lundi 12 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 758 du 25 mars 2019

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Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Copropriété : Délai de convocation non respecté. Qui peut contester ?
Syndicat secondaire. Condition de création
Approbation des comptes. Portée
Urbanisme : Élaboration d’un PLU. Responsabilité de l’État pour irrégularités commises par le commissaire enquêteur ?
Responsabilité de l’État. Défaut d’exécution d’un jugement ordonnant une démolition
Expropriation : Prorogation de la DUP. Pas de nouvelle enquête publique, sauf en cas de modification substantielle du projet
– 4 – Rapport –
La Cour des comptes très critique sur les aides au logement
– 5 – A l’Assemblée –
Création de l’Agence nationale de la cohésion des territoires
Les députés rejettent le rétablissement de l’ISF
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Information sur le radon dans les ERP
A l’Assemblée : Une proposition de loi sur l’utilisation de l’épargne
– 8 – Actualité –
Un décret du 11 mars 2019 sur le permis d’expérimenter.
Signature d’une charte pour en assurer la promotion
Les chiffre de la FFB sur la construction

jugé>Le copropriétaire qui a voté pour unedécision ne peut plus la contester, mêmes’il a été convoqué irrégulièrement à l’as-semblée (Civ. 3e, 14mars 2019, p.2).>Une spécialisation des charges par bâti-ment est insuffisante pour caractériser lacréation d’un syndicat secondaire (Civ. 3e,14mars 2019, p.2).>Dans la procédure d’élaboration du PLU,le commissaire enquêteur exerce sa missionau nom de la commune et pas au nom del’État (CE, 13mars 2019, p.3).débattu>Les députés ont débattu de la création del’Agence nationale de cohésion des terri-toires et voté la proposition de loi qui l’ins-titue (p.5).>Ils ont en revanche rejeté une propositionde loi visant à rétablir l’ISF (p.6).publié>Le décret du 11mars 2019 relatif au per-mis d’expérimenter a été publié. Ce texted’application de l’ordonnance du 30octobre2018 est appuyé d’une charte signée le14mars par le ministre du logement avec lesfoncières, les EPA et les promoteurs (p.8).>Un arrêté du 26février fixe les modalitésde surveillance du radon dans certains éta-blissements recevant du public (p.7).analysé>La Cour des comptes a publié un rapporttrès critique sur les aides au logement. Ellepréconise de supprimer certaines aidescomme l’exonération d’impôt sur les socié-tés des organismes de logement social etrappelle le coût d’un logement Pinel enregard d’autres types de financement delogements sociaux (p.4).Débat autour d’intellectuelsLe Président de la République avait invité ce 18mars unesoixantaine d’intellectuels à débattre à l’Élysée. L’échange s’esttenu sous forme d’interventions rapides de chaque invité, sui-vies de réponses du Président, sous l’animation du journaliste deFrance Culture, Guillaume Erner.L’économie et la fiscalité ont fait partie des premiers thèmesévoqués. A une question de Daniel Cohen sur la fiscalité du patri-moine, le Président a répliqué qu’ouvrir un grand débat sur la fis-calité du capital n’était pas la bonne réponse. Puisque nous sommesdans un environnement ouvert, il faut éviter de réduire l’attractivi- du pays. En revanche, il serait utile de mener cette réflexion auniveau international (l’OCDE), mais pas à un niveau strictementfrançais.Sur la question de l’héritage et la faculté pour chacun de construi-re son destin, le Président estime qu'il faut faire davantage émergerdes talents, notamment dans les quartiers défavorisés.Philippe Aghion a regretté qu'en instituant la flat tax, le Gouverne-ment ne se soit pas en même temps attaqué aux niches fiscales.Mais le Président ne juge pas opportun de placer son “capital poli-tique” sur la réforme fiscale. Il explique que le cœur de la réformede la fiscalité du capital était d’inciter à conserver l’investissementen France. Il fait toutefois une ouverture en ajoutant que si l’éva-luation de la réforme de la fiscalité montrait qu'elle n’était pas effi-cace et que les objectifs n’étaient pas atteints, alors il faudra êtrepragmatique et envisager des ajustements.Disant sa convergence de vue avec Jean Jouzel, il préfère mettrel’accent sur la transition écologique. Dominique Méda l’invite àinsister sur la transition écologique, à lancer un grand plan d’indus-trialisation des travaux d’isolation thermique des bâtiments. Sonimpact social serait important puisque cela réduirait la factured’énergie. Elle préconise de sortir ces dépenses des critères de Maas-tricht. Le Président émet des doutes sur l’efficacité des grands plansd’investissement, en évoquant le grand plan lancé par Nicolas Sar-kozy lors de la crise de 2008 et observant que dix ans plus tard,notre taux de chômage n’est pas inférieur à celui de l’Allemagne.Le Président n’a donc pas fait de grandes annonces lors de ce débat,car il a fait observer que dans le cas contraire, on lui aurait reprochéde ne pas tenir compte des avis de ses interlocuteurs.Il a en revanche confirmé les grandes orientations fiscales du débutdu quinquennat. Signalons enfin qu’en réponse à Monique Canto-Sperber et à Jean Jouzel, il a reconnu qu’il fallait redéfinir un pro-jet commun qui soit mobilisateur, que le discours sur le climat étaitsouvent anxiogène, mais que la transition écologique pouvait êtreun thème mobilisateur. BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 75825 MARS 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Copropriété: Délai de convocation non respecté. Qui peut contester?/ Syndicat secondaire. Condition de création / Approbation descomptes. PortéeUrbanisme: Élaboration d’un PLU. Responsabilité de l’État pour irré-gularités commises par le commissaire enquêteur? / Responsabilité del’État. Défaut d’exécution d’un jugement ordonnant une démolitionExpropriation: Prorogation de la DUP. Pas de nouvelle enquêtepublique, sauf en cas de modification substantielle du projet- 4 -Rapport-La Cour des comptes très critique sur les aides au logement- 5 -A l’Assemblée-Création de l’Agence nationale de la cohésion des territoiresLes députés rejettent le rétablissement de l’ISF- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Information sur le radon dans les ERPA l’Assemblée: Une proposition de loi sur l’utilisation de l’épargne- 8 -Actualité-Un décret du 11mars 2019 sur le permis d’expérimenter.Signature d’une charte pour en assurer la promotionLes chiffre de la FFB sur la constructionSOMMAIREEDITORIAL
