mercredi 9 juillet 2025

JURIShebdo Immobilier n° 761 du 15 avril 2019

AccueilAnciens numérosJURIShebdo Immobilier n° 761 du 15 avril 2019
Au sommaire :


– 2 – Jurisprudence –
Urbanisme : Travaux irréguliers. Pouvoir de la commune
Contrat de construction : Condition de la réception
Responsabilité des constructeurs : Notion d’ouvrage
Bail à construction : Expiration du bail. Obligation de restitution des lieux
Expropriation : Calcul de l’indemnité
Urbanisme : Notification des recours
“Libérer l’écriture” : rédaction des arrêts de la Cour de cassation
– 4 – A l’Assemblée –
Une proposition de loi sur la simplification du droit des sociétés
Débat sur l’écologie
– 5 – Actualité –
Le marché de bureaux en baisse en Ile-de-France
Encadrer les loyers / IRL
– 6 – Tableau des réponses ministérielles –
– 7 – Nominations – Au fil du J.O. –
Eco-PTZ / Rénovation énergétique
– 8 – Fiscalité –
Déclaration des revenus 2018
QPC : censure du pouvoir de contrôle des logements par les agents communaux
Rendement comparé de l’ISF et de l’IFI

jugé>La clause d’un contrat de construction peutsubordonner la réceptiontacite au cas de pri-se de possession sans réclamation dans undélai significatif (Civ. 3e, 4avril2019, p.2).>Un élément ancré au sol, participant de lanature du bâtiment, lui confère une natureimmobilière (Civ. 3e, 4avril 2019, p.2).>Le preneur d’un bail à constructionpeutêtre condamné à indemniser le bailleur s’ilne restitue pas les locaux libres d’occupa-tion à l’échéance du bail à construction(Civ. 3e, 4avril 2019, p.3).répondu>Deux réponses ministérielles sur le démem-brementde propriété. L’une sur le régime deTVA, l’autre sur le régime Pinel (voir p.6).>L’avant-projet d’ordonnance sur la réfor-me de la copropriétésera soumis à concer-tation assure la Chancellerie.censuré>Le Conseil constitutionnel a censuré l’ar-ticle du CCH qui autorisait les agents des ser-vices municipaux à visiter les logements pourvérifier les conditions d’affectation au motifque le législateur avait ainsi méconnu le prin-cipe de l’inviolabilité du domicile(p.8).déclaré>Les revenus devront être déclarés entre le21mai et le 4juin, par internet, selon lelieu de résidence du contribuable (p.8).chiffré>Les litiges concernant les impôts locauxreprésentent 30,8% des contentieux fiscauxde 2018 (p.8).>L’ISF rapportait 5milliards, l’IFIrapporte1,9milliard (p.8).>L’IRLdu 1ertrimestre 2019 est en haussede +1,7%en un an (p.5).Libérer l’écritureLa Cour de cassation va changer sa méthode de rédactionde ses décisions. Les magistrats du 5 quai de l’Horloge aban-donnent la phrase unique et les attendus. C’est tout un sym-bole qui disparaît. Le premier président de la Cour de cassa-tion (p.2) a déclaré que cette réforme allait permettre de“libérer l’écriture”. Dont acte. Les décisions étant faites pourêtre comprises par les justiciables et pas seulement par leurs avo-cats, on peut comprendre la volonté des magistrats de s’efforcerde rédiger des textes compréhensibles. Il est exact par ailleursque la brièveté des arrêts, parfois leur laconisme, peut plonger lelecteur dans un abîme de perplexité. La volonté de la Cour dedévelopper davantage les motivations d’arrêts de principe,notamment en cas de renversement de jurisprudence, sera doncsans doute appréciée.Rappelons que si les juges sont conduits à forger la règle de droiten cas d’imprécision de la loi, l’article 4 du code civil leur interdisantde refuser de statuer pour obscurité de la loi à peine de déni de jus-tice, il leur est pareillement interdit de se prononcer par voie de dis-position générale (art. 5). Entre les deux, la voie est étroite.Espérons par ailleurs que la tentation des magistrats d’écrire tou-jours plus sera maîtrisée. La concision des arrêts fait aussi leur for-ce. D’autres juridictions sont tombées dans le travers inverse. Ain-si par exemple la longueur des décisions de Cour européenne desdroits de l’homme rend leur compréhension plus ardue. On nepeut qu’espérer que la Cour de cassation ne tombera pas dans cetécueil et que la clarté de ses arrêts en sortira renforcée. Enfin, n’est-il pas assez inattendu que les plus hauts magistrats deFrance réclament plus de liberté d’écriture? Plutôt que l’ultimesoubresaut d’une pensée issue de la fin des années soixante,voyons-y une volonté de mieux répondre aux attentes du justi-ciable. On attendra donc avec intérêt le résultat de cette nouvel-le méthode de rédaction… plus libre.Les députés ont adopté le 27mars une proposition de loi desimplification du droit des sociétés. L’article 5 mérite une atten-tion particulière. Il supprime le délai d’exploitation de 2 ans jus-qu’à présent requis par l’article L 144-3 du code de commercepour qu’un fonds puisse être mis en location-gérance. L’article asuscité des débats entre les tenants d’une souplesse plus grandepour faciliter la conclusion de ce type de contrat et ceux quiredoutent que les fonds de commerce fassent l’objet d’une finan-ciarisation accrue des surfaces commerciales, au détriment de ladiversité des commerces et de la vitalité des centres-villes. La sou-plesse l’a emporté BDJURIShebdoLa lettre du droit immobilierpour les professionnelswww.jurishebdo.frNUMÉRO 76115 AVRIL 2019ISSN1622-141919EANNEEL’ESSENTIEL..immobilier- 2 -Jurisprudence-Urbanisme: Travaux irréguliers. Pouvoir de la communeContrat de construction: Condition de la réceptionResponsabilité des constructeurs: Notion d’ouvrageBail à construction: Expiration du bail. Obligation de restitution deslieuxExpropriation: Calcul de l’indemnitéUrbanisme: Notification des recours“Libérer l’écriture”: rédaction des arrêts de la Cour de cassation- 4 -A l’Assemblée-Une proposition de loi sur la simplification du droit des sociétés Débat sur l’écologie- 5 -Actualité-Le marché de bureaux en baisse en Ile-de-FranceEncadrer les loyers / IRL- 6 -Tableau des réponses ministérielles-- 7 -Nominations - Au fil du J.O.-Eco-PTZ / Rénovation énergétique- 8 -Fiscalité-Déclaration des revenus 2018QPC: censure du pouvoir de contrôle des logements par les agents com-munaux / Rendement comparé de l’ISF et de l’IFISOMMAIREEDITORIALLe prochain numéro de Jurishebdosera daté du 29avril 2019. Il s’agira d’unnuméro spécial consacré à la copropriété.
