dimanche 18 mai 2025

JURIShebdo Immobilier n° 760 du 8 avril 2019

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 760 du 8 avril 2019
Au sommaire :

– 2 – Jurisprudence –
Baux commerciaux : Non-réinstallation du preneur évincé : droit à répétition de l’indemnité
Fiscalité : Taxe foncière. Établissement exerçant une mission de service public / Locaux construits sur le fondement d’un BEA sur le terrain d’une personne publique / Valeur locative des locaux professionnels.
Une QPC sur la réforme de 2020
DALO : Responsabilité de l’État pour absence de relogement après décision de la commission de médiation
– 4 – Au Parlement –
L’Assemblée adopte la loi Pacte en 2e lecture :
Création d’entreprises / Privatiser ADP / Réformer le droit des sûretés / Bail à réhabilitation / Contrôle et objet des SCPI
– 5 – Réglementation –
Taux de l’usure
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Certification des diagnostiqueurs
Urbanisme accéléré pour les Jeux olympiques de 2024
– 8 – Réglementation –
Un décret et deux arrêtés du 26 mars 2019 précisent les modalités d’application du dispositif Denormandie

jugé>Le bailleur de locaux commerciaux quiprouve que le preneur ne s’est pas réinstalléaprès lui avoir versé une indemnité d’évic-tion peut prétendre auremboursement del’indemnité(Civ. 3e, 28mars 2019, p.2).>Le contribuable peut se prévaloir d’uneinterprétation de la loi fiscale par l’adminis-tration (CE, 27mars 2019, p.2).>Une personne reconnue par la commis-sion de médiationprioritaire pour être relo-gée, mais qui n’a obtenu un logement quetrois ans plus tard, a reçu une indemnisa-tion… limitée (CE, 28 mars 2019, p. 3).répondu>Les travaux réglementaires visant à fiabili-ser le diagnosticde performance énergé-tique doivent aboutirent en 2019 (voir p.6).publié>L’État accélère la délivrance desautorisa-tions d’urbanismenécessaires au Jeux olym-piques de 2024 et reprend la main par l’inter-médiaire du préfet (décret du 27mars, p.7).>Les textes d’application du dispositif d’in-vestissement dans le logement ancien àrénoveront été publiés (p.8).>Le taux de l’usureapplicable à compterdu 1eravril 2019 a été publié (p.5).débattue>La loi Pacte a été débattue et votée par lesdéputés en 2electure (p.4). Parmi ses mul-tiples mesures, signalons l’élargissement del’objet des SCPIet une future ordonnanceréformant le droit des sûretés.chiffré>9997 millions d’euros: c’est le montantdes droits de mutation perçus par les dépar-tements en 2016 (p.4).L’UNIS en forum7eforum de l’UNIS à Paris ce 4 avril. Christophe Tanay sou-haite que le rôle des professionnels soit accru, au point d’enfaire de véritables “tiers de confiance”, ce qui les rendraitnotamment légitimes à faire respecter le cadre réglementairede l’immobilier.Afin de faciliter le logement des ménages, le président del’UNIS plaide par ailleurs pour la mise en place d’un statut dubailleur lui permettant d’amortir le bien loué. Il demande aussi lacréation d’une assurance volontaire de garantie locative, propo-sée par les professionnels, pour répartir le risque des impayés.“Je crois à l’intermédiation” affirme le député Mickaël Nogal, quidoit rendre son rapport sur le rôle des professions immobilièresen mai prochain. Considérant que de nombreux bailleurs et loca-taires méconnaissent leurs droits et devoirs, il estime qu’il existeun réel besoin d’intermédiation, y compris pour accompagner lespropriétaires dans la rénovation énergétique.C’est donc une position de principe en phase avec les attentes del’UNIS. Le député ajoute que si certains propriétaires sont réti-cents à recourir à un professionnel, il faut réfléchir aux moyensde rendre attractif l’intervention d’un professionnel.La sénatrice Sonia de la Provôté (qui vient d’être nommée auConseil national de l’habitat) est un peu plus réservée, estimantqu’il faut des chartes éthiques pour réguler le travail des profes-sionnels. Michaël Nogal, constatant que de nombreux profes-sionnels débutent avec une formation réduite, juge qu’il faudraitêtre plus exigeant pour améliorer les pratiques. S’agissant duzonage, il se dit favorable à sa réforme pour aller vers un “zona-ge de projet”, de façon analogue à ce qui a été mis en place pourle dispositif Denormandie dans l’ancien.On attendra son rapport avec intérêt.Signalons par ailleurs une décision du Conseil d’État sur leDALO. La loi sur le logement opposable n’est plus guère sous lesfeux de l’actualité, mais cet arrêt du Conseil d’État en montre leslimites (p. 3). Une personne avait patienter un peu plus detrois ans pour obtenir un logement alors qu’elle avait été recon-nue prioritaire par la commission de médiation. Elle avait engagéun recours contre l’État. Le Conseil d’État lui octroie généreuse-ment une indemnité de… 250euros par an (au total 1600eurospour deux personnes). Cette décision illustre la limite des textesde principe qui réjouissent ceux qui les votent mais n’apportentpas grand-chose à ceux qui sont censés en bénéficier. Mais les par-lementaires sont toujours plus avides de textes comme entémoigne l’intéressant débat tenu sur la loi Pacte (lire p.4). BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 7608 AVRIL 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Baux commerciaux: Non-réinstallation du preneur évincé: droit àrépétition de l’indemnitéFiscalité: Taxe foncière. Établissement exerçant une mission de servicepublic / Locaux construits sur le fondement d’un BEA sur le terraind’une personne publique / Valeur locative des locaux professionnels.Une QPC sur la réforme de 2020DALO: Responsabilité de l’État pour absence de relogement aprèsdécision de la commission de médiation- 4 -Au Parlement-L’Assemblée adopte la loi Pacte en 2e lecture:Création d’entreprises / Privatiser ADP / Réformer le droit des sûretés / Bailà réhabilitation / Contrôle et objet des SCPI- 5 -Réglementation-Taux de l’usure - 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Certification des diagnostiqueursUrbanisme accéléré pour les Jeux olympiques de 2024- 8 -Réglementation-Un décret et deux arrêtés du 26 mars 2019 précisent les modalités d’ap-plication du dispositif DenormandieSOMMAIREEDITORIAL