25 mars 20192JURIShebdoimmobilierllCOPROPRIÉTÉCopropriétéDélai de convocation non respec-té. Qui peut contester? (Civ. 3e, 14mars 2019, n°184, FS-P+B+I, cassa-tion partielle, pourvoi n°18-1037)Une SCI copropriétaire contestait la validitéd'une assemblée générale au motif que ledélai de convocation n'avait pas été respec-té. Or elle avait néanmoins participé à l'as-semblée et voté pour certaines résolutions.La cour d'appel en avait déduit qu'ellen'avait pas la qualité d'opposant et qu'ellene pouvait pas demander l'annulation del'assemblée. La Cour de cassation valide surce point la décision:« Mais attendu qu’ayant retenu à bon droitqu’un copropriétaire ne peut demanderl’annulation d’une assemblée générale dèslors qu’il a voté en faveur de certaines desdécisions priseset constaté que la SCI avaitvoté en faveur de plusieurs résolutions lorsde l’assemblée générale du 21juin 2010,sans que la mention en page trois du pro-cès-verbal selon laquelle elle précisait quel’assemblée générale était entachée d’illé-galité en raison du non-respect du délai deconvocation lui ait conféré la qualité d’op-posant ou de défaillant à l’ensemble desdécisions prises, la cour d’appel en a exacte-ment déduit que la demande était irrece-vable ».L'arrêt d'appel est toutefois cassé pour unmotif de procédure. La cour d'appel avaitjugé que la demande subsidiaire en annula-tion de certaines résolutions était irrece-vable car « nouvelle, comme n’ayant pas étéprésentée en première instance, [et formée]après l’expiration du délai de deux mois.Cassation au double visa de l'article 42 de laloi de 1965 et 566 du code de procédurecivile:« Qu’en statuant ainsi, sans rechercher si lademande subsidiaire en annulation dequinze décisions n’était pas virtuellementcomprise dans la demande en annulationde l’assemblée générale et, dans l’affirmati-ve, sans constater que cette demande ini-tiale avait été formée hors délai, la courd’appel n’a pas donné de base légale à sadécision au regard des textes susvisés ».Observations:Le recours contre une déci-sion d'assemblée de copropriétaires estréservé aux opposants et aux défaillants(art. 42 de la loi de 1965). La Cour de cassa-tion en a déjà déduit que les coproprié-taires qui ont voté en faveur de la décisionne peuvent plus la contester (Civ. 3e,26mars 1997), sauf si le copropriétairepeut prouver un dol qui fait que sonconsentement a été extorqué (Civ. 3e,4juin 2009).Dans la présente affaire, le copropriétaireétait convoqué irrégulièrement, le délai deconvocation n'étant pas respecté. La Courde cassation avait jugé antérieurementque, dans ce cas, peu importe qu'il assiste àl'assemblée, il peut agir en nullité (Civ. 3e,3décembre 2002, n°01-02444). Cette solu-tion est donc abandonnée. L'arrêt laissepar ailleurs entendre que la cour d'appelaurait examiner la demande subsidiaired'annulation de certaines résolutions(celles que le copropriétaire n'avait pasapprouvées), cette demande étant "vir-tuellement" comprise dans la demande ini-tiale et donc formulée dans le délai dedeux mois.A retenir:Le copropriétaire qui a votépour une décision ne peut plus la contestermême s'il a été convoqué irrégulièrementà l'assemblée.Syndicat secondaire. Conditionde création(Civ. 3e, 14mars 2019, n°185, FS-P+B+I, cassa-tion, n°18-10214)Des copropriétaires demandaient l'annula-tion d'une assemblée dans une copropriétécomprenant deux immeubles collectifs. Lacour d'appel avait jugé que le règlementprévoyant que les charges communes dechaque immeuble comprenaient toutes lesdépenses nécessitées par la jouissance com-mune de l'immeuble, qu’il en résultait quece règlement avait prévu une gestion auto-nome du bâtiment B avec spécialisation descharges, laquelle aboutissait « à l'existenced'un syndicat secondaire peu importantque le terme n'ait pas été employé dans lerèglement ».Cette décision est cassée au visa des articles3, 4 et 27 de la loi du 10juillet 1965:« Qu’en statuant ainsi, alors que la circons-tance que le règlement de copropriété pré-voie des parties communes spéciales et quesoient appelées des charges spéciales surlesquelles seuls les copropriétaires concer-nés sont appelés à délibérer ne suffit pas àcaractériser la création d’un syndicat secon-daire des copropriétaires, la cour d’appel aviolé les textes susvisés ».Observations:Cet arrêt pose la questiondu critère de l'existence d'un syndicatsecondaire dans une copropriété. ll résultede l'article 27 de la loi de 1965 qu'il fautrespecter une condition matérielle; l'exis-tence d'une pluralité de bâtiments. Cettecondition était remplie en l'espèce. Mais lacréation suppose aussi une décision d'uneassemblée spéciale aux copropriétaires dubâtiment concerné. En conséquence, il aété jugé que la décision d'une assembléefixant un classement en parties communesgénérales et parties communes spéciales àchaque bâtiment n'opère pas création desyndicats secondaires (CA Versailles,17novembre 1995). De même si le syndicatsecondaire n'est pas régulièrement consti-tué, peu importe que sa création ait étépubliée au fichier immobilier, sa constitu-tion n'est pas opposable au syndicat descopropriétaires (CA Paris, 10septembre2015). Le présent arrêt est dans la mêmeligne que celui de la cour de Versailles: ilimpose une décision explicite d'une assem-blée spéciale pour créer le syndicat secon-daire; une spécialisation des charges, qu'el-le résulte du règlement ou d'une décisiond'assemblée générale, est insuffisante.A retenir:Une spécialisation des chargespar bâtiment est insuffisante pour caracté-riser la création d'un syndicat secondaire.Approbation des comptes.Quelle portée?(Civ. 3e, 14mars 2019, n°245, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°17-26190)Un copropriétaire avait engagé un recourspour faire annuler une assemblée ayantapprouvé les comptes d'un exercice quicomportait une dépense de travaux de sou-tènement d'un des chalets de la résidence.Son recours avait été rejeté par la cour d'ap-pel et la Cour de cassation confirme la déci-sion. Le copropriétaire critiquait le fait quele syndic avait finalement eu recours à uneautre entreprise que celle qui avait été rete-nue par l'assemblée, en raison de l'urgenceà réaliser les travaux, mais sans dépasse-ment de budget. Sans entrer dans le détailde son raisonnement, la Cour de cassationrejette son pourvoi:« Mais attendu que l’approbation descomptes emporte seulement constatationde la régularité comptable et financière descomptes du syndicat; qu’ayant relevé, parmotifs adoptés, que l’assemblée généraledu 25août 2012 n’avait fait qu’approuverles comptes de l’exercice précédent com-prenant la dépense inhérente aux travauxlitigieux, la cour d’appel a pu en déduireque cette décision n’était entachée d’aucu-ne irrégularité susceptible d’entraîner sanullité et a, par ces seuls motifs, légalementjustifié sa décision ».JURISPRUDENCE