15avril 20192JURIShebdoimmobilierllURBANISME- CONSTRUCTIONUrbanismeTravaux irréguliers. Pouvoir de lacommune envers le bailleur(Civ. 3e, 4avril2019, n°296, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°18-11207)Un bail avait été conclu par une SCI nue-propriétaire et l'usufruitier avec une sociétépour y exploiter une activité de transforma-tion de matériaux et de concassage. Or lacommune avait engagé une action pourobtenir la suspension de travaux d'exhaus-sement et la remise en état des lieux car leterrain était classé en zone Natura 2000 eten zone rouge du plan de prévention desrisques inondations.Était en cause devant la Cour de cassation lapossibilité pour la commune de mettre enjeu la responsabilité des bailleurs. La Courde cassation le confirme:« Mais attendu qu'ayant exactement rete-nu […] que l'article L 480-14 du code de l'ur-banisme permettait à la commune de saisirle TGI de l'action civile en vue de faireordonner la mise en conformité et relevéque les travaux constitutifs d'un troublemanifestement illicite étaient imputablestant à la sociétéBTP Azur, locataire, qu'à laSCI qui avait consenti en parfaite connais-sance de cause à cette société un bail poury exercer une activité de transformation dematériaux et de concassage incompatibleavec le classement de la parcelle en zoneagricole, et à André L., usufruitier de la par-celle, qui en percevait les revenus et étaitainsi bénéficiaire des travaux irréguliers réa-lisés, la cour d'appel a pu en déduire qu'il yavait lieu de les condamner in solidum à ces-ser les travaux et à remettre les lieux enl'état ». Le pourvoi est rejeté.Observations:Selon l'article L 480-14, lacommune peut saisir le juge pour obtenirla démolition de travaux irréguliers. C'estla loi du 30juillet 2003 qui a autorisé lacommune à saisir le TGI pour ordonner ladémolition d'ouvrage réalisé en violationd'une autorisation d'urbanisme dans unsecteur soumis à des risques naturels prévi-sibles. La loi du 12juillet 2010 (Grenelle 2)a généralisé l'action en démolition àtoutes les infractions d'urbanisme. En voiciun exemple concret.A retenir:En cas de travaux irréguliers, lacommune peut agir pour obtenir la remiseen état, tant envers le preneur que lebailleur.Contrat de construction Condition de la réception(Civ. 3e, 4avril2019, n°291, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°18-12410)Pour la construction de sa maison, uncouple avait fait appel à un plombier pourlui fournir et installer une pompe à chaleur.Le contrat d'assurance en responsabilitédécennale comportait une clause prévoyantune faculté de réception tacite lorsque, en« l'absence de réclamation sur une périodesignificative, le maître de l'ouvrage a claire-ment signifié qu'il considérait les travauxcomme conformes au marché ».En raison de dysfonctionnement, le coupleavait assigné l'assureur en indemnisation.Or la cour d'appel avait rejeté la demandeau motif qu'il n'y avait pas eu de réception.La Cour de cassation rejette le pourvoi:« Attendu […] qu’ayant relevé que la clau-se contractuelle relative à la réception étaitvalable et opposable à la victime, que M. etMmeB. avaient pris possession des lieux enjanvier2008, qu’il résultait tant du rapportd’expertise que de l’assignation délivrée parM. et MmeB. que les désordres étaient sur-venus dès l’installation dans les lieux, queM. B. avait appelé à plusieurs reprises lasociété Y. pour qu’elle intervienne, que leconstat des dysfonctionnements avait doncété immédiat, dès l’entrée dans les lieux, cequi ne permettait pas de retenir l’absencede réclamation sur une période significati-ve, la cour d’appel en a exactement déduitque, les conditions d’une réception tacite,au sens de la clause du contrat, n’étant pasremplies, la société Thelem assurancesn’était pas tenue de garantir lesdésordres ».Observations:Le maître de l'ouvrageayant pris possession des lieux et ayantréglé le prix de la pompe à chaleur, il sou-tenait qu'il y avait eu réception tacite. Maisla clause n'admettait la réception tacitequ'en cas d'absence de "réclamation surune période significative". Le maître del'ouvrage ayant, dès l'installation, fait étatdes dysfonctionnements, la Cour admetque la réception n'avait pu avoir lieu. Enconséquence, faute de réception, la garan-tie de l'assureur ne pouvait pas être miseen œuvre. La jurisprudence admet que la réceptiontacite peut avoir lieu en cas de volonténon équivoque de recevoir l'ouvrage. Lejuge peut relever la réception tacite en casde prise de possession si elle s'accompagnedu paiement complet du prix (Civ. 3e,7juillet 1997). Mais en l'espèce, le contratécartait la réception tacite en cas de récla-mation; la Cour de cassation admet l'appli-cation de cette clause.A retenir:Une clause peut subordonner laréception tacite au cas de prise de posses-sion sans réclamation dans un délai signifi-catif.Responsabilité des constructeursNotion d'ouvrage(Civ. 3e, 4avril2019, n°290, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°18-11021)Un industriel avait confié la réalisationd'une installation de manutention debobines d'acier arrivant par train d'une usi-ne voisine. Après réception sans réserve dela structure, puis après constat de désordres,l'industriel avait agi en responsabilitécontre les intervenants et leur assureur. Lacour d'appel avait jugé qu'il s'agissait d'unouvrage au sens de l'article 1792 du codecivil, ce que contestaient les assureurs aumotif que la notion de machine était pré-pondérante. Leur argument est rejeté par laCour de cassation:« Mais attendu qu’ayant relevé que les tra-vaux confiés à la société Couturier concer-naient des travaux de charpente métal-lique, couverture, bardage, création depoutres et poteaux métalliques, que l’en-semble charpente-chemin de roulementétait constitué d’une structure fixe ancréeJURISPRUDENCE“Libérer l’écriture”La Cour de cassation a décidé de changer de mode d’écriture et de renoncer à sa tradi-tionnelle manière de rédiger ses arrêts en phrase unique ponctués d’attendus. Les atten-dus étaient au service d’une rédaction rapide. Mais sortir de ce style “libère davantagel’écriture et lui permet de prendre une ampleur que les attendus n’autorisent pas”.Le Premier président de la Cour de cassation, Bertrand Louvel, explique que le fait desupprimer la phrase unique permet de “libérer l’écriture”. Cette nouvelle méthode per-mettra de le rendre plus intelligibles les décisions et vise à montrer que la Cour est auservice de la défense des droits fondamentaux des individus.Par ailleurs, les arrêts les plus importants bénéficieront désormais d’une motivation plusdéveloppée, afin de faciliter leur compréhension.(Dossier de presse du 5avril2019)