8avril 20192JURIShebdoimmobilierllBAUXCOMMERCIAUX- FISCALITÉBaux commerciauxNon-réinstallation du preneurévincé. Droit à répétition de l'in-demnité(Civ. 3e, 28mars2019, n°243, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°17-17501)Un bailleur avait été condamné à verser uneindemnité à son locataire pour non-renou-vellement du bail. Or, en raison de la nonréinstallation du preneur, le bailleur l'avaitassigné pour obtenir le remboursement desindemnités de remploi, pour trouble com-mercial et frais de déménagement.La cour d'appel avait donné gain de causeau bailleur, ce que contestait le locataire aumotif que la décision de justice était deve-nue irrévocable mais la Cour de cassationrejette son pourvoi:« Mais attendu que l’autorité de la chosejugée ne peut être opposée lorsque desévénements postérieurs sont venus modi-fier la situation antérieurement reconnueen justice; qu’ayant relevé que, postérieure-ment à la décision du 17 juin 2010, M. etMmeG. ne s’étaient pas réinstallés, la courd’appel a légalement justifié sa décision ».Observations:La cour d'appel avait jugéque l'article L 145-14 du code de commer-ce prévoit une indemnité d'éviction pourcompenser le préjudice du non-renouvelle-ment. L’indemnité pour trouble commer-cial lui permet de compenser la perte com-merciale qu'il subit pendant la période deréinstallation et l'indemnité de remploicouvre les frais d'acquisition d'un nouveaufonds. Mais si le bailleur prouve que sonlocataire ne s'est pas réinstallé, il peutobtenir remboursement des sommes ver-sées. En l'espèce, plus de 6 ans après le ver-sement des indemnités, les preneursétaient, l'un, âgé de 73 ans, en train dedemander se retraite et l'autre, âgée de 67ans, en cumul retraite recherche d'emploi,mais ne s'étant pas réinstallée.Dans certains cas, le droit à indemnité dis-paraît. C'est le cas si la société locataire esten liquidation judiciaire au moment lacour statue (TGI Paris, 15 sept. 1998). Demême, une cour peut juger que si le pre-neur est mis en liquidation entre le refusde renouvellement et le prononcé de ladécision, le préjudice subi par le preneurest purement symbolique au motif que lefonds de commerce n'a plus d'existence(Paris, 5février 1999). Si le locataire fermespontanément son fonds et reconnaît qu'ildemande le renouvellement uniquementpour liquider son stock de marchandises,les juges peuvent réduire le montant del'indemnité d'éviction à un chiffre de prin-cipe (Civ. 3e, 17 oct. 1978).Dans la présence espèce, le bailleur four-nissant la preuve de non-réinstallation dupreneur, il obtient le remboursement del'indemnité. La décision est importante, carelle impose au preneur une réinstallationeffective et il ne peut se retrancher derriè-re le caractère définitif de la décision pouréchapper au risque de remboursement.A retenir:Le bailleur qui prouve que lepreneur ne s'est pas réinstallé après luiavoir versé une indemnité d'éviction peutprétendre au remboursement de l'indem-nité.FiscalitéTaxe foncière. Établissementexerçant une mission de servicepublic(CE, 8eet 3echambres, 27mars2019,n°421459)L’administration était en litige avec lesCentres d'étude et d'expertise sur lesrisques, l'environnement, la mobilité etl'aménagement (CEREMA) sur l'assujettisse-ment à la taxe foncière pour des locauxsitués à Toulouse et appartenant à l’État. Letribunal administratif avait accordé auCEREMA le dégrèvement de taxe foncièresur le fondement de l'article 1382 1edu CGI.Mais le conseil d’État censure la décision:« Le tribunal, pour accorder la décharge desimpositions en cause, a relevé qu’il n’étaitpas contesté que le CEREMA exerçait unemission de service public et que le produitde ses activités commerciales représentaitmoins de 12% des recettes de l’établisse-ment. Il en a déduit que ces activités com-merciales ne faisaient pas obstacle à ce quel’établissement bénéficie de l’exonérationprévue par le de l’article 1382 du CGI. Enstatuant ainsi, sans rechercher si, outre leurcaractère accessoire dans les ressources del’établissement, ces activités commercialesconstituaient le prolongement de la missionde service public confiée au CEREMA, le tri-bunal administratif de Toulouse a commisune erreur de droit. »Observations:Les personnes publiques ontdroit à une exonération de taxe foncièrepour les immeubles qu'elles affectent à unservice public ou un service d'utilité géné-rale. Si elles confient la gestion de leurdomaine à une personne pour assurer unemission de service public, les immeublesremplissent cette condition d'affectationau service public, sauf si l'exploitation detout ou partie de cet immeuble ne peutplus se rattacher à la mission de servicepublic. Pour un établissement public admi-nistratif qui peut exercer, en plus de sesmissions de service public, des activitéscommerciales, il faut que ces dernièresaient un caractère accessoire et qu'ellesconstituent le prolongement de la missionde service public confiée à l'établissementpublic. Le tribunal avait bien vérifié la pre-mière condition mais non la seconde. Cemotif a justifié l'annulation de sa décision.A retenir:Un établissement public admi-nistratif peut bénéficier d'exonération detaxe foncière si ses missions commercialessont accessoires et sont le prolongementde sa mission de service public.Taxe foncière. Locaux construitssur le fondement d'un BEA sur leterrain d'une personne publique(CE, 8eet 3echambres, 27mars2019,n°422428, SAS Logicité)Une affaire similaire de taxe foncière oppo-sait l'administration fiscale avec une sociététitulaire d'un bail emphytéotique adminis-tratif (BEA) consenti par un centre hospita-lier. La société exploitait un groupement decoopération sanitaire de moyens à but nonlucratif regroupant le centre hospitalier deCarcassonne et divers centres hospitaliers eteffectuait des opérations de logistiquepharmaceutique. Le Conseil d’État admet que l'immeuble« doit être regardé comme affecté à la réa-lisation de prestations concourant à l’exécu-tion du service public hospitalier ».Annulant le jugement du tribunal adminis-tratif, l'arrêt admet la décharge d'imposi-tion:« S’il résulte […] de l’instruction que lecentre hospitalier perçoit une redevance encontrepartie du bail emphytéotique qu’il aconsenti, de sorte que l’immeuble ne peutêtre regardé comme non productif de reve-nus au sens et pour l’application des dispo-sitions du de l’article 1382 du CGI, aux-quelles renvoient celles du bis du mêmearticle, il découle de ce qui a été dit [supra]que la société Logicité est fondée à se pré-valoir à cet égard, sur le fondement de l’ar-ticle L. 80 A du livre des procédures fiscales,de l’interprétation donnée de la loi fiscalepar le paragraphe330 des commentairesadministratifs publiés le 12septembre2012au Bulletin officiel des finances publiques(BOFiP) Impôts sous la référence BOI-IF-TFB-10-50-10-50 ».-JURISPRUDENCE
