerce et d‘industrie.(Sénat, débats, 30janvier 2019).Les commerçants de marchéLe 31janvier, à l’article 13 septies, FranckMenonville propose de permettre au titulai-re d’une autorisation d’occupation dans unehalle ou un marché de présenter au maireson successeur, sous réserve d’avoir 3 ansd’ancienneté dans la halle ou le marché.Mais il a retiré son amendement. Enrevanche, le droit de présenter son succes-seur, prévu pour les exploitants agricoles, aété étendu aux entreprises inscrites au réper-toire des métiers (vote de l’amendement 888 et de l’article). En cas de décès du com-merçant titulaire d’une telle autorisation, ledroit de présentation est conservé par leconjoint (vote de l’amendement n°850).La suite du texte concerne les entreprises endifficulté. L’article 16habilite le Gouverne-ment à légiférer par ordonnance pour sim-plifier le droit des sûretés; réformer le cau-tionnement et des sûretés mobilières, amé-liorer les règles des sûretés réelles immobi-lières “notamment en remplaçant les privi-lèges immobiliers spéciaux soumis à publi-cité par des hypothèques légales et en élar-gissant les dérogations à l’interdiction deshypothèques sur biens futurs.Sylvie Vermeillait estime que la suppressiondu privilège du prêteur de denier aurait uneffet négatif pour l’emprunteur car il n’estpas soumis à taxe de publicité foncière,contrairement à l’hypothèque légale. Ellepropose donc de conserver ce privilège(amendement 121). Elle a toutefois retirél’amendement, le ministre lui indiquant quela réforme n’aura pas de conséquence finan-cière ou fiscale.L’article 16 a été voté.L’article 19répute non écrite les clauses desolidarité dans un bail commercial entre lecédant et le cessionnaire, en cas de cessiond’une entreprise en liquidation judiciaire. Ila été voté.Le scandale de la décennaleL’article 19 terajoute, parmi les mentionsminimales de l’attestation d’assurancedécennale, la justification du paiement de laprime. Vincent Ségoulin (amendementn°572) propose de supprimer cette exigen-ce, il n’a pas été suivi.Jérôme Bascher évoque alors le “scandaleorganisé” qui émerge à propos des garantiesdécennales: il est possible de souscrire desassurances auprès d’organismes situés àGibraltar, en Irlande ou au Liechtenstein, orils ne sont soumis ni au contrôle de l’APCR(autorité de contrôle prudentiel et de résolu-tion) ni aux directives européennes. Certainsont fait faillite, et de nombreux particuliersmais aussi des offices HLM ou des SEM nesont plus couverts par la garantie décennale.Il demande au ministre que la directive soitrevue afin de soumettre à contrôle les assu-reurs qui ne sont pas situés dans l’EEE.L’amendement n°480 a été adopté ainsi quel’article 19 ter. Mais le ministre renvoie à unarticle ultérieur (art. 71) pour régler la ques-tion.Le texte traite aussi du statut et des missionsde la Caisse des dépôts et consignations.(Sénat, débats, 31janvier2019).Suite des débats le 5février. L’article 43 qua-tervisait le bail à réhabilitationmais il a étésupprimé par la commission.A suivi un débat sur la privatisation d’Aéro-port de Paris. Le ministre Bruno Le Mairen’a pas su convaincre les sénateurs de l’inté-rêt de cette mesure et l’article a été suppri-mé. Il en est de même des articles 45 et 46, deconséquence.(Sénat, débats, 5février 2019).L’article 52 quinquiesadopté le 6février, estrelatif au fléchage des fonds du livret Aactuellement prévu vers les “travaux d'éco-nomie d'énergie dans les bâtiments anciens”pour le diriger vers les “projets contribuantà la transition énergétique ou à la réductionde l'empreinte climatique”. A suivre.(Sénat, débats, 6février 2019).Construction de logementsInterpellé au Sénat le 31janvier sur la baissedu volume de la construction de logements,Julien Denormandie répond à Sophie Pri-mas que l’année 2017 avait été exceptionnel-le et que 400000 logements ont été commen-cés en 2018, ce qui reste supérieur à lamoyenne sur 5 ans. Il ajoute qu’il faut mettreen œuvre la loi Elan, lever les inquiétudesnotamment dans le secteur du logementsocial et encourager la réhabilitation deslogements. (Sénat, débats, 31janvier2019).BiodiversitéLes députés ont examiné le 23janvier unprojet de loi portant création de l’Office fran-çais de la biodiversité. François de Rugyexplique qu’il vise à créer un opérateurpublic fort: l’Agence française pour la biodi-versité et l’Office national de la chasse et dela faune sauvage fusionneront au sein del’Office français de la biodiversité.La secrétaire d’État, Emmanuelle Wargron,ajoute que la loi, outre la création de l’OFB,renforce la police de l’environnement etcontient des mesures concourant à l’exerciced’une chasse durable.La réflexion se poursuit sur l’importance despouvoirs à confier aux inspecteurs de l’envi-ronnement. Barbara Pompili, rapporteure,indique par exemple que l’OFB aura pourmission de mieux contrôler le suivi de lacompensation écologique. A suivre(AN, débats, 23janvier2019, 1eséance).