au sol, dont l’ossature métallique reposaitsur des poteaux érigés sur des fondationsen béton et qui prolongeait un bâtimenttrentenaire préexistant dans la halle 1 etprenait appui pour une de ses deux files surla halle 2 et sa structure, que la société Cou-turier avait livré une structure fixe sous-dimensionnée et, la société Seval, un pontroulant affecté d’un excès de masse incom-patible avec l’utilisation de la structure fixeet ayant retenu […] que cet excès de masseavait contribué au dommage, la cour d’ap-pel, qui […] a pu en déduire, […], que cetteinstallation constituait un ouvrage et queson ancrage au sol et sa fonction sur la sta-bilité de l’ensemble permettaient de direqu’il s’agissait d’un ouvrage de natureimmobilière, a légalement justifié sa déci-sion de ce chef ».la Cour de cassation rejette par ailleurs unmoyen lié à la mission du contrôleur tech-nique et un autre tiré d'une exception d'in-compétence territoriale.Observations:Il résulte de cet arrêt qu'unélément qui est à la fois ancré au sol etparticipe de la stabilité du bâtiment luiconfère une nature immobilière.Il a été jugé antérieurement que l'équipe-ment industriel destiné à automatiser lafabrication du champagne ne relève pasde travaux de bâtiment ou de génie civil(Civ. 3e, 4novembre 1999). Ou encore, nedonne pas de base légale à sa décision, lacour d'appel qui retient que la machinedestinée à l'alimentation de porcs indis-pensable au fonctionnement de la porche-rie constitue un élément d'équipement decelle-ci, dont le mauvais fonctionnementrend l'ouvrage impropre à la destinationsans rechercher si le matériel atteint dedésordre relève des travaux de construc-tion faisant l'objet de la garantie légale(Civ. 3e, 22juillet 1998).À l’inverse, le présent arrêt admet quel'équipement en cause est un ouvrage denature immobilière.A retenir:Un élément ancré au sol, partici-pant de la stabilité du bâtiment, lui confè-re une nature immobilière.Bail à constructionExpiration du bail. Obligation derestitution des lieux(Civ. 3e, 4avril2019, n°292, FS-P+B+I, rejet,pourvoi n°18-14049)Un bail à construction de 25 ans avait étéconclu entre une SA d'HLM qui avaitconstruit des logements et une société d'at-tribution. Un couple avait acquis des partsde la société d'attribution et en avait donnéla nue-propriété à ses enfants. A l'échéancedu bail à construction, les enfants, devenuspropriétaires de trois appartements,demandaient à la SA d'HLM une indemni-sation pour ne pas leur avoir restitué lesbiens, libres d'occupants. La cour d'appelavait admis que la SA devait les indemniser.Or la SA soutenait qu'elle avait donnécongé aux occupants pour le terme du bailà construction.La Cour de cassation confirme la décision:« Mais attendu qu’ayant relevé que, confor-mément à l’article L. 251-6 du CCH, dans saversion antérieure à celle issue de la loi du24mars 2014, prévoyant que les contrats delocation consentis par le preneur d’un bail àconstruction s’éteignent à l’expiration dubail, le contrat de bail à construction men-tionnait que le preneur pourrait louer lesconstructions pour une durée ne pouvantexcéder celle du bail, que la société d’HLM,qui, seule, pouvait fixer le terme des bauxqu’elle avait consentis sur les appartements,ne disposait de droits sur les immeubles quejusqu’au 19juillet 2010, date d’expirationdu délai contractuel de vingt-cinq ans figu-rant au contrat de bail à construction du19juillet 1985, et que les trois apparte-ments des consorts P. ne leur avaient étérestitués respectivement qu’ennovembre2010 et novembre2011, la courd’appel en a exactement déduit que lasociété d’HLM avait manqué à son obliga-tion de restituer les lieux libres de tousoccupants». Le pourvoi est rejeté.Observations:Cette solution est en l'espè-ce défavorable à la société qui avaitconstruit l'immeuble et bénéficié pendant25 ans de la propriété mais qui n'avait purestituer au bailleur les logements libresd'occupants. Mais elle est indirectement denature à conforter l'intérêt pour l'investis-seur d'une telle opération, car il est, aveccette décision, davantage incité à penserqu'il pourra obtenir restitution du biendont il sera pleinement propriétaire àl'échéance du bail à construction.Il ne suffit donc pas au preneur du bail àconstruction de donner congé aux occu-pants, il faut qu'il assure effectivement lalibération des lieux.Toutefois, il faut ajouter que l'article L 251-6 a été modifié par la loi Alur. Il prévoitdésormais que les baux s'éteignent à l'ex-piration du bail "sauf pour les contrats debail de locaux d'habitation". Cela réduitdonc la portée de cet arrêt puisqu'il estrendu sous l'empire de l'article L 251-6avant sa modification par la loi Alur. Ledroit de l'occupant est conforté, mais ledroit du bailleur du bail à construction estpar contrecoup restreint.La Cour de cassation avait jugé antérieure-ment que le locataire qui a conclu un bailavec le preneur à construction ne peutinvoquer avoir été victime de l'apparenceet avoir voulu contracter avec le véritablepropriétaire du terrain pour opposer sondroit au bailleur dès lors que le bail àconstruction ayant été publié la Conserva-tion des hypothèques, la qualité de soncocontractant pouvait être aisément véri-fiée (Civ. 3e, 29janvier 1992).A retenir:Le preneur d'un bail à construc-tion peut être condamné à indemniser lebailleur s'il ne restitue pas les locaux libresd'occupation à l'échéance du bail àconstruction.ExpropriationCalcul de l'indemnité(Civ. 3e, 4avril2019, n°297, FS-P+B+I; cassa-tion, pourvoi n°18-10989)Un litige opposait un propriétaire expropriéet le syndicat mixte d'aménagement desdigues du delta du Rhône et de la mer. Ladécision d'appel