Observations:C'est en raisonnant sur laportée de la décision d'approbation descomptes que la Cour de cassation rejette lepourvoi: l'approbation constate "la régula-rité comptable et financière des comptes".Cet arrêt est à mettre en regard d'unedécision de 1989 la Cour de cassationavait jugé que l'approbation des comptesvaut en même temps ratification par lesyndicat des actes accomplis par le syndicqui se sont concrétisés par des dépensesapprouvées, même si le syndic les a enga-gées à la suite d'un excès de pouvoir (Civ.3e, 15mars 1989). Ainsi, l'approbationd'une dépense concernant des travaux oufournitures entraîne du même coup accep-tation du contrat ou du marché correspon-dant que le syndic aurait passé de sapropre initiative alors que l'assembléeaurait être saisie de la question. À l’in-verse la cour de Paris avait considéréqu'une gratification allouée à un gardiendoit faire l'objet d'une décision spécifiqueet ne pas être considérée comme admisedu fait qu'elle figure dans les comptesapprouvés (CA Paris 19février 1998).Dans le présent arrêt, la Cour de cassationsemble limiter la portée de la décisiond'approbation des comptes puisqu'elleadmet qu'elle ne vise que la régularité descomptes et non de la décision sous-jacente,mais en l'espèce, elle aboutit au mêmerésultat qui est le rejet du recours. En pra-tique, cela conduit le copropriétaire à por-ter sa critique sur d'autres motifs, peut-être par exemple sur un refus de quitusdonné au syndic.A retenir:L'approbation des comptes parl'assemblée ne fait que constater leurrégularité.UrbanismeÉlaboration d'un PLU. Responsa-bilité de l’État pour irrégularitéscommises par le commissaireenquêteur?(CE, 6eet 5echambres, 13mars 2019,n°418170, commune de Villeneuve-le-Comte)Une commune avait engagé une procédured'élaboration de son PLU. Mais elle criti-quait le travail mené par le commissaire-enquêteur en raison d'irrégularités com-mises dans l'examen des observationsrecueillies dans l'enquête publique et dansla présentation de ses conclusions.La commune avait engagé la responsabilitéde l’État, mais son recours est rejeté par leConseil d’État qui confirme la décision de lacour administrative d'appel.Le Conseil d’État cite les textes en cause:articles L 123-3 et suivants du code de l'ur-banisme et rappelle le rôle de la commune:« le plan local d’urbanisme soumis à enquê-te publique est élaboré à l’initiative et sousla responsabilité de la commune. La missiondu commissaire-enquêteur consiste à éta-blir un rapport adressé au maire relatant ledéroulement de l’enquête et examinant lesobservations recueillies et à consigner, dansun document séparé, ses conclusions moti-vées, en précisant si elles sont favorables ounon au projet […]. Le commissaire-enquê-teur […] doit être regardé comme exerçantsa mission au titre d’une procédure condui-te par la commune. Si le commissaireenquêteur est susceptible de prendre encompte tous les éléments révélés par l’en-quête publique, y compris ceux qui neconcernent pas directement la commune, iln’en exerce pas pour autant sa mission,comme le soutient la commune requérante,au nom et pour le compte de l’État ».Le Conseil d’État en déduit:« Si, à la date des faits en cause, aucune pro-cédure n’était prévue pour permettre aumaire, constatant une irrégularité dans lerapport ou les conclusions du commissaireenquêteur, d’en saisir le président du tribu-nal administratif, il lui appartenait enrevanche de ne pas donner suite à une pro-cédure entachée d’irrégularités et d’en tirerles conséquences en demandant soit aucommissaire enquêteur de corriger ces irré-gularités soit de mettre en œuvre une nou-velle procédure en saisissant à nouveau leprésident du tribunal administratif pourqu’il procède à la désignation d’un nouveaucommissaire enquêteur ».Observations:Il résulte de cet arrêt que lecommissaire-enquêteur n'agit pas au nomde l’État mais au nom de la commune. Si lacommune constate une irrégularité dans ledéroulé de l'enquête, il lui appartient deprendre les mesures adéquates et dedemander au commissaire de corriger lesirrégularités ou de saisir le président du tri-bunal pour obtenir la désignation d'unnouveau commissaire-enquêteur. Enconséquence, la commune n'est pas fon-dée à engager la responsabilité de l’Étatpour ces irrégularités.A retenir:Dans la procédure d'élaborationdu PLU, le commissaire enquêteur exercesa mission au nom de la commune et pasau nom de l’État.Responsabilité de l’État. Défautd'exécution d'un jugement ordon-nant une démolition(CE, 6eet 5echambres, 13mars 2019,n°408123)Une personne avait engagé un recours enresponsabilité de l’État au motif que lejugement ordonnant la démolition de l'ex-tension d'une construction édifiée sans per-mis par son voisin n'était pas exécuté. Ils’agissait d’une extension d’une vingtainede m2avec terrasse.La cour administrative d'appel avait rejetéson recours et le Conseil d’État confirme ladécision en approuvant la cour d'avoirconstaté que le préjudice de dépréciationdu bien n'était pas démontré, que le risquede perte de vue et d'ensoleillement étaitsans gravité ou occasionnel ou sans lienavec les travaux.Mais à cette occasion, le Conseil d’Étatindique la règle à suivre pour apprécier lesconséquences du refus pour l'administra-tion d'exécuter le jugement. L'article L480-5du code de l'urbanisme permet au juge decondamner le maître d'ouvrage à démolirles travaux irréguliers et l'article L 480-9 per-met au maire, si le jugement n'est pas exé-cuté, de faire procéder d'office à la démoli-tion, sauf en cas de motif tenant à la sauve-garde de l'ordre ou de la sécurité publics. LeConseil d’État en déduit:« Dans le cas où, sans motif légal, l’adminis-tration refuse de faire procéder d’office auxtravaux nécessaires à l’exécution de la déci-sion du juge pénal, sa responsabilité pourfaute peut être poursuivie. En cas de refuslégal, et donc en l’absence de toute fautede l’administration, la responsabilité sansfaute de l’État peut être recherchée, sur lefondement du principe d’égalité devant lescharges publiques, par un tiers qui se pré-vaut d’un préjudice revêtant un caractèregrave et spécial ».Observations:Si l'administration refuse deprocédure à la démolition d'un ouvrageconstruit irrégulièrement alors que le jugeen a ordonné la démolition, il faut doncdistinguer deux cas:- si le refus de l'administration d'exécuterle jugement est illégal, le tiers peut recher-cher sa responsabilité pour faute;- si le refus est légal, la responsabilité sansfaute de l'administration peut être recher-chée, si le tiers prouve un préjudice graveet spécial. C'est le principe d'égalité devantles charges publiques qui motive cerecours. En l'espèce, le requérant a échouéà prouver son préjudice.25 mars 20193JURIShebdoimmobilierllURBANISMEJURISPRUDENCE