Observations:L'exonération de taxe fon-cière des immeubles affectés à un servicepublic a été étendue aux immeublesconstruits en vertu de certains contrats(art. 1382, 1ebis du CGI) dont les BEA pré-vus par les articles L 6148-2 e L 6148-5 ducode de la santé publique. Pour cela, il fautque, à l'expiration du contrat, l'immeublesoit incorporé au domaine de l'établisse-ment de santé et que les immeubles soientaffectés à des missions concourant à l'exé-cution du service public hospitalier. Cesconditions étaient remplies dans cetteaffaire.Mais l'exonération s'applique auximmeubles donnés sans contrepartie finan-cière. En l'espèce, le tribunal avait considé- que le propriétaire perçoit une redevan-ce pour occupation du domaine public, etdonc que la condition que l'immeuble soitimproductif de revenu n'était pas remplie.Or le contribuable prévalait d'une inter-prétation de la loi par le BOFIP selonlequel que:« la perception d’une redevance par la per-sonne publique en contrepartie de l’occu-pation de son domaine public ne fait pasobstacle à l’exonération de taxe foncièresur les propriétés bâties prévue par le 1°bisde l’article 1382 du CGI». Le Conseil d’Étatadmet donc que le contribuable peut seprévaloir de l'interprétation du texte don-née par l'administration pour bénéficier del'exonération (cf. art. L 80 A du LPF).A retenir:Le contribuable peut se préva-loir d'une interprétation de la loi fiscalepar l’administration.Valeur locative des locaux pro-fessionnels. Une QPC sur la réfor-me de 2010(CE, 8eet 3echambres, 27mars2019,n°427758, SARL Gestion Epinal Mont-Saint-Aignan)Une société avait posé une question priori-taire de constitutionnalité sur la réformeopérée par la loi de finances rectificativepour 2010 et selon laquelle la valeur locati-ve des locaux professionnels fait l'objet denouvelles modalités de détermination (art.34 de la loi du 29décembre 2010, art. 1498I al. 2 du CGI).En première critique, le requérant estimaitque la nouvelle méthode ne tenait pascompte de l'état des immeubles et de leurdate de construction ainsi que de la natureet de l'état de leurs équipements.Le Conseil d’État rejette ce premier argu-ment. Après avoir rappelé la méthode(constitution de secteurs d'évaluation, desous-groupes de locaux puis de catégories),l'arrêt indique:« En prévoyant que la valeur locative tientcompte des caractéristiques physiques et dela consistance de la propriété ou fraction depropriété considérée, le législateur, qui aentendu que les autorités administrativescompétentes prennent notamment enconsidération, pour procéder à l’évaluationdes propriétés […], leur état d’entretien etles équipements dont elles bénéficient, sansfaire de la date de construction d’un bâti-ment un critère autonome de détermina-tion de sa valeur locative, indépendammentde sa nature, sa destination, son utilisation,ses caractéristiques physiques, sa situationet sa consistance, a fondé son appréciationsur des critères objectifs et rationnels enfonction des buts poursuivis. »Le deuxième motif était lié au recourscontentieux. L'article 1518 F du CGI prévoitque les décisions qui délimitent les secteursd'évaluation et qui fixent les grilles tari-faires ne peuvent être contestées par la voiede l'exception à l'occasion d'un litige relatifà la valeur locative d'une propriété bâtie. Lerequérant estimait être privé d'un droit derecours.Le Conseil d’État rejette également cettecritique:« En adoptant les dispositions du XIV et duXV de l’article 34, le législateur a entenduaménager le régime des recours conten-tieux susceptibles de remettre en cause lesdécisions relatives à la délimitation des sec-teurs d’évaluation et les grilles tarifaires, enprivilégiant les recours directement forméscontre ces décisions, devant être jugés dansde brefs délais, et en faisant obstacle à ceque leur légalité puisse être contestée àl’occasion de litiges relatifs à la valeur loca-tive d’une propriété, afin de limiter lesrisques d’insécurité juridique susceptiblesde résulter de la remise en cause de la sta-bilité des bases sur lesquelles sont fondéesde très nombreuses impositions ».L'arrêt ajoute que les administrés peuventexercer un recours contre les décisions déli-mitant les secteurs d'évaluation et cellesfixant les tarifs et qu'il n'y a pas d'atteintesubstantielle au droit d'exercer un recours.Le Conseil d’État refuse donc de trans-mettre la question au Conseil constitution-nel.Observations:Le Conseil d’État approuvedonc la méthode retenue par le législateurtant pour fixer les règles de déterminationdes valeurs locatives des locaux profession-nels que les règles de contentieux visant àlimiter les recours.DALOResponsabilité de l’État pourabsence de relogement après déci-sion de la commission de médiation(CE, 5eet 6echambres, 28mars2019, 414709)Une personne ayant demandé à être relo-gée d'urgence au motif qu'elle étaitdépourvue de logement et en situationd'hébergement, avait été reconnue priori-taire par la commission de médiation. Maisn'ayant pas obtenu de logement, elle avaitexercé un recours devant le tribunal admi-nistratif qui lui avait accordé 200euros d'in-demnité. Estimant la somme insuffisante,elle avait exercé un recours devant leConseil d’État.Le Conseil d’État annule le jugement renduau terme d'une procédure irrégulière (clô-ture de l'instruction avant la date de l'au-dience publique au cours de laquelle l'affai-re a été examinée, contrairement à l'articleR 772-9 du code de justice administrative). Iljuge alors l'affaire au fond.L'arrêt rappelle le principe que la personnereconnue prioritaire pour être logée d'ur-gence et qui n'a pas obtenu de logementau-delà du délai de 3 ou 6 mois de la déci-sion de la commission de médiation, peutengager la responsabilité de l’État « au titredes troubles dans les conditions d’existencerésultant du maintien de la situation qui amotivé la décision de la commission, quel’intéressé ait ou non fait usage du recoursen injonction contre l’État prévu par l’articleL. 