est cassée sur trois motifs:1. Desserte d'un terrain bâtirLe terrain peut être qualifié de terrain àbâtir au sens de l'article L 322-3 du code del'expropriation s'il est desservi par lesréseaux. S'il doit faire l'objet d'une opéra-tion d'aménagement d'ensemble « ladimension de ces réseaux est appréciée auregard de l'ensemble de la zone ».La cour d'appel avait admis « qu’à la datede référence, les parcelles se présentaienttout à la fois classées en zone ZAe2 à voca-tion d’activités et de services au plan d’amé-nagement de zone de la zone d’aménage-ment concerté du Mas Courtois et étaientensemble desservies par une voie et desréseaux à la suite des travaux d’aménage-ment de cette zone ». La décision est cassée:« Qu’en statuant ainsi, sans rechercher,comme il le lui était demandé, si, les par-celles étant situées dans une zone désignéepar le document d’urbanisme commedevant faire l’objet d’une opération d’amé-nagement d’ensemble, la capacité desréseaux les desservant était adaptée auregard de l’ensemble de la zone, la courd’appel n’a pas donné de base légale à sadécision ».15avril 20193JURIShebdoimmobilierllCONSTRUCTION- EXPROPRIATIONJURISPRUDENCE
15avril 20194JURIShebdoimmobilierll2. Décote pour pollutionLa cour d'appel avait retenu une valeurd'indemnisation à partir d'un prix moyende 35 le m2à partir d'étude de marché. Ladécision est cassée pour insuffisance demotivation:« Qu’en statuant ainsi, sans répondre auxconclusions d’appel du Symadrem qui sou-tenait que le sous-sol des parcelles était pol-lué et qu’un abattement de 40 % devait enconséquence être pratiqué, la cour d’appeln’a pas satisfait aux exigences du texte sus-visé ».3. Expropriation partielleLa cour d'appel avait rejeté une demanded'indemnisation pour déprécation du sur-plus des terrains dont elle conservait la pro-priété au motif qu'il s'agissait de terrains àbâtir. Cassation au visa de l'article L 321-1du code de l'expropriation selon lequel l'in-demnité doit couvrir l'intégralité du préju-dice:« Qu'en statuant ainsi, alors que, en casd’expropriation partielle, une indemnitépour dépréciation du surplus peut êtreallouée quelle que soit la nature du bienexproprié, la cour d’appel a violé [l'article L321-1] ».Observations:Il résulte donc de cet arrêt,des règles pratiques à retenir pour la fixa-tion de l'indemnité d'expropriation.1. La capacité des réseaux des terrains àexproprier doit être adaptée pour l'en-semble de la zone.L'article L322-3 du code de l'expropriationprécise ce qu'il faut entendre par terrain àbâtir en cas d'expropriation. Il fixe unedouble condition: être situé dans un sec-teur classé constructible par le documentd'urbanisme, être desservi par les réseaux.En l'espèce, c'est la 2econdition qui étaiten litige puisque les terrains devaient fairel'objet d'une opération d'aménagementd'ensemble. Dans ce cas, l'article L 322-3impose que la dimension des réseaux soitappréciée au regard de l'ensemble de lazone, ce que n'avait pas vérifié la courd'appel. 2. L'évaluation du bien doit, le caséchéant, tenir compte d'une décote pourpollution du sol.3. Le propriétaire exproprié à titre partielpeut obtenir une indemnisation pour ladépréciation des terrains qu'il conserve,pour tout type de bien y compris pour desterrains à bâtir.JURISPRUDENCELes députés ont examiné le 27mars une pro-position de loi de “simplification, clarifica-tion et actualisation du droit des sociétés”.Pour Typhanie Degois, rapporteure, il s’agitde rendre plus prévisible l’environnementjuridique des entreprises et de supprimer ousimplifier des démarches. Les premiersarticles visent à alléger le formalisme de ces-sion des fonds de commerce et à supprimerl’obligation d’exploiter un fonds de com-merce pendant deux ans avant de le mettreen location-gérance.Les articles10, 14 et17 permettent aux asso-ciés de convoquer une assemblée généraleen cas de vacance, tutelle ou curatelle dugérant, pour nommer un nouveau gérant.L’article 18 bis crée une procédure écrite deconsultation des associés dans le conseild’administration. L’article 23 permet deréunir une AG de manière dématérialiséedans les sociétés non cotées.Les députés expriment dans l’ensemble leursoutien à cette démarche de simplificationdu droit des sociétés (Stéphane Viry parexemple). Toutefois, Philippe Latomberedoute que la suppression du délai d’ex-ploitation avant mise en location-géranced’un fonds de commerce (art. 5) provoquedes rachats de grande ampleur pour unemise directe en location-gérance et une spé-culation sur les fonds de commerce. lI ajou-te que la valeur du fonds augmentant avecle chiffre d’affaires réalisé, la location-géran-ce ne permet pas au locataire qui l’exploitede se constituer un patrimoine comme s‘ilétait en possession du fonds. Il pourrait enrésulter une diminution des fonds dispo-nibles à l’achat pour les indépendants et uneaugmentation des fonds en location-géran-ce, sans possibilité d’achat final du bien. Pro-pos confirmé par Michel Zumkeller (UDI)qui craint une financiarisation des fonds decommerce.George Pau Langevin (Socialiste) se félicitede l’article qui clarifie les droits attachés àl’usufruitier et au nu-propriétaire d’une partPROPOSITIONDELOIDROITDESSOCIÉTÉSALASSEMBLÉEDroit des sociétés et fonds de commerceUne proposition de loi, votée par l’Assemblée le 27 mars, assouplit les conditions demise en location-gérance des fonds de commerce.reproduction interdite sans autorisationde société. Cendra Motin relève que cesmesures auraient pu être intégrées dans laloi PACTE, mais, au fond, qu’elles s’adres-sent plus aux juristes alors que la loi PACTEvise directement les entrepreneurs.Financiariser les fonds de com-merce?L’article 1ersupprime des mentions obliga-toires à porter dans l’acte de cession d’unfonds de commerce. Il a été voté.L’article 5supprime le délai d’exploitationde 2 ans des fonds de commerce avant leurmise en location-gérance. Pour répondreaux craintes précédemment exprimées surcette mesure, Typhanie Degois indique quele principe fait déjà l’objet de nombreusesexceptions. Le délai visait à s’assurer que lefonds possède une clientèle pérenne.Aujourd’hui, cela constitue surtout unecontrainte et cela