Par ailleurs, si le maître d'ouvrage déposeune demande de régularisation, l'adminis-tration doit apprécier l'opportunité d'ac-corder une telle autorisation, compte tenude la nature et la gravité de l'infractionqu'a relevée le juge pénal et des règlesd'urbanisme applicables (CE, 8juillet 1996,n°123437).A retenir:Un tiers peut invoquer la res-ponsabilité de l’État qui n'exécute pas unjugement ordonnant la construction édi-fiée irrégulièrement, mais si le refus del'administration est légal, le tiers doitprouver un préjudice grave et spécial.ExpropriationProrogation de la DUP. Pas denouvelle enquête publique, saufen cas de modification substan-tielle du projet(CE, 13mars 2019, 6eet 5echambres,n°418994, Association Alsace Nature com-mune de Kolbsheim)Une déclaration d'utilité publique pourconstruire le contournement ouest deStrasbourg (A355) expirait en janvier2018.Un décret du 22janvier 2018 avait prolon- le délai pour réaliser les expropriationsjusqu'au 22janvier 2026. Un recours avaitété engagé au motif que, selon les requé-rants, une nouvelle enquête publiqueaurait être réalisée.Le Conseil d’État rejette le recours en sefondant notamment sur l'article L121-5 ducode de l'expropriation qui permet uneprorogation des effets de la DUP, sans nou-velle enquête publique en l'absence de cir-constances nouvelles. L'arrêt précise:« Cette prorogation peut être décidée sansprocéder à une nouvelle enquête publique,alors même que le contexte dans lequels’inscrit l’opération aurait connu des évolu-tions significatives, sauf si les caractéris-tiques du projet sont substantiellementmodifiées. À cet égard, une augmentationde son coût dans des proportions de natu-re à en affecter l’économie générale doitêtre regardée comme une modificationsubstantielle ».En l'espèce, la hausse de coût de 12% horsinflation "ne peut être regardée commeaffectant" l'économie générale du projet,et les modifications prévues - rectificationde tracé, abandon de la possibilité d'élargirà 2 fois 3 voies et création d'un pôled'échange multimodal - ne sont pas jugéescomme constituant des modifications sub-stantielles.25 mars 20194JURISPRUDENCERAPPORTJURIShebdoimmobilierllLa Cour des comptes a publié le 20mars unrapport sur la gestion des dépenses fiscalesen faveur du logement. Ces dépenses repré-sentent 18 milliards d’euros (2017) soit 20%des dépenses fiscales annuelles. Elle affirmeque les éléments produits lors des lois definances ne permettent pas de déciderrationnellement de leur mobilisation. Ellepréconise une réforme pour ne maintenirque les aides efficientes objectivement éva-luées. Il existe 66 dépenses fiscales sur le logement.La Cour recommande de les limiter dans letemps. Les dépenses en faveur des bailleurspublics et privés augmentent (+5% de2012à2018) tandis que celles au bénéfice despropriétaires occupants diminuent (-29%).Ces dépenses ne sont pas suffisamment chif-frées. La Cour recommande de supprimerles dépenses qui ne peuvent pas être chif-frées. Elle préconise de renforcer le rôle desconférences fiscales qui rassemblent les res-ponsables des programmes et des représen-tants de la DLF et de la direction du budget,afin qu’elles soient un instrument de prépa-ration et de rationalisation des dépenses fis-cales. A cet effet, il faudrait améliorer lepartage de l’information sur les dépensesfiscales. La Cour observe que l’administra-tion est incapable de vérifier les contrepar-ties exigées en cas de dépenses fiscales (parexemple un plafond de loyer pour un inves-tissement locatif). Elle recommande de sup-primer les dépenses que l’administrationn’est pas en mesure de contrôler.Il faut aussi améliorer l’évaluation desdépenses fiscales. La Cour cite l’exemple leseffets de la TVA à taux réduit, dont l’étuded’impact s’est fondée sur les analyses desdeux syndicats professionnels directementconcernés par la mesure. Face aux difficultésd’évaluation, la Cour préconise de renoncerMesuresCoût (mil-lions d’)Taux réduit de TVA pour travaux surles logements de plus de 2 ans3090Taux de TVA réduits pour les opéra-tions réalisées par les organismes delogements sociaux (OLS)2450Déduction des revenus fonciers desdépenses de grosses réparations1845Crédit d’impôt pour la transitionénergétique1682Exonération de taxe d’habitationpour les personnes âgées, handica-pées ou de condition modeste1646Exonération d’impôt sur les sociétésdes OLS1180Taux de TVA réduit pour travauxénergétiques des logements + 2 ans1070Dispositif Scellier 2009-2012767Prêt à taux zéro et PTZ+746Exonération des intérêts des PEL709La Cour des comptes très critique sur les aides au logementLe coût des aides au logementObservations:L'article L 121-5 du code del'expropriation permet la prorogation dela déclaration d'utilité publique pour unedurée au plus égale à la durée initiale, sicelle-ci n'est pas supérieure à 5 ans. Maisla prorogation sans nouvelle enquêtepublique suppose l'absence de circons-tances nouvelles. Le Conseil d’État en faitici une appréciation souple. Pour d'autresexemples les modifications étaientmoindres, voir CE 26juin 2001 (n°220921),pour une modification de tracé et CE25juin 2003 (n°240040), pour une modifi-cation des conditions de prise en chargefinancière des travaux progressivement aux dispositifs dérogatoiresles moins justifiés.Dans la loi de finances pour 2019, il existe 18principales mesures qui concernent le loge-ment. Voici celles qui excèdent 500millionsd’euros (cf. tableau ci-dessous).Le rapport s’étonne (p.26) de la poursuitede dispositifs qui produisent des effets d’au-baine, comme le PTZ, ou qui ont des effetsinégalitaires, comme le Pinel.Certaines dépenses sont mal évaluées ousous-estimées. Pour 9 dépenses fiscales sur lelogement, l’écart entre le PLF 2016 et 2017 aété supérieur à 100millions d’euros en loide finances n+2 (indiqué en PLF 2018 et2019). L’écart est de 1845 M pour lesdéductions de grosses réparations des reve-nus fonciers ou de 650millions d’euros pourle taux réduit de TVA pour les OLS. (p.43).Le rapport observe que les leçons tirées d’undispositif ne sont pas retenues pour le sui-vant. Ainsi les effets négatifs du dispositifRobien n’ont pas été pris en compte lors del’adoption du Scellier (p.52).La Cour préconise de rationaliser lesdépenses fiscales; elle juge que le coût deces aides est disproportionné en regard deseffets constatés, observant par exemple quele coût annuel d’un logement Pinel de190000 est 3 fois plus élevé que celui d’unlogement PLS et 2 fois plus qu'un logementPLAI.Par ailleurs, la Cour recommande d’aller versune suppression de l’exonération d’IS pourles OLS (p.62) et de supprimer les exonéra-tions de taxe foncière pour les remplacerpar des subventions ciblées (p.64).