441-2-3-1 du CCH. Ces troubles doiventêtre appréciés en fonction des conditionsde logement qui ont perduré du fait de lacarence de l’État, de la durée de cettecarence et du nombre de personnes com-posant le foyer du demandeur pendant lapériode de responsabilité de l’État ».En l'espèce l'arrêt indique que la carence del’État est constatée entre juillet2015 et sep-tembre2018, date le demandeur avaitobtenu un logement social. Il accorde uneindemnité de 250 par personne et par ansoit 1600 pour deux personnes.Observations:C'est donc sur un motif deprocédure que la décision de première ins-tance est annulée. Sur le fond, le Conseild’État admet la responsabilité de l’Étatpour défaut de mise en œuvre de l'obliga-tion de relogement qui est prononcée parla commission de médiation. Toutefois, lemontant de l'indemnité, particulièrementmodique, est sans doute fixé de façon àdécourager les requérants pour éviter lamultiplication de ce type de recours.8avril 20193JURIShebdoimmobilierllFISCALITÉ- DALOJURISPRUDENCE
8avril 20194JURIShebdoimmobilierllBruno Le Maire explique en ouverture desdébats que le XXIesiècle sera asiatique etqu’il faut construire notre propre puissanceéconomique et technologique car les nationsinnovantes seront les vainqueurs du XXIesiècle et les nations de rentiers les vaincus. La loi PACTE est une loi de simplification,par exemple pour créer une entreprise.Pour avoir plus de justice, la loi donne plusde place aux salariés dans les conseils d’ad-ministration des entreprises.La présidente de la commission spéciale,Olivia Grégoire, indique que le texte quicomportait initialement 73 articles, encontient à l’issue du passage au Sénat, 222.Ian Boucard (Les Républicains) défend unemotion de rejet préalable invoquant l’erreurstratégique que constitue la décision de pri-vatiser Aéroports de Paris. La motion n’apas été adoptée.La discussion générale a largement portésur la privatisation d’ADP, Jean-Luc Mélen-chon par exemple dressant un bilan désas-treux des privatisations précédentes.(AN débats, 13mars 2019, 1eséance).Langue morte ou nouveaumodèle ?François Ruffin accuse Bruno Le Maire de nemême plus croire à ce qu’il défend et de par-ler une langue morte faite de formules“lever les blocages”, “co-construction”… etajoute que les Français ne croient plus dansleurs élites. Alors conclut-il, “il ne vous res-te que la force de coercition”.Contestant cette analyse, Bruno Le Maireexpose qu’il faut construire un nouveaumodèle économique s’appuyant sur leniveau européen et un Etat fort qui soitrégulateur et non pas actionnaire. Du pointde vue fiscal, il souhaite établir, au niveaudu G7, une imposition minimale à l’impôtsur les sociétés.Création d’entreprisesL’article 1ervise à simplifier la création desentreprises. Frédéric Reiss indique que lescentres de formalités des entreprises serontremplacés par un guichet unique électro-nique. Daniel Fasquelle demande, sans suc-cès le maintien des CFE. L’article a été voté.L’article 2prévoit la création, par ordonnan-ce, d’un registre dématérialisé des entre-prises qui centralisera et diffusera les infor-mations les concernant. Le rapporteur DenisSommer, précise que le répertoire SIRENE,de l’INSEE et les registres locaux des gref-fiers des tribunaux de commerce serontmaintenus. Le vote d’un amendementn°309 de Denis Fasquelle précise que leregistre indiquera la nature artisanale ouagricole de l’activité exercée par les entre-prises immatriculées. L’article a été voté.(Débats AN 13mars 2019, 2eséance).Privatiser ADPLe 14mars, après des débats nourris, lesdéputés ont rétabli l’article 44 privatisantADP, article qui avait été supprimé au Sénat.Même vote pour l’article 45relatif au cahierdes charges d’ADP. L’article 46vise la maî-trise foncière. La rapporteure Marie Lebecindique que l’État retrouvera la maîtrise fon-cière dans 70 ans. Si ADP réalise une ventede terrain laquelle l’État peut s’opposer),il devra reverser 70% de la plus-value. L’ar-ticle 46 a été adopté ainsi que les articles sui-vants.(AN débats, 14mars 2019, 1eet 2eséances).L’article 51, également voté, permet la priva-tisation de la Française des jeux.Le vote de l’article 52assouplit lescontraintes de détention publique du capitald’Engie et de GRTgaz. L’article 52 bis Aper-met des dérogations pour l’accès au réseaupour mener des expérimentations de transi-tion énergétique et d’infrastructure intelli-gente. L’article 52 quateradapte des règlesdu code de l'environnement aux plate-formes industrielles. Sur l’article 52 quin-quies, voté, la rapporteure Marie Lebecindique que le périmètre des projets pou-vant être financés par le livret A et le livretde développement durable et solidaire estélargi à tous les projets contribuant à la tran-sition énergétique ou à la réduction de l’em-preinte climatique.L’article 53crée un “fonds pour l’innovationde rupture. Il a été voté ainsi que l’article 54relatif à la Poste.(AN débats, 14mars 2019, 3eséance).A L’ASSEMBLÉEDÉBATSLa loi Pacte à l’AssembléeLes députés ont repris en 2e lecture le 13mars l’examen du projet de loi relatif à lacroissance et à la transformation des entreprises dite Pacte.reproduction interdite sans autorisationSuite des débats le 15mars avec l’article 4relatif au stage de formation avant créationd’entreprise. Il a été adopté.Les articles suivants visent à simplifier lacroissance des entreprises. Les députés ontdébattu notamment des seuils dans lesentreprises puis de l’interdiction de produitsen matière plastique A été voté l’article 8 bisrelatif à l’ouverture des commerces alimen-taires en soirée.L’article 8 quinquiesétait relatif à l’ouvertu-re des commerces le dimanche. ThierryBenoist indique son opposition à l’extensionde l’ouverture des commerces, il est soutenupar Éric Coquerel, mais son amendement(n°32) pour rétablir l’article, qui encadraitcette ouverture, a été rejeté. L’article est doncresté supprimé.Après des articles sur les commissaires auxcomptes, sont examinées les dispositionssur le réseau des chambres de commerce etd’industrie (art. 13et suivants).(Débats AN 15mars 2019, 1eet 2eséances).L’article 13 septies, voté, permet aux agricul-teurs de transférer leur droit d’occuper unehalle ou un marché, dans des conditionssimilaires aux commerçants. L’article 13octies A, voté, permet en cas de décès, d’in-capacité ou de retraite d‘un commerçanttitulaire d’une autorisation d’occupationdans une halle ou un marché, que sonconjoint conserve l’ancienneté du titulaireinitial pour faire valoir son droit de présen-tation d’un successeur au maire, en cas decession du fonds de commerce.Les articles 14et suivants visent les entre-prises en difficulté. L’article 15supprime lamention “liquidation judiciaire” au casierjudiciaire des personnes physiques. Voté.Droits de mutationPour 2016, le montant total perçuspar les départements au titre desdroits de mutation à titre onéreuxest de 9997 millions d'euros. Lesdépartements qui ont perçu lessommes les plus importantes (plusde 300millions) sont: Paris: 1092,2 M€ Hauts de Seine: 612,8 M€ Alpes Maritimes: 371,8 M€ Bouches du Rhône: 341,0 M€ Gironde: 322,0 M€ Yvelines: 311,7 M€(Rép. Sénat Q, 28mars 2019, ministrede l’action et des comptes publics àThierry Carcenac, n°1648).Chiffres