freine des transactions.Jean-Paul Mattéi rétorque que cela va avoirune conséquence sur les baux commer-ciaux; on ne verra plus que des locations-gérances qui permettront de contourner lesrègles de la propriété commerciale. LesUrbanismeNotification des recours(CE, 8 avril 2019, 6e et 5e chambres, 427729, commune Le Grand Village Plage)Le maire avait refusé un permis de construi-re une maison. Le demandeur avait obtenudu tribunal administratif l’annulation de cerefus. A l’occasion de l’appel, la cour admi-nistrative d’appel demande au Conseild’État s’il y a lieu de procéder à la notifica-tion du recours en vertu de l’article R 600-1du code de l’urbanisme.Le Conseil d‘Etat rappelle que cet article apour objet de permettre au bénéficiaired’une autorisation d’urbanisme et à l’auteurde la décision d’être informés à bref délai del’existence d’un recours contentieux. Il s’ap-plique également “à un recours exercécontre une décision juridictionnelle consta-tant l’existence d‘une telle autorisation”.Mais le Conseil d’État indique ensuite quelorsque le juge annule un refus d’autorisa-tion d’urbanisme et enjoint à l’autorité com-pétente de délivrer une telle autorisation, sadécision “n’a ni pour effet de constaterl’existence d’une telle autorisation ni, parelle-même de rendre le requérant bénéfi-
15avril 20195JURIShebdoimmobilierllMARCHÉA L’ASSEMBLÉEEngagés pour FAIRE136 acteurs, dont l’UNSFA, ontsigné le 4avril avec l’État lacharte “Engagé pour FAIRE”. Lesarchitectes soulignent leurengagement pour la rénovationénergétique et plus généralementla requalification architectura-le des bâtiments.(Communiqué du 9avril2019).54,25millions de m2 debureauxL’ORIE estime à 54,25 millions dem2 de surface utile le parc debureaux en Ile-de-France. Il aaugmenté de +0,1% en un an. Parailleurs, 1,7% du parc auraitété renouvelé en un an.(Communiqué du 31mars2019).Encadrer les loyersLe ministre du logement ayantannoncé son intention de signerun décret encadrant les loyers,le président de la FNAIM réaf-firme le danger d’une telle mesu-re, créant un climat de défianceà l’égard des bailleurs.(Communiqué du 9avril2019).Rapprochement FNSCOP-FFB Sociétés coopératives: la Fédé-ration nationale des SCOP-BTP,que préside Charles-Henri Mon-taut se rapproche de la FFB: le10avril les représentants de laFNSCOP-BTP ont demandé leur adhé-sion à la FFB.(Communiqué du 10avril2019).❘◗L’étude de notaires Dequesne, Le Fal-her & Associés (anciennement “Le Bre-ton et associés) se rapproche deLacourte et Associés pour formerLacourte Groupe(150 personnes dont35 notaires).Voici les associés de l’équipe immobi-lier: Bertrand Lacourte(avocat asso-cié), Virginie Dequesne, Jean-Françoisle Falher, Valérie Magnardet CécileClerc-Giuntini(notaires associés).ActeursMarché de bureaux en baisse enIle-de-FranceLa demande placée de bureaux en Ile-de-France est en baisse: au 1ertrimestre 2019,541000m2ont été placés soit un recul de -23% en un an. Selon BNP Paribas, le mar-ché devrait toutefois être plus actif au 2etrimestre. Éric Siesse estime que la trans-formation des usages et la révolution digi-tale, l’obsolescence de certains sites etl’éclosion de nouveaux territoires avec leGrand Paris Express devraient être lesmoteurs de la demande.Le taux de vacance se stabilise à 5,4%.Les volumes investis sont aussi orientés à labaisse; 3,8milliards au 1er trimestre (-17%). Les rendements des bureaux et descommerces sont stables (3,00% et2,50%), tandis que ceux de la logistiquereculent de 4,75 à 4,50%. Selon OlivierAmbrosiali, le marché devrait atteindre30milliards d’euros en 2019(Communiqué du 5avril2019).amendements de suppression de l’articleont été rejetés et l’article a été voté.L’article 6prévoit que le nu-propriétaire etl’usufruitier d’une part peuvent participeraux AG et que le nu-propriétaire peut délé-guer ses pouvoirs à l’usufruitier. Il a étévoté.L’article 10simplifie les conditions de rem-placement d’un gérant d’une société civileen cas de vacance. Voté. Même vote pourl’article 10 bisqui dématérialise les formali-tés de dépôt au RCS des cessions de parts desociété civile.L’article 14concerne le remplacement dugérant de SARL placé en tutelle ou curatelle.Modifié, il a été adopté. Vote également del’article 15instituant une nullité relative desdécisions prises irrégulièrement par l’as-semblée d’une SARL. Vote aussi de l’article17modifié sur les mandataires de SA. Ceuxsous tutelle sont réputés démissionnaires,pour ceux sous curatelle, il faut l’interven-tion du juge. Vote dématérialiséL’article 18 bis, voté, crée une procédure deconsultation écrite pour certaines décisionsdans les conseils d’administration. L’article23autorise la tenue des AG ordinaires parvoie dématérialisée, sauf opposition prévuepar les statuts ou par 5% des actionnaires. Ila été adopté. Les articles suivants visent àfaciliter la tenue des assemblées. Parmi lesautres articles adoptés, l’article 40permetpar exemple de modifier les clauses statu-taires d’agrément d’un nouvel associé ou deretrait d‘un associé, à la majorité plutôt qu’àBRÈVES +1,70%: hausse de l’IRLL’indice de référence des loyers du1ertrimestre 2019 atteint 129,38,soit une hausse de 1,70% en un an.(Publication Insee du 11avril2019).Chiffresl’unanimité dans une SAS.L’ensemble de la proposition de loi a étévotée à l’unanimité.(Débats AN, 27mars2019, 2e séance).Débat sur l’écologieLes députés ont débattu de l’écologie le2avril; Pour Bruno Millienne (Modem),l’écologie doit être abordée par le prisme dela solidarité. Il critique les choix désastreuxqui ont conduit à l’étalement des périphé-ries urbaines. Il estime qu’il faut densifier lecœur des agglomérations.Christophe Bouillon salue l’expérience réus-sie des 400 territoires à énergie positive maisregrette qu’ils ne soient plus financés.Sophie Auconie (UDI) demande que touterecette nouvelle de fiscalité environnemen-tale soit affectée à la transition énergétique.Mathilde Panot plaide pour une écologiepopulaire qui “terrasse l’exploitation socialeet la destruction de nos milieux de vie”.Pour Hubert Wulfranc, il faut augmenter lessubventions pour rénover les logements.En réponse, le ministre François de Rugy sefélicite de la tenue du grand débat. Ilindique qu'il faut faire davantage pourl’écologie. Il reconnaît, pour la rénovationdes logements que “nous ne sommes pas àla hauteur”. Il faudrait atteindre le seuil de500000 logements rénovés par an au lieu de305000 actuellement.