25 mars 20195JURIShebdoimmobilierllALASSEMBLÉEDÉBATSCréation de l’Agence nationale de la cohésion des territoiresreproduction interdite sans autorisationLes députés ont abordé le 11mars une pro-position de loi portant création d’une Agen-ce nationale de la cohésion des territoires(ANCT) et une proposition de loi organiquequi lui est associée, textes déjà votés auSénat. Jacqueline Gourault, ministre de lacohésion des territoires et des collectivitésterritoriales, explique que certaines collecti-vités ne disposent pas, en interne, des capa-cités techniques et financières pour conce-voir leurs projets. Lorsqu’elles sollicitent lesopérateurs de l’État, elles sont confrontées àun maquis administratif. Une meilleure lisi-bilité et une réelle coordination permet-traient plus d’efficacité. D’où l’idée de créerun guichet unique. Le préfet sera le déléguéterritorial de l’agence. Le préfet mobiliserales services de l’État et les opérateurs del’État (ANRU, ANAH, ADEME…).Tous les élus et toutes les collectivités pour-ront saisir l’ANCT, mais l’agence déploieraprincipalement son action sur les territoiresles plus fragiles.Une aide technique et financièreL’agence apportera une aide technique,financière. Son intervention ne sera pas uni-forme, mais se fera à la demande des élus.Ainsi, l’action de l’État ne sera plus verticale.Le Gouvernement est favorable à l’intégra-tion, dans l’agence, du Commissariat géné-ral à l’égalité des territoires (CGET), del’EPARECA et de l’Agence du numérique,mais ni l’ANRU, l’ANAH, l’ADEME ou leCEREMA. Par ailleurs, la ministre souhaiteque l’État conserve la majorité dans la gou-vernance de l’agence et éviter que la loi entredans trop de détails d’organisation, contrai-rement à ce qu’ont voté les sénateurs.Yolaine de Courson, rapporteure, indiqueque l’agence devra être souple pour s’adap-ter à la diversité des territoires, elle devracoconstruire les projets, autour des “coali-tions d’intérêts”. Elle agira aussi par diffé-renciation territoriale, car chaque territoireest unique. Elle aura un comité d’action quiregroupera les organismes conventionnés etun conseil d’administration composé d’élus,de représentants de collectivités et de l’État.Christophe Euzet, rapporteur, indique quela loi organique fixe une mission importanteau directeur général de l’agence, ce qui per-met de soumettre sa nomination à l’avis descommissions parlementaires compétentes.Celia de Lavergne observe que les projetspartiront des territoires, ce qui met fin à lalogique descendante du rôle de l’État. DidierMartin ajoute que l’agence n’a pas vocationà intervenir dans tous les territoires: sonaction sera ciblée et subsidiaire, principale-ment dirigée vers les territoires les plus fra-giles.Dans la discussion générale, Danièle Obonocritique la conception sous-jacente de cetteorganisation: passer du triptyque com-munes-départements-Etat à un nouveautriptyque, territoires-régions-Europe. Elleajoute que le Centre d’études et d’expertisesur les risques, l’environnement, la mobilitéet l’aménagement (CEREMA) subit actuelle-ment un “véritable démantèlement” et quesa subvention a diminué chaque année de2,5% depuis 2015.François Pupponi ironise sur les divergencesau sein de l’exécutif qui ont ralenti le projetde création de l’agence et constate qu’aucu-ne proposition du rapport Borloo n’a étéreprise, ce qui confirme la volonté de l’enter-rer.(AN débats, 11mars 2019, 1eséance).Un enjeu de cohésion du paysJean-Marie Sermier estime que l’Agence estfloue et bancale, notamment en raison deson financement. Christine Pires Beaunes’interroge sur la nécessité de créer une nou-velle agence au lieu de réformer le CGET,elle propose d’en élargir le champ aux ques-tions de mobilité.Jean-François Cesarini souligne l’objectif dece texte: les métropoles sont une magnifiqueinvention du XXesiècle, mais la révolutionnumérique permet de produire à desendroits qui sont distincts des concentra-tions urbaines. Il ne faut donc pas manquerla création de cette agence ”car si nouséchouons à obtenir la cohésion des terri-toires, nous échouerons à réaliser celle dupays.”Un établissement sui generisLa ministre indique que le personnel duCEREMA est satisfait de son intégrationdans l’ANCT, elle affirme que le budget del’ANRU est maintenu, mais elle écarte l’idéede revenir à la DATAR, qui correspondait àune autre époque de planification nationale.A l’article 1er, la ministre précise que la nou-velle agence sera un établissement public suigeneris, à la fois administratif et industriel etcommercial.De nombreux amendements à l’article 1eront été rejetés. Toutefois, l’un (n°90) deChristophe Bouilon a été voté pour préciserque l’agence apportera une attention parti-culière aux projets innovants des territoires.Même vote pour le n°45 qui donne la prio-rité aux actions pour les territoires ayant desdifficultés environnementales. L’article 1eraété voté.L’article 2précise les missions de l’agence.Marie-Christine Dalloz estime que soncontenu est passionnant: “l’Agence assure lacohérence des territoires […] au moyen decontrats de cohérence territoriale. C’est duverbiage, mais c’est bien dit, et cela donneenvie”.(AN débats, 11mars 2019, 2eséance).Le 12mars, Sylvia Pinel propose d’ajouter lalutte contre l’habitat indigne aux compé-tences de l’ANCT (amendements n°465et444) et Martial Saddier à l’immobilier deloisir (n°43), la ministre estime que le terme“logement” est suffisamment compréhensifet les amendements ont été rejetés. Unamendement n°351, voté, précise quel’agence pourra solliciter des fonds euro-péens (texte complété par le n°373). Ellepourra aussi assurer une mission de soutienaux réseaux associatifs (vote de l’amende-ment n°281).(AN débats, 12mars 2019, 1eséance).Un amendement n°419 a été voté pourconforter le rôle de l’ANCT dans celui quiincombe jusqu'à présent à l’Agence dunumérique et l’article 2 a été voté.L’article 3définit la composition du conseild’administration de l’agence. Tous les amen-dements sur cet article ont été rejetés et l’ar-ticle voté en l’état.