8avril 20195JURIShebdoimmobilierllMême vote pour l’article 63, qui habilite leGouvernement à légiférer par ordonnancenotamment pour transposer la directive surla facturation électroniquedans les marchéspublics. L’article 63 bis Avise la dématériali-sation des factures d’électricité et de gaz.Même vote pour l’article 69 terqui supprimeune sur-transposition de la directive anti-blanchiment, à l’égard des syndics. La sur-transposition provenait de la loi Alur (art. L561-2 du code monétaire et financier).L’article 71ratifie une vingtaine d’ordon-nances comme celle du 22octobre2015 surles PPRT, mais la ratification de l’ordonnan-ce du 1erjuin 2017 sur les offres de prêtsimmobiliers a été supprimée.Le vote de l’article 71 bis ABsupprime lacompétence indemnisation contre les risquestechnologiques du fonds de garantie desassurances obligatoires de dommage(FGAO).L’article 71 terprogramme une ordonnancesur la fin des tarifs réglementés du gaz et del’électricité, tarifs, explique la secrétaired’État, jugés contraires au droit européen.L’ensemble du projet de loi a été voté par 27voix contre 15, à 6h15 du matin.(Débats AN 15mars 2019, 3eséance).❘◗Alexandre Poupardrejoint le groupe immo-bilier du cabinet d’avo-cats Mayer Brown, com-me associé.❘◗William Azan intègre le cabinetHerald il prend la direction du pôledroit public. Il est notamment spécialisted’urbanisme et du droit de préemption.❘◗François Bonteilestnommé responsablemondial de la pratiqueimmobilière du cabinetClifford Chance.ActeursTaux de l'usure.Pour les prêtsimmobiliers, le taux de l’usure àcompter du 1eravril 2019 est fixé à: Taux fixe:- moins de 10 ans: 2,73%,- de 10 à moins de 20 ans: 2,77%,- 20 ans et plus: 2,96%. Taux variable: 2,45%. Prêts-relais: 3,20%.(Avis du 27mars2019, J.O. du 27, n°146).ChiffresRéforme du droit des sûretésL’article 16habilite le Gouvernement àréformer le droit des sûretés. Philippe Vigierdemande le maintien des privilèges immo-biliers spéciaux qui doivent être remplacéspar une hypothèque légale. La secrétaired’État, Agnès Pannier-Runacher, indiqueque le remplacement du privilège pour prê-teur de deniers par une hypothèque légalene devra pas entraîner de surcoût. L’amen-dement n°1163 a été rejeté et l’article 16,voté.L’article 19 terdispense les entreprises duBTP et les maîtres d’œuvre de l’obligationde faire apparaître sur les devis et facturesl’assurance professionnelle obligatoire(art. 22-2 de la loi du 5juillet 1996). L’articlea été adopté.Avec l’article 20sont abordées les mesuresrelatives aux retraites. À l’article 21, Jean-Noël Barrot indique que les sociétés d’assu-rance auront l’obligation de présenter unfonds socialement responsable, solidaire ouvert, dans leurs contrats d’assurance-viemultisupports. Avec le vote de l’amende-ment 860 relatif aux fonds en euros de l’as-surance vie, on connaîtra la proportion defonds investis dans les placements soli-daires, verts ou socialement responsables.Les articles 30et suivants visent la Caissedes dépôts et consignations et réforment sagouvernance.Les articles 41et suivants concernent la pro-priété intellectuelle.L’article 43 bisvoté, autorise l’expérimenta-tion de l’autoconsommation collectived’électricité (les sénateurs avaient supprimél’article, estimant que la modification desordonnances du 27juillet2016 et du3août2016 sur ce thème était prématurée).Bail à réhabilitationLes députés ont voté l’article 43 quaterquiautorise la réduction de 12 ans à 6 ans de ladurée minimale du bail à réhabilitationpour la région PACA, lorsque les logementssont vacants depuis plus d’un an.L’article 55 bisvise le contrôle des investis-sements étrangers en France. DominiquePotier souhaite étendre le périmètre de pro-tection de la sécurité économique du paysen y ajoutant le foncier agricole. Il évoque lecas de 15000hectares de terrains détenussous forme de parts sociales, transférés en2018 sans contrôle de la puissance publique.Mais la rapporteure Marie Lebec estimeinopportun d’inscrire une telle dispositiondans la loi et renvoie à une loi spécifique surles actifs agricoles et rénovant les SAFER(rejet de l’amendement n°282). Lesarticles55 et55 bis ont été votés.Des sociétés “à mission”Les articles suivants visent la participationdans les entreprises. L’article 61est impor-tant sur le fond: il modifie l’article 1833 ducode civil pour affirmer que “la société estgérée dans son intérêt social, en prenant enconsidération les enjeux sociaux et environ-nementaux de son activité”. Daniel Fasquel-le y voit un nid à contentieux, mais l’article61 a été voté. Dans la même ligne, l’article 61septiescrée les sociétés à mission”. Peu-vent se doter d’une mission les sociétés,notamment les entreprises, qui s’assignentla poursuite d’objectifs sociaux et environ-nementaux en plus de leur objectif de réali-sation de profit. Il a été adopté.Contrôle et objet des SCPIL’article 61 undeciescrée une nouvelle caté-gorie de parts ou d‘actions de société pou-vant constituer l’actif d’une SCPI. Il a étécomplété à la demande de la secrétaired’État, d’un amendement n°441 qui vise à“limiter l’ingérence des conseils de sur-veillancedes SCPI dans les décisions d’in-vestissement”. Les statuts de certaines SCPIprévoient que la société de gestion doit,avant de décider un investissement, requé-rir l’accord du conseil de surveillance. OrAgnès Pannier-Runacher que cette règle estcontraire au droit européen qui impose l’au-tonomie pour la gestion des sociétés de ges-tion de portefeuille. L’amendement a étévoté, ainsi que l’article.Même vote pour l’article 61 terdeciesquiautorise les SCPI à détenir, à titre accessoire,des biens meubles et meublant nécessaires àla prestation de services par un tiers. Corré-lativement, l’article 61 quaterdeciesélargit ladéfinition de l’actif d’une SCPI (NB: leSénat avait jugé que ces articles présentaientun lien trop indirect avec le projet de loi ini-tial, ce qui laisse planer un doute sur le carac-tère constitutionnel de leur mode d’adop-tion). Il a été complété de l’amendementn°1124 qui autorise une SCPI à investir dansune SCI détenant elle-même une SCI.A L’ASSEMBLÉEDÉBATS