(Débats AN, 2avril 2019, 2e séance).ciaire de cette décision, titulaire d’une telleautorisation”. L’arrêt conclut: “le défendeurà l’instance initiale qui forme un appel ou sepourvoit en cassation contre cette décisionjuridictionnelle n’est pas tenu de notifierson recours sur le fondement de l’article R600-1 du code de l’urbanisme”.Observations:Dans une affaire antérieure,le maire s’était opposée à une déclarationde travaux. Le demandeur avait obtenul’annulation du refus devant le TA. Il enrésultait une décision tacite d’autorisation.Le maire avait fait appel. Le Conseil d’Etatavait jugé qu’il devait notifier le recours aupétitionnaire (CE, 5avril 2006, n°264269).La présente affaire est différente puisquedans ce cas, le requérant n'est pas titulaired'une autorisation
15avril 20196JURIShebdoimmobilierllRÉPONSESMINISTÉRIELLESRéférences(J.O. Questions)Nom duparlementaireThèmeMinistre concernéRéponseObservations2avril 2019ANn°5916Benoît PotterieLaREM,Pas-de-CalaisDispositif Pinel etdémembrement de pro-priétésÉconomieLe dispositif Pinel ne s'applique pas en cas dedémembrement de propriété. Toutefois, si ledémembrement résulte du décès d'un des mem-bres du couple soumis à imposition commune, l'a-vantage obtenu n'est pas remis en cause. Desmesures plus souples étaient prévues pour leBesson ancien, mais ne sont pas transposablesaucas du Pinel, car le Besson ancien ouvre droit àune déduction forfaitaire majorée sur les revenusfonciers, alors que le Pinel prend la forme d'uneréduction d'impôt calculée sur le prix de revienttotal de l'immeuble acquis en pleine propriété.Le député suggéraitd'étendre l'avantage fis-cal Pinel au cas dedémembrement de pro-priété.2avril 2019ANn°17425Éric Pauget,Les Républicains,Alpes-MaritimesTVA. Droit à déductionen cas de démembre-ment de propriétéÉconomieEn cas de cession à un tiers de l'usufruit, la nue-propriété est regardée commenon affectée à une activité économique imposable. Ce qui exclut le droit àdéduction de TVA sur la valeur de ce droit. La TVA sur l'acquisition de la nue-propriété n'est pas déductible par le nu-propriétaire. Mais le nu-propriétairepeut transférer le droit à déduction à l'usufruitier sous conditions. Ces règless'appliquent aussi en cas de démembrement de propriété ab initio. Conditions:- le nouveau nu-propriétaire doit avoir la qualité d'assujetti à la TVA;- le droit réel que constitue la nue-propriété doit être immobilisé chez sonpropriétaire;- l'usufruitier doit immobiliser ses droits portant sur l'usufruit et l'utiliser pourles besoins d'opération ouvrant droit à déduction.4avril2019Sénatn°7498Christine Lavarde,Les Républicains,Hauts-de-SeineAvis d'imposition detaxe foncière pourplusieurs biens à uneadresseAction et comptespublicsL'avis de taxe foncière indique la taxe pour tous les biens détenus par unepersonne à raison d'une ligne par adresse. Dans 75% des cas, cela concerneun seul local. Mais un propriétaire ayant trois biens à une adresse reçoit unavis avec une somme globale. A la demande du propriétaire, les servicesDGFiP délivrent un relevé de propriété présentant les bases d'imposition dechaque bien. La DGFiP travaille à la mise en ligne de ce document.4avril2019Sénatn°9025Arnaud Bazin,Les Républicains,Val d’OiseProlifération des punais-es de litVille et logementIl faut privilégier la lutte mécanique, ensuite lalutte chimique et, en cas de persistance, faire appelà un spécialiste de lutte antiparasitaire. La loi du26janvier 2016 permet la lutte contre les espècesnuisibles à la santé humaine. Un décret du 26avril2017 organise la lutte contre certaines espècesd'ambroisie. Il pourrait être complété pour lespunaises, si leur caractère prolifique est expertisé.Il y aurait 180000 sitescontaminés selon laChambre syndicale desindustriels de désinfec-tion et 8% des loge-ments sociaux de ParisHabitat.9avril2019ANn°7919EmmanuelleAnthoine,Les Républicains,DrômeContrôle de l'implanta-tion des grandes sur-facesÉcologieLes projets commerciaux les plus importants sontsoumis à autorisation d'exploitation commerciale etd'autorisation d'urbanisme. Le code de l'urbanismeprévoit le contrôle de la conformité des travaux parrapport à l'autorisation d'urbanisme (récolement),mais il ne permet pas de contrôler les éléments del'AEC qui relèvent du code de commerce. Mais la loidu 23novembre 2018 a élargi la procédure de récole-ment aux critères de l'AEC. Le récolement permettrade sanctionner les cas d'exploitation illicite. Les agentshabilités pourront constater les infractions et le préfetaura une compétence liée pour mettre en demeurel'exploitant de se conformer à ses obligations.La députée déplorait laconstruction de nom-breuses surfaces nerespectant ni les règlesdes PLU ni celles desSCOT.9avril2019ANn°13325Pierre Vatin,Les Républicains,OiseRéforme de la copro-priétéJusticeL'inadaptation des règles de la loi de 1965 faitl'objet d'un constat partagé, notamment pour lesgrandes copropriétés et en raison de l'absen-téisme des copropriétaires. Le GRECCO a proposéun régime dérogatoire pour les grandes copro-priétés qui permettrait à l'AG d'accorder des délé-gations spéciales de pouvoirs au conseil syndical.La Chancellerie prépare un avant-projet d'ordon-nancequi fera l'objet d'une concertation notam-ment avec les associations de copropriétaires.Le député relayait l'in-quiétude d'associationsde copropriétaires surl'absence de concerta-tion pour élaborer laréforme.9avril2019ANn°14954Denis Sommer,LaREM, DoubsEffondrement d'habita-tionÉcologieLa loi Elan a prévu la fourniture d'une étude géotechniquepar le vendeur àl'acheteur d'un terrain non bâti constructible. Lors de la conclusion du con-trat de construction, le maître d'ouvrage doit fournir au constructeur uneétude géotechnique et le contrat doit intégrer les dispositions constructivesnécessaires liées au risque de mouvement de terrain. Cela permettra àl'avenir d'éviter de nombreux sinistres.