25 mars 20196JURIShebdoimmobilierllJean-Paul Dufrègne (GDR, Allier) a défenduune proposition de loi visant à rétablir l’ISFet à renforcer la progressivité de l’impôt surle revenu.ISF et IREn se fondant sur la CSG et la TVA, il contes-te le chiffre selon lequel un foyer sur deux nepaie pas d’impôt. Il ajoute que le consente-ment à l’impôt est gravement ébranlé dansnotre pays. Il préconise de renforcer la justi-ce fiscale. A cet effet l’article 1erde sa propo-sition de loi rétablit l’ISF dans sa version de2018, car sa suppression a profité aux 0,5%de ménages les plus aisés (150000 ménages).L’article 2 augmente la progressivité de l’im-pôt sur le revenu avec un taux marginal à48%.Un problème de calendrierAgnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État,observe que ce texte pose d’abord un pro-blème de calendrier car nous sommes aumilieu du grand débat national et que la fis-calité sera soumise début avril à consulta-tion du Parlement. Sur le fond, elle indiqueque le remplacement de l’ISF par l’IFI avaitpour objectif de permettre à nos entreprisesde mieux se financer. L’ISF n’a pas amélioréla redistribution et a pénalisé nos entre-prises. Il faut laisser du temps pour fairel’évaluation de la réforme de l’ISF.Quant à l’IR, Agnès Pannier-Runacher ajou-te qu’on peut payer jusqu’à 66% d’impôtavec, outre la tranche à 45%, une contribu-tion sur les hauts revenus et les prélève-ments sociaux.Fabien Roussel indique que le rétablisse-ment de l’ISF est demandé par 77% desFrançais et il met en regard, pour les 358198contribuables payant l’ISF en 2017, les 3 ou6milliards d’impôts et les 1028,782 milliardsd’euros de patrimoine correspondant.Michel Castellani ajoute que le gain de lasuppression de l’ISF a été de 9000€ parcontribuable payant l’ISF alors que la sup-pression de la taxe d’habitation pour17,7millions de ménages a procuré à chacunun gain de 200euros. Mais il préconise plu-tôt une revue des niches fiscales pour lesplafonner et de créer un impôt de solidaritéécologique sur la fortune.Nadia Hai (LaREM) estime que la réformefiscale qui a été menée vise à rendre l’impôtplus juste et la redistribution plus efficace.Véronique Louwagie (Les Républicains)observe que la France a un taux record deprélèvements sociaux et fiscaux à 43,5% duPIB et que l’ISF était un impôt inefficace etinjuste car il touche plus les classesmoyennes supérieures que les grandes ettrès grandes fortunes qui y échappent parcréation de holdings. À l’inverse, un contri-buable sur 5 soumis à l’ISF en 2017 déclaraitmoins de 51000€ de revenus par an (80000ménages).Jean-Paul Mattéi (Modem) suggère une évo-lution de l’impôt, en pleine transition éner-gétique et de réfléchir au sort de l‘immobi-lier loué sur une certaine durée, pour favori-ser la création de logements vertueux enconsommation d’énergie.Rétablir l’ISF serait une bonne mesure, esti-me Christine Pires Beaune (PS) et c’est pour-quoi les députés socialistes ont lancé uneprocédure de référendum d’initiative parta-gée. Ce serait une mesure budgétaire carl’IFI rapporte 1,5milliard quand l’ISF rap-portait 5milliards d’euros par an. LiseMagnier (UDI) en revanche indique qu’ilfaut attendre le résultat de l’évaluation de lasuppression de l’ISF, attendu pour sep-tembre. Jean-Luc Mélenchon soutient la pro-position communiste, estimant que la sup-pression de l’ISF est intervenue au piremoment; lorsqu’on demandait aux gens depayer une hausse de taxe sur les carburants.Il conteste l’idée que l’argent non taxé seraitréinjecté dans l’économie de production.Motion de rejet adoptéeLa secrétaire d’État conteste les chiffres pré-sentés dans le débat et ajoute que l’ISF a pro-voqué une perte de PIB de 35 milliards d’eu-ros sur le long terme.Une évaluation de la réforme de l’ISF a étéconfiée à France Stratégie, avec des organi-sations professionnelles, des membres del’administration et des experts. CendraMotin défend une motion de rejet préalable,jugeant nécessaire d’attendre la fin du granddébat national. Véronique Louwagie obser-ve qu’aucune majorité n’a autant usé desmotions de rejet, ce qu’elle regrette et quecela décrédibilise le rôle du Parlement.La motion de rejet a été adoptée.(AN débats, 7mars 2019, 1eséance).Les députés rejettent le rétablissement de l’ISFL’article 5est relatif au comité de la cohésionterritoriale. La ministre ne souhaite pas quesa composition soit figée dans la loi et ellepropose d’en changer l’appellation et deretenir celle de “comité local de cohésion ter-ritoriale”. Son amendement (n°374) a étévoté ainsi que l’article. Même vote pour lesarticles 6 et 6 bis et 6 ter, à cette occasion laministre précise que le budget de l’ANRUrestera géré par l’ANRU.A l’article 7, François Pupponi voulait faireentrer des représentants des élus dans lecomité d’action territoriale, en exposant que,dans les agences, c’est ce type de structurequi décide et non le conseil d’administration,mais son amendement n°478 a été rejeté.Laministre précise par ailleurs qu’il n’est pasprévu de créer une nouvelle taxe pour finan-cer l’ANCT. Elle sera financée par exemplevia les subventions. Le Fonds nationald’aménagement et de développement duterritoire, qui préfigure l’ANCT, lui seraintégrée. L’agence recevra les fonds del’Agence du numérique. L’article 7 a étévoté. Les articles suivants ont été adoptés.L’ensemble de la proposition de loi a étéadopté par les députés LaREM et Modem.Même vote pour la loi organique qui accom-pagne la proposition de loi.(AN débats, 12mars 2019, 2e séance).ALASSEMBLÉEDÉBATS❘◗Le cabinet UGGC(David Gordon-Krief) a conseillé RedTree Capital pourl’acquisition de l’immeuble ex-siège deColas à Boulogne-Billancourt à une SCPId’AEW. Clifford Chance(Eric Davoudet)intervenait sur les aspects fiscaux. Lajoint-venture qui acquiert l’immeublecomportait aussi FLC Holding conseillépar le cabinet Miguérès Moulin(ValérieBensoussan) et Arsène Taxand.❘◗Nathalie Athimon,Stéphanie Bailet,Anne Colomb-Berthet, Vincent Faurie,Emmanuelle Gilles de Pelichy,LionelInrep, Marie-Anne Le Flochet CoralieLeveneursont nommés notaires asso-ciés de l’étude Cheuvreux.Acteurs