8avril 20196JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations14mars2019Sénatn°6606Éric KerroucheSoc. LandesTaxe d'enlèvement desordures ménagèresÉconomieLa TEOM porte sur toutes les propriétés bâtiessoumises à la taxe foncière. Elle est une impositionet non une redevance pour service rendu. Les com-munes peuvent toutefois plafonner la valeur loca-tive des locaux d'habitation. Les communes peu-vent aussi instituer une part incitative de TEOM.Le sénateur souhaitaitun abattement enfaveur des ménagesmodestes. Le ministre jejuge trop complexe àmettre en œuvre.14mars2019Sénatn°7580Éric Gold,RDSE, Puy-de-DômeMise en extinction duFISACÉconomieDepuis la loi NOTRe, les régions sont chefs de fileen matière d'aménagement économique. Lescrédits du FISAC font donc doublonavec ceux desrégions. L'Etat privilégie d'autres moyens d'action,comme le dispositif Action cœur de ville. Le préfetpeut aussi suspendre l'installation de centres com-merciaux de périphérie s'ils compromettent laredynamisation du centre-villeLe sénateur plaidait pourun maintien des aides à larevitalisation des centres-villes.19mars2019ANn°10168Yannick Kerlogot,LaREM, Côtesd’ArmorTaxe foncière sur le bâticommercialAction et comptespublicsLa taxe foncière est un impôt dont l'assiette estterritorialisée, aucune rétrocession du produit dela taxe d'une commune à son EPCI n'est envis-agée. Mais dans un EPCI à fiscalité professionnelleunique, l'intercommunalité perçoit toute la fiscal-ité économique de la zone commerciale et indus-trielle, elle peut verser une dotation de solidaritécommunautaire à ses communes membres.Iniquité entre l'inter-communalité qui financeles équipements et lacommune qui, seule,perçoit les recettes detaxe foncière, déplore ledéputé.19mars2019ANn°14568David Lorion,Les RépublicainsLa RéunionMode de paiement destaxes foncières etd'habitationAction et comptespublicsLe CGI prévoit trois modes de paiement dématérialisé: prélèvement mensuelou à l'échéance, paiement direct en ligne. Le prélèvement n'impose pasd'avoir un accès internet et évite une fracture numérique. Mais le ministre ademandé que la majoration de 0,2% des impôts locaux pour les usagers quin'utilisent pas ces modes de paiement soit annulée en 2018. Ceux qui l'au-raient réglée seront remboursés d'ici mars2019.26mars2019Sénatn°6707Jean-Pierre Grand,Les Républicains,HéraultPublicité des décisionsde justiceJusticeLa loi du 7octobre 2016 pour une Républiquenumérique a été suivie d'une mission confiée auprofesseur Loïc Cadiet. Son rapport (9janvier 2018)préconisait des modifications législatives. Elles ontété reprises dans la loi du 20juin 2018 sur les don-nées personnelles et la loi de réforme de la justice.Après sa publication, le processus de publicationdes décrets pourra être achevé.Le sénateur observaitque la loi du 7octobre2016 qui prévoyait déjàla mise à disposition desdécisions de justicen'avait pas été suivie desdeux décrets d'applica-tion requis.26mars2019ANn°10101VéroniqueLouwagie,Les Républicains,OrneFailles du diagnostic deperformance énergé-tiqueÉcologieLe plan du Gouvernement d'avril 2018 comporte dans ses priorités la fiabilisa-tion du diagnostic de performance énergétique: cela passe par une fiabilisa-tion de la méthode de réalisation et un renforcement de la formation desdiagnostiqueurs. De plus le DPE doit être opposable à compter du 1erjanvier2021. Il est prévu de mettre à jour la méthode de calcul conventionnel et sagénéralisation à tous les bâtiments d'habitation (disparition des DPE sur fac-tures et donc des DPE vierges). Les travaux réglementaires aboutiront en 2019.19mars2019ANn°17273Stéphane TestéLaREM, Seine-Saint-Deniset de nombreuxautres députésMise en place gratuitedes afficheurs déportéspour ménages précairesÉcologieL'article L 124-5 du code de l'énergie prévoit la mise à disposition gratuited'un affichage en temps réel des données de consommation, en euros, pourles bénéficiaires du chèque énergie. Les coûts pour les fournisseurs sont com-pensés dans la limite d'un montant maximal. Or le coût est supérieur à ce quiétait prévu. Le coût global serait de 272millionspour les 4millions de béné-ficiaires du chèque énergie (porté à 5,8millions). Le Gouvernement vachanger le financement du dispositif, mais il faut modifier la loi, par exemplepour utiliser le dispositif des certificats d'économie d'énergie.28mars 2019Sénatn°8570Michel Savin,Les Républicains,IsèreOuverture des ERP de 5ecatégorieIntérieurLes exploitants d'ERP de 5ecatégorie sans locaux d'hébergement pour lepublic sont exonérés de la demande d'autorisation d'ouverture (art. R 123-45du CCH). Mais le maire peut faire desvisites de contrôle pour vérifier lerespect des règles de sécurité. Pour l'autorisation de travaux, l'autoritéchargée de l'instruction transmet la demande à la commission de sécurité, iln'est donc pas nécessaire de recourir à un bureau d'étude.28mars 2019Sénatn°8011Hervé Maurey,UC, EureEfficience des travauxde rénovation énergé-tiqueÉcologieLe rythme de rénovation du parc est insuffisant.Une réforme du CITE vise à mieux proportionnerl'aide à l'efficacité énergétique des travaux. En2020, le CITE devrait être transformé en primeversée par l'ANAH.L'étude de l'ADEME menée en 2017 montre ledéficit de notoriété des dispositifs d'aide à la réno-vation. Le Gouvernement prépare donc une cam-pagne de communication sur les dispositifs d'aide.Les travaux de rénovationde2014 à2016 sur 5mil-lions de maisons indivi-duelles, n'ont aucun effetde gain énergétiquepourles 3/4 d'entre eux. Seuls5% ont permis un gainsignificatif de performan-ce (étude ADEME).