15avril 20197JURIShebdoimmobilierllNOMINATIONSCabinets ministérielsAffaires européennes: Sont nommés aucabinet d'Amélie de Montchalin: GaëlVeyssière, directeur de cabinet; SophieLagoutte, directrice-adjointe et Yann Bat-tefort, chef de cabinet. (Arrêté du 1eravril2019, J.O. du 5avril, n°55).PréfetsPierre-André Durandest nommé préfetde la région Normandie, préfet de la Sei-ne-Maritime. (Décret du 1eravril 2019, J.O.du 2avril, n°78).MagistratureConseil d’État: Frédéric Mion, Sophie-Justine Lieber et Carine Chevrier sont nom-més conseillers d'Etat. (Décret du 1eravril2019, J.O. du 2avril, n°51).Conventions collectivesEntreprises d'architecture: il est envisa- l'extension de l’avenant du 13sep-tembre2018 relatif au taux d'appel pré-voyance.(Avis publié au J.O. du 5avril, n°70).Économistes de la construction et demétreurs-vérificateurs: il est envisagél’extension de l’avenant n°3 du 12dé-cembre2018 portant mise à jour des règlesde financement du fonds de fonctionne-ment et de développement du paritarisme.(J.O. du 2avril 2019, n°99).Deux accords sont étendus:- accord du 6décembre2017 relatif à lamise en place de la commission paritairepermanente de négociation et d'interpré-tation.- accord n°81 du 21mars2018 relatif auxsalaires. (J.O. du 4avril2019, n°117 et118).Personnel des cabinets d'avocats: il estenvisagé l'extension de deux avenants:- n°120 du 14décembre2018 relatif à ladémission et au licenciement.(J.O. du 2avril 2019, n°103).- n°122 du 19octobre2018 définissantl'ordre public conventionnel.(J.O. du 6avril2019, n°88).Au fil du J.O. Mission coût du foncierLe député Jean-Luc Lagleize(Modem,Haute-Garonne) est chargé d'une missiontemporaire ayant pour objet la maîtrise ducoût du foncier dans les opérations deconstruction. (Décret du 4avril2019, J.O. du5avril2019, n°37).Logements privés faisant l'objetd'une intermédiation locativeLe loyer plafond de ces logements est fixépar renvoi au loyer social mentionné au bde l'article 2 terdecies G de l'annexe III auCGI soit, pour les baux conclus en 2018 :Loyer plafond(Arrêté du 22mars2019 fixant le montantdu loyer-plafond mentionné au de l'articleL. 302-5 du CCH, J.O. du 5avril, n°34). Rénovation énergétiqueUn arrêté du 14mars approuve les conven-tions nécessaires pour la mise en œuvre dufonds de garantie pour la rénovation éner-gétique (FGRE).Elles sont conclues:1. Entre l’État et la SGFGAS. L’État donnemandat à la SGFGAS (Société de gestiondes financements et de la garantie de l'ac-cession sociale à la propriété) de mettre enœuvre les garanties du FGRE. Les besoinsd'alimentation du fonds de garantie sontestimés à 14millions d'euros pour garantir35000 éco-prêts individuels pour un tauxde sinistralité de 5% et 5millions d'eurospour contre-garantir 6500 prêts collectifsavec un taux de sinistralité de 1%.Le FGRE est alimenté notamment par leproduit de certificats d'économies d'éner-gies et de reversement d'indemnisationssuite à des contrôles.2. Entre l’État, la SGFGAS et les établisse-ments de crédit. Elles permettent aux éta-blissements de crédit de bénéficier de lagarantie du fonds de garantie pour larénovation énergétique pour l'octroi desEco-PTZ.(Arrêté du 14mars 2019 relatif aux condi-tions d'application de l'intervention du fondsde garantie pour la rénovation énergétique,J.O. du 3avril, n°21).Eco-PTZUn décret du 5avril modifie les conditionsrequises pour pouvoir bénéficier d'un Eco-PTZ.- La condition qui exigeait de réaliser aumoins deux actions efficaces est suppri-mée; il suffit désormais de réaliser aumoins une action efficaced'améliorationde la performance énergétique (art. R 319-16 modifié du CCH).- Le montant des dépenses qui ouvrentdroit au prêt est retenu dans la limite d'unplafond. Ce plafond est modifié pour tenircompte de la faculté de n'effectuer qu'uneaction de travaux. Il est alors fixé à10000 (art. R 319-21). (Décret n°2019-281 du 5avril2019 relatifaux avances remboursables sans intérêt desti-nées au financement de travaux de rénova-tion afin d'améliorer la performance énergé-tique des logements anciens, J.O. du 7avril,n°31).AU FIL DU J.O.Pour vous abonner à Jurishebdo,avec 20% de réductionpour un premierabonnement,visitez notre site internetjurishebdo.frABONNEMENT«PRIVILEGE»20%de réduction sur l’abonnementJURIShebdoimmobilierZoneLoyerA bis11,86 A9,13 B17,86B27,55C7,00Verbatim.Le député Dominique Potier (Soc.Meurthe-et-Moselle) le 15mars à l’As-semblée:“Mais pouvez-vous me citer uneseule personne pour qui la luttecontre le changement climatiquene prime pas sur toute autreconsidération?”NDLR Ce député a-t-il déjàcroisé un gilet jaune ?❘◗Stéphane Moquetestnommé directeur généraldu réseau d’agences immo-bilières Orpi.Acteurs❘◗Xavier Jancènea étécoopté comme associéau sein du cabinet d’avo-cats Allen & Overy. Il estspécialisé en droit immobilier, groupepiloté par Jean-Dominique Casalta.Acteurs
15avril 20198JURIShebdoimmobilierllJURIShebdo168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart Téléphone: 0146457769 contact@jurishebdo.frsite internet: jurishebdo.frDirecteur de la rédaction: Bertrand Desjuzeur Mél: bertrand.desjuzeur@jurishebdo.fr JURIShebdo est une publication de la Société de Presse du Breil (SPB), SARL de presse au capital de 10000euros constituée en août2002pour 99 ans. Siège social: 168, avenue Marguerite Renaudin 92140 Clamart RCS Nanterre 443034624000 17 APE 5813Z Actionnaires: Bertrand Desjuzeur, Roseline Maisonnier Numéro decommission paritaire: CPPAP n°0224 T 80129 Dépôt légal: à parution Prix de vente au numéro: 17 TTC (16,65HT) Abonnement pour 1 an (41 nos + 5 nos spéciaux): 779 TTC (753,19HT) Directeur de la publication: Bertrand Desjuzeur Impression: par nos soins Gestion des abonnements: logiciels Libre office - XoopsCensure du pouvoir de contrôlede l'usage des logements par lesagents communauxUne QPC portait sur l'article L651-6 du CCHqui habilite les agents des services munici-paux du logement à visiter les locaux