25 mars 20197JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:FAX:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSA LASSEMBLÉEOrganismes publicsANAH: Sont nommés administrateurs,représentant l’État: Olivier Morzelle(sous-directeur des politiques de l'habitat) pourle ministre du logement, Laurent Guérin(direction générale du Trésor) pour leministre de l'économie et Pascal Lefevre(direction du budget) pour le ministre dubudget. (Arrêté du 8mars 2019, J.O. du17mars, n°56).ANCOLS: Colin Thomas (direction dubudget) est nommé administrateur, repré-sentant le ministre du budget; StéphaneTabarié(direction générale du Trésor) estnommé comme représentant du ministrede l'économie. (Arrêté du 8mars 2019, J.O.du 12mars, n°58 et arrêté du 11mars 2019,J.O. du 14mars, n°72).ANRU: Laurent Guérin(direction géné-rale du Trésor) est nommé administrateur,représentant le ministre de l'économie.(Arrêté du 11mars 2019, J.O. du 14mars,n°71).Conventions collectivesGéomètres-experts: il est envisagé del’accord du 12décembre 2018 portant surles salaires minima conventionnels.(Avis publié au J.O. du 12mars, n°67).DéveloppementUne série de communes situées en Corse-du-Sud et en Haute-Corse, sont classées enzone de développement prioritaire(J.O. du 17mars 2019, n°36).Information sur le radon dansles ERPUn arrêté du 26février fixe les modalitésde surveillance du radon dans certains éta-blissements recevant du public et d'infor-mation du public.Certains ERP sont soumis à des règles parti-culières en matière de radon. Il s'agitnotamment des établissements de santé etles établissements d'enseignement (art. D1333-32 du code de la santé publique). 1. Si le niveau de référence en radon de300 Bq.m-3 est dépassé, le propriétaire oul'exploitant doit mettre en œuvre lesactions correctives suivantes: ouverture desfenêtres, vérification de la ventilation, réa-lisation d'étanchements de l'enveloppe dubâtiment en contact avec le terrain, amé-lioration de l'aération naturelle du soubas-sement.2. Si les actions ne permettent pas d'at-teindre le niveau de référence ou si lesrésultats sont supérieurs ou égaux à 1000Bq.m-3, le propriétaire ou l'exploitant doitfaire une expertise et informer le préfet deses résultats. Il doit ensuite mettre enœuvre des travaux qui sont de trois tech-niques: assurer l'étanchéité du bâtimentvis-à-vis des entrées de radon, augmenterle renouvellement d'air à l'intérieur despièces occupées pour réduire la concentra-tion en radon et traiter le soubassement(vide sanitaire, cave, dallage sur terre-plein) lorsqu'il existe, pour réduire l'entréedu radon dans les pièces occupées du bâti-ment.Le résultat du mesurage est affiché à l'en-trée du bâtiment.L'arrêté entre en vigueur le 1eravril 2019.Il comporte deux annexes :- nature des actions à mettre en œuvre encas de dépassement du niveau de référen-ce de 300 Bq.m-3,- bilan relatif aux résultats du mesurage duradon.(Arrêté du 26février 2019 relatif aux modali-tés de gestion du radon dans certains établis-sements recevant du public et de diffusionde l'information auprès des personnes quifréquentent ces établissements, J.O. du12mars, n°2).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi758UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.Utilisation de l’épargneElsa Faucillon (GDR, Hauts-de-Seine) adéfendu une proposition de loi en faveur dela transparence dans l’utilisation del’épargne populaire en matière énergétique.Elle estime que l’épargne populaire (livret Aet livret de développement durable et soli-daire-LDDS) ne finance pas suffisamment latransition écologique. Elle propose notam-ment que les fonds qui sont centralisés parces livrets à la CDC soient plus systémati-quement orientés vers des investissementsde transition écologique. La secrétaired’Etat, Agnès Pannier-Runacher, affirme lanécessité de renforcer la finance verte. Elleindique les mesures prises: renforcement del’OAT verte, engagement que les nouveauxplacements dans les LDDS centralisés à laCDC aillent exclusivement à des investisse-ments verts.La plupart des articles ont été rejetés.Quelques amendements ont été toutefoisadoptés. Un amendement n°10 élargit lesmissions de l’Observatoire de l’épargneréglementée pour étudier l’impact du LDDSsur la transition énergétique. Un amende-ment n°5 ajoute au rapport de la CDC unemention sur sa stratégie de désinvestisse-ment de l’ensemble des activités contraires ànos objectifs climatiques.La proposition de loi a été adoptée.(AN débats, 7mars 2019, 3eséance).❘◗Le cabinet Linklatters(Françoise Mai-grot, Cyril Abtan et Cyril Boussion) aconseillé un fonds sud-coréen pourl’acquisition de l’ensemble Le Cristaliasitué à Rueil Malmaison et comprenant21749 m2loués.Acteurs