8avril 20197JURIShebdoimmobilierllNOM:PRÉNOM:FONCTION:SOCIÉTÉ:ADRESSE:TÉL:MÉL:N° TVAINTRACOM.:SIGNATURE:OFFREEXCEPTIONNELLERéservée auxnouveaux abonnés20%de réductionsur l’abonnementJURIShebdoimmobilierNOMINATIONSGouvernementAmélie de Montchalinest chargée desaffaires européennes. Elle succède, commesecrétaire d’État à la ministre Nathalie Loi-seau. Cédric Oest nommé secrétaire d’Étatchargé du numérique, il remplace MounirMahjoubi. Sibeth Ndiayeest nomméesecrétaire d’État auprès du Premierministre, porte-parole du Gouvernementen lieu et place de Benjamin Griveaux.(Décret du 27mars, J.O. du 28mars, n°1 etdécret du 31mars, J.O. du 2avril2019, n°1).Cabinets ministérielsCohésion des territoires: Bastien Mérotest nommé conseiller collectivités et insti-tutions locales auprès de Jacqueline Gou-rault. (Arrêté du 25mars2019, J.O. du26mars, n°55).Premier ministre: Gilles Boyer quitte sesfonctions de conseiller auprès d’EdouardPhilippe. (Arrêté du 26mars2019, J.O. du27mars, n°71).PréfetsFabienne Buccioest nommée préfète de larégion Nouvelle-Aquitaine. Yves Roussetest nommé préfet de Loir-et-Cher et Nico-las de Maistre, de la Haute-Loire.(Décrets du 27mars2019, J.O. du 28mars,n°77, 79 et80).Organismes publicsDébat public: Anne Berriat, avocategénérale à la Cour de cassation, a été éluemembre de la Commission nationale dudébat public par l'assemblée générale dela Cour de cassation.(Avis publié au J.O. du 29mars, n°104).RégionsSGAR: Isabelle Pantebreest nomméesecrétaire générale pour les affaires régio-nales auprès du préfet de la région Pro-vence-Alpes-Côte d'Azur. (Arrêté du25mars2019, J.O. du 27mars, n°69).Au fil du J.O. Certification des diagnosti-queursL'arrêté du 2juillet2018 a défini les cri-tères de certification des opérateurs dediagnostic technique. Son entrée envigueur, initialement fixée au 1eravril 2019,est reportée au 1erjanvier 2020 par unarrêté du 25 mars.Par ailleurs, ce texte supprime des condi-tions cumulatives pour les pré-requis à lacertification des opérateurs de diagnostictechnique. L'annexe III du texte de 2018distinguait deux cas: certification dans ledomaine de l'énergie sans mention et cer-tification avec mention, le deuxième étantplus exigeant, car cumulant un critère deformation (bac +2) et d'expérience profes-sionnelle. Le nouveau texte rassemble lesdeux cas dans un seul "certification avecmention, et sans mention dans le domaineénergie". La condition de compétencedevient alternative: expérience de 3 ansou diplôme (bac+2).(Arrêté du 25mars2019 modifiant l'arrêtédu 2juillet2018 définissant les critères decertification des opérateurs de diagnostictechnique et des organismes de formation etd'accréditation des organismes de certifica-tion, J.O. du 29mars, n°33). Repérage de l'amiante avant tra-vauxUn décret du 27mars fixe le calendrierd'entrée en vigueur des obligations derepérage de l'amiante avant travauxVoici les dates visant l'immobilier:- Immeubles bâtis: 1ermars 2019;- Autres immeubles tels que terrains,ouvrages de génie civil et infrastructuresde transport: 1eroctobre 2020;- Installations, structures ou équipementsconcourant à la réalisation ou la mise enœuvre d'une activité: 1erjuillet 2020.L'organisme qui réalise les travaux doitêtre accrédité et disposer de personnelcompétent (art. 2).(Décret n°2019-251 du 27mars2019 relatifau repérage de l'amiante avant certainesopérations et à la protection des marinscontre les risques liés à l'inhalation des pous-sières d'amiante, J.O. du 30mars, n°21). Urbanisme accéléré pour lesJeux olympiquesUn décret du 27mars adapte les procé-dures d'urbanisme pour les autorisationsnécessaires au JO de 2024 afin d'accélérerleur délivrance.1. Les premières dispositions sont appli-cables sur tout le territoire national.- Le délai d'instruction ne peut pas êtremajoré d'un mois au titre de l'article R423-24 du code de l'urbanisme (parexemple pour situation aux abords d'unmonument historique).- La majoration de 2 mois du délai pourparticipation du public n'est pas applicable.Le délai d'instruction est de 45 jours etcourt à compter de la réception de la syn-thèse des observations du public et non dela réception en mairie d'un dossier complet(art. 3 dérogeant à l'article R 423-19).- Les pièces manquantes doivent être four-nies dans le délai de 2 mois et non de 3mois (art. 4).- Les délais prévus pour interpréter le silen-ce de l'ABF sont réduits de 2 mois à unmois (art. 5).2. Les autres mesures sont d'applicationspécifique à l'OIN de Seine-Saint-Denis- L'administration compétence pour déli-vrer l'autorisation est le préfetsi le mairen'a pas statué dans le délai 7 jours ouvrésde la demande pour un permis ou 4 jourspour une déclaration préalable (art. 7).BULLETINDABONNEMENT«PRIVILÈGE»OUI, je souhaite bénéficier de l’offre de souscription àJURIShebdo qui m’est réservée soit un an d’abonnement (41numéros de la lettre + 5 numéros spéciaux consacrés au droitimmobilier) au prix de 599 TTC (soit 586,68 HT + 2,1% deTVA) au lieu de 779 TTC, soit 20% de réduction.Ci-joint mon chèque de 599 TTC à l’ordre de JURIShebdoJe recevrai une facture acquittée dès paiement de ma souscriptionÀ RETOURNER A JURISHEBDO 168, AVENUE MARGUERITE RENAUDIN, 92140 CLAMARTjhi760UNE PUBLICATION DE LA SOCIETE DE PRESSE DU BREIL, SARL DE PRESSE AU CAPITAL DE 10000EUROS, RCS 443 034 624 00017 NANTERREAU FIL DU J.O.