d’ha-bitation pour vérifier leur condition d'occu-pation et notamment les autorisationsd'affectation d'usage. En cas de refus oud'absence de l'occupant, les agents peu-vent faire ouvrir les portes en présence dumaire ou d'un commissaire de police. LeConseil constitutionnel juge cette disposi-tion contraire à la Constitution:"En prévoyant ainsi que les agents du ser-vice municipal du logement peuvent, pourles motifs exposés ci-dessus, procéder à unetelle visite, sans l'accord de l'occupant dulocal ou de son gardien, et sans y avoir étépréalablement autorisés par le juge, lelégislateur a méconnu le principe d'inviola-bilité du domicile. Sans qu'il soit besoin dese prononcer sur l'autre grief, le sixièmealinéa de l'article L. 651-6 doit donc êtredéclaré contraire à la Constitution".En revanche, le droit pour les agents derecevoir toute déclaration ou de se faireprésenter des pièces établissant les condi-tions d'occupation n'est pas remis en cause(art. L 651-7) au motif qu'il s'agit d'obtenirnon un aveu mais "la présentation d'élé-ments nécessaires à la conduite d'une pro-cédure de contrôle du respect de l'autori-sation d'affectation d'usage du bien".La déclaration d'inconstitutionnalité estapplicable à toutes les affaires non jugéesdéfinitivement au 6avril2019.(Décision n°2019-772 QPC du 5avril2019,J.O. du 6avril, n°90).Contrôle des CEEDepuis fin 2015, une cinquantaine de sanc-tions ont été prononcées pour des mon-tants de quelques centaines à plusieurs mil-lions d'euros. Les contrôles peuvent êtrecommencés jusqu'à 3 ans après la délivran-ce des certificats d'économie d'énergie.Une expérimentation est en cours pour lesopérations d'isolation de combles et deplanchers. Les signataires s'engagent à fai-re contrôler de 5 à 10% des chantiers desménages en situation de précarité énergé-tique (2,5% à 5% des autres).L'Ademe et la direction générale de l'éner-gie et du climat ont lancé deux étudespour évaluer les CEE et en tirer des pistesd'amélioration.(Rép. du ministre de l’écologie à VéroniqueRiotton, JO AN Q, 9 avril 2019, 16752).Défaillance des assurancesconstructionLe Gouvernement a engagé un plan pourremédier aux failles de l'assurance-construction. Le parquet de Paris a été saisi.Le Fonds de garantie des assurances obli-gatoires de dommages offre un hautniveau de protection des particuliers.Depuis le 1erjuillet 2018, il prend en chargeles contrats nouvellement souscrits ourenouvelés, pour des risques situés en Fran-ce, quel que soit le pays d'implantation del'assureur. Pour les contrats antérieurs, ilfaut souscrire une nouvelle assurance. Pourceux qui ont subi un sinistre, des procé-dures d'insolvabilité dans plusieurs paysdoivent permettre une indemnisation entout ou partie. Le projet de loi Pacte com-porte des mesures pour permettre uneautorégulation de la profession.(Rép. du ministre de l’économie à OlivierFalorni, JO AN Q, 2avril 2019, 14069).RÉPONSESACTUALITÉDéclaration de revenus 2018A l’occasion du lancement de la campagnepour les déclarations des revenus de 2018,le ministère a précisé les nouvelles modali-tés de déclaration des revenus issus desplateformes, notamment pour la locationmeublée.Les plateformes en ligne doivent:- informer leurs utilisateurs (vendeurs,prestataires de services) de leurs obliga-tions fiscales et sociales découlant de leuractivité en ligne, notamment en affichantdes liens vers les sites impots.gouv.fr et urs-saf.fr.- adresser à leurs clients, en janvier, undocument récapitulant le montant destransactions réalisées par leur intermédiai-re lors de l’année précédente.De plus, à compter de 2019, les plate-formes devront déclarer annuellement àl’administration les revenus versés à leursutilisateurs.Le ministère rappelle par ailleurs que lescrédits d’impôt (dons, Investissement loca-tifs Duflot, Pinel et Scellier notamment)donnent lieu en début d’année à verse-ment d‘un acompte de 60%.Les formulaires de déclarations sont désor-mais en ligne.Revenus fonciersA titre d’exemple, la déclaration de reve-nus fonciers (n°2044) est complétée cetteannée, en raison de la mise en œuvre duprélèvement à la source, d’une rubrique“année blanche” pour effacer votre impôtsur les revenus fonciers de 2018. Serontpar exemple imposés les revenus corres-pondant à des majorations pour ruptured’engagement de location ou pour régu-larisation de charges de copropriété nondéductibles, au prorata des revenus brutsfonciers non exceptionnels sur le total desrevenus bruts fonciers (cf. p.6 de la décla-ration). La déclaration décrit aussi le modede détermination du revenu brut fonciernon exceptionnel (qui n’est pas imposé).CalendrierLes déclarations devront être remplies auplus tard le 16mai pour les déclarationspapier et pour les déclarations en ligne:- Départements 1 à 19 : 21 mai,- Départements 20 à 49: 28mai,- Départements 50 à 976: 4juin.(Présentation du 9avril2019).Litiges fiscaux30,8% des litiges fiscaux por-tent sur la fiscalité localeLe contentieux relatif à la taxe foncière,à la CET et à la taxe d'habitation repré-sente 30,8% des contentieux fiscauxde 2018. Ils correspondent à 6352contentieux de la fiscalité locale sur les20595 recours fiscaux devant les juridic-tions administratives. Selon le députéRomain Grau, il existe un recul du consente-ment à l'impôt en matière d'impôts locaux.(Rép. JO AN Q, 2avril 2019, n°14807).Objet du recours2018Taxe foncière (bâti)3060Taxe foncière (non bâti)34Contribution économique territoriale1922Taxe d’habitation1336Total6352L'écart de rendement entre les deuximpôts est donc de 2935 M, pour lesseules recettes déclarées spontanément.Pour le total, il est de 3167 M.(Réponse du ministre de l’action et descomptes publics à Jean-Pierre Pont, LaREM,Pas de Calais, JO AN Q, 2avril 2019, n°15255).En millions d’euros2017 - ISF2018 - IFIDéclarations déposées4226 M1291 MContrôles et déclarationsrectificatives841 M609 MTotal5067 M1900 MRendements comparés de l’ISFet de l’IFIChiffres