25 mars 20198JURIShebdoimmobilierllRÉGLEMENTATIONJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0224 T 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsACTUALITÉDomaine de dérogationRègles concernéesTextes visésObjectifs à atteindre1Sécurité incendieRésistance au feu désenfumage des- bâtiments d'habitation- bâtiments destinés à recevoir des tra-vailleurs- art. R 111-13 al 3 du CCH- art. R 4216-16 et R 4216-29 du code du travailLa stabilité des éléments porteurs est assurée pen-dant une durée suffisante pour permette auxoccupants de quitter le bâtiment en feu. L’éclo-sion, et la propagation de l’incendie sont limitéeset l’intervention des secours est facilitée.2Aération- Logements- art. R 111-9 du CCHL’air intérieur ne constitue pas un danger pour lesoccupants, les condensations, sauf passagères,sont évitées.3Accessibilité- Construction des bâtiments collectifset leurs abords- Construction des ERP et aménagementdes installations ouvertes au public- ERP existants et installations ouvertesau public existantes- art. R111-18-1 al. 2 duCCH- art. R. 111-19-2 al. 2- art. R. 111-19-7, III et IVdu CCHLes locaux sont accessibles à tous, notamment auxpersonnes handicapées, quel que soit le type dehandicap.4Performance énergé-tique et environnemen-tale- bâtiments et parties de bâtimentsnouveaux- bâtiments existants- art. R. 111-20 du CCH- art. R. 131-26 du CCHConcevoir les bâtiments et les équipements pourque leur utilisation nécessite une consommationd’énergie la plus basse possible, dans des condi-tions de confort suffisantes et des conditions desanté équivalentes à celles du droit commun.5Caractéristiques acous-tiques- logements- art. R. 111-4 du CCH ouart. L. 571-10 du code del'environnementPermettre aux habitants de dormir et d’user deleurs logements dans des conditions satisfaisantesde confort acoustique.6Construction à proximi- des forêts- Mayotte- art. L. 112-15 du CCHConstruire à une distance suffisante des forêtspour empêcher l’aggravation de leur expositionau feu.7Protection contre lesinsectes xylophages- Protection contre les termites et lesinsectes xylophages - art. R. 112-4, al. 2 du CCHRésister à l’action des insectes xylophages.8Prévention du risque sis-mique ou cyclonique- Prévention du risque sismique- art. R. 112-1 du CCHGarantir la sécurité de personnes, limiter lesdégâts au bâtiments.9Matériaux et leur réem-ploi- Matériaux issus de la démolition ou dela réhabilitation lourde de bâtiments età leur réemploi - art. L. 111-9 et L. 111-10-4du CCHS’assurer du remploi des matériaux ou de la bon-ne gestion des déchets.Règles de construction pouvant faire l’objet de dérogationDécret 2019-184 du 11 mars 2019 relatif aux conditions d'application de l'ordonnance 2018-937 du 30 octobre 2018 visant à faciliter laréalisation de projets de construction et à favoriser l'innovation, J.O. du 12 mars, 23).Dérogations aux règles de constructionL'ordonnance du 30 octobre 2018 a prévula faculté de déroger aux règles deconstruction en mettant en œuvre dessolutions d'effet équivalent, sous réservede prouver que ces résultats sont atteintset que les moyens ont un caractère inno-vant. Un décret du 11 mars en précise lesmodalités.Définition du caractère innovantDes moyens sont "réputés innovants, d'unpoint de vue technique et architectural,dès lors qu'ils ne sont pas pris en comptedans les règles de construction en vigueur"(art. 1er).Règles auxquelles il est permis de déroger.L'article 2 du décret donne une liste de 9domaines visés par la dérogation (voirtableau ci-dessous)Réserves: ces dérogations sont assorties dedeux réserves (art. 3). Elles ne concernentpas:- les règles énoncées en termes de perfor-mance ou de résultats;- les règles imposées par le droit de l'Unioneuropéenne.Le maître d'ouvrage doit prouver que lasolution proposée permet d'atteindre lesmêmes performances ou résultats (art. 4).Mais si la règle n'énonce pas de règle deperformance, il faut se référer aux objec-tifs suivants (voir tableau).AttestationsSi la règle de droit commun impose defournir une attestation, la dérogation à larègle entraîne la dérogation à l'obligationprocédurale correspondante (art. 5).La liste des personnes habilitées à délivrerl'attestation d'effets équivalents est don-née par l'article 6.L'article 7 fixe le contenu du dossier dedemande d'attestation d'effet équivalent.L'attestation est établie au moyen d'unformulaire électronique (art. 8).Une charte pour le permis d’ex-périmenterLe ministre du logement Julien Denorman-die a signé le 14 mars avec les promoteursles établissements publics d’aménagementet les foncières une charte de mobilisationrelative au permis d’expérimenter. Sessignataires s’engagent à faire connaître età utiliser le dispositif et à expérimenter dessolutions innovantes dans les projets.La FFB La FFB indique que les mises en chantierde logements neufs sur 3 mois à fin janviersont en baisse de -11,1% en glissementannuel. Les permis sont aussi en repli de -6,9%. Le recul des ventes de logementsindividuels semble avoir atteint un palierpuisqu’après une chute de -11,1% en 2018,les ventes sont en légère hausse sur 3 moisfin janvier (+1,1%)Le secteur non résidentiel marque unredressement. Les surfaces commencéesrestent en repli (-4,5% fin janvier) mais lessurfaces autorisées progressent de +6,5%.La FFB milite pour des mesures visant à évi-ter une crise du logement.(Discours de Jacques Canut le 19mars 2019)