8avril 20198JURIShebdoimmobilierllFISCALITÉRÉGLEMENTATIONLe décret apporte 3 précisions aux condi-tions d'application à la réduction d'impôtDenormandie. Il est complété de l'arrêtédu 26mars.1. Nature des travaux éligiblesLes travaux de rénovation sont ainsidéfinis: "tous travaux, à l'exception deceux portant sur des locaux ou des équipe-ments d'agrément, ayant pour objet lamodernisation, l'assainissement ou l'amé-nagement des surfaces habitables, la réali-sation d'économies d'énergie pour ces sur-faces ainsi que la création de surfaces habi-tables à partir de l'aménagement des sur-faces annexes." Les annexes visées sont lescombles accessibles et les garages en habi-tat individuel. (art. 2 quinquies B III de l'an-nexe III au CGI).2. Niveau de performance énergé-tique exigéLe niveau de performance énergétique àatteindre est fixé par deux méthodes alter-natives:a: diminuer la consommation d'énergieprimaire du bâtiment et passer sous uncertain seuil.L'arrêté précise qu'il faut:- réduire la consommation de 30% parrapport au niveau constaté avant travaux- et passer sous le seuil de 331kWh/m2/an.b: respecter des exigences de performancepour au moins 2 des 5 catégories suivantes(voir tableau).3. Obligations déclarativesLe bailleur doit:- joindre à sa déclaration de revenus unenote récapitulant les travaux réalisés etleur montant et- tenir à la disposition de l'administrationles documents justifiant du respect desconditions de travaux et de performanceénergétique.A cet effet, le contribuable doit pouvoirproduire, 1. pour justifier du respect du seuil aprèstravaux et de la baisse de consommation:- une évaluation énergétique qui indiquela consommation avant travaux et celleprojetée après travaux,- des factures des entreprises ayant réaliséles travaux précisant le lieu la nature des tra-vaux et les caractéristiques et critères de per-formance prévus par l'arrêté du 26mars.2. pour justifier du respect des 2 actions sur les 5:- des factures analogues au cas précédent.Liste des communes éligiblesLa liste des communes éligibles au dispositifDenormandie est fournie par un arrêté du26mars. Les communes éligibles sont soitcelles dont le centre-ville dont le besoin deréhabilitation de l'habitat est particulière-ment marqué, soit celles qui ont conclu uneconvention d'opération de revitalisation deterritoire (ORT). Les zones concernées sontles "zones de bâti continu de la commune".L'arrêté fournit en annexe la liste des com-munes dont le besoin de réhabilitation del'habitat en centre-ville est particulièrementmarqué. 244 villessont citées.Le dispositif Denormandie est opérationnelUn décret et deux arrêtés du 26 mars précisent les modalités d’application du dis-positif d’incitation à la rénovation des logements anciens dans les centres-villes.JURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0224 T 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsBibliographie: L’étude notarialeCheuvreux publie unlivre blanc Versdes bâtimentsmutables”.Il aborde les mul-tiples facettes dudroit qui impactentl’évolution del’immeubleconstruit et son adaptabilité:le droit de l’urbanisme en marchevers la réversibilité, le bailcommercial à l’épreuve de lamutabilité des immeubles… Ilanalyse par exemple les règles dupermis de construire à doubleétat. (80 pages).(Décret 2019-232 du 26 mars 2019 relatif aux conditions d'application de la réduction d'im-pôt sur le revenu au titre de l'investissement locatif prévue au du B du I de l'article 199novovicies du CGI, et arrêtés du 26 mars, J.O. du 27, n°65, 66 et 67).- La demande de permis est adressée aupréfet et non au maire (art. 8). Les servicesdu préfet enregistrent la demande et luiaffectent un numéro, affichent l'avis dedépôt du permis et transmettent un exem-plaire de la demande au maire qui fait l'af-fichage.- Si le permis vaut autorisation d'exploita-tion commerciale, la CDAC est réputée sai-sie à compter de la réception par le préfetde la demande de permis et du dossier dedemande d'AEC. Le préfet transmet sansdélai le dossier à la CDAC (et non sous undélai de 15 jours). Si le dossier est incom-plet, la CDAC informe le préfet des piècesmanquantes. Le service les transmet sansdélai.- Les pièces manquantes doivent être four-nies dans le délai de 2 mois et non de 3mois (art. 10).- L'avis du maire sur le dossier doit êtretransmis dans le délai de 15 jours et nond'un mois (art. 11).(Décret n°2019-248 du 27mars2019 relatif àl'instruction des demandes d'autorisationd'urbanisme portant sur les projets néces-saires à la préparation, à l'organisation ou audéroulement des jeux Olympiques et Para-lympiques de 2024, J.O. du 29mars, n°60).❘◗Jacques Ehrmann(PDG de Carmila) a étéélu président du Conseilnational des centrescommerciaux. Acteurs n J Notre filière a devant elle de grands défis que nous devons c Types de travauxExigences requises1Isolation de la toitureMise en œuvre d'isolants en :- toitures-terrasses- planchers en combles perdus- rampants de toiture - plafonds de comblesRésistance thermique R conforme à l'arrêté du 3 mai 2007 modifiéen 20172Isolation des murs don-nant sur l'extérieurRésistance thermique R conforme à l'arrêté du 3 mai 2007 modifiéen 20173Isolation des parois vitrésdonnant sur l'extérieurIsolation d'au moins la moitié des parois vitréesRespect des articles 8 à 15 de l'arrêté du 3 mai 20074Systèmes de chauffageRespect des articles 16 et suivants de l'arrêté du 3 mai 20075Système de productiond'eau chaude sanitaireRespect des articles 28 et 29 de l'arrêté du 3 mai 2007Exigences à respecter pour au moins 2 des 5